Discours et réponses du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie de S.V. Lavrov au cours de la conférence conjointe de presse à l'issue des négociations avec le ministre des Affaires étrangères de la République de Finlande E. Tuomioja, Helsinki, 20 Août 2012
Mesdames et Messieurs,
Je suis vraiment heureux d'être aujourd'hui à Helsinki en pourparlers avec mon homologue E.Tuomioja. Je tiens à exprimer sincèrement ma gratitude pour l'hospitalité de notre délégation. Je suis satisfait de la rencontre avec le président de la République de Finlande S.Niinistö, avec le Premier ministre J.Katainen et, bien sûr, des négotiations avec ministre des Affaires étrangères E. Tuomioja.
Nous avons une position commune sur le fait que les relations entre la Russie et la Finlande sont un exemple véritable de bon voisinage, de coopération équitable et mutuellement bénéfique. Elles sont basées sur la confiance mutuelle et le respect des positions de l'un et de l'autre, mais avant tout - sur le désir de notre peuple à communiquer. Il suffit de dire qu'il est enregistré plus de 10 millions de passages de la frontière russo-finlandaise dans l'année dernière.
Des contacts politiques se développent intensivement. Le 22 juin à Saint-Pétersbourg, une réunion du Président de la Fédération de Russie V.V. Poutine et du Président de la République de Finlande S.Niinistö a eu lieu. Aujourd'hui nous avons discuté des plans pour de nouveaux contacts au niveau plus haut ainsi que les prochains contacts entre les chefs des gouvernements.
Nos relations dans des affaires commerciales et économiques et des affaires d'investissements ont atteint le niveau de partenariat stratégique. Il est très important que la Déclaration sur le partenariat pour la modernisation signée par les deux pays soit mise en œuvre activement. Les investissements dans les deux sens vont de plus en plus dans des domaines de hautes technologies qui ont de bonnes perspectives et créent des centaines de milliers d'emplois.
La coopération interrégionale et transfrontalière, des contacts humanitaires et culturelles renforcent. Nous avons activement soutenu la proposition des collègues finlandais de faire plus d'attention à la promotion des contacts entre la jeunesse des deux pays, et pas seulement dans le contexte russe-finlandaise, mais aussi dans les relations entre la Russie et l'UE. En intervenant au nom de la promotion des relations entre les organisations de la société civile, nous sommes ouverts à la discussion sur l'état de ce secteur en Russie et en Finlande. Aujourd'hui, à la demande du Président de la République de Finlande et au cours des négociations qui viennent de s'achever, nous avons discuté, y compris ces questions, y compris le développement du système politique de la Fédération de Russie, la libéralisation du système des partis, la coopération avec les GRP.
Durant la réunion avec le président et les négotioations avec le ministre des Affaires étrangères de la Finlande, nous avons parlé de sujet - qui, à certains moments, remue l'opinion publique - et nous avons convenu que nous travaillerons ensemble dans un esprit de respect mutuel pour résoudre les problèmes liés aux cas litigieux concernant les droits des enfants dans la famille, guidées avant tout, sur les intérêts des enfants eux-mêmes.
Nous avons discuté de la situation dans les relations entre la Russie et l'UE. La priorité absolue pour nous est la simplification continue du régime des visas et, définitivement, une transition vers des voyages de courte durée sans visa pour nos citoyens. Nous apprécions la position de principe de la Finlande à l'appui de la résolution la plus proche de ces questions, qui symbolisent le caractère stratégique des relations entre la Russie et l'UE. Nous apprécions la coïncidence de nos points de vue en ce qui concerne l'irrecevabilité de l'opposition des processus d'intégration dans l'Union Européenne, d'une part, et sur l'espace Eurasien - de l'autre. Nous avons un avis commun que les deux processus sont basés sur les normes de l'OMC et sont tout à fait complémentaires.
Nous avons convenu de continuer à coordonner nos actions dans le cadre de la coopération régionale dans la mer Baltique et dans l'Arctique, où nous avons des approches presque identiques.
Nous travaillons en étroite collaboration avec la Finlande auprès de l'ONU, l'OSCE et le Conseil de l'Europe. Aujourd'hui, nous avons également échangé des vues sur la façon de passer outrevers une coopération véritablement paneuropéenne sur notre continent.
