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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou 29 avril 2021

850-29-04-2021

 

Sur les pourparlers à venir de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Riyad al-Maliki, Ministre des Affaires étrangères et des Compatriotes de la Palestine

 

Lors de la dernière conférence de presse, nous avons déjà parlé en détail des futurs pourparlers du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre palestinien des Affaires étrangères et des Compatriotes Riyad al-Maliki. Je voudrais ajouter que cette rencontre aura lieu le 5 mai et non le 4 mai comme prévu initialement.

 

Sur les visites à venir de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, en Arménie et en Azerbaïdjan

 

Conformément aux accords, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en visite de travail les 5 et 6 mai à Erevan et les 10 et 11 mai à Bakou. Il s'entretiendra avec des représentants des autorités arméniennes et azéries.

Lors de ces contacts, il est prévu d'évoquer en détail un large éventail de questions relatives à la coopération bilatérale et régionale, ainsi qu'à l'interaction sur la scène internationale. Une attention prioritaire sera accordée aux aspects pratiques de la mise en œuvre des déclarations des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021.

 

Sur la participation de Sergueï Lavrov à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le maintien du multilatéralisme et du système onu-centré de relations internationales

 

Vendredi 7 mai, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur le maintien du multilatéralisme et du système onu-centré de relations internationales, qui se déroulera en visioconférence dans le cadre de la présidence chinoise du Conseil de sécurité des Nations unies.

Pendant cette activité sera évoqué l'élargissement de la coopération internationale afin de régler les problèmes mondiaux clés. Un accent sera mis sur l'amélioration de l'efficacité de l'Onu en tant que plateforme sans alternative pour trouver des réponses collectives aux défis de notre époque.

En tant qu'État fondateur de l'Organisation mondiale et membre permanent de son Conseil de sécurité, la Russie poursuivra sa ligne successive visant à renforcer le rôle de coordination central de l'Onu dans les affaires internationales. Avec les partisans des mêmes idées, nous avons l'intention de tout faire pour construire un ordre mondial juste et équitable basé sur les objectifs et les principes de la Charte de l'Onu.

 

Sur l'entretien de Sergueï Lavrov avec Antonio Guterres, Secrétaire général de l'Onu

 

Mercredi 12 mai, dans le cadre de sa visite de travail à Moscou, le Secrétaire général de l'Onu Antonio Guterres s'entretiendra dans le détail avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

La réunion portera notamment sur le renforcement de la coopération multilatérale dans le règlement des problèmes mondiaux clés, ainsi que sur l'amélioration de l'efficacité du travail de l'Organisation mondiale compte tenu de son rôle de coordination central dans les affaires internationales. Le programme de l'entretien inclut également une discussion sur plusieurs sujets sensibles figurant à l'ordre du jour de l'Onu, notamment de son Conseil de sécurité.

 

Sur la cérémonie de remise de reliques des compatriotes à la Maison de la Russie à l'étranger "Soljenitsyne"

 

Vendredi 14 mai, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la cérémonie solennelle de remise à Viktor Moskvine, directeur de la Maison de la Russie à l'étranger "Soljenitsyne", de documents d'archives et d'affaires personnelles de deux de nos compatriotes éminents.

A la demande de la direction du musée, le Ministère russe des Affaires étrangères, conjointement avec les ambassades russes aux États-Unis et en Lettonie, a contribué au retour en Fédération de Russie de documents d'archives, de photos et du sabre de cavalerie du général Nikolaï Baratov, Chevalier de Saint-Georges, qui a commandé en 1916-1917 le Corps expéditionnaire russe en Perse, et a ensuite créé en émigration l'Union des invalides et mutilés de guerre russes à l'étranger. Nikolaï Baratov est une figure notable de l'histoire de l'émigration russe, il a beaucoup œuvré pour la conservation des traditions séculaires des officiers russes à l'étranger.

De plus, la Maison de la Russie à l'étranger conservera des archives des documents du journaliste et ethnographe Anatoliï Rakitianski, président de la Filiale balte de l'Association internationale des pouchkinistes, rédacteur en chef de l'almanach Bibliophile de Riga, qui sont liées à l'histoire de nos compatriotes en Lettonie.

Nous sommes certains que les descendants de la première vague d'émigrés réagiront positivement à cet événement et qu'il contribuera à la consolidation de la diaspora russe à l'étranger.

 

Pour le 76e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique

 

Il y a 76 ans était remportée la Grande Victoire contre l'Allemagne nazie. Notre pays, de génération en génération, perpétue la mémoire des épreuves très dures de cette époque. Pratiquement chaque famille a connu des pertes en Union soviétique, sur laquelle la machine de guerre allemande s'est abattue avec toute sa puissance. Les dizaines de millions de vies emportées resteront à jamais dans nos mémoires.

Notre pays a joué un rôle décisif dans la défaite des régiments hitlériens, dans la libération de l'Europe et du monde du nazisme. Grâce au courage, à l'héroïsme et au sacrifice des soldats soviétiques, de tous les peuples de l'ex-URSS, le continent européen a pu s'engager sur la voie du développement constructif et du partenariat.

Notre ministère des Affaires étrangères a également apporté une grande contribution à la Victoire. A l'époque, comme durant tous les tournants de l'histoire de notre État, les diplomates ont cherché jusqu'à au bout à remplir leur devoir patriotique et professionnel, notamment les armes à la main. Au tout début de la guerre déjà, les miliciens du Commissariat du peuple aux Affaires étrangères ont engagé le combat contre les fascistes près d'Elnia. Le nombre total des collaborateurs du Commissariat aux Affaires étrangères qui se sont engagés volontairement dans les rangs de la milice populaire et ont été appelés dans le service d'active s'est élevé à 237 personnes. Les noms de nos camarades tombés sont immortalisés sur le tableau commémoratif installé dans le hall du Ministère russe des Affaires étrangères.

Il est primordial aujourd'hui de ne pas oublier les leçons de la Grande Guerre patriotique et de la Seconde Guerre mondiale. Il y a 76 ans, les membres de la coalition antihitlérienne ont réussi à unir leurs efforts pour défaire un ennemi commun, pour éradiquer l'idéologie nazie criminelle. De la même manière, un travail commun est indispensable pour faire face aux nombreux défis de notre époque. Un seul État ou un petit groupe de pays ne peut pas décider des destinées du monde. La véritable sécurité ne peut être qu'égale et indivisible, et n'être garantie que collectivement comme le prévoit la Charte de l'Onu.

La préservation de la mémoire historique véridique, de la vérité sur les événements de la Grande Guerre patriotique, de l'héroïsme et du courage du peuple soviétique, est notre principal devoir envers les vétérans, les générations actuelles et futures.

 

Sur les activités à venir dans le cadre de l'action "Régiment immortel" au niveau des organisations de compatriotes russes à l'étranger

 

En 2021, dans le cadre de la célébration du 76e anniversaire de la Victoire dans la Grande Guerre patriotique, des actions "Régiment immortel" sont prévues dans le monde entier. Selon les informations actuelles, elles devraient s'étendre à plus de 120 pays. Leurs principaux organisateurs sont traditionnellement nos compatriotes, soutenus par les établissements diplomatiques russes à l'étranger et toutes les organisations subordonnées au Ministère russe des Affaires étrangères.

Bien évidemment, la pandémie de coronavirus et les restrictions en vigueur dans la plupart des pays imposent des changements au format de déroulement de l'action. Là où la situation épidémiologique reste difficile, les compatriotes organisent des événements en ligne du "Régiment immortel" sur les réseaux sociaux et sur d'autres plateformes d'information dans différents formats. Des défilés se préparent dans certains pays, par exemple en Biélorussie, en Bulgarie, en Hongrie, en Israël, en Italie, en Chine, au Mexique, en Lettonie, au Pakistan et en Ouzbékistan. A l'approche de la fête et le 9 mai seront organisées d'autres actions annexes: "Ruban de Saint-Georges", "Bougie de la mémoire", des festivals de chansons de l'époque de la guerre, des expositions photo, des défilés moto et bien d'autres.

Nous espérons que dans plusieurs pays les citoyens locaux, les vétérans et les représentants des organisations antifascistes se joindront activement à ces activités avec nos compatriotes, comme l'an dernier. Nous espérons que les autorités des pays où seront organisées ces cérémonies solennelles et commémoratives ne leur créeront pas d'obstacles et, au contraire, rendront elles-mêmes hommage aux vainqueurs du fascisme.

 Un très grand nombre d'activités est prévu, certaines ont déjà commencé. Bien évidemment, nous vous tiendrons informés, notamment via nos pages sur les réseaux sociaux.

 

Sur la cérémonie d'inauguration aux États-Unis d'un monument en hommage au pilote français Marcel Albert, Héros de l'Union soviétique

 

Vendredi 7 mai, au musée régional de Chipley en Floride, se déroulera une cérémonie solennelle d'inauguration d'un monument en hommage au pilote français Marcel Albert, Héros de l'Union soviétique.

