Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 19 janvier 2017
Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec son homologue kazakh Kaïrat Abdrakhmanov
Vendredi 20 janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec Kaïrat Abdrakhmanov, Ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan.
Ils évoqueront l'actualité des relations russo-kazakhes et présenteront en détail leur approche des dossiers centraux de l'agenda régional et international.
Une attention particulière sera accordée à la coopération de la Russie et du Kazakhstan dans le cadre de l'UEE, de l'OTSC, de la CEI et de l'OCS. Leur travail commun au Conseil de sécurité des Nations unies sera également abordé: en 2017-2018, le Kazakhstan y représente en tant que membre non permanent un grand groupe d’États de la région Asie-Pacifique.
Les deux interlocuteurs se pencheront également sur plusieurs aspects organisationnels du futur sommet d'Astana concernant le règlement de la crise syrienne.
Ils signeront enfin le Plan de consultations des ministres des Affaires étrangères des deux pays pour 2017-2018, qui inclut une liste de mesures consacrées au 25e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques russo-kazakhes – le 22 octobre 1992.
L'entretien du 20 janvier marquera une nouvelle étape du dialogue russo-kazakh à différents niveaux et permettra de renforcer la coordination des ministères des Affaires étrangères dans l'esprit d'alliance et de partenariat stratégique qui caractérise les relations entre nos deux pays.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au vernissage de l'exposition "Holocauste: extermination, libération, sauvetage"
Vendredi 20 janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera au vernissage d'une exposition documentaire intitulée "Holocauste: extermination, libération, sauvetage" au Centre culturel de l'Administration générale du service pour le corps diplomatique près le Ministère des Affaires étrangères (GlavUpDK). L'exposition est organisée par le Congrès juif russe à l'occasion de la journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l'humanité qui se tient chaque année le 27 janvier.
Des représentants d'organisations juives russes, du corps diplomatique, de personnalités publiques, de vétérans de la Grande Guerre patriotique de 1941-1945, d'anciens prisonniers de ghettos nazis, d'enseignants et d'étudiants moscovites sont attendus à l'événement.
Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec Péter Szijjarto, Ministre hongrois des Relations économiques extérieures et des Affaires étrangères
Lundi 23 janvier, le Ministre hongrois des Relations économiques extérieures et des Affaires étrangères Péter Szijjarto sera à Moscou pour s'entretenir avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Ils poursuivront leur discussion sur l'actualité des relations bilatérales avec un accent sur la mise en œuvre des accords conclus pendant l'entretien du Président russe Vladimir Poutine avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban à Moscou le 17 février 2016. Ils échangeront également leurs points de vue sur l'agenda international et notamment la lutte contre le terrorisme, les relations de la Russie avec l'UE et l'Otan, la crise migratoire en Europe et la situation en Ukraine.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'heure des questions à la Douma d’État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie
Mercredi 25 janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov interviendra pendant l'heure des questions à l'occasion d'une réunion plénière de la Douma d’État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie.
Il est prévu d'évoquer la situation en Syrie, les perspectives de règlement du conflit en Ukraine, le développement des processus d'intégration dans l'espace de la CEI, ainsi que les relations avec les USA et d'autres acteurs centraux des relations internationales.
Les rencontres régulières du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les députés permettent de coordonner les approches des principaux problèmes de l'agenda international, d'assurer une efficacité maximale des efforts communs du pouvoir législatif et exécutif pour mener une ligne commune en politique étrangère. Comme toujours, les députés pourront poser au Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov les questions les plus pertinentes à leurs yeux. Cela promet une discussion d'actualité intéressante.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la cérémonie officielle d'ouverture des 25e Lectures internationales éducatives de Noël au palais du Kremlin
Mercredi 25 janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la cérémonie officielle d'ouverture des 25e Lectures internationales éducatives de Noël.
Cet événement permettra d'évoquer les événements de l'année 1917 qui ont influencé l'évolution de la structure étatique russe et le cours de l'histoire mondiale.
Les Lectures de Noël ont acquis la réputation d'une grande plateforme de dialogue permettant d'évoquer les questions d'actualité de la vie publique de notre pays. Les Lectures se distinguent par un ordre du jour chargé et des discussions substantielles avec la participation des représentants des autorités, des organisations publiques, des personnalités éminentes de l'éducation, de la science et de la culture, des responsables de l’Église orthodoxe russe et d'autres Églises locales.
Le Ministère russe des Affaires étrangères accorde une attention particulière aux Lectures de Noël et aux Réunions parlementaires qui se déroulent en marge de cet événement. Le forum de mercredi prochain ne fera pas exception: des représentants du Ministère participeront à la table ronde consacrée, entre autres, au perfectionnement de la législation sur les organisations religieuses et au travail avec nos compatriotes.
Sur l'évolution de la situation en Syrie
Le cessez-le-feu instauré en Syrie le 30 décembre 2016 avec la contribution de la Russie et de la Turquie est respecté dans l'ensemble sur tout le territoire du pays. Des violations locales sont constatées et analysées en détail par la Russie et la Turquie, garantes des accords du 29 décembre 2016. Nous constatons avec satisfaction que depuis le 30 décembre 2016 le niveau de violence en Syrie a nettement baissé et que la situation humanitaire s'est améliorée.
Grâce à l'activité du Centre russe pour la réconciliation des belligérants, il a été possible de normaliser la situation à Wadi Barada, près de Damas. 9 communes ont rejoint le cessez-le-feu dans cette région, déjà quittée par 1 268 rebelles. La plupart d'entre eux ont déposé les armes pour retrouver une vie normale, les autres auront la possibilité de partir avec leur famille à Idleb par un itinéraire déjà mis en place.
Dans le même temps, les terroristes de Daech, du Front al-Nosra et d'autres groupes armés d'opposition qui n'ont pas rejoint les accords du 29 décembre 2016 tentent toujours de faire échouer le cessez-le-feu. Le Front al-Nosra est particulièrement actif en ce sens, dont les troupes mobiles bombardent, généralement de nuit, les positions des participants au cessez-le-feu pour provoquer une confrontation entre eux.
Les terroristes continuent de bombarder à l'aveugle les enclaves chiites de Foua et de Kefraya dans la province d'Idleb, de tirer des missiles sur Alep entièrement libérée, et de commettre des attentats suicides. De tels attaques sont commises dans différentes villes syriennes, faisant des victimes parmi les civils.
La situation la plus difficile est constatée ces derniers jours à Deir ez-Zor. Les terroristes de Daech ont obtenu des renforts d'Irak et peuvent aujourd'hui s'appuyer sur 14 000 hommes, qui ont tenté une vaste offensive contre la région contrôlée par l'armée syrienne. Les djihadistes ont réussi à couper les quartiers de la ville contrôlés par les autorités syriennes de l'aérodrome militaire. Près de 200 000 civils sont menacés. Depuis plusieurs années, les habitants sont forcés à vivre encerclés par Daech et ne peuvent compter que sur la protection d'une garnison syrienne peu nombreuse et une aide humanitaire limitée livrée par les airs. Il est regrettable et à la fois révélateur de constater que ceux qui adoptaient récemment les positions que vous connaissez pendant la terrible crise humanitaire, notamment dans l'Est d'Alep, près de Damas et ailleurs où les forces gouvernementales devaient combattre les terroristes et les extrémistes, passent aujourd'hui complètement sous silence la tragédie de la population civile de Deir ez-Zor - comme s'ils étaient "déconnectés" et comme si ce thème n'existait pas en principe.
Nous espérons que la réunion internationale sur le processus de paix syrien prévue à Astana le 23 janvier contribuera à consolider le cessez-le-feu en Syrie et créera une atmosphère favorable pour lancer un dialogue intersyrien inclusif à Genève sous l'égide de l'Onu, basé sur la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies, les décisions appropriées du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) et le Communiqué de Genève du 30 juin 2012.
