Conférence de presse de la porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, 26 décembre 2019
Nous avons décidé de soutenir l'initiative de Kirill Vychinski sur le lancement d'une réaction médiatique au comportement absolument inacceptable des autorités estoniennes par rapport aux médias, notamment à Sputnik en Estonie.
Nous avons souligné à plusieurs reprises le caractère inacceptable de la pression sur les médias, de toutes les formes de pression et d'intimidation dans les cas où il n'existe en réalité aucune violation de la loi ou des normes d'accréditation, mais toutes les actions se basent sur une motivation politique. Les autorités estoniennes ne veulent pas entendre les déclarations de la Russie et de la communauté internationale.
Des organisations internationales et des structures spécialisées ont pris la défense de Sputnik en Estonie. Nous estimons qu'il est aujourd'hui important d'attirer l'attention sur ce problème. Car il s'agit d'un problème réel de notre continent européen. Si un État souligne son attachement aux valeurs européennes fixées par beaucoup de textes juridiques internationaux, adoptés notamment par le Conseil de l'Europe, l'OSCE etc., il doit les respecter ou renoncer ouvertement à sa responsabilité, reconnaître son incapacité de mettre en œuvre ses obligations.
Il s'agit d'une véritable persécution qui concerne non seulement Sputnik en Estonie en tant qu'une organisation, mais aussi tout ses collaborateurs qui arrivent dans ses bureaux. C'est inacceptable. Vous portez aujourd'hui les gilets de Sputnik, vous pouvez bien vous imaginer la situation des collaborateurs qui ne peuvent pas se préparer normalement aux fêtes et effectuer efficacement leur travail, mais pensent à leur avenir, sans avoir violé une seule loi du pays de séjour ou les normes de l'éthique professionnelle.
Je vous demande pardon pour une introduction si longue. Mais il est grand temps que nous formons un front uni et montrons que ce comportement est inacceptable.
Je vais continuer sans ôter le gilet. Je voudrais bien que tout le monde qui verra aujourd'hui les images de cette conférence de presse pose les questions: pourquoi Sputnik? Qu'est-ce qui se passe? Est-ce en principe acceptable dans le monde contemporain? Qui a permis aux autorités estoniennes de se comporter de cette manière?
Sur la visite de travail en Russie du Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif
Le Ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif se rendra le 30 décembre à Moscou pour une visite de travail et s'entretiendra notamment avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Les ministres évoqueront l'état des relations russo-iraniennes, les perspectives du renforcement futur du dialogue politique bilatéral, du développement des liens dans le domaine commercial, économique, humain, ainsi que dans d'autres secteurs pratiques.
Ils examineront des questions d'actualité relatives à l'agenda international et régional en mettant l'accent sur la situation du Plan d'action global conjoint sur le programme nucléaire iranien, le règlement syrien, l'état des choses dans le Golfe persique et d'autres sujets régionaux.
Les négociations devraient se solder par une conférence de presse commune.
Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en République d'Ouzbékistan
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra du 12 au 13 janvier 2020 en Ouzbékistan pour une visite.
Le Ministre sera reçu par le Président ouzbek Shavkat Mirziyoyev, s'entretiendra avec son homologue ouzbek Abdoulaziz Kamilov et prononcera un discours devant les professeurs et les étudiants de la filiale du MGIMO du Ministère russe des Affaires étrangères, ouverte à Tachkent le 9 décembre 2019.
Les contacts planifiés porteront sur tout l'éventail de la coopération politique, commerciale, économique, culturelle et humaine. Une attention spéciale sera accordée à la mise en œuvre des ententes obtenues dans le cadre de la visite d'État du Président russe Vladimir Poutine en Ouzbékistan (le 18 octobre 2018), ainsi qu'aux préparatifs des événements de haut niveau et de sommet, prévus en 2020.
La visite prévoit la signature du programme de coopération entre le Ministère russe des Affaires étrangères et le Ministère ouzbek des Affaires étrangères en 2020-2021 qui comprend la concertation des approches et des actions concernant les principales questions multilatérales et régionales de la politique étrangère.
La coopération existante reflète le caractère confidentiel des relations de partenariat stratégique et d'alliance entre la Russie et l'Ouzbékistan.
Sur la visite de travail du Ministre ruse des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Sri Lanka et en Inde
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra du 14 au 15 janvier 2020 au Sri Lanka et en Inde pour une visite de travail.
Le 14 janvier, le chef de diplomatie russe sera reçu à Colombo par le Président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa et le Premier ministre Mahinda Rajapakse, pour s'entretenir ensuite avec son homologue Dinesh Gunawardena.
Les pourparlers porteront sur l'état des relations bilatérales, les perspectives de la promotion du dialogue politique, du développement de la coopération dans le domaine commercial, économique, humain etc., l'élargissement de la base juridique bilatérale. Ils accorderont une attention particulière à l'approfondissement de la coopération aux organisations internationales, tout d'abord à l'Onu et à ses institutions spécialisées.
Le 15 janvier, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec son homologue indien Subrahmanyam Jaishankar.
Les deux chefs de diplomatie examineront l'état actuel et les perspectives du développement des relations bilatérales compte tenu des orientations fixées par le 20e sommet russo-indien, organisé du 4 au 5 septembre dernier à Vladivostok, ainsi que le calendrier des contacts de haut niveau en 2020. Ils examineront en détail l'agenda régional et international.
Sergueï Lavrov participera également à la conférence politologique internationale annuelle Raisina Dialogue qui se déroulera dans la capitale indienne du 14 au 16 janvier.
Sur les pourparlers du Ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov avec le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines Ralph Gonsalves
Le Premier ministre de Saint-Vincent-et-les-Grenadines Ralph Gonsalves se rendra à Moscou du 14 au 17 janvier 2020 pour la première visite dans l'histoire des relations bilatérales et participera notamment aux événements du XIe Forum Gaïdar (du 15 au 16 janvier 2020). Le 17 janvier, il s'entretiendra avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Ils évoqueront des questions d'actualité régionale et internationale, la coopération sur la scène internationale dans le contexte du début du travail de cet État au Conseil de sécurité de l'Onu (ce pays sera représenté au Conseil de sécurité de l'Onu en tant que son membre non-permanent en 2020-2021).
La future visite, les pourparlers et le programme de séjour témoignent de la demande mutuelle de la coopération ouverte, constructive et pragmatique dans le cadre du respect réciproque des intérêts du partenaire et du maintien de la stabilité et de la sécurité internationales.
Sur la présidence russe des BRICS en 2020
La Russie assurera dès le 1er janvier 2020 la présidence du groupe des BRICS.
Les priorités de la présidence russe ont été présentées par le Président russe Vladimir Poutine lors du XIe sommet des BRICS, organisé le 14 novembre dernier à Brasilia. L'objectif principal – cela concerne toute la coopération diversifiée dans le cadre des BRICS – réside dans l'augmentation de la qualité de vie des peuples du groupe.
Nous continuerons de développer trois domaines-clés de la coopération du groupe: politique, économique et humain. Nous accorderons une attention particulière à l'amélioration de la coordination sur les principales plateformes internationales. Nous visons à approfondir le dialogue dans le domaine de la lutte contre le terrorisme international.
Nous mettrons à jour la Stratégie de partenariat économique des BRICS afin d'élargir le commerce et les investissements réciproques. La Russie entreprendra également des efforts actifs afin de renforcer le potentiel de la Nouvelle banque de développement des BRICS.
Nous encouragerons nos partenaires à élargir davantage les échanges parlementaires, sportifs, d'éducation et de jeunesse.
Le slogan de la présidence sera "Le partenariat des BRICS dans l'intérêt de la stabilité globale, de la sécurité commune et de la croissance d'innovation".
La présidence prévoit l'organisation d'environ 150 événements de différents niveaux, notamment de deux sommets (le sommet officiel de Saint-Pétersbourg en juillet et un sommet informel, organisé en marge de la rencontre du G20 en Arabie saoudite), ainsi que plus de 20 réunions ministérielles dans plus de 10 villes russes.
Sur la situation actuelle en Syrie
La situation en Syrie était stable sur le territoire du pays à l'exception des régions du nord, non contrôlées par le gouvernement de Damas.
