Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 28 octobre 2021
Sur le sommet du G20 à Rome
Le sommet du G20 se déroulera en présentiel pour la première fois depuis le début de la pandémie de coronavirus à Rome (Italie), les 30 et 31 octobre, où se réuniront les chefs d'État et de gouvernement des plus grandes économies du monde, ainsi que des organisations internationales concernées. Le Président russe Vladimir Poutine participera au sommet en visioconférence.
La discussion entre les dirigeants cette année devrait porter sur trois axes: l'économie mondiale et la santé globale; les changements climatiques et la protection de l'environnement; le développement durable. En outre, deux séminaires spécialisés seront organisés en marge: pour le soutien des petites et moyennes entreprises ainsi que de l'entreprenariat féminin; sur le rôle du secteur privé dans la lutte contre les changements climatiques.
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera au sommet du G20 en présentiel. Il participera également à plusieurs rencontres bilatérales, notamment avec son homologue Wang Yi. D'autres rencontres sont à l'étude actuellement compte tenu du calendrier. Nous vous en informerons ultérieurement.
Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec Félix Plasencia, Ministre des Affaires étrangères du Venezuela
Lundi 8 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Ministre vénézuélien des Affaires étrangères Félix Plasencia, qui effectuera sa première visite officielle dans notre pays depuis sa nomination à ce poste.
Les relations bilatérales se développent dynamiquement entre nos pays dans le cadre d'un partenariat stratégique. La Russie et le Venezuela ont accumulé une riche expérience de coopération multidimensionnelle dans les domaines commercial, économique, scientifique, technique et social. Cette année marque le 25e anniversaire de la signature du Traité d'amitié et de coopération.
Les deux ministres évoqueront un large éventail de questions relatives à la coopération, notamment dans la lutte contre la prolifération du coronavirus. Actuellement, vous le savez, nous effectuons des livraisons régulières du vaccin Spoutnik V dans ce pays. Au vu des résultats de la réunion de la Commission intergouvernementale russo-vénézuélienne de haut niveau, qui s'est tenue du 14 au 15 octobre à Moscou, il est prévu de déterminer les démarches pour approfondir une coopération qui résisterait aux restrictions et aux sanctions unilatérales illégales.
Il est également prévu d'échanger les avis sur l'agenda régional et international, la coopération dans l'Onu et dans d'autres forums. Je rappelle que l'interaction entre la Russie et le Venezuela se construit sur le respect rigoureux des normes du droit international, sur le respect des principes de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires intérieures.
Les deux ministres échangeront leurs avis sur les moyens permettant d'instaurer une stabilité intérieure au Venezuela, de trouver une solution politique aux différends intervénézuéliens dans le cadre constitutionnel et, évidemment, sans ingérence extérieure.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Paul Richard Gallagher, Secrétaire du Saint-Siège
Un entretien est prévu pour le mardi 9 novembre entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire du Saint-Siège Paul Richard Gallagher, qui se trouvera en visite officielle dans notre pays du 8 au 10 novembre.
Les deux interlocuteurs échangeront leurs avis sur l'état actuel et les perspectives de la coopération bilatérale russo-vaticane et l'interaction dans les formats multilatéraux. Bien évidemment, les deux parties comptent aborder l'agenda international.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Abdoulaye Diop, Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali
Jeudi 11 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Abdoulaye Diop, qui se trouvera en visite de travail à Moscou du 10 au 12 novembre.
Un échange d'avis approfondi est prévu sur l'agenda régional et international en mettant l'accent sur le règlement de la situation de crise et la lutte contre le terrorisme en Afrique. Un accent particulier sera mis sur la situation au Mali et dans la région Sahara-Sahel dans l'ensemble.
Il est prévu d'analyser les perspectives de la coopération entre les deux pays à l'Onu et dans d'autres formats multilatéraux ainsi que l'avancement de la coopération russo-africaine au vu de la préparation du deuxième sommet Russie-Afrique en 2022.
Il est prévu d'évoquer l'intensification de la coopération bilatérale dans les domaines politique, commercial, économique, social et autres. Les pourparlers porteront notamment sur les perspectives du renforcement du partenariat d'affaires, notamment dans les secteurs tels que l'exploitation des réserves minières, l'énergie, l'infrastructure et l'agriculture.
#NosRèglesCharteOnu
Vous le savez, dimanche 24 octobre, l'Onu a célébré les 76 ans de l'entrée en vigueur de sa Charte. Les diplomates russes à travers le monde ont souhaité une sorte de "joyeux anniversaire" à l'Onu - ce jour-là, nous avons organisé en soutien au rôle de coordination central de l'Onu dans les affaires internationales une action numérique mondiale sous le hashtag #NosRèglesCharteOnu (avec la participation de 145 de nos ambassades, de représentations, de consulats généraux, de représentations auprès des organisations internationales). Je rappelle que ce hashtag a été lancé par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le 25 septembre à New York dans six langues officielles de l'Onu pendant son allocution durant le débat général de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies. Maintenant, un mois plus tard, cette action est devenue vraiment mondiale.
La réaction sincère et pleine d'enthousiasme, dans le bon sens du terme, du public inspire. Je voudrais dire que notre appel a été soutenu par des milliers de gens des dizaines de pays de différentes régions du monde. Les collègues diplomates de Chine, de Biélorussie, du Venezuela, de Syrie et d'autres pays, les représentants d'organisations internationales et avant tout de l'Onu, les politiques, les politologues, les experts et les étudiants - tout le monde a exprimé son soutien à l'Onu en tant que plateforme sans alternative pour élaborer des solutions efficaces assurant la stabilité et la sécurité mondiales, le développement socioéconomique durable.
Cette voix du peuple s'est exprimée de manière plus que convaincante face aux tentatives incessantes d'imposer à la communauté internationale des concepts flous à l'instar des tentatives devenant obsolètes d'inculquer un certain "ordre mondial fondé sur des règles". Pour ceux qui l'ont oublié, nous rappelons que nous avons déjà des règles qui, contrairement aux propositions floues et politisées, sont universelles et approuvées par tous les pays de l'Onu, et c'est la Charte de l'Onu. C'est pourquoi nous répétons et répéterons - #NosRèglesCharteOnu.
Il est possible de voir et d'entendre tous ceux qui ont soutenu l'Onu le jour de son anniversaire sur les pages du Ministère des réseaux sociaux, où sont publiées de nombreuses vidéos que nous avons faites en rassemblant les discours les plus marquants dans différentes langues: en russe, en anglais, en espagnol, en chinois et dans bien d'autres.
Sur le projet Semaine de la langue russe
Lundi 25 octobre a eu lieu l'ouverture (à distance à cause de la situation épidémiologique) du projet Semaine de la langue russe dans les pays étrangers: Tadjikistan, Slovaquie, Qatar, Libye, République tchèque, Espagne, Biélorussie, Kirghizistan, Autriche, Kazakhstan, États-Unis, Jordanie, Moldavie.
Ce projet est réalisé pour développer la coopération sociale internationale, soutenir et promouvoir le russe à l'étranger par les organes exécutifs du District autonome de Khantys-Mansis - Iougra conjointement avec des universités, des représentants d'associations et de la communauté littéraire.
À la cérémonie d'ouverture de la Semaine de la langue russe ont participé le Gouverneur d'Iougra Natalia Komarova, le représentant du Ministère russe des Affaires étrangères à Iekaterinbourg Alexandre Kharlov, le recteur de l'Institut d'État de la langue russe Pouchkine Margarita Roussetskaïa, des représentants de Rossotroudnitchestvo à Belgrade, à Berlin, à Bratislava, à Chisinau, à Douchanbé, à Noursoultan, ainsi que des représentants d'universités étrangères, de gymnases enseignant le russe.
La Semaine de la langue russe durera jusqu'au 29 octobre. Le programme prévoit des conférences, des séminaires, des tables rondes, des cours et des rencontres sur l'enseignement, l'apprentissage du russe à l'étranger, la popularisation de la culture russe avec la participation de pédagogues, d'étudiants d'organisations éducatives du district autonome et des pays étrangers.