Sur les pourparlers concernant la Syrie le 23 janvier à Astana
Dans ce contexte, je voudrais attirer l'attention sur deux questions que les journalistes nous posent souvent. La première concerne le prétendu report de la date de la réunion à Astana. A l'heure actuelle, les préparatifs de cette rencontre battent leur plein pour qu'elle se tienne le lundi 23 janvier. Les coorganisateurs et les sponsors de cet événement vous informeront de tout changement éventuel. A ce sujet, je vous invite à vous référer aux informations officielles et non à copier des citations provenant de sources anonymes - c'est tout simplement contre-productif.
La seconde question concerne la participation de journalistes étrangers aux pourparlers du 23 janvier. Nous vous informons que l'accréditation des journalistes est supervisée par le Ministère des Affaires étrangères du Kazakhstan via son site: http://mfa.kz/index.php/ru/press-tsentr/akkreditatsiya-zarubezhnykh-smi/perechen-neobkhodimykh-dokumentov-dlya-akkreditatsii
Tous les documents doivent être envoyés par courrier électronique à l'adresse accreditation@mfa.kz avec l'objet "Accréditation". Toutes les informations sont disponibles par téléphone au 7-7172-72-04-24.
Tous les frais de déplacement et de logement doivent être pris en charge par les médias qui souhaitent être présents.
Le pays organisateur est prêt à apporter son aide lors de la réservation d'hôtel pour les journalistes étrangers, qui pourront bénéficier de réductions. Les autorités kazakhes assureront également le transfert entre l'hôtel et le lieu de l'événement.
Sur l'ouverture d'un Consulat général de la Fédération de Russie à Hurghada (Égypte)
La cérémonie officielle d'ouverture d'un Consulat général de Russie à Hurghada (Égypte) - établi conformément à la décision du gouvernement russe dans le cadre d'un accord avec l’Égypte - aura lieu dimanche 22 janvier. Des représentants de l'Ambassade de Russie au Caire, des institutions égyptiennes, des autorités locales et des compatriotes russes résidant dans cette région du pays sont attendus à la cérémonie.
Des citoyens russes et étrangers sont déjà reçus par l'établissement pour des questions relatives à la citoyenneté, au notariat ou encore à la légalisation. Nous espérons qu'à court terme, après la mise en route des appareils de passeport et de visa, ce nouvel établissement russe à l'étranger fournira l'ensemble des services consulaires, y compris la délivrance de passeports aux citoyens russes et la délivrance de visas d'entrée aux citoyens étrangers qui souhaitent se rendre dans notre pays.
Je rappelle que nous avons un site consulaire sur internet et des comptes du Département consulaire sur les réseaux sociaux. Bien sûr, je suggère à toutes les personnes concernées par cette nouvelle de consulter les sites de la mission consulaire sur le territoire égyptien
Sur l'attentat au Mali
Selon les informations disponibles, un attentat kamikaze a été commis mercredi 18 janvier contre le camp militaire de Gao, au nord-est du Mali. Cette attaque a fait près de 60 morts et blessé plus de 100 militaires. Le pays a décrété un deuil national de 3 jours.
Moscou condamne fermement ce crime barbare visant à déstabiliser la situation au Mali et à miner le processus de paix dans ce pays.
Nous soutenons les efforts des autorités maliennes pour assurer la stabilité dans le pays et parvenir à une entente nationale en s'appuyant sur l'Accord de paix et de trêve au Mali signé en 2015.
Nous compatissons et présentons nos condoléances suite au péril de civils dans cet attentat.
Sur les frappes aériennes de l'armée nigériane, par erreur, contre un camp de réfugiés
Selon les informations dont nous disposons, mardi 17 janvier un avion de l'armée de l'air du Nigeria a attaqué par erreur un camp de réfugiés au nord-est du pays durant une opération contre le groupe extrémiste Boko Haram au Sahara-Sahel. D'après les informations préliminaires, 52 personnes ont été tuées et 120 blessées. Moscou soutient les efforts des pays du bassin du lac Tchad, y compris le Nigeria, dans la lutte contre le terrorisme. Nous exprimons nos regrets concernant cet accident tragique qui a entraîné la mort de civils.
Sur l'aggravation de la situation en Gambie
Suite à l'aggravation de la situation en Gambie et en l'absence de garanties de sécurité, l'Ambassade de Russie au Sénégal et en Gambie préconise aux citoyens russes de s'abstenir de voyager dans ce pays.
Sur le bilan de la présidence de Barack Obama pour les relations russo-américaines
La cérémonie d'investiture du nouveau Président américain Donald Trump aura lieu ce vendredi 20 janvier. Son arrivée laisse espérer que la crise dans laquelle les relations russo-américaines ont été poussées par l'ancienne équipe de Barack Obama sera surmontée. Ces derniers jours, tous les représentants de l'administration américaine ont parlé de la Russie - notamment dans le domaine de la politique étrangère. Car hormis l'investiture de vendredi, c'est aujourd'hui le dernier jour de l'administration sortante. Il semble que les déclarations prononcées ces derniers jours par les représentants de la politique étrangère, nos collègues, nos partenaires, comme nous les appelions, sont un prétexte pour nous pour dresser une sorte de bilan des relations entre nos pays après huit ans de présidence de Barack Obama. Il y a beaucoup de choses à dire, c'est pourquoi je serai un peu longue concernant cette question.
Malheureusement, le bilan est déplorable. L'équipe démocrate sortante a sciemment fait s'effondrer nos relations bilatérales jusqu'à un niveau comparable à l'époque de la Guerre froide. Elle a continué jusqu'à son dernier jour - et continue ces dernières heures - à détruire leurs fondations.
Il faut tout de même rappeler que c'est Barack Obama qui avait proclamé un "redémarrage" du développement global des relations avec la Russie au début de son premier mandat en 2009. Il avait même été possible de conclure plusieurs accords bilatéraux importants, dont le traité START (2010).
Cela n'a pas duré. Malgré les discours promettant de coopérer dans le respect, Washington sous-entendait de facto une coopération de type "dominant-dominé". C'est ainsi que la Maison-Blanche a pris l'habitude de mener les affaires et d'interagir avec les pays d'Europe occidentale. Quand il est devenu clair que cela ne fonctionnerait pas avec la Russie, les États-Unis ont commencé à craindre le renforcement de nos positions sur la scène internationale. Ils se sont alors tournés vers la confrontation en employant activement différents moyens de pression.
Ce tournant a commencé bien avant les événements en Ukraine. Tout ce qui a ensuite été couvert et justifié par les troubles en Crimée, dans le Donbass, etc. ne correspond pas à la réalité. Nous l'avons dit à plusieurs reprises. Les exemples sont nombreux: on peut rappeler les sanctions antirusses dites "loi Magnitski" adoptées en décembre 2012, ou encore le fameux cas de Viktor Bout mais aussi de 27 autres citoyens de notre pays qui ont été victimes d'une véritable "chasse aux Russes" de la part des USA. Les renseignements américains et d'autres représentants de l'administration agissaient dans le secret, sans informer les forces de l'ordre russes des réclamations envers nos concitoyens (même si nous avions pour cela toute la base législative nécessaire) et en les capturant à l'étranger.
Washington n'a pas voulu mener de consultations afin de mettre en place une lutte conjointe contre les crimes sur internet, alors que 60% des arrestations à l'étranger dont je viens de parler concernent justement des accusations de vol de données de cartes de crédit et d'argent sur des comptes bancaires. La Russie a régulièrement proposé de coopérer dans ce domaine. De la même manière, les USA ont refusé de chercher un terrain d'entente sur d'autres questions de l'agenda bilatéral.
Nous nous souvenons encore des tentatives actives de discréditer les Jeux olympiques de Sotchi 2014 (encore une fois avant les événements en Crimée) qui ont finalement débouché sur une persécution publique sans précédent de tout le sport russe. Il est révélateur que nos meilleurs sportifs aient été écartés de plusieurs épreuves internationales sous la pression de l'Agence antidopage des USA, financée par le budget fédéral américain.