Avec d'autres pilotes, Marcel Albert a été envoyé en URSS par le Comité français de libération nationale pour combattre ensemble l'Allemagne hitlérienne et ses alliés. Conformément à un accord bilatéral, sur le territoire de l'URSS a été créée une escadrille de chasse française, qui s'est transformée ensuite en régiment légendaire Normandie-Niémen.

Le régiment Normandie-Niémen a participé à la bataille de Koursk, à la libération de la Biélorussie et de la Lituanie, il a terrassé l'ennemi en Prusse orientale. Fin 1944, Marcel Albert à lui seul avait à son palmarès 23 avions ennemis abattus. Pour son courage il a reçu la plus haute distinction de l'URSS: le titre de Héros de l'Union soviétique. Nous honorons la mémoire de nos héros communs. De ceux qui ont combattu épaule contre épaule contre les occupants fascistes, qui ont libéré notre Patrie et les pays d'Europe.

Par le passé, des monuments en hommage à Marcel Albert ont déjà été érigés dans plusieurs villes russes: Moscou, Toula, Tambov, Lipetsk et Kozelsk. Le buste de bronze acheminé aux États-Unis est une copie exacte de ces monuments. Il a été créé par la sculptrice moscovite Elena Tcherapkina et mis à disposition par l'auteur du projet "Allée de la Gloire russe", Mikhaïl Serdioukov.

Dans la ville de Chipley (où Marcel Albert a été enterré) le monument a été acheminé grâce aux efforts de l'Ambassade de Russie aux États-Unis et des compatriotes en 2020. Son inauguration était prévue pour le 10e anniversaire de la mort de Marcel Albert (22 août 2020), mais la cérémonie a été reportée à 2021 à cause de la pandémie de coronavirus aux États-Unis et de l'interdiction des activités publiques.

Compte tenu des restrictions épidémiologiques toujours en vigueur, les diplomates de l'Ambassade participeront à cette cérémonie à distance.

 

Point de situation sur le coronavirus

 

La situation mondiale liée à la prolifération du nouveau coronavirus n'invite toujours pas à l'optimisme. Le "record" mondial du nombre de malades en une journée a été établi le 23 avril 2021: 886.000 personnes ont été officiellement contaminées ce jour-là. A l'heure actuelle, le nombre total de personnes infectées approche de la barre des 150 millions de personnes, et le nombre de décès dépasse 3,15 millions de personnes. Selon les experts de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), l'infection se répand à un rythme supérieur aux indicateurs du printemps et de l'automne 2020.

Le directeur général de l'Organisation, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a récemment dit en conférence de presse que la pandémie était de plus en plus intense, et avait tendance à afficher de nouveau une plus forte dynamique. Il a notamment souligné que cette semaine seulement avaient été contaminées autant de personnes qu'au cours des cinq premiers mois.

Parmi les raisons principales du sursaut actuel de l'infection, les experts internationaux mettent l'accent sur les nouveaux variants du coronavirus qui se répandent rapidement - indien, britannique, sud-africain et d'autres - ainsi que l'assouplissement injustifié ou anticipé des restrictions par certains gouvernements nationaux.

Confirmant la nécessité extrême de la vaccination générale actuellement en cours, Tedros Adhanom Ghebreyesus a noté que dans plusieurs pays le processus de prévention immunitaire "s'enlisait" encore pour différentes raisons. Il constate une "approche injuste" qui persiste quant à la répartition des médicaments immunorégulateurs, ce qui prive plusieurs pays d'un accès libre à ces produits.

Sur ce fond général peu rassurant de la situation de Covid-19 dans le monde, nous voudrions attirer une attention particulière sur la détérioration pratiquement générale de la situation épidémiologique dans les destinations touristiques populaires auprès des Russes ces derniers mois. A cet égard, nous appelons une nouvelle fois nos citoyens qui prévoient des vacances à l'étranger à peser très minutieusement les risques potentiels. Aujourd'hui, ils ont cessé d'être potentiels. Des restrictions et des confinements encore plus sévères qu'il y a un mois sont décrétés d'urgence dans les destinations touristiques populaires. Nous demandons instamment une nouvelle fois d'évaluer les risques que comportent de tels voyages, ainsi qu'à suivre attentivement les exigences sanitaires en traversant la frontière, qui sont régulièrement mises à jour et ont tendance à se durcir.

 

Sur l'acheminement au Kirghizistan d'un premier lot de vaccins russes Sputnik V

 

Jeudi 22 avril, le Kirghizistan a reçu le premier lot du vaccin russe bicomposé Sputnik V, contenant 20.000 doses. La cérémonie de transfert s'est déroulée à l'aéroport de Bichkek avec la participation du Premier vice-Premier ministre du Kirghizistan Artem Novikov et de l'Ambassadeur de Russie au Kirghizistan Nikolaï Oudovitchenko.

Le vaccin russe sera destiné avant tout à la vaccination des enseignants, des médecins, des personnes de plus de 65 ans et souffrant de maladies chroniques.

L'aide de la Fédération de Russie au peuple ami du Kirghizistan se poursuivra à terme afin de garantir un contrôle fiable de la situation liée à la pandémie de coronavirus dans ce pays.

 

Sur l'aide médicale à l'Inde

 

Conformément à la décision du Président russe Vladimir Poutine, dans l'esprit d'amitié et de partenariat stratégique particulièrement privilégié entre la Russie et l'Inde, et afin de lutter contre une forte hausse de la morbidité du nouveau coronavirus, l'Inde a reçu hier un grand lot de médicaments et d'équipements médicaux.

Au total, deux vols du Ministère russe des Situations d'urgence (le premier a atterri à New Delhi à 23.00, heure locale, le 28 avril, le second est arrivé dans la capitale indienne dans la matinée du 29 avril) ont acheminé en Inde 22 tonnes de fret, dont 20 équipements d'oxygène, 75 respirateurs artificiels, 150 monitors médicaux et 200.000 boîtes de médicaments.

Le bénéficiaire du fret est la Croix-Rouge indienne, qui répartira la cargaison entre les établissements médicaux.                                          

 

Sur les déclarations de Vladimir Zelenski concernant la nécessité de modifier les Accords de Minsk

 

Bien sûr, l'interview de Vladimir Zelenski accordée au Financial Times appelant à modifier les Accords de Minsk, à changer le format de négociations actuel en faisant appel aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada, ou à recourir à un autre format, ne pouvait pas passer inaperçue.

Sur le fond, ces déclarations n'ont rien de nouveau. De telles idées ont déjà été exprimées par différents représentants officiels ukrainiens. La différence est que ces déclarations sont faites pour la première fois au niveau du président du pays. Difficile d'y voir autre chose qu'une confirmation du fait que le refus de remplir les Accords de Minsk n'est plus un avis personnel de certains hauts responsables - comme de tels brainstromings étaient auparavant justifiés, notamment par nos partenaires européens du Format Normandie - mais la position officielle de l'Ukraine. Ce qui est forcément alarmant.

Si les représentants ukrainiens du Format Normandie et du Groupe de contact adoptaient cette position dans le processus de négociations - déjà bloqué par le sabotage obstiné par Kiev des Accords de Minsk sous leur forme actuelle - alors il ne faudrait pas compter sur un progrès dans le règlement du conflit dans le Donbass.

Néanmoins, nous sommes convaincus qu'il reste des chances de sortir de la situation actuelle, alarmante. Il est important de ne pas aggraver ce que fait Kiev mais d'entamer la mise en œuvre honnête et de bonne foi de ses engagements fixés par une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies et les termes des Accords de Minsk dans leur intégralité et dans l'ordre prévu, en dialogue direct avec Donetsk et Lougansk. Bien évidemment, cela demande du courage et de la volonté politique de la part des autorités ukrainiennes. Il faut montrer ce qu'ils ont "en stock", même en partant de ce qui a été dit d'eux avant les élections. C'est sur ces promesses qu'ils ont construit leur campagne électorale.

Seule cette approche permettra de garantir le rétablissement de la paix et du calme dans le Donbass et dans toute l'Ukraine. Il n'existe pas d'autre alternative, quelles que soient les ruses inventées par Kiev. Nous avons beaucoup entendu les partenaires occidentaux parler de l'absence d'alternative aux Accords de Minsk. Nous voudrions qu'ils n'oublient pas soudainement leur position.

 

Sur la situation concernant la ratification des accords frontaliers russo-estoniens

 

En Estonie se poursuivent des débats politiques concernant la ratification des accords sur la frontière avec la Russie. Vous le savez, ces documents ont été signés pour la première fois par les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l'Estonie en 2005, mais la signature de la Fédération de Russie avait dû être retirée à cause de l'intégration dans la loi de ratification estonienne de références inacceptables à des documents inactifs, notamment au Traité de paix de Tartu de 1920. Après une nouvelle signature des accords frontaliers en 2014, leur entrée en vigueur a été de nouveau sabotée par Tallinn.

