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Conférence de presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, sur la sécurité européenne, Moscou, 1er décembre 2022

2470-01-12-2022

Chers journalistes,

Bonjour.

Merci d'avoir répondu à notre invitation. Nous jugions important de parler aujourd'hui des problèmes de sécurité européenne et donc mondiale. Nous assistons de plus en plus en Europe aux revendications de la domination planétaire par l'Otan. La région indopacifique a déjà été déclarée zone de responsabilité de l'Otan. Ce qui se passe sur notre continent intéresse non seulement les Européens, les habitants de l'Amérique du Nord, mais également les représentants d'autres pays, notamment en développement, qui voudraient comprendre quelles initiatives peuvent être engagées à l'encontre de leurs régions par les pays de l'Otan déclarant leurs ambitions mondiales.

En 1990 s'est déroulé un sommet d'une structure qui s'appelait à l'époque Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE). Pendant ce sommet, tous les participants, y compris les pays de l'Otan et les pays du Pacte de Varsovie, ont adopté à Paris la Charte pour une nouvelle Europe, qui a constaté la fin d'une "ère de confrontation et de division du continent", proclamant la suppression des barrières pour construire une maison véritablement paneuropéenne sans lignes de démarcation.

Voici un fait intéressant de cette période. À l'étape finale du sommet de la CSCE à Paris en 1990, le secrétaire d'État américain James Baker mettait en garde le président américain que "la CSCE pourrait représenter une menace réelle pour l'Otan". Je le comprends, c'est effectivement le cas. Car quand la guerre froide prenait fin, plusieurs politiciens et politologues prévoyants et sensés disaient qu'il vaudrait mieux renoncer maintenant non seulement au Pacte de Varsovie déjà disparu, mais également à l'Otan, et tout faire pour que l'OSCE devienne un véritable pont entre l'Occident et l'Est, une plateforme unie pour mettre en œuvre des objectifs communs sur la base des intérêts de chaque pays membre.

Cela ne s'est pas produit. En réalité, l'Occident cherchait à préserver sa domination. La réalisation des slogans sur l'équité et l'absence de lignes de démarcation et de barrière, sur une véritable maison paneuropéenne était perçue par les Occidentaux comme une menace pour leurs positions visant la domination de Washington et de Brucelles dans toutes les affaires mondiales, y compris en Europe.

En fait, c'est là que prend son départ le fameux concept d'un "ordre mondial fondé sur des règles". L'Occident considérait à l'époque déjà ces "règles" comme partie intégrante de sa position sur la scène mondiale. C'est ce sentiment que les "règles" occidentales peuvent régler tous les problèmes sans consulter qui que ce soit qui a conduit au fait que l'Occident a jugé qu'il était permis de bombarder de manière barbare la Yougoslavie pendant presque 80 jours en détruisant son infrastructure civile. Ensuite les Occidentaux ont envahi sous faux prétexte l'Irak et y ont détruit tout le nécessaire pour la vie de la population civile et du pays. Puis ils ont détruit l'État libyen. Plusieurs autres aventures que vous connaissez bien ont suivi.

La Russie ne perdait pas espoir de pouvoir revenir aux origines des principes d'Helsinki. Nous continuions de nous battre pour l'OSCE. Nous avons proposé sur la base de l'Acte final d'Helsinki de préparer un document juridiquement contraignant, à savoir la Charte de l'OSCE. L'Occident avait refusé à l'époque.

Nous nous souvenons comment l'Otan a été créée. Le premier secrétaire général de l'Alliance Hastings Ismay avait défini la formule "tenir la Russie en dehors de l'Europe, les Américains en Europe, et les Allemands sous le contrôle de l'Europe". Ce qui se passe maintenant signifie le retour de l’Otan aux priorités conceptuelles qui ont été élaborées il y a 73 ans. Rien n’a changé: les Russes ne sont pas les bienvenus en Europe, et les Américains ont déjà subjugué toute l’Europe et ce n’est pas seulement l’Allemagne qui est maintenue sous contrôle, mais toute l’Union européenne. Ainsi, la philosophie de la domination et des avantages unilatéraux n’a pas disparu depuis la fin de la guerre froide. 

Depuis le début de son existence, l'Otan ne peut pas inscrire à son palmarès au moins un seul "succès". L'Alliance apporte aux autres la destruction et la souffrance.

Rappelons le dernier exemple, l'Afghanistan, auquel pendant 20 ans l'Alliance cherchait à inculquer la démocratie, telle qu'elle la voit. C'est également révélateur qu'on ne parvienne toujours pas à régler le problème de sécurité dans la région serbe du Kosovo où l'Otan est présente depuis plus de 20 ans. Regardez depuis combien de temps les Américains cherchent à rétablir l'ordre à Haïti, un petit pays sous leur contrôle.

