Extraits des réponses du Ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux questions des éditeurs et lecteurs dujournal «Rossiyskaya Gazeta» dans le cadre du «business lunch», Moscou, 22 octobre 2012
Question: Bashar al-Assad est encore au pouvoir, à l'avis de l'Occident, grâce aux efforts de la Russie et Chine. Vous avez dit à plusieurs reprises que pour Moscou, en principe, il n'y a pas d'importance qui sera le président de la Syrie. L'essentiel, est ce qu'il soit élu par le peuple syrien lui-même. En ce cas pourquoi, à votre avis, les relations de la Russie avec la Chine d'une part, avec les États-Unis et l'Union européenned'autre part, sont sorties au-delà des relations diplomatiques normales, j'oserais même utiliser l'expression «au-delà de certainesconvenances diplomatiques» lorsqu'il s'agit de la Syrie? Pourquoi actuellement la situation est si tendue?
Sergueï Lavrov: En effet, maintenant tous parlent à propos de la Syrie. Pour arrêter là l'effusion de sang, il faut faire quelque chose dans l'espace informationnel et en pratique. Malheureusement, les slogans trèssimples criant que sans Russie et Chine tout se calmeraitlà, sont enfoncés dans les têtes des petits-bourgeois et s'emparent des masses. Vous savez parfaitement comment lesmédias puissent former l'opinion publiquece qui se passe en Occident et dans les pays de la région en ce qui concerne la situation en Syrie, lorsque l'interprétation extrêmement simplifiée est diffusée, à mon avis, dictée par les intérêts géopolitiques de ceux qui laexposent.
En fait, la situation est assez grave. Toute la région s'est mise en mouvement. Le «printemps arabe»rappelle aux blés verts lesquels Bush cadet a semé, en ayant proposé une conception d'un «Grand Moyen-Orient» et de la démocratisation de tout cet espace.Maintenant, nous récoltons les fruits, parce que cette obsession d'introduire des changements selon les ordonnances extérieuresimposée de dehors, n'a été nullement renforcée par des plans, prévisions et estimationsà long ou,au moins, à moyen terme. L'essentielest ce que ces slogans à propos de changements et démocratisation ne sont pas été convenues avec les pays de la région. Nous en avons bien vu de révolutions et nous déclarons fermement que tous les changements devraient s'effectuer par voie évolutive et s'appuyer sur les souhaits des peuples eux-mêmes. Ce que les peuples du Moyen Orient et Afrique du Nord, comme tous les peuples dans le reste du monde, veulent vivre mieux, à être des citoyens respectésenQuand les événements du «printemps arabe» ont commencé, nous avons parlé de cela. En même temps, nous appelions instamment les joueurs externes qu'ils se fassent guidés par le principe de «ne pas nuire», qu'ils fassent tout pour créer un environnement le plus favorable pour permettre à toutes les forces politiques de chaque pays arabe ou tout autre pays à se convenir sur ce comment ils voudraient réaliser ces réformes. Tout cela concerne la Syrie aussi.
On a fait de Bashar al-Assad un épouvantail. Pourtant en fait, toutes ces accusations sans équivoque qu'il est coupable de tout, dissimulent un grand jeu géopolitique. Il s'agit dusuivant reformatage de la carte géopolitique du Moyen-Orient, quand divers protagonistescherchent à réaliser leurs propresidées géopolitiques. Beaucoup d'entre eux pensent bien plus del'Iran que de la Syrie. Ils parlent ouvertement qu'il faudrait priver l'Iran de l'alliéle plus proche, c'est-à-dire Bashar al-Assad. Tout cela est très triste.
Si observer tout ce qui se passe du point de vue plus global, alors ceux qui sont sincèrement intéressés à la stabilité de la région, à la création des conditions pour sa prospérité (les ressources nécessaires pour faire cela y sont présentes), devraient se faire guidées pas par la logique de l'isolement applique envers l'Iran et auparavant envers la Syrie, mais par la logique de l'intégration. Malheureusement, nos partenaires occidentaux trop souvent choisissent précisément la logique de l'isolation, appliquent des mesures coercitives, en cherchant à imposer des sanctions unilatérales non convenues au Conseil de sécurité et entenant à changerle régime.
Nous considérons cette approche comme contre-productive. Telles recettes imposées de dehors ne donneront jamais des résultats stables. Le résultat satisfaisant serait possible uniquement par le dialogue. Ces principes sont pleinement applicables à la situation en Syrie.