Nous jugeons opportun de réaffirmer la position fondamentale de la Russie à ce sujet, que nous exprimons publiquement et lors de nos contacts avec les autorités estoniennes. La ratification des accords frontaliers n'est possible que si le gouvernement estonien fournit la garantie claire qu'il renonce à ses revendications territoriales envers la Fédération de Russie et aux "appendices politiques".

De plus, nous attendons de Tallinn des mesures concrètes pour normaliser l'atmosphère générale des relations bilatérales: le règlement du problème de non-citoyenneté massive, la cessation de la politique d'évincement du russe de l'espace éducatif et médiatique, la fin de la persécution des médias russophones, de journalistes, de militants des droits de l'homme, ainsi que de la rhétorique antirusse, notamment sur les plateformes internationales.

 

Sur l'allocution de Joe Biden au Congrès américain

 

Le discours du Président américain Joe Biden adressé au Congrès américain "sur la situation du pays" laisse une impression ambiguë. Bien évidemment, nous saluons une nouvelle fois l'intention annoncée d'éviter l'escalade avec la Russie et de coopérer "quand c'est dans notre intérêt commun".

Malheureusement, les actes et les propos de l'administration actuelle divergent. Et ce discours traditionnel devant les législateurs, malgré son caractère déclaratif, vient seulement confirmer que pour l'instant Washington n'est pas prêt à renoncer à ses vaines tentatives de pression par la force et à ses accusations infondées d'"activité malveillante" visant notre pays.

Si les autorités américaines sont réellement disposées au dialogue, il est temps de renoncer à la rhétorique conflictuelle en engageant des démarches pratiques pour redresser l'état anormal des relations bilatérales - qui s'y sont retrouvées par la faute des États-Unis. Dans le cas contraire, elles continueront de dériver sur la pente descendante.

Nous comptons tout de même sur un scénario plus positif s'inscrivant dans la logique du monde multipolaire contemporain.

 

Sur la signature d'un accord mis à jour sur la coopération en matière de défense entre la Norvège et les États-Unis

 

Nous avons remarqué l'information concernant la signature, le 16 avril 2021, d'un accord mis à jour sur la coopération entre la Norvège et les États-Unis dans le domaine de la défense. Le nouveau document, qui accorde à Washington le droit d'utiliser des zones convenues spécialement créées sur certains sites militaires norvégiens pour déployer ses forces et armements, pour les entraînements et les exercices, pour la maintenance du matériel, etc., est positionné par les autorités norvégiennes comme une contribution importante au renforcement des liens avec leur principal allié de l'Otan.

Le fait qu'Oslo réagisse avec enthousiasme à toutes les démarches des États-Unis pour renforcer la composante militaire de sa présence sur le territoire du Royaume n'est pas un scoop. A chaque fois, comme dans le cas de cet accord, le gouvernement politique de la Norvège persuade le public de la "normalité" de la présence américaine accrue sur le territoire du pays, et déclare son attachement à ladite "politique de base" consistant à refuser de déployer des bases militaires étrangères sur le territoire norvégien en temps de paix. En parallèle sont faites des déclarations sur le fait que ces actions "ne doivent pas susciter une réaction négative de la Russie" car elles sont "ouvertes et prévisibles". Mais ce n'est pas le cas.

Voici un nouvel exemple montrant qu'Oslo s'écarte de sa politique d'"auto-restrictions" en prenant des mesures pour renforcer le potentiel national militaire (depuis l'arrivée au pouvoir du cabinet de la Première ministre norvégienne actuelle Erna Solberg, en 2013 les dépenses pour la dépense ont augmenté de 30%) et en soutenant l'implication active de l'Otan en Arctique.

Nous considérons cette activité, notamment à proximité immédiate des frontières russes, comme une application consciente par Oslo d'une ligne destructive visant à attiser la tension dans la région euro-atlantique et à détruire les relations russo-norvégiennes. Ce n'est pas notre choix. La Russie reste ouverte à un dialogue équitable et constructif pour renforcer la confiance et la sécurité dans la région, comme nous l'avons déclaré plusieurs fois aux autorités norvégiennes.

 

Sur l'évolution de la situation à Jérusalem-Est

 

Depuis le début du mois sacré du Ramadan pour les musulmans (le 13 avril), à Jérusalem-Est et dans les sanctuaires qui s'y trouvent se maintient un niveau de tension élevé. Selon les informations dont nous disposons, les autorités israéliennes ont restreint l'accès des Palestiniens au site de la mosquée d'al-Aqsa et, sous prétexte d'empêcher une grande accumulation de personnes dans le cadre de la lutte contre la prolifération du coronavirus, ont installé des barrières métalliques près de la Porte de Damas. Le 26 avril 2021, après de nombreuses protestations de la population arabe de Jérusalem, ces barrières ont été démontées.

Sur cette toile de fond se sont multipliés les appels des ultra-radicaux israéliens au meurtre et à l'expulsion des Arabes de la ville, ainsi que des visites franchement provocatrices du site de la mosquée d'al-Aqsa par des extrémistes juifs sous la protection de la police israélienne sans l'accord du Waqf musulman qui supervise les sanctuaires.

Nous condamnons toutes les manifestations d'intolérance raciale, nationale ou religieuse. Nous appelons à respecter le statu quo autour des lieux saints de Jérusalem, prévu par le traité de paix israélo-jordanien de 1994.

Nous pensons que le plus important aujourd'hui est de respecter toutes les ententes historiques et les accords en vigueur, que toutes les parties renoncent aux actions susceptibles d'aggraver davantage la situation autour de Jérusalem et de conduire à un nouveau cycle de tension entre les Palestiniens et les Israéliens.

 

Sur la situation en République fédérale de Somalie

 

Nous continuons de suivre attentivement l'évolution de la situation en Somalie, qui s'est aggravée après l'échec des élections prévues en février. La décision prise le 12 avril par la Chambre basse du parlement de prolonger de deux ans le mandat du Président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed a provoqué une vague de critique au sein du milieu sociopolitique du pays et de la communauté internationale.

Alors que les appels à la désobéissance civile vis-à-vis du gouvernement fédéral se sont intensifiés, le 25 avril les troupes armées de rebelles liés à l'opposition ont pris et retiennent plusieurs régions dans le Nord du pays, où se situent plusieurs institutions gouvernementales. Selon les informations dont nous disposons, à l'heure actuelle la situation à Mogadiscio s'est quelque peu stabilisée.

Nous avons noté la déclaration du Président Mohamed Abdullahi Mohamed du 27 avril concernant sa disposition à soumettre le 1er mai au parlement national plusieurs propositions de réconciliation afin de promouvoir le processus électoral national.

Nous pensons que le règlement des différends actuels doit s'appuyer sur les accords de compromis conclus plus tôt. Nous jugeons nécessaire de poursuivre la recherche de solutions mutuellement acceptables afin de créer en Somalie un modèle durable de structure fédérale.

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies, la Russie a l'intention de poursuivre sa participation aux efforts internationaux pour apporter toute la contribution nécessaire à Mogadiscio.

 

Sur le 60e anniversaire de l'indépendance de la Sierra Leone

 

Le 27 avril, la République de Sierra Leone a célébré le 60e anniversaire de son indépendance du Royaume-Uni, son ancienne métropole. Le nom de la capitale du pays, Freetown, qui se traduit comme "ville libre", parle de lui-même. La Sierra Leone a été créée par les anciens esclaves africains qui avaient choisi la voie de la liberté et le droit à déterminer eux-mêmes leur avenir.

L'invasion des Européens sur le territoire de la Sierra Leone a commencé au XVIIe siècle. Les colonisateurs exportaient activement les autochtones pour les vendre en tant qu'esclaves aux Indes occidentales, en Amérique du Nord et du Sud. En instaurant la domination sur les territoires de la Sierra Leone, les Anglais les ont transformés de facto en appendice de matières premières pour un flux incessant de "marchandise vivante". La population locale résistait activement aux envahisseurs. Une grande révolte de Sierra-Léonais s'est produite deux ans après l'établissement du protectorat du Royaume-Uni sur la Sierra Leone en 1896. Avec le temps, la lutte de libération nationale du peuple sierra-léonais contre les Britanniques s'est faite de plus en plus organisée et active, ce qui a finalement conduit à la proclamation de l'indépendance du pays en 1961.

A l'étape actuelle, la Sierra Leone avance avec détermination sur la voie de la construction d'un État démocratique moderne, et remplit successivement les objectifs visant à assurer au pays un développement socioéconomique durable.

Les relations entre la Russie et la Sierra Leone sont traditionnellement amicales, se développent selon les principes d'équité, de respect mutuel et de prise en compte des intérêts réciproques. Moscou et Freetown entretiennent un dialogue politique actif. Nous réalisons des projets économiques communs mutuellement avantageux, notamment dans le secteur minier.

