Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 9 février 2017
Sur la visite de travail du Ministre mongol des Affaires étrangères Tsend Munkh-Orgil en Russie
Le Ministre mongol des Affaires étrangères Tsend Munkh-Orgil est attendu en Russie du 13 au 14 février pour une visite de travail. Il s'agit du premier voyage du Ministre mongol des Affaires étrangères dans notre pays depuis la formation du nouveau gouvernement de ce pays à l'issue des élections législatives de juin 2016.
Un entretien entre les chefs de la diplomatie des deux pays est prévu, pendant lequel ils évoqueront l'état et les perspectives du développement des relations russo-mongoles dans le contexte de la mise en œuvre du Programme de développement du partenariat stratégique à moyen terme entre la Fédération de Russie et la Mongolie signé durant la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Oulan-Bator en avril 2016.
Il échangeront également leurs points de vue sur les problèmes régionaux et internationaux d'actualité, ainsi que sur les sujets pertinents de la coopération russo-mongole dans les principaux formats bilatéraux.
Sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec des étudiants, des auditeurs et des enseignants de l'Académie diplomatique du Ministère des Affaires étrangères
La traditionnelle rencontre annuelle du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec des étudiants, des auditeurs et des enseignants de l'Académie diplomatique se déroulera dans cet établissement le 15 février. L'événement s'inscrira dans la continuité de la Journée du diplomate (10 février) et de la Journée de l'Académie (14 février).
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov tiendra une conférence sur les questions d'actualité de la vie internationale et répondra aux questions du public.
Nous invitons les médias à participer à cet événement.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20
Les 16 et 17 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Bonn (Allemagne).
Cette réunion se déroule dans le cadre des activités organisées par la présidence allemande du forum en 2017, dont l'événement principal est le sommet du G20 prévu les 7 et 8 juillet à Hambourg.
Le débat des ministres des Affaires étrangères à Bonn se focalisera sur le problème de la paix et de la sécurité: ils évoqueront la prévention des conflits, la mise en œuvre de l'Agenda 2030 pour le développement durable, la coopération avec l'Afrique, ainsi que d'autres questions de l'agenda international.
La Russie partage le caractère prioritaire de ces thèmes globaux et soutient la nécessité d'élaborer des approches coordonnées des questions primordiales, des causes premières des phénomènes de crise qui se produisent, de la recherche de solutions durables pour les tâches politiques et économiques. Il est de plus en plus évident que le G20 est un outil crucial, en dehors de l'Onu, pour trouver une entente entre les principaux États qui ont un potentiel constructif particulier.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la Conférence de Munich sur la sécurité
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera, du 17 au 19 février, à la 53e session de la Conférence de Munich sur la sécurité.
Pendant le rendez-vous est prévu un échange de vues sur un large éventail de questions d'actualité de l'agenda européen et international. Les principaux thèmes seront l'avenir de la sécurité européenne, la lutte contre le terrorisme international, le conflit en Ukraine, la situation en Syrie et la crise migratoire en Europe.
Des entretiens bilatéraux sont prévus en marge du forum. Le calendrier est en cours de préparation. La semaine prochaine nous vous informerons dès qu'il sera convenu avec les partenaires et les homologues du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Sur les consultations du Vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexeï Mechkov avec le Vice-ministre turc des Affaires étrangères Ümit Yardim
Des consultations entre le Vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexeï Mechkov et le Vice-ministre turc des Affaires étrangères Ümit Yardim sont prévues le 14 février.
Les diplomates évoqueront les questions d'actualité relatives au développement des relations russo-turques, ainsi qu'à la préparation de la prochaine réunion du Conseil de coopération de haut niveau dirigé par les présidents des deux pays.
Sur la situation en Ukraine
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a accordé beaucoup d'attention à la situation en Ukraine, aux perspectives du règlement de la crise, ainsi qu'à l'accomplissement des Accords de Minsk en répondant aux questions de l'agence de presse TASS le 7 février. C'est pourquoi je voudrais vous renvoyer aux réponses du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov publiées sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur l'évolution de la situation en Syrie
Le cessez-le-feu établi en Syrie le 30 décembre 2016 avec la contribution de la Russie et de la Turquie est maintenu aussi bien dans le nord que dans le sud du pays. Le Groupe opérationnel commun (GOC), dans le cadre duquel les militaires russes et turcs scrutent l'information sur d'éventuelles infractions du cessez-le-feu, accroît son efficacité. A cet effet des représentants de la Russie, de la Turquie, de l'Iran, ainsi que de la Jordanie et de l'Onu se sont réunis à Astana le 6 février. L'un des principaux résultats de cette rencontre a été l'achèvement pratiquement total du travail pour déterminer les régions contrôlées par Daech et Jabhat Fatah al-Sham (anciennement Front al-Nosra), qui ne sont pas concernés par le cessez-le-feu. Les partenaires ont reçu les projets de deux documents préparés par la Russie qui seront soumis au débat aux prochaines réunions du GOC: le Protocole à l'Accord sur le mécanisme de constatation des violations du cessez-le-feu annoncé en Syrie depuis le 30 décembre 2016 et sur le régime d'application des sanctions vis-à-vis des violateurs, ainsi que le Règlement pour les régions réconciliées.
Le maintien et le renforcement du cessez-le-feu a permis aux Syriens de se concentrer sur la lutte contre les groupes terroristes. Comme l'indique le Ministère russe de la Défense, dans l'est de la région du Qalamoun les forces gouvernementales syriennes, en coopération avec les troupes de l'opposition, ont réussi à empêcher une tentative d'offensive des terroristes de Daech.
Au nord de la province d'Alep, l'armée syrienne déployant une offensive en direction d'Al-Bab, a libéré de Daech 35 villes et a pris le contrôle de la route qui permettait d'approvisionner les terroristes.
Dans la province de Homs à l'est du pays, l'armée syrienne poursuit l'offensive. Les militaires syriens, soutenus par l'aviation russe, ont renforcé leurs positions à une distance opérationnelle de Palmyre, occupant les hauteurs dominantes dans les régions voisines.
Dans les environs de Deir ez-Zor, les forces gouvernementales ont repoussé la pression des troupes de Daech et sont passées à la contre-attaque. L'aviation russe apporte une aide active aux Syriens.