Bashar al-Assad est le garant personnifié de la sécurité des minorités, y compris les chrétiens, qui vivent en Syrie et y vivaient depuis des siècles. Même selon les estimations les plus conservatrices, dont nos partenaires européens occidentaux nous parlent confidentiellement, au moins un tiers de la population soutient toujours Bashar al-Assad comme une personne appelée à empêcher la transformation de la Syrie en Etat, où les minorités ne seront pas capables d'exister.
En appliquant le principe de l'intégration dès le début de la crise, nous parvenions avec insistance à la cessation de toute violence et au commencement du dialogue inclusif entre le gouvernement et tous les groupes d'opposition. C'est pourquoi l'année dernière, nous avons soutenu l'initiative de la Ligue des États arabes laquelleprévoyait le déploiement des observateurs arabes. Ils ont commencé à travailler dans le pays d'après le consentement des dirigeants syriens. Nous avons beaucoup contribué à l'obtention de ce consentement. Néanmoins, dès que les observateurs ont préparé leur premier rapport qui ne contenait aucune accusation unilatérale du gouvernement de la violence continuant et qui objectivement (bien que incomplètement) éclaircissait des chosesdont l'opposition armée s'occupait, malheureusement, la Ligue de Etats arabes a réduit sa mission.
Après cela, Kofi Annan a proposé son planlequelprévoyait aussi le début d'un dialogue. Pour créer les conditions nécessaires, il a été proposé de déployer la Mission des observateurs des Nations Unies. Les candidatures des observateurs ont été convenues avec Damas. Nous avons naturellement pris part à ce projet. Toutefois, dès que les premiers résultats ont commencé à apparaître, lorsque la violence a commencé à se calmer un peu, les observateurs sont devenus de plus en plus fréquemment les cibles des provocations armées. En conséquence de la création des conditions insupportables de leur vie,ils ont été également révoqués.
Il semble que dès que cette situation commence à s'éclaircirun peu, quelqu'un ne veux pas qu'elle reprenne le cours plus calme, la poursuite de la bataille sanglante et de la guerre civile en Syrie est pour lui plus avantageuse
Je répète, la Russie souhait honnêtement que le gouvernement syrien et toutes les forces de l'opposition comprennent qu'il n'y a pas des alternatives au cessez-le-feu et début des pourparlers. Selon notre proposition qui a coïncidé avec initiative de Cofi Annan,le«groupe de actions» s'est rencontréàGenève 30 juin de cette année. Lors de cette rencontre un document a été convenu par consensus, qui a été nommé«Communiqué de Genève». Il contient les dispositions sur ce que toute personne qui se bat l'une contre l'autre devrait cesser de le faire, tous les protagonistes extérieurs devraient user toute leur influence sur les diverses parties qui se battent en Syrie avecarmes dans leurs mains pour les faire déclarer en synchronisme sur le cessez-le-feu et débutdes pourparlers, après avoir désigné pour cela des représentants spéciaux.
Le communiqué a été adopté par consensus reflétant la position commune, accepté collectivement par tous les cinq membres permanents: Conseil de sécurité de l'ONU, la Ligue des États arabes, Turquie, l'Union européenne et l'ONU. Bashar al-Assad a approuvé ce document et a désigné son négociateur. L'appel correspondant que nous avons unanimementadressé de Genève à l'opposition, n'a pas été entendu. Les forces d'opposition non seulement n'ont pas désigné leur équipe de négociation, mais ils ont refusé d'accepter le Communiqué de Genève. C'est une autre preuve de masoupçonsur ce qu'une fois un mouvement quiconque se dessine, quelqu'un veut le faire échouer.
Nous avons maintenant ce que la situation se détériore chaque jour qui passe. Les troupes gouvernementales délogent avec succèsalternatifles détachements armées de l'opposition depuis les villes et localités. Toutefois, l'opposition continue à recevoir des armes, d'argent et soutien moral. Quand nous parlonsavec les représentants de l'opposition, tant l'opposition en la personne du Conseil national syrien que l'opposition interne, les soi-disant comités de coordination nationale, nous leur disons qu'il faut cesser de recourir à la violence. Certains d'entre eux nous répondent que les partenaires occidentaux leur conseillent les choses absolument contraires, appelant à continuer à s'opposer, tirer, défendre leurs droits avec des armes dans leurs mains, alors, selon eux, le régime va tomber. On fait des allusions à ce que le soutien externe de cette ligne sera également prêté.
