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Sténogramme de l'intervention et réponses aux questions des médias de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, à l'issue des négociations avec F.-W.Steinmeier, Ministre des affaires étrangères de la RFA, Dortmund, le 11 octobre 2008

1588-12-10-2008

Question: Récemment, D.A.Medvédev, Président de la Russie, a soutenu l'initiative de la France de tenir le sommet extraordinaire du G8 pour trouver la solution du règlement de la crise économique mondiale. Est-ce qu'on connaît les dates de la rencontre, et est-ce que la Russie aura des propositions concrètes des voies du règlement de la situation ?

S.V.Lavrov: Premièrement, concernant nos projets, nos idées, nous n'avons pas de recettes toutes prêtes et ne prétendons pas connaître les réponses à toutes les questions. Nous avons notre vision de l'issue de cette crise. Elle a été présentée, au fait, à la rencontre du G8 à Toyako au Japon début juillet. Le Président D.A.Medvédev y a attiré l'attention au besoin de travailler en commun au problème pour éviter les troubles de l'économie et des finances mondiales, qui avaient dйjà alors point à l'horizon.

Maintenant, nous soutenons l'initiative du Président N.Sarkozy. D.A.Medvédev en a parlé, intervenant à la conférence sur la politique mondiale à Evian. Il a souligné, que, compte tenu du caractère global de la crise et du besoin d'éviter sa croissance ultérieure, il est extrêmement important, qu'en plus des états du G8 y soient présents aussi d'autres économies leaders, avant tout les partenaires traditionnels du G8. Ce sont la Chine, l'Inde, le Brésil, la RSA, le Mexique. On peut réfléchir à propos d'autres participants. Au fait, aujourd'hui, pendant mes négociations informelles avec F.-W.Steinmeier, Ministre des affaires étrangères de l'Allemagne, j'ai senti, que l'Allemagne partageait cette approche précise. Nous sommes tombés d'accord à propos du besoin de tenir ce forum représentatif, qui dépasserait les cadres du G8 classique, et croyons, que ce forum doit être dûment préparé. Dans le même temps, il ne serait pas sensé de trop faire traîner sa convocation. Les consultations à propos de la composition des participants, des dates et des aspects préparatoires commencent ces jours-ci. Je pense, que bientôt, tous les acteurs arriveront à un accord.

Question: Pourriez-vous commenter l'attribution à Marti Ahtisaari du Prix Nobel de la paix, compte tenu de notre attitude nuancée envers son plan du règlement du problème kosovar ?

S.V.Lavrov: Je ne peux pas commenter en détail la décision du Comité Nobel. Je ne veux dire que ce que le Prix Nobel de la paix est la récompense, qui devrait être libre de la politique, et qu'il ne faut pas politiser.

Je voudrais dire encore, qu'aujourd'hui au cours de mon entretien avec F.-W.Steinmeier, Vice-chancelier, Ministre des affaires étrangères de la RFA, nous avons discuté le cours de l'exécution du plan Medvédev-Sarkozy. L'Allemagne est intéressée à ce que ce plan soit toujours immanquablement respecté par tous. L'Allemagne fait un apport de poids à la formation du corps des observateurs de l'Union Européenne, qui sont actuellement déployés dans les régions attenantes à l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. Nous sentons de la part de l'Allemagne la compréhension de la nécessité d'avancer vers le respect précis et net de toutes les autres dispositions du plan Medvédev-Sarkozy. C'est surtout important à la veille des discussions de Genève, qui commencent le 15 octobre. Notre position à ce propos est bien connue : nous l'avons aujourd'hui de nouveau confirmée à nos collègues allemands. Elle consiste en ce que les discussions, et il faudra les consacrer, avant tout, aux problèmes de la garantie de la sécurité dans la région, ne seront pas fructueuses sans la participation à part entière de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. Pour le moins, en ce qui concerne la Russie, nous allons participer aux formats, où ces deux républiques seront représentées à égalité avec tous les autres. Elles sont les victimes de l'agression, et il faudra sûrement entendre leur voix lors des discutions des voies de la non-répétition de cette tragédie.

Question: Les Européens accusent la Russie de ne pas avoir respecté jusqu'au bout le plan Medvédev-Sarkozy, puisqu'elle n'a pas retiré ses troupes d'Akhalgori. Comment pouvez-vous le commenter ?

S.V.Lavrov: Il est vrai, autant que je sache, que certains représentants européens expriment leur regret de ce que les pacificateurs russes ne soient pas retirés de la région d'Akhalgori. Cependant, ce n'est absolument pas une violation du plan Medvédev-Sarkozy, car il stipule noir sur blanc, que nous nous engageons à nous retirer des régions, attenantes à l'Ossétie du Sud et à l'Abkhazie, et qu'on introduit dans ces régions les observateurs de l'Union Européenne. Akhalgori se trouve dans les limites de l'Ossétie du Sud et, partant, cette disposition du plan ne le concerne pas.

Le 12 octobre 2008


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