Sur les consultations russo-vietnamiennes avec la participation de représentants des régions russes
Je voudrais attirer l'attention sur un autre projet intéressant qui, d'un côté, ne peut pas être qualifié de global, mais, de l'autre, devient effectivement un exemple d'une telle vision "nouvelle" des formes de diplomatie traditionnelles. Avec la participation non seulement de diplomates, mais également de représentants de plusieurs régions de notre pays. Il s'agit des consultations russo-vietnamiennes interministérielles. Elles se sont déroulées hier, le 27 octobre, en visioconférence avec la participation des représentants de la République de Sakha (Iakoutie), de la Transbaïkalie, des régions de l'Amour et de Vologda, et de Saint-Pétersbourg.
Les consultations étaient menées par Semion Grigoriev, directeur du Département pour les relations avec les sujets de la Fédération, le parlement et les associations du Ministère russe des Affaires étrangères, et par le chef de la Direction des liens régionaux extérieurs du Ministère vietnamien des Affaires étrangères.
Les deux interlocuteurs ont souligné que, malgré la situation épidémiologique défavorable, il a été possible de conserver non seulement les contacts déjà établis, mais également d'élargir la géographie des liens interrégionaux, qui sont un axe important de la coopération bilatérale. Les représentants des régions ont évoqué des propositions concrètes pour intensifier la coopération dans différents domaines.
Les participants aux consultations ont constaté que cet événement était une impulsion supplémentaire et importante pour la coopération interrégionale russo-vietnamienne. Ils se sont dit prêts à poursuivre la pratique de telles rencontres de manière régulière.
Je trouve que c'est une excellente expérience pour nos autres consultations interministérielles, parce qu'elles peuvent être remplies par une telle diplomatie publique et populaire vivante.
Sur les résultats du 16e sommet de l'Asie orientale
Mercredi 27 octobre s'est déroulé le 16e Sommet de l'Asie orientale (EAS) en visioconférence, avec la participation du Président russe Vladimir Poutine.
Nous considérons l'EAS comme une plateforme importante du dialogue stratégique au sommet sur l'agenda du développement de la région Asie-Pacifique. Nous voyons que face à la turbulence géopolitique avec tous les risques qui en découlent pour la sécurité ainsi que dans le contexte de la nécessité de la relance post-crise des pays de l'Asie-Pacifique, avant tout de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est représentant la base de la construction de l'EAS, la demande augmente pour une coopération pragmatique orientée sur l'approfondissement pratique, c'est-à-dire sans confrontation, sur les différents axes. C'est sur ces positions constructives que notre pays construit son activité au sein du forum.
Nous travaillons de manière systémique dans le cadre de l'EAS pour renforcer le potentiel antiépidémique panrégional. Faisant suite à la déclaration des dirigeants adoptée en 2020 à l'initiative russe, cette année nous avons continué de développer le mécanisme de dialogue spécial pour la coordination des efforts dans la réaction à la prolifération de maladies infectieuses.
En termes de recherche d'instruments pour garantir une trajectoire durable de reprise post-pandémique, la Russie a également proposé d'instaurer à l'EAS un dialogue de plein format sur les mesures de stimulation pour le secteur touristique fortement touché par le Covid-19. Les partenaires nous ont soutenus. Une déclaration a été adoptée. Nous avons été coauteur de la déclaration de coopération en matière de santé psychique initiée par le président actuel de l'ASEAN - Brunei.
Le renforcement du système existant de mécanismes de coopération multilatérale axés sur l'ASEAN reste une priorité inchangée de la Russie. De ce fait, nous accordons beaucoup d'importance à la poursuite au sommet de l'Asie orientale des consultations sur l'architecture régionale de la sécurité, dont le dernier cycle s'est tenu en août 2021.
Un autre événement important a lieu aujourd'hui au sommet. Le Président russe Vladimir Poutine s'est entretenu en visioconférence avec ses homologues de l'ASEAN. À l'ordre du jour, un large éventail d'initiatives sectorielles et pratiques, dont l'adoption d'un nouveau programme d'action de cinq ans pour faire avancer la coopération stratégique Russie-ASEAN, ainsi que de documents pour développer la coopération anti-drogue et sur les questions concernant le travail commun pour renforcer l'architecture axée sur l'ASEAN. Nous vous informerons ultérieurement des résultats du sommet Russie-ASEAN et des initiatives russes.
Sur la situation actuelle en Afghanistan
Nous continuons de suivre l'évolution de la situation en Afghanistan. Nous avons remarqué la déclaration publiée par certains politiques de l'ancien régime concernant la création du Haut conseil de résistance nationale de la République islamique d'Afghanistan pour une lutte armée contre les talibans. Ses initiateurs sont notamment l'ancien gouverneur de la province de Balkh Mohammad Atta Noor, le maréchal afghan Abdul Rachid Dostom et l'ancien vice-président du pays Younous Qanouni, qui se trouvent actuellement en dehors du pays. Nous appelons toutes les forces ethno-politiques de l'Afghanistan à renoncer à la rhétorique belliqueuse et à tout faire pour terminer le processus de réconciliation nationale.
La situation socioéconomique reste difficile dans le pays. Sur ce fond, des manifestations se sont déroulées à Kaboul appelant la communauté internationale à débloquer les avoirs publics de l'Afghanistan. Nous espérons que le message des manifestants d'une telle envergure globale adressé à la communauté internationale, qui disait et persuadait ces mêmes habitants de l'Afghanistan qui s'adresse à elle aujourd'hui que la situation est sous contrôle, qu'elle sait où elle mène le peuple afghan et que tout ira bien, tout sera à la démocratie occidentale [sera entendu]. Nous partons du principe que ce message ne doit pas être ignoré, que ces avoirs seront débloqués. Cela permettra de les allouer à la couverture des besoins prioritaires de la population, pour verser les salaires, soutenir l'économie nationale et empêcher une catastrophe humanitaire en Afghanistan.
Sur les livraisons d'aide humanitaire en Afghanistan et le rapatriement des Russes
Compte tenu de la situation humanitaire et socioéconomique difficile en Afghanistan, nous étudions la possibilité d'envoyer dans ce pays un chargement d'aide humanitaire urgente avec des produits de première nécessité et des médicaments.
En ce qui concerne le rapatriement d'Afghanistan de citoyens de la Russie et des États membres de l'OTSC et de la CEI, de leurs proches ainsi que d'étudiants afghans qui suivent des études en présentiel dans les universités russes, cette question est examinée au format interministériel et un soutien pour la délivrance de visa est apporté à tous ceux qui en ont besoin. Nous vous tiendrons informés de l'évolution de la situation.
Sur la situation dans le sud-est de l'Ukraine
Nous assistons ces derniers jours à une évolution tragique de la situation dans le sud-est de l'Ukraine. Cela se traduit par une forte détérioration de la situation dans la zone du conflit. Selon les médias, le 26 octobre, les forces armées ukrainiennes ont lancé une offensive dans la zone "grise" sur la ligne de contact et ont tenté d'occuper le village de Staromarievka. Le nombre de bombardements de territoires incontrôlés par Kiev a nettement augmenté, notamment avec l'usage de l'artillerie lourde. Cela a conduit à la destruction de maisons des habitants du Donbass, de l'infrastructure civile, 12 sous-stations électriques ont été privées de courant. Aucune victime civile n'est encore rapportée, il n'y a pas de telles informations, mais dans de tels cas nous n'excluons pas une dégradation de la situation. Nous voulons souligner que les militaires ukrainiens enfreignent intentionnellement les mesures de renforcement du cessez-le-feu adoptées en juillet 2020, cherchent à aggraver la situation déjà extrêmement difficile et ignorent les requêtes de garantie du cessez-le-feu des représentants du Donbass au Centre conjoint de contrôle et de coordination du cessez-le-feu.
