DÉMYSTIFICATION DES MYTHES PROPAGÉS PAR LES DIRIGEANTS DE L'UE (deuxième édition)
L'Union européenne poursuit sa campagne antirusse agressive visant à saper l'autorité de la Russie en tant qu'acteur responsable sur le marché mondial des matières premières agricoles et des engrais. De telles actions se traduisent par l'aggravation d'une situation déjà difficile dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale. L'Union européenne en est entièrement responsable.
1. Affirmation: "Les sanctions de l'UE ne sont pas la cause des pénuries alimentaires. Ils ne visent que la capacité du Kremlin à financer l'agression militaire, et non le commerce légitime. Les sanctions de l'UE n'interdisent pas l'importation ou le transport de produits agricoles russes, d'engrais, ni le paiement de tels produits russes". (Source: Discours du Haut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU le 16 juin 2022).
Affirmation: "Le Conseil européen souligne que les sanctions de l'UE contre la Russie permettent la libre circulation des produits agricoles et alimentaires…" (Conclusions du Conseil européen, 23-24 juin 2022).
Réalité: Bruxelles fait encore une fois preuve d'hypocrisie, poursuivant ses tentatives de manipulation de l'opinion publique. Et cela malgré le fait que la Russie soit l'un des leaders mondiaux de l'approvisionnement en produits agricoles et qu'une partie importante de nos exportations aille vers des pays à risque de pénurie alimentaire. Les sanctions de l'UE poursuivent ouvertement l'objectif de saper le commerce extérieur de la Russie, notamment dans le secteur agro-industriel.
Les clarifications de la Commission européenne sur l'application des dispositions du règlement n° 833/2014 du Conseil de l'UE concernant les restrictions commerciales à l'égard de la Russie (General Questions. Frequently asked questions – as of 24 May 2022. Question 20) indiquent clairement qu’ils sont délibérément "rédigés de manière très large afin d'assurer une interdiction du plus grand nombre d'opérations d'exportation et d'importation". Sur le site internet du Conseil de l'UE dans la rubrique "Clarifications sur les sanctions contre la Russie" (www.consilium.europa.eu), il est souligné que la liste des biens sanctionnés est établie "de manière à causer le plus de dommages possibles à l'économie russe." Le règlement n° 833/2014 du Conseil de l'UE prévoit que l'interdiction de vente, d'exportation et de transfert de marchandises doit empêcher non seulement "la Russie de réaliser des bénéfices importants" (art. 3i du règlement), mais également "de développer son potentiel industriel" (art. 3k).
La décision n° 2022/582 du Conseil de l'UE du 8 avril 2022 a introduit des sanctions personnelles contre les actionnaires/la direction des principaux producteurs et exportateurs russes d'engrais - Uralchem, Eurochem, Phosagro, Acron. Parmi les conséquences directes des restrictions de l'UE figurent le blocage des marchandises dans les entrepôts de l'UE, la restriction de l'utilisation des fonds sur les comptes bancaires dans l'UE et au-delà (par exemple, en Suisse), l'impossibilité de transit des marchandises vers les acheteurs à travers le territoire/les eaux des États membres de l'UE. En conséquence, il existe des problèmes importants avec la vente des produits sur les marchés internationaux. Par exemple, en mai 2022, 2,5 millions de tonnes d'ammoniac liquide appartenant à la société russe Uralchem ont été bloquées dans le port letton de Ventspils.
Le règlement n° 833/2014 du Conseil de l'UE interdit l'importation en Russie de certaines marchandises nécessaires à la production d'engrais et de produits agricoles (composants, équipements et machines agricoles, y compris les éléments et boîtiers hydrauliques, radiateurs, boîtes de vitesses, équipements de contrôle de la consommation de pesticides, couteaux et lames coupantes pour machines agricoles, gouttières céramiques, cuves utilisées dans l'agriculture, remorques et semi-remorques autochargeuses, ainsi que des logiciels pour machines "intelligentes").