Nous voudrions féliciter le gouvernement et le peuple de la République de Sierra Leone amie pour le 60e anniversaire de son indépendance. Nous lui souhaitons de nouveaux exploits, la paix, la prospérité et le bien-être.

 

Sur la conférence "Russie-Afrique: construisons l'avenir ensemble"

 

Le 18 mai, l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères accueillera la conférence "Russie-Afrique: construisons l'avenir ensemble".

L'objectif de cette conférence consiste à préparer des propositions pour développer les relations entre la Russie et les pays d'Afrique dans le contexte de la préparation du sommet Russie-Afrique en 2022.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov adressera un discours de bienvenue aux participants.

Les invitations pour participer et intervenir s'adressent aux ambassadeurs des pays africains accrédités en Russie, à la direction du Conseil de la Fédération et de la Douma d’État, aux ministères et aux institutions, aux compagnies publiques et privées, ainsi qu'aux associations.

Le programme de la conférence sera publié sur le site de l'Académie diplomatique.

 

Sur le quatrième concours "Leaders de Russie"

 

Le 26 mars 2021, le Président russe Vladimir Poutine a donné le départ du quatrième concours "Leaders de Russie". C'est le plus grand concours de gestionnaires du pays, sans pareil dans le monde. Les tuteurs du concours sont, entre autres, le Président et le vice-Président du gouvernement russe, des ministres fédéraux, ainsi que des dirigeants de grandes compagnies publiques et de grandes entreprises. En trois ans d'existence, plus de 660.000 personnes y ont participé.

Cette année, une rubrique "Internationale" a été créée pour les citoyens étrangers russophones. Peuvent s'y enregistrer les participants n'ayant pas la citoyenneté russe de moins de 55 ans avec une expérience de gestion au moins de deux ans et une connaissance du russe à un niveau suffisant pour remplir les objectifs.

A l'heure actuelle, des citoyens de 80 pays ont déjà déposé leur candidature dans la rubrique "Internationale" du concours Leaders de Russie. Le Kazakhstan, le Belarus, l'Ukraine, le Kirghizistan, la Lettonie, le Turkménistan, l'Ouzbékistan, l'Arménie, l'Allemagne et le Tadjikistan sont en tête du nombre d'enregistrements.

A partir du 20 mai 2021 commence l'étape à distance du concours "Leaders de Russie", qui durera jusqu'au 1er juillet. Les participants à la rubrique "Internationale" passeront des tests de capacités intellectuelles et de potentiel de gestionnaire, ainsi que des tests de connaissance en histoire, culture, géographie, économie et droit de la Russie. Les participants ayant les meilleurs résultats accéderont à la finale qui se déroulera à Moscou fin août-début septembre 2021.

Les vainqueurs de cette rubrique, hormis les prix principaux, recevront une bourse d'étude, la chance de travailler avec les tuteurs du concours et la possibilité de participer à la super-finale du concours en mai 2022, et auront la possibilité de passer une procédure simplifiée d'obtention de la citoyenneté russe. Les finalistes auront la possibilité d'obtenir un titre de séjour.

Le dépôt des candidatures se fait sur le site du concours jusqu'au 17 mai 2021.

 

Réponses aux questions:

Question: Ces derniers temps, vous commentez souvent des événements liés à la Pologne. Cette semaine, nos pays ont célébré le 100e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques bilatérales. Qu'en pensez-vous à l'heure actuelle, sur quoi Moscou et Varsovie ont-ils débouché durant cette période? Peut-on dire que les relations arrivent définitivement dans une impasse ou existe-t-il encore un espoir de normalisation?

Réponse: Premièrement, je voudrais attirer votre attention sur l'interview détaillée et très profonde de l'Ambassadeur russe en Pologne, Sergueï Andreev, qui a été publiée dans le contexte de l'anniversaire que vous avez mentionné. De mon côté, je voudrais ajouter que les relations entre nos pays ont évidemment une histoire bien plus longue, et que l'établissement des relations diplomatiques entre la RSFSR et la Pologne en 1921 n'a été qu'une nouvelle page des relations bilatérales. Le siècle dernier a été très chargé dans les relations russo-polonaises: des événements difficiles à la lutte conjointe de l'URSS et de la Pologne contre l'Allemagne nazie, la libération de la Pologne par l'Armée rouge et les relations d'alliés après la guerre.

Ces trente dernières années, les relations bilatérales ont connu des hauts et des bas. Des tentatives ont été entreprises pour instaurer un dialogue constructif. Cependant, à partir de 2014, les relations russo-polonaises, à l'initiative des autorités polonaises, sont de facto "gelées". Varsovie continue d'appliquer sa ligne visant à stopper nos contacts bilatéraux. Ces dernières années, la Pologne a lancé une vaste campagne de lutte contre les monuments soviétiques, ce que nous devons évoquer constamment, mène une politique historique agressive, essaie de saper les projets d'infrastructure russes, cherche à renforcer la présence de l'Otan sur le "flanc Est" sous prétexte d'une prétendue "menace russe" fictive. La rhétorique antirusse ne cesse pas au niveau officiel et dans les médias polonais.

En même temps, en laissant de côté les différends sur plusieurs questions historiques et en proposant aux historiens professionnels d'y répondre, il ne resterait pas de problèmes fondamentaux impossibles à régler en présence d'une volonté politique mutuelle. Cependant, nous ne constatons pas aujourd'hui une telle aspiration de la part des autorités polonaises, malheureusement.

Question: Comment pourriez-vous commenter la fuite de la conversation secrète du Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif?

Réponse: Il convient de noter que manifestement, le pays ami qu'est pour nous l'Iran traverse aujourd'hui une période difficile. Les sanctions américaines illégales écrasent l'économie du pays, la pandémie de coronavirus affecte la santé et le bien-être des citoyens ordinaires. Un événement politique important se profile à l'horizon: l'élection d'un nouveau président. C'est pourquoi tous les sursauts médiatiques, selon nous, doivent être analysés précisément sous le prisme de ces circonstances. Nous savons qui sont ceux qui voudraient les manipuler au détriment des intérêts de la Russie et de ses liens séculaires avec l'Iran.

Dans l'ensemble, nous nous référons toujours à la position officielle exprimée à plusieurs reprises par Téhéran. En particulier, le 26 janvier 2021, Mohammad Javad Zarif a déclaré: "Je voudrais remercier sincèrement la Fédération de Russie pour sa position très constructive et fondamentale sur le Plan d'action. Il faut poursuivre notre coopération, notre solidarité pour sauver cet accord très important compte tenu des risques et des craintes survenus après le retrait des États-Unis de ce plan."

Le 13 avril 2021, le Président iranien Hassan Rohani a déclaré ceci: "L'Iran tient en grande estime le soutien des négociations sur l'accord nucléaire par Moscou et son aspiration à préserver et à rétablir le Plan d'action."

En outre, le 7 février 2021, le Président du parlement iranien Mohammad Bagher Ghalibaf a déclaré: "Le guide suprême (Ali Khamenei) souligne toujours le caractère stratégique des relations bilatérales et a fait de la Russie la priorité de ma première visite (à l'étranger)."

Quant aux faits, il aurait été impossible, sans l'aide de la Fédération de Russie, de lever dans des délais assez brefs toutes les questions de l'AIEA accumulées par rapport à l'Iran, de garantir la transparence et l'orientation purement pacifique de son activité nucléaire. Sans cela, ce Plan d'action n'aurait pas été conclu en 2015 et il se serait certainement noyé en 2018, après le retrait de l'ex-président américain Donald Trump de l'accord.

Je ne voudrais même pas répéter les interprétations auxquelles vous vous référez dans votre question. D'autant qu'elles ont été faites en plein milieu des négociations qui se poursuivent à Vienne entre les signataires du Plan d'Action et les États-Unis pour maintenir l'accord nucléaire, ce qui n'a fait que nuire à la cause. C'est également un fait. Nous poursuivrons les efforts pour réanimer le Plan d'action afin que le régime de non-prolifération se renforce et que l'économie iranienne reçoive les bénéfices qui lui sont dus.

Nous prônons un Iran fort et indépendant qui mène une ligne responsable et basée sur le droit international dans la région. La Russie s'est toujours absolument opposée à l'ingérence des États-Unis dans les affaires souveraines de notre voisin du Sud, à toute pression sur lui et aux menaces hautaines dans le registre "toutes les options sur la table", comme ils disent.

Nous élargirons l'ensemble de la coopération avec Téhéran et aideront par des actions concrètes le peuple iranien dans la lutte contre la pandémie. Vous le savez, nous ne marchandons pas nos intérêts ni nos partenaires, et agissons en parfaite conformité avec le droit international, en restant toujours fidèles à la parole donnée et aux engagements pris, y compris le Plan d'action et la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous attendons une attitude aussi sincère et responsable de ceux qui avec qui nous construisons notre coopération sur une base équitable, en préférant juger selon leurs actes et non des déclarations irréfléchies ou inacceptables.