Comme Monsieur E. Tuomioja a noté, parmis des questions internationales, l'accent, pour des raisons évidentes, nous avons donné à la situation en Syrie. En outre, ce sujet n'est pas abordé simple en noir et blanc, et avec une pleine compréhension du problème, qui affecte non seulement l'un de ce pays, et toute grande et très importante région pour le reste du monde.
Nous partageons une vision commune sur la nécessité d'intensifier les efforts visant à retirer d'une condition d'impasse du processus de la gestion moyen-oriental, en particulier le conflit israélo-palestinien, ainsi que la nécessité de remplir la décision antérieure et de convoquer une conférence à propos du problème sur la création d'un territoire libre des armes de destruction massive au Moyen Orient. La Russie prend part dans le processus préparatoire, ainsi que d'autres dépositaires - les États Unis et la Grande Bretagne. Le représentant du Secrétaire général d'ONU et le coordonnateur qui est un citoyen de la Finlande, sont aussi impliqués dans le travail. Nous travaillons en étroite collaboration dans ce format, et nous allons fixer bientôt une date pour la convocation d'une telle conférence.
Je suis reconnaissant à M. E.Tuomioja pour l'organisation excellente de notre visite, et, à mon tour, je l'invite à visiter la Russie à tout moment.
Question (adressée aux deux ministres): Comment pouvez-vous caractériser le dialogue présent bilatéral sur l'adoption? Quelles sont les perspectives de parvenir à la signature d'un accord sur le sujet, semblable à un sujet précédemment signé entre Moscou et Washington?
S.V. Lavrov (répond après E. Tuomioja) : Toutes les questions liées au sort de l'enfant, amènent inévitablement à la réaction émotionnelle exagérée de la communauté, et cela est compréhensible. Nous voulons que chaque enfant, surtout un citoyen russe, en aucun cas se sent à l'aise, que ses droits et intérêts soient obtenus. Cela s'applique aussi bien à des situations liées à l'adoption, et les cas quand des enfants sont nés dans les mariages mixtes.
En fait, la Russie est récemment devenue le membre des Conventions de La Haye. À bien des égards elle aide mais ne résout pas tous les problèmes. Alors maintenant, nous sommes en affaires pour conclure des accords bilatéraux avec tels pays dans quels les questions d'adoption occupent une grande place, en relation globale. Ces documents ont été signés, notamment avec les Etats Unis, l'Italie, la France. Nous avons proposé d'établir la commission appropriée aussi avec nos voisins finlandais, mais la forme est secondaire, l'essentiel est le contenu. Sur le contenu de celui-ci lors de la réunion d'aujourd'hui avec le président et le ministre des Affaires étrangères de la Finlande, nous avons démontré une compréhension de la nécessité d'un dialogue régulier avec les experts du ministère des Affaires étrangères, les ministères de la justice, de la tutelle, les droits des enfants afin de calme et sans politisation, de traiter chaque cas individuel, guidés principalement par les intérêts et les droits de l'enfant, et aussi, bien sûr, la législation actuelle. J'espère que dans le cadre de ce dialogue, beaucoup de questions s'éclairciront et s'enleveront.
Question (adressée à S.V. Lavrov): Dans les pays occidentaux, largement condamné la peine prononcée dans la Russie chez les filles de punk-groupe "Riot Pussy", le qualifiant disproportionnée à l'infraction. Comment pouvez-vous ce commenter?
S. V. Lavrov: La réponse est simple - il ne faut pas interférer avec le travail de la Cour. Personnellement, vous pouvez être d'accord ou en désaccord avec le verdict, mais d'intervenir dans ce travail n'est pas autorisé. Concernant la proportionnalité de la peine je ne peut être guidé que par les faits de la cause. En Allemagne, par exemple,pour le sacrilège et le blasphème dans les temples la peine peut aller jusqu'à trois ans de prison, en France, à mon avis, - 2 ans, en Autriche - jusqu'à six mois. D'après ce que j'ai pu trouver en Finlande ces actes punissent de deux ans. J'ai lu récemment qu'en Israël, il y a eu lieu un cas où un homme a reçu deux ans de prison pour avoir porté une tête de porc coupée sur le Mont du Temple.
