Commentaire du Ministère russe des Affaires étrangères concernant la situation autour des monuments commémoratifs de la Seconde guerre mondiale en Pologne

C'est avec indignation et un profond regret que nous sommes amenés à constater une fois de plus qu'en Pologne se poursuivent régulièrement des actes de vandalisme commis contre les monuments et tombes des soldats soviétiques qui ont libéré ce pays des occupants nazis, ainsi que ceux des soldats polonais qui se sont battus à leurs côtés contre le fascisme.

Ces derniers temps, la profanation de leur mémoire est un phénomène quotidien, dont les causes sont enracinées dans la campagne ouvertement anti-russe menée par un certain nombre de politiciens et médias polonais et dans la falsification délibérée des événements historiques.

Ainsi, seulement en février 2015, ont été profanés les tombeaux du cimetière des soldats de l'Armée Rouge à Kalisz (voïvodie de Grande-Pologne), la plaque commémorative aux soldats libérateurs à Aleksandrów Łódzki (voïvodie de Łódź) a été cassée, et le monument aux parachutistes polonais et soviétiques de Lubasz (voïvodie de Grande-Pologne) a été défiguré. Dans ce dernier cas, il s'agit même d'un blasphème: les statues de soldats ont été décapitées.

Nous sommes particulièrement préoccupés par le fait inacceptable que les autorités polonaises se sont jointes de manière très active à la "guerre contre les monuments" de la Seconde guerre mondiale. Le 25 février, le conseil municipal de Varsovie a voté l'abrogation de sa propre décision prise en 2011 concernant la restitution à sa place historique, au centre de la capitale polonaise, du mémorial à la fraternité d'armes soviéto-polonaise qui avait été provisoirement déplacé en raison de la construction du métro, avec le consentement de la partie russe.

Nous croyons que les outrages à la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la liberté et l'indépendance du peuple polonais sont incompatibles avec les principes qui font la base d'une société civilisée. Nous voulons rappeler à cet effet que plus de 600 000 soldats soviétiques sont morts dans les combats pour la libération de la Pologne de l'occupation hitlérienne. En outre, près de 800 000 prisonniers de guerre de l'ex-Union soviétique sont morts dans les camps nazis et sont enterrés sur le territoire polonais.

Nous attendons de la partie polonaise des explications officielles concernant les incidents mentionnés et exigeons fermement le respect inconditionnel de tous les accords bilatéraux, y compris l'Accord entre le Gouvernement de la Fédération de Russie et le Gouvernement de la République de Pologne sur les tombeaux et les lieux de mémoire des victimes des guerres et des répression du 22 février 1994, ainsi que la mise en place des mesures exhaustives visant à arrêter et prévenir les actes de vandalisme dans l'avenir, à trouver et punir les coupables. Nous appelons les autorités polonaises à condamner publiquement et sans équivoque la "guerre contre les monuments" en déclarant que les mémoriaux aux soldats qui ont sauvé la Pologne du fascisme sont intouchables.