Particulièrement triste, c'est que l'opposition plus en plus fréquemment recours à la tactique des attaques terroristes. Nos partenaires occidentaux,contrairement àla pratiqueintangiblede longue date ont commencé à refuser de condamner ces attaquesterroristesau Conseil de sécurité des Nations Unies. Nos partenaires américains, en la personne du représentant officiel du Département d'Etat, ontmême dit que le séjour continu de Bashar al-Assad en puissance donne prétendument aux sentiments extrémistes de l'alimentation supplémentaire. Il s'agit d'une justification indirecte des attaques terroristes! Je pense que nous avons affaire à une position très dangereuse qui peut revenircomme un boomerang vers ceux qui commencent à ladéfendre.
En Syrie, non seulement l'armée syrienne libre lutte contre le gouvernement, celle-ci en soi est loin d'être homogène, elle n'a pas de l'unité et ducommandement unique. En Syrie agissent également Al-Qaida et autres groupes extrémistes liés à elle. L'armée syrienne libre a déjà exprimé sa volonté de collaborer avec Al-Qaida afin de renverser le régime. Nos partenaires occidentaux devraient comprendre quel genre de démocratie ils recherchent.
L'opposition est dépareillée. Encore à Genève, les collègues occidentaux ont promis d'unir l'opposition sur la plate-forme de la bonne volonté de mener un dialogue, mais cela n'a pas été fait. L'incapacité de ceux qui influent sur l'opposition, tant à l'Occident que dans la région, de la unir sur la base de l'unité de direction pour qu'on puisse comprendre avec qui s'entretenir, est l'une des principales raisons de ce que nous voyons maintenant, c'est à dire, l'effusion de sang continu en Syrie.
Aussi banal que cela puisse paraître, le Communiqué de Genève est construit sur un consensus simple mais sans alternative: mettre fin à la violence, s'asseoir à la table des négociations, se convenir sur ce que nous avons appelé dans le Communiqué, «organe directeur transitoire», dont la composition devrait être l'objet d'un consensus entre le gouvernement et l'opposition. Cet organe va s'occuper de la préparation de la Constitution, des élections, et, pour le période jusqu'à leur tenue, avoir le plein pouvoir exécutif.
Je répète, Damas a soutenu le Communiqué de Genève. Maintenant,tout dépend de l'opposition. Nous espérons vivement que Lakhdar Brahimi,nouveau Représentant spécial de l'ONU et la Ligue des Etats arabes, qui dans une semaine arrivera à Moscou pour les consultations, s'efforcera à donnerune dimension pratique aux principes figurantdans le Communiqué de Genève.
Question: Ce qui se passe réellement entre la Russie et les États-Unis? Si les États-Unis restent notre ennemi politique? Quelle est la situation autour des systèmes dela défenseantimissile? Quel est le sort du«rechargement»?
Sergueï Lavrov: Les États-Unis ne sont pas notre ennemi dans le domaine de la politique extérieure. En général, nous n'avons aucuns ennemis dans le domaine de la politique extérieure, ainsi que autres ennemis. Nous ne tenons pas àles créer pour soi.
Il y a des pays qui forment l'image de l'ennemi afin d'atteindre leurs propres objectifs politiques. Je pense que certains politiciens aux États-Unis se font guidés justement parle désir de renforcer leurs positions politiques pour attirer les électeurs par cette rhétorique belliqueuse: voyez-vous, disent-ils, voici ce que nous sommes forts et sans compromis. Bien sûr, cette rhétorique peut influencer une certaine partie de la population.
Pourtant, au cours des dernières années, nos relations avec les États-Unis ont acquis un dynamismeassez positif sur plusieurs fronts. Le facteur systémique a apparu, je sous-entends la Commission présidentielle, les activités de laquelle sont coordonnées par les départements de politique extérieure. Elle est composée de 21 groupes de travail, les réunions régulières se tiennent, les accords concretsse préparent, sur la base desquels le Ministère des Affaires étrangères et le Département d'Etat des États-Unis préparent le rapport consolidé pour les Présidents de nos deux pays. Auparavant, un tel mécanisme formant le système n'a pas existé. La Commission Victor Tchernomyrdine – Albert Gore fonctionnait. A un certain stade, elle s'occupait seulement des questions économiques, tandis ce que la Commission présidentielle actuelle s'occupe de toutes les questions fixéesà l'agenda bilatéral, y compriséconomie, contacts entre les journalistes et dans le cadre de la société civile, liens entre les questions militaires et militaro-techniques. Ainsi,il s'agit du passage vers une nouvelle qualité. Nous croyons que la structuration des rapports est très utile.