Sur ce fond, sans surprise, la réunion du Groupe de contact pour régler la crise dans l'est de l'Ukraine du 27 octobre s'est terminée sans résultat. De plus (point important), à cause de la réticence de la partie ukrainienne représentée par Kiev de libérer Andreï Kossiak, représentant de Lougansk au Centre conjoint de contrôle et de coordination du cessez-le-feu capturé, reste bloqué le travail de son sous-groupe pour la sécurité. Malgré les déclarations des représentants officiels, Kiev n'a pas pris la peine d'accorder aux collaborateurs consulaires russes l'accès à ce citoyen, qui possède la citoyenneté russe, je le rappelle. L'Ambassade de Russie à Kiev, le Consulat général à Kharkov continuent d'exiger de le rencontrer. Malheureusement, l'incident avec le représentant de Lougansk au Centre conjoint de contrôle et de coordination du cessez-le-feu n'a pas été reflété dans les rapports de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE. Nous insistons sur le respect strict par la Mission de son mandat et sur l'inscription opportune dans ses rapports de toutes les infractions de ce genre.
Cela donne l'impression que Kiev pousse intentionnellement les négociations dans le Groupe de contact vers une impasse pour se délier les mains pour reprendre le Donbass par la force militaire. Les livraisons incessantes par les pays occidentaux des armements et des munitions et le déploiement par ces derniers de missions d'entraînement militaires sur le territoire du pays apportent de l'assurance aux autorités ukrainiennes quant à la possibilité de régler le conflit par la force. Dans le même ordre s'inscrivent les nombreux exercices communs avec les pays de l'Otan.
L'aide militaire et le développement militaire du territoire ukrainien doit avoir un sens. En utilisant un langage littéraire plutôt que militaire, Anton Tchekhov l'a bien décrit: "Si pendant le premier acte d'une pièce un fusil est accroché au mur, il doit forcément tirer pendant le dernier." (Extrait d'une lettre d'Anton Tchekhov à l'écrivain Alexandre Lazarev-Grouzinski. C'était en 1889, mais reste d'actualité plus que jamais). C'est la même chose avec les armes qui arrivent en nombre en Ukraine précisément des pays occidentaux. Je voudrais rappeler que le conflit dans le sud-est de l'Ukraine ne possède pas de solution militaire. C'est affirmé par tous les pays qui sont tant préoccupés par les civils et par la situation en Ukraine. Les tentatives de le régler par la force auraient les conséquences les plus regrettables, imprévisibles et tragiques.
Nous appelons les pays occidentaux qui alimentent l'Ukraine en armes, avant tout Washington, mais aussi Berlin et Paris en tant que membres du format Normandie, à cesser d'encourager la militarisation du pays et à utiliser leur influence pour faire revenir Kiev sur l'établissement d'une paix durable dans le Donbass par des moyens politiques et diplomatiques.
Sur le travail d'instructeurs occidentaux avec des néonazis en Ukraine
Je voudrais également dire quelques mots sur le thème auquel nous avons consacré plusieurs années en attirant l'attention de nos partenaires occidentaux. Ils prétendaient que ce thème n'existe pas. Cela concerne non seulement les pays occidentaux, mais également les organisations internationales, dont plusieurs ont été inefficaces en ce sens dans leur secteur d'activité qu'elles doivent prendre en charge conformément aux documents statutaires. Je voudrais raconter comment les instructeurs occidentaux travaillent en Ukraine avec des néonazis.
Nous attirions l'attention de nos partenaires sur ce thème depuis plusieurs années: en 2014, en 2015 et toutes les autres années. Apparemment, on ne nous entendait pas. Maintenant, ce thème commence à percer, notamment via les différentes institutions non gouvernementales des droits de l'homme. Peut-être que de cette manière la communauté internationale comprendra que ce thème nécessite une attention directe aujourd'hui et maintenant.
L'Institut d'études européennes, russes et eurasiatiques de l'Université George Washington (États-Unis) a publié un rapport sur la formation de nationalistes ukrainiens par des instructeurs militaires occidentaux.
Il est difficile de soupçonner l'Université George Washington de sympathie ou de prédisposition particulière envers notre pays. Nous partons du principe que c'est une structure américaine, et même s'il existe des éléments d'engagements, ce n'est certainement pas au profit de la Russie.
Les chercheurs américains ont analysé l'activité du groupe néonazi ukrainien Centuria et ont conclu qu'ils avaient fait de l'Académie nationale de l'armée de terre ukrainienne une sorte de hub. En suivant la formation les néonazis reçoivent l'expérience et les connaissances militaires nécessaires ainsi que recrutent de nouveaux partisans parmi les recrues. À l'issue de la formation, ils se font muter dans des unités des forces armées, notamment liées au tristement célèbre bataillon Azov.
Ce qui se distingue tout particulièrement sur fond de situation générale, c'est le rôle des instructeurs occidentaux. Étant au courant de la coopération des spécialistes de l'Otan avec l'Académie nationale, les auteurs de l'étude ont établi des contacts entre les instructeurs militaires de France, des États-Unis et du Canada avec les recrues de l'école militaire, dont une partie était d'extrême-droite.
De plus, Kiev envoyait en formation des néonazis dans des écoles militaires européennes. Au moins deux cas ont été authentiquement établis: l'un des membres du mouvement Kirill Doubrovski a suivi une formation d'officier de 11 mois à l'Académie militaire royale de Sandhurst au Royaume-Uni; un autre partisan actif de Centuria, Vladislav Vintergoller, a participé aux activités de l'Académie des officiers allemands.
De cette manière, les Européens et les Américains ont payé la formation de néonazis en Ukraine avec l'argent de leurs contribuables et contrairement aux affirmations de leurs gouvernements. Sachant que ces jeunes gens n'ont jamais vraiment caché leurs convictions politiques et publiaient activement sur les réseaux sociaux des photos de la formation militaire, se vantaient de l'attribution de rangs et de grades militaires.
Certains activistes occidentaux se sont indignés des faits révélés (il fallait le faire depuis longtemps, mais au moins maintenant). Le centre canadien Simon Wiesenthal a envoyé au ministère de la Défense du pays une requête exigeant de mener une enquête. Il est souligné que la participation d'instructeurs canadiens à la formation de néonazis ukrainiens est un "outrage à la mémoire des vétérans" qui ont combattu contre le nazisme pendant la Seconde Guerre mondiale.
Et en l'absence de l'étude de l'université américaine, ils ne l'auraient pas remarqué. Des centaines de photos témoignant de la préparation, notamment avec l'argent et la participation de pays de l'Otan, de nazis, de nationalistes et d'extrémistes en Ukraine sont publiées sur internet sur les pages personnelles de ces gens. Non seulement ils ne cachant pas leurs opinions, mais en plus ils en sont fiers, l'imposent à la société, font tout pour inculquer au public et à la société civile en Ukraine cette nouvelle normalité.
Alors pourquoi les associations, les structures qui s'occupent des droits de l'homme et défendant les plus hauts principes d'humanisme n'y prêtent pas attention depuis tant d'années? La requête envoyée au niveau du Centre canadien Simon Wiesenthal souligne que la participation d'instructeurs du Canada à la formation de nationalistes ukrainiens est un outrage à la mémoire des vétérans. Elle appelle le gouvernement canadien à répondre à cette question, et elles sont nombreuses.
De notre côté, nous voudrions noter l'inadmissibilité absolue d'une telle interaction des gouvernements occidentaux et des ONG qu'ils subventionnent avec les forces nationalistes extrémistes en Ukraine. La formation militaire de néonazis n'est pas simplement inadmissible, elle est impensable et extrêmement dangereuse, notamment pour l'Ukraine elle-même.
Nous espérons que les partenaires étrangers, avant tout des pays membres de l'Otan, se familiariseront avec le rapport de l'Université de Washington et au moins reverront les modalités de leur interaction avec le ministère ukrainien de la Défense. Nous voudrions que les journalistes, notamment accrédités auprès du siège de l'Otan à Bruxelles, fassent leur part du travail et posent ces questions à l'Alliance: que pense-t-elle d'une telle interaction? En est-elle au courant en principe? Et pourquoi ne dit-elle rien si elle le sait? Mais elle ne peut pas l'ignorer parce qu'il s'agit précisément de pays de l'Otan.