Dans la zone de désescalade d'Idleb, les combattants armés ont doublé leurs attaques contre les positions des forces gouvernementales syriennes par rapport au mois de novembre. L'intensivité des tirs a atteint 60 incidents par jour, ce qui s'est soldé par la mort de plus de 90 militaires syriens en décembre. Une hausse dangereuse des tensions a également été constatée dans la région d'Alep: selon les dernières informations, les terroristes ont tiré plus de 200 fois sur les quartiers résidentiels de la ville en décembre, provoquant des victimes civiles.
Dans ce contexte, les forces syriennes ont été obligées de réagir. La Russie fait quant à elle tout son possible pour garder le contrôle de la situation. Dans tous les cas, il est impossible de tolérer infiniment l'enclave terroriste d'Idleb. C'est pourquoi la Russie souligne la nécessité de la mise en œuvre complète du Mémorandum sur Idleb, signé le 17 septembre 2018 à Sotchi, notamment de ses clauses concernant la formation d'une zone démilitarisée et de la séparation de l'opposition dit modérée des terroristes.
La Russie a poursuivi – avec le soutien des partenaires turcs – les efforts de stabilisation de la situation à l'est de l'Euphrate. Ainsi, on a organisé le 23 décembre une nouvelle patrouille commune de la frontière turco-syrienne. Des unités de la police militaire russe patrouillent également les territoires revenus sous le contrôle de Damas. Les médecins militaires russes offrent leur aide à la population civile des villes de Qamichli et de Kobané. Ils ont reçu au total environ 7 500 patients depuis le mois de novembre.
Il est à noter que l'équilibre obtenu reste très fragile, notamment à cause de la présence illégale persistante des États-Unis à l'est de l'Euphrate, ainsi que des frappes aériennes unilatérales d'Israël sur le territoire syrien.
Le Conseil de sécurité de l'Onu a organisé le 20 décembre un vote sur des projets de résolution concernant la prolongation du mécanisme de livraison transfrontalière d'aide humanitaire en Syrie. La Russie a rédigé et présenté un projet équilibré et de compromis, tenant compte des changements survenus sur le terrain et des normes du droit humanitaire international. Il a pourtant été bloqué par les pays occidentaux pour des raisons strictement politiques. Dans ce contexte, nous regrettons que nos partenaires occidentaux continuent de politiser ce dossier humanitaire (leurs actions l'ont prouvé à plusieurs reprises) et considèrent le mécanisme transfrontalier comme un moyen de torpillage de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Syrie, au lieu d'un outil d'aide aux démunis.
La Russie offre quant à elle son aide humanitaire universelle au peuple syrien sur la base bilatérale, tout comme au niveau des organisations internationales spécialisées. Mi-décembre, le Gouvernement russe a décidé de verser 17 millions de dollars au budget des structures de l'Onu afin de financer les projets humanitaires sur le territoire syrien en 2020. Qui plus est, la Russie lancera au début de l'année prochaine les livraisons de blé (environ 100 000 tonnes) en Syrie en tant que l'aide humanitaire.
Les relations russo-syriennes bilatérales se développent elles aussi de manière dynamique. Damas a accueilli le 17 décembre le Vice-Premier ministre russe Iouri Borissov, coprésident russe de la Commission intergouvernementale bilatérale, et a reçu le 19 décembre une délégation menée par Dmitri Sabline, coordinateur du groupe de la Douma russe pour les rapports avec le Conseil populaire de la Syrie. Les politiciens russes ont évoqué avec le Président syrien Bachar Assad l'évolution de la situation dans le pays, ainsi que le développement futur de la coopération bilatérale. Moscou a organisé du 23 au 25 décembre la 12e réunion de la Commission intergouvernementale russo-syrienne.
Sur la publication par le site WikiLeaks des matériaux témoignant des falsifications des données de l'enquête sur l'incident survenu dans la ville syrienne de Douma en avril 2018
Nous avons fait attention à une nouvelle publication du site WikiLeaks. Il s'agit de nouveaux matériaux témoignant de la falsification par la Mission d'établissement des faits d'utilisation d'armes chimiques en Syrie des données de l'enquête sur l'incident survenu le 7 avril 2018 dans la ville syrienne de Douma. Ces informations ont déjà été examinées par un nombre de médias qui ont mené des analyses et des comparaisons.
Il s'agit notamment de la correspondance entre les collaborateurs de la Mission et la direction du Secrétariat technique de l'OIAC et de certains départements de l'organisation. On y constate la perplexité et la préoccupation du fait que les données des experts qui avaient travaillé à Douma ont été ignorées, alors que ces spécialistes ont été isolés du travail sur la version finale du rapport. C'est très important, car cela remet en doute la véracité des conclusions. Les textes de ce document et de sa version initiale sont également accessibles sur internet, on peut les trouver sur les sites appropriés. A ce que je sache, aucun représentant de l'OIAC n'a démenti ces matériaux. Ainsi, je pense qu'on peut s'appuyer sur ces derniers. Les journalistes peuvent tirer leurs propres conclusions. Dans tous les cas, cela soulève beaucoup de questions, voire offre certaines reposes en ce qui concerne les événements à l'OIAC.
Cela témoigne évidemment de la position ouvertement antisyrienne de la direction de cette organisation internationale – et respectable par le passé – en matière d'enquête sur les incidents chimiques utilisant des substances toxiques voire des toxines de combat en Syrie. A notre regret, l'OIAC préfère ignorer les interrogations nombreuses des États membres de la Convention sur l'interdiction d'armes chimiques et de la communauté internationale, malgré la résonance considérable de cette situation scandaleuse. Nous estimons que cette organisation n'est pas encore privée, bien que beaucoup d'acteurs tentent visiblement de la privatiser. Il s'agit d'un ensemble interétatique qui est obligé de répondre à toutes les questions même si elles sont gênantes.
Sur les auditions au Parlement des Pays-Bas concernant les bombardements du territoire de l'Irak en 2015
Comme vous le savez, nos partenaires occidentaux accusent très souvent de manière infondée la Russie ou d'autres pays des crimes "graves" au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en Syrie etc. On nous impute des "destructions des sites civils", des "frappes sur les établissements médicaux" ou des "pertes injustifiables parmi la population civile". Les Pays-Bas ne sont pas une exception à la règle. Les responsables locaux promeuvent des sujets similaires que nous constatons dans les médias. Mais le plus intéressant est que plus intense est la promotion de l'agenda antirusse, plus il existe de faits témoignant du rôle réel et des intérêts véritables de ces pays, notamment dans le domaine humain, de la position réelle de ces États et ces gouvernements sur les droits de l'homme et la protection des vies humaines au Moyen-Orient et en Afrique nu Nord.
Je voudrais dire quelques mots sur un incident tragique outrancier en Irak qui a impliqué les militaires néerlandais, mais a été ignoré par l'opinion publique internationale. Comme on l'a appris grâce aux enquêtes de plusieurs médias, les avions F-16 des forces aériennes néerlandaises ont bombardé la localité irakienne de Hawija en juin 2015, tuant plus de 70 voire près de 300 civils, selon des sources différentes.
Comme on l'a appris, le Gouvernement néerlandais a méticuleusement tenté de dissimuler ce fait pendant quatre ans. Deux ministres de la Défense (Jeanine Hennis-Plasschaert, qui occupe actuellement le poste d'Envoyée spéciale du Secrétaire général de l'Onu pour l'Irak, et Ank Bijleveld qui l'a remplacée en 2017) ont sciemment dissimulé et ont ensuite pendant longtemps nié ce nombre élevé de victimes civiles lors des opérations en Irak, y compris dans leurs rapports destinés au parlement, devant lequel elles sont responsables.
Lors de leurs débats avec les députés, la Ministre de la Défense Jeanine Hennis-Plasschaert et le Premier ministre Mark Rutte affirmaient que les dirigeants du pays n'auraient pas reçu les rapports sur le nombre de victimes (c'est pourquoi, ce cas n'aurait pas reçu l'attention nécessaire). Ils tentaient parallèlement de rejeter la responsabilité sur leurs alliés de la coalition contre Daech qui auraient présenté aux pilotes les données erronées des sites. Enfin, ils ont parlé de l'explosion des munitions sur les dépôts des terroristes bombardés qui aurait provoqué la destruction involontaire des maisons résidentielles. On a également entendu des propos cyniques affirmant que le Gouvernement n'aurait pas eu le droit d'informer le Parlement pour "assurer la sécurité des pilotes". Il y a eu beaucoup de comptes de fées.