Si en 1991 l'Otan comptait 16 membres, ils sont 30 à présent. La Suède et la Finlande sont sur le point d'y adhérer. L'Alliance déploie ses forces et ses infrastructures militaires toujours plus près de nos frontières. Elle renforce les potentiels et les moyens les rapprochant de la Russie. Elle organise des manœuvres où notre pays est ouvertement proclamé d'ennemi. L'Otan élargit activement son activité dans l'espace postsoviétique. Elle a fait part de ses revendications dans la région indopacifique, et maintenant en Asie centrale.

Nous cherchions jusqu'au bout à préserver la situation dans la région euro-atlantique d'une dégradation. En décembre 2021, le Président russe Vladimir Poutine a avancé de nouvelles propositions sur des garanties de sécurité - un projet de traité entre la Russie et les États-Unis et un projet d'accord entre la Russie et l'Otan. Dans cette situation, en constatant l'insistance avec laquelle l'Occident entraînait l'Ukraine dans l'Otan, ce qui était une ligne rouge évidente pour la Fédération de Russie et l'Occident le savait depuis des années, nous avons proposé de renoncer à l'expansion de l'Alliance et de s'entendre sur des garanties de sécurité juridiquement contraignantes pour l'Ukraine, pour la Fédération de Russie, pour tous les États européens et pour tous les pays membres de l'OSCE. Aucune discussion n'a été possible.

En décembre 2021, Washington a préféré ignorer une opportunité réelle de désescalade. Or il y en avait une non seulement pour les États-Unis, mais également pour l'OSCE, qui aurait parfaitement pu contribuer à une désescalade de la tension si elle avait réussi à régler la crise en Ukraine sur la base des Accords de Minsk convenus en février 2015 et approuvés le mois même à l'unanimité par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Les structures exécutives se sont avérées en réalité entièrement soumises aux États-Unis et à Bruxelles, s'engageant à soutenir pleinement le régime de Kiev dans sa politique d'éradication de tout ce qui est russe - l'enseignement, les médias, l'usage de la langue dans la culture, l'art et la vie quotidienne. Les Occidentaux soutenaient également le régime de Kiev dans sa politique d'imposition législative de la théorie et de la pratique du nazisme: des lois étaient adoptées en ce sens sans la moindre réaction des démocraties occidentales "éclairées", ainsi que dans ses efforts visant à transformer l'Ukraine en un avant-poste pour contenir la Russie, en territoire de menace militaire directe pour notre pays.

À noter que la Mission spéciale d'observation (MSO) en Ukraine a également contribué au discrédit de l'OSCE, qui transgressait grossièrement son mandant ne réagissant pas aux violations quotidiennes des Accords de Minsk par l'armée ukrainienne et les bataillons nationalistes. De facto, la mission de l'Organisation s'est rangée du côté du régime de Kiev. Des preuves gênantes ont fait surface après la cessation de son activité que la MSO avait interagit avec des renseignements occidentaux, ainsi que concernant des observateurs de l'OSCE prétendument neutres qui avaient participé à la correction des tirs sur les positions des républiques de Donetsk et de Lougansk, au recueil d'informations au profit de l'armée ukrainienne et des bataillons nationalistes: ils recevaient des informations des caméras de surveillance de la Mission installées sur la ligne de contact.

À la mi-février 2022, le nombre de tirs incessants pendant toutes ces années contre le territoire des républiques de Donetsk et de Lougansk a décuplé, les statistiques sont formelles. Un grand flux de réfugiés a submergé la Russie. Nous n'avions pas d'autre choix pour sauver les habitants du Donbass et pour éliminer les menaces à la sécurité de la Fédération de Russie depuis le territoire ukrainien que de reconnaître la RPD et la RPL et, conformément à l'article 51 de la Charte de l'ONU, lancer à leur demande une opération militaire spéciale pour les protéger contre les nazis.

L'Occident cherche depuis des années à privatiser ou, plus exactement, capturer l'OSCE, se subordonner cette dernière plateforme de dialogue régional.

Les efforts de l'UE débouchent sur la création de structures parallèles, des réunions comme la Communauté politique européenne. Le 6 octobre 2022, la première rencontre de ce format s'est déroulée à Prague. En préparant cet évènement et en annonçant l'initiative de créer la Communauté politique européenne, le Président français Emmanuel Macron a fièrement déclaré que tout le monde avait été invité sauf la Russie et la Biélorussie. Il a été immédiatement soutenu par les diplomates européens éminents tels que Josep Borrell et Annalena Baerbock, déclarant que la sécurité ne devait pas être construite avec la Fédération de Russie, comme appelait à le faire Angela Merkel et d'autres dirigeants européens, mais contre elle.