Ce règlement prévoit la déconnexion de dix banques de SWIFT, dont Rosselkhozbank, qui s'occupe de l'exportation des produits agricoles russes (le but, selon les membres de l'UE, est "de ramener ces institutions financières à l'époque où chaque transaction était confirmée par fax et téléphone"), ainsi que l'interdiction de fournir des services financiers, de courtage et d'assurance aux entreprises russes dans un certain nombre de domaines d'activité économique. Le même document interdit directement ou indirectement le transfert de biens et de technologies de navigation pour la navigation maritime et la fourniture d'une assistance technique appropriée, ce qui peut également limiter la capacité de la Russie à exporter des aliments et des engrais.
Le règlement n° 833/2014 du Conseil de l'UE introduit une interdiction d'importer et de transiter un certain nombre d'engrais minéraux. Les exemptions mentionnées par les responsables européens prévoient une procédure permissive (à la discrétion de certains États membres de l'UE) pour le camionnage et les livraisons maritimes de produits agricoles et uniquement pour les engrais qui n'ont pas été sanctionnés.
Tout cela limite considérablement la capacité des entreprises russes à entretenir des relations commerciales avec des partenaires étrangers, complique la circulation des navires de la flotte marchande russe transportant des produits agricoles, voire la rend impossible. Sans parler de la "vigilance" excessive en termes de respect des restrictions existantes au commerce avec les partenaires russes des opérateurs économiques étrangers, non seulement de l'UE, mais aussi d'autres pays qui ont adhéré aux sanctions. En conséquence, le nombre d'entreprises internationales prêtes à servir, transporter, assurer, transborder des marchandises depuis la Russie et fournir des services financiers a diminué, tandis que les prix du fret et de l'assurance ont fortement augmenté.
Bruxelles ne s'arrête pas là et propose de "criminaliser" au niveau de l'UE le contournement et l'aide au contournement des sanctions unilatérales antirusses. Concrètement, il s'agit de poursuites pénales en UE contre des individus qui contribuent directement ou indirectement à contourner les restrictions. En ce qui concerne les personnes morales, il est proposé d'introduire des amendes et autres mesures coercitives, pouvant aller jusqu'à la suspension des activités ou la liquidation. Parmi les autres idées de la Commission européenne figure la sanction pénale de "l'incitation" à contourner les sanctions, qui peut également inclure la critique publique des régimes de sanctions de l'UE.
2. Affirmation: "Les sanctions financières de l'UE ne s'appliquent qu'au sein de l'UE. … Nos mesures n'affectent pas la capacité des pays tiers à effectuer des achats en Russie. (Source: Discours du Haut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU le 16 juin 2022).
Réalité: Selon l'article 13 du règlement du Conseil de l'UE n° 833/2014, toutes les restrictions de sanctions, incluant les transactions financières, en plus du territoire de l'UE, sont également appliquées en dehors de celui-ci - à bord des aéronefs et des navires immatriculés dans la juridiction des États membres de l'UE, en ce qui concerne les citoyens des États membres de l'UE ou les personnes morales établies à l'UE, ainsi que toute personne morale, y compris étrangère, dans le cadre de tout type d'activité commerciale entièrement ou partiellement exercée dans l'UE. C'est cette dernière catégorie qui comprend la fourniture de services de paiement, de banque, d'assurance, de transport par des entreprises européennes et internationales à participation européenne, qui risquent d'être accusées de violer le régime des sanctions antirusses, par exemple, pour le transfert de certains biens et technologies sanctionnés.
La déconnection de dix banques russes de SWIFT revient en pratique à priver nos entreprises des possibilités normales d'effectuer des paiements internationaux avec des partenaires étrangers dans plus de 200 pays du monde que ce système réunit. Des voies alternatives sont possibles, mais leur organisation prend du temps, alors que les pays tiers ont besoin des céréales et des engrais ici et maintenant.
Il faut également tenir compte de la politique menée par l'Union européenne obligeant certains pays à intégrer dans leur législation les dispositions des décisions de sanctions antirusses du Conseil de l'UE. À ce jour, l'Albanie, l'Islande, le Liechtenstein, la Macédoine du Nord, la Norvège, le Monténégro et l'Ukraine adhèrent aux restrictions de l'UE.