Le coup d’État commis à Kiev il y a trois ans, dans lequel l'administration de Barack Obama est également impliquée, a définitivement mis les choses à leur place concernant les relations avec l'équipe actuelle de la Maison-Blanche. Depuis la proclamation ouverte par l'administration de Barack Obama d'une ligne de "réfrénement systémique" de notre pays, de nombreux canaux de dialogue ont été gelés à l'initiative des Américains. Cela a complètement anéanti l'activité de la Commission présidentielle bilatérale qui se composait de 21 groupes de travail.
Dans le cadre de sa pression par le biais de sanctions depuis 2014, Washington a décrété et élargi 35 fois différentes restrictions contre la Russie sous différents prétextes. Actuellement, 172 citoyens russes et 350 entreprises, dont des fleurons du domaine énergétique, militaro-industriel et financier, figurent sur les listes noires des USA.
Pour justifier cette politique et cette approche, on a inventé la thèse absolument infondée d'un prétendu "comportement agressif" de la Russie. Cet "argument" a été utilisé avec toute la puissance propagandiste des USA. Sous ce prétexte, Washington a accru le potentiel du Pentagone et de l'Otan à proximité de nos frontières, a continué de déployer l'ABM et a procédé à d'autres préparatifs dans le secteur militaire. Nous vous en avons informé en détail, donnant systématiquement une appréciation des faits par la Russie. Dans le cadre de cette ligne, qui continue de saper la sécurité européenne et globale, la Maison-Blanche a même commencé à qualifier les pays baltes et la Pologne d’États de "ligne de front", comme si ses locataires jugeaient vraiment possible une confrontation avec la Russie.
La politique d'isolement de notre pays proclamée par Washington n'a d'abord suscité que de l'incompréhension. Il était impossible de prendre au sérieux les objectifs fixés, formulés comme un isolement. Puis tout cela s'est confirmé quand le concept a lamentablement échoué et que la philosophie politique du gouvernement américain a été réajustée. Le Secrétaire d’État américain John Kerry a publiquement reconnu durant une visite à Moscou que les États-Unis ne pouvaient pas contourner la Russie dans le règlement des questions internationales. Ils ont réussi à faire tout cela en deux ans: inventer le concept d'isolement, prétendre l'avoir intégré, puis expliquer pourquoi il avait échoué – cela n'a pas demandé des décennies, mais seulement deux ans.
Je voudrais rappeler que l'absurdité du concept d'isolement est confirmée par le fait qu'en 14 mois, entre mai 2015 et juillet 2016, le Secrétaire d’État américain John Kerry s'est rendu quatre fois dans notre pays - à chaque fois sur son initiative. C'est à sa demande également qu'ont eu lieu 66 des 70 entretiens téléphoniques avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov l'an dernier. Rien qu'en 2016, en plein isolement! On a du mal à imaginer combien d'entretiens téléphoniques auraient eu lieu si la situation de nos relations bilatérales avait été normale.
Mais les tentatives de mettre au point avec les USA un travail sur certains problèmes internationaux a été compliqué par le comportement incohérent de l'administration de Barack Obama. Par exemple, Washington avançait constamment de nouvelles exigences vis-à-vis de la Syrie, alors qu'il n'a pas tenu son engagement de faire la distinction entre les groupes d'opposition "modérée" et les groupes terroristes, malgré le très long délai qui lui avait été accordé pour cela. Cela fait un an que les USA ont pris cet engagement. Évidemment, rien n'a été fait. Au contraire, au lieu de tenir leurs promesses dans le cadre du processus de paix signé par les représentants de la Maison-Blanche, ils s'efforçaient de protéger les terroristes contre les attaques et leur fournissaient même des armes - notamment au Front al-Nosra. Ils espéraient utiliser les terroristes pour renverser le pouvoir à Damas: pas de quelconques "modérés", mais bien l'unité opérationnelle d'Al-Qaïda. Cette organisation a tué 3 000 Américains le 11 septembre 2001, et selon la loi américaine tout soutien aux terroristes est depuis un crime pénal aggravé. Tous les Américains ont certainement entendu parler ces derniers jours des hackers russes, mais tout le monde ignore que l'administration américaine a soutenu l'organisation qui a tué tant d'Américains.
La situation n'est pas meilleure dans le domaine économique. Washington a fait tout son possible pour l'aggraver. Il a utilisé sur la scène internationale tous les leviers disponibles pour compliquer la vie à nos opérateurs économiques et à l'économie russe dans l'ensemble. Vous vous souvenez probablement que Barack Obama avait déclaré avec satisfaction que l'économie russe était "déchirée en lambeaux". Je voudrais tout de même souligner que les principales compagnies américaines n'ont pas voulu quitter le marché russe en dépit des appels insistants de la Maison-Blanche et qu'aux États-Unis il n'a pas été possible d'organiser cet isolement de masse, même si les relations économiques bilatérales ont tout de même été affectées. Vous comprenez bien qu'il fallait faire quelque chose. Nous nous sommes basés sur cette situation pour l'utiliser afin de développer notre propre économie et avons diversifié nos liens commerciaux à travers le monde.
Depuis plusieurs années, l'administration de Barack Obama jugeait normal d'exercer une pression sur nos établissements diplomatiques aux USA. Malheureusement, les tentatives de recruter des représentants russes sont devenues la norme. L'an dernier, la Russie s'est vu soudainement interdire pendant plusieurs mois l'usage de grands bus à disposition des établissements diplomatiques, puis a été durci le régime de séjour sur le territoire américain de délégations officielles russes – qui devaient notifier le Département d’État de tout déplacement en dehors d'une zone de 41 km autour de leur mission diplomatique. Imaginez-vous la réduction du cercle des possibilités!
Nous en parlons publiquement aujourd'hui mais pendant tout ce temps, nous avons essayé de coopérer de manière constructive avec le Département d’État sur toutes ces questions. C'était le travail quotidien de notre ambassade, du Ministère des Affaires étrangères et l'objectif des entretiens entre les deux ministres. Tous ces sujets ont été soulevés et évoqués. D'un autre côté, nous constatons une volonté réelle des représentants du Département d’État de résoudre la situation, sincère en grande partie, mais tout cela est bloqué au niveau de l'administration. Le travail n'a fait que se compliquer.
En 2013 déjà, les autorités américaines ont organisé des persécutions contre leurs citoyens qui comptaient participer aux voyages de découverte dans notre pays organisés par l'agence Rossotroudnitchestvo, Vous vous souvenez, nous en avons parlé. Ils ont été convoqués pour être interrogés par le FBI et ont été directement intimidés. En janvier 2016, ils sont allés jusqu'à priver d'accréditation cinq des six consuls honoraires dans différents États – qui aidaient également à développer les liens entre nos pays, exerçaient une activité pratique, s'occupaient de la coopération impliquant des résidents, de simples civils. C'est dans cette atmosphère que nous avons travaillé.
Du point de vue du bon sens, il est également difficile d'évaluer l'hystérie russophobe qui a été exacerbée au sein de la société américaine à l'approche de l'élection présidentielle. Ce processus électoral est un facteur spécial aux États-Unis, une étape particulière dans les relations bilatérales russo-américaines. L'été dernier déjà, la Maison-Blanche a répandu dans les médias des accusations complètement infondées concernant une prétendue ingérence de la Russie dans la campagne électorale et l'existence de "hackers russes" piratant des serveurs, des sites, etc. Tout cela était constamment martelé par les médias et les services américains par le biais de "fuites" et la promotion directe de ces informations dans les médias "à leur botte". Ils ont forcé le public à mariner dans cette sauce médiatique de désinformation.
Après le vote du 8 novembre, l'administration de Barack Obama semble avoir perdu tout contrôle. On a eu le sentiment que ses membres avaient décidé de passer sur nous toute leur rancune. Ce n'était pas une simple histoire inventée où nous étions un facteur de la lutte politique intérieure, mais une banale vengeance pour laquelle tous les moyens étaient bons. Tout cela parce que la candidate démocrate Hillary Clinton avait perdu. Tout cela a été fait pour compliquer la vie du président élu Donald Trump, pour remettre en question la victoire du candidat républicain. De notre point de vue, tout cela est devenu pathologique. Le mensonge - et pas simplement la désinformation sur les "piratages" et les "élections volées par Moscou" - coulait à flots.