Il y a quelques années, l'Allemagne et la France, proclamant l'initiative de créer l'Alliance pour le multilatéralisme, où ils inviteraient ceux qu'ils veulent, ont "frappé dans le dos" l'OSCE. De la même manière les États-Unis invitent seulement les "leurs" à ce qu'ils appellent le "sommet pour la démocratie". Quand nous avons demandé aux Allemands et aux Français pourquoi créer l'Alliance alors qu'il existe déjà en Europe une structure inclusive de l'OSCE et l'ONU au format global - des formats on ne peut plus multilatéraux? On nous a répondu qu'effectivement tous les pays étaient présents dans ces structures, mais pour un multilatéralisme efficace il ne faut pas travailler dans l'OSCE ou l'ONU mais créer un groupe de leaders. Comme quoi, des "rétrogrades" sont présents dans l'OSCE et l'ONU qui empêcheront de promouvoir un multilatéralisme efficace. Ce sont eux, les progressistes, qui s'en occuperont, les autres devront s'y adapter - telle est leur philosophie sapant également tous les hauts principes sur lesquels l'OSCE a été bâtie.

Les Suédois présidaient en 2021 et à l'époque déjà ont commencé à agir ouvertement non pas comme des "courtiers honnêtes", mais comme des participants actifs à la politique occidentale visant à soumettre l'OSCE aux intérêts des États-Unis et de Bruxelles. En fait, ce sont les Suédois qui ont commencé la préparation des "obsèques" de l'Organisation.

Nos voisins polonais creusent activement cette année une tombe à l'OSCE en détruisant les vestiges de la culture de consensus. Les actions de Varsovie bafouent grossièrement les règles de procédure et les décisions des organes directifs de l'Organisation. Dans le cadre de l'OTSC, au niveau des ministres des Affaires étrangères de six pays, le 23 novembre 2022, nous avons approuvé une déclaration spéciale s'exprimant sur ces actions néfastes de la présidence polonaise. Nous savons également que plusieurs autres pays de l'OSCE partagent cette position. Je peux affirmer que "l'anti-présidence" de la Pologne occupera la place la plus hideuse dans l'histoire de l'Organisation. Personne n'avait encore infligé un tel préjudice à l'OSCE à sa barre.

Il est clair seulement que si un jour nos voisins occidentaux, or on ne peut pas échapper au voisinage, et anciens partenaires voudront un jour revenir au travail commun sur la sécurité européenne, cela ne sera pas possible. Cela signifierait un retour à ce qui existait avant, mais il n'y aura pas d'affaires comme d'habitude.

Si un jour l'Occident comprend qu'il vaut mieux cohabiter en s'appuyant sur des bases mutuellement convenues, nous écouterons ce qu'il aura à nous proposer. Cela doit être des bases de coopération complètement nouvelles. Y aura-t-il une telle possibilité dans un avenir prévisible? Je l'ignore. C'est à l'Occident d'en décider alors que toutes ces décennies il détruisait systématiquement tout ce qui était fondé en tant que principes de fonctionnement de l'organisation paneuropéenne unique appelée OSCE.

Question: La Russie se retrouve coupée de la diplomatie européenne après qu’on a interdit à ses représentants d'assister aux réunions de l'OSCE ou à la Conférence de Munich sur la sécurité. Que doit faire Moscou dans ce cas? Comment s'adapter aux nouvelles réalités? À quel point l’accord céréalier est opportun pour la Russie dans ce contexte?

Sergueï Lavrov: Aux exemples ci-dessus, nous pouvons ajouter qu'au cours de cette année nos parlementaires n'ont pas été autorisés à deux reprises à assister aux réunions de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE en refusant de délivrer des visas (l'une était au Royaume-Uni, l'autre tout récemment en Pologne). Cela montre la façon dont les "courtiers honnêtes" gèrent une organisation paneuropéenne.

Pour en revenir à la question de savoir si nous sommes coupés de la diplomatie européenne, il faut comprendre si la diplomatie européenne a survécu, et si oui, quelle est-elle? Jusqu'à présent nous entendons de la part des principaux diplomates européens des déclarations dans l'esprit de Josep Borrell, qu'il répète comme un mantra depuis le début de l’opération militaire spéciale - "ce conflit doit se terminer par une victoire de l'Ukraine sur le champ de bataille". C'est un diplomate européen qui dit ça.

Quand le président français Emmanuel Macron a annoncé une réunion dans le cadre de la Communauté politique européenne proposée par lui-même, il a déclaré que la Russie et la Biélorussie ne seraient pas invitées. Le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell et la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock ont déclaré un autre nouvel objectif: "construire la sécurité européenne non pas avec la Russie, mais contre la Russie". Si par la diplomatie européenne on entend de telles déclarations, je ne pense pas qu'il soit nécessaire pour nous d'aller là-bas. Il faut comprendre quand des personnes responsables y apparaîtront.

