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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 26 octobre 2023

2167-26-10-2023

 

Sur la crise ukrainienne

 

Les forces punitives du régime de Kiev continuent de frapper impitoyablement les zones peuplées du Donbass, de la région de la mer d'Azov, de Kherson et d'autres régions russes. À la suite des tirs de l'armée ukrainienne, des civils innocents sont tués et blessés, y compris des enfants. Ils éprouvent une haine particulière pour les infrastructures civiles.

22 octobre. dans la région de Kherson, suite aux tirs des néonazis ukrainiens, une personne a été tuée et deux autres ont été blessées par éclats. Le 24 octobre, à la suite d'attaques de l'armée ukrainienne dans cette région russe, deux civils ont été tués et un autre blessé. Les tirs de sang-froid sur Donetsk ne cessent pas. Rien que les 23 et 24 octobre, deux personnes ont été tuées et quatre autres blessées dans la ville suite à des tirs de l'armée ukrainienne.

Selon les autorités de la République populaire de Lougansk (RPL), du 1er janvier au 22 octobre, 65 personnes ont été tuées sur le territoire de la république, dont un enfant, à la suite des tirs de l'armée ukrainienne et de détonations d'objets explosifs. 223 personnes ont été blessées, dont 20 enfants.

Tout cela confirme une fois de plus que pour le régime criminel de Kiev, la vie humaine ne vaut rien. Il ne laisse derrière lui que destruction et terre brûlée. C'est leur objectif, mais nous nous y opposerons.

Les tribunaux de la Fédération de Russie continuent de prononcer des condamnations contre les néonazis ukrainiens qui ont commis des crimes graves contre les civils, sur la base des preuves recueillies par le Comité d'enquête de Russie.

Les combattants de l'armée ukrainienne N. Morozov et A. Iegorov, qui ont abattu deux civils à Marioupol au printemps dernier, ont chacun été condamnés à 26 ans de prison.

Un autre néonazi ukrainien, Iou. Krotiouk, qui a tué deux civils à Marioupol en avril 2022, a été condamné par contumace à 25 ans de prison.

Le militaire de l'armée ukrainienne V. Chapovalov, qui a tiré avec un lance-grenades en direction d'une maison résidentielle à Severodonetsk en juin 2022, endommageant les biens d'une résidente âgée, a été condamné à 14 ans de prison.

Le travail visant à engager la responsabilité pénale des personnes impliquées dans de tels crimes se poursuivra. Nous continuerons à informer. Personne n'échappera à la justice.

Même dans les médias occidentaux partiaux, des articles commencent à être publiés concernant les crimes du régime de Kiev. Le 23 octobre, le journal américain The Washington Post a publié un article détaillé sur l'implication des services spéciaux ukrainiens dans le meurtre de Daria Douguina, les explosions sur le pont de Crimée et d'autres crimes. Il est noté que depuis 2015, la CIA a alloué des dizaines de millions de dollars pour former les services spéciaux ukrainiens et les transformer en alliés pour lutter contre notre pays. Le MI6 britannique est également mentionné dans le même contexte. Il est rapporté que ces deux structures de renseignement anglo-saxonnes ont créé au sein du Service de sécurité ukrainien (SBU) les cinquième et sixième départements qui leur sont subordonnés, censés se concentrer sur des "mesures actives" (c'est-à-dire des sabotages) contre la Russie.

Il ressort de la publication que la CIA était derrière les opérations des services spéciaux ukrainiens pendant tout ce temps, coordonnant toutes les actions importantes et fournissant tout le nécessaire à leurs exécutants. Maintenant, il est clair que les néonazis ukrainiens n'hésiteront pas à utiliser des armements et des technologies modernes pour des actes terroristes et des assassinats commandités sur le territoire d'autres pays. Les maîtres américains du régime de Zelenski tentent de se dédouaner de ses escapades terroristes folles et sanglantes.

Je vais expliquer pourquoi de telles publications apparaissent. Nous avons à plusieurs reprises parlé de l'implication de Washington dans ce qui se passe en Ukraine, y compris dans la création du régime de Kiev (qui est devenu terroriste), dans la promotion du néonazisme, les livraisons d'armes, etc. Pourquoi de tels articles détaillés n'apparaissent-ils dans les médias américains que maintenant? Bien que nous en ayons parlé depuis longtemps en nous appuyant sur des faits. Il y a toute une série de raisons à cela.

