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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 15 février 2018

232-15-02-2018

Sur les entretiens du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité

 

Comme nous l'avons déjà annoncé, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la Conférence de Munich sur la sécurité. Nous avons reçu de nombreuses questions concernant les entretiens bilatéraux et multilatéraux prévus en marge de la Conférence.

Je peux maintenant confirmer que le chef de la diplomatie russe rencontrera le Ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono, le Secrétaire général de l'OSCE Thomas Greminger, le Ministre espagnol des Affaires étrangères Alfonso Dastis, le Ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, le Ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine, le Ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, le Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, le Ministre slovaque des Affaires étrangères et Président de la 72e session de l'Assemblée générale des Nations unies Miroslav Lajcak, le Ministre moldave des Affaires étrangères Tudor Ulianovschi, la Ministre croate des Affaires étrangères Marija Pejčinović Burić, et le Président du parti grec d'opposition Nouvelle démocratie, Kyriákos Mitsotákis.

Nous ne pouvons pas encore le confirmer, mais la tenue d'une réunion au "format Normandie" est à l'étude.

Le discours du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sera consacré au futur des relations entre la Russie et l'Union européenne.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec des représentants des milieux d'affaires de la Russie et de l'Allemagne

 

Samedi 17 février, en marge de la 54e réunion de la Conférence de Munich sur la sécurité, aura lieu - c'est déjà une tradition établie - un déjeuner d'affaires auquel participeront le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le vice-Chancelier et Ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, et des représentants des milieux d'affaires de la Russie et de l'Allemagne.

Les participants évoqueront l'état et les perspectives de la coopération commerciale et d'investissement entre nos deux pays, qui évolue progressivement dans un contexte difficile de risques politiques et de sanctions économiques. Une attention particulière sera accordée aux mesures du gouvernement russe pour stimuler la croissance de l'économie russe et améliorer le climat d'investissement dans notre pays.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkaber Messahel

 

Les pendules sont régulièrement "remises à l'heure" entre la Russie et l'Algérie sur les questions bilatérales et internationales d'actualité. Dans cette lignée, à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le Ministre algérien des Affaires étrangères Abdelkaber Messahel se rendra en visite de travail à Moscou les 18 et 19 février. Outre un entretien substantiel entre les deux ministres, plusieurs rencontres sont prévues, notamment au Conseil de sécurité de la Fédération de Russie.

Nous considérons l'Algérie comme l'un de nos principaux partenaires en Afrique et dans le monde musulman. La Russie et l'Algérie partagent beaucoup de choses en commun en politique étrangère. Les deux pays prônent la garantie de la stabilité et de l'équilibre des intérêts dans les relations internationales, le renforcement du rôle central de l'Onu, et le respect des normes et des principes fondamentaux du droit international, notamment le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes sans ingérence extérieure. Nos approches se rejoignent, par exemple sur la Syrie et la Libye.

Par nos efforts communs, nous avons réussi à rendre les liens russo-algériens très bénéfiques. Diversifiés et riches, ils englobent aussi bien le domaine matériel, et notamment la coopération militaro-technique et énergétique, que les échanges socioculturels. Depuis plusieurs années, nos échanges dépassent 3 milliards de dollars. Durant la visite en Algérie du Premier ministre russe Dmitri Medvedev en octobre 2017 a été convenu un vaste programme de démarches concrètes. Il s'étendra également aux domaines de pointe, notamment à l'usage de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. La Commission intergouvernementale russo-algérienne mixte pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique, qui s'est déjà réunie huit fois et qui fonctionne avec succès, est appelée à jouer un rôle actif dans la mise en œuvre de ces plans.

Nous partons du fait que les conditions sont réunies pour poursuivre une coopération étroite avec l'Algérie, et que nos liens traditionnellement amicaux continueront d'évoluer positivement.

 

Sur la visite de travail du Ministre pakistanais des Affaires étrangères Khawaja Muhammad Asif en Russie

 

Mardi 20 février, le Ministre pakistanais des Affaires étrangères Khawaja Muhammad Asif se rendra en visite de travail à Moscou à l'invitation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Durant leur entretien, ils évoqueront l'état actuel et les perspectives de développement des relations bilatérales, et échangeront leurs points de vue sur les questions régionales et internationales d'actualité.

Cette année, nous fêtons le 70e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et le Pakistan. Aujourd'hui, on constate que la coopération avec le Pakistan occupe une place notable parmi les priorités de la Russie en politique étrangère. Nous entretenons avec Islamabad un dialogue politique intensif, et maintenons une coopération constructive sur les plate-formes internationales, notamment à l'Onu. Des possibilités supplémentaires de partenariat sont apparues après l'adhésion d'Islamabad à l'OCS en tant que membre de plein droit en 2017.

Nous sommes disposés au renforcement des relations russo-pakistanaises diversifiées, notamment dans le domaine commercial et économique, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la conférence en hommage à feu Vitali Tchourkine, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire et Représentant permanent de la Fédération de Russie à l'Onu

 

Mardi 20 février, l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères accueillera une conférence en hommage à feu Vitali Tchourkine, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire et Représentant permanent de la Fédération de Russie à l'Onu. Les participants partageront leurs souvenirs sur le diplomate russe émérite et son travail à différents postes au Ministère russe des Affaires étrangères.

La conférence se déroulera avec la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, du Président de la Commission du Conseil de la Fédération pour les affaires internationales Konstantin Kossatchev, du vice-Ministre russe des Affaires étrangères Alexeï Alexandre Pankine, du directeur des départements du Ministère russe des