On pourrait imaginer également que les démocrates agissent ainsi pour se justifier devant les nombreux sponsors de la campagne des démocrates - qui ne fut pas simplement coûteuse mais a été l'une des plus chères, voire la plus chère de l'histoire des présidentielles. D'immenses sommes d'argent étaient en jeu. De plus, les médias mainstream ne laissaient aucun doute au public qu'un candidat autre qu'Hillary Clinton pouvait gagner. Tout cela était fait pour attirer de plus en plus d'argent. Désormais, il faut rendre des comptes à ces donateurs. Car on révèle aujourd'hui des informations désagréables comme la manipulation des médias, la désinformation et le passage sous silence des informations. Il faudra apporter à ces gens des réponses morales, mais aussi matérielles. Une réponse est toujours prête à la question de savoir à qui la faute: c'est toujours celle de la Russie. Des millions de dollars ont été investis dans l'espoir d'obtenir à terme des dividendes politiques et commerciaux. Bien sûr, il faut se justifier. Indépendamment des motivations, nos relations, notamment la confiance entre nos pays et populations, ont encore subi intentionnellement un grave préjudice.
Il faut également souligner l'expulsion des USA de 35 diplomates russes pendant les fêtes de fin d'année et la fermeture de l'accès aux centres de loisirs de l'Ambassade de Russie et de la Représentation permanente auprès de l'Onu bénéficiant de l'immunité diplomatique (la loi ne prévoit pas le contraire). C'est, de facto, une réquisition de sites qui sont une propriété d’État russe et bénéficient de l'immunité diplomatique, et donc une grossière violation de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.
Comme vous le savez, il a été décidé pour l'instant de s'abstenir de réponse symétrique à ces agissements complètement absurdes. Le principe de réciprocité reste de mise en diplomatie, évidemment. Mais le comportement de l'administration de Barack Obama paraît si ridicule et honteux pour un aussi grand pays que les USA, qu'il est difficile d'associer ses agissements convulsifs à la position de la population américaine.
Nous regrettons sincèrement que la présidence de Barack Obama, surtout son second mandat, ait été une période d'opportunités manquées pour nos relations bilatérales. Cela n'a rien non plus apporté de bon au reste du monde où l'instabilité s'est renforcée depuis huit ans, y compris à cause des actions insensées de Washington.
On espère qu'avec le changement de locataire de la Maison-Blanche il sera possible de renverser la tendance dangereuse à la dégradation des relations russo-américaines, de faire sortir les relations du "décrochage" provoqué par Barack Obama. Nous espérons que la nouvelle administration de Donald Trump fera preuve de sagesse et de disposition au dialogue pragmatique normal, pour lequel la Russie est toujours prête.
Sur la situation liée au centre de loisirs de la Représentation permanente de la Fédération de Russie à Oyster Bay, aux USA
Selon nos informations et celles de la presse, des individus non identifiés se sont rendus sur le site du centre de loisirs de la Représentation permanente de la Fédération de Russie à Oyster Bay. Les cadenas de la clôture ont été coupés avec l'aide de la police. Bien sûr, tout cela ne représente pas seulement une violation de l'immunité et du droit de propriété, mais reflète également une tendance très dangereuse, qui porte atteinte aux normes et à la légitimité des actions des autorités.
Nous suivrons attentivement cette situation et la commenterons dès que de nouvelles informations nous parviendront.
Sur la déclaration de l'Ambassadrice des États-Unis auprès de l'Onu Samantha Power
Je voudrais faire une dernière remarque sur ce thème - c'est nécessaire car les agissements de nos collègues américains vis-à-vis de la Russie sont généralement motivés par des ambitions excessives, voire une réelle ignorance dans certains cas. C'est ce que confirme la récente déclaration de l'Ambassadrice des États-Unis auprès de l'Onu Samantha Power, qui a déclaré que les USA avaient "vaincu le fascisme et le communisme", et qu'ils luttaient "contre l'autoritarisme et le nihilisme".
Mettons-nous d'accord. On mentionne quatre phénomènes. Qui a vaincu le fascisme? Ces mots sortent de la bouche d'une personne travaillant à l'Onu, organisation fondée par la communauté internationale après la Seconde Guerre mondiale. N'est-il pas honteux de tenir de tels propos? A-t-elle oublié la coalition antihitlérienne et la contribution de ses membres? Les USA auraient donc vaincu le fascisme à eux seuls? Samantha Power aurait dû ajouter que tout cela s'était passé sur le territoire américain pour montrer son ignorance totale.
"Les USA ont vaincu le communisme". La table du Conseil de sécurité des Nations unies compte 15 sièges, dont 5 appartenant aux membres permanents. Samantha Power est assise tous les jours en face du représentant de la Chine. Elle aurait pu s'informer du nombre de partisans que compte le Parti communiste de ce pays pour ne pas avoir honte d'entrer dans la salle du Conseil de sécurité des Nations unies.
Aujourd'hui, ils "combattent l'autoritarisme". Tellement de mots ont été dits pendant la course présidentielle! L'administration était complètement absorbée par l'élection. Nous avons suivi tout cela, on ne le cache pas. Toute la ressource administrative du pays ne visait qu'une chose: la victoire d'Hillary Clinton. J'ai une question, Samantha Power sait-elle quels pays ont envoyé de l'argent à la Fondation Clinton? Voilà pour la lutte contre l'autoritarisme. Ou elle pense pouvoir combattre l'autoritarisme tout en recevant de l'argent de sa part? Il faut simplement faire une liste de pays et on verra clairement avec qui coopèrent les États-Unis et de la part de qui la candidate démocrate à la présidence a reçu de l'argent.
Et je ne veux même pas parler de la lutte contre le nihilisme. C'est de l'obscurantisme historique et philosophique que de dire que le plus grand pays du monde combat le nihilisme – sans commentaire.
Beaucoup de choses s'expliquent quand on entend de telles phrases.
Sur les violations continues des droits de migrants dans les pays de l'Union européenne
Nous avons noté l'information rapportée par l'Agence européenne des garde-frontières et des garde-côtes, qui a enregistré en 2016 503 700 tentatives de franchissement illégal de la frontière de l'UE. La majeure partie de ces individus – soit 364 000 personnes – est arrivée en UE via la Méditerranée.
Nous constatons qu'en dépit d'une diminution du flux de migrants via la mer Egée la situation reste tendue en Méditerranée. Rien qu'en Italie, en 2016 sont arrivés 181 000 ressortissants du Nigeria, de l’Érythrée, de Guinée et d'autres pays d'Afrique en passant par la Libye, soit 20% de plus qu'en 2015. 24 000 migrants étaient des mineurs non accompagnés - c'est la catégorie la plus vulnérable, qui a besoin de protection et d'une attention particulière pour ne pas être victime de groupes criminels. Ces enfants arrivent dans un autre pays par des moyens complètement illégaux, sans aucun accompagnement. Quel sera l'avenir de ces enfants? La plupart d'entre eux connaissent un sort tragique.
Il est évident que la migration illégale via la Méditerranée continuera cette année également, ce qui pourrait entraîner de nouvelles violations et victimes. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, 219 migrants sont déjà morts en janvier 2017.
De plus, nous voulons exprimer nos regrets concernant la lenteur des services compétents des pays de l'UE, notamment de l'Allemagne, qui n'ont pas réussi à étudier à temps environ 943 000 demandes d'asile. Les personnes concernées sont ainsi obligées, dans l'attente d'une décision, de vivre dans des conditions inappropriées et indécentes. Nous appelons nos partenaires européens à un respect rigoureux des engagements qu'ils ont pris dans le cadre de la Convention des Nations unies sur le statut des réfugiés de 1951 et du Protocole relatif au statut des réfugiés de 1967.