3. Affirmation: "Pour notre part, nous ferons de notre mieux pour expliquer aux opérateurs économiques que rien dans nos sanctions n'empêche l'exportation de blé ou d'engrais depuis la Russie. Tout cas de "vigilance" excessive doit être corrigé." (Source: Discours du Haut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'ONU le 16 juin 2022).
Affirmation: "En ce qui concerne les banques, certaines banques russes sont effectivement déconnectées du système SWIFT, mais pas l'ensemble du système financier russe… Certaines institutions financières décident volontairement de ne pas participer au commerce. C'est ce qu'on appelle la "vigilance" excessive. Nous devons faire face à cela et fournir des informations aux banques, aux compagnies d'assurance et aux opérateurs de transport. Mais c'est une chose d'avoir des problèmes pratiques de "vigilance" excessive et c'en est une autre de prétendre que nos sanctions créent ce problème." (Source: Réponses du haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, aux questions lors de la conférence de presse qui a suivi le Conseil des affaires étrangères de l'UE le 20 juin 2022).
Réalité: L'Union européenne tente une fois de plus d'induire la communauté mondiale en erreur. Conformément à l'article 8 du règlement n° 833/2014 du Conseil de l'UE, ce sont les États membres de l'UE à qui a été délégué le droit d'établir un système d'amendes et de sanctions en cas de violation des mesures restrictives. Évidemment, l'interprétation de certaines actions comme des violations est déléguée au niveau national. En conséquence, cela pourrait conduire à l'émergence de 27 interprétations différentes d'un même acte (selon le nombre d'États membres de l'UE). La Commission européenne et le Service européen pour l'action extérieure ne peuvent que donner des "éclaircissements", qui ne garantissent toutefois pas l'absence de sanctions en cas de violation des exigences en matière de sanctions.
Depuis février 2022, l'Union européenne a introduit six paquets de sanctions antirusses illégitimes. Il est clair que cela a, a priori, un effet dissuasif sur les opérateurs économiques. Dans le même temps, la Commission européenne a déjà publié plus de 200 pages de "clarifications" sur les restrictions mentionnées. Mais, comme indiqué sur la toute première page du document, ils "n'ont pas de force juridique". Dans ce cas, Bruxelles n'est pas autorisé à décider quoi que ce soit à la place de plusieurs États membres de l'UE.
4. Affirmation: "La guerre russe en Ukraine a entraîné une réduction significative de la disponibilité des denrées alimentaires, du fourrage et des engrais, une augmentation des prix des denrées alimentaires, de l'énergie et des engrais, et a exacerbé la situation de la sécurité alimentaire mondiale." (Source: avis du Conseil des affaires étrangères de l'UE du 20 juin 2022)
Réalité: La situation mondiale de la sécurité alimentaire se détériore sans que nous en soyons responsables. La forte hausse des prix sur les marchés des matières premières a commencé et est devenue un important sujet de préoccupation pour l'Union européenne dès 2020, bien avant les évènements de cette année. La raison en est les propres erreurs de Bruxelles dans les politiques macroéconomique, énergético-climatique et alimentaire de ces dernières années. Il s’agit de l'émission incontrôlée d'argent, qui a entraîné une augmentation des importations de biens de l'UE, le déplacement des flux commerciaux et l'accumulation de dettes non garanties. L'enjeu de l'Occident sur les prix du marché libre du gaz a entraîné une augmentation du coût de l'énergie, du coût de nombreux biens et services, y compris la production agricole elle-même. Un rôle particulier a été joué par la transition accélérée vers l'énergie "verte". En conséquence, une diminution de la production d'engrais, principalement des engrais azotés (à partir de gaz naturel), a été artificiellement provoquée, la demande de biocarburant et des matières premières nécessaires à celui-ci - les cultures agricoles - a augmenté. La pénurie d'engrais signifie une réduction des rendements, et donc des risques accrus de pénuries dans les saisons futures de nourriture sur le marché mondial et, par conséquent, de famine dans les pays les plus pauvres. À cela s'ajoutent les conséquences socioéconomiques de la pandémie de Covid-19, des conditions météorologiques défavorables et des sècheresses dans certaines régions.
