INTERVIEW ACCORDÉE PAR ALEXANDRE YAKOVENKO, PORTE-PAROLE DU MINISTÈRE RUSSE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, À L'OCCASION DE LA PROCHAINE VISITE DU MINISTRE FINLANDAIS DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ERKKI TUOMIOJA EN RUSSIE QUI AURA LIEU LE 7 FÉVRIER
Question: En rapport avec la visite du ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Tuomioja en Russie, il serait intéressant de connaître votre avis sur le caractère et le niveau des rapports russo-finlandais.
Réponse: Il faut dire tout d'abord que la Finlande est notre bon voisin et l'un des partenaires les plus importants de la Russie en Europe. Les rapports russo-finlandais se distinguent par un dialogue politique intense. Les rencontres du président russe Vladimir Poutine avec la présidente finlandaise Tarja Halonen qui sont devenues régulières, les contacts permanents - en règle générale, deux à trois fois par an - des chefs de gouvernement Mikhail Kassianov et Paavo Lipponen (leur dernière rencontre a eu lieu le 11 janvier à Kirkenes) ont assuré un niveau particulier de confiance mutuelle.
L'échange de vues intense entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays est un élément important du partenariat. En 2002, Igor Ivanov a eu trois rencontres avec Erkki Tuomioja. Les consultations ont eu lieu au niveau des vice-ministres, des dirigeants des structures territoriales et des services consulaires.
Nos rapports économiques se développent de façon dynamique, la coopération bilatérale dans ce domaine a progressé dans de nombreux secteurs. Le chiffre d'affaires des échanges commerciaux s'accroît d'une manière stable (de janvier à octobre 2002, il a atteint 5,1 milliards d'euros, le solde positif étant enregistré par la Russie), de même que le commerce des services.
Notre partenariat économique n'a pas de problèmes de principe non réglés. Les problèmes qui surgissent concernent, avant tout, l'extension des contacts et le travail efficace à la frontière commune qui reste, pour l'instant, l'unique zone de contact de la Russie avec l'espace de l'UE.
Question: Quels seront les sujets de la prochaine rencontre entre Igor Ivanov et Erkki Tuomioja?
Réponse: Les ministres accorderont leur attention aux questions relatives à l'amélioration maximale des conditions pour la coopération mutuellement avantageuse entre les régions limitrophes et dans le contexte des rapports Russie-UE.
Parmi les priorités communes au niveau interétatique, on peut citer la progression du travail sur un nouvel accord bilatéral sur l'encouragement et la protection réciproques des investissements, la garantie d'un fonctionnement sans à-coups des corridors de transport, la mise au point du mécanisme de conversion d'une partie de la dette de l'ex-URSS envers la Finlande en des projets écologiques à réaliser sur le territoire de la Russie.
En ce qui concerne les efforts diplomatiques à déployer pour promouvoir les projets importants pour la Russie, l'attention principale sera accordée au projet de gazoduc nordique Russie-Europe de l'Ouest et à l'assistance à apporter aux producteurs russes pour leur garantir une participation en égal avec leurs concurrents à l'appel d'offres pour la construction d'un nouveau réacteur nucléaire en Finlande.
Question: Sur quoi sera mis l'accent lors de l'examen des problèmes internationaux et européens?
Réponse: Tous les problèmes internationaux majeurs figureront certainement à l'ordre du jour des pourparlers. Il faut confronter les approches de la situation autour de l'Irak, des moyens de sortir de la crise dans la péninsule de Corée, des perspectives du règlement au Proche-Orient. Il est prévu d'examiner les questions concernant la formation de la future architecture européenne, y compris dans le contexte du règlement des crises en Europe, la lutte contre le terrorisme international et le trafic de drogue, le règlement des problèmes vitaux de la région de Kaliningrad dans les conditions de l'élargissement de l'Union européenne.
Nous comptons sur la coopération étroite avec la Finlande qui a proposé la conception (dont la parenté a été attribuée ensuite à l'Union européenne) de la politique de "Dimension nordique". Nous trouvons important que l'Union européenne prenne en considération les priorités russes lors de l'élaboration du nouveau Plan d'action de la "Dimension nordique" pour les années 2004-2006. Ce n'est qu'en profitant judicieusement de l'expérience acquise et en éliminant les insuffisances révélées au cours des premières années de mise en oeuvre de la "Dimension nordique" qu'on peut assurer le succès du Plan d'action-2.