La population syrienne touchée par le conflit continue de recevoir une aide humanitaire. Le Centre russe pour la réconciliation des belligérants a effectué 699 actions humanitaires pour transmettre aux Syriens 1 250 tonnes de produits alimentaires, de médicaments et de produits de première nécessité. Neuf couloirs humanitaires pour le déplacement de la population ont été ouverts dans la région de la Ghouta orientale depuis le 3 février. Ces derniers jours, les avions russes ont livré via des plateformes parachutées plus de 80 tonnes de produits alimentaires fournis via l'Onu dans la région de Deir ez-Zor. Le 3 février, un convoi humanitaire de 31 véhicules de l'Onu, du Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge syrien a été envoyé vers la ville de Tell Bisa contrôlée par les terroristes de la province de Homs.
La trêve en Syrie a permis d'intensifier la piste politique du règlement du conflit dans ce pays. Nous soutenons la proposition du représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura de relancer les négociations intersyriennes à Genève sous l'égide de l'Onu le 20 février. Nous espérons que les partenaires régionaux et internationaux de la Fédération de Russie aideront autant que possible les parties syriennes dans la préparation de cet événement.
Sur l'attentat contre le personnel du Comité international de la Croix-Rouge
Le personnel du CICR transportant une aide humanitaire aux régions récemment touchées par les chutes de neige a été victime d'une attaque armée au nord de l'Afghanistan le 8 février. Selon les informations rapportées, cet attentat criminel a fait six morts parmi les agents de l'organisation humanitaire et deux ont été pris en otage. Il n'y avait pas de citoyens russes parmi eux.
De tels actes méritent une condamnation inconditionnelle. Ceux qui se trouvent derrière ce crime doivent être sévèrement sanctionnés, qui qu'ils soient. Nous appelons les autorités afghanes et tous les Afghans pour qui les valeurs humanitaires ont de l'importance à prendre des mesures urgentes pour attraper les criminels et assurer la sécurité du personnel du CICR dans toutes les régions du pays.
Sur la publication d'un rapport de l'Onu sur la situation en Afghanistan
Nous avons pris connaissance du dernier rapport de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (MANUA) dévoilant des données sur les victimes parmi les habitants de ce pays en 2016. Nous constatons avec un grand regret que le nombre de civils afghans tués ou blessés à cause des activités militaires et des attentats a atteint un record, dépassant de 3% les chiffres de 2015.
Au total en un an, les experts de la MANUA ont enregistré 11 418 pertes civiles, dont 3 498 tués et 7 920 blessés. Nous sommes particulièrement préoccupés par l'augmentation de 24% de pertes parmi les enfants.
Malheureusement, l'attentat du 7 février à Kaboul devant la Cour suprême, qui a fait 21 morts et 40 blessés, est une "illustration" tragique du rapport de la MANUA. La plupart d'entre eux sont des civils, dont des femmes et des enfants.
Nous sommes convaincus que seul un terme immédiat à la guerre fratricide pourra permettre de sortir de cette situation. Nous appelons les belligérants afghans à prendre les mesures nécessaires pour entamer au plus vite le processus de réconciliation nationale.
Sur la situation au Kosovo
La situation reste agitée dans le nord de la région autonome serbe du Kosovo, où des groupes armés de la police albanaise du Kosovo ont envahi sous un faux prétexte les régions peuplées par les Serbes le 14 janvier. Nous constatons que le dialogue entre Belgrade et Pristina - avec la médiation de l'Union européenne conformément à la résolution 64/298 de l'Assemblée générale des Nations unies - avance difficilement. Nous constatons un profond déficit de confiance aussi bien entre les parties que vis-à-vis de l'UE. Malheureusement, la méfiance envers Bruxelles est due à sa passivité.
Les cycles de dialogue organisés les 24 janvier et 1er février à Bruxelles en présence de la Haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Federica Mogherini, avec la participation du Président serbe Tomislav Nikolic et du premier ministre Aleksandar Vucic ainsi que de leurs interlocuteurs de Pristina Hashim Thaçi et Isa Mustafa, n'ont mené pratiquement à rien: il n'a été possible que de réduire légèrement le degré de tension.
Nous voudrions souligner la ligne constructive de Belgrade qui a fait preuve de retenue et n'a pas réagi aux provocations, engageant au contraire des démarches importantes pour remédier aux contradictions actuelles.
Nous pensons que le problème réside dans le fait que la création de la Communauté des municipalités serbes du Kosovo (CMSK) est sabotée depuis quatre ans par les Kosovars avec la complaisance de l'UE. Nous appelons l'UE à pousser plus activement Pristina à remplir ses engagements, notamment concernant la mise en place d'une CMSK à part entière appelée à assurer les droits et les intérêts collectifs des Serbes du Kosovo ainsi qu'à garantir les conditions nécessaires pour leur vie normale sur le territoire de la région.
Sur les accusations d'attaques de piratage prétendument commises par la Russie
Les accusations d'attaques de piratage prétendument commises par la Russie, initiées par Washington - plus précisément l'équipe sortante du Président Barack Obama - a fait boule de neige dans le monde entier. L'affaire vit et prospère. Malheureusement, nous constatons que la campagne médiatique dirigée contre la Russie continue d'être activement soutenue dans l'espace médiatique occidental, qui organise des flash-mobs en trouvant à chaque fois de nouveaux participants.
Parmi les pas qui se sont "distingués" ces derniers temps: la Norvège, le Canada, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la République tchèque et l'Estonie. Nous n'avons pas autant de hackers! Je voudrais commencer par la Norvège. La police de ce pays, visiblement influencée par la Suède voisine, a annoncé que les établissements norvégiens, dont le Ministère des Affaires étrangères, l'armée, l'administration publique pour la sécurité nucléaire et radioactive, le Parti travailliste norvégien, une université et même le service de police ont été victimes de cyberattaques commises par des "hackers du Kremlin". Même s'il est précisé que l'enquête se poursuit, "tous les prix ont déjà été distribués" et le coupable a été désigné sans preuves ni faits. Tout est infondé, impossible à vérifier, car rien n'a été fixé nulle part.
La situation aux Pays-Bas est identique. Selon les experts locaux, les hackers russes visaient cette fois le pavillon du complexe gouvernemental Binnenhof où se situe le bureau du Premier ministre (c'est-à-dire qu'ils ont réussi à pénétrer même jusque-là!). L'opinion publique néerlandaise continue d'être agitée par les propos de l'ex-ministre des Affaires étrangères et ex-secrétaire général de l'Otan Jaap de Hoop Scheffer, qui considère son pays "attractif pour les hackers russes" car des élections législatives s'y tiendront en mars. Manifestement les "hackers russes" sont un phénomène qui "se nourrit" des élections législatives et présidentielles et vise précisément les pays où elles doivent se dérouler. Selon la logique de Jaap de Hoop Scheffer, c'est à l'issue des élections qu'on pourra juger de la participation des "hackers russes" à ce processus, et ainsi de suite. A l'hystérie propagée par les médias s'ajoutent de plus en plus les membres du gouvernement de ce pays qui ne se retiennent pas dans leurs déclarations. Même en l'absence de preuves, ils accusent publiquement la Russie d'être la "principale source de cybermenaces".