Le président du Conseil européen Charles Michel, exigeant d'assurer la victoire de l'Ukraine, déclare que cela doit être fait parce que "l'Ukraine lutte pour les valeurs européennes", et le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg dit qu'"elle défend et promeut déjà les valeurs de l'Europe, de la liberté et de la démocratie". Des déclarations similaires ont été faites par la chef de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

"La quintessence de la diplomatie européenne" déclare qu'il faut désormais aider l'Ukraine qui défend les "valeurs européennes". Cela ne veut dire qu'une chose: ces diplomates européens ne sont pas au courant de nombreux faits sur ce qui se passe réellement en Ukraine. Quant à savoir comment, bien avant le début de l'opération militaire spéciale, on détruisait l'Église orthodoxe russe pendant de nombreuses années contrairement à toutes les normes de la vie civilisée; la possibilité pour les minorités nationales d'utiliser leur propre langue dans tous les domaines sans exception (bien que plus tard les minorités nationales européennes aient été retirées de cette interdiction, une seule est restée - le russe); des médias en langue russe, non seulement détenus par des Russes et des organisations russes, mais également diffusés en russe, détenus par des Ukrainiens; opposition politique; les partis politiques ont été interdits; des dirigeants des structures politiques ont été arrêtés, la pratique nazie ouvertement implantée, inscrite dans la législation ukrainienne.

De nombreux entretiens de Vladimir Zelenski montrent quelles valeurs défendent le régime actuel de Kiev. Il déclare constamment que "la Russie ne doit pas gagner". Tout le monde applaudit comme un fou. Dans une interview il a déclaré que si on laissait la Russie gagner (cette idée a ensuite été répétée par le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg), alors d'autres grands pays pourraient attaquer de petits pays. Plusieurs grands pays sur différents continents vont remanier la géographie du monde. Vladimir Zelenski affirme qu'il est pour un autre scénario: "chaque personne sur terre saura que quel que soit le pays dans lequel il vit et le type d'armes dont il dispose, il a les mêmes droits et il est tout aussi protégé, comme n'importe quelle autre personne au monde."

Aucun de ceux qui ont interviewé cet homme n'a demandé si Vladimir Zelenski avait oublié ce qu'il conseillait aux Ukrainiens qui se sentent impliqués dans la culture russe. Il y a un an, en août 2021, il leur a dit de "partir en Russie". Une personne qui veut protéger les droits de n'importe qui dans le monde voulait expulser les Russes de son pays simplement parce qu'ils voulaient préserver leur langue et leur culture.

Nous avons fait beaucoup de déclarations concernant l'accord céréalier. Depuis mars 2022, nos militaires ont annoncé des périodes quotidiennes de 12 heures pour le fonctionnement des couloirs humanitaires pour l'exportation de céréales ukrainiennes depuis les ports ukrainiens. Le seul obstacle - les ports ont été minés. Les collègues ukrainiens ont été invités à conduire les navires à travers les champs de mines et l'armée russe garantirait leur transfert en toute sécurité dans les détroits. Zelenski a déclaré qu'il s'agissait d'un "piège" et qu'"on ne peut pas faire confiance aux Russes". Ensuite, nous avons proposé de garantir la liberté de passage dans les eaux neutres avec nos collègues turcs. Ils étaient d'accord. Et encore une fois Zelenski "faisait des caprices". L'intervention du secrétaire général de l'ONU a permis de signer le 22 juillet 2022 à Istanbul deux documents. Le premier explique en détail les étapes et les garanties en vigueur lors de l'exportation de produits alimentaires ukrainiens à partir de trois ports ukrainiens. Le second stipule que le secrétaire général de l'ONU tentera de supprimer les barrières artificielles à l'exportation d'engrais et de céréales russes. Il y a une semaine, j'ai entendu des déclarations d'une structure européenne selon lesquelles il n'y a aucune restriction dans les sanctions à l'exportation d'engrais et de céréales russes. Mais c'est un mensonge pur et simple. Il n'y a pas de point "engrais et nourriture en provenance de Russie" dans les listes de sanctions. Mais les transactions bancaires sont interdites (principalement pour notre leader Rosselkhozbank qui est coupée du système Swift. Cette banque dessert plus de 90% de tous nos approvisionnements alimentaires); l'accès des navires russes aux ports européens est interdit; l’accès des navires étrangers aux ports russes, ainsi que leur affrètement et leur assurance sont interdits. Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres l'a souligné ouvertement lors du sommet du G20 en Indonésie. Il est en train de lever ces barrières. Mais cinq mois après la signature de l’accord, la réaction des États-Unis et de l'UE était extrêmement lente. Nous devons "insister" sur certaines exceptions. Nous soutenons ce que fait le Secrétaire général. Cependant on ne voit pas beaucoup de respect pour ses efforts de la part de l'Occident. Ainsi il montre "qui est le patron à la maison", qui il faut "suivre" et "supplier".

Question: À quoi ressemblera la sécurité européenne sans la participation de l'État de l'Union de la Russie et de la Biélorussie? Quelles sont vos prédictions?