Comme nous l'avons compris sur la base des informations des sources ouvertes, cette pression forte de la part des députés de la Seconde chambre du Parlement ne s'est pas soldée par aucun résultat notable. Les tentatives des partis d'opposition de demander des comptes au Gouvernement et de promouvoir le vote de défiance, ont échoué. Bien que des responsables aient été obligés par le passé de démissionner à cause d'erreurs moins graves.
Les membres du Gouvernement sont donc arrivés à tirer leur épingle du jeu sans donner aucune explication claire de la mort de dizaines voire de centaines (il faut encore le confirmer) d'innocents et des raisons des tentatives de dissimuler ces faits.
Voici donc un exemple de la "justice" néerlandaise et de la volonté de détourner l'attention de l'examen de son rôle dans les affaires internationales, en accusant notamment la Russie.
Sur la situation au Venezuela et dans son voisinage
La situation au Venezuela reste tendue. Nous avons mentionné lors de la dernière conférence de presse que le Gouvernement avait révélé le projet de l'opposition radicale d'attaquer les bases militaires dans l'État de Sucre afin de prendre leurs arsenaux. Dimanche dernier, ce plan a été mis en œuvre dans un autre État vénézuélien: Bolivar. Cette attaque armée témoigne du retour de la branche radicale de l'opposition à la tactique de provocation visant à susciter des affrontements armés et l'atmosphère du chaos. La rapidité et le professionnalisme des forces armées vénézuéliennes ont permis d'empêcher les terroristes de s'accaparer de plus de 100 armes à feu.
Les opposants aux autorités vénézuéliennes légitimes ne cessent donc leurs tentatives d'effectuer un coup d'État armé dans ce pays. Nous avons été préoccupés par les propos du Président Nicolas Maduro sur les modalités et les lieux des préparatifs de ces provocations. Je voudrais rappeler que la Russie a souligné à plusieurs reprises les risques de l'organisation d'opérations dans les régions frontalières, notamment du point de vue de leurs répercussions destructrices pour tous les pays de la région. Nous voudrions souligner que la Russie condamne résolument toutes les initiatives extrémistes, ainsi que les tentatives de justifier ces dernières. Nous suivrons attentivement l'enquête sur cet incident.
En même temps, Washington continue d'utiliser des méthodes d'ingérence dans les affaires des pays d'Amérique latine et des Caraïbes dans l'esprit de la doctrine Monroe – elles ont déjà fait leurs preuves du point de vue des idéologues américains. Le Capitole prépare déjà un piège législatif pour les politiciens raisonnables qui pourraient tenter de rétablir les relations diplomatiques entre les États-Unis et le Venezuela. Ainsi, la reconnaissance de Juan Guaido en tant que président vénézuélien par intérim sera considérée comme une condition préliminaire du lancement du dialogue avec Caracas. En cas d'adoption, la loi restera en vigueur d'ici 2025. Les pouvoirs de Juan Huaido en tant que Président de l'Assemblée nationale expirent dans dix jours, le 5 janvier 2020. Les députés devront élire ce jour-là le nouveau Président, alors que les pays respectueux de la démocratie sont incapables de prédire le résultat de ce vote. Washington veut donc utiliser un acte pour imposer son protégé comme le chef du pouvoir législatif et exécutif du Venezuela pour cinq ans. Une initiative scandaleuse inédite dans la région d'Amérique latine, où les États-Unis ont déjà utilisé leur imagination par le passé. C'est leur savoir-faire international. Entre autres, il s'agit d'une ingérence dans les affaires d'un État étranger contrairement à la Charte de l'Onu, d'une nouvelle violation des droits politiques des 30 millions de personnes qui habitent au Venezuela.
Selon les sondages, la plupart des citoyens sont déjà fatigués de la confrontation et sont prêts à voter aux élections législatives qui devraient avoir lieu en 2020 conformément à la Constitution vénézuélienne. La minorité radicale n'hésite pourtant pas de violer la loi principale du pays pour maintenir l'apparence de sa popularité au Venezuela. On le constate notamment sur l'exemple de la réforme du travail de l'Assemblée nationale, présentée comme une loi progressive visant à protéger la démocratie vénézuélienne. Il est à noter que suite à l'adoption de cette loi par le Parlement, plusieurs parlementaires d'opposition – y compris des membres du parti de Juan Guaido – ont dénoncé des violations de la législation nationale et ont saisi la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême vénézuélienne qui a considéré ce texte comme "néant et sans conséquences juridiques". Tous les événements actuels constituent une insulte pour le droit international et le bon sens, promue par les idéologues qui se trouvent à Washington ou sont soutenus par ce dernier.
Nous appelons tous les politiciens vénézuéliens et leurs collègues étrangers à analyser la situation changeante dans le pays de manière réaliste, à respecter la législation vénézuélienne et le droit international, à soutenir le droit du peuple vénézuélien de trouver lui-même une solution à la crise et à soutenir la "table ronde de dialogue national" qui offre des résultats concrets.
Sur la prolongation des sanctions antirusses par le Conseil de l'UE
Nous sommes déçus par la politique d'inertie de l'Union européenne en ce qui concerne la prolongation des restrictions sectorielles contre la Russie. C'est comme ça que nous interprétons la décision du Conseil de l'UE du 19 décembre 2019.
L'Union européenne a malheureusement encore une fois manqué l'occasion de prendre le chemin de l'assainissement de ses relations avec son voisin continental le plus important. Il est aujourd'hui absolument évident que les sanctions unilatérales ne fonctionnent pas. Elles se soldent non seulement par l'aggravation des relations entre la Russie et l'UE – comme nous avons déjà indiqué, elles avaient fêté leurs 30 ans en 2019 – mais aussi par des complications pour l'activité des opérateurs économiques européens sur le marché russe. Les pertes de l'Union européenne causées par les sanctions se chiffrent déjà à des centaines de milliards d'euros
Nous espérons toujours qu'il existe des politiciens raisonnables en UE. Leur raisonnabilité pourrait notamment résider dans la capacité d'acheter une calculatrice pour tirer le bilan financier. Qui plus est, ils pourraient réfléchir aux initiatives nécessaires pour mettre leur politique russe en conformité avec les intérêts à long terme de leurs pays et de leurs peuples. A notre avis, cela correspondrait à l'objectif posé par la nouvelle direction de l'UE, qui veut une politique internationale "plus stratégique".
Sur l'organisation du Festival international de la culture des Tatars de Crimée le 14 décembre à Istanbul
Istanbul (Turquie) a accueilli le 14 décembre le Festival international de la culture des Tatars de Crimée, organisé avec un soutien actif des associations locales des Tatars de Crimée et des entrepreneurs. Les événements du festival ont réuni l'Ensemble de chanson et de danse des Tatars de Crimée Khaïtarama, la Fédération de la lutte nationale de Crimée Kourech, la chaîne de télévision Millet, le Musée de l'héritage culturel et historique des Tatars de Crimée, des représentants de l'Université fédérale de Crimée et de la Direction spirituelle des musulmans de la République de Crimée.
Le festival visait à montrer l'héritage culturel riche des Tatars de Crimée et à présenter à l'opinion publique turque les efforts entrepris en Crimée pour le protéger. Nous le considérons certainement comme un événement positif favorisant l'établissement des liens entre les Tatars qui habitent en Crimée et en Turquie. Il est possible et même nécessaire de soutenir et d'encourager ces contacts. L'essentiel réside dans la possibilité de s'appuyer sur la communication et les liens humains pour comprendre les autres, leurs acquis, leurs problèmes et leurs conditions de vie, au lieu de se laisser guider par les données prétendument humanitaires des analystes qui ne se sont pas rendus en Crimée depuis cinq ans.
Sur l'initiative concernant le transfert du monument du maréchal soviétique Ivan Konev de Prague en Slovaquie
Nous sommes reconnaissants à l'ancien premier ministre slovaque Ján Čarnogurský, qui a contacté les autorités municipales de Prague-6 et leur a proposé d'acheter le monument du maréchal soviétique Ivan Konev, installé dans ce quartier, afin de le transférer en Slovaquie.