Sur la conclusion de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe sur le projet de loi ukrainien sur la période de transition en Crimée et dans le Donbass
Nous sommes préoccupés par l'évolution de la situation autour du projet de loi ukrainien sur les "principes de la politique d'État de la période de transition". Il a été soumis au parlement ukrainien an août et contenait plusieurs propositions fantasmagoriques "régulant" la vie en Crimée et dans le Donbass après que ces territoires soi-disant "occupés" par la Russie seront rendus à l'Ukraine. Le projet faisait l'impasse aussi bien sur les résultats du référendum criméen, conformément auquel la Crimée a réintégré la Russie, que les Accords de Minsk, qui obligent Kiev à accorder au Donbass un statut régional particulier. Le régime de Kiev voit seulement ce qu'il peut voir, à en juger par l'état de certains de ses représentants. En d'autres termes, le document faisait preuve de mépris envers les intérêts des habitants de la Crimée et du Donbass et confirmait que Kiev n'a pas besoin de gens mais de territoires.
Les autorités ukrainiennes ont envoyé ce projet à la Commission de Venise du Conseil de l'Europe pour apporter une légitimité internationale à leur "création législative". En ignorant l'avis de leur collègue russe, les membres de cet organe ont publié, le 18 octobre, une conclusion sur ce projet de loi. Les "juristes" européens ne se sont pas posé des questions fondamentales pour savoir dans quelle mesure ce document est approprié du point de vue des réalités politiques et du droit international, tout comme ils n'ont pas voulu s'intéresser à sa conformité aux Accords de Minsk. Ils s'intéressaient davantage au contenu d'articles concrets et à l'élaboration des consignes pour savoir comment camoufler leur non-conformité au droit international et à la Constitution ukrainienne, rendre la nouvelle loi moins vulnérable à la critique. Pas étonnant que cette approche ait été accueillie avec enthousiasme par le gouvernement ukrainien.
Nous considérons la conclusion de la Commission de Venise comme non correspondante aux principes déclarés de démocratie et de primauté du droit qui doivent être à la base du travail de cet organe consultatif du Conseil de l'Europe. Nous constatons avec regret que la Commission a choisi la voie de la complaisance à la ligne de Kiev de sabotage des Accords de Minsk. Les membres de la Commission qui ont approuvé la conclusion sur le projet de loi provocant ukrainien ont de facto signé une indulgence aux autorités de Kiev pour renoncer définitivement aux Accords de Minsk. Peuvent-ils ne pas être conscients des conséquences d'une telle démarche? Ils ne peuvent pas, je pense. Ce sont des juristes, après tout, ils doivent savoir. Quelqu'un a dû leur dire que les Accords de Minsk sont obligatoires à remplir car ils sont passés par le Conseil de sécurité des Nations unies. Ce n'est pas un simple accord entre des parties, c'est un document appuyé par une décision du Conseil de sécurité des Nations unies. L'entrée en vigueur de la loi mentionnée ne fera pas changer le statut russe de la Crimée, ce qui est évident et inconditionnel, mais cela signifierait une fracture du processus de paix pour régler le conflit dans l'est de l'Ukraine.
Paradoxalement, les structures créées pour renforcer la paix, le droit et la démocratie ne contribuent pas au processus de paix, ferment les yeux sur la violation de la loi et refusent de reconnaître les résultats du vote démocratique des citoyens.
Sur la coopération entre les États-Unis et l'Ukraine en matière d'énergie nucléaire
Fin août 2021 a été signé un mémorandum d'entente entre la compagnie nationale électrique nucléaire Energatom et l'américaine Westinghouse Electric, qui prévoit la construction d'une unité de puissance à la centrale nucléaire de Khmelnitski ainsi que de quatre unités de puissance selon la technologie américaine sur le territoire ukrainien. Le montant total des projets est estimé à 30 milliards de dollars.
Ce document reflète plutôt les rêves de l'Ukraine que la réalité. Il ne désigne pas les sources de financement. La probabilité que Kiev puisse lui-même trouver les fonds pour sa réalisation est extrêmement faible. La supposition que les États-Unis puissent dépenser l'argent de leurs contribuables pour l'Ukraine serait fantastique. Nous avons vu plusieurs fois la signature à Washington, notamment à la Maison Blanche, des déclarations et des affirmations faites à d'autres pays concernant de futurs contrats de plusieurs milliards de dollars. Tout cela était oublié dès que les représentants des pays auxquels tout cela était promis rentraient chez eux en se demandant: où est l'argent? Je pense que cela fait partie de ce genre d'histoires.
Sur les projets d'Israël d'élargir les colonies sur les territoires occupés
Le 24 octobre ont été annoncés les projets d'élargissement des colonies israéliennes en Cisjordanie. Cette fois, il est question d'un appel d'offres pour construire 1.300 unités de logement en Cisjordanie et 83 unités dans le quartier de Givat Hamatos à Jérusalem-Est.
Nous réaffirmons la position fondamentale et systématique de la Russie sur l'activité coloniale illégale d'Israël. Nous sommes convaincus que de tels actes unilatéraux sapent les chances de créer conformément aux décisions de l'Onu d'un État palestinien géographiquement continu viable, ainsi que l'efficacité des efforts de la communauté internationale pour créer les conditions pour la reprise au plus vite du dialogue politique israélo-palestinien.
Nous notons que la poursuite de la construction coloniale ainsi que les projets du gouvernement israélien actuel de doubler d'ici 2026 le nombre de citoyens israéliens dans la vallée du Jourdain peuvent être considérés comme de facto une annexion d'une grande partie des territoires palestiniens occupés.
Nous appelons toutes les parties à s'abstenir de toute démarche susceptible d'attiser la tension dans la région et anticipant l'issue des négociations israélo-palestiniennes directes sur les questions relatives au statut définitif.
Sur l'inauguration à Chisinau d'un monument aux soldats de l'armée roumaine qui ont combattu du côté de l'Allemagne nazie
Nous avons remarqué que, le 26 octobre, un monument immortalisant la mémoire des soldats de l'armée roumaine ayant combattu du côté des forces fascistes allemandes a été inauguré dans le centre de Chisinau avec des honneurs militaires et en présence de haut représentants des ministères de la Défense et de la Culture de la Moldavie.
Nous sommes en 2021, nous ne sommes pas en pleine Seconde Guerre mondiale, pas dans une période où c'est encore loin jusqu'au procès de Nuremberg. C'est une situation quand les décisions du tribunal de Nuremberg sont reconnues comme fondamentales pour évaluer ces événements historiques et qui sont irrévocables.
Une plaque est installée sur le monument: "Pour les 80 ans de la libération de la Bessarabie et de la Bucovine du Nord par l'armée de la Roumanie." Il est question de l'invasion des occupants fascistes roumains sur le territoire de l'URSS en 1941.
Cette action est cynique. Notamment de par le fait qu'en 1937 à ce même endroit avait été érigé un monument pour les 20 ans des combats dans l'est de la Roumanie près de Meresti et Marasesti en été 1917, où les troupes russes et roumaines résistaient ensemble à l'armée allemande.
Nous condamnons fermement cet acte scandaleux de glorification des complices des criminels nazis, qui a suscité un brutal rejet en Moldavie même, dont le peuple chérit la mémoire de l'exploit des guerriers soviétiques, notamment de leurs guerriers. Alors pourquoi les autorités actuelles l'oublient-elles?
Nous appelons Chisinau à ne pas se faire mener par les forces revanchistes, leurs tentatives de falsifier l'histoire et d'imposer la tolérance envers une franche propagande d'idées nazies.
Sur le rapport du Ministère russe des Affaires étrangères sur la glorification du nazisme et les manifestations du néonazisme et du racisme
C'est un nouveau rapport, les faits recueillis confirment que les manifestations négatives mentionnées deviennent durables. Hormis ce rapport, nous citons un très grand nombre d'exemples pratiquement à chaque conférence de presse.
De plus en plus souvent nous assistons aux tentatives de plusieurs pays occidentaux et d'Europe de l'Est de réécrire la vérité historique sur les événements de la Seconde Guerre mondiale. Les efforts visant à déformer les faits historiques prennent aujourd'hui des formes diverses et variées. Des monuments en hommage aux combattants contre le nazisme sont détruits en nombre sous prétexte de "décommunisation". Les programmes éducatifs subissent des changements, en mettant de plus en plus l'accent sur les "souffrances pendant l'occupation soviétique" et le rejet d'une responsabilité égale pour le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale sur l'Allemagne hitlérienne et son principal adversaire - l'Union soviétique. Plusieurs pays érigent ouvertement des monuments en hommage aux membres d'unités nazies et aux complices des nazis, organisent leurs commémorations.