Nous voudrions rappeler à nouveau que l'aggravation de la situation migratoire résulte de la politique irresponsable et irréfléchie de certains pays voulant déstabiliser les États et renverser les gouvernements indésirables au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Seule la révision de cette politique et l'instauration de la paix et de la stabilité en Syrie, en Libye, en Irak, au Yémen et dans d'autres pays pourra renverser radicalement la situation et la faire évoluer positivement.
Sur les insinuations antirusses dans le contexte du processus de paix à Chypre
Nous sommes stupéfaits des commentaires de certains médias chypriotes dans le contexte de la récente Conférence internationale sur le processus de paix à Genève. En particulier, certains articles affirment que la Russie aurait tenté d'empêcher la réunification de l'île. Selon la logique exposée par ces médias le rapprochement entre l'UE et la Turquie, tout comme le blocage de la coopération entre l'UE et l'Otan à cause de l'impasse des négociations entre les deux communautés chypriotes, seraient dans l'intérêt de la Russie.
On perçoit clairement dans ces "analyses" le mécontentement de certains milieux politiques orientés vers les USA et le Royaume-Uni à cause de la position russe. En effet, nous nous opposons à ce que les parties chypriotes se voient imposer des solutions toutes faites et nous refusons toute hâte artificielle pour aboutir au plus vite à un règlement définitif du problème chypriote à tout prix.
Nous sommes convaincus que le règlement du problème chypriote ne pourra être réellement solide et durable que s'il reflète la volonté politique des Grecs chypriotes et des Turcs chypriotes, et s'il est accepté par la population de l'île. Autant qu'on puisse en juger, les leaders des deux communautés chypriotes sont d'accord avec cette approche dictée par le bon sens.
Ceux qui accusent la Russie de vouloir bloquer, voire d'empêcher le processus de paix, ne se basent sur aucun fait pour lancer leur insinuations absurdes.
Ces rumeurs antirusses sont un écran de fumée pour cacher les vrais problèmes à régler dans le cadre du processus de paix chypriote. Par exemple, la Russie n'est présente à Chypre que sur le plan socioculturel et économique, alors que des bases britanniques souveraines conformément aux accords de Zurich et de Londres de 1960 sont toujours en activité - ce qui est un anachronisme flagrant dans les réalités actuelles. Mais ce thème n'est aucunement reflété dans la presse occidentale et nous ne constatons aucun sentiment de protestation dans les médias occidentaux.
Nous développons nos relations avec Chypre dans différents secteurs et nous sommes certains qu'elles continueront de se renforcer en cas de réunification de l'île. Nous connaissons la disposition des autorités chypriotes au développement de notre coopération. Nous pensons que les attaques antirusses de certains médias ne profitent pas à ce processus et ne sont pas dans l'intérêt des Chypriotes. Nous comptons sur une réaction appropriée des autorités de ce pays.
Sur les accusations d'implication de la Russie dans les cyberattaques contre les serveurs de l'OSCE
La campagne sans précédent pour discréditer et diaboliser la Russie aux yeux de la communauté internationale ne cesse pas, malheureusement.
Récemment, Washington a tenté d'expliquer ses propres échecs par une prétendue ingérence de hackers russes dans le système électoral des USA - ce qui lui permettait aussi de se débarrasser de l'image de principal "cyberagresseur". Mais à partir des données qui ont coûté la liberté à beaucoup de personnes aux USA, nous savons qui a organisé en réalité les cyberattaques en question et qui elles visaient. Au lieu de présenter naturellement des excuses et de cesser leur propre activité de cyberattaques dans l'espace informatique mondial, certains pays occidentaux continuent d'essayer de présenter la Russie comme un pays cyberagresseur menaçant le cyberespace international.
Malheureusement, l'Allemagne suit le même chemin. Elle a manifestement pris exemple sur ses partenaires "d'en haut". En particulier, les militaires allemands ont accusé la Russie d'avoir attaqué les serveurs de l'OSCE, l'organisation internationale responsable de la sécurité et de la stabilité en Europe. Que dire?
Faut-il dire que cette fois non plus, nous n'avons pas reçu de réponse aux requêtes officielles adressées aux services compétents pour enquêter sur de tels incidents? Tout se passe uniquement dans l'espace médiatique. Il ne peut y avoir qu'une seule conclusion: nos partenaires n'ont toujours pas de preuves ni de faits à avancer.
Ces accusations paraissent d'autant plus absurdes qu'il y a un mois, pendant la réunion du Conseil des Ministres des Affaires étrangères de l'OSCE à Hambourg, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a proposé un plan d'action visant à renforcer la confiance dans l'espace informatique. Le premier point de son plan évoquait la nécessité de renforcer le rôle et l'efficacité de l'OSCE pour régler les incidents cybernétiques, notamment grâce à la contribution à un dialogue direct sur cette plateforme.
Depuis de nombreuses années, la Russie est l'une des "locomotives" de l'élaboration d'initiatives visant à garantir la sécurité informatique internationale. Parmi elles: le Concept de la convention de l'Onu pour assurer la sécurité informatique internationale, les Règles de conduite pour assurer la sécurité informatique internationale élaborées dans le cadre de l'OCS ou encore le plan d'action mentionné pour l'OSCE.
Notre pays prône depuis longtemps l'adoption d'un instrument juridique pénal spécial visant à combattre les crimes ayant pour objectif de s'enrichir dans l'espace informatique et la "délinquance cybernétique".
Cet outil pourrait être le projet de la Convention universelle de l'Onu sur la coopération dans la lutte contre la criminalité informatique élaboré par la Russie, qui contient plusieurs propositions visant directement à combattre l'accès illégal à l'information numérique - c'est-à-dire les fameuses "attaques de hackers".
La Russie est prête à toute forme de coopération pour lutter contre les attaques de hackers et a des propositions concrètes en la matière. Au contraire, la position peu constructive des pays occidentaux empêche le développement de la coopération internationale à ce sujet. Nous espérons que nos partenaires cesseront de rejeter sur nous leur responsabilité et commenceront à évaluer la situation ne manière raisonnable et indépendante.
Sur la fermeture d'une école russophone à Vilnius, en Lituanie
Mercredi 11 janvier, le Conseil municipal de Vilnius, capitale de la Lituanie, a décidé de supprimer l'école russe Senamescio en la faisant fusionner avec l'école russo-polonaise Lepkalne. Cette nouvelle nous inquiète.
Les autorités de la ville expliquent cette réforme par "la réduction du nombre d'élèves à cause d'une émigration importante" et par "la volonté d'assurer une éducation de qualité". Dans le cas de l'école Senamescio, ces arguments ne sont pas convaincants car le jour où il a été décidé de fermer l'école, elle accueillait près de 200 élèves.
Les écoles des minorités ethniques jugent que cette "réforme" conduit à une réduction significative des établissements russes et polonais et considèrent cette décision comme une atteinte systématique des autorités aux droits des minorités ethniques à l'éducation dans leur langue natale.
Nous espérons qu'hormis la Russie, les organisations internationales concernées mandatées pour la protection des droits à l'éducation des minorités ethniques prendront des mesures pour rétablir la justice dans ce domaine.
Réponses aux questions:
Question: A quel niveau la Russie sera-t-elle représentée à la réunion d'Astana? Quels États ont déjà confirmé leur participation à cette rencontre?
Réponse: Il est question pour l'instant d'une réunion au niveau des experts. Des participations supplémentaires et des changements sont envisageables mais les préparatifs sont menés sur cette base. Nous vous transmettrons des informations concrètes plus tard.
En ce qui concerne la confirmation des États participants en plus des co-sponsors de ce rendez-vous, je n'ai pas de liste finale car elle est en cours d'élaboration. Il y a des contacts actifs, des conversations téléphoniques entre ministres, notamment entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et ses homologues. Tout est actuellement mis au point. C'est le moment de demander une accréditation pour cet événement, de réserver un billet et un hôtel. Nous vous informerons dès que les préparatifs seront terminés.