L'attitude des politiciens locaux qui moquent la mémoire de celui qui avait libéré la capitale tchèque de la "peste brune", a offensé la partie raisonnable de la société européenne.
Nous sommes certains que les auteurs de la campagne de réécriture de l'histoire en faveur des raisons politiques du moment, ne réussiront pas à effacer de la mémoire des peuples du continent leur reconnaissance à l'Armée rouge pour leur libération du nazisme.
Nous confirmons en même temps notre position sur les monuments, qui gardent tout leur sens en lien avec les événements historiques qu'ils commémorent.
En ce qui concerne cette décision odieuse (elle est loin d'être la seule) des autorités municipales de Prague, nous voudrions appeler encore une fois les structures étatiques de la République tchèque à ne pas se justifier par des restrictions juridiques intérieures, mais à se mettre à respecter leurs engagements internationaux concernant les sites de mémoire.
Nous constatons que la réécriture de la Seconde Guerre mondiale atteint un niveau catastrophique et prend des formes absolument grotesques. Franchement, nous sommes obligés de vérifier les données et les informations que nous recevons, car elles nous semblent absolument incroyables. Des personnes éduquées et raisonnables qui ont non seulement appris l'histoire dans les manuels, mais aussi appartiennent de telle ou telle façon aux générations qui se souviennent toujours du monde d'après-guerre, ne pourraient pas normalement tenir des propos de ce genre. Il s'avère pourtant que ce n'est pas le cas.
Sur l'intervention du Ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à l'Université Charles de Prague dans le cadre de la conférence "Après 1989: les espoirs et les déceptions postrévolutionnaires"
Nous avons fait attention à l'intervention du Ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian à l'Université Charles de Prague dans le cadre de la conférence "Après 1989: les espoirs et les déceptions postrévolutionnaires" le 6 décembre dernier.
Le discours du chef de diplomatie française mérite certainement une réaction détaillée de notre part. Le Ministre a appelé à lutter contre le relativisme et le révisionnisme historique et a mis en garde contre les tentatives de réécrire l'histoire à des fins politiques, mais a lui-même emprunté ce chemin vicieux, en mettant au même niveau l'annexion de l'Europe de l'est par le régime nazi d'Hitler et le développement de la région dans le cadre du système socialiste.
Nous nous opposons absolument à cette logique altérée. D'autant plus qu'elle n'est pas promue par un historien marginal, mais par un responsable qui représente la France dans les affaires internationales. On peut interpréter différemment les décennies d'après-guerre de l'influence soviétique dans la région, mais il est inadmissible de comparer l'occupation hitlérienne de la Tchécoslovaquie et de la Pologne à la période des démocraties populaires dans ces pays. Il s'agit d'un véritable crime contre l'histoire. On peut le faire par l'ignorance. On pourrait l'expliquer par un manque d'éducation. Mais nous ne pouvons utiliser aucune autre définition, s'il s'agit d'une personne éduquée. Cette position n'a rien à voir avec les approches historiques objectives.
On ne peut pas non plus expliquer le fait que dans l'intervention de Prague n'ont pas été mentionné les accords de Munich, néfastes pour la Tchécoslovaquie, ni la libération de la capitale tchécoslovaque par l'Armée rouge, qui avait subi des pertes énormes dans ces combats: 11 000 soldats et officiers.
Tous cela soulève des questions concernant l'initiative française de former sous l'égide du Conseil de l'Europe l'Observatoire sur l'enseignement de l'histoire, qui a initialement suscité chez nous une réaction assez positive. Nous ne sommes plus certains que Paris s'abstienne d'une approche aussi biaisée des événements historiques majeurs dans le cadre de cette initiative.
L'appel aux pays d'Europe de l'est qui devraient sacrifier une partie de leur souveraineté afin de promouvoir l'intégration européenne, semble assez étrange – pour ne pas dire plus – dans le contexte de la dénonciation sévère de la prétendue annexion des pays baltes par l'URSS. La situation est présentée comme s'il n'y a pas eu des résultats de la conférence de Yalta, qui a été un événement assez important pour la France. Nous sommes frappés par les affirmations que la France n'aurait jamais accepté l'ordre mondial de Yalta. C'est pourquoi je dis que cela nous semble parfois invraisemblable. L'établissement de notre réponse a pris du temps, car nous avons tenté de vérifier que nous avons tout bien compris, avons lu toutes les publications. Il faut probablement rappeler à ceux qui ne le savent pas que cet ordre a formé l'Organisation des Nations unies, alors que la France a fait partie des pays vainqueurs et a reçu le statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu. Le gouvernement provisoire de la République française ne s'est pas opposé aux décisions de la conférence qui lui avaient octroyé sa propre zone d'occupation en Allemagne et le droit de participer à la Commission de contrôle en Allemagne. Ensuite, la France a participé à un grand nombre de textes internationaux adoptés en développant les accords de Yalta. Des représentants français ont participé à la rédaction de la Déclaration sur la défaire de l'Allemagne, de l'Accord sur les zones d'occupation en Allemagne et de l'Accord sur le mécanisme de contrôle des Alliés en Allemagne, à la signature des actes de capitulation de l'Allemagne et du Japon, aux préparatifs des accords de paix avec les anciens alliés de l'Allemagne. Je ne crois pas que Paris ait oublié tout cela.
On ne peut pas nier le fait que le rétablissement de l'influence internationale de la France a été possible tout d'abord grâce aux efforts de l'Union soviétique. Rappelons que l'URSS a de fait promu les intérêts français lors de la conférence et a persuadé les alliés de soutenir son point de vue. On peut consulter les archives, elles existent.
Contrairement à l'URSS, le Royaume-Uni et les États-Unis refusaient longtemps de reconnaître le Gouvernement provisoire de la France et limitaient au stricte minimum leur aide accordée aux forces armées du général de Gaulle sur le territoire libéré du pays. Dans cette situation, un rôle décisif a appartenu au Traité franco-soviétique d'alliance et d'aide mutuelle, signé le 10 décembre 1944 à Moscou.
Même si l'on accordait au Ministre une certaine "facilité" compte tenu de son audience, les propos tenus à Prague ne pourraient pas être considérés comme conformes à la tendance de dialogue constructif et de partenariat, qu'on constate dans les relations russo-françaises ces derniers mois.
Cette question attire l'attention de la Russie pour beaucoup de raisons. Nous nous souvenons très bien des répercussions des expériences historiques dans le monde. Qui plus est, cette question n'intéresse pas que la Russie et l'opinion publique russe. Nous avons reçu énormément de questions après l'allocution du Ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Sur l'article du politologue de l'Université de Göteborg Ante Filip Tepic "Pourquoi la télévision suédoise montre-t-elle Hitler quotidiennement?"
J'ai été frappée par un article paru en Suède. J'ai compris que les sujets qui préoccupaient la Russie, la société russe et les citoyens russes, attiraient de telle ou telle façon l'attention de l'opinion publique d'autres pays européens. Les responsables pourraient certainement éviter ces questions, mais les scientifiques et les journalistes commencent à les évoquer activement.
Le sujet de l'article dont je vais parler réside dans la romantisation de l'image d'Hitler dans les médias locaux. Il offre toute une analyse des publications et des émissions à ce sujet. Selon les auteurs de l'étude, l'abondance des émissions prétendument historiques qui vantent des réussites géopolitiques du chef du IIIe Reich avant la Seconde Guerre mondiale, se solde inévitablement par la croissance du nombre des activistes de l'extrême-droite en Europe en général et en Suède en particulier. La publication souligne la nécessité de raconter l'histoire réelle, la vérité sur ces événements au lieu de présenter certains éléments hors de leur contexte ou de romantiser cette période.