En outre, en plus des efforts pour blanchir les criminels et profaner la mémoire des vainqueurs, dans certains pays on enregistre une hausse de xénophobie qui s'accompagne de manifestations d'un nationalisme agressif, de chauvinisme et d'autres formes d'intolérance raciale et religieuse. Une telle situation devient souvent un résultat logique de la politique des autorités officielles visant à accélérer la formation de sociétés monoethniques sur la base des ethnies titulaires, qui s'accompagne d'une discrimination des minorités nationales et ethniques, notamment dans le secteur linguistique et éducatif. Il est notamment question de l'Ukraine (nous en avons beaucoup parlé aujourd'hui), des pays baltes (nous en parlerons encore aujourd'hui), où la situation s'est sérieusement aggravée en ce qui concerne l'exercice des droits de ces groupes, avant tout de la population russe et russophone.
Nous sommes convaincus que cette situation représente une menace directe pour les valeurs fondamentales de la démocratie et des droits de l'homme, un grave défi pour la sécurité et la stabilité régionales et internationales. Il est important aujourd'hui de tout faire pour empêcher une évolution des événements où l'humanité a oublié où peuvent mener les idées de suprématie raciale et la complaisance à toute manifestation de chauvinisme et de xénophobie.
À noter que la majorité absolue des membres de la communauté internationale défend avec nous les mêmes principes. Mais il ne faut pas que ce soit uniquement en paroles, parce qu'en écoutant les discussions, les débats et en lisant les déclarations, les articles et les interviews à ce sujet - tout le monde est attaché à la même chose. Dès qu'on arrive à une forme simple de réaction - le rejet du démantèlement de monuments ou l'installation de monuments aux collaborationnistes - il s'avère que nous sommes les seuls à en parler directement. Où est tout le monde? Où sont les pays aux guerriers desquels ces monuments étaient érigés? Nous sommes soutenus par la majorité absolue de la communauté internationale. C'est confirmé par la résolution annuellement adoptée par la grande majorité des voix à l'Assemblée générale des Nations unies avec un nom compliqué, un destin difficile et un sens clair: "Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée". Ces termes ont été pris pour base lors de la préparation de ce rapport.
Nous espérons que les autorités des pays qui y sont mentionnés prendront conscience des tendances négatives de la glorification du nazisme. Nous partons du principe que la population de ces pays elle aussi doit donner son avis sur les événements. Et qu'ils peuvent prendre des mesures pour lutter contre ces phénomènes honteux et dangereux. Nous estimons qu'aujourd'hui au niveau international l'un des principaux objectifs dans ce domaine reste l'union des efforts des pays pour empêcher le retour des fausses "valeurs" de suprématie ou d'exclusivité d'une race ou nation, de sa religion et culture.
Le texte intégral du Rapport peut être consulté sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur les poursuites pénales contre les journalistes russophones en Lettonie
Il a été rapporté le 26 octobre que le Service de sécurité d'État de la Lettonie avait terminé l'enquête sur la procédure pénale lancée l'an dernier visant 14 journalistes ayant collaboré avec les médias russes Sputnik Lettonie et Baltnews. À l'issue, les journalistes ont été officiellement inculpé pénalement pour violation des sanctions de l'UE. En appelant les choses par leur nom et sans se cacher derrière des formulations politico-juridiques, on veut punir les correspondants simplement parce qu'ils faisaient leur travail en tant que journalistes. Maintenant ils risquent des amendes élevées et des peines fermes.
C'est affligeant. En ignorant complètement nos nombreux appels à renoncer à la ligne politisée destructive de ségrégation des médias en "loyaux" et "indésirables" et cesser le nettoyage de son espace médiatique de médias russes et russophones, Riga maintient obstinément sa ligne en transformant toutes ses déclarations sur l'attachement à la liberté d'expression, au pluralisme, à la nécessité de protéger les journalistes en déclarations vides. Ce n'est pas la première fois que les autorités lettones se cachent derrière des références artificielles aux sanctions européennes pour apporter un semblant de légitimité à leur offensive agressive directe contre la liberté de la presse.
Nous avons saisi plusieurs fois les structures internationales des droits de l'homme les appelant à s'occuper de près de ce problème, à exprimer leur avis objectif et exhaustif sur ces actions. Malgré les infractions flagrantes par Riga de ses engagements internationaux en matière de protection de la liberté d'expression et de pluralisme d'opinions, il n'y a aucune réaction effective et efficace de la part des institutions compétentes. Pas étonnant dans cette situation que les autorités lettones, profitant de ce consentement silencieux avec leur ligne, ne fassent que renforcer les efforts pour évincer les sources d'information alternatives et ne réduisent pas leur offensive contre la langue russe. Où est l'OSCE? Où sont les représentants spéciaux pour la liberté des médias? Où sont les institutions? Où est le bureau spécial de ces représentants? Beaucoup de personnes y travaillent. Où sont les déclarations? Au moins des tweets? Où sont les interviews à ce sujet? Où sont les conversations avec les autorités de ces pays, notamment de la Lettonie? Où est tout cela? Où tout cela a-t-il disparu? Que s'est-il passé? Peut-être que le mandat du représentant spécial de l'OSCE a été réécrit? Non, nous n'en savons rien. Peut-être que c'est un nouvel amendement au mandat selon lequel la réaction à de telles actions n'est plus nécessaire? Honnêtement, nous avons déjà posé plusieurs fois cette question pendant les pourparlers à la direction de l'OSCE, aux représentants du bureau. Nous voudrions une réaction claire. Si auparavant nous appelions à réagir, maintenant nous exigeons un rapport parce que nous en avons le droit.
La situation en Lettonie est un exemple révélateur de la pratique du deux poids deux mesures profondément enracinée en Occident, quand un grossière violation des libertés fondamentales est tue sans gêne lorsqu'on parle des "siens". Ceux qui sont habitués à clamer haut et fort leurs hauts standards démocratiques devraient profondément songer à l'impact que cette complaisance aura sur leur autorité morale dans le domaine des droits de l'homme.
Sur les 50 ans du Groupe Pompidou
Le 28 octobre marque les 50 ans du Groupe de Coopération du Conseil de l'Europe en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite de stupéfiants (Groupe Pompidou).
En 50 ans d'existence il s'est transformé en organe important d'interaction intergouvernementale dans ce secteur dans l'espace eurasiatique. À l'heure actuelle, il inclut 42 membres, dont trois États non européens.
La Fédération de Russie a adhéré au Groupe Pompidou le 18 mai 1999 et joue un rôle actif dans son activité. Notre correspondant permanent au sein du Groupe Pompidou est le représentant du Ministère russe de la Santé, qui fait également partie du Bureau de ses correspondants permanents.
L'adoption d'une nouvelle Charte du Groupe Pompidou à l'occasion de ses 50 ans a été un événement clé cette année. La Russie a directement contribué à la mise au point de ce document. Ce qui a permis de maintenir un ordre du jour équilibré du Groupe Pompidou en fixant son mandat non seulement dans les droits de l'homme, mais également dans l'aspects de la coopération en matière de santé et de maintien de l'ordre.
Nous félicitons le Groupe Pompidou avec cette ronde date et comptons sur la poursuite d'une coopération constructive entre ses États membres.
Sur la contribution de la Russie dans le cadre du PAM de l'Onu au système de l'alimentation scolaire au Tadjikistan
Le 26 octobre, l'Ambassade de Russie à Douchanbé conjointement avec des représentants du Programme mondial alimentaire (PAM) de l'Onu a participé à la remise au Tadjikistan de 1.485 tonnes de farine vitalisée et de 61 tonnes d'huile de tournesol pour les écoles rurales dans plusieurs régions centrales du pays, dans les régions autonomes de Khatlon et de Haut-Badakhchan.
