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Extrait de l'interview de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, pour l'émission Soirée avec Vladimir Soloviov, sur la chaîne Rossiya 1, Moscou, 14 mars 2024

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Question: Dans quelle mesure les évènements de 2014, à savoir le retour de la Crimée à ses rives natales, ont-ils changé la carte géopolitique mondiale? Comment cela a-t-il affecté nos relations avec les États-Unis et l'Otan?

Sergueï Lavrov: Ces évènements ont changé beaucoup de choses. Avant tout, l'attitude apparue chez les Américains au cours de la dernière année et demie d'existence de l'Union soviétique et juste après son effondrement. En septembre 1990, le président américain de l'époque, George H. W. Bush, prononçant un discours au Congrès, a proclamé l'avènement d'un nouvel ordre mondial. C'était le prélude à l'annonce de la "fin de l'histoire" par Francis Fukuyama. Un an après cela, les Américains n'avaient aucun doute sur le fait que désormais et à l'avenir, personne n'essaierait de concurrencer Washington en tant qu'hégémon incontesté, qu'ils seraient ceux qui "commanderaient la musique", nommeraient les "danseurs" et détermineraient la durée des "spectacles" dans tous les cas et sur tous les continents. Cela n'était pas caché.

Deux circonstances y ont beaucoup contribué. La disparition du bloc socialiste, qui faisait partie du monde bipolaire avec l'URSS à sa tête. Après quoi, l'Union soviétique elle-même a disparu, se divisant en anciennes républiques soviétiques dans les frontières tracées. En ce qui concerne la Crimée, nous savons avec quelles violations de la législation et des procédures soviétiques ce "cadeau" a été fait.

En 2007, le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine, a prononcé le discours de Munich. Il reflétait son analyse de ce qui se passait dans les relations entre Moscou et l'Occident, de la ligne que les Occidentaux avaient initialement décidée de suivre vis-à-vis de la nouvelle Russie. Ils considéraient notre pays comme significativement affaibli, instable à l'intérieur. Ils disaient qu'il devait obéir et être prêt à soutenir (ou du moins ne pas interférer avec) les initiatives occidentales dans d'autres régions du monde, que ce soit au Moyen-Orient, en Afrique ou en Amérique latine.

L'attitude envers son discours était mitigée. Certains étaient indignés: comment Vladimir Poutine ose-t-il, il a de nombreux problèmes économiques, on l'aide, on lui promet quelque chose. D'autres se moquaient et disaient qu'il s'agissait de tentatives de justifier les affaires "peu réjouissantes" dans la politique étrangère de la Russie par les machinations de l'Occident. Mais certains l'ont pris au sérieux. Ils étaient minoritaires. La majorité a ignoré, repoussé, s'est indignée.

Un an plus tard s'est tenu le sommet de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord à Bucarest (en parallèle, une rencontre "au sommet" du Conseil Otan-Russie y avait lieu), où ont été enregistrés les mots sacramentels selon lesquels la Géorgie et l'Ukraine seraient dans l'Alliance, exactement ce contre quoi Vladimir Poutine avait mis en garde en 2007 à Munich. Lorsque nous avons été mis devant le fait accompli et nous nous sommes réunis pour une rencontre Otan-Russie, le président russe a demandé pourquoi ils avaient fait cela. L'ancienne chancelière allemande Angela Merkel lui a longuement expliqué quelque chose. En gros, ils n'avaient pas donné à l'Ukraine et à la Géorgie un plan d'action pour l'adhésion, mais avaient simplement dit qu'elles seraient dans l'Otan. Vladimir Poutine l'a regardée avec regret.

En effet, le plan d'action pour l'adhésion n'a pas été mentionné. Mais cette phrase péremptoire quelques mois plus tard a fait perdre la tête à Mikhaïl Saakachvili. Il l'a prise comme un feu vert, attaquant la ville paisible de Tskhinval et les positions des casques bleus russes, perpétrant ainsi une attaque contre la Fédération de Russie. Pour laquelle il a payé. Ensuite, pendant notre opération de cinq jours, nos collègues occidentaux nous suppliaient d'arrêter la marche sur Tbilissi.