''Tout d'abord, les élections américaines commencent, ce qui a un impact sur les médias. Nous apprendrons alors beaucoup de choses ou nous ne les apprendrons jamais, mais d'une manière ou d'une autre, elles sont liées au cycle électoral aux États-Unis. Deuxièmement, une certaine partie de l'élite politique (y compris ceux qui sont liés aux médias) doit tout faire pour se dissocier des activités terroristes de Vladimir Zelenski. Ils comprennent parfaitement que tout suit son cours, que le régime de Kiev touche à sa fin et que tous ses crimes seront qualifiés non seulement de délibérés, mais aussi de perpétrés en s’appuyant sur une médiation internationale visant à créer une cellule terroriste. Il leur faut tout mettre en œuvre pour montrer qu'ils n'y sont pour rien.

Cela explique leur volonté hâtive de se dédouaner de toute responsabilité. Ils ont publié des documents sur l'implication des services de renseignement américains dans les atrocités, et ont semblé être objectifs. Non, ils ne l'ont jamais été. Les documents, les faits, les preuves directes et indirectes, les éléments de preuve ne manquaient pas. Ils sont tout simplement passés inaperçus. Et maintenant, alors que l'espace politique intérieur américain se prépare pour le prochain cycle électoral, alors qu'il est nécessaire d’assurer ses arrières, de se positionner correctement et de jouer sur l'équilibre politique, ces documents apparaissent.

D'une part, il s'agit d'une évidence. Nous en parlons depuis de nombreuses années, y compris après les attaques terroristes contre Daria Douguina et le pont de Crimée. À chaque fois, nous l'avons prouvé par des faits concrets. L’article américain n'est pas la première preuve ni quelque chose qui "jette la lumière" sur ce qui s'est passé. C'est un complément. Concernant quelque chose que l’on ne peut pas étouffer. Une vérité qui commence à percer. Mais ce dossier est lié à la tentative d'une partie de l'establishment politique américain de se décharger de toute responsabilité et de montrer qu'il n'est pas impliqué. Juste au cas où, car on ne sait jamais comment les événements vont évoluer.

Le 19 octobre dernier, le ministre estonien des Affaires étrangères, Margus Tsahkna, a déclaré lors d'un forum organisé sous les auspices du Conseil atlantique que l'Ukraine était le moyen le moins coûteux de se débarrasser de "l'agressivité" de la Russie. Cette déclaration confirme une fois de plus que les Ukrainiens sont perçus dans la "famille européenne" exclusivement comme de la "chair à canon". De son côté, le sénateur américain Mitch McConnell (dont nous reparlerons aujourd'hui) a cyniquement déclaré l'autre jour que l'Ukraine contribuait à "la création d'emplois dans 38 États", en faisant référence à l'augmentation des commandes auprès des entreprises de défense et à la demande accrue de main-d'œuvre qui en découle.

Cela montre l'implication des États-Unis dans la situation en Ukraine et les actions du régime de Kiev. Il n'est pas nécessaire de lire (ou de ne pas lire) les médias américains pour cela, il faut consulter les sources primaires. Ils font directement des déclarations auto-incriminantes. Toutefois, il est temps que les médias américains se réveillent, qu'ils entendent ce que disent leurs hommes politiques et qu'ils en tirent des conclusions.

Ce n'est pas la première fois que nous entendons différentes variations de la même idée de la part de représentants européens et américains de l'establishment politique: l'Ukraine est un matériau consommable bon marché, un moyen d'atteindre leurs propres objectifs géopolitiques ou économiques.

Nous sommes convaincus que les forces sensées de l'Occident et de l'Ukraine prendront conscience de cette évidence et qu'elles mettront au pas leurs dirigeants, leurs gouvernants et leurs marionnettistes.

Kiev rêve toujours d'un "second front" qui serait ouvert contre la Russie. À l’instar de Vladimir Zelenski, qui avait récemment appelé la Géorgie à lancer des actions militaires, le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense d'Ukraine, Alexeï Danilov a adressé un appel semblable aux autorités moldaves. En substance, la junte de Kiev incite à la guerre dans le Caucase et en Transnistrie. Qui se tient derrière eux? Les États-Unis, évidemment. Pourquoi? Parce que, du point de vue de certaines forces américaines, le monde devrait "s'embraser". Nous voyons qu’ils ne peuvent même pas supporter le mot "cessez-le-feu" et l'apaisement de la situation au Moyen-Orient. C'est pourquoi ils ont bloqué les propositions russes visant à inclure des appels à l'apaisement dans les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU. Le monde doit "s'embraser" parce que c'est ce que veulent les États-Unis.