Cette histoire est arrivée jusqu'au Canada. Étant donné que la Russie aurait participé, grâce à ses hackers, à la présidentielle aux USA, le gouvernement canadien a annoncé d'urgence l'élaboration d'une tactique de protection de son propre processus électoral contre d'éventuels attaques cybernétiques. Les "politiciens retraités" américains jettent de l'huile sur le feu en voyageant activement dans ce pays pour prévenir les situations d'urgence auxquelles serait exposé le Canada, notamment provoquées par les "hackers russes du Kremlin". L'ex-patron de la CIA et de la NSA Michael Hayden a tenu un discours au Canada en proclamant que les "hackers russes" étaient la "principale menace pour le Canada". Vous comprenez l'ampleur que cela a pris? A la question de savoir comment était identifiée la source des cybermenaces, on nous répond - au XXIe siècle! - que "plus un pays est totalitaire, plus est plausible son implication dans le piratage d’État". Dans ce cas on pourrait chercher quelque chose chez Nicolas Machiavel. Je pense qu'on devrait y trouver quelques passages.
Un autre mythe au sujet de la cybermenace russe a été inventé par le Ministre britannique de la Défense Michael Fallon. Alors qu'il parlait des relations russo-britanniques dans une université écossaise, au lieu de parler sérieusement de l'établissement d'une coopération entre nos pays pour combattre les menaces réelles à la sécurité il a préféré consacrer une grande partie de son discours aux "hackers russes", accusant gratuitement la Russie d'avoir commis des cyberattaques contre les institutions gouvernementales en Bulgarie, aux Pays-Bas, en France, en Allemagne et au Monténégro. Selon Michael Fallon, "la Russie teste constamment la solidité de l'Occident tout en sapant les bases de la sécurité nationale des alliés du Royaume-Uni". Et c'est le Ministre de la Défense de l'un des premiers pays du monde qui le dit! On a l'impression et même la conviction que la "menace russe" mythique le préoccupe bien plus que, disons, le terrorisme international. C'est logique: le terrorisme international existe réellement, il est possible de le combattre ou non – c'est le choix personnel de chaque État, mais quoi qu'il en soit il faudra rendre des comptes. Alors les "hackers russes du Kremlin" sont une histoire géniale car personne ne sait où ils sont et d'où viennent les attaques, mais tout le monde sait comment les combattre et combien d'argent supplémentaire il faudra allouer à ces fins.
Toujours à l'université écossaise, le Ministre britannique de la Défense Michael Fallon a déclaré que des Russes commettaient depuis le territoire russe "des cyberattaques contre les établissements gouvernementaux, y compris en Allemagne". Dans le même temps en Allemagne, le Süddeutsche Zeitung publiat un article rapportant que les services allemands avaient enquêté pendant presque un an et établi des faits confirmant une prétendue campagne de désinformation organisée par les autorités russes contre le gouvernement du pays. Se référant aux sources gouvernementales, il était indiqué qu'aucun fait tangible d'une telle ingérence de la part de la Russie n'avait été établi. Comment est-ce possible? Tout cela, nous le lisons et l'entendons de la part de représentants officiels et de personnes qui représentaient il n'y a pas si longtemps leur gouvernement et leur État. En ce qui concerne l'article du Süddeutsche Zeitung, il est à noter que nos collègues allemands ont mis un an (se référant aux sources gouvernementales) pour comprendre qu'il n'y avait eu aucune ingérence médiatique ou cybernétique. On se demande alors pourquoi aujourd'hui, en dépit de l'hystérie dans beaucoup de pays, paraît un tel article se référant aux représentants allemands officiels. Ne serait-ce pas parce que Berlin a commencé à comprendre que l'évolution du thème des "hackers russes" et de l'influence médiatique russe pourrait miner la légitimité des résultats de leurs élections?
Paradoxalement, nous disposons de faits convaincants sur ceux qui s'adonnent en réalité au piratage, aux attaques et aux écoutes. En ce qui concerne l'Allemagne: on sait qui l'écoutait. Accuser la Russie de piratage n'est qu'une volonté de faire porter le chapeau à un État qui en réalité n'y prend pas part du tout. C'est clairement une campagne médiatique.
Réponses à la presse:
Question: Ces derniers temps, les relations entre la Russie et l'Azerbaïdjan se développent assez activement. Dans l'ensemble, on peut dire que leur état est positif. D'après vous, l'extradition du citoyen russe Alexandre Lapchine de Biélorussie vers l'Azerbaïdjan pourrait-elle se refléter sur ces relations?
Réponse: Nous avons déjà tout dit à ce sujet. Le site du Ministère russe des Affaires étrangères a publié hier un commentaire concernant l'extradition d'Alexandre Lapchine. Je pense que cette question, comme toutes les autres qui surviennent dans les relations bilatérales indépendamment des pays concernés, doivent être réglées dans le cadre de la procédure établie. Les problèmes peuvent être plus ou moins complexes. Bien sûr, le sort des citoyens russes est un sujet prioritaire pour nous. Mais je le répète, nous partons du principe que tout doit être réglé selon la procédure établie. Comme l'a précisé notre communiqué de presse, nous continuerons de veiller au sort du citoyen russe.
Question: En janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré son homologue azerbaïdjanais Elmar Mamediarov et son homologue arménien Edouard Nalbandian pour leur proposer d'organiser, en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité, un nouveau cycle de négociations au format bilatéral et multilatéral avec les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE. Les parties avaient donné leur accord préalable à une telle réunion. Ces trois derniers jours, la situation s'est toutefois particulièrement dégradée dans le Haut Karabagh. La Russie insistera-t-elle sur l'organisation de négociations? Que peut-on évoquer dans une telle situation?
Réponse: Nous n'insistons pas sur l'organisation de réunions ou de consultations. Nous proposons et nous nous mettons d'accord avec les parties. Je voudrais répéter ce qui a été dit au début de la conférence de presse: le calendrier du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Bonn et à Munich est en train d'être établi, c'est pourquoi je vous en informerai plus tard - certainement pendant la prochaine conférence de presse.