Question: De facto, l'Occident nous a déclaré la guerre en 2008, en empiétant sur les intérêts nationaux de la Russie et en montrant par cette décision de l'Otan qu'il n'avait pas l'intention de tenir compte de notre pays.

Sergueï Lavrov: Ce n'est pas ce qui me surprend le plus. Seulement un an s'était écoulé après le discours de Munich de Vladimir Poutine avant qu'ils n'inscrivent sur leurs "tablettes" ce "slogan". Mais l'Occident a compris que nous soutenions nos casques bleus, les gens qui faisaient l'objet d'accords à l'OSCE et à l'ONU. Leur sécurité était garantie. La Russie était l'un des garants. Comment pouvions-nous permettre que les autorités géorgiennes de l'époque les détruisent?

Je répète, à l'époque, peu de temps s'était écoulé après le discours de Munich du président russe Vladimir Poutine. Mais en 2014, beaucoup de temps s'était écoulé. Et pas seulement après le discours lui-même, mais aussi après nos actions en août 2008 et nos mesures décisives pour reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. Durant cette période, après août 2008 et jusqu'au Printemps de Crimée, les relations avec l'Occident devenaient de plus en plus franches, et donc plus tendues.

Il "ne voulait pas" tirer de conclusions. Ni l'UE, ni l'Otan ne le voulaient. Elles se sont directement lancées dans la mise en œuvre de leur plan pour attirer l'Ukraine dans leurs bras, en faire un instrument d'endiguement, de répression de la Russie, empêchant notre pays d'occuper la place qu'il mérite dans le monde, digne de son histoire, de son potentiel économique et de son peuple.

Question: Il s’agit d’une situation intéressante. Dans le même temps, ils se retirent de tous les accords sur la stabilité stratégique, violent tous les accords conclus avec nous et travaillent activement en soutenant l'opposition. Dans le même temps, ils font tout leur possible pour que l'opposition ait l'impression que l'Amérique est avec elle. L'Occident collectif ignore totalement ce qui se passe au sein de notre gouvernement et de notre industrie de défense, mais il est tellement persuadé qu'il parviendra à nous "écraser" et à nous détruire qu'il a "manqué" la Crimée en 2014. Puis il y a eu la réaction hystérique du président américain Barack Obama et l’imposition des sanctions. Et soudain, nous répondons en Syrie en 2015. Ils ont eu une "hystérie géopolitique" totale.

Sergueï Lavrov: Ils n'ont tout simplement plus de soviétologues ou de russologues, qui avaient de bonnes connaissances et des capacités d'analyse pendant la guerre froide. Lorsque la "fin de l'histoire" est arrivée, tout le monde....

Question: a remplacé les russologues par des russophobes.

Sergueï Lavrov: Ils avaient l'impression d'avoir déjà tout "dans leur poche" et que la Russie ferait ce qu'ils disaient. Ils ont cessé de former des soviétologues. Les Américains sont des gens pragmatiques: pourquoi auraient-ils besoin de soviétologues alors qu'ils peuvent tout raconter eux-mêmes? C'est un échec total, une ignorance de notre histoire, de notre peuple, de nos habitudes, de nos proverbes.

Question: Le président américain Ronald Reagan essayait encore de l’étudier.

Sergueï Lavrov: Les Russes mettent du temps à monter en selle, mais ensuite, ils chevauchent très vite. Si le coq rôti ne pique pas, le paysan ne fait pas le signe de la croix.

Question: On ne doit pas dire ce proverbe au président français Emmanuel Macron, ou le coq gaulois continue d'essayer de picorer quelque chose.