Il est révélateur que le même Alexeï Danilov menace tous les Ukrainiens qui parlent sur les réseaux sociaux de la nécessité pour l'Ukraine d'arrêter de se battre. C'est bien cela la logique américaine.

Le régime néonazi de Vladimir Zelenski n'accepte aucun discours de paix, il procède uniquement selon la logique de la guerre. Encore une fois, il s'agit de la logique des États-Unis, imposée et bien payée au régime de Kiev qui l’a assimilée.

Nous avons noté que les 28 et 29 octobre, Malte accueillera une nouvelle réunion du format de Copenhague des conseillers en sécurité nationale auprès des chefs d'État. Dans ce cadre, Kiev et l'Occident tentent de persuader les représentants de la majorité mondiale de se ranger du "bon" côté de l'histoire, selon eux, et de se joindre à la mise en œuvre de la fameuse "formule de paix" de Zelenski, qui n'a rien à voir avec la résolution des conflits et qui est, en fait, une "formule de guerre".

Le format de Copenhague lui-même est une plateforme absolument opaque qui ne tient pas compte de l'avis de ses participants. Les organisateurs des événements du "format" utilisent tous les moyens, y compris la fraude, le chantage et les menaces, pour attirer le plus grand nombre de pays possible, en particulier ceux qui adoptent une position neutre sur la crise ukrainienne. Cependant, il est clair que de tels rassemblements sont futiles et contre-productifs.

L’homme prétendant être le ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, Dmitri Kouleba, a déclaré que chaque pays devrait s'inspirer de la "formule de paix" de Zelenski et commencer à la mettre en œuvre. C’est une absurdité, une anti-logique. Habituellement, les documents (quel que soit leur nom) sont perçus dans la totalité de leurs paragraphes. Si quelqu'un n’est pas être d'accord avec quelque chose, il faut les finaliser. Mais que propose le régime de Kiev avec l'aide des États-Unis? Ils ont proposé plusieurs paragraphes et offrent aux pays de choisir dans la liste ce qui leur convient. Ils considéreront alors ces États comme ayant adhéré à la "formule de paix". Les autres paragraphes peuvent aller à l'encontre de l'opinion fondamentale de ces pays.

Si l'on se place du point de vue du bon sens, c'est absurde. Mais si l'on se place du point de vue de la psychologie malsaine du régime de Kiev, tout s'explique. Il faut par tous les moyens impliquer les États (plus il y en a, mieux c'est) dans le soutien de Kiev. Peu importe si ce n'est pas le cas. Peu importe que ces pays ne deviennent pas des co-parrains ou des participants à la pseudo-initiative de paix. La tâche du régime de Kiev est de donner l'impression dans l'espace public que la majorité mondiale soutient ses initiatives. Mais cela ne se produira pas. Tout format de discussion sur les contours possibles d'un règlement pacifique sans la participation de la Russie n'aura évidemment aucune valeur ajoutée.

En outre, il est regrettable que Malte, dont la politique étrangère repose depuis des décennies sur la stricte neutralité du pays en matière militaire et politique, offre aujourd'hui une plateforme à un événement purement engagé, ouvertement antirusse, qui n'a rien à voir avec la recherche d'un règlement pacifique de la crise ukrainienne.

Les médias ont rapporté que les autorités ukrainiennes, poursuivant leurs atrocités criminelles, sont allées jusqu'à fermer deux des trois hôpitaux de district de Kherson. Tous leurs médecins ont été envoyés travailler dans les commissions médicales des bureaux de conscription. Après tout, les hôpitaux ne soignent pas les "ennemis de l'Ukraine" mais ses citoyens. Mais le régime s'en moque. Le régime de Kiev n'a qu'une seule tâche: tuer le plus grand nombre possible de ses propres citoyens. En fait, les habitants de la ville ont été cyniquement abandonnés sans soins ni traitements médicaux.