Question: Ces derniers temps, certaines forces politiques ukrainiennes débattent activement de l'adhésion du pays à l'Otan. Mais il existe un autre point de vue. En tant qu'alternative à l'adhésion à l'Alliance, il est possible de se doter de l'arme nucléaire pour se protéger contre la prétendue "menace russe". En ce sens, la revue allemande Die Welt a récemment analysé dans son article "L'Ukraine puissance nucléaire n'est pas une idée absurde" la possibilité hypothétique du "rétablissement" du statut nucléaire de l'Ukraine. Cette possibilité est également admise par l'ambassadeur d'Ukraine en Allemagne. Comment pourriez-vous commenter l'éventualité d'un tel scénario? Une telle possibilité existe-t-elle, selon vous?

Réponse: A en juger par les déclarations des responsables ukrainiens, la personne de l'ambassadeur d'Ukraine en Allemagne peut être décrite comme odieuse en relisant ses déclarations. Je pense qu'il ne faut pas prendre au sérieux les déclarations de l'ambassadeur d'Ukraine en Allemagne, Andreï Melnik, concernant la possibilité de fabriquer l'arme nucléaire par Kiev, surtout que cela a déjà été désavoué par le Ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine. Mais je répète: c'est leur service diplomatique, leur diplomatie publique et rhétorique.

Compte tenu de l'ampleur de la réaction et de la gravité des questions soulevées, selon nous, un avis approprié doit être exprimé sur ce comportement irresponsable dans l'espace médiatique. Il s'agit tout de même de l'arme nucléaire. Il doit tout de même y avoir un cadre juridique pour faire de telles déclarations.

Nous considérons la déclaration de l'ambassadeur comme une tentative inintelligente de faire du chantage sur les pays occidentaux en brandissant le potentiel nucléaire mythique de Kiev pour tenter encore une fois d'obtenir des préférences dans les relations avec l'Otan.

L'objet du chantage est très mal choisi. Premièrement, même dans la période actuelle difficile, quand les accords qui semblaient immuables en matière de maîtrise des armements et de non-prolifération s'effondrent, résistent des éléments fondamentaux de l'ordre mondial actuel que personne ne fera effondrer à cause du régime de Kiev. Le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) fait partie de tels éléments, auquel l'Ukraine a adhéré à une époque volontairement, en renonçant à tout jamais à la possibilité de disposer de l'arme nucléaire. Deuxièmement, il ne faut pas surestimer le potentiel fantôme de Kiev qui lui permettrait prétendument de créer l'arme nucléaire. La présence de mines d'uranium et de réacteurs nucléaires soit hérités de l'Union soviétique, soit construits par la Russie après la chute de l'URSS, ne signifie pas que le pays est en mesure d'élaborer des armes nucléaires.

A noter également le caractère erroné des déclarations concernant la perspective du "rétablissement" du statut nucléaire de l'Ukraine. Je comprends que ce soit extrêmement difficile pour les autorités ukrainiennes, mais il faut tout de même se tenir aux faits. L'Ukraine n'a jamais possédé le statut de puissance nucléaire. Le fait est qu'après l'effondrement de l'URSS, sur le territoire de l'ex-RSS d'Ukraine est resté un grand nombre d'ogives nucléaires. En réalité Kiev, et je le souligne de nouveau, n'a jamais exercé un contrôle opérationnel sur ces armements: ni avant 1991 ni après. C'est Moscou qui en a toujours eu le contrôle. Leur retour sur le territoire de la Russie était une condition nécessaire et la seule mesure possible qui a permis de garantir l'existence de l'Ukraine en tant qu’État souverain. Il est donc absolument incorrect de parler de la perspective, comme cela a été déclaré, du "retour à l'Ukraine au statut nucléaire" ou de dire qu'elle possédait "sa propre" arme nucléaire par le passé.

Nous entendons constamment de telles déclarations de la part des représentants ukrainiens. L'absurdité de telles déclarations n'est plus un secret pour personne, je crois. Cela concerne la prétendue "langue russe ukrainienne" et la soi-disant absence de tendances néonazies sur le territoire de l'Ukraine, et les déclarations selon lesquelles tout le monde peut parler la langue qu'il veut sur le territoire de l'Ukraine. Mais ils font un très grand nombre de déclarations absurdes. C'est l'une d'entre elles.

Je voudrais également attirer votre attention sur le fait que l'Ambassadeur russe à Berlin, Sergueï Netchaev, commente régulièrement de telles déclarations des diplomates ukrainiens en Allemagne. Et il le fait avec succès, évidemment.

Question: L'Ambassadrice de Russie Eleonora Mitrofanova a été convoquée aujourd'hui au Ministère des Affaires étrangères de la Bulgarie. Il a été annoncé que Sofia expulsait un autre diplomate russe: le conseiller de l'attaché militaire. Il est évident que cela est lié au discours d'hier de la porte-parole du Procureur général de la Bulgarie, qui a déclaré que six Russes étaient soupçonnés d'avoir organisé quatre explosions dans des usines d'armement du pays entre 2011 et 2020. Les autorités russes sont-elles prêtes à aider les autorités bulgares dans l'enquête sur les explosions, parce qu'une telle aide a été demandée par la Ministre bulgare des Affaires étrangères par intérim Ekaterina Zakharieva lors de son entretien avec Eleonora Mitrofanova? Quelle sera la réaction de la Russie à l'expulsion du diplomate? Quelles sont les chances que la Bulgarie se retrouve sur la liste des pays inamicaux qui sera bientôt publiée comme l'a déclaré hier le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov?

Réponse: Procédons dans l'ordre. La première question concerne l'éventuelle collaboration avec les organes compétents bulgares. Si les organes compétents russes recevaient une telle requête, elle serait examinée selon les règles établies, conformément aux accords bilatéraux en vigueur en la matière.

La deuxième question concerne l'expulsion du diplomate. Le Ministère russe des Affaires étrangères l'a déjà commentée. Je peux répéter que de telles démarches ne resteront pas sans réponse.

Et la troisième question concerne la liste des pays inamicaux. Je n'ai rien à ajouter à ce qu'a commenté plusieurs fois le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. La liste est en cours d'élaboration. Il faut s'armer de patience et attendre sa validation.

Question: Est-il vrai que l'Ambassade de Russie à Skopje dresse les Macédoniens contre la Bulgarie? Le 26 avril, dans un post sur Twitter, l'Ambassade de Russie en Macédoine du Nord a accusé la Bulgarie d'avoir attaqué la Macédoine en avril 1941. Cette publication se termine par le slogan "Gloire éternelle à la Russie, aux Macédoniens et aux autres soldats" qui ont combattu contre la peste nazie. Le député européen bulgare Andrey Kovatchev a attiré l'attention sur cette publication.

Réponse: Le tweet dont vous parlez, qui a été publié par notre Ambassade à Skopje, cite uniquement des faits. Il est donc déplacé de lui donner une appréciation émotionnelle. Encore une fois: il n'y a que des faits.

Je voudrais attirer votre attention sur le fait que nos ambassades publient également de nombreux tweets sur la participation de la Bulgarie à la phase finale de la Seconde Guerre mondiale du côté de l'Armée rouge. Tout comme nous rappelons souvent sur les réseaux sociaux la participation du général bulgare Vladimir Stoytchev au Défilé de la Victoire de 1945 sur la place Rouge. Contrairement aux autorités bulgares actuelles.

Question: Ne trouvez-vous pas que les relations russo-bulgares se sont retrouvées dans une impasse et qu'elles ont besoin d'un nouveau symbole d'amitié? Quel pourrait être ce symbole d'amitié selon vous?

Réponse: Je ne tiens pas vraiment à m'étendre maintenant sur le thème des impasses. Je me concentrerais plutôt sur la seconde partie de la question pour savoir ce qu'il faut faire, comment nous voyons l'issue de cette impasse. Nous n'y avons poussé personne. Nous n'avions pas l'intention de nous retrouver dans ces impasses. Nous nous sommes toujours basés sur la priorité et la primauté de l'interaction, de la coopération, du développement des relations dans différents domaines, évidemment, sur les principes fondamentaux du droit international avec un rôle primordial de l'Onu, de sa Charte qui régule les accords bilatéraux. C'est notre position fondamentale. En revanche, nous réagissons aux actions soit inamicales, soit hostiles, soit témoignant d'une attitude illégale, illégitime et inappropriée dans l'établissement des contacts et des liens. Mais notre position fondamentale dans les interactions avec les États a toujours été clairement exprimée. J'en ai parlé.