Aujourd'hui je peux seulement dire que les contacts entre les parties se poursuivent. Je vous annoncerai plus tard où et quand ils auront lieu dès que cette question sera fixée.
Je voudrais m'adresser à nos collègues étrangers qui, avant de consulter leurs partenaires, déclarent dans la presse que de telles réunions auront lieu. Conformément à l'éthique diplomatique, aux normes et aux règles de décence les parties conviennent d'abord entre elles de telles rencontres avant d'en avertir la presse. Alors que nos collègues en parlent d'abord à la presse, puis décident qu'il serait utile de s'entendre sur l'organisation d'une rencontre.C'est pourquoi je pense qu'il serait utile pour vous comme pour nous d'attendre que les parties se mettent d'accord sur l'organisation d'une réunion (quelle qu'elle soit) puis qu'elles en fassent part à la presse quand elle sera convenue. Je le répète: la semaine prochaine, quand le calendrier des réunions du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sera validé, nous vous en informerons.
Question: Prévoit-on la visite du Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu à Moscou?
Ces derniers temps, nous constatons une nouvelle activation de l'Otan dans la région de la mer Noire: que pouvez-vous en dire?
Réponse: En ce qui concerne la visite du chef de la diplomatie turque à Moscou, je n'ai pas d'informations à ce sujet - du moins le calendrier du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov ne prévoit pas de telle rencontre. Si nous avions des informations à ce sujet je les partagerais avec vous. J'ai déjà parlé des contacts qui sont prévus avec le Ministère turc des Affaires étrangères, notamment au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères de la Russie et de la Turquie.
En ce qui concerne l'activité de l'Otan, malheureusement, nos collègues préfèrent s'occuper des menaces virtuelles et inexistantes: virtuelles non pas dans le sens de la présence de menaces dans l'espace virtuel, mais dans le sens "détachées de la réalité".
Si l'Otan estime que la principale menace pour elle émane de la mer Noire, je pense qu'elle se trompe. Tout le monde sait où se déroulent aujourd'hui les principaux événements dramatiques, notamment la lutte contre le terrorisme, et cela n'a aucun sens d'inventer de nouvelles menaces inexistantes. Mais on peut l'expliquer, car il est plus facile de combattre une menace fictive, il est manifestement bien plus simple de s'expliquer devant sa population et d'exiger davantage d'argent à ces fins. En revanche, les résultats d'une telle "lutte contre des moulins à vent" sont également virtuels, malheureusement: personne ne combat la menace réelle - je fais référence notamment à nos collègues occidentaux. Vous voyez vous-mêmes comment avance la lutte contre le terrorisme international au Moyen-Orient et en Afrique du nord: l'équipe de Barack Obama déclarait constamment combattre le terrorisme international mais a laissé tomber tout cela et est partie. Laissé tomber à demi-mot, dans l'inconnu, en détériorant la situation et en portant préjudice au processus de paix et à la situation générale sur le terrain. Voilà ce que je peux dire sur les menaces réelles et la façon dont certains les combattent.
Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontrera prochainement à Moscou son homologue suédoise Margot Wallström. Quelles questions importantes pour la Russie seront évoquées?
Réponse: Je peux confirmer que cet entretien est prévu - pas pour la semaine prochaine mais à court terme. L'entretien se tiendra à Moscou. Nous vous informerons officiellement de la date choisie plus tard et publierons toutes les informations qui concernent les relations bilatérales. Je peux confirmer que cet entretien est en train d'être convenu mais nous annoncerons son contenu concret une fois que, selon la pratique diplomatique, nous aurons convenu de l'agenda avec nos collègues suédois.
Question: Imangali Tasmagambetov a récemment été nommé Ambassadeur du Kazakhstan en Russie. Quelles attentes sont associées à sa nomination? Que pouvez-vous dire à propos de lui? Attend-on des activités conjointes?
Réponse: Je pense que c'est le Kazakhstan qui nourrit des attentes avec son nouvel ambassadeur. Nous recevons un ambassadeur envoyé par un pays ami, nous le saluons et bien sûr nous sommes prêts à poursuivre le travail avec lui sur les bases posées dans les relations bilatérales par les autorités de nos deux pays.
En ce qui concerne les activités concrètes prévues, nous organisons avec le Kazakhstan des activités dans le domaine politique, social et économique. Si le nouvel ambassadeur le souhaitait, nous serions toujours ouverts et prêts à organiser des activités conjointes. Quant aux points concrets du calendrier il convient de s'adresser à l'Ambassade du Kazakhstan à Moscou.
Question: Quelle est la position de la Russie concernant le plan en cinq points proposé par la République populaire de Donestk (DNR) pour régler la situation dans le Donbass?
Réponse: Je n'ai pas de commentaires à ce sujet pour le moment. Je demanderai des précisions. Je voudrais dire à nouveau que Sergueï Lavrov a partagé avec les journalistes notre appréciation de la situation dans le Donbass et notre vision de la manière dont ce processus évoluera.
Question: L'Onu appelle à aider 12 millions de Yéménites mourant de faim et à envoyer une aide de 2 milliards de dollars. Comment pouvez-vous décrire, dans cette situation, l'opération de la coalition militaire islamique dans la région? Quelles autres démarches pourraient être entreprises par la communauté internationale pour remédier à la catastrophe humanitaire? Dans une récente interview, l'Ambassadeur d'Allemagne en Ukraine Ernst Reichel a déclaré que les élections dans le Donbass pourraient être organisées "en dépit des engagements non tenus par la Russie". Que pouvez-vous en dire?
Réponse: En ce qui concerne le Yémen, j'ai fourni pendant la dernière conférence de presse un commentaire très détaillé sur notre appréciation de la situation humanitaire dans ce pays. Nous appelons et utilisons tous les outils politiques d'influence possibles pour empêcher la dérive vers une catastrophe humanitaire au Yémen et son aggravation. Vous pouvez relire ce commentaire, il était très complet.
Quant aux institutions et aux mécanismes de l'Onu qui travaillent en ce sens, nous coopérons avec eux et apportons l'aide nécessaire dans le cadre de l'organisation. Bien sûr, nous donnons régulièrement une appréciation aux actions des forces qui combattent sur ce territoire. Nous disons que les objectifs annoncés doivent correspondre à la situation réelle de la catastrophe humanitaire car le nombre de civils qui souffrent est sans précédent. La crise humanitaire qui frappe la population yéménite est réellement catastrophique. Nous avons déjà publié des faits et des chiffres concrets il y a deux semaines, nous vous invitons à les consulter.