La campagne russophobe agressive menée par le régime de Kiev se poursuit en Ukraine. Cette semaine, à Dniepropetrovsk, un bas-relief à l’effigie de Mikhaïl Glinka a été retiré de la façade du bâtiment de l'Académie de musique de Dniepropetrovsk, qui porte le nom de ce grand compositeur russe. Aujourd'hui, c'est lui qui est responsable de tout. Au début de l'été, les autorités municipales avaient rebaptisé l'académie en supprimant le nom du compositeur. Qu'est-ce que Mikhaïl Glinka a à voir là-dedans? Kiev, pour plaire à ses maîtres occidentaux, ne cesse de poursuivre la destruction de tout ce qui est lié à la culture russe, de tout ce qui est russe. C'est une nouvelle preuve de la nature nazie de l'actuel gouvernement de Kiev. Ne croyez pas ceux qui disent que cela est dû à "l'attitude douloureuse" du régime de Kiev et de tous les Ukrainiens face aux événements qui ont commencé en 2022. C’est faux. Tout a commencé bien avant. Cela est devenu spontané en 2022, mais ils le faisaient systématiquement, année après année. Ils ont interdit de parler russe, renommaient les gens, ne donnaient pas la possibilité de développer la culture et l'art à ceux qui le professaient sur la base de l'histoire de leur propre peuple, démolissaient et transformaient des monuments.

Le régime Zelenski est déterminé à se débarrasser de l'orthodoxie canonique en Ukraine. Dans le passé, on ne nous croyait pas. On nous disait que nous exagérions. Le 19 octobre dernier, la Rada (parlement ukrainien) a adopté en première lecture un projet de loi gouvernemental visant, en substance, à interdire l'Église orthodoxe ukrainienne et sa prise de contrôle par l'"Église orthodoxe d'Ukraine" schismatique, qui est un projet politique de Washington et de Constantinople.

Ce document est juridiquement nul et non avenu, il contredit la Constitution ukrainienne elle-même et introduit une scission dans la société, affectant les sentiments de millions de croyants orthodoxes. Cependant, les néonazis de Kiev ne se soucient pas de cela. Les autorités hostiles au peuple protègent les intérêts de leurs sponsors occidentaux, et non ceux du peuple ukrainien. Elles ne se soucient pas des croyances des gens. Elles se moquent des sentiments, des idées sur la vie, sur eux-mêmes et sur le pays. Elles poursuivent une ligne, payée par Washington, de destruction complète de l'Ukraine en tant que communauté de personnes, communauté ethnoculturelle, État. Elles prévoient ensuite de construire sur ces cendres une nouvelle entité qui n'a absolument rien à voir avec l'histoire et la culture de ce lieu et de ce peuple. Elles savent comment s'y prendre. Elles pensent qu'elles vont recommencer.

Nous pensons que la communauté internationale ne restera pas inactive et qu'elle formulera non seulement des conclusions mais aussi des déclarations concernant cet arbitraire, et que les organisations internationales exigeront du régime Zelenski qu'il abandonne immédiatement ce projet.

Le 23 octobre dernier, nous avons célébré une autre date importante dans l'histoire de notre pays: le 80e anniversaire de la libération de Melitopol des envahisseurs nazis. Les hitlériens avaient essayé de tenir la ville à tout prix, après avoir construit une barrière fortifiée de 150 kilomètres. Cependant, grâce au courage et à l'héroïsme des soldats de l'Armée rouge, qui ont dû littéralement reprendre maison après maison, la ville a été libérée.

Aujourd'hui, le régime de Kiev, imitant ses idoles nazies, a l'intention de reprendre la ville dans le cadre d'une "contre-offensive" très médiatisée. Cependant, ses plans ont non seulement complètement échoué, mais ils ne sont pas du tout destinés à se réaliser. Melitopol, ainsi que toute la région d'Azov, ont été réunies à jamais avec leur patrie historique.

Le 25 octobre de cette année, 80 ans se sont écoulés depuis la libération de Dniepropetrovsk des envahisseurs nazis. Grâce à l'offensive rapide de l'Armée rouge et à l'opération de grande envergure visant à forcer le Dniepr, les nazis ont dû quitter la ville, qu'ils avaient occupée en 1941, en y causant des dégâts colossaux, en torturant brutalement et en exterminant des milliers de citoyens. Le rôle principal dans la libération de Dniepropetrovsk a été joué par les valeureux soldats soviétiques du 3e front ukrainien sous le commandement du général d'armée Fiodor Tolboukhine.

Nous nous souvenons de ces pages héroïques de l'histoire de la lutte contre la "peste brune". Nous sommes convaincus que les habitants de Dniepropetrovsk et de toute l'Ukraine seront tôt ou tard débarrassés des néonazis actuels, qui sont prêts à les sacrifier aux intérêts égoïstes de leurs maîtres occidentaux.

Tout ce qui précède confirme une fois de plus les buts et les objectifs de l'opération militaire spéciale.