Cette aide est destinée à améliorer le bien-être alimentaire et elle est apportée conformément au Mémorandum d'entente entre le PAM et le Ministère russe des Situations d'urgence. Elle fait partie intégrante du Programme d'alimentation scolaire du PAM qui couvre 450.000 élèves de primaire de 52 régions rurales du Tadjikistan. Notre pays a alloué 3,5 millions de dollars à ces fins en 2021. Grâce au soutien apporté, le PAM a déjà livré 945 tonnes de blé enrichi et près de 60 tonnes d'huile végétale pour les écoles rurales de la région de Sughd.
Dans l'ensemble, depuis 2005, le montant de notre aide alimentaire à la république rien qu'au niveau du PAM a dépassé 87,5 millions de dollars.
Par notre attention portée aux besoins des jeunes citoyens de l'État ami, notre pays met en évidence le caractère prioritaire des relations de partenariat stratégique et de coopération avec le Tadjikistan.
Sur les 40 ans de l'indépendante d'Antigua-et-Barbuda
Nous voudrions noter à part une date à venir - le 1er novembre, Antigua-et-Barbuda célébrera les 40 ans de son indépendance.
Le chemin jusqu'à l'obtention de la souveraineté de cet État caribéen était très difficile. Il a dû traverser le joug colonial et des cataclysmes naturels. Mais malgré les difficultés, les habitants de ce pays ont surmonté avec honneur toutes les épreuves et ont obtenu leur indépendance. Grâce à leur travail sans relâche, Antigua-et-Barbuda n'est pas devenue simplement un "coin de paradis touristique", mais aussi un État démocratique moderne autonome, qui prône le respect des principes universels et des normes du droit international, le renforcement des initiatives multilatérales dans les affaires mondiales et le rôle central de l'Onu.
Nous constatons avec satisfaction que malgré les milliers de kilomètres qui nous séparent, nos pays sont liés par des relations d'amitié, la disposition à développer une coopération constructive mutuellement avantageuse. Comme l'a confirmé la signature en juin dernier de l'Accord sur les fondements des relations. Cela a posé les fondations pour le développement global des relations bilatérales.
En profitant de l'occasion, au nom de tous mes collègues je voudrais exprimer à la population de ce merveilleux pays les meilleurs vœux de bien-être et de prospérité. De ma part, j'ajouterais également de la santé en cette période difficile.
Sur les 100 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et la Mongolie
Le 5 novembre, nous célébrons les 100 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et la Mongolie.
La signature en 1921 de l'Accord entre le gouvernement de la RSFSR et le Gouvernement populaire de Mongolie sur l'établissement des relations amicales entre la Russie et la Mongolie a marqué une époque importante dans notre histoire commune en prédéterminant à des années d'avance le développement des liens traditionnellement amicaux.
C'est notre pays qui est devenu le premier État dans le monde à reconnaître la liberté et l'indépendance de la nouvelle Mongolie. Notre amitié et notre bon voisinage ont passé l'épreuve dans la bataille de Khalkhin Gol, pendant la Grande Guerre patriotique et à l'étape finale de la Seconde Guerre mondiale ainsi que dans la construction civile, la construction de nombreux sites sur le territoire mongol.
La Fédération de Russie et la Mongolie ont établi un dialogue politique constructif, une coopération mutuellement avantageuse dans les domaines commercial, économique, scientifique, technique, social et autres.
Notre immense avantage est notre frontière commune longue de 3.500 km. La coopération frontalière et interrégionale apporte une grande contribution au développement des liens russo-mongols.
L'Accord sur les relations amicales et le partenariat stratégique global signé par nos chefs d'État en septembre 2019 à Oulan-Bator a ouvert de larges perspectives pour le développement de la coopération dans divers secteurs.
En plus du renforcement successif de la coopération commerciale, économique et d'investissement, nous cherchons à développer la coopération dans divers secteurs, dont la culture, l'éducation, la science, les médias, les échanges de jeunesse et le sport. Nous sommes disposés à encouragés et à soutenir l'étude du russe en Mongolie et du mongol en Russie.
Au cours de l'entretien téléphonique du 1er octobre, les chefs de diplomatie de nos deux pays ont tenu en haute estime la réalisation réussie du Plan d'action commun consacré aux 100 ans de l'établissement des relations diplomatiques. Une délégation dirigée par le vice-président du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie Konstantin Kossatchiov participera aux festivités à Oulan-Bator du 4 au 6 novembre.
Sur la Grande dictée ethnographique
Du 3 au 7 novembre se déroulera une grande action internationale intitulée Grande dictée ethnographique, qui se déroule pour la sixième fois sous le slogan "Beaucoup de peuples, un pays!" et qui vise à renforcer la paix et l'entente interethniques.
La grande attention suscitée par la Dictée en Russie et à l'étranger est réjouissante. En 2016, 90.000 ont participé à cette activité, et en 2020 - 1.742.661 personnes de 85 sujets de la Fédération de Russie et de 123 pays.
Cette année, les organisateurs de la Dictée - l'Agence fédérale pour les nationalités et le Ministère de la politique nationale de la République d'Oudmourtie - ont prévu son déroulement en russe, en anglais, en espagnol et pour la première fois en chinois.
Tous ceux qui s'intéressent à l'histoire et la culture de la Russie multiethnique sont invités à participer à la Dictée.
Cette activité éducative se déroulera en ligne. Vous pouvez découvrir davantage d'informations sur le site miretno.ru ainsi qu'en suivant des liens éponymes sur les principaux réseaux sociaux.
Des réponses aux questions:
Question: Ces derniers temps, la Russie a à plusieurs reprises exprimé sa volonté d'accueillir des événements internationaux de grande envergure. Ainsi, Moscou voudrait notamment organiser l'Expo 2030. Que pensez-vous des chances de la Russie d'accueillir un événement si important compte tenu du facteur géopolitique?
Réponse: Doutez-vois des capacités de Moscou? Elles sont tout simplement illimitées, compte tenu des événements internationaux déjà organisés dans la capitale russe. L'organisation de la Coupe du monde de football (elle a eu lieu dans plusieurs villes) a été excellente. La même chose concerne un grand nombre de forums internationaux - politiques, économiques et culturels - dans différents domaines. Il ne reste que souhaiter à Moscou - qui est la plus belle ville du monde - du succès dans la promotion de sa candidature. Qui plus est, il ne s'agit pas que de la candidature de Moscou, mais de toute la Russie. Le dépôt des candidatures à l'organisation de l'Expo 2030 prendra fin demain.
Votre question me semble étrange. Tous ceux qui viennent à Moscou ou ont visité cette ville pour la premiere fois, sont très impressionnés. Ils disent qu'ils voudraient y revenir, parce qu'ils n'ont pas pu y séjourner pendant assez de temps, que tout cela a été inattendu. Ils sont frappés par des conneries qu'on écrit sur la Russie, alors que la situation réelle dans le pays est absolument différente. Je peux donc répondre à votre question que la capitale russe est prête à accueillir des événements de n'importe quel niveau. Cela n'exige même aucune confirmation. Il n'y en a aucun doute. Il s'agit d'une mégapole disposant d'une infrastructure développée et qui a déjà plus d'une fois confirmé son statut. Toutes les préoccupations évoquées avant de grands événements internationaux, sont toujours dissipées par la réalité et le niveau d'organisation affiché par Moscou.
En marche, Moscou! Nous te souhaitons du succès!
Question: La Commission européenne a publié la stratégie de l'UE en Arctique. Bruxelles prétend au droit d'interdire l'extraction de charbon, de pétrole et de gaz dans la région polaire et les zones voisines, critique la Russie. Cette position a suscité une réaction du président russe Vladimir Poutine. Le nouveau Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre l'a critiquée lui aussi. Sergueï Lavrov s'est entretenu le 25 octobre avec son homologue norvégien. Ont-ils évoqué les prétentions de la Commission européenne à l'Arctique?