Dans la pratique, notamment via l'application des mécanismes de cette Commission, nous avons obtenu un certain nombre des résultats concrets: traité sur la limitation d'armement stratégique offensif lequel a été bien accueillie par tout le monde et maintenant est réalisé avec soutiendu mécanisme approprié visé à son contrôle (visites des équipes d'inspection, télémétrie, etc..). Au cours de ces années, nous avons également ratifié l'Accord sur la coopération et utilisations pacifique de l'énergie nucléaire qui a ouvert dans ce domaine l'accès des services russes sur le marché américain et a créé les possibilités du travail conjoint des sociétés russes et américaines sur les marchés des pays tiers. La Russie et les États-Unis ont signé l'Accord sur la facilitation du régime de visa. Maintenant les hommes d'affaires et touristes peuvent recevoir des visas à entrées multiples pour 3 ans plus rapidement que jamais. Les délais maximum ont été établis: 10-12 jours de travail.
Récemment, nous avons réussià obtenir l'entrée en vigueur de l'Accord sur la coopération dans le domaine de l'adoption internationale. Cet aspect semble à première vue de la nature privée, pourtant, il est perçu par notre société avec fortes émotions, étant donné les incidents tragiques qui ont eu lieu avec des enfants depuis la Russie adoptés par les familles américaines. Nous avons à plusieurs reprises exprimé notre indignation comment le système judiciaire américain s'appliquait aux citoyens des États-Unis qui ont adopté des enfants depuis la Russie et ensuite se moquaient sur eux, les violaient. Certains de ces incidents ont provoqué les évolutions fatales.
C'est inacceptable quand les coupables de meurtres des enfants russes et de torturessur euxreçoiventou des peines d'emprisonnement avec sursis ou sont libérés dans la salle d'audience. Le meurtre d'un enfant oule viol d'un mineur c'est un crime beaucoup plus cruel que tout simplement coller les mains de sa fille au mur, comme l'a récemment fait une maman en Amérique en ayant reçu pour cela 99 ans de prison.
Deux mesures sont appliquéeset cela saute aux yeux. Aucune référence à ce que le système judiciaire est indépendant n'est pas convenable pour nous. Pourquoi nous devons sans cesse expliquer que le crime ne peut pas avoir de coloration nationale? On nous dit qu'il est nécessaire de protéger ses enfants, punir sévèrement ceux qui se moquent sur eux. Peut-être les enfants adoptésdepuis l'étranger sontdes gens d'une autre sorte?
Le système judiciaire doit recevoir les informations exhaustives du pouvoir exécutif, le pouvoir exécutif doit exiger du système judiciaire l'attitude unifié envers tous les crimes, notamment envers les crimes contre les enfants.
J'espère que l'Accord que nous avons conclu avec les États-Unis, pourrait changer cette situation et contrôlercomment nos enfants se sentent en famille adoptives. Après tout, avant l'entrée en vigueur de ce document, nous n'avions même pas le droit d'organiser un accès consulaire aux enfants russes et de recevoir des informations où les garçons et les filles adoptés depuis la Fédération de Russie se trouveront aux Etats-Unis. Maintenant, conformément à l'Accord, chaque Etat des Etats-Unis désigne l'institution correspondante qui sera responsable de la présentation des renseignements à la partie russe par l'intermédiaire du Département d'Etat. Nous n'avons pas encore accumulé l'expérience suffisante dans ce domaine, pourtant, je le répète, la base juridique créé est assez solide.
Ainsi, nous avons un mouvement sur plusieurs fronts. Lors de la rencontre des Présidents Vladimir Putin et Barack Obama à Los Cabos qui s'est tenue en juin de cette année en marge du sommet des «20», les liens commerciaux et économiques ont été reconnus comme la priorité numéro une. Les chefs de nos Etats ont décidé de faire un accent particulier sur la stimulation du commerce et des investissements mutuels. Les volumes actuels, certainement, sont minuscules par rapport au potentiel de deux pays.
Le Président de la Russie a proposé de créer un mécanisme commun pour examiner les problèmes des investisseurs de la Russie aux Etats-Unis et vice-versa. Nous espérons qu'après les batailles électorales,nous pourrions obtenir du côté américainune réponse quiconque. Barack Obama a activement soutenu cette proposition, pourtant à l'instant nous n'avons pas reçu aucune réponse concrètedu côté américain. Bien qu'il semblerait, que tous devraient être intéressés à éliminer tous les problèmes artificiels auxquels pourraient se heurter les businessmanscomme cela s'est produit deux fois récemment avec notre société«OAO Severstal», qui investit des ressources financières considérables à Denver.