Quant à votre seconde question sur le Donbass concernant les déclarations de l'ambassadeur allemand. Nous respectons l'avis de nos collègues du Format Normandie mais nous sommes aussi certains que les processus électoraux - les élections dans le Donbass en l'occurrence - ne doivent pas se dérouler selon la volonté de certains co-sponsors et membres du Format Normandie: ce processus doit être conforme aux Accords de Minsk et être convenu concrètement dans le cadre du Groupe de contact. C'est aux représentants du Donbass de régler cette question avec les représentants de Kiev. Des mécanismes appropriés ont été mis en place pour cela.
Les conseils de chacun ne doivent pas se substituer aux institutions et aux mécanismes existants pour régler les problèmes, notamment concernant les élections. Qui plus est, ils ne doivent pas se transformer en ordres ou directives pour les parties. S'il est possible d'exercer une influence constructive sur la position d'une partie ou d'une autre pour permettre de remplir plus efficacement les Accords de Minsk et de stopper l'effusion de sang, cela ne sera que salué. Une telle implication en tant que "mentor éloigné" dans le processus en Ukraine, honnêtement, pourrait ne pas être utile. Il y a déjà les Accords de Minsk, les institutions et les formats pour contribuer à leur mise en œuvre. On voudrait davantage entendre des conseils non pas pour indiquer au Donbass comment il doit ou non organiser les élections, mais à Kiev pour lui suggérer d'établir le contact avec sa population, que les autorités considèrent comme des citoyens ukrainiens, dans la dimension politique, sociale, économique et dans d'autres domaines.
De tels conseils, d'après moi, seraient vraiment efficaces car jusqu'à présent, comme vous pouvez le voir, tout ce que fait Kiev au niveau officiel, politique et autre ne mène malheureusement pas à la réconciliation des habitants mais à leur éloignement les uns des autres. La situation par rapport au charbon (vous êtes probablement au courant de ce qui se passe) ne fait que le souligner davantage. C'est pourquoi, je le répète, avec tout le respect pour l'avis de nos collègues, vu que vous avez demandé de donner une appréciation à cette déclaration, je dirais que les conseils doivent être constructifs et ne pas contredire les accords et les mécanismes qui visent à remplir les Accords de Minsk. Ils doivent aussi inciter essentiellement Kiev à coopérer avec les représentants du Donbass au lieu de refuser le contact avec eux.
Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a annoncé une éventuelle coopération avec la nouvelle administration américaine sur l'Afghanistan. En février, Moscou a prévu d'organiser des consultations sur ce dossier. Est-ce que les représentants des USA et de la coalition occidentale y participeront?
Réponse: La situation n'a pas changé depuis la dernière conférence de presse, quand des questions similaires avaient été posées. Pour comprendre comment nous pouvons coopérer avec nos collègues américains il faut attendre que soit établi un contact diplomatique à part entière. Pour l'instant, le Secrétaire d’État a été nommé mais le fait est que, si on peut s'exprimer ainsi par rapport au service diplomatique, il n'y a pas encore de "top-managers". Ils n'ont pas été nommés. L'équipe actuelle, si je comprends bien, se familiarise avec la situation.
Tout bute également sur le fait que le concept de la politique étrangère, la doctrine de la nouvelle administration n'a pas été publiée. J'ignore si elle est formulée ou non mais nous n'avons eu vent de rien dans l'espace public ou par les voies diplomatiques. Je pense que c'est précisément le problème: une certaine doctrine globale ou au contraire régionale doit d'abord être élaborée, le concept de la politique étrangère, la vision de la nouvelle administration américaine sur la politique étrangère – soit sur la région, soit globalement. Il faut attendre les premiers contacts par la voie diplomatique. Après cela nous pourrons entamer la coopération conformément à la pratique diplomatique. Il n'y a pas eu de tels contacts pour l'instant.
L'Ambassade de Russie à Washington travaille mais elle est confrontée aux mêmes problèmes car l'équipe du Département d’État n'a pas été constituée. Nous attendons nos collègues américains et nous travaillerons avec eux.
En ce qui concerne la présence de représentants américains, indépendamment de la formation ou non de l'équipe du Département d’État, il vaut mieux adresser cette question à la partie américaine. Bien sûr, étant donné que cet événement se déroule sur notre plateforme nous vous en informerons également. J'ai déjà parlé des aspects qui influencent le dialogue bilatéral.
Question: La nouvelle administration américaine envoie des signaux très contradictoires. Quelles mesures concrètes attendez-vous de sa part? Y a-t-il des signes qui, en fonction des agissements de l'administration, vous permettront de comprendre qu'elle est effectivement disposée à une coopération constructive avec la Russie?
Réponse: Pour la coopération il faut avoir quelqu'un de "l'autre côté". Je peux seulement répéter que nous attendons la formation de l'équipe du Département d’État et des approches de l'administration du Président américain sur les questions centrales des relations internationales. Après cela devront avoir lieu des contacts au niveau diplomatique, après lesquels nous serons prêts pour une coopération à part entière avec nos collègues américains sur des questions d'intérêt mutuel.
Question: L'Ambassadeur d'Azerbaïdjan en Russie Polad Bulbuloglu a souligné que les relations entre les deux pays étaient à leur apogée. Les États sont unis par leur bonne volonté et l'Azerbaïdjan tient aux relations avec la Russie. Comme de son côté la Russie voit-elle ses relations avec l'Azerbaïdjan?
Réponse: En ce qui concerne les propos de l'Ambassadeur de l'Azerbaïdjan en Russie, ce n'est pas simplement un ambassadeur mais également une personne que nous aimons beaucoup, car nous le considérons à ce jour comme une "star" de notre pays, je ne peux pas dire si nos relations sont à leur apogée ou s'il est possible d'aller encore plus haut.
Je suis d'accord avec l'appréciation positive du développement des relations bilatérales formulée par Polad Bulbuloglu, mais la perfection n'a pas de limite.
Question: D'après vous, quel est le meilleur cadeau pour un employé du service diplomatique?