Réponse: Sergueï Lavrov a répondu à cette question et a présenté la position russe même avant ses négociations avec le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre. Il l'a fait à Tromsø, quelques heures avant son départ à Oslo. La question concernait la position du Ministère russe des Affaires étrangères sur l'initiative susmentionnée de l'UE. Le ministre russe a souligné qu'il était d'accord avec le Premier ministre norvégien qui avait déjà présenté son estimation de ces initiatives. Vous venez vous aussi de mentionner son évaluation. Autrement dit, la position russe a été établie avant la rencontre, notamment dans le contexte des propos du Premier ministre norvégien. Et oui, ce sujet a en effet été évoqué pendant cet entretien.
Parlerons maintenant des approches de principe de la Russie. Nous n'ignorons pas la stratégie arctique de l'UE, publiée par la Commission européenne. Ce texte stipule sa volonté d'obtenir un moratoire sur l'exploitation et la mise en valeur des hydrocarbures en Arctique. À ces fins, Bruxelles veut élaborer avec ses partenaires des engagements juridiques multilatéraux visant à prévenir la poursuite de l'exploitation des réserves arctiques d'hydrocarbures et de renoncer à l'achat des hydrocarbures produits dans cette région.
La Russie est le plus grand État arctique qui, tout comme les autres pays arctiques, porte une responsabilité spéciale de l'avenir de la région. Le futur de l'Arctique, les changements climatiques et les répercussions de ces derniers pour la région suscitent donc chez nous au moins la même préoccupation que dans l'UE, qui, par ailleurs, n'est même pas un observateur au Conseil de l'Arctique.
La Russie examine le développement durable de l'Arctique de manière complexe, dans ces dimensions environnementale, sociale et économique. L'Arctique est non seulement une partie intégrante et intégrée de l'économie russe, mais aussi une composante importante des chaînes globales de livraison et de production. La région a également un rôle important dans le contexte de la transition énergétique globale. Il s'agit dans ce cas-là des métaux, des terres rares, du GNL et du gaz naturel, absolument nécessaire pour la production de combustibles "verts" (l'hydrogène, l'ammoniaque, le méthanol), ainsi que des moyens de transport maritime favorisant la réduction de la pression anthropogène globale, la décarbonisation des écosystèmes vulnérables et la mise en œuvre des objectifs de l'Accord de Paris sur le climat de 2015.
Les tentatives de faire face aux défis climatiques globaux à l'aide d'une réduction artificielle des activités économiques dans une région isolée, sont absolument indéfendables, notamment dans le contexte de la mise en œuvre des principes d'ESG (Environmental Social Governance). Quand nous évoquons des interdictions, il faut bien se rappeler et comprendre que les conséquences de ces décisions concerneront tout d'abord les consommateurs, notamment les Européens dans ce cas-là. Elle pourrait également influer de manière négative sur les populations arctiques, y compris sur les groupes autochtones, dont le bien-être ne peut s'améliorer qu'à l'aide d'une activité économique durable.
Un renoncement éventuel à la production de pétrole et de gaz en Arctique - au lieu d'un travail conjoint visant l'élaboration d'un complexe de mesures destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre via l'introduction de meilleures technologies disponibles - pourrait torpiller la stabilité du marché énergétique global et provoquer donc des troubles encore plus importants que ceux que nous constatons actuellement en Europe. Existe-il une concertation de cette activité dans le cadre de l'UE? En cas de troubles, cette dernière recherche toujours un ennemi extérieur sans réfléchir à ses erreurs, causées probablement par un manque de concertation ou d'autres raisons. L'inconsistance de ces "chaînes d'analyse" est absolument évidente. Pour ces raisons, nous sommes naturellement préoccupés par des tentatives grossières de l'Union européenne d'imposer ses ambitions politiques en Arctique, d'élargir son influence sur la région et de torpiller la perspective du développement durable de cette dernière.
Question: D'après Reuters, sept personnes sont mortes au Soudan au cours des manifestations contre le coup d'État. Encore 140 personnes ont été blessées pendant les troubles. Le directeur du département consulaire de la mission diplomatique russe à Khartoum a déclaré plus tôt qu'il n'y avait aucune menace pour l'Ambassade russe et les citoyens russes au Soudan. Combien de Russes pourraient se trouver dans ce pays, selon les estimations au début de la semaine?
Réponse: L'Ambassade russe au Soudan maintient des contacts avec nos citoyens, y compris dans le contexte de cet état d'urgence. Il n'existe pas de statistiques exactes, car tout le monde ne s'enregistre pas au consulat. Il s'agit de la pratique moderne qui présente des avantages et des inconvénients. Selon nos estimations, il s'agit d'environ 300 personnes.
Question: Cette semaine, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est rendu pour une visite d'un jour en Azerbaïdjan et a posé les fondements du corridor de Zanguezour - il avait fait pendant longtemps l'objet de litiges entre les Azerbaïdjanais et les Arméniens - avec son homologue Ilham Aliev. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a affirmé que des actions et des propos de ce genre ne faisaient qu'aggraver le climat d'hostilité dans la région. Quelle est la position de Moscou concernant le début des travaux sur le corridor de Zanguezour?
Réponse: Nous estimons que le meilleur format de l'élaboration des questions relatives au déblocage des communications de transport dans le Caucase du Sud est le Groupe de travail tripartite, coprésidé par les vice-premiers ministres de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie et formée suite au sommet de Moscou du 11 janvier 2021.
Il y a eu déjà huit réunions de ce groupe. Tous les participants apprécient grandement son activité. Les séances se soldent par des commentaires, dont vous pouvez prendre connaissance.
Il est, selon nous, nécessaire de se laisser guider par les propos et les initiatives favorisant la mise en œuvre d'ententes tripartites visant le déblocage de tous les liens économiques et de transport dans le Caucase du Sud.
Question: Le Président russe Vladimir Poutine a annoncé lors de son intervention au cours d'une réunion du club Valdaï que la Russie progressait vers la reconnaissance des talibans. Est-ce que cela signifie que la Russie pourrait dans certaines conditions reconnaître les talibans avant la levée des sanctions internationales de l'Onu?
Réponse: Nous voudrions souligner que le Président russe a évoqué au cours de son intervention à une réunion du club Valdaï un progrès conjoint vers la levée des sanctions du Conseil de sécurité de l'Onu concernant les talibans.
Il est actuellement prématuré de parler d'une reconnaissance officielle de nouvelles autorités afghanes par la Russie. En même temps, nous estimons que des mesures pratiques concrètes de Kaboul visant à mettre en œuvre les attentes de la communauté internationale et des partenaires régionaux, notamment dans le domaine de la formation d'un gouvernement équilibré d'un point de vue ethnique et politique, de la poursuite de la lutte contre le terrorisme et le trafic de stupéfiants, et du respect des droits et des libertés fondamentales de la population, pourraient encourager le processus susmentionné.
Question: Un récent sondage a montré que 60% des Finlandais considéraient les actions de la Russie comme une menace militaire. Comment expliquez-vous ces humeurs dans ce pays voisin?
Réponse: La Russie et la Finlande sont de bons voisins. Leurs relations bilatérales modernes se caractérisent par une coopération intergouvernementale active, le développement du partenariat commercial et économique, des contacts directs entre des organisations et des citoyens. Le fondement de coopération traditionnel est formé par un dialogue politique régulier au sommet.
Selon ce sondage, 59% des Finlandais sont dans telle ou telle mesure d'accord avec l'affirmation que "la Russie représente une menace militaire considérable". Mais est-ce vraiment surprenant? Nous constatons une campagne d'information agressive contre la Russie. On publie chaque jour des milliers d'articles contenant des fake news et des désinformations sur la Russie et tout ce qui relatif à cette dernière. L'Europe du Nord fait face à de nombreuses tentatives d'intimidation. Des mythes qui existent depuis des décennies sans avoir reçu aucune confirmation dans les faits, continuent d'être promus comme des réalités. Ainsi, on recherche activement en Suède des sous-marins russes et prend le son du hareng qui attend la surface pour des Russes.
Il n'y a donc rien de surprenant, mais c'est triste. Il s'agit de la désinformation et de ses répercussions malveillantes, que l'Occident non seulement évoque, mais aussi propage. La presse finlandaise contribue malheureusement à la propagande russophobe au lieu de combattre les mythes sur la Russie. C'est dommage. Si cela nuit aux relations bilatérales qui s'appuient sur le bon voisinage et le respect mutuel, cela nuit également au peuple finlandais.