Il s'agit notamment de la publication d'Ante Filip Tepic, politologue d'origine croate de l'Université de Göteborg. Il a posé à l'opinion publique suédoise une question intéressante à ce sujet: "Pourquoi la télévision suédoise montre-t-elle Hitler quotidiennement?" Son étude a été publiée le 25 décembre par le quotidien central Expressen. Il souligne que les émissions d'éducation suédoises consacrées aux événements en Europe dans les années 1930-1940 revêtent ces derniers temps un caractère assez dangereux. L'auteur s'indigne que les créateurs de ces émissions se focalisent trop sur les détails de la biographie d'Hitler, romantisent de manière volontaire ou non-volontaire l'image du plus grand criminel de l'histoire de l'humanité, créent dans l'esprit d'un spectateur peu expérimenté l'image d'un leader charismatique du XXe siècle. Selon le chercheur, les récits incessants qui racontent comment le fondateur du IIIe Reich a réussi à obtenir rapidement la popularité parmi les citoyens, à "jouer" beaucoup de leaders mondiaux, à détruire des millions de vies, constituent une instruction encourageante pour la jeune génération.
Qui plus est, l'article indique que compte tenu des mystifications sur la fuite des dirigeants nazis en Amérique latine, promues par les émissions locales, les jeunes gens pourraient tirer la conclusion – car leurs connaissances de l'histoire laissent malheureusement à désirer – sur l'impunité des criminels responsables de la mort de dizaines de millions de personnes.
Par ailleurs, cette publication est très éloquente, car on constate parallèlement le démontage de monuments, des conférences pseudo-scientifiques, des propos des responsables qui altèrent l'histoire lors des conférences étranges et la réédition de la littérature rédigée par les responsables du IIIe Reich pour les citoyens, le public de leur pays. Un tel changement de la représentation de ces événements, c'est deux faces de la même médaille.
Je pense qu'il faut réfléchir à ce sujet, car l'histoire se développe de manière cyclique. Dans le futur, nous ferons face aux problèmes sans issue.
Sur l'interpellation des marins russes impliqués dans le trafic des immigrés clandestins sur le territoire de la Grèce et de l'Italie
On constate ces derniers temps des cas plus fréquents d'interpellation sur les frontières maritimes de la Grèce et de l'Italie des marins russes, travaillant à bord des navires étrangers dans le cadre d'un contrat. On accuse les Russes du trafic des immigrés illégaux, principalement depuis le territoire de la Turquie, des pays balkaniques et d'Afrique du Nord.
24 personnes se trouvent actuellement en détention en Grèce, alors qu'encore 23 marins ont été interpellés en Italie. Certains ont déjà été condamnés, alors que la plupart des marins attendent la décision finale de la justice locale. Les Russes affirment qu'ils avaient été frauduleusement impliqués dans cette activité criminelle. Les recruteurs leur auraient proposé – via les réseaux sociaux et les contacts personnels – un travail bien payé à bord des navires de croisière. Les Russes n'ont compris que ce n'était pas le cas qu'après être arrivé sur les lieux.
Il est à noter que les tribunaux européens ont une approche très ferme de ces crimes et ne prennent en considération aucune circonstance atténuante. Personne n'a été reconnue innocente après avoir été prise au flagrant délit. Nous voudrions souligner que la punition dans ces cas-là est en effet très sévère: l'emprisonnement allant de cinq ans à la perpétuité. Les capacités des missions diplomatiques et consulaires de la Russie sont très limitées dans ces cas. Il ne faut pas oublier que les crimes ont été enregistrés, alors que la méconnaissance de la loi n'annule pas la responsabilité. Les diplomates peuvent contrôler le respect des droits processuels des citoyens et informer les instances locales sur leurs violations éventuelles. La protection dans le cadre du procès – tout comme en Russie – est assurée uniquement par des juristes diplômés.
Nous voudrions prévenir nos citoyens de la nécessité d'être très vigilants en recherchant le travail à l'étranger, notamment s'il ne s'agit pas des entreprises solides et disposant de bonne réputation, mais des personnes inconnues, des pages sur les réseaux sociaux, des structures non-vérifiées. Il ne faut pas se tromper: les promesses d'un bon salaire pour un travail ordinaire sont toujours liées à telles ou telles actions illégales. Qui plus est, ce sont les travailleurs qui seront punis plus tard. Les commanditaires arrivent de règle à rester impunis. L'irresponsabilité et la légèreté dans les situations similaires pourraient se solder par des conséquences très graves.
Cela ne signifie en aucune façon que les citoyens russes ne seront désormais protégés ou que nos établissements consulaires et nos missions à l'étranger ne leur offriront leur soutien et leur aide. Dans tous les cas, il nous faut assurer la prévention des situations de ce genre.
Sur les changements des règles de rédaction des requêtes de visa électronique par les citoyens étrangers
Afin de réduire au minimum le nombre des erreurs commises par les citoyens étrangers lors de la rédaction des requêtes de visa électronique, ainsi que des cas de leur refoulement pour cette raison à la frontière russe, le site spécialisé du Ministère russe des Affaires étrangères consacré à la délivrance des visas électroniques - electronic-visa.kdmid.ru – a été modifié le 17 décembre de manière suivante.
Il présente les nouvelles règles de rédaction des requêtes de visa électronique, selon lesquelles les citoyens étrangers doivent indiquer leur nom et leur prénom en conformité absolue avec leur présentation dans la ligne du passeport destinée à la lecture numérique, indépendamment de leur présentation dans sa partie visuelle.
Cela offre aux citoyens étrangers un ordre très simple et compréhensible de la rédaction des requêtes dans le cas ou ils ont plusieurs noms et prénoms ou si ces derniers sont écrits dans la partie visuelle du passeport en utilisant les lettres de leur langue nationale. Cela assure également la même approche des entreprises de transport et du service frontalier de la vérification des données personnelles indiquées dans le visa électronique par rapport au passeport du citoyen étranger. C'est cette activité qui a suscité des problèmes.
Les extraits contenant les informations les plus importantes pour les citoyens étrangers présentent les caractères augmentés et de couleur différente.
Il existe un renvoi au mécanisme de calcul de la durée acceptable du séjour en Russie grâce au visa électronique.
On a placé un avertissement qui explique aux citoyens étrangers que n'importe quelle erreur dans les données de passeport pourrait se solder par le refus d'entrée en Fédération de Russie, et leur recommande de vérifier très attentivement la requête avant de l'envoyer.
Il ne faut pas non plus oublier que le visa électronique – tout comme physique – ne constitue pas une garantie absolue d'entrée en Fédération de Russie. La décision finale sur l'entrée d'un citoyen étranger dans le pays est adoptée au poste de contrôle frontalier, ce qui correspond absolument à la pratique internationale.
Je voudrais souligner que ce sujet est l'un des plus importants et problématiques. Le Ministère russe des Affaires étrangères travaille activement sur cette question afin de minimiser les problèmes éventuels.
Réponses aux questions:
Question: Erevan et Moscou se sont entendus relativement récemment sur l'accès des spécialistes russes au laboratoire biologique américain en Arménie. On a pourtant souligné que les délais concrets seront annoncés après les concertations et les accords institutionnels. Avez-vous de nouvelles informations à ce sujet?
Réponse: Je vais préciser les informations sur les délais pour vous les transmettre. Je n'ai pas vu que les délais avaient été concertés, mais je vais le vérifier.
Question: Je rejoins les vœux pour le Nouvel an et voudrais souhaiter de la bonne santé. Cette dernière est nécessaire pour travailler dans différentes zones climatiques.
Avant de poser ma question , je voudrais citer plusieurs faits dans l'ordre chronologique. Novembre-décembre 2017: l'AMA prive la Russie de la participation aux Jeux olympiques en Corée, alors que le Ministère américain de la Justice exige que la chaîne RT s'enregistre en tant qu'agent étranger. Février 2018: la participation des sportifs russes aux JO sous le drapeau blanc. Le 4 mars 2018: l'empoisonnement de Sergueï Skripal au Royaume-Uni, la Russie est accusée. Le 15 avril 2018: la provocation en Syrie au niveau de l'OIAC. Le 15 mai 2018: l'interpellation de Kirill Vychinski à Kiev. Le 16 juillet 2018: l'arrestation de Maria Boutina par le Ministère américain de la Justice. Je n'ai cité que les faits les plus retentissants. L'histoire est cyclique: l'AMA a disqualifié le 9 décembre la Russie pour quatre ans. Et nous portons actuellement ces gilets pour soutenir Sputnik au lieu de RT. Il ne faut pas être clairvoyant pour comprendre que si nos athlètes et nos fonctionnaires sportifs allaient au Japon sous le drapeau blanc, les citoyens russes feraient face à encore plus de difficultés en 2020. Ma question: peut-on organiser des consultations interministérielles avec les fonctionnaires sportifs pour les donner à comprendre qu'il ne faut pas participer aux JO et à d'autres compétitions sous le drapeau blanc?