 

Sur la situation relative à la production industrielle dans l'UE

 

Alors qu’à la tribune du Parlement européen la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, fait des éloges de la voie choisie par l'UE pour réduire la coopération avec la Russie, les indicateurs économiques témoignent du contraire ainsi que la réaction des milieux d'affaires aux conditions fortement modifiées de l'activité économique dans cette région.

Les principaux facteurs négatifs qui entravent actuellement la croissance de l'économie de l'association sont tout d'abord l'aggravation de la crise énergétique, la hausse de l'inflation, les augmentations répétées du taux d'intérêt directeur et, par conséquent, la réduction des revenus réels et de la demande des consommateurs.

Pour tenter de juguler l'inflation, la Banque centrale européenne est contrainte de resserrer sa politique monétaire. Depuis le début de l'année 2022, dix décisions ont été prises pour augmenter le taux principal de refinancement. En septembre 2023, il atteint 4,5%, le taux le plus élevé depuis l'introduction de l'euro.

Dans le même temps, dans le cadre de la politique de sanctions antirusses, Bruxelles a considérablement réduit la part des transporteurs d'énergie russes dans ses importations. Ainsi, alors qu'au deuxième trimestre 2022, les importations mensuelles de pétrole en provenance de Russie s'élevaient à 8,7 millions de tonnes et celles de gaz naturel à 5,1 millions de tonnes, au deuxième trimestre 2023, ces chiffres sont tombés à 1,6 million de tonnes et à 2,5 millions de tonnes respectivement. La hausse des coûts de l'énergie qui s'en est suivie a eu un impact négatif sur les principales industries de l'UE.

En raison du "revirement" de l'UE par rapport à la Russie, les industries à forte consommation d'énergie, principalement l'industrie automobile, l'industrie chimique, le verre et la céramique, la métallurgie, les engrais, la pâte à papier et les produits du papier, ainsi que le ciment, qui avaient déjà connu des difficultés structurelles ces dernières années, ont pris le plus gros du fardeau, exacerbé par la politique de transition de l'UE vers une économie neutre du point de vue climatique. En fait, ils sont en train de se suicider. L'expression "conduire au suicide" existe. C'est exactement ce qui se passe entre les États-Unis et l'Union européenne. C'est tout à fait exact. Les États-Unis conduisent l'Union européenne au suicide économique, social et humanitaire.

Entre juin 2018 et août 2022, la production automobile dans les pays de la zone euro a chuté de 30,4%. Selon les experts, un tiers de cette baisse est dû aux effets de la pandémie et au renforcement des exigences en matière de réduction des émissions de CO2, mais les deux tiers de la baisse sont dus à des perturbations dans les circuits d'approvisionnement en composants, à une réorientation vers de nouvelles sources d'énergie plus coûteuses et à une détérioration générale du climat d'investissement sur le continent européen. Cette situation a encore affecté la demande et les ventes de voitures neuves dans l'UE. En 2022, elles ont diminué de 4,6% par rapport à 2021.

Personne ne devrait penser que cela nous préoccupe trop en termes d'inquiétude pour les consommateurs et les fabricants de l'Europe et de l'Union européenne. Nous sommes inquiets pour les nôtres. Nous présentons ces données pour démontrer qui se tient vraiment derrière toute cette histoire de crise ukrainienne, qui est le principal bénéficiaire de cette évolution. Après tout, ils n'ont cessé de dire que c'était nous, que nous en avions besoin. Non, ce n'est pas le cas.

Le Conseil européen de l'industrie chimique note que cette industrie de l'UE perd sa compétitivité sur le marché mondial. Entre janvier et juillet 2023, la production chimique a brutalement chuté, de 11,9% par rapport à la même période en 2022. La demande intérieure et les exportations se sont fortement affaiblies, et il y a une perspective de réduction des stocks. Selon les prévisions, d'ici la fin de l'année 2023, la baisse de la production dans l'industrie chimique atteindra 8%.