Sergueï Lavrov: Il m'est difficile de faire des pronostics. En toute responsabilité je peux dire quelle sera la sécurité de l'État de l'Union de la Russie et de la Biélorussie quel que soit l’outrage subi par les fondations de l'OSCE.

Nous avons appris le prix de ceux qui revendiquent la présidence de l'OSCE, promettant les fonctions de "courtiers honnêtes" aux responsables qui dirigent aujourd'hui le Secrétariat de l'OSCE et qui n'ont pas le droit de faire quoi que ce soit qui irait au-delà du concept. En 1975, la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe a été créée non pas pour que tout le monde "marche sous la houlette de quelqu'un" et pour se soumettre à la vision du monde et aux missions de sécurité et de coopération proposées par nos partenaires occidentaux. L'OSCE a été créée pour que chacun puisse être entendu et qu'aucun pays ne se sente exclu du processus général. Mais maintenant tout est chamboulé. L'Occident fait exactement ce contre quoi l'OSCE a été créée. Il "creuse" les lignes de séparation. Mais là où ils "creusent", on peut "enterrer" quelqu'un. Je crains que cela ne soit fait spécifiquement pour l'OSCE. Toutes ces "petites initiatives": la communauté politique européenne (tout le monde sauf la Russie et la Biélorussie), une franche invitation à démanteler l'OSCE, créer un "copinage" occidental d'où ils promouvront leurs projets, y compris des sanctions illégales unilatérales, la création de tribunaux pour la saisie des fonds. La mentalité coloniale n'a pas disparu. L'envie et le désir de vivre aux dépens des autres.

Les États-Unis vivent désormais aux dépens de l'Europe. Ils profiteront de la crise économique et énergétique dans laquelle elle se trouve, lui vendront du gaz (quatre fois plus cher que l'Europe achetait à la Russie), promouvront leurs lois anti-inflationnistes, fourniront des centaines de milliards de dollars de subventions à leur industrie pour attirer les investisseurs d'Europe. En conséquence, elle en viendra à la désindustrialisation.

Les Occidentaux essaient de construire la sécurité sans la Russie et la Biélorussie. Mais d'abord, ils doivent s’entendre. Le président français Emmanuel Macron s'est précipité à Washington pour se plaindre et exiger. Je ne sais pas comment tout cela finira, mais nous n'avons pas besoin d'une telle sécurité. Toute la sécurité de l'Europe se résume désormais au fait qu'elle est complètement soumise aux États-Unis. Il y a quelques années il y avait des différends en Allemagne et en France, lorsqu'ils prônaient une "autonomie stratégique" de l'Union européenne et la création des forces armées de l'UE. Récemment, l'un des employés du Conseil de sécurité nationale des États-Unis a déclaré que l'Europe devait catégoriquement renoncer à tout "rêve" de créer sa propre armée. Il y a quelques années, de telles discussions en Allemagne ont abouti à la conclusion que l'Allemagne doit compter sur l'Otan pour assurer la sécurité de l'Allemagne. La Pologne, les pays baltes et un certain nombre d'États d'Europe centrale, qui avaient auparavant fait preuve d'approches raisonnables, ont maintenant des gouvernements ultraradicaux russophobes et anti-européens.

À propos de l'indépendance de l'Europe. Il y a eu des discussions sur l'augmentation du nombre de troupes américaines pour mener des exercices sur le continent européen près de la Russie et de la Biélorussie. Lorsqu'on a demandé au chef du Pentagone, Lloyd Austin, comment les troupes américaines étaient déployées, temporairement ou "autrement" , il a répondu sans hésitation que Washington n'avait pas encore décidé quelle serait la présence militaire en Europe. Il n’avait pas l’intention de dire qu'il fallait consulter les alliés européens. "Nous n'avons pas encore décidé." C'est la réponse à la question quelle sera la sécurité en Europe.

L'État de l'Union a des projets de construction militaire. Il existe un groupement interarmées avec une composante terrestre et aérienne. Les présidents de la Russie et de la Biélorussie accordent une attention particulière au problème compte tenu des provocations continues de l'Ukraine. Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour maintenir la disposition à toute option. Nous nous appuierons sur les bonnes opportunités de l'État de l'Union.

Lorsque l'Europe occidentale, l'Otan et l'UE comprendront "l'utopie" de la ligne qu’ils adoptent et ses énormes risques, nous verrons avec quoi ils seront prêts à venir auprès de nous pour discuter d'autres possibilités.

Question: Des exercices conjoints de l'Otan ont eu lieu ce mois-ci dans l'océan Atlantique et en Méditerranée. Des porte-avions de différents pays, dont le porte-avions américain Gerald R. Ford, y ont participé pour la première fois. Quel rôle les États-Unis jouent-ils dans les exercices de l'Otan? Quelles sont les intentions des États-Unis en augmentant l'intégration militaire avec les pays européens? Comment les exercices conjoints de l'Otan affectent-ils la sécurité régionale en Europe?

