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Sténogramme de l'interview de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, aux médias russes "en marge" de la 66e Session de l'AG de l'ONU à New York, le 20 septembre 2011

1359-20-09-2011

Question: Les USA essaient de persuader la Russie de durcir sa position pour la Syrie. Est-ce que la partie russe est prête à consentir l'instauration des sanctions contre ce pays ?

S.V.Lavrov: Au cours de la rencontre d'hier avec H.Clinton, Secrétaire d'Etat des USA, nous avons discuté ce sujet. La position russe est bien connue, le Président D.A.Medvédev l'a énoncée plusieurs fois. Non seulement la Russie n'est pas prête à soutenir la résolution pour la Syrie, mais nous avons notre propre projet, que nous avons diffusé il y a quelques semaines parmi les membres du CS de l'ONU, et qui vise l'arrêt de toute violence dans ce pays - tant partant des autorités que les provocations des groupes de gens armés, qui se trouvent parmi les manifestants paisibles. Le deuxième but de notre résolution est de mettre les parties autour de la table de négociations pour entamer la discussion de l'avenir de la Syrie, des réformes que propose, même tardivement, le Président B. al-Assad, les élections parlementaires, qui doivent être honnêtes, libres et correspondant aux normes démocratiques.

Cette résolution se trouve à la table de négociations. Cela dit, nous soutenons activement les efforts de médiation de la Ligue des états arabes, le Secrétaire Général de la LEA a visité Damas, eu des rencontres avec le Président B. al-Assad. La Ligue a des projets concrets, qui seront rapportés d'après les résultats des pourparlers à tous les membres de la LEA. Je pense que c'est la voie d'une grande responsabilité. Personne n'a besoin de la répétition du scénario libyen.

Les sanctions que concernait votre question sont déjà instaurées unilatéralement par les USA et l'UE. Hier nous avons aussi discuté cet aspect de la situation syrienne. Les sanctions unilatérales n'aident jamais. Il n'est pas correct de se centrer sur les sanctions pour discuter la stratégie d'ensemble. Il faut agir à l'exemple des représentants de la LEA, qui essaient de trouver la voie à l'entente. Nous les soutenons activement, participons à ces efforts, agissant parallèlement dans le même sens. A la suite de la récente visite à Damas de M.L.Bogdanov, Représentant spécial du Président de la Russie, Vice-Ministre des affaires étrangères, qui avait amené un message à B. al-Assad, c'est la délégation du Conseil de la Fédération de la FR, qui s'est rendue à Damas récemment. Elle a eu une rencontre avec le Président syrien et visité plusieurs villes pour voir de ses propres yeux la situation sur site. Je pense que cette approche pondérée, basée sur l'aspiration à aider les Syriens à décider de leur sort, mais pas sur les menaces et l'intervention étrangère, aura une perspective.

Question: Existe-t-il l'accord des membres du Quatuor proche-oriental sur la problématique de la reconnaissance de l'état de Palestine ? Est-ce que la rencontre du Quatuor est possible ?

S.V.Lavrov: Nous avons essayé de concerter la position commune encore au cours de la rencontre ministérielle du Quatuor à Washington. Les propositions de la Russie, de l'UE et de l'ONU n'ont pas été soutenues par les USA. Malheureusement, nous n'avons pas réussi à adopter le document. Mais nous avons toujours dit que notre travail aux déclarations communes au sein du Quatuor doit servir le but essentiel, sinon unique, d'inciter les parties aux négociations, tout en montrant parallèlement les paramètres de l'accord définitif. Il n'est pas difficile de le faire, car tous les paramètres sont dans les décisions du CS de l'ONU, les résolutions de l'Assemblée Générale, les déclarations précédentes du Quatuor, l'Initiative de paix arabe. Ils ont toujours été confirmés par la communauté internationale, y compris le Quatuor, en tant que base immuable du droit international de l'obtention des accords. C'est là notre position.

Pour l'instant, la rencontre du Quatuor n'est pas prévue. La discussion d'hier avec le Secrétaire d'Etat des USA a montré que la partie américaine voudrait ne pas laisser apparaître le problème palestinien au Conseil de Sécurité de l'ONU ni à l'Assemblée Générale de l'ONU. Nous croyons préférable de se mettre autour de la table de négociations. Mais les parties n'y sont pas encore prêtes, avant tout puisqu'il n'existe pas entre elles d'accord à propos du maintien en vigueur de la base du droit international, accumulée pendant des décennies sur la piste proche-orientale, en particulier sur celui du règlement palestino-israélien. Dans cette situation, il ne faut pas priver les Palestiniens du droit de demander à l'ONU de se prononcer à propos de l'appel, qu'ils lanceront prochainement à la rencontre de M.Abbas avec Ban Ki-moon, Secrétaire Général.


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