Permettez-moi de rappeler à ceux qui tentent de présenter l'affaire comme si la Cour prend la décision peu importe que le jour avant que le verdict a été prononcé, le Président de la Fédération de la Russie est intervenu en faveur de l'indulgence manifestation à ces filles. Une position similaire a été adoptée et les dirigeants de l'Eglise orthodoxe russe. Mais personne n'a été annulée la procédure. Il y a une possibilité de l'appel. En autan que je comprends, des avocats des filles vont la fournir. Ne nous laissons pas tirer des conclusions hâtives, et, surtout, une crise d'hystérie à ce sujet.
Question (adressée aux deux ministres): Dans deux jours la Russie fera son entrée à l'OMC. Quel, à votre avis, est l'impact sur le développement des relations commerciales russo-finlandaise?
S.V. Lavrov répond le premier : Je pense que cela va les affecter d'une manière positive. Je suis sûr que cela sera bénéfique pour les entreprises finlandaises opérant sur le marché russe et les hommes d'affaires russes pour qui ne seront plus valides restrictions imposées par Bruxelles sur la Fédération de Russie n'étant pas membre de l'OMC.
Je suis convaincu que, sous la commission intergouvernementale bilatérale sur la coopération commerciale et économique, co-présidés qui planifient passer une réunion à l'automne, les possibilités offertes dans le cadre de l'adhésion de notre pays à l'OMC, avec effet à partir du 22 août seront discutées en détail. Le Premier ministre de la Finlande, m'a dit aujourd'hui que dans la Finlande presque tous les ministres ont une sorte de projets et programmes avec la Russie, et ils préparent des propositions appropriées.
Question (adressée aux deux ministres): Comment vous sentez-vous initiative d'aujourd'hui de la Turquie de mettre en place en Syrie "zone de sécurité" pour régulariser toutes les situations aggravantes des réfugiés?
S. V. Lavrov: Plusieurs fois, j'ai eu l'occasion de s'exprimer sur le sujet de ce qui se passe en Syrie et autour d'elle. Toutes les idées unilatérales ne fonctionneront pas. Cela prouve non seulement l'expérience de la crise syrienne, qui traîne pendant six mois, mais toute l'histoire des tentatives d'aborder les divers conflits.
Il faut mettre fin à toutes les parties au conflit en Syrie. Et les uns et les autres acomplissent des crimes de guerre, comme l'indique le récent rapport de la Commission des Nations Unies sur les droits de l'homme. Peu importe comment tout a commencé, maintenant l'essentiel est d'arrêter le conflit armé. Toutes les autres idées suggèrent que les auteurs sont prêts à payer un grand nombre de vies humaines pour atteindre leurs objectifs spécifiques.
Les approches efficaces ne peuvent être que collectives. Un exemple de telles actions collectives des acteurs extérieurs est un document adopté lors de la Conférence de Genève le 30Juin 2012. Ensuite, chacun d'entre nous –pays européens, pays arabes, États-Unis, la Turquie, la Russie et la Chine ont convenu que nous allons exiger du côté syrien de prendre ce document comme base d'un règlement. Nous avons réussi de l'accord avec le document de Genève du Gouvernement SAR. Cependant, nos partenaires n'ont même pas essayé de faire quelque chose similaire. En outre, des groupes principaux d'opposition ont rejeté publiquement ce document. Personne ne voulait travailler avec eux.
Quand nous avons proposé à prendre la résolution d'une seule phrase dans le Conseil de sécurité des Nations unies, qui dit que ce document est la base pour les négociations, nos collègues occidentaux ont dit qu'il était "périmé", même si c'est un peu plus qu'un mois après son adoption par consensus. Ce défaut d'accord nous s'inquiète.
Nous restons convaincus que si tous les membres de la réunion de Genève demandent tous les côtés syriens de la même - arrêter la violence et entamer des pourparlers sur la formation d'un «organe transitoire qui régit" –il y a des chances d'un règlement pacifique, de sauver des vies et de prévenir de nouvelles victimes. Simplement il est nécessaire que tout le monde réalise sa responsabilité d'éviter les efforts de blocage au sein du Conseil de sécurité de l'ONU grâce à laratification a approuvé à Genève un consensus très important.
20 août 2012