Sergueï Lavrov: Et ce n'est pas tout. À mon avis, il s'agit là d'un grand échec des "planificateurs" occidentaux. Et ils avaient des plans pour toute la planète.

Question: Nous avons essayé de tout faire "humainement", mais ensuite nous n'avions pas le choix. J'ai parlé au directeur du Service de renseignement extérieur russe Sergueï Narychkine. Il m'a dit que, selon des informations reçues au début de 2022, les autorités ukrainiennes se sont adressées à leurs maîtres américains et ont reçu la "permission" de mener une opération de "nettoyage" du Donbass.

Sergueï Lavrov: Oui, le plan B était le nettoyage du Donbass. D'ailleurs, les préparatifs de cette opération avaient déjà commencé à l'époque. Depuis le début du mois de février 2022, les frappes se sont intensifiées de 10 à 12 fois.

Question: Nous avons cité des statistiques spécifiques. Il n'y a pas eu une telle intensité de frappes du Donbass, même pendant l'opération militaire spéciale. Il s'agissait clairement d'une préparation d'artillerie. Il est clair que cette guerre n'est pas du tout dirigée contre les habitants du Donbass. C'est une guerre contre la Russie.

Sergueï Lavrov: Même pendant les espoirs illusoires de mise en œuvre des accords de Minsk, lorsque le régime de Kiev frappait le Donbass en violation de ces accords, environ 2 millions de personnes ont quitté le Donbass pour partir en Russie. Et après le début de l'opération militaire spéciale, ce chiffre a augmenté.

Vous y avez été. Je vais y aller. Des représentations du ministère russe des Affaires étrangères ont été ouvertes à Lougansk et Donetsk. Dans les régions de Zaporojié et de Kherson elles seront mises en place un peu plus tard. Je veux aller là-bas et parler au personnel de nos représentations. Pour voir ce dont ils ont besoin. Le ministère des Affaires étrangères de Russie, les missions étrangères, les services et le département principal du ministère des Affaires étrangères de Russie fournissent une aide humanitaire. Je pense que c'est la bonne chose à faire. Nous recevons des informations en retour. On nous envoie des vidéos avec des mots de bienvenue de la ligne de front.

Question: J'ai vu certaines de vos phrases et images sur des chevrons. Vous êtes très appréciés sur la ligne de front. Vous rendez meilleure la vie des soldats. Ils vous citent avec plaisir.

Sergueï Lavrov: Je regarde les documentaires dans vos émissions et sur d'autres chaînes. Avdeïevka est presque entièrement détruite. Les forces armées ukrainiennes y étaient retranchées comme d'habitude et ont tout miné dans le secteur résidentiel. Il est impossible de "jouer", d'apprendre, de "maîtriser" selon le système de Stanislavski la joie des gens qui rencontrent nos soldats. Ils nous attendaient. Et cela, dans une situation où les gens n'ont plus que la moitié de leur maison, où les puits et l'électricité ne fonctionnent pas. Cela signifie une chose: le fardeau du régime nazi, qui les tenait pour des "spécimens", est "tombé de leurs épaules".

En 2021, avant le début de l'opération militaire spéciale et alors que l'on tentait de respecter les accords de Minsk, un intervieweur a demandé à Vladimir Zelenski comment il traitait les gens de l'autre côté de la ligne de contact. Surpris, il a répondu: "il y a des gens et il y a des spécimens". Dans une autre interview, il a déclaré que ceux qui vivent en Ukraine, qui se sentent appartenir à la culture et à la civilisation russes, pour le bien de l'avenir de leurs enfants et de leurs petits-enfants, devraient partir en Russie. Il a dit ça en août 2021 et cette rhétorique persistait pendant toutes les années où les accords de Minsk étaient en vigueur.

Question: Il s'est avéré que nos "partenaires" nous avaient menti pendant toutes ces années, réalisant des objectifs complètement différents de ceux convenus dans l'accord.