Question: D'après vous, pourra-t-on régler les différends entre la Russie et la Turquie concernant la participation des États-Unis? Qui décidera de la participation des USA: l'administration Obama ou Trump?
Réponse: L'administration Obama vit son dernier jour au pouvoir, mais il est difficile de se débarrasser rapidement d'un tel héritage.
Ce sera évidemment la nouvelle administration qui prendra la décision finale. Ce que j'ai lu, surtout dans les dépêches des agences de presse, est la réaction des représentants de Donald Trump par rapport à leur éventuelle participation: ils ont dit que cette question serait étudiée. En ce qui concerne le règlement des différends, la diplomatie est là pour cela.
Question: L'Iran ne salue pas la participation des USA. Y a-t-il des prémisses au règlement de ce problème?
Réponse: Je pense que vous dramatisez la situation. Les négociations et les contacts se déroulent de manière parfaitement constructive. Les parties trouvent un terrain d'entente. Il ne faut pas trop dramatiser ce processus.
Question: Est-il question d'une participation de la Russie au contingent de casques bleus de l'Onu en Syrie?
Réponse: Honnêtement, je n'en ai pas entendu parler.
Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu hier avec son homologue autrichien Sebastian Kurz. Ont-ils évoqué le processus de paix du Haut Karabagh? Si oui, quels problèmes ont été abordé concrètement compte tenu de la récente déclaration de Sergueï Lavrov concernant l'absence de consensus à l'OSCE sur plusieurs accords relatifs au conflit du Haut Karabagh et dans le contexte de la visite de Sebastian Kurz prévue dans cette région?
Réponse: Ils ont soulevé un large éventail de questions à l'ordre du jour, aussi bien concernant l'Organisation elle-même que la participation de la Russie, c'est pourquoi ils ont passé en revue pratiquement toutes les questions actuelles. Étant donné que le problème du Haut-Karabagh est relatif à l'OSCE, il a été abordé. Bien sûr, ce ne sont pas des négociations mais plutôt un large inventaire de toutes les questions à l'agenda de l'OSCE dans le contexte de la passation de présidence à l'Autriche. Nous n'avons pas d'informations supplémentaires.
Question: Les autorités espagnoles ont arrêté le 13 janvier à Barcelone un informaticien russe de Taganrog, Sergueï Lissov, à la demande du FBI. Les autorités espagnoles ont-elles avancé des accusations officielles? Sait-on ce qu'on reproche à notre informaticien? Qu'a entrepris la Russie et que compte-t-elle faire à ce sujet?
Réponse: Cette situation a déjà été commentée aujourd'hui par des représentants russes. Dmitri Peskov et Konstantin Dolgov se sont également exprimés à ce sujet. Je peux dire qu'effectivement, le 14 janvier, le Consulat général de Russie à Barcelone a été officiellement informé par les autorités espagnoles que la police espagnole avait arrêté la veille à Barcelone le citoyen russe Sergueï Lissov, venu dans ce pays à des fins touristiques et contre qui les autorités américaines avaient émis un avis de recherche international "pour participation à un groupe criminel créé pour commettre des délits frauduleux par des moyens électroniques et informatiques". A l'heure actuelle, le citoyen russe est en détention provisoire à Barcelone. Il bénéficie des services d'un avocat commis d'office. Un représentant consulaire russe lui a rendu visite le 17 janvier.
L'Ambassade de Russie à Madrid et le Consulat général de Russie à Barcelone font tout le nécessaire pour protéger les droits légitimes de ce citoyen russe. Nous continuerons de vous informer de la situation au fur et à mesure que les informations arriveront.
Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a confirmé aujourd'hui qu'une invitation à la réunion d'Astana avait été envoyée aux partenaires américains. Était-ce une invitation de la Russie ou s'agissait-il d'une invitation conjointe de la part de tous les pays membres? La venue de la partie américaine a-t-elle été confirmée?
Réponse: Nous n'avons pas simplement confirmé que l'invitation avait été envoyée, mais également que la partie américaine l'avait reçue et nous l'avait fait savoir. La partie américaine ne nous a pas encore informé de sa participation - je n'ai pas d'information concernant une confirmation officielle. Je pense que cette question s'adresse avant tout aux USA. N'oubliez pas que nous sommes en pleins préparatifs, qu'on met au point actuellement le format de la réunion et la composition des participants - ce qui doit être la même chose côté américain. Nous ne sommes pas dans une situation où tout le monde attend de savoir si les USA participeront et à quel titre. Nous faisons notre travail, une invitation a été envoyée aux États-Unis, le processus avance dans le bon sens et de manière très constructive pour l'instant. Quand à l'expéditeur de l'invitation, il s'agit bien sûr d'une invitation conjointe. Il ne faut pas dramatiser les rumeurs répandues par les médias. Les préparatifs se déroulent de manière très constructive. Nous partons du principe que la réunion se tiendra à Astana le 23 janvier.
Question: L'investiture du président des USA aura lieu demain. Que pensez-vous des perspectives de coopération avec la nouvelle administration américaine sur le dossier afghan et dans la lutte contre le terrorisme international dans cette région?
Réponse: Dans l'ensemble, dans nos relations bilatérales avec les USA et concernant notre coopération sur les questions régionales importantes, nous nourrissons l'espoir de rétablir un niveau approprié de contacts et de coopération avec Washington. C'est une question complexe mais nos attentes ne sont pas associées uniquement à une région concrète. Il faut parler des relations bilatérales dans l'ensemble. Le thème de la lutte contre le terrorisme et le cas afghan sont très importants car ils représentent des risques et défis globaux non seulement pour nos pays, mais aussi pour le monde entier.
Je répète que jusqu'au dernier jour et jusqu'aux dernières heures nous étions prêts à travailler avec l'administration sortante dans tous les domaines de coopération. Il est important que vous le compreniez. C'est pourquoi nous n'avons pas rendu publics de nombreux faits, nous n'avons pas déversé dans l'espace médiatique toute la "boue" accumulée de jour en jour. Nous nous fixions pour priorité de développer nos relations bilatérales, y compris en coopérant pour régler les questions globales bien plus importante que nos propres idées sur les agissements de nos partenaires - même si nous voyions bien qu'ils agissaient de manière malhonnête. C'était la priorité numéro 1, sachant que le règlement des questions internationales globales dépend de la coopération entre la Russie et les USA. Même en novembre, en décembre et en janvier nous n'avions pas le sentiment que nous n'avions plus affaire à cette administration: nous avons eu affaire avec elle jusqu'au dernier jour. Nous n'avons pas renoncé aux contacts, aux négociations, aux entretiens téléphoniques même si, malheureusement, nos partenaires ont souvent agi ainsi de leur côté: ils demandaient d'abord des consultations, évoquaient des plans, proposaient des choses très constructives mais immédiatement après ces contacts, littéralement le jour même, ils décrétaient de nouvelles sanctions contre nous. Même ces derniers temps. Malgré tout, nous sommes restés détachés et disposés à un travail constructif. Nous n'avons pas associé les relations bilatérales et notre coopération sur la scène internationale au chef de l’État américain. Nous avons affaire au peuple de ce pays, notre responsabilité sur la scène internationale en tant que deux puissances influençant les processus mondiaux est très grande. C'est important de le comprendre.
Question: L'an dernier, dans un certain contexte politique, vous aviez dansé Kalinka. Au regard de la situation politique actuelle, quelle danse serait davantage d'actualité aujourd'hui?
Réponse: Je danse tout, indépendamment de la situation internationale.
Question: Concernant le dossier syrien, y a-t-il une coordination entre les réunions d'Astana et de Genève? Peut-on s'attendre à des accords dans une situation où le dialogue politique est loin d'être terminé sur la seconde plateforme?
Réponse: Il faut déjà attendre le lancement du processus d'Astana avant de parler d'accords. Aujourd'hui, la question est déjà de lancer avec succès les pourparlers dans la capitale kazakhe.