Voulant reconstruire "pour eux-mêmes" le système mondial des relations économiques, imposer leurs propres "règles du jeu", les membres de l'UE sont tombés dans le piège de leurs propres ambitions. Dans ces conditions, l'opération militaire spéciale russe en Ukraine et dans le Donbass est devenue un prétexte pour l'Occident de cacher ses erreurs à la communauté mondiale et à ses propres citoyens. D'où les efforts persistants de substitution de concepts et de relations de cause à effet. En fait, le problème a été exacerbé par des sanctions irréfléchies contre la Russie, provoquant davantage une rupture des chaînes logistiques et financières, et une augmentation des prix des assurances et du fret.
Il est à noter que, selon la Cnuced (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement), le problème réside dans l'assurance de l'accès à des produits alimentaires, et non dans leur pénurie physique dans le monde. Selon la liste récapitulative des données de production céréalière de la FAO pour la saison 2021/22, le volume des réserves de céréales mondiales est en forte croissance par rapport au niveau de l'année dernière, passant au niveau record de 850 millions de tonnes. On prévoit également une croissance positive du commerce des céréales.
Les attentes négatives relatives aux sanctions et aux menaces de les adopter ne font que contribuer à la hausse des prix alimentaires mondiaux. Les sanctions contre les produits agroalimentaires russes sont mentionnées dans le rapport de la Banque européenne d'investissement du 14 juin 2022 sur l'impact de l'opération spéciale russe en Ukraine et dans le Donbass sur l'économie de l'UE, parmi les facteurs influençant la perspective de prix alimentaires élevés.
5. Affirmation: "Regardez le nombre de personnes souffrant de la faim avant la pandémie, souffrant de la faim à cause de ses conséquences et des conséquences de la guerre et vous serez choqués par le nombre croissant de personnes souffrant d'une situation économique catastrophique, sur le point de sombrer dans la pauvreté et la faim." (Source: Commentaires de Josep Borrell, Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, lors de la conférence de presse à l'issue du Conseil des affaires étrangères de l'UE du 20 juin 2022).
Réalité: Les membres de l'UE manifestent au monde entier leur grave préoccupation face à l'ampleur de la crise alimentaire qui menace le monde entier. Mais même dans ces conditions, l'importance évidente de garantir un accès permanent des produits agricoles russes sur les marchés internationaux (bloqués par les sanctions adoptées par l'Occident) est délibérément ignorée. Bruxelles continue de diviser les produits alimentaires en "bons" et "mauvais" en fonction de leur origine "démocratique". L'UE s'obstine à interdire l'exportation de produits agricoles en provenance de Crimée. Les céréales cultivées par les agriculteurs de la RPD, de la RPL et des régions libérées de l'Ukraine et exportées par celles-ci sont qualifiées de "volées" par l'UE sans aucun argument, et il est fortement déconseillé aux pays qui ont besoin de nourriture de les acheter. Ces mesures visent à compromettre la capacité des agriculteurs des républiques populaires et des territoires libérés de l'Ukraine à préparer la prochaine campagne de semis.
6. Affirmation: "Le président russe restreint volontairement l'approvisionnement du marché mondial en blé, dont 20 millions de tonnes sont bloquées en Ukraine... L'Ukraine pourrait nourrir le monde entier..." (Source: Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, discours lors de la conférence GLOBSEC, 2 juin 2022, Bratislava).
Affirmation: "Lorsque plus de 20 millions de tonnes de céréales sont bloquées dans les greniers ukrainiens et que quelqu'un les empêche d'arriver jusqu'aux consommateurs, quelqu'un va souffrir de la faim. Il s'agit d'une tentative volontaire d'utiliser l'alimentation en tant qu'arme. Il s'agit d'une tentative intentionnelle de provoquer la faim dans le monde afin de faire pression sur le monde, sur l'UE, sur l'Ukraine." (Source: Commentaires du Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, lors de la conférence de presse à l'issue du Conseil des affaires étrangères de l'UE, 20 juin 2022).