Réponse: Je voudrais ajouter que le travail avec les représentants des médias exige lui aussi énormément de santé.
Quant à votre question, nous n'organisons pas les consultations interministérielles de ce type sur les questions qui sont du ressort d'autres institutions. Nous maintenons néanmoins des contacts avec des ministères et des institutions russes concernant les mesures juridiques internationales de protection des droits des sportifs russes qu'il est nécessaire d'entreprendre et qui seront entreprises. Ce travail est mené assez activement. Je peux le confirmer. En ce qui concerne le symbolisme que vous avez mentionné, cette question doit certainement être résolue au niveau interministériel. Je pense que la décision sera prise sur la base de tous les facteurs qu'il faut prendre en considération. Dans tous les cas, ce travail est mené très activement compte tenu du fait que l'activité dans le domaine du droit international fait partie des compétences du Ministère qui assure dans une grande mesure la fonction de coordination entre les ministères et les institutions russes dans ce domaine.
Question: On a récemment appris que les diplomates russes font face à l'interdiction d'entrée en Amérique bien qu'ils doivent participer aux événements de l'Onu. Ce n'est pas pour la première ou la dernière fois qu'on constate ce problème. Que faire? Les diplomates de la Russie, de l'Iran et de certains autres pays font souvent face à des problèmes de visa lors des voyages diplomatiques en Amérique. Quelle est la réaction de la Russie et de la communauté internationale à cette situation?
Réponse: Je pense que ce problème ne s'est pas apparu hier. Vous avez dit: première année, première fois. Mais on ne constate probablement pour la première fois qu'une approche si outrancière de la part des États-Unis: la délégation formée de la Russie ne savait jusqu'au dernier moment combien de collaborateurs de tels ou tels organes seraient en mesure de participer à la "semaine politique" des débats à l'Assemblée générale de l'Onu. C'est ce qu'on a constaté pour la première fois. Mais ce n'est pas pour la première année ou la première fois que les collaborateurs du Ministère des Affaires étrangères, les diplomates ou les collaborateurs d'autres ministères russes font face au refus du visa, bien qu'ils se rendent à l'Onu et à différents événements officiels, organisés directement aux Nations unies. Il s'agit des personnes qui doivent représenter la Russie au niveau tout à fait différents.
Je vais rappeler l'année 2015 quand les États-Unis ont provoqué un scandale international, car la Présidente du Conseil de la fédération de la Fédération de Russie Valentina Matvienko n'a pas été en mesure de participer aux événements parlementaires organisés directement au siège de l'Onu. Mais nos experts qui ne sont pas présents sur des "listes noires", n'ont pas été sanctionnés et sont des spécialistes de certaines questions, respectés par leurs collègues internationaux et étrangers, sont régulièrement incapables d'accéder aux séances de différents comités de l'Assemblée générale de l'Onu ou à d'autres événements. On ne rejette pas de règle leur demande de visa, mais tout simplement ne l'octroie pas à temps. Compte tenu de la durée du vol – neuf heures – ils est physiquement impossible d'échanger le billet ou d'arriver à la réunion. Il s'agit d'un vieux problème. Comment peut-on le résoudre? Est-ce que la Russie est le seul pays qui fait face à cette attitude? Non, elle n'est pas seule. Si des personnalités ou des États commencent à tenir des propos indésirables du point de vue de certains acteurs et politiciens américains (je ne pense pas qu'il s'agisse des États-Unis en tant que pays ou du peuple américain) qui disposent de leviers de pression, ces derniers lancent une guerre de visa. Est-ce légal? D'un côté, comme je l'ai dit, tout État a le droit de rejeter la demande de visa ou de ne pas laisser entrer une personne malgré l'octroi du visa. Il s'agit du droit souverain de chaque État. Il existe pourtant un facteur important. Les États-Unis ont pris un engagement par rapport à la communauté internationale concernant l'octroi des visas aux personnes qui doivent participer aux événements et aux réunions des organes de l'Onu: de l'Assemblée générale, du Conseil de sécurité, d'autres forums et structures. Il s'agit d'un engagement. C'est le premier facteur. Outre la présence du siège de l'Onu sur le territoire américain, les États-Unis ont d'autres engagements. Ainsi, ils ne doivent pas empêcher la communication et le déplacement libre des personnes. Cela signifie ne pas utiliser les outils de visa, la régulation d'entrée dans le pays de manière préméditée, à des fins politiques et punitives. Car il ne s'agit pas des criminels ou des personnes menaçant la sécurité de l'État, mais des gens dont l'opinion ne correspond pas à celle des représentants des institutions capables de bloquer leur entrée dans le pays. Il s'agit des engagements internationaux. Cela a non seulement été évoqué à l'OSCE (les États-Unis n'ont pas encore quitté cette organisation), mais aussi a été fixé dans les textes fondateurs de cette organisation.
Que faire? Il existe des institutions et des mécanismes du droit international que nous avons récemment mentionnés. Nous y recourons et continuerons de le faire. Il existe également le concept de solidarité, récemment réanimé d'ailleurs par nos partenaires occidentaux. Tout pays doit comprendre une chose très simple: c'est lui qui pourrait faire l'objet de cette pression, de cette politique inamicale et illégale, de ces persécutions. Il n'existe aucune garantie dans ce domaine.
Question: Le 24 décembre, le jour de votre anniversaire, a eu lieu la cérémonie d'ouverture du pont sur la rivière Samour qui constitue la frontière entre la Russie et l'Azerbaïdjan. Que pensez-vous de l'ouverture du pont et du développement des relations entre la Russie et l'Azerbaïdjan en 2019?
Réponse: Est-ce que vous liez l'ouverture du pont à mon anniversaire? J'ai pensé que Vestnik Kavkaza pourrait la lier à l'anniversaire du Président azerbaïdjanais Ilham Aliev. Je n'établis pas ce lien. Cette version est néanmoins assez belle.
Question: Je voudrais faire le commentaire suivant. Toutes les intentions des États-Unis lors de l'introduction de sanctions contre le Nord Stream 2 visaient prétendument le bien commun. Autrement dit, fermer le Nord Stream 2, pour ensuite mettre en doute ce que…
Réponse: C'est évident. L'Ambassadeur américain en Allemagne Richard Grenell que je connais bien après notre travail à New York – il a été porte-parole de la mission américaine – a consacré plusieurs déclarations et articles à ce sujet. Il tentait de persuader l'establishment allemand – voire d'utiliser les leviers de pression musclée – et a clairement présenté l'approche des États-Unis. Les Américains n'ont rien dissimulé. Ils ont proféré des menaces directes. Ils ne faisaient même pas du lobbying, car ce dernier prévoit la proposition de conditions plus intéressantes et plus avantageuses, des options possibles en cas d'adoption de certaines décisions. Nous constatons dans notre cas l'intimidation, une approche très agressive. Personne n'a rien dissimulé. Tout cela n'est pas vraiment conforme au droit défendu par les États-Unis depuis des années, à la concurrence libre. Comme vous vous le rappelez certainement, on nous a affirmé il y dix ans qu'il ne fallait en aucune façon lier l'énergie, le secteur énergétique à la politique, qu'il s'agissait de deux choses absolument différentes. La Russie ne pouvait donc pas absolument lier ses intérêts nationaux et ses approches internationales au secteur énergétique. C'était impossible. Mais aujourd'hui Washington estime que cela est non seulement possible, mais aussi nécessaire. Personne ne l'a dissimulé.
Question: On a annoncé cette semaine les résultats préliminaires des élections présidentielles en Afghanistan. Certains pays les ont officiellement reconnus. Je voudrais apprendre la position de la Russie.
Réponse: Comme vous l'avez dit, les résultats préliminaires des élections présidentielles en Afghanistan ont déjà été annoncés. Mais nous avons également constaté qu'ils étaient résolument dénoncés par certains candidats à la présidence. Dans ce contexte, nous espérons à un examen méticuleux et impartial de toutes les prétentions existantes afin d'assurer les résultats les plus fiables possibles qui seront ensuite accepté par le peuple afghan.