Sergueï Lavrov: Au cours des 10 dernières années, les exercices de l'Otan sont devenus de plus en plus intenses, fréquents et ouvertement destinés à contenir la Russie. Ils inventent des légendes et des noms essayant de voiler l'évidente orientation antirusse. Ils se déroulent de plus en plus près des frontières russes: la Baltique, la mer Noire, des exercices terrestres en Pologne, un certain nombre d'autres mesures qui contredisent l'Acte fondateur sur les relations mutuelles, la coopération et la sécurité entre la Fédération de Russie et l'Otan de 1997. À l'époque on avait réussi s'entendre sur les "principes de partenariat", ils sont inscrits dans l'acte. Un élément clé de ce document était l'engagement de l'Otan à s'abstenir de déployer des "forces opérationnelles importantes" sur le territoire des nouveaux membres de l'Alliance. Un engagement bon mais politique, comme dans le cas des déclarations de l'OSCE de 1999 et de 2010 de ne pas renforcer sa sécurité au détriment de la sécurité des voisins. Dans l’Acte Otan-Russie le non-déploiement des "forces opérationnelles importantes" sur le territoire des nouveaux membres de l'Alliance était consigné. C’était un "compromis" en réponse au fait que l'Organisation s'élargissait malgré les promesses faites à l'URSS et puis aux dirigeants russes de ne pas le faire. On nous a menti. Dans une naïve tentative de maintenir le partenariat avec cette alliance nous avons signé l'Acte fondateur, ce qui signifiait que la Russie acceptait l'élargissement de l'Alliance comme une réalité. En contrepartie l'Otan promet solennellement de ne pas déployer des "forces opérationnelles importantes" sur le territoire des nouveaux membres à titre permanent. Après un certain temps, nous avons proposé de renforcer davantage la confiance mutuelle, après avoir décrypté la notion de "forces opérationnelles importantes".  Nous avons préparé un accord juridique concret. L'Otan a catégoriquement refusé. Ils affirmaient qu'ils définiraient eux-mêmes cette notion de "forces opérationnelles importantes" qu'ils "s'engageaient" à ne pas déployer à titre permanent, précisant qu'une rotation était possible. Désormais, en violation de l'engagement, des unités importantes sont déployées presque sans cesse. Formellement il est question de rotation. Jusqu'à récemment, l'Otan affirmait et déclarait qu'il ne pouvait y avoir de menace pour la sécurité de la Russie et de qui que ce soit puisque l'Otan était une "alliance défensive" protégeant le territoire de ses membres. Mais quand l'URSS existait, le Pacte de Varsovie, il était clair de qui elle se protégeait. Le Pacte de Varsovie et l'Union soviétique ont disparu. Depuis lors, l'Otan a déplacé cinq fois sa ligne de défense. S'il s'agit d'une "alliance défensive", alors en élargissant sa ligne de responsabilité, elle continue de se défendre, mais personne ne comprend de qui.

En juin de cette année, à Madrid au sommet de l'Otan, les Occidentaux ont cessé d'être timides, et maintenant ils ne disent plus qu'ils sont une "alliance défensive" et ne font que "défendre les territoires de leurs membres". Ils ont déclaré qu'ils devraient être responsables de la sécurité mondiale, principalement de la région indopacifique. Il y avait même une thèse sur "l'indivisibilité de la sécurité de la région euro-atlantique et indopacifique". Ainsi l'Otan élargit la ligne de défense encore plus vers l'est. Probablement, elle traversera la région de la mer de Chine méridionale. Compte tenu de la rhétorique de l'UE, des États-Unis, de l'Australie, du Canada et du Royaume-Uni, la mer de Chine méridionale est en train de devenir l'une des régions où l'Otan est prête à une escalade, comme elle l'avait fait autrefois en Ukraine.

Nous savons à quel point la Chine prend au sérieux ces provocations, sans parler de Taïwan et du détroit de Taïwan. Nous comprenons qu'un tel "jeu avec le feu" de l'Otan dans ces régions est lourd de menaces et de risques pour la Fédération de Russie. Cela est aussi proche de nos mers et de nos côtes que du territoire chinois.

Nous développons une coopération militaire avec Pékin, nous organisons des exercices conjoints, y compris antiterroristes. Récemment, un événement a eu lieu pour patrouiller l'espace aérien. Pour la première fois, des bombardiers russes à longue portée ont atterri sur des aérodromes chinois et des avions chinois ont atterri sur les nôtres. Ce sont des mesures de précaution qui montrent que nous sommes prêts à tout développement d'événements.

Tout le monde comprend bien qu'après l'Europe, l'Otan dirigée par les États-Unis tente de créer des situations explosives dans la région indopacifique. Ils voulaient entraîner l'Inde dans ces alliances antichinoises et antirusses, mais elle a refusé de rejoindre des structures qui auraient le caractère d'une alliance militaro-politique. New Delhi ne prend part qu'aux projets économiques promus dans le cadre des stratégies indopacifiques. Alors Washington a décidé de créer des alliances militaro-politiques - anglo-saxonnes. Les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie ont créé l'alliance Aukus, ou ils "invitent" activement la Nouvelle-Zélande, le Japon et la Corée du Sud.