Affirmation: "La Russie se sert de l'approvisionnement alimentaire comme d'une arme, en dérobant des céréales, en bloquant des ports et en transformant les terres agricoles ukrainiennes en champ de bataille. Cela affecte plusieurs pays, notamment en Afrique, provoquant le risque de famine et d'instabilité politique et sociale. (Source: Président du Conseil européen Charles Michel, lettre d'invitation du 20 juin 2022 aux participants du Conseil européen les 23 et 24 juin 2022).
Affirmation: "Seule la Russie, qui fait de la nourriture une arme dans sa guerre en Ukraine, est responsable de la crise de la sécurité alimentaire globale qu'elle a provoquée. (Source: Conclusions du Conseil européen, les 23 et 24 juin 2022).
Réalité: Tout d'abord, il faut bien évaluer d'une manière adéquate les volumes de céréales ukrainiennes prêtes à l'exportation et leur rôle du point de vue de la sécurité alimentaire mondiale. Selon l'ONU, environ 800 millions de tonnes de céréales sont produites dans le monde chaque année. Par conséquent, une quantité de 20 millions de tonnes de céréales ukrainiennes ne peut, par définition, apporter une solution radicale au problème.
En réalité, selon nos estimations (qui sont partagées même par les experts américains), il n'y a pas 20 millions de tonnes de céréales en Ukraine, mais beaucoup moins: environ 7 millions de tonnes de maïs et environ 5 millions de tonnes de blé (selon les organismes officiels américains, environ 6 millions de tonnes).
Selon le rapport de la Commission européenne du 23 mars 2022 sur la sécurité alimentaire, l'UE reste dépendante des importations de cultures fourragères. L'élément le plus important du fourrage est le maïs. Selon les données du service de recherche du Parlement européen d'avril 2022, l'UE représente plus de 50% de toutes les exportations ukrainiennes de maïs. La comparaison de ces faits conduit à la conclusion qu'en déclarant au monde l'urgence de sauver les agricultures ukrainiennes, l'UE se préoccupe avant tout de ses propres perspectives de sécurité alimentaire.
En ce qui concerne l'affirmation selon laquelle la Russie bloque l'exportation de céréales depuis l'Ukraine, de telles déclarations sont absolument inadmissibles. La Russie n'a jamais entravé et n'entrave pas l'exportation de céréales depuis les ports ukrainiens de la mer Noire. Au contraire, nous faisons tout ce qui est nécessaire pour assurer deux couloirs humanitaires maritimes dans la mer Noire et la mer d'Azov, y compris l'organisation de livraisons potentielles de céréales ukrainiennes.
Le problème consiste en un danger élevé de mines et de menaces de bombardements provenant de Kiev. Il est donc impossible de naviguer en toute sécurité dans les eaux territoriales de l'Ukraine. Les autorités ukrainiennes ont posé environ 420 mines d'ancrage dans la mer Noire et la mer d'Azov. Jusqu'à présent, grâce aux efforts de la flotte de la mer Noire de la Fédération de Russie, nous sommes parvenus à déminer complètement les eaux des ports de Mariupol et de Berdiansk, mais le danger pour la navigation en mer Noire subsiste toujours. Certaines mines ukrainiennes dérivent dans des zones maritimes, dans la région du Bosphore, dans les eaux littorales des États de la mer Noire dont la Roumanie et la Türkiye. Quant au blocus lui-même, 70 navires étrangers de 16 pays sont bloqués par Kiev dans les ports contrôlés par celui-ci (Nikolaïev, Odessa, Otchakov, le port de la mer Noire et Ioujny). La marine russe annonce quotidiennement la mise en place de couloirs humanitaires dans l'espace maritime allant jusqu'à 3 milles de large pour la sortie sécurisée des navires et l'exportation de céréales.