Question: Avril Haines, directrice du renseignement national des États-Unis, avait parlé de la "grave menace émanant de la Russie dans le cyberespace" dans le contexte des attaques de hackers de décembre, dont Washington accusait la Russie. La revue Politico a rapporté que les États-Unis allaient créer un Centre de protection contre les actions malveillantes de la Russie et de la Chine. Cette structure recueillera des renseignements sur les actions malveillantes de la Russie, de la Chine, de la Corée du Nord et de l'Iran. Le Président russe Vladimir Poutine a signé, le 24 avril 2021, un décret sur les mesures visant les États commettant des actes hostiles envers la Russie. Compte tenu des dernières actions des États-Unis, notamment de leur rhétorique belliqueuse, des accusations permanentes, la Russie prendra-t-elle des mesures contre les États-Unis conformément au décret du Président russe Vladimir Poutine? Si oui, élabore-t-on déjà des mesures concrètes pour faire entrave aux actions hostiles des États-Unis?

Réponse: Selon moi, vous avez déjà répondu à votre question. Le décret du Président russe Vladimir Poutine est obligatoire pour les organes de nos autorités. Si vous parlez de ce décret concrètement, comme vous le savez et comme nous en avons parlé plusieurs fois, maintenant doit être adoptée une directive du gouvernement pour appliquer ce décret. Elle est en cours d'élaboration. Dès qu'elle sera publiée, elle stipulera tout ce que les organes des autorités doivent faire pour appliquer ce décret.

Question: Les pseudo-investigateurs de Bellingcat, avec des sources comme The Insider et avec la participation des publications allemandes Der Spiegel et tchèque Respekt, ont publié une nouvelle "investigation" sur la situation en République tchèque et les déclarations d'Emilian Gebrev: "Les explosions de munitions dans les entrepôts bulgares en 2015 sont liées et s'inscrivaient dans une opération de la GRU visant à faire entrave à l'obtention d'armements par l'Ukraine pour leur utilisation dans le conflit dans le Donbass contre les séparatistes soutenus par la Russie ou les militaires russes". On notera la seconde partie de la citation. Est-ce un aveu accidentel des partenaires occidentaux qu'ils armaient illégalement les forces armées ukrainiennes pendant les activités militaires? La Russie peut-elle et va-t-elle exiger de mener une enquête internationale sur les fournitures d'armes en Ukraine pour être utilisées contre la population civile du Donbass et identifier les pays et les individus impliqués dans les fournitures illégales?

Réponse: Nous avons constaté (cela a été déclaré par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans les interviews et les réponses aux questions de la presse) un nouveau cycle flagrant de campagne antirusse. Regardez comment ont étonnamment coïncidé les actions des membres de l'Otan immédiatement après l'adoption de nouvelles sanctions antirusses par les États-Unis et l'expulsion de diplomates russes. Immédiatement après l'apparition dans l'espace politico-médiatique du thème de la prétendue implication de notre pays dans une explosion en République tchèque en 2014. Quand ce thème a été "joué", ils sont passés aux explosions en Bulgarie.

Tout cela est lié, très clairement. Ce sont les maillons d'une même chaîne. Tout cela s'inscrit dans une continuité médiatique que personne ne cache. C'est une campagne médiatique. Ce n'est pas la première fois qu'elle se construit autour d'accusations selon lesquelles la Russie aurait commis quelque chose. Cela se caractérise toujours par l'absence de preuves, par l'absence d'interaction avec les autorités russes via les canaux existants. C'est ce qui nous permet de dire qu'il s'agit d'une campagne politico-médiatique dans le cadre de la politique générale de contention de notre pays, possédant différents axes et éléments. C'est l'un des mécanismes pour la réalisation de cette approche par l'Occident collectif. Il existe des directives et des termes clairs pour savoir comment les pays interagissent en cas d'apparition d'une information alarmante, de faits, etc. Il existe des canaux de liaisons depuis des années. Tout le monde le sait très bien. Mais, évidemment, ils ne sont pas utilisés. Tout apparaît immédiatement dans le domaine politique. Personne n'exige ni faits ni preuves. Tout le monde s'appuie uniquement sur les déclarations, les fuites et les références mutuelles.

Je trouve qu'en ce qui concerne la République tchèque, la campagne a échoué. Les représentants de différentes branches du pouvoir, du gouvernement, de différents organes, de l'establishment, ont fait des déclarations complètement contradictoires. Cette campagne était peut-être dirigée contre notre pays, mais elle s'est retournée contre les Tchèques parce que les citoyens de ce pays ne méritent pas une attitude aussi offensante et que les autorités leur mentent sur des questions qui exigent une réponse. L'enquête a duré sept ans. Et en trois-quatre jours, inventer un concept et l'imposer à la société signifie offenser son propre peuple.

Le second élément de votre question était de savoir si les pays participant à ce "cafouillage" mis en scène devaient réagir aux questions qui se posaient clairement. Cela concerne les entrepôts d'armes incontrôlés, le commerce et la circulation transfrontalière de cet armement hors du contrôle de l’État, tout comme son éventuel trafic et les fournitures incontrôlées dans les zones d'activités militaires. Bien évidemment, les représentants des autorités russes en ont parlé. Les pays et leurs associations doivent répondre aux questions survenues et posées dans ces États. Elles exigent une réaction internationale. Il faut clairement comprendre comment est appliqué le contrôle des armements dans ces pays, comment sont respectés les engagements internationaux par les autorités de ces pays (parce qu'ils sont membres d'un grand nombre d'accords de restrictions en la matière), ce qui est arrivé aux armements, aux entrepôts, qui menait l'enquête et comment, et pourquoi sa grossière politisation a été admise. Elle n'a conduit à rien d'autre qu'à des conclusions politiques. D'ailleurs, il faut répondre en particulier à la question de la manière dont des politiques influencent le déroulement de l'enquête en faisant clairement pression sur celle-ci. Ils n'ont pas le droit de le faire. Ils n'expriment pas simplement leur version, qui peut d'une manière ou d'une autre influencer, mais créent également des verdicts accusatoires et se substituent ainsi entièrement aux institutions (non politiques) qui doivent enquêter dans le cadre du droit. Et je ne parle pas des tribunaux. A l'heure actuelle, il s'avère qu'en République tchèque et dans d'autres pays que vous avez mentionnés, au fond, les politiques ont entièrement constitué un verdict accusatoire. Qui plus est, ils ont prononcé cette décision et ont commencé à l'appliquer. Où sont leurs forces de l'ordre qui menaient l'enquête depuis plusieurs années? Où sont les instances judiciaires? C'est une violation directe des principes démocratiques sur lesquels s'appuient ces États, ils s'appuient sur les principes démocratiques avec la séparation des pouvoirs, le respect qu'ils aiment tant nous inculquer. Où est cette séparation quand les politiques, qui ne sont même pas liés aux organes d'enquête, se permettent d'émettre des verdicts accusatoires?

Beaucoup de questions ont été posées. Il faut y apporter des réponses pour leur propre population et pour la communauté internationale car ils font partie d'un grand nombre d'accords internationaux, de conventions, de traités restrictifs en la matière.

Question: Les compatriotes sont fiers du Ministère des Affaires étrangères, du Ministre et de vous personnellement. Bravo! Merci de prendre soin des journalistes de différents pays. Merci à tous ceux qui rendent notre travail plus productif et à toute votre équipe. C'est l'équipe la plus intelligente, honnête et gentille. Bonne fête !

Réponse: Merci, j'accepte vos vœux. Je ne peux pas accepter entièrement tous vos éloges. Nous devons conserver une attitude critique, notamment envers nous-mêmes. Mais ce sera un encouragement pour perfectionner notre travail.

Question: La Slovaquie a été le premier pays de l'UE à recevoir un grand nombre de vaccins russes. C'est elle aussi qui a été le premier pays à soutenir la campagne antirusse tchèque. La République slovaque a expulsé trois diplomates russes, même si l'explosion à l'entrepôt en République tchèque ne la concerne pas. Le gouvernement slovaque justifie cette démarche par la "solidarité". Le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que la réaction de la Russie serait asymétrique, rapide et ferme. La Russie a également expulsé trois diplomates slovaques et a interdit les importations de Slovaquie de poules, d'œufs et d'autres marchandises. Y aura-t-il d'autres démarches de la Russie? La Fédération de Russie a-t-elle l'intention de poursuivre la coopération avec la République slovaque? Nous nous souvenons des phrases légendaires adressées à un autre pays telles que "l'affaire ne s'arrêtera pas aux tomates" ou la menace de pendre le président d'un autre pays "par un endroit" et l'excellente réplique "pourquoi par un seul". Est-ce que la Slovaquie s'en tirera aujourd'hui avec des poules et des œufs?

Réponse: Vous avez posé une question créative. Je vais essayer de rester dans le cadre du langage diplomatique.

Nous avons réagi à l'expulsion des diplomates russes (vous avez dit vous-même comment).

En ce qui concerne les produits agricoles, honnêtement, je ne peux pas être d'accord avec vous. Ce n'était pas lié aux événements récents. Il faut s'adresser à nos institutions compétentes chargées de l'agriculture. C'est une histoire à part. Je ne ferais pas de lien.