Réponse: En y réfléchissant bien, le meilleur cadeau pour les diplomates russes pourrait être une journée de paix dans le monde entier. Ce serait un cadeau merveilleux car c'est précisément l'objectif de notre travail. S'il était possible de faire un vœu, c'est ce que je souhaiterais, s'il était possible de faire un vœu sans limite dans le temps je demanderais la paix dans le monde pour toujours. Ces derniers temps, nous avons vu que la communauté internationale était pratiquement à la limite ou tombait dans le fossé des conflits armés. Nous voyons la facilité avec laquelle ils commencent (l'agression commence et on déclenche aujourd'hui des guerres sans prendre la peine de chercher des prétextes) et le nombre de victimes, de difficultés et d'obstacles que nous devons surmonter pour revenir à la position initiale - sans parler d'améliorer la situation. C'est pourquoi il faut la paix et que plus elle durera, mieux ce sera. Nous sommes tous habitués à ce que l'état de paix soit un dû qui doit simplement exister car quelqu'un nous le doit. En réalité nous devons comprendre qu'il faut prendre soin de l'état de paix. Il faut diriger les efforts pour le maintien de la paix. Il est important de prendre conscience du fait que personne ne nous donne quoi que ce soit pour rien. Nous devons nous-mêmes prendre soin et tout faire pour préserver la paix, au lieu de penser que c'est un état naturel. L'état de paix dépend des politiciens, des responsables des pays, des populations et des médias.
La prise de conscience du fait que la paix dépend de l'homme est très importante. C'est pourquoi si je voulais souhaiter quelque chose à tous les employés du service diplomatique, ce serait la paix.
Question: Certains médias indiquent que Kiev commence à rassembler de plus en plus d'armements au sud-est de l'Ukraine. Quel pourrait être l'impact de ces manœuvres sur les prochaines négociations multilatérales?
Réponse: Concernant la situation dans le sud de l'Ukraine, vous avez noté l'accumulation de matériel militaire appartenant ou contrôlé par Kiev. Il n'est pas question uniquement de l'armée ukrainienne mais également de bataillons de volontaires et d'autres formations armées. Bien sûr, сela affectera les négociations au format international mais surtout les relations entre le Donbass et Kiev car tous les efforts internationaux visent précisément la promotion du dialogue entre le Donbass et Kiev - aspect le plus important du règlement pacifique du conflit. En principe la communauté internationale peut faire beaucoup de choses, peut entreprendre différents efforts. Mais le fond de la question est que Kiev et le Donbass entament un dialogue, coopèrent et fassent quelque chose pour lancer d'une manière ou d'une autre le processus de paix. De telles actions du côté contrôlé par Kiev minent complètement les processus que j'ai évoqués.
Malheureusement, dans les propos des médias, des politologues, des observateurs et des représentants officiels russes mais aussi étrangers, point l'idée que cette provocation a été spécialement organisée par Kiev pour bien des raisons - l'occasion de faire parler de lui auprès de la nouvelle administration américaine, d'attirer l'attention des Européens pour que le thème de l'Ukraine reste à la une, etc. C'est la tactique malsaine à la base des agissements de Kiev. Beaucoup de temps s'est déjà écoulé: il faut prendre conscience du fait qu'elle n'a pas d'issue. Il faut appliquer de nouvelles approches - qui se trouvent justement dans les Accords de Minsk. Les autorités de Kiev cherchent à chaque fois de nouveaux prétextes pour ne pas les remplir.
Très souvent, pendant les réunions des ministres des Affaires étrangères au Format Normandie, on a entendu la partie ukrainienne tenter de justifier pourquoi elle ne remplissait pas les Accords de Minsk. La "machine de Kiev" a fonctionné à la perfection: il y a eu de très nombreuses inventions, justifications et raisons absolument détachées de la réalité. De plus, les représentants de Kiev adorent interpréter les Accords de Minsk. Ce qui a été écrit sous-entendait quelque chose de complètement différent. Kiev déclare constamment que les Accords de Minsk ont été signé car il n'y avait pas d'autre solution, que c'était inévitable, mais qu'après leur signature il n'assumait aucune responsabilité dans leur mise en œuvre car c'était seulement en plaçant les représentants de Kiev dans une telle situation sans issue que la communauté internationale avait réussi à obtenir la signature du président ukrainien sur ce document. Ce n'est pas seulement perfide, c'est une psychologie diabolique: chercher des justifications et tenter d'attirer l'attention sur de telles actions. Nous continuerons de dire que si les représentants de Kiev considèrent tout de même la population du Donbass comme des citoyens ukrainiens, il faut les traiter comme tels. Toutes les tentatives de trouver des prétextes pour ne pas remplir les Accords de Minsk et la réticence à tenir ses engagements envers ses citoyens aussi bien dans le cadre des Accords de Minsk que de sa propre législation ne font qu'approfondir ce conflit.
Question: Qu'en est-il actuellement de nos concitoyens détenus par des pirates somaliens? Connaît-on leur état?
Réponse: En ce qui concerne nos matelots, un communiqué a été publié hier sur le site du Ministère. Je peux confirmer que nos diplomates sont en contact avec les autorités nigérianes. Je n'ai pas d'autres informations pour l'instant, mais dès que c'est le cas nous vous en informerons. Comme vous le savez, le sort des citoyens russes est un sujet prioritaire pour nous.
Question: L'Ambassadeur de Russie au Japon a déclaré aujourd'hui que des consultations russo-japonaises étaient prévues en mars concernant l'activité économique commune sur les territoires litigieux. Pouvez-vous en dire davantage sur ces consultations? Quelles sont les attentes de la Russie?
Réponse: Je vais me renseigner pour vous fournir des informations supplémentaires.
Question: Les médias japonais disent que la Russie pourrait transmettre au Japon les territoires contestés dont font partie les Kouriles du Sud pour un usage temporaire. Que pouvez-vous en dire?
Réponse: Je voudrais dire que les experts des deux pays planchent sur un accord de paix et abordent tous les aspects associés à ce problème. Je ne pense pas qu'il faille évoquer cette question dans les médias même hypothétiquement compte tenu de sa sensibilité, notamment pour le Japon. Des experts ont été chargé par les dirigeants des deux pays de travailler sur ce dossier. Nous considérons que le travail mené actuellement est plus que positif. Bien sûr, nous trouvons très opportun et juste que le travail des experts ait repris. Il avait été interrompu pendant longtemps - pas par notre faute. Nous pensons que sa reprise est absolument constructive et nous espérons qu'il sera efficace. Je me renseignerai sur ces consultations pour vous fournir des informations.
Question: Ces derniers temps, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a décrété une série de décisions contre les organismes publics et les institutions russes. Que pouvez-vous en dire?
Réponse: Il est très regrettable de constater parfois à quel point le travail de cet organisme peut être politisé. De telles approches politisées pour régler les problèmes sont très regrettables.
Question: Quand commencera la réunion d'Astana, à quel niveau et qu'attend-on d'elle en prévision des négociations à Genève?