Dans tous les cas, ce sondage comprend un autre indice: 76% des personnes sondées considèrent toujours la Russie comme un partenaire commercial important, tandis que 43% estiment que ls facteurs non-économiques ne doivent pas influer sur les relations commerciales entre la Russie et la Finlande. L'intérêt et la volonté de coopérer dominent malgré tout dans l'esprit de gens. C'est exactement ce que le lobby antirusse veut anéantir, réduire à zéro. Ainsi, il nous faut développer, malgré tous les fake news, nos liens en faveur des principes susmentionnés: le bon voisinage, le partenariat, l'aide mutuelle, le respect et l'application des règles fondamentales de coopération.
À mon avis, cela serait la meilleure réponse à tous ceux qui s'interrogent sur la véracité des affirmations sur "l'offensive des Russes" (telle est la formule utilisée par la plupart des publications de la presse occidentale). Dans ce cas-là, la "menace russe" disparaîtra naturellement. Il faut tout simplement développer les relations, ce que nous faisons exactement.
Question: Vous avez qualifié de fake news la lettre publiée sur Twitter par Meliza Haradinaj-Stublla, ancienne "ministre des Affaires étrangères du Kosovo", et prétendument adressée par la mission diplomatique russe à Pristina au "Ministère kosovar des Affaires étrangères". Dans tous les cas, l'opinion publique russe et serbe débat toujours activement de l'authenticité de ce texte. Est-ce que cette lettre a existé en réalité? Si oui, les dirigeants du Ministère russe des Affaires étrangères, ont-ils été au courant de son contenu? Ou s'agit-il d'un "dérive de l'exécutant"?
Réponse: Il s'agit d'un "dérive" de la provocation et des provocateurs kosovars. Je n'ai pas commenté ce cas isolé, mais tout un nombre de provocations, notamment dans l'espace médiatique, que nous constatons. Le cas que vous venez de mentionner, est loin d'être unique. Il existe beaucoup de choses que nous ne rendons même pas publiques, parce que ces actions des provocateurs kosovars sont absolument atroces, absurdes voire agressives. Nous avons évoqué plus d'un exemple. Il y en a énormément, surtout ces derniers temps. Il ne faut pas penser que ces provocations cesseront par elles-mêmes si nous nous abstiendrons de les dénoncer. Nous savons bien de quoi il s'agit et quel est leur objectif. Elles visent à faire tout leur possible pour que l'opinion publique considère la position russe sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Onu comme "changeante" ou "équilibrante". Vous pouvez ensuite utiliser toutes les épithètes qu'on a déjà publié beaucoup sur internet. Tel est l'objectif de la campagne médiatique. On fera tout pour l'atteindre, car il est visiblement vital pour certaines forces kosovares qui contrôlent la situation, et pour leurs tuteurs. Nous le savons parfaitement et vous en êtes probablement vous aussi au courant, si vous vous penchez sur ces problèmes.
Nous n'avons aucune envie de commenter toutes les actions ou des éléments de ces dernières. C'est inutile: il y en a des dizaines, des centaines. Nous soulignons que, premièrement, il s'agit d'un ensemble d'actions provocatrices, et que, deuxièmement, notre position demeure inchangée. Elle s'appuie clairement sur le droit international, plus précisément, sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Onu. Nos approches sont bien connues. Nous les avons présentées à tous les niveaux, y compris à nos partenaires. Nous présenterons tout un rapport sur ces provocations médiatiques, si nécessaire. À vrai dire, si tu constates l'objectif principal de ces forces, les détails n'ont pas vraiment d'importance, car tu comprends pourquoi on fait tout cela. Nous le comprenons bien, tout comme vous, probablement.
Question: Le Conseil de sécurité de l'Onu devra voter en novembre sur la prolongation éventuelle de la mission EUFOR en Bosnie-Herzégovine. Quelle est la position russe sur l'utilité de la poursuite de cette mission? Est-ce que Moscou soutiendra la prolongation de cette dernière?
Réponse: Nous n'avons pas d'objections de principe contre la prolongation du mandat des forces européennes en Bosnie-Herzégovine, mais nous ne pouvons pas accepter les tentatives de certains partenaires occidentaux au Conseil de sécurité de l'Onu d'injecter au projet de résolution du Conseil un agenda politique qui n'a rien à voir avec cette question spécifique. Le travail sur le texte se poursuit au Conseil de sécurité de l'Onu à New York.
Question: Le communiqué publié par le service de presse du Président russe après l'entretien téléphonique entre le Président russe Vladimir Poutine et le Premier ministre britannique Boris Johnson, indique que les deux leaders "ont exprimé leur volonté bilatérale d'établir la coopération entre Moscou et Londres dans certains domaines". De quels domaines s'agit-il? Qu'est-ce qu'on a déjà établi?
Réponse: Lors de l'entretien téléphonique du 25 octobre 2021, les deux leaders ont exprimé leur satisfaction des progrès du développement de la coopération bilatérale dans le domaine commercial, économique, culturel et humain. Nous avons déjà publié beaucoup d'informations à ce sujet, mais je peux présenter des chiffres et des faits pour mieux expliquer de quoi il s'agit.
La croissance des échanges russo-britanniques s'est poursuivie en 2020. Ils ont progressé de 53,6% par rapport à 2019 pour atteindre 26,5 milliards de dollars. Cette croissance est donc considérable.
Environ 3.500 entreprises britanniques sont impliquées dans les relations économiques avec la Russie et près de 600 compagnies sont physiquement représentées dans le pays.
Au 1er janvier 2021, les investissements directs britanniques dans l'économie russe ont atteint 32,8 milliards de dollars.
Nous mettons en œuvre avec succès plusieurs projets conjoints. En mai dernier, la ville de Torjok (région de Tver) a organisé une cérémonie de lancement de l'élargissement d'une usine de lubrifiants de Shell. En juin 2021, dans le cadre du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, Gazpromneft et Shell ont signé un mémorandum de coopération dans le domaine de la prospection et de l'extraction d'hydrocarbures, du partenariat technologique et de la décarbonisation. Les entreprises ont confirmé leur intérêt conjoint pour la mise en œuvre des projets d'extraction en Sibérie occidentale. Nous constatons le bon fonctionnement des usines d'AstraZeneca dans la région de Kalouga et de GlaxoSmithKline à Moscou. L'entreprise ZiO Podolsk, faisant partie du groupe public Rosatom, a commencé les livraisons d'équipements de traitement de déchets à la société britannique Riverside.
Le forum d'investissement russo-britannique annuel RussiaTALK s'est déroulé en octobre à Moscou sous l'égide de la Chambre de commerce russo-britannique et de la Chambre de commerce et d'industrie de Russie.
Des événements culturels et humains de l'année croisée de la musique ont eu lieu dans les deux pays en 2019-2020. Nous travaillons actuellement sur l'idée d'organiser une année croisée de l'éducation en 2022-2023.
Les entreprises Rosneft et BP ont financé la création de l'orchestre russo-britannique Britten-Chostakovitch.
Le 22e festival Nouveau cinéma britannique se déroule en octobre-novembre 2021 dans plusieurs villes russes.
La coopération entre les universités russes et britanniques se développe de manière cohérente. L'Université Lomonossov d'État de Moscou devrait accueillir en janvier 2022 le 2e Forum de recteurs des universités russes et britanniques.
Lors de du dernier entretien entre les deux leaders, le Premier ministre britannique Boris Johnson a proposé au Président russe Vladimir Poutine d'établir un dialogue bilatéral régulier concernant les sujets internationaux, sur lesquelles les positions des deux pays étaient proches ou similaires. Ils ont notamment évoqué en détail la situation en Afghanistan et le JCPoA.
Nous avons répété à plusieurs reprises - ces propos sont malheureusement obscurcis par ceux que nous sommes obligés de tenir afin de nous protéger, de désavouer des attaques britanniques agressives - que la Russie était prête à améliorer les relations dans la même mesure que le Royaume-Uni. Les bases de ce travail sont absolument évidentes: le respect réciproque, l'avantage mutuel, le droit, l'égalité et le respect.