Commentaire pour la presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à l'issue de sa rencontre avec Alexandre Loukachenko, Président de la République de Biélorussie, Minsk, 25 juin 2024

Dans le cadre de la visite officielle en République de Biélorussie, une longue discussion a eu lieu avec le Président Alexandre Loukachenko. Elle était consacrée à notre coopération en politique étrangère.

Des programmes d'actions conjointes dans le domaine de la politique étrangère sont régulièrement adoptés. Nous avons évoqué la mise en œuvre du programme actuel, couvrant la période de 2024 à 2026 inclus. La concentration de l'essentiel de nos efforts sur la scène internationale pour accompagner et garantir les processus d'intégration a une importance particulière à l'étape actuelle de développement et de construction de l'État de l'Union. Ces processus gagnent en force et se concrétisent dans le cadre de l'État de l'Union: 28 programmes de l'Union, 31 secteurs de domaines de priorités, qui se chiffrent actuellement par centaines. La composante de politique étrangère de notre alliance augmente et aura une signification de plus en plus pratique, orientant notre activité sur la scène internationale vers la promotion d'une construction d'intégration de l'Union aussi efficace que possible.

Nous avons évoqué notre coopération à l'ONU, à l'OSCE, bien que cette dernière ait totalement dégradé et serve essentiellement les intérêts de l'Occident. Cela nécessite une résistance plus efficace contre les tentatives de réécrire et de renverser tous les principes établis par l'Acte final d'Helsinki, constituant le fondement de l'activité de l'OSCE. Cette organisation représente un système de sécurité construit dans une configuration euro-atlantique, c'est-à-dire une partie de l'Europe (et donc une partie de l'Eurasie) avec la participation euro-atlantique des États-Unis et du Canada. L'OSCE n'a pas réussi à devenir une organisation qui prend en compte les intérêts de la majorité de ses membres. Elle est devenue, en fait, un outil de manipulation des processus européens par ceux qui sont de l'autre côté de l'océan, et qui, ces dernières années, ont simplement soumis l'Europe à leurs intérêts et éliminé l'UE en tant que concurrent dans le domaine économique.

Avec la République de Biélorussie, nous plaidons pour que les questions de sécurité soient examinées principalement par les pays de notre continent commun, sans ingérence extérieure. À l'automne 2023, à l'initiative du Président biélorusse Alexandre Loukachenko, à Minsk s'est tenue la première conférence internationale de haut niveau "Sécurité eurasienne: réalités et perspectives dans un monde en transformation". Elle a été un grand succès et a même attiré certains participants des pays de l'Otan et de l'UE, dont le Ministre des Relations économiques extérieures et des Affaires étrangères de Hongrie, Péter Szijjarto.

Nous soutenons activement nos amis biélorusses dans leur volonté de rendre ces conférences régulières. La deuxième conférence sur la sécurité eurasienne se tiendra fin octobre-début novembre 2024. Nous avons discuté de sa préparation. Nous y participerons et contribuerons à ce qu'elle concrétise conceptuellement comment faire avancer les processus en cours en Eurasie.

L'Eurasie compte plusieurs structures subrégionales et régionales. Parmi elles, l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui accueille désormais un nouveau membre à part entière, la République de Biélorussie. Cela se concrétisera lors du sommet de l'OCS à Astana les 3-4 juillet. Il y a aussi l'OTSC, la CEI, l'Asean et le Conseil de coopération des États arabes du Golfe. Il y a également l'initiative du Kazakhstan visant à transformer la Conférence sur les mesures d'interaction et de confiance en Asie en une organisation à part entière. À l'adresse de toutes ces structures, hier, avec le Ministre des Affaires étrangères de la République de Biélorussie, Sergueï Aleïnik, nous avons signé un appel pour les inviter à participer à l'élaboration intellectuelle du concept de la sécurité eurasienne. Cette conception doit assurer un équilibre des intérêts de tous les pays du continent et sera ouverte à la participation de tous les États sans exception.

C'est de cela que nous avons discuté aujourd'hui avec le Président Alexandre Loukachenko. Nous avons obtenu son soutien. Le processus de formation de cette conception de sécurité est activement soutenu par le Président russe Vladimir Poutine. Il a consacré à ce sujet l'une des principales dispositions de son discours du 14 juin dernier au Ministère des Affaires étrangères.

Nous rendrons compte au Président Vladimir Poutine des résultats de la visite officielle en République de Biélorussie et nous continuerons à travailler à la mise en œuvre des accords conclus par nos dirigeants.