Sergueï Lavrov: Absolument. Il s'agissait d'un aveu. Tout comme l'enregistrement audio des généraux allemands qui a fait l'objet d'une fuite. Il s'agissait d’un aveu sincère. Ils ont parlé avec tout leur cœur et se sont souvenus de "la glorieuse Luftwaffe". C’est révélateur.

Question: De facto, ils nous ont déclaré la guerre, à en juger par le comportement de l'Amérique.

Sergueï Lavrov: Ils la mènent déjà.

Question: La déclaration du président français Emmanuel Macron selon laquelle, prétendument, ils sondent le terrain, mais de facto les troupes françaises sont presque déclarées prêtes à entrer en Ukraine. Les Allemands, qui sont par nature...

Sergueï Lavrov: Plusieurs dizaines de mercenaires français y ont été tués....

Question: … ils ont toujours été là. La France n'est pas d'accord avec cela. Je pense qu'elle n'est pas d'accord avec le fait qu'elle ne les considère pas comme des mercenaires, mais comme des officiers de carrière. Je suppose qu'ils n'aiment pas le mot "mercenaires". Or ils n'ont apparemment aucun doute sur la mort de citoyens français.

Les missiles Taurus sont également une grande question. Il s'agit d'une violation du document de base qui a donné naissance au contour de l'Allemagne moderne. Faut-il dénoncer l'accord, exiger le retour à la RDA et ne pas reconnaître la RFA?

La réaction arrogante et lâche des ambassadeurs de l'UE, qui ont peur de vous rencontrer. Pourquoi sont-ils à Moscou?

Sergueï Lavrov: C'est un grand mystère pour moi. Dans l'ensemble, il s'agit d'une insolence. Si c'est ce qu'ils pensent de la possibilité de s'entretenir avec des représentants des autorités russes, nous tiendrons compte du fait que cela ne les intéresse pas. Laissons-les pour l'instant s'asseoir dans leurs bureaux et parler au téléphone avec leur capitale.

Mais ce qui se passe en Occident aujourd'hui, c'est de l'acharnement. Plus les choses s'aggravent sur le front, plus l'Occident se met à parler avec acharnement: "Nous n'avons pas le droit de laisser l'Ukraine perdre et la Russie gagner".

Il s'avère que le président français Emmanuel Macron avait tenté de persuader les membres de l'Otan quelques semaines avant de faire cette déclaration publique. Ils lui ont dit qu'ils pensaient que c'était une mauvaise idée. Néanmoins, il l'a déclaré. Il a ensuite été "corrigé" et "réorienté" par le ministre français des Affaires étrangères. En fin de compte, le président français a déclaré qu'ils n'avaient pas encore pris de décision finale, mais que rien ne pouvait être exclu, que cela restait sa position et qu'ils allaient réfléchir à ce qu'il fallait faire de plus pour aider l'Ukraine, y compris en termes d'envoi de leurs troupes sur le territoire ukrainien.

Question: La guerre et une confrontation directe avec l'Otan deviennent donc inévitables?

Sergueï Lavrov: Je ne sais pas quels sont leurs plans. Mais apparemment, ils vont ruser, soit comme les Allemands ("nous dirigerons à distance des armes mortelles contre les villes russes"), soit ils diront qu'il s’agit d'instructeurs qui regardent ce que font les Ukrainiens.

Question: Nous avons perdu l'Occident, mais gagné la majorité mondiale.

Sergueï Lavrov: Oui, c'est le cas. Le président brésilien Lula da Silva (je l'ai rencontré lors des réunions du G20 au Brésil) a réitéré son plan de l'année dernière de développer définitivement des méthodes de paiement alternatives via les Brics.