En Ukraine, les États-Unis et l'UE détruisent tous les principes de coopération de l'OSCE, promouvant leurs approches unilatérales. Dans un sens plus large, ils détruisent l'Organisation elle-même, bourrant la région de ses pays membres de plateformes restreintes et non inclusives comme la Communauté politique européenne.

De la même manière les Occidentaux érodent la plateforme universelle de coopération dans la région Asie-Pacifique - l'Asean, autour de laquelle se sont formés les formats du Forum asiatique sur la sécurité régionale, les sommets de l'Asie orientale, les réunions des ministres de la Défense de l'Association avec les partenaires, reconnus par tous les mécanismes formant un système de coopération dans le domaine de la sécurité, de l'économie et d'autres domaines. Maintenant, tout cela est activement sapé. Les questions de sécurité ont été "arrachées" de l'agenda de l'Asean. Les États-Unis tentent de faire participer la moitié des membres de l'Association à leurs plans. La deuxième partie des pays de l'Asean voit les risques et ne veut pas y participer.

La nature destructrice des actions de Washington contre les structures universelles créées en Europe et dans la région Asie-Pacifique et conçues pour résoudre les problèmes de sécurité sur la base de l'égalité et de l'équilibre des intérêts est évidente. Un cap est pris vers la création de conflits, de "points chauds" en sachant que les États-Unis eux-mêmes sont loin. Plus les Américains provoqueront de crises, plus leurs concurrents s'affaibliront.

Aujourd'hui, l'Europe s'affaiblit, en "obéissant" aveuglement aux États-Unis et soutenant leur politique russophobe et utilisant l'Ukraine comme un moyen pour faire la guerre à la Russie.

Question: À votre avis, est-il encore possible dans un avenir prévisible de s'entendre sur les garanties de sécurité que la Russie a proposées aux États-Unis et à l'Otan?

Sergueï Lavrov: Si nos interlocuteurs occidentaux se rendent compte de leurs erreurs et expriment leur volonté de revenir à discuter les documents que nous avons proposé en décembre 2021, ce sera une mesure positive. Je doute qu'ils trouvent la force et la raison de le faire, mais si cela se produit, nous serons prêts à reprendre le dialogue.

Après le rejet de nos propositions l'Occident a réussi à prendre un certain nombre de mesures qui étaient en totale contradiction avec les perspectives de reprise du dialogue. Par exemple, lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan en Roumanie, ils juraient que l'Ukraine serait dans l'Alliance - il n'y a eu aucun changement. Dans le même temps, comme l'a dit le secrétaire général Jens Stoltenberg, l'Ukraine doit d'abord gagner la guerre et puis elle deviendra membre de l'Alliance. L'irresponsabilité de telles déclarations est évidente pour toute personne plus ou moins compétente en politique.

Nous étions prêts à discuter les questions de sécurité dans le contexte de l'Ukraine et plus largement. Les Occidentaux ont rejeté nos propositions de décembre 2021, et les réunions militaires qui ont eu lieu et mes entretiens avec le secrétaire d'État américain Blinken en janvier de cette année à Genève n'ont abouti à rien. Après le début de l'opération militaire spéciale, nous avons averti que l'affirmation que personne sauf l'Ukraine ne pourrait décider de son adhésion à l'Otan conduisait à un scénario dangereux.

En mars de cette année, les Ukrainiens ont demandé des négociations. Après plusieurs tours, le 29 mars de cette année à Istanbul, ils nous ont donné quelque chose "sur le papier" pour la première fois. Nous avons soutenu les principes du règlement écrits dans ce document. Parmi eux, il y avait la garantie de la sécurité de l'Ukraine par le respect de son statut de pays non-aligné, c'est-à-dire son statut de non-membre de l'Otan, non nucléaire - Zelenski ne dira plus que le renoncement aux armes nucléaires en 1994 était une erreur - et la fourniture de garanties sur une base collective non pas de l'Otan, mais des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, l'Allemagne et la Turquie. Nous avons accepté cela. Un jour ou deux plus tard, les "maîtres" américains ont dit aux Ukrainiens: "Pourquoi faites-vous cela?" Il est clair que les États-Unis devraient épuiser l'armée russe à l’aide de l'Ukraine, ainsi que dépenser le maximum d'armes des pays européens, de sorte que plus tard l'Europe, en achetant de nouvelles armes à Washington, fournisse des revenus au complexe militaro-industriel américain. Très tôt, disent-ils, les Ukrainiens ont exprimé leur volonté de recevoir des garanties de sécurité de la part des Russes et d'assurer un règlement sur cette base.