Certainement, entre tous deux pays, d'autant plus entre tels grandes puissances comme les États-Unis et la Russie, des problèmes sont inévitables. Les problèmes, bien sûr, existent. J'ai mentionné le sujet de l'adoption, qui pour moi est un des plus prioritaires, compte tenu de son importance humanitaire. Cependant, nous tenons à le résoudre en plan juridique, maintenant tout ce qui reste c'est exécuter tout cela en pratique.
Dans le contexte plus vaste,géopolitique,les problèmes relatives à la défense antimissile est le principal obstacle sur le chemin de la construction des relations de partenariat stratégique entre la Russie et les États-Unis, la Russie et l'OTAN. L'objectif de la construction du partenariat stratégique entre la Russie et l'OTAN a été fixé dans la Déclaration adoptée au Sommet Russie-OTANà Lisbonne en novembre 2010. La défense antimissile est unélément intégrant de la stabilité stratégique. Le Traité sur la limitation des systèmes de la défense antimissiles entre l'URSS et les États-Unis a été signé en 1972 sur l'initiative des États-Unis, qui insistait quepour assurer la stabilité stratégique, une approche complexe qui couvresimultanémentl'armement stratégique offensif et défensifdevrait s'appliquer. Nous avons reconnu ce lien, et depuis lors, il est demeuré une pierre angulaire de tous nos contacts avec les américains liés aux questions sur l'armement nucléaire et la parité globale dans le domaine de la stabilité stratégique.
Alors, quand l'Administration des États-Unis a décidé de sortir de ce Traité et de procéder à la création du système de la défense antimissile global, le Président Vladimir Putin a déclaré que nous ne pouvions pas empêcher l'exécution de telle décision, pourtant, cela nous ferait revenir à l'époque précèdent et entamerait la confianceentre nos deux pays. Alors Bush cadet a dit que nous ne sommespas déjà les ennemis, vous pouvez faire tout ce que vous voulez, nous réaliserons notre système de soi-même. Pourtant nous comprenions que cela pourrait créer des difficultés supplémentaires et complétement inutiles, et c'est pourquoi, en 2007, le Président Vladimir Putin a proposé de développer un système de la défense antimissileconjointement. Les propositions pertinentes ont été transmisesd'abord en «marges» du sommet de Heiligendamm en juin 2007, ensuite lors de la rencontre informelle entre les deux Présidents qui s'est tenue à Kennenbankport au début de juin 2007. Ces propositions ont été dictées par le désir de changer le caractère de nos relations dans le domaine des armes nucléaires et de la stabilité stratégique dans son ensemble. Malheureusement, leur nature révolutionnaire n'a pas été aperçue. Ou, peut-être, ces propositions n'ont pas été acceptéesjustement parce cette nature a été aperçue.
Condoleezza Rice, Secrétaire d'Etat des Etats-Unis, et Robert Gates, Ministre de la défense des États-Unis, sont arrivés à Moscou à ce temps-là pour discuter des mesures qui permettraient à la Fédération de Russie de ne pas craindre que le système de la défense antimissile créerait des risques pour nos forcesstratégiques de la dissuasion nucléaire. Nous avons répondu que si les mesures proposées par les États-Unis seraient réalisés, ça serait pas mal. Ces mesures comportaient la présence permanente 24 heures sur 24 des officiers russes aux bases des systèmes de la défense antimissile en Pologne et République Tchèque, également elles comportaient les moyens techniques pour empêcher physiquement les radars «voir»le territoire russe. C'est ce qui a été proposé à nous. En absence duconsentement au système commun, cela a été perçu par nous comme quelque chose de minimum. Mais alors, malheureusement, ces idées ont aussi été révoquées.
Je décris cette histoire en détails pour montrer que le dialogue à ce sujet a commencé depuis longtemps, et la partie russe entreprenait des initiativesen recherchant une solution commune. Il semble que les américains comprenaient la nécessité de certaines garanties que ce système ne serait pas dirigé contre nous. Pourtant ensuite, je répète, tout a été révoqué. Maintenant,il ne s'agit déjà pas des mesures mentionnées par Condoleezza Rice et Robert Gates. On nous dit«ce système n'est pas contre vous». En réponse à notre contre-proposition defixer cette thèse en forme juridique obligatoire et d'élaborer les critères qui permettraient à toutes les étapes de la création du système de la défense antimissile des États-Unis s'assurer que ce n'est pas contre la Russie, les américains nous disent que c'est totalement inutile, parce que nous vous avons déclaré que ce n'est pas contre vous. A quoi bon des traités, accords et autres critères encore?