Quant à la coordination entre les deux plateformes, nous ne pouvons en aucun cas (et nous l'avons toujours souligné) être d'accord avec l'avis de plusieurs représentants et politologues selon qui un processus "écraserait" l'autre. Il n'y a rien de tel. Nous considérons les deux comme interdépendants et interconnectés. Nous partons du fait que la réunion internationale d'Astana contribuera à la consolidation du régime de cessez-le-feu et créera une atmosphère favorable pour lancer des négociations intersyriennes inclusives et le dialogue de Genève sous l'égide de l'Onu. Pour nous, ce sont deux processus interdépendants. Telle est la logique: ce sont les maillons d'une même chaîne. Il ne peut y avoir de doutes à ce sujet.
Question: Quand vous dites que la Russie sera représentée par des experts, doit-on comprendre que le niveau sera inférieur à celui des Vice-ministres? Vous avez dit qu'une invitation conjointe avait été envoyée aux USA alors même que, si je comprends bien, l'Iran fait partie des initiateurs de la réunion. Pourriez-vous éclaircir cet aspect? Les négociations à Astana se termineront-elles le 23 janvier ou envisagez-vous leur prolongation?
Réponse: L'envoi de l'invitation est une question technique. Je dois le préciser. Bien sûr, ce thème a été évoqué par les organisateurs, c'est pourquoi je dis qu'il ne faut pas dramatiser la présence de différends car les co-sponsors sont en contact permanent et règlent toutes les questions "en ligne". Je demanderai des précisions techniques sur l'envoi de l'invitation. Pour éviter toute ambiguïté, je m'engage à revenir sur ce sujet immédiatement après la conférence de presse.
En ce qui concerne le niveau de la réunion, attendons la formation définitive des équipes de négociation et nous vous informerons ensuite de leur composition. Je peux dire que le niveau ministériel n'est pas prévu et que, pour l'instant, nous attendons des experts.
La réunion d'Astana devrait durer plusieurs jours.
Question: Stockholm exprime depuis longtemps sa volonté d'organiser une rencontre des ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Suède. Quand pourrait-elle avoir lieu?
Réponse: Je peux me renseigner pour savoir si le planning des contacts bilatéraux prévoit une réunion entre les deux ministres.
Question: Vous avez critiqué à juste titre les journaux de droite et d'extrême-droite, qui sont amoureux de l'Amérique et de l'Occident et détestent la Russie. Bien évidemment, mon journal Haravgi ne fait pas partie de groupe. Ces derniers jours, certains médias en Grèce et à Chypre inventent des problèmes inexistants entre Athènes et Moscou concernant un prétendu refus de la Grèce de ravitailler des navires de guerre russes et sa volonté d'expulser des diplomates russes. Que pouvez-vous dire de ces publications?
Réponse: Premièrement, je voudrais dire qu'on ne critique pas par amour mais par manque d'objectivité. Ce sont des choses différentes. Je pense que les médias doivent être objectifs, pas engagés. Les articles dont vous parlez n'ont rien à voir avec l'amour: on a plutôt l'impression qu'il s'agit d'un simple calcul. L'amour est un sentiment or ici, nous sommes confrontés à une désinformation ciblée - du moins nous voyons bien une volonté de présenter la situation de manière déformée. Nous suggérons aux médias spécialisés dans la description des longues crises très complexes et l'explication de questions problématiques d'être plus objectifs. Dans le cas contraire, cela ne fait que repousser le processus de paix. Je l'ai déjà dit.
Maintenant, attardons-nous sur le fait que plusieurs médias se sont concentrés ou ont tenté de présenter les différends que vous avez mentionnés comme une grande crise entre la Russie et la Grèce. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en a parlé pendant sa conférence de presse. Je ne vais pas répéter ses propos mais je voudrais dire que c'est justement dans ces cas là que l'on peut jauger une amitié: est-on capable de régler les questions problématiques? Nous avons des relations amicales avec la Grèce et nous réglons toutes les questions qui surviennent de manière amicale. Nous pouvons régler tous les problèmes qui apparaissent - c'est ce qui caractérise nos relations avec Athènes. C'est une sorte de carte de visite. Les médias qui tentent de voir dans les questions problématiques une crise dans nos relations ne sont pas objectifs. Pourquoi le font-ils (on espère que ce n'est pas intentionnel)? Peut-être par ignorance. Conseillez-leur de suivre nos conférences de presse.
Question: Sur Facebook, la chaîne Russia Today s'est vu bloquer la possibilité de publier autre chose que des lettres. Autrement dit, seul le texte est autorisé.
Réponse: Et les chiffres?
Question: Les chiffres aussi sont autorisés.
Réponse: Vous voyez, vous nous induisez en erreur. Les chiffres et les lettres – ce n'est déjà pas si mal.
Question: En réalité, c'est peu. C'est très important pour nous. On explique cette décision par une prétendue "violation des droits d'auteur pendant la retransmission du discours de Barack Obama".
Réponse: Il a encore été offensé, c'est ça?
Question: Apparemment. Une requête intéressante est également arrivée de la part de YouTube dont les administrateurs demandent si, parmi les journalistes de Russia Today, certains figurent sur la liste des sanctions américaines contre la Russie.
Twitter a également un projet, Dataminr, que nous utilisons activement pour retrouver des informations urgentes - et nous payons un abonnement pour cela. Hier, notre accès a été bloqué sans raison alors que nous avions un accord. Vous avez plaisanté en disant que pour les Américains, nous étions constamment responsables de tout...
Réponse: Vous êtes responsables de tout en principe. Pourquoi seulement pour les Américains?
Question: Pour les Américains en l'occurrence. Blague à part, les accusations se succèdent et les punitions suivent. Que peut dire le Ministère russe des Affaires étrangères à ce sujet?
Réponse: Premièrement, je vous conseille de vous adresser aux organisations compétentes qui, autour du monde, s'occupent justement de défendre la liberté d'expression. Certaines sont chargées de différents sujets mais sont spécialisées dans la liberté d'expression, la lutte contre la censure, etc. Je vous suggère de compiler toutes les violations commises et d'en envoyer le descriptif aux organisations compétentes en demandant leur avis à ce sujet. Il convient d'insister sur l'obtention d'une réponse. Tout cela est nécessaire pour comprendre ce qui se passe.
Deuxièmement, il faut attendre les réponses officielles des entreprises qui ont bloqué la retransmission de la chaîne.
En ce qui concerne Facebook, j'ai moi-même été récemment victime d'un blocage "pour raisons techniques". Des excuses ont été envoyées de la part de la compagnie et mon contenu a été débloqué. C'est un problème particulier qui vise clairement la Russie, malheureusement. Il faut obtenir des explications sur ces faits.
Ces deux étapes sont interdépendantes. Toutes les explications obtenues par la chaîne de la part des réseaux sociaux et des compagnies qui ont pris la décision de bloquer son contenu doivent constituer la base des lettres et des requêtes adressées aux organisations internationales compétentes.
Nous sommes régulièrement confrontés à des tentatives de blocage non seulement de la chaîne Russia Today, mais également d'autres ressources médiatiques russes sous des prétextes techniques. Tous les moyens sont bons: censure sans raison, faux prétextes, restriction de l'émission du signal de la chaîne, reproches visant les médias et persécutions des journalistes par des plaintes. Nous nous souvenons parfaitement de ces cas, y compris de l'exemple de l'Allemagne. Nous avons vécu cette histoire il y a un an.
Si tout ce contenu tombe réellement sous le coup de la censure sous un prétexte technique, c'est inacceptable - notamment parce que d'après ce que vous avez dit c'est un blocage flagrant des avantages concurrentiels de Russia Today. Ce blocage peut aussi être utilisé simplement pour bloquer une partie de l'audience et réduire la popularité de la chaîne. En l'occurrence, la situation est d'autant plus inadmissible que cette censure sert également d'instrument de concurrence déloyale.
Nous attendrons de votre part des faits détaillés sur cette situation et nous serons prêts à soutenir votre requête auprès des organisations internationales - et pas seulement. Une partie des compagnies dont vous parlez ont un attachement national clair aux USA. Nous demanderons donc à nos partenaires américains des explications sur cette situation.