Question: On a récemment appris que le Parquet général de l'Allemagne n'avait envoyé une demande d'aide juridique concernant l'affaire de Zourab Khangoshvili (tué à Berlin) que le 6 et le 10 décembre, c'est-à-dire après l'expulsion de diplomates russes du pays. Pouvez-vous commenter ces informations?
Réponse: Oui, je peux les confirmer. Berlin a envoyé à Moscou des requêtes officielles. Il s'agit de l'aide juridique dans l'enquête sur le meurtre de Zourab Khangoshvili, ancien membre des groupes terroristes opérant dans le Caucase du Nord. Les demandes ont été envoyées le 6 et le 10 décembre dernier, c'est-à-dire après la décision infondée du gouvernement allemand de déclarer personae non gratae deux collaborateurs de l'Ambassade russe à Berlin. Rappelons que l'expulsion a été annoncée le 4 décembre. Ainsi, on a dit le 4 décembre que deux collaborateurs devraient quitter l'Allemagne à cause du manque de coopération de la part de la Russie. Alors que la demande réelle en ce sens n'est arrivée que deux jours après. Je peux le confirmer officiellement. Je peux également souligner que les organes de justice et les services secrets russes et allemands maintiennent des contacts concernant l'affaire Khangoshvili depuis la fin du mois d'août 2019. Berlin reconnaît lui-même ce fait.
Je peux également répéter une autre chose que nous avons déjà déclaré: les affirmations des autorités allemandes sur la coopération prétendument insuffisante de la Russie dans l'établissement des circonstances du crime semblent au moins étranges et ne correspondent pas à la réalité, compte tenu de notre confirmation de ces dates. Tout cela nous a semblé très étrange. Nous doutions que les représentants officiels de l'Allemagne puissent annoncer que la Russie n'aurait pas contacté l'Allemagne en ce qui concernait cette personne. Comme vous le savez, nous avons présenté des faits expliquant les canaux et les dates des requêtes adressées aux Allemands. C'est pourquoi, les propos de Berlin semblent peu convaincants dans ce cas-là.
Question: Peut-on attendre des mesures de riposte de Moscou aux sanctions américaines contre le Nord Stream 2, c'est-à-dire des restrictions concernant les entreprises privées américaines?
Réponse: Je ne vais pas parler des mesures de riposte concrètes de la Russie. Mais, comme des responsables russes de différents niveaux l'ont déjà souligné, nous répondons toujours aux attaques de ce genre. Personne n'a donc malheureusement annulé une réponse symétrique, de miroir.
Question: Selon les médias, les attaques inédites des autorités estoniennes contre l'agence de presse Sputnik ont commencé à l'initiative du Royaume-Uni et de ses services secrets. Que pensez-vous de ces suppositions?
Réponse: J'ai vu ces publications. Par ailleurs, nous avons nous aussi reçu des questions. Je n'ai pas vu le terme "services secrets", mais j'ai appris que "sous la tutelle britannique, l'Estonie promouvait une politique antirusse, concernant notamment les médias russes".
Vous savez bien ce que je voudrais dire. "Le Royaume-Uni et l'Estonie ont des relations bilatérales très étroites, les relations d'amitié. Sur un plan plus large, le Royaume-Uni est le partenaire stratégique-clé de l'Estonie qui teindra fermement aux rapports d'alliés. L'Estonie maintient les relations les plus étroites possibles avec le Royaume-Uni dans tous les domaines. Notamment en matière d'affaires étrangères, de défense, de sécurité, d'économie et d'enseignement". Pensez-vous que je viens de m'imaginer tout cela? Non. Savez-vous qu'il l'avait dit? Le Premier ministre estonien Jüri Ratas. Voilà. Il s'agit des propos officiels du Premier ministre estonien. Des propos récents. Il les a récemment tenus à l'occasion de la visite… de qui? Oui, du Premier ministre britannique Boris Johnson.
Ce sont les responsables de ces États qui ont fixé et expliqué le caractère des relations entre ces pays. Nous ne nous sommes pas imaginé ce dernier. Il se trouve sur la surface, n'exige aucunes connaissances profondes. Par ailleurs, en répondant à cet aveu du Premier ministre estonien, Boris Johnson a tenu les propos suivants (une citation exacte): "D'un point de vue historique, l'Otan est l'alliance militaire la plus réussie des 500 dernières années. Elle a un grand avenir. Ce que nous faisons ici aujourd'hui, témoigne du soutien britannique à l'Estonie. Nous envisageons de continuer tout cela pendant très longtemps". Un caractère historique curieux. Tout cela sera continué en Estonie sous la tutelle du Royaume-Uni dans différents domaines. Encore une fois, ce ne sont pas nos experts ou moi qui l'affirment. Il s'agit de deux leaders des pays souverains qui parlent de leurs relations spéciales. Le facteur le plus important réside évidemment dans le fait que la présence du contingent britannique sur le territoire estonien renforce clairement les tendances antirusses de cet État, y compris du point de vue de son attitude envers les médias russes. Il existe pourtant des preuves irréfutables du fait que les autorités britanniques violent les standards internationaux en matière de liberté des médias: cela concerne l'interdiction d'accès de certains médias, y compris russes, aux événements internationaux organisés sur le territoire britannique, le refus d'octroyer le visa ou de prolonger le visa des journalistes qui travaillent déjà dans le pays. Les Britanniques appliquent également des mesures discriminatoires concernant des représentants concrets des médias. L'attitude de Londres envers Julian Assange est absolument outrancière et témoigne de la violation par les autorités britanniques de toutes les normes imaginables dans le domaine du journalisme. Les relations spéciales de l'Estonie avec Londres influent donc sur la situation dans le pays. Toutes les actions du Big Brother se répètent en Estonie sous la tutelle directe, mentionnée par Boris Johnson et Jüri Ratas. Ils ont même évoqué les domaines touchés par ces relations spéciales. Concernant l'espace médiatique. Pour qu'on ne nous accuse pas de spéculations infondées, citons les faits. Londres et Tallin dans le domaine des médias, la coopération et les relations spéciales. On constate le travail actif du système de bourses sous l'égide du Centre baltique de développement des médias destiné aux journalistes des pays baltes. Parmi les donateurs de cette structure le rôle le plus actif appartient aux institutions britanniques, notamment au Ministère des Affaires étrangères et au fameux British Council. Les "tentacules" de ces structures britanniques couvrent tous les pays baltes, notamment l'Estonie.
En ce qui concerne le British Council, il faut souligner sa présence particulièrement large. Des exemples concrets. En parlant de la nécessité de "démasquer la propagande russe", on évoque partout le Centre balte des enquêtes journalistiques. Il se trouve à Riga et est activement engagé dans ce domaine. Selon les sources ouvertes, c'est ce centre qui a rédigé des études classifiées sur les attitudes de la population russophone des pays baltes pour la Fondation de renseignement et de défense britannique. Ce n'est pas un fruit de notre imagination. Et ce ne sont pas les données qu'il est même nécessaire de vérifier. Ce sont des informations des sources ouvertes. Vous pouvez trouver de choses encore plus intéressantes après 20 minutes sur un moteur de recherche. Tout cela indique de manière absolument claire que cette structure dessert les objectifs et les intérêts des services secrets. Il existe beaucoup d'exemples de ce genre. Qui plus est, les projets conjoins des Britanniques et des Estoniens ne visent pas de règle des objectifs créateurs et constructifs. Les problèmes de l'UE ne les intéressent pas non plus. Ils n'accordent pas la même attention au Brexit. Tous ces projets sont financés exactement pour combattre la Russie. Par ailleurs, personne ne le dissimule guère. Qui plus est, on octroi des fonds considérables à ces fins. Est-ce étrange? Est-ce un fait inconnu? Un secret? Non, ce n'est pas un secret. Mais je pense qu'il faut l'évoquer plus souvent. Nous avons aujourd'hui un prétexte peu réjouissant: la pression sur un média russe. Mais n'oublions pas ce sujet, évoquons-le plus activement.