On nous accuse de demander constamment des négociations afin de "gagner du temps pour rassembler des forces supplémentaires pour l'opération militaire spéciale". C'est ridicule et désagréable. Les gens mentent carrément. Nous n'avons jamais demandé de négociations, mais nous avons toujours dit que si quelqu'un souhaitait négocier, nous étions prêts à l'écouter. Ceci est confirmé par le fait suivant - quand en mars de cette année les Ukrainiens ont fait une telle demande, non seulement nous les avons rencontrés à mi-chemin, mais nous étions également prêts à nous mettre d'accord sur les principes qu'ils avaient eux-mêmes mis en avant. La partie ukrainienne n'était pas autorisée à le faire à l'époque, car la guerre n'avait pas encore apporté suffisamment d'enrichissement à ceux qui la supervisent et la conduisent - et cela est fait, en premier lieu, par les États-Unis et les Britanniques.

Question: Le pape François a proposé à plusieurs reprises sa médiation, il s'est dit prêt à organiser des pourparlers entre Moscou et Kiev. Dans le même temps, le Saint-Siège souligne la nécessité de solutions à long terme et de concessions responsables des deux côtés. Quand il s'agit de concessions, qu'est-ce que cela signifie pour vous? Quel rôle l'Italie, la France, l'Allemagne pourraient-elles y jouer? Ou est-ce que plus rien ne dépend de ces pays européens?

Sergueï Lavrov: Le pape François a depuis longtemps exprimé dans ses déclarations publiques sa volonté de mettre ses services à disposition. Le Président de la France Emmanuel Macron fait part périodiquement de la même position. Même le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré qu'il continuerait de parler au président russe Vladimir Poutine. Au cours des deux dernières semaines, M. Macron déclarait régulièrement qu'il envisageait une conversation avec Vladimir Poutine. C'était très particulier, car au moment où il a commencé à l'annoncer, nous n'avions reçu aucun signal par les canaux diplomatiques. Les Français ont une façon de rendre leur diplomatie extrêmement publique. Nous avons attendu qu'il appelle s'il le voulait vraiment. Mais l'autre jour, des journalistes l'ont encore une fois interrogé à ce sujet. M. Macron a répondu qu'il n'essaierait pas de contacter Vladimir Poutine avant de se rendre à Washington. Nous en concluons que dans la capitale américaine, le Président de la France discutera non seulement de l'affaiblissement des avantages compétitifs de l'Europe, mais se consultera également sur les affaires ukrainiennes.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré à plusieurs reprises qu'il communiquait avec Vladimir Poutine et Vladimir Zelenski. En dehors du Saint-Siège, je n'ai entendu aucune initiative de l'Italie en tant que pays. Mon homologue Antonio Tajani, nous ne nous sommes pas encore rencontrés avec lui en tant que ministre des Affaires étrangères, propose des idées visant à trouver des solutions. Cependant, personne ne propose quoi que ce soit de précis.

Le 29 mars 2022, les propositions de l'Ukraine ont été discutées de manière détaillée. Nous les avons acceptées, mais il était interdit à Kiev de les mettre en œuvre. Il faut, disent-ils, épuiser la Russie, et vendre des armes à l'Europe pour qu'elle donne tout à l'Ukraine.

Le pape François appelle à des négociations, mais a fait récemment une déclaration incompréhensible qui n'est pas du tout chrétienne. Le chef du Vatican a identifié deux nationalités de la Fédération de Russie comme une "catégorie" dont on peut s'attendre à des atrocités pendant les hostilités. Le ministère russe des Affaires étrangères, la République de Bouriatie et la République tchétchène ont réagi à cela. Le Vatican a déclaré que cela ne se reproduirait plus. Il y a eu un malentendu. Cela ne sert pas la cause ni l'autorité du Saint-Siège.

Concernant des concessions éventuelles. Lorsque nous avons formulé nos propositions en décembre 2021 (le projet de traité avec les États-Unis et d'accord avec l'Otan), nous avons écrit ces documents honnêtement. Ce n'était pas une position de départ. Sinon, le premier paragraphe aurait exigé de l'Otan de se dissoudre et des États-Unis de retirer leurs troupes d'Europe, à commencer par les armes nucléaires tactiques en Italie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas et en Turquie. Il s'agirait alors d'une position de départ.

Nous avions une approche honnête. Nous avons essayé de trouver une solution qui conviendrait à la fois aux Américains et à l'Otan. Nous avons essayé de regarder la situation actuelle à travers les yeux de nos collègues occidentaux. C'est ainsi que ces documents sont apparus. Ils semblaient contenir des propositions justes et s'appuyaient sur des assurances données. En particulier, nous avons proposé de revenir à la configuration militaire de 1997, lorsque l'Otan assumait l’engagement en vertu de l'Acte fondateur Otan-Russie de ne pas déployer des forces opérationnelles importantes sur le territoire des nouveaux membres.

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