Question: On voudrait avoir votre commentaire concernant la requête de YouTube à propos du personnel de la chaîne Russia Today inscrit sur les listes de sanctions.
Réponse: Quels sont les motifs avancés? Et ensuite? Vous devez simplement les énumérer?
Je le répète: ce sont clairement des prétextes techniques et, en l'occurrence, qui n'ont rien à voir avec le travail et le fonctionnement des médias. Il s'agit clairement, pour certains, de parvenir à leurs fins. C'est inadmissible pour les médias, d'autant que les ressources occidentales se plaignaient souvent d'être opprimées en Russie. Cette logique est incompréhensible. Si ces ressources avancent des exigences significatives concernant le niveau de liberté en Fédération de Russie, comment peuvent-elles elles-mêmes violer ces mêmes principes vis-à-vis des médias russes? Il est très difficile de comprendre une telle logique.
Question: Les vice-ministres des Affaires étrangères de la Russie et du Japon, Igor Morgoulov et Nobuo Kishi, se sont entretenus cette semaine. Quelles questions ont-ils évoqué? Y a-t-il un calendrier de dialogue entre les ministères des Affaires étrangères de la Russie et du Japon?
Réponse: Bien sûr, il existe un plan de dialogue suivi dans le cadre du ministère. Si vous voulez des détails, je vais me renseigner pour vous en donner.
En ce qui concerne l'entretien entre le Vice-ministre russe des Affaires étrangères Igor Morgoulov et son homologue japonais Nobuo Kishi, un communiqué à ce sujet a été publié sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères, qui reprend en détail le contenu de la conversation. Je n'ai pas d'informations supplémentaires à ce sujet. Si vous avez une question concrète sur cet entretien qui n'aurait pas été mentionnée dans le communiqué de presse, je suis prête à y répondre.
Question: Pendant le Forum du Front populaire panrusse, je vous avait dit "Je t'aime" en chinois. Et je peux le répéter maintenant.
Pour revenir à la réunion sur le processus de paix syrien à Astana qui se tiendra le 23 janvier, c'est-à-dire après l'investiture du Président américain Donald Trump, je voudrais savoir si la présence des représentants de Donald Trump était prévue, peut-être à titre officieux?
Réponse: Une invitation a été envoyée. Nous en avons déjà parlé. Une réaction a suivi de la part de l'équipe de Donald Trump, dont j'ai pris connaissance. Ses représentants ont déclaré qu'ils étudieraient attentivement cette proposition. Nous partons du fait qu'après l'investiture du nouveau président ils pourront répondre officiellement à cette invitation, et éventuellement envisager une participation américaine. Il faudra attendre l'investiture de demain pour savoir à quel niveau et à quel titre.
Question: Vous avez dit que la Russie comptait sur une amélioration des relations avec les USA avec l'arrivée de la nouvelle administration américaine. Peut-on espérer un déblocage des relations Otan-Russie?
Pendant sa conférence de presse, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que la Russie jugeait prioritaire la reprise du dialogue stratégique avec les USA non seulement sur le désarmement nucléaire, mais également sur l'ABM. Il a dit qu'il fallait voir ce qui pouvait être fait pour que le déploiement de l'ABM en Europe n'enfreigne pas l'équilibre stratégique des forces. Quel pourrait être l'objet des négociations? La Russie a-t-elle des propositions pour la future administration?
Réponse: Vous séparez déjà l'histoire de nos relations bilatérales, et plutôt la position de Moscou, en deux – avant et après l'investiture du président des USA. Le fait est que notre position ne va pas changer: nous sommes prêts pour la normalisation, le déblocage et une coopération normale avec les USA indépendamment du président qui dirige le pays. C'est un point clé. J'en ai déjà parlé.
Quant à l'Otan, nous avons souligné plusieurs fois ce qui devait être fait pour lancer le processus de déblocage. L'initiative doit venir des États-Unis car ce n'est pas nous qui avons pris l'initiative de geler les mécanismes de coopération. Nous n'avons renoncé à rien pour l'instant, nous n'avons pas suspendu le travail du Conseil Otan-Russie, nous n'avons pas refusé de participer aux réunions des représentants permanents dans le cadre du Conseil Otan-Russie quand le mouvement dans ce sens a commencé. Nous pouvons et voulons travailler, notamment le 19, 20 ou 21 janvier. Le blocage de la coopération Otan-Russie n'incombe pas à la Russie. C'est l'Alliance qui a organisé ce blocage sur l'insistance des USA. C'était une pression extérieure et à l'intérieur de l'organisation.
En ce qui concerne l'ABM, c'est évidemment un thème de l'agenda bilatéral qu'on ne peut pas éviter. C'est une question fondamentale pour nous - nous l'avons dit à plusieurs reprises. En politique étrangère, il existe des principes qui ne sont pas enfreints, quoi qu'on en dise: sur l'Otan, sur l'ABM ou sur les relations bilatérales fondées sur certains principes. En l'occurrence, nous nous appuyons aussi sur certains principes. C'est une question très importante et sensible. Nous étions ouverts au dialogue à ce sujet pendant de nombreuses années aussi bien au niveau des diplomates que des militaires. Je voudrais tout de même rappeler que les USA ont lancé des actions unilatérales qui rappelaient beaucoup ce qu'ils ont fait ensuite avec l'Otan sur d'autres questions: ils ont quitté le Traité sur l'ABM en bloquant le travail et le dialogue. Malgré tout, nous restions prêts à étudier cette question. Souvenez-vous qu'une très grande conférence avec la participation de militaires, de diplomates, de politologues, d'experts et de spécialistes dans le domaine de la sécurité sur l'ABM avait été organisée, où la partie russe avait prouvé avec faits à l'appui que les préoccupations qui motivaient les USA, du moins exprimées dans l'espace public, étaient infondées. Des schémas et des diagrammes ont été présentés pendant ce rendez-vous. Nous avons dit être prêts à prouver que les principaux objectifs et les contremesures déclarés par les États-Unis ne correspondaient pas à la réalité, que nous étions prêts à travailler ensemble au renforcement de la sécurité et de la stabilité internationales qui est la mission principale de l'Otan. Ce qui nous a été également refusé. Ce dialogue a continué de se dégrader.
Nous voulons et sommes prêts à travailler avec les USA sur tous les fronts, que ce soit sur l'ABM ou d'autres questions complexes. Mais ce travail implique un dialogue mutuellement respectueux sur certaines bases: le respect du droit international, des accords bilatéraux en vigueur, etc.
Question: Comment le Ministère russe des Affaires étrangères analyse-t-il l'évolution des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie l'an dernier? Y a-t-il un progrès dans les contacts avec la Géorgie?
Réponse: Je voudrais noter que sur la première question, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a expliqué en détail notre position pendant sa conférence de presse du 17 janvier. C'est pourquoi, honnêtement, je n'ai rien à ajouter.
Quant aux relations avec la Géorgie, nous avons noté toutes les démarches constructives qui ont eu lieu, les réunions et les décisions prises. Nous sommes disposés à avancer de cette manière constructive à l'avenir.
Question: Pendant la dernière conférence de presse, j'avais demandé pourquoi nous ne traduisions pas l'information officielle dans la langue des pays de la CEI. En tant que médias, nous nous retrouvons souvent dans un "manège médiatique" alors qu'il est possible de traduire des informations officielles en langues étrangères et que nos populations seraient bien informées des événements. Est-il possible de créer une "locomotive" informationnelle de la Communauté pour se comprendre les uns les autres?
Réponse: Nous travaillerons là-dessus, je vous l'ai déjà promis. Il faudra s'en occuper. Le Nouvel an est arrivé et il faut penser à accroître l'impact médiatique dans la CEI. Je suis tout à fait d'accord avec vous – plus nous traduisons, mieux nous informons et donc faisons comprendre la position de notre pays. Nous allons travailler dans ce sens.