D'après moi, le plus important dans votre question est que vous avez noté notre coopération constructive et productive avec la Slovaquie au profit du peuple slovaque. Dans la situation de chaos total que l'on constate dans l'espace de l'Occident collectif concernant le vaccin, la vaccination et dans d'autres domaines, nous voyons à quel point la population de ces pays a besoin d'aide. A première vue, il semble étrange que les pays qui se disent à l'avant-garde et le sont sur plusieurs indicateurs ne soient pas capables de maîtriser dignement la pandémie.

Que signifie maîtriser dignement? Premièrement mettre au point une politique, prendre des mesures adaptées à la situation. Mais il est encore plus important de conserver la solidarité dont ils parlent - mais qui ne fonctionne pas en réalité. Il n'existe aucune solidarité. Elle est substituée par une certaine "idéologie vassale". En réalité, dans les domaines où il faut faire preuve de solidarité, d'entraide, de soutien, tendre une main d'aide, ils ont échoué. Malgré un grand nombre de différends sur plusieurs sujets en UE (ce n'est pas nous qui l'avons initié), avec l'Otan, dans la coopération étatique nous avons réagi à la gravité du moment par une coopération constructive, par une véritable solidarité, sans cacher nos élaborations en matière de vaccination, de production de vaccins. Au contraire, nous avons proposé et impliqué les pays dans le dialogue entre les scientifiques, les hommes d'affaires et les entrepreneurs sur cette question en fonction des intérêts des peuples de nos pays.

Quoi qu'il advienne, et même si la réalité  (et, malheureusement, parfois moins la réalité que des actions malveillantes) tente de minimiser l'importance et le fait d'une telle interaction et coopération, c'est elle, comme vous l'avez fait dans votre question, qu'il faut placer en priorité. C'est le plus important, c'est un repère pour nous. Cela doit être le repère d'une véritable et authentique perception de notre pays sur la scène internationale. C'est pourquoi je pense que plusieurs collègues et partenaires occidentaux veulent inventer quelque chose pour détourner l'attention de l'expérience constructive actuelle de la Russie, notamment dans ce secteur. Ils inventent des mythes sur la prétendue participation de la Russie à des événements dans ces pays il y a plusieurs années, sur la prétendue implication de représentants russes dans de telles actions.

Vous le voyez, la mythologie est fabriquée à la chaîne. Mais nous devons nous orienter sur ce que vous avez indiqué dans votre question, sur ce que j'ai dit: sur l'expérience d'une coopération productive qui apporte d'excellents résultats dans les moments les plus difficiles aussi bien du point de vue de la situation épidémiologique que politique. Malgré cela, nous pouvons et savons tendre une main d'aide parce que notre attitude fondamentale envers le monde, l'établissement des liens avec d'autres pays et leurs associations est immuable: la coopération équitable, le dialogue dans le respect mutuel dans l'intérêt des peuples de nos pays basé sur le droit international, les accords bilatéraux et, évidemment, le profit mutuel.

Question: Je voudrais mettre un accent sur les aspects juridiques des actions de l'UE, de la République tchèque et de la Slovaquie vis-à-vis de l'incident de Vrbětice en 2014. Existe-t-il une interdiction de vente et de circulation des armes qui pourraient se retrouver en Syrie ou chez les bandes odieuses en Ukraine? Comment peut-on l'expliquer? Est-ce fait contre le Nord Stream 2 et le vaccin Sputnik V?

Réponse: Afin de commenter l'aspect juridique, il faut comprendre ce qui se trouvait dans ces entrepôts. Il faut découvrir qui les contrôlait. Le terme de "contrôle" sous-entend l'appartenance aussi bien du territoire que des munitions, comment elles circulaient, dans le cadre de quels accords et contrats.

Vous imaginez-vous ce que représente le transport de munitions, comme nous le comprenons maintenant d'après les informations disponibles, par des compagnies privées sur le territoire du pays? Vous imaginez-vous le nombre d'autorisations à obtenir pour que ne serait-ce qu'une voiture avec des munitions non seulement circule sur le territoire du pays, mais traverse également la frontière d'un autre pays? Vous imaginez-vous le nombre d'autorisations, d'attestations et de certificats à préparer? Et cela doit être fait notamment par l’État. Tous ces certificats et documents doivent être vérifiés par le pays, par ses structures publiques. Par conséquent, tous les documents doivent être présentés maintenant au grand public parce que la folie qui règne actuellement dans l'espace public, notamment en République tchèque, ne permet pas de cacher des données quelconques. De telles accusations et déclarations ont été faites qu'elles exigent des réponses à plusieurs questions très concrètes. Je les ai énumérées.

Après cela, il faudra parler de la cohérence aussi bien avec la législation nationale de certains pays (République tchèque, Bulgarie, etc.) qu'avec la législation de l'Union européenne (elle contient plusieurs termes à respecter par les États), puis internationale, en dehors les frontières de l'UE, avec les accords dont font partie les pays mentionnés dans votre question.

Ces derniers jours ont déjà été formulés des démentis par des représentants du gouvernement, notamment tchèques, du fait que quelque chose aurait été enfreint. Afin de démentir les infractions il faut comprendre ce qui s'y trouvait en réalité et en quelle quantité. On ne pourra pas dire que c'était simplement un entrepôt où "tout était bien et correct". Il faut répondre aux questions.

L'enquête a duré sept ans. Vous pouvez vérifier qu'en sept ans n'a été présenté aucun document sur les objets qui se trouvaient dans ces entrepôts, leur nombre, la quantité et l'emplacement géographique? Si ces réponses et ces informations sont absentes, que faisait l'enquête? Peut-être qu'elle était immédiatement politisée? Peut-être que des politiques y ont directement participé au lieu des enquêteurs et des représentants des organes compétents. Peut-être que ces politiques n'étaient même pas tchèques mais représentaient d'autres pays participant aux activités liées à l'enquête? Je veux dire: faisaient pression, dirigeaient cette enquête.

Toutes les questions doivent être posées en détail, dans l'ordre qu'il convient, non seulement par nous, mais également par la vie elle-même. Il faut des réponses concrètes. Il doit y avoir des faits.

Hormis l'enquête, nous avons affaire à des États démocratiques (ils se présentent ainsi). Ce sont les États qui respectent la liberté d'expression, qui ont signé de nombreux actes internationaux concernant le respect de la liberté d'expression, l'interaction avec les médias, possèdent une législation intérieure pour le travail avec les médias. Ils sont obligés de répondre aux questions qui se posent. Ils n'ont pas le droit de cacher les informations concernées.

Cela ne concerne pas seulement l'enquête, mais également les fondements démocratiques de la structure de cet État quand il faut apporter des réponses aux questions. Seulement après cela, il sera possible de parler de conformité ou de non-conformité.

En partant des informations actuellement disponibles, il est clairement possible de conclure qu'il n'existe aucune conformité avec les accords et les engagements pris. Mais je répète que ce sont les informations qui ont été publiées dans la presse. Il ne sera pas possible de simplement les démentir, étant donné que les représentants politiques tchèques ont commencé une telle polémique "schizophrénique", comme l'a noté le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, de ne pas y répondre ou de répondre simplement par une ou deux déclarations politiques. Il faut du concret.

Question: Et le fait qu'ils ont sorti ce thème de la "cave" est lié au Nord Stream 2 et à Sputnik V?

Réponse: Je ne peux pas dire qu'ils l'ont "sorti de la cave". Si leur enquête avait été close et qu'il y avait eu une décision de la cour, alors il aurait été possible de dire que cette histoire était terminée, et que soudainement ils l'ont réanimée. Mais elle n'était pas close. Un procès a-t-il eu lieu? Nous ignorons si c'est le cas. Si je comprends bien, il n'y a pas eu de procès. Cette histoire n'est pas close. On a tenté de la clore de cette manière. C'est un fait, c'est certain.

Cela donne l'impression qu'il a été décidé d'utiliser une campagne politico-médiatique notamment pour clore l'enquête qui aurait dû déterminer les véritables coupables.

Concernant la question de savoir avec quoi tout cela est lié, j'ai déjà répondu.

Question: Avez-vous entendu les informations de dernière minute au sujet d'une fusillade à la frontière entre le Tadjikistan et le Kirghizistan? Que pouvez-vous dire au sujet de cet incident?

Réponse: Étant donné que la situation évolue en ce moment même, je viens de voir des communiqués dans la presse. Je peux dire qu'à l'heure actuelle nous étudions cette situation.

Question: Lors d'un récent entretien téléphonique entre le Président russe Vladimir Poutine et le Président français Emmanuel Macron a été évoqué le processus de paix au Haut-Karabakh. Plus tard, un communiqué français a mentionné la préparation d'une proposition conjointe sur le règlement du conflit. Peut-être que vous n'êtes pas encore prête à dévoiler son fond. Mais quelle est le format cette proposition? Est-elle dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE, au niveau des deux présidents, au niveau du Ministère des Affaires étrangères? Les experts supposent qu'on étudie certainement la possibilité d'élargir le contingent de maintien de la paix afin d'empêcher une escalade et de renforcer le cessez-le-feu. Il existe également de nombreuses suppositions qu'il existe déjà des mécanismes d'établissement du statut du Haut-Karabakh étant donné que la France est cohérente à ce sujet. Le Sénat français a adopté une résolution sur la reconnaissance du Haut-Karabakh en tant que pays indépendant. Nous voudrions avoir votre commentaire à ce sujet.