Question: Le quotidien Washington Post a récemment publié un article citant des responsables américains qui indiquaient que le cybercommandement américain préparait des opérations contre les élites russes. Il l'expliquait par l'ingérence éventuelle – de la Russie évidemment – dans les élections de 2020. L'idée est que les données confidentielles des politiciens et des hommes d'affaires russes pourraient être menacées. Cette menace, est-elle en effet réelle? A-t-on besoin des preuves de cette ingérence? Fait-il s'attendre à une réponse russe? Merci.
Réponse: Est-ce une grande révélation? Une nouvelle réalité? C'est ce que nos partenaires occidentaux utilisent activement depuis des années en matière d'ingérence dans les affaires intérieures, voire de changement de régimes. On a constaté dans plusieurs pays européens des attaques médiatiques: l'apparition de données prétendument compromettantes permettait de faire pression sur la situation intérieure ou sur les liens internationaux de ces pays. Cela visait soit le départ des gouvernements, soit le formatage de l'opinion publique en vue d'adoption de telles ou telles décision. Les propos de ce genre permettent tout simplement aux États-Unis de légaliser leur activité. Cela concerne donc les origines des vidéos présentant des activités prétendument illégales des personnes associées aux milieux russes. C'est le fruit des efforts des États-Unis, ce que ces derniers ont reconnu. Ils accusent cependant tout le monde, n'importe qui, mais pas eux-mêmes.
Question: Une délégation turque s'est rendue le 23 décembre à Moscou afin d'évoquer la situation en Syrie et en Libye. Le quotidien Vedomisti a indiqué aujourd'hui qu'elle était restée en Russie pendant encore trois jours. Pouvez-vous dire quelque chose à ce sujet? Ou fait-il attendre une déclaration officielle?
Réponse: Je peux confirmer que le Ministère russe des Affaires étrangères a accueilli le 23 décembre des consultations russo-turques. Vous n'y avez probablement pas fait attention, mais je vais vous révéler un grand secret: les informations à ce sujet ont été publiées sur le site du Ministère. Quant aux raisons de la décision des Turcs de rester pour quelques jours, il vaut mieux poser ces questions à la Turquie. Moscou est actuellement très belle. Ils ont probablement beaucoup aimé la ville. Je n'ai pas d'informations supplémentaires, mais je pourrais tout vérifier. Je voudrais pourtant souligner que nous avons déjà publié toutes les informations officielles. On a naturellement évoqué des questions différentes, le sujet libyen, très urgent aujourd'hui. Je voudrais attirer encore une fois votre attention à ce communiqué de presse.
Question: La Russie, la Chine et l'Inde organiseront le 27 décembre leurs premiers exercices militaires communs en océan Indien. Que pensez-vous de cet événement? Je voudrais également vous remercier pour les visas de l'équipe de tournage de la chaîne de télévision, qui s'est rendue en Russie en 2019.
Réponse: Merci beaucoup. Mais je voudrais dire que vous n'êtes pas une exception à la règle. Nous tentons d'aider rapidement tous les journalistes qui établissent les documents nécessaires pour se rendre en Russie. Notre procédure de rédaction des papiers requis est assez simple et transparente. Personne ne se plaint pas du travail du Centre de presse. Mais je vous remercie pour vos paroles aimables. En ce qui concerne les exercices militaires, je doute que je doive présenter mes estimations, car nous avons le Ministère de la Défense, des experts militaires qui s'occupent de ces questions. Notre activité est ouverte et légale, s'appuie sur un fondement légitime. Nous nous occupons des questions liées au maintien de la stabilité dans la région, à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme. Je voudrais dire encore une fois que cette coopération, ce partenariat s'appuie sur une base bilatérale ou multilatérale, mais toujours légitime.
Question: Quel événement international a été, selon vous, le plus important en 2019? Et comment allez-vous fêter le Nouvel an? Merci.
Réponse: Je pense que l'absence d'un bouleversement global – d'une guerre ou de nouveaux conflits armés sur la carte – constitue l'accomplissement principal de 2019. Je voudrais féliciter nous tous à cette occasion. Comme nous l'avons souligné à plusieurs reprises, l'état actuel du monde n'est pas naturel. C'est un état artificiel. Et pour que tout le monde puisse en profiter, il faut se rendre compte du fait que cela s'explique par les efforts et le travail de beaucoup de spécialistes de différents pays et organisations internationales, censées à protéger le monde. Cela signifie donc que tout le monde a bien travaillé. J'espère que c'est en effet le cas. De toute façon, si l'on parle des 360 jours écoulés depuis la fin de l'année, c'est notre principale réussite commune. Quant à mes célébrations du Nouvel an, je vais en parler plus tard, probablement sur les réseaux sociaux.
Question: Concernant la résolution du Conseil de sécurité de l'Onu sur l'envoi des ouvriers nord-coréens. Pourriez-vous nous préciser la situation actuelle dans ce domaine? La Russie rapportera-t-elle sur la mise en œuvre de cette résolution?
Réponse: Nous sommes attachés au respect infaillible des sanctions de l'Onu, y compris de celles qui ciblent la Corée du Nord. Comme vous le savez, les liens commerciaux et économiques entre la Russie et la Corée du Nord sont très transparentes et ne concernent que les domaines non-interdits par les résolutions du Conseil de sécurité de l'Onu. En cas d'exemple, je peux mentionner la présentation opportune au Comité du Conseil de sécurité de l'Onu 1718 des rapports nécessaires concernant la livraison de produits pétroliers de la Russie vers la Corée du Nord, le transit du charbon russe via le port nord-coréen de Rajin, ainsi que la fourniture des matériaux nécessaires pour assurer le fonctionnement de l'entreprise opérateur de ce port. Les organes douaniers russes entreprennent toutes les mesures nécessaires pour empêcher le transfert des marchandises qui font l'objet des sanctions via la frontière russo-coréenne. Dans l'esprit de transparence, nos services douaniers publient des communiqués détaillés sur les confiscations des objets interdits. Toutes ces informations sont librement accessibles. En même temps, il est, selon nous, absolument nécessaire d'utiliser plus activement les mécanismes du Conseil de sécurité de l'Onu afin de favoriser le règlement de la situation sur la péninsule coréenne. Le Conseil de sécurité de l'Onu doit encourager plus activement la volonté de Pyongyang de se dénucléariser. En pratique, cela pourrait signifier un assouplissement du régime des sanctions internationales contre la Corée du Nord au fur et à mesure du progrès dans le désarmement nucléaire. Nous considérons donc comme absolument contreproductive et de courte vue la politique de certains membres du Conseil de sécurité de l'Onu qui prévoit la pression maximale sur Pyongyang, c'est-à-dire le maintien de toutes les sanctions jusqu'à la fin de la procédure de dénucléarisation. Qui plus est, on constate des tentatives de bloquer les liens extérieurs de Pyongyang même dans les domaines qui ne sont pas liés au programme nucléaire et de missiles. Une telle position peu constructive ne favorise en aucune façon le règlement. Afin de réduire les répercussions humanitaires subies par la population nord-coréenne, la Russie souligne la nécessité d'assouplir les sanctions internationales compte tenu des propositions des instituions de l'Onu qui travaillent dans ce pays. Nous estimons également que les restrictions internationales qui ciblent Pyongyang, doivent viser uniquement à couper les canaux de financement du programme nucléaire et de missiles du pays. Ces mesures ne peuvent pas être utilisées afin de punir la population civile.
Question: Vous avez annoncé l'organisation d'une rencontre de haut-niveau entre les chefs de diplomatie russe et ouzbèke en 2020. Je n'ai pas une question, mais plutôt un souhait. Je me rends chaque année à Sébastopol afin d'assister au festival international des documentaires et des émissions télévisées "Vainqueurs ensemble". Ce festival est consacré non seulement à la thématique militaire, mais aussi à la victoire quotidienne. Des films ouzbeks y participent eux aussi. Pourrait-ont promouvoir des films similaires via la Maison de culture russe en Ouzbékistan?
Réponse: Quelle ville accueille le festival?
Question: Sébastopol.
Réponse: Prenons Roman Tsymbaliouk. Regardons un film et rendrons-nous à Sébastopol. Un bon sujet. En tant que représentant d'un média ukrainien, il pourrait raconter à son audience la situation réelle en Crimée. Et prendre connaissance du cinéma ouzbek.