Réponse: Nous estimons et partons du fait (il y a des prémisses à cela) qu'un processus de préparation est en cours, et que la réunion d'Astana pourrait avoir lieu les 15 et 16 février. C'est toute l'information dont je dispose actuellement.
Nous ne considérons par le processus d'Astana comme isolé du contexte du processus de paix en Syrie. C'est une partie des efforts communs visant à régler les situations de crise sur la voie politique. Bien évidemment, l'interconnexion des processus d'Astana et de Genève a une grande importance.
Question: L'organisation internationale des droits de l'homme Amnesty International a parlé de milliers de personnes exécutées dans une prison près de Damas. La Russie cherchera-t-elle à exercer une certaine influence sur le gouvernement syrien pour enquêter sur ces tortures et exécutions sommaires?
Réponse: Nous avons pris connaissance de ce rapport et des informations qu'il contenait. On regrette l'apparition, à un instant aussi décisif du point de vue des perspectives du règlement en Syrie, du rapport d'Amnesty International sur de prétendue exécutions massives d'opposants au régime de Bachar al-Assad dans la prison militaire syrienne de Saidnaya. En fait, nous sommes confrontés à une nouvelle provocation visant à jeter de l'huile sur le feu du conflit syrien qui s'éteint, à raviver les passions apaisées, ainsi qu'à pousser les Syriens à se haïr davantage entre eux. Les auteurs de cette œuvre de désinformation (on peut difficilement parler d'un document), de ce fake pour reprendre un terme plus à la mode, ne sont même pas gênés par leur propre aveu que les chiffres astronomiques des victimes qu'ils citent sont le résultat de calculs arithmétiques à partir de "témoignages" anonymes. A notre avis, la direction d'une organisation des droits de l'homme respectable peut et doit adopter une approche plus exigeante et responsable des fantaisies aussi dangereuses de son bureau libanais.
Question: La police a arrêté en janvier à Saint-Pétersbourg un migrant clandestin de Corée du Nord. Sur décision du tribunal russe, il doit être expulsé. Les militants des droits de l'homme ont saisi la CEDH car dans ce cas, il risque la peine de mort. La CEDH a décidé d'interdire sa déportation de Russie jusqu'à ce que son affaire soit examinée par la Cour. La Russie est-elle prête à se soumettre à cette décision ou cet individu sera tout de même extradé?
Réponse: Je me renseignerai à ce sujet et je répondrai à cette question.
Question: L'un des thèmes les plus impressionnants de votre grande conférence de presse fut celui des hackers et des cyberattaques. L'affaire prend une sérieuse tournure. Bien que l'élection américaine soit terminée et que l'affaire soit censée se calmer, c'est l'inverse qui se produit. On a l'impression que ce problème devient épidémique, à en juger par les exemples du Canada, de la Norvège et d'autres pays. A cet égard on voudrait savoir si Moscou pourrait proposer à nos partenaires étrangers de parler à ce sujet cartes sur table? Pourquoi ne pas organiser une conférence ou une réunion à un certain niveau pour évoquer cette question? Après tout, c'est eux qui ont lancé ce thème et ont créé ce problème
Réponse: On voit que vous ne nous rendez pas souvent visite. Depuis un an j'explique que nous demandons de nous fournir des informations par la voie diplomatique et des renseignements. Nous proposons d'évoquer ce sujet sur une plateforme internationale, si pour une certaine raison on ne veut pas nous parler bilatéralement. Vous pensez que quelqu'un nous a fourni quoi que ce soit?
Savez-vous combien de fois le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a demandé à son homologue le Secrétaire d’État américain John Kerry d'expliquer ce que les USA voulaient dire concrètement en parlant de "hackers russes"? Vous n'imaginez pas. Mais c'est facile à compter. Autant de fois qu'ils se sont rencontrés pour s'entretenir, pratiquement autant de fois nous avons demandé à la partie américaine ce que toutes ces déclarations sous-entendaient. Après tout, il ne s'agit pas simplement de fuites dans les médias. Il est question de déclarations de représentants officiels, notamment de l'administration américaine. De plus, nous avons demandé qu'ils nous fournissent des informations par la voie de leur choix. Nous avons également proposé aux États-Unis d'entamer une coopération dans n'importe quel format. La réponse se résumait toujours au fait que la partie américaine l'ignorait, mais qu'elle demanderait des précisions pour y revenir plus tard. Il n'y a rien eu d'autre. C'est pourquoi nous disons que le problème ne se cache pas dans le concret, dans la volonté de garantir sa propre sécurité cybernétique ou se protéger contre des menaces éventuelles. Tout cela n'a rien à voir avec ces sujets. Dans l'ensemble, ils ne s'intéressent ni aux faits, ni aux informations, ni aux chiffes. Une seule chose les intéresse – un prétexte médiatique pour expliquer chaque fois ce qui se passe sur le territoire de leur pays.
Malheureusement, plusieurs pays du nord de l'Europe ont prétexté pendant des décennies la présence de sous-marins russes qui faisaient surface dans le centre de leur capitale pratiquement tous les mois. J'avais même cité cet exemple pendant les conférences de presse. En analysant les archives des conférences de presses datant de 20-30 ans nous avons découvert par hasard que le thème des sous-marins russes qui faisaient surface pratiquement dans les salles de bain des capitales européennes était déjà soulevé depuis longtemps. C'est simple. Une source d'un service (en général lié à la sécurité nationale du pays) déclarait à un journal qu'un nouveau sous-marin nucléaire avait fait surface quelque part sur le territoire du pays. Vous pouvez imaginez comment ce thème peut faire "exploser" l'espace médiatique à l'instar de l'histoire du monstre de Loch Ness. On utilise tout – des photos, des images, des caricatures, simplement pour commencer à propager ce sujet. Quelques mois plus tard le journal qui a publié cette information en premier écrit quelque part sur la dernière page une ligne indiquant que l'enquête a révélé qu'à ce moment dans un bassin ne se trouvait pas un sous-marin soviétique/russe, mais les débris d'un ancien navire. Or cela n'intéresse plus personne, ce thème n'est plus développé. Cela se répète deux, trois, quatre, cinq fois par an.
On a inventé la même chose avec les hackers. C'était encore plus simple car aucune photo n'était nécessaire. Dans l'histoire du sous-marin, il fallait montrer quelque chose au public. Ce n'est pas nécessaire avec les hackers. On peut simplement prendre une photo d'ordinateur, un imprimé d'écran du film Matrix, poser à côté une souris d'ordinateur pour faire joli et diffuser des articles sur tout et n'importe quoi. Pour la touche finale, il faut absolument faire ce collage sur fond du Kremlin. Voilà: le sujet est prêt. C'est tout.