Réponse: En ce qui concerne l'entretien téléphonique entre les dirigeants des deux pays, un communiqué détaillé a été publié sur le site du Kremlin.

Quant à l'ensemble de questions que vous avez posées, je peux dire que le travail des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE se poursuit.

Question: Autrement dit, c'est une proposition dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE?

Réponse: Je n'ai pas de commentaires supplémentaires à ce sujet. Si c'était le cas, je les partagerais avec vous. A l'heure actuelle, c'est tout ce que je peux dire à ce sujet.

Question: Dans son allocution devant l'Assemblée fédérale, le Président russe Vladimir Poutine a noté que certains pays qui lançaient des attaques diplomatiques contre la Russie n'étaient pas autonomes. Nous comprenons qu'il s'agit de la République tchèque, de la Slovaquie, de la Pologne. Peut-être qu'il est temps de réaliser cette non-autonomie dans le secteur diplomatique? Historiquement, ces pays du Groupe de Visegrad sont sortis de l'Empire austro-hongrois. La Russie pourrait diminuer le statut diplomatique de ces républiques pour que leurs ambassades ne soient pas présentes à Moscou. Et que, par exemple, leur intermédiaire en Russie soit, par exemple, l'Ambassade d'Autriche (nous avons d'excellentes relations avec ce pays) ou de Hongrie. Et demander de libérer les "cadeaux" accordés aux ambassades tchèque et slovaque que sont les immenses territoires alloués à Moscou pour les bâtiments d'ambassades? La même chose concerne la Pologne, qui possède également un immense territoire d'ambassade. Pouvez-vous le commenter?

Réponse: Votre question ressemble davantage à une déclaration politique. Je pense que c'est sous cet angle qu'il faut la voir.

Je voudrais attirer votre attention sur le fait que l'objectif principal des ambassades ne consiste pas à se punir les uns les autres, mais à développer les relations dans différents secteurs: l'économie, la culture, la coopération militaro-industrielle, la santé, la sécurité, etc. Bien évidemment, un segment à part concerne le travail avec les citoyens: ce sont les questions consulaires, de visas, de légalisation des documents, une immense liste de choses généralement nécessaires pour les citoyens d'un État quand ils se trouvent sur le territoire d'un autre. C'est pour cela qu'existent les ambassades, les consulats généraux, les services consulaires auprès des ambassades.

Nous partons du principe que l'activité des ambassades doit se concentrer sur ces domaines. C'est ainsi qu'est inscrit le statut et déterminée l'activité des représentations diplomatiques et consulaires dans les accords juridiques internationaux à ce sujet - les Conventions de Vienne. Tout cela y est clairement déterminé.

La présence de l'ambassade de tel ou tel État dans tel ou tel pays s'explique par l'objectif de contribuer au développement des relations et d'aider les citoyens de son pays qui se trouvent sur le territoire de l’État où l'ambassade est accréditée.

Bien évidemment, il existe des situations où quand des collaborateurs d'ambassades, de consulats, de consulats généraux, etc. sont contraints de quitter le pays parce qu'ils sont inculpés pour une activité incompatible avec leur statut. Cette pratique est à l’œuvre depuis des décennies. Ces cas sont également définis. Mais c'est différent quand cela est utilisé comme un mécanisme de jeu politique, quand ce n'est plus seulement "fait à la chaîne", mais également devenu une catastrophe. Une atteinte est portée en l'occurrence précisément aux relations que les ambassades et les consulats doivent développer. Nous nous concentrons précisément sur les objectifs de l'existence et du travail de nos représentations diplomatiques à l'étranger.

Au vu de la pandémie, les services diplomatiques de tous les pays ont été confrontés à de nouveaux objectifs tels que, comme vous vous en souvenez à cause du confinement de 2020, la contribution au rapatriement des citoyens quand ils étaient dépourvus de cette possibilité. Cela a été principalement pris en charge par les représentations diplomatiques de tous les pays. Mais aussi le règlement d'un très grand nombre de problèmes logistiques et sociaux des gens. Plusieurs ambassades et diplomates non seulement de notre pays, mais également d'autres États devaient non seulement se souvenir comment il fallait le faire, mais également élaborer et créer des mécanismes de réaction aux tout nouveaux problèmes auxquels le monde n'avait jamais été confronté. Souvenez-vous comment plusieurs pays ont adopté des restrictions pour traverser les frontières, alors que des familles étaient éparpillées à travers le monde et avaient des difficultés pour se réunifier.

Il convient d'autant plus de rappeler aujourd'hui quelle est la véritable signification de l'existence des ambassades et des consulats. Nous le comprenons très bien. C'est ainsi que nous organisons le travail de nos établissements diplomatiques à l'étranger. Nous disons clairement que quand des manipulations ont lieu, sous la forme d'expulsion de diplomates sous prétexte d'une activité qui ne serait pas compatible avec leur statut mais qu'en réalité il s'agit de pression politique, de démonstration de son attitude concernant certains sujets, de moyens de pression, tout cela détruit le tissu des relations internationales et ne correspond certainement pas aux objectifs des diplomates et des établissements diplomatiques à l'étranger.

Je séparerais tout de même votre déclaration politique et le véritable objectif des diplomates dans tous les pays où ils le réalisent. Mais nous constatons évidemment que ces dernières années, la méthodologie d'expulsion des diplomates est devenue l'un des rares instruments de plusieurs pays. Ils ont bien maîtrisé les sanctions unilatérales illégales, l'expulsion de diplomates, la fermeture d'établissements diplomatiques et la saisie de la propriété diplomatique et consulaire. Au lieu de développer le service consulaire et diplomatique, de l'adapter aux nouvelles capacités technologiques, de les intégrer dans leur travail, ils ont maîtrisé un tel instrument primitif même pas archaïque (parce que cela n'était jamais arrivé) mais inadéquat.

Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré dans une interview à l'agence de presse Rossiya Segodnya que si des changements n'avaient pas lieu dans les relations entre la Russie et les États-Unis, les deux pays vivraient dans des conditions de Guerre froide, voire pire. A noter également la déclaration du Secrétaire d’État américain Antony Blinken que les négociations entre Moscou et Washington étaient possibles sur plusieurs sujets seulement s'il n'y avait pas d'escalade du côté de Moscou.

Le Président américain Joe Biden a déclaré que si la Russie commettait des actions "téméraires" et "agressives", Washington y réagirait. Il a dit également que les États-Unis préféreraient des relations plus stables, mais qu'au final "cela dépend de monsieur Poutine".

Que pense la Russie de cette déclaration? Dans quelles conditions le dialogue russo-américain est-il possible?

Réponse: Je ne veux pas commenter des déclarations à part. Je m'exprimerai globalement concernant les reproches concernant la prévisibilité. S'il faut les avancer à quelqu'un, alors ce n'est certainement pas à la Russie. Je ne peux citer aucun acte international, action ou activité qui témoignerait d'une imprévisibilité de l'activité internationale russe. Il existe la Conception de la politique étrangère de la Fédération de Russie, la pratique de la politique étrangère. Regardez à quel point tout est systémique et interconnecté. On ne peut pas en dire autant des États-Unis. Il ne s'agit pas de démagogie, d'une tentative de rejeter la responsabilité. En aucun cas. Il s'agit seulement de faits. Sur les questions centrales et fondamentales, et pas particulières qui ne sont pas liées à la situation internationale qui change, mais fondamentales: en une décennie les États-Unis ont foncièrement changé leur approche. Ce n'était pas lié à des changements globaux, par exemple, dans la structure intérieure des États-Unis. C'était les engagements internationaux de l’État qu'il devait remplir. Et même sur leurs engagements les États-Unis adoptaient des positions diamétralement opposées.

Le climat, le programme nucléaire iranien, la coopération humanitaire et l'attitude envers les organisations internationales dans ces domaines, notamment l'Unesco et même l'Onu, qui a également fait l'objet d'une attitude controversée de Washington, la situation au Moyen-Orient, en Afghanistan: tout cela est tellement sujet aux changements qu'il est impossible de parler de prévisibilité dans les actions des États-Unis.

C'est pourquoi cet argument n'est recevable de personne, que ce soit des partenaires américains ou d'autres. S'il existe des preuves concrètes de "l'imprévisibilité" russe, alors présentez-les. Elles n'existent pas. Je répondrais globalement sans entrer dans les détails.

En ce qui concerne les contacts, beaucoup de choses ont été dites à ce sujet. Nous avons parlé des principes sur lesquels nous construirons désormais nos relations avec les États-Unis.

 


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