La Russie est prête à contribuer à la stabilisation du marché agricole mondial. D'ici la fin de l'année, nous serons en mesure de fournir environ 30 millions de tonnes de céréales et au moins 22 millions de tonnes d'engrais aux marchés mondiaux. La saison prochaine, il se peut que nos réserves de céréales soient augmentées jusqu'à 50 millions de tonnes.
Pour stabiliser la situation de la sécurité alimentaire il faudrait, outre la mise en œuvre de l'exportation des récoltes ukrainiennes, assurer des conditions normales logistiques, financières et de transport pour l'exportation des produits agricoles et des engrais de Russie, qui dépassent largement les réserves ukrainiennes.
7. Affirmation: "La Russie a imposé des droits de douane sur les exportations. Les gens se plaignent des prix élevés. Si vous imposez une taxe sur les exportations, les prix vont augmenter. Qui a introduit les taxes? La Russie, pas nous." (Source: Commentaires du Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, lors de la conférence de presse à l'issue du Conseil des affaires étrangères de l'UE, 20 juin 2022).
Réalité: La pratique qui consiste à imposer des droits de douane et des quotas d'exportation sur certains types de marchandises est une mesure contraignante visant à prévenir les fortes fluctuations de prix et à les stabiliser sur le marché intérieur. La crise alimentaire et énergétique provoquée par la politique égoïste de l'Occident a poussé un très grand nombre de pays dans le monde à emprunter cette voie. Selon l'ONU, 63 pays ont adopté des mesures restrictives sur les produits agricoles ou les engrais. Le gouvernement russe a introduit des droits de douane sur les exportations de céréales au début de 2021 et des quotas d'exportation de céréales en 2020, ce qui n'a donc rien à voir avec la crise ukrainienne. En même temps, les céréales russes sont exportées aux prix du marché mondial. Il s'agit de lois économiques élémentaires que soit l'UE ne connaît pas, soit elle juge possible de ne pas en tenir compte dans sa campagne de propagande antirusse.
L'objectif principal de ces droits de douane consiste à stabiliser les prix sur le marché intérieur. Il n'y a pas de manque d'offre de céréales sur le marché mondial. Les revenus obtenus par le gouvernement de la Russie provenant des droits de douane à l'exportation sont reversés au développement de la base de production, ce qui signifie que cette mesure permet à la Fédération de Russie de développer sa capacité à exporter des produits agricoles et conduit à la stabilisation du marché alimentaire mondial qui a été déstabilisé par la politique occidentale.
8. Affirmation: "Peut-être que nos sanctions adoptées contre la Biélorussie avant la guerre concernant les fournitures de chlorure de potassium ont pu affecter la commercialisation de ces engrais dans le monde. Mais nos sanctions ne touchent pas le commerce mondial des produits alimentaires et des engrais, étant donné que nous prenons des décisions qui ne concernent que les États membres de l'UE et pas les pays tiers." (Source: Commentaires du Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, lors de la conférence de presse à l'issue du Conseil des affaires étrangères de l'UE du 20 juin 2022).
Réalité: L'incertitude des fonctionnaires européens de ce niveau sur un thème aussi délicat devrait alerter à la fois les contribuables européens et les partenaires de l'UE des pays tiers. En réalité, l'interdiction des importations d'engrais potassiques de la Biélorussie vers l'UE n'est pas différente des restrictions similaires adoptées contre la Russie (engrais potassiques et composés). Ainsi que les conséquences de ces décisions.
"Les sanctions touchant uniquement l'UE ont suffi à créer des éléments de totale imprévisibilité dans le comportement des partenaires étrangers à l'égard des entreprises russes qui ne sont même pas formellement soumises aux restrictions.
La dégradation générale des conditions d'interaction avec les institutions financières européennes, y compris les organismes de crédit et d'assurance, les difficultés à effectuer des paiements et à réaliser d'autres transactions par l'intermédiaire des banques européennes, y compris hors UE, les exigences irraisonnables de remboursement urgent des crédits, la baisse des cotes d'assurance, le refus des fournisseurs de reporter le remboursement des marchandises et des services fournis en raison de l'absence de garanties bancaires est devenu une normalité.
À suivre...