L'évolution de l'environnement économique a également affecté les industries connexes. Avec la hausse des prix de l'énergie, de nombreux fabricants ont augmenté les prix des biens intermédiaires et des matières premières. Les produits pharmaceutiques ont été les premiers concernés. En conséquence, y compris les perturbations de la chaîne d'approvisionnement, l'UE a été confrontée à des pénuries d'antibiotiques en 2022, et la production pharmaceutique a chuté de 6% au cours de l'année. Pourtant, la pandémie a révélé la faiblesse de l'UE en tant que fournisseur de nouvelles technologies dans ce domaine. Rappelons que la France et l'Allemagne étaient autrefois les plus grands précurseurs, les pionniers en matière de produits pharmaceutiques. L'exposition de Francfort-sur-le-Main sur le commerce et la production pharmaceutiques en a témoigné pendant des années. Or, qu'avons-nous vu en 2021 et 2022? C'est l'UE qui n'a pas été en mesure d'apporter des innovations et des nouveautés à elle-même, et encore moins au monde, dans le domaine de la lutte contre l'infection par le coronavirus. Quels sont les pays qui ont apporté leurs développements? Tout d'abord, la Russie, la Chine et, d'une manière ou d'une autre, les États-Unis. Quant à l'Union européenne, malgré son ancienne puissance dans ce domaine, elle n'a jamais produit de vaccin. Comment a-t-elle fait face à la pandémie? Elle a acheté des vaccins américains pour des dizaines, voire des centaines de milliards d'euros. Voici une autre réponse à la question de savoir qui est le bénéficiaire de l'affaiblissement de l'Union européenne.

Selon la Commission européenne, l'indice de confiance des industriels, calculé sur la base du total des commandes, des stocks actuels de produits finis et de la croissance prévue des volumes de production, est tombé à un niveau historiquement bas de moins 9,8 en août 2023. Cela reflète le degré de "confiance" des entreprises industrielles dans la politique menée par Bruxelles. Face à cette situation, les directions d'entreprises sont souvent confrontées à un choix difficile: soit augmenter les prix des produits et céder ainsi des parts de marché à des produits moins chers, principalement chinois, soit optimiser ou réduire partiellement la production.

Récemment, l'UE a été confrontée au problème de la délocalisation des installations de production vers les États-Unis. Cette délocalisation est activement encouragée par la loi sur la réduction de l'inflation adoptée aux États-Unis en 2022, qui prévoit d'importantes subventions pour les fabricants de voitures électriques, de batteries et d'équipements énergétiques, à condition qu'ils soient produits aux États-Unis. C'est ainsi que les États-Unis tentent sans complexe de sortir de leur propre crise sans attendre un effondrement, en faisant parallèlement s'effondrer tous les autres centres économiques du monde afin d'éviter le pire des scénarios chez eux. Les fabricants européens Automotive Cells Company (batteries et voitures électriques), Plastic Omnium (équipements et composants pour le transport, le stockage et les systèmes de nettoyage) et Northvolt (batteries pour voitures électriques) ont déjà annoncé leur intention d'implanter de nouveaux sites d'assemblage aux États-Unis.

Je suis certaine que la prochaine conférence de Munich sur la sécurité en Europe se concentrera sur la situation au Moyen-Orient. Or, cette conférence a lieu à Munich. Cela devrait susciter des doutes dans l'esprit de personnes sensées, tant à Munich qu'en Allemagne et dans l'ensemble de l'UE. Après tout, elle devrait se concentrer sur le déclin économique et industriel de l'UE, qui n'est pas seulement dû à des circonstances imprévisibles de nature technique, mais à une crise provoquée par l'homme et créée pour l'UE par les États-Unis. C’est à cette fin que d'éminents experts, hommes politiques, politologues, économistes, industriels et fabricants devraient se réunir à Munich. C'est de cela qu'ils devraient parler.

Après tout, l'UE réunit un très grand nombre de pays. Il s'agit de dizaines de pays dotés d'une économie de pointe. Qu'adviendra-t-il d'eux dans les cinq à sept prochaines années? Qu'en est-il aujourd'hui? Mais non. À Munich se réuniront ceux qui discuteront de tous les autres problèmes: l'Afrique, le Moyen-Orient, l'Asie, la Russie et l'Ukraine. Ils ne parleront pas de l'essentiel, de l'avenir de la partie de notre planète où ils se réunissent.

Certains États membres de l'UE, en particulier la France, l'Allemagne et la Belgique, ont déjà commencé à tirer la sonnette d'alarme concernant la désindustrialisation de leurs économies et la perte d'investissements potentiels et de sources de croissance économique. Après avoir subi la pression des États-Unis pour imposer des sanctions antirusses sans précédent, Bruxelles doit maintenant supporter la politique économique discriminatoire de ses partenaires américains, devenant de plus en plus dépendante de Washington. Entre-temps, les experts se posent de plus en plus souvent la question de savoir dans combien de temps l'étiquetage des produits "fabriqués dans l'UE" prendra fin.

Je pense qu'il s'agit d'un excellent sujet pour la conférence de Munich sur la sécurité.

 

 

 

 


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