Les ministres des Finances et les chefs des banques centrales se sont réunis à Sao Paulo la semaine dernière. Ces questions sont en train d'être traitées de manière substantielle. À son retour, le ministre russe des Finances, Anton Silouanov, a déclaré que le travail était en cours. Il s'agit notamment de la transition vers les monnaies nationales et de la création de systèmes de paiement multilatéraux alternatifs. Bien sûr, progressivement, et non d'un seul coup, les réserves détenues en dollars commencent à diminuer. Pas brutalement, parce qu'il y a trop d'argent qui se trouve dans d'autres pays. L'essentiel est de ne pas nous nuire. C'est dans ce sens que se construira cet ordre mondial.

Question: Nous nous disons prêts à négocier. Mais à qui parler? La langue de la diplomatie a disparu. Elle est parlée dans les Brics, mais l'Occident est passé au langage de l'impolitesse pure et simple. Le comportement des dirigeants américains ne peut être décrit par aucune norme diplomatique. Avec qui devrions-nous négocier, qui ne nous trompera pas?

Sergueï Lavrov: Lorsque nous parlons de la volonté de négocier, nous ne cessons de souligner qu'il y a eu un exemple, à savoir Istanbul en avril 2022. Le chef de la délégation ukrainienne, David Arakhamia, a déclaré qu'ils s'étaient mis d'accord, mais que le Premier ministre britannique de l'époque, Boris Johnson, leur avait interdit de le faire, en disant de combattre. David Arakhamia a dit cela avec un visage si naïf que j'ai même eu un peu de peine pour lui. C'était comme s'il était inquiet que Boris Johnson se soit mal comporté.

En plus de ce que nous disons, s'il y a une volonté de mener des négociations honnêtes sur la base et en tenant compte de nos vraies préoccupations, des intérêts légitimes de la Russie, dont nous vous parlons depuis de nombreuses années, et que tout cela était refusé par vous, si vous revenez à ce que nous avons demandé, discutons. Jusqu'à présent, il n'y a aucun signe en ce sens.

Question: Parler avec qui? Avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken? Avec le président français Emmanuel Macron? Avec le président américain Joe Biden?

Sergueï Lavrov:  Non. Mais il y avait une délégation de l'Union africaine.

Question: Peut-on leur parler?

Sergueï Lavrov: Ils ont proposé d'échanger des prisonniers. Cette proposition a été soutenue. Nous avons publié une déclaration. Cela a eu un impact sur la résolution des questions humanitaires.

Il existe une proposition chinoise. Récemment, Li Hui, le représentant spécial de la Chine pour les affaires eurasiennes, est venu pour la deuxième fois. La principale chose qui distingue sa proposition des autres est qu'il est nécessaire de reconnaître les véritables causes de la situation et de la "résoudre" en éliminant les causes qui ont conduit à la crise actuelle et en garantissant les intérêts légitimes de tous les participants en matière de sécurité. C'est ce que nous avons proposé à plusieurs reprises.

Quant à l'"ultimatum" de Vladimir Zelenski, je n'en parlerai même pas. Je trouve étrange que le ministre suisse des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, soit tombé dans ce piège. Maintenant il a commencé à promouvoir la "formule" de Vladimir Zelenski. Bien que je lui aie expliqué en janvier 2024 à New York (lors des réunions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la Palestine, il a demandé une réunion, nous avons parlé en tête-à-tête) qu'il s'agissait d'une coquille vide et qu'il perdrait son temps. Ils ont l'intention d'organiser une autre réunion en Suisse, sans nous inviter, et d'y finaliser la rédaction de la "formule" de Vladimir Zelenski, en la rendant définitive, irrévocable et inchangeable. Alors ils vont nous inviter pour la remettre, comme Vladimir Zelenski l'a dit plus tard. Ils vont nous la remettre, mais pas pour négocier. Ce sont des "gars sérieux".

Question: Je ne vais pas même demander ce qu'ils fument parce qu'ils sniffent.

Sergueï Lavrov: Oui. Il est révélateur que cette mentalité néocoloniale ne change pas.

 

 

 


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