Nous revenons sur ces sujets précisément parce qu'ils sont complètement infondés. On pourrait comprendre leur logique si, admettons, ceux qui les ont inventés nous en voulaient, s'ils nous avaient "isolé" et ne voulaient plus nous parler. Mais alors au moins, pour la consommation intérieure, ils publieraient des informations, organiseraient des investigations pour en tirer des conclusions. Au lieu de cela, deux fois par an, nous assistons à de telles campagnes de pure désinformation.
Récemment, la presse allemande a écrit qu'à issue d'une vérification il s'était avéré qu'aucune attaque n'avait eu lieu, ou que si c'était le cas il était impossible de déterminer leur origine ou d'identifier les auteurs. Le fait est qu'au moment où il faut "réchauffer" l'opinion publique pour la diriger dans le sens voulu, on fait constamment appel à ce thème inventé de toutes pièces.
Avec les États-Unis nous avions mis sur pieds une Commission présidentielle où travaillaient différents sous-groupes et experts, y compris pour la sécurité cybernétique. Nous sommes prêts à coopérer. La déclaration du porte-parole du Département d’État américain a récemment fait grande impression concernant la disposition de ce dernier à évoquer avec la Russie les questions relatives à la coopération dans le domaine de la sécurité cybernétique. Cela a été perçu comme une chose extraordinaire. Nous avons des experts, nous avons un Ambassadeur itinérant qui est également Représentant spécial du Président russe pour la coopération internationale dans le domaine de la sécurité informatique. Il exprime très activement les approches de la Fédération de Russie, soumet des propositions sur les plateformes appropriées des organisations internationales et participe à l'élaboration de documents internationaux sur la sécurité informatique internationale. Tout le monde le connaît, il connaît tout le monde. Mais en principe cela n'intéresse aucun de nos collègues occidentaux.
Il ne s'agit pas uniquement du fait que dans le milieu médiatique on dénigre constamment l'image de la Russie ou que notre pays soit présenté comme un État agressif. Le fait est qu'il existe une menace émanant d'une partie de la communauté internet qui promeut les intérêts des organisations terroristes. Tout le monde le sait. Il est de notoriété publique que Daech, le Front al-Nosra, Al-Qaïda et d'autres groupes terroristes utilisent internet pour recruter, organiser des actions et pousser à commettre des attentats. C'est un grand problème. En principe personne n'y accorde de l'attention. Tout le monde est concentré sur l'histoire des prétendus "hackers russes" ou "du Kremlin". Le danger est qu'on préfère ignorer la menace réelle dans le cyberespace alors qu'elle est immense. Le thème des suicides répandu via les réseaux sociaux fait partie de la logique des organisations terroristes consistant à formater les gens prêts à commettre tout acte pour une grande idée, jusqu'aux suicides et aux attentats. Ce sont des tendances très dangereuses. De plus, on propage ces idées terroristes "enveloppées" dans un "emballage" attrayant. Aujourd'hui le mal (or le terrorisme international est un mal) est très bien "emballé". Il n'est pratiquement pas séparé des technologies modernes et des capacités de l'internet. L'individu ne prend pas conscience du fait qu'il a déjà mordu au "cyber-hameçon" des organisations terroristes. Seulement plus tard, il devient évident que les sites qu'il visite et ses abonnements éveillent en lui une certaine idéologie. Nous le constatons et disons tout le temps que les organisations terroristes contemporaines ne ressemblent pas du tout au terrorisme d'il y a 20-30 ans. Le nouveau terrorisme a différents visages. Certains sont très bien "emballés".
Question: L'histoire de l'agence de presse Reuters qui se plaignait qu'on l'empêche de travailler et on l'opprime a-t-elle connu une suite?
Réponse: Nous leur avons envoyé une lettre et nous attendons la réponse. Le fait est qu'ils ne sont pas habitués à présenter des excuses. Regardez la quantité de muflerie, d'agression non dissimulée dans l'espace médiatique de la part des gens qui se considèrent comme journalistes, le nombre d'articles publiés par l'agence alors qu'ils ne correspondaient pas à la réalité. Il est devenu normal de ne pas assumer la responsabilité de ses propos. Malheureusement, c'est un fait. Nous avons écrit une lettre et nous travaillerons dans ce sens.
Question: Étudie-t-on la possibilité d'organiser prochainement, à Bonn ou à Munich éventuellement, un entretien entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire d’État américain Rex Tillerson?
Réponse: Cette éventualité est à l'étude.
Question: A Bonn ou à Munich?
Réponse: Je vous le dirai dès qu'il y aura des informations concrètes. Je pense qu'à la veille du départ de la délégation russe à Bonn et à Munich nous organiserons encore une conférence de presse où je vous ferai part du calendrier des entretiens bilatéraux et multilatéraux du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Question: Deux citoyens russes innocents restent détenus dans un pays avec lequel la Russie a d'excellentes relations, qui ont atteint leur apogée et tendent vers la perfection. Marat Oueldanov est enfermé dans une prison de Bakou depuis juillet 2016. L'unique chef d'inculpation contre lui est qu'il est d'origine arménienne. Alexandre Lapchine, lui, a été démonstrativement amené à Bakou et subit la torture. Son profil sur les réseaux sociaux a été "nettoyé" après son extradition en Azerbaïdjan. Que fait concrètement la Russie pour prendre part au sort de ces individus? Selon certaines informations, le personnel du consulat russe de Bakou a tenté d'entrer en contact avec Alexandre Lapchine. L'a-t-on rencontré?
Réponse: Il est réjouissant que les médias arméniens soient si préoccupés par les relations russo-azerbaïdjanaises.
Sur cette question, je peux dire que nous informons les médias et les proches des mesures prises pour protéger les citoyens russes que vous avez mentionnés. Les représentants du service consulaire de l'Ambassade de Russie ont rencontré Marat Oueldanov. Notre Ambassade s'occupe de cette affaire. Je voudrais souligner que la situation d'Alexandre Lapchine est différente en principe. Il convient de préciser qu'il possède également la citoyenneté d'autres pays, outre la citoyenneté russe. C'est pourquoi nous sommes en contact avec ses représentants légaux, ainsi qu'avec ceux notamment d'Israël, qui représentent également ses intérêts à sa demande pour régler la situation dans laquelle il s'est retrouvé. La Russie tient ce thème sous contrôle.
Merci beaucoup à vous, en tant que représentant de l'Arménie, de votre intérêt pour un tel sujet, de nous rappeler le sort de citoyens russes.