Néanmoins, nous continuons à dialoguer et ne claquons pas la porte. Il reste de temps. Jusqu'à ce que ce système n'acquière pas certaines fonctionnalités qui constitueraient une menace à nos forces stratégiques de dissuasion nucléaires. Mais nos militaires ont fait la conclusion univoque qu'aux phases subséquentes ces risques et menaces s'apparaitront.
En sens plus large je dirais que nous avons proposé l'idée de conclure le Traité sur la sécurité euro-atlantique. Nous continuons à considérer cette idée comme importante. Il y a longtemps que dans le cadre de l'OSCE, du Conseil OTAN-Russie, nous avons déclaré l'engagement politique qu'aucun Etat ne devrait pas renforcer sa sécurité au détriment de la sécurité des autres Etats. Malheureusement, cette constatation ne marche pas. Ensuite, nous avons proposé de conclure un traité approprié pour transmettre cet engagement depuis le domaine politique sur le plan juridique. Les partenaires occidentaux évitant la conversation sur ce sujet nous torturent constamment:pourquoi avez-vous besoin d'un tel traité?Nous avons adopté une déclaration politique, vous devez nous croire sur parole, et, en général, pouvez-vous au moins nous donner un exemple de la situation où cet engagement légale soit être nécessaire? Oui, telle situation existe, c'est exactement celledont nous parlons maintenant, c'est-à-dire la défense antimissile. Car le système de la défense antimissile crée des risques pour notre sécurité, et le système est construit pour renforcer la sécurité des États-Unis et d'autres membres de l'OTAN. C'est le cas évident de la violation des engagements déclarésde ne pas renforcer sapropre sécurité au détriment de la sécurité d'autrui. Et il n'y a aucun mécanisme juridique pour transmettre notre dialogue avec les États-Unis et l'OTAN dans le domaine des mesures distincteset pratiques, pour qu'on puisse insister sur la réception des réponses.
En outre, le système global de la défense antimissile des États-Unis prévoit la création des bases en Pologne, en Roumanie dans la Méditerranée. C'est tout près des frontières de la Fédération de Russie. Les bases en Pologne et en Roumanie violent directement l'engagement politique (pas juridique)assumé par les membres de l'OTAN, à savoir de ne pasplacer les objets de l'infrastructure militaire sur le territoire des nouveaux membres de l'Alliance. Cela concerne la conversation sur le sujet pourquoi une forme juridique obligatoire des accords est nécessaire.
Il ne faut pas oublier que la partie européenne du système de la défense antimissile n'est qu'un segment de la défense antimissile globale des Etats-Unis. Une autre component du système de la défense antimissilequi fera partie du système global et qui est situé très près de nos frontières, en Asie du Nord-Est, est aussi au cours de la construction avec participation des partenaires des États-Unis, Japon et Corée du Sud. Ça se produit au rythme non moins rapide (et peut-être, plus rapide).
Nous continuons à dialoguer non seulement avec les Etats-Unis, mais également avec l'OTAN. Bien que tout le monde sait que la défense antimissiles de l'OTAN c'est le système de la défense antimissiles desEtats-Unis, et que le contrôle véritable sera effectué par les Etats-Unis et personne n'aura pas l'accès à ce contrôle. C'est pourquoi, notre dialogue avec les États-Unis est un élément clé, pourtant nous n'avons pas encore vu des déplacements positifs dans ce domaine. Je ne voudrais pas que cette situation serait«congelée», sans contre-mouvement.
En ce qui concerne les résultats des élections présidentielles aux États-Unis, nous travaillerons avec les dirigeants qui sont au pouvoir maintenant et avec ceux qui seront élu par le peuple. De nombreux exemples dans l'histoire témoignent quand la rhétorique pré-électorale sortait au-delà de l'échelle admissible. Pourtant lorsque le vainqueur des élections arrive à son poste de travail, il commence à s'occuper des affaires concrètes. Seulement alors on peut juger sur les véritables intentions d'une ou autre administration. Je suis sûr que, quoi qu'il advienne et peu importe qui gagne, les relations des Etats-Unis avec le monde extérieur ne vont pas disparaître, dans ce contexte pour toute Administration américaine les relations avec la Russie joueront le rôle qui estloin d'être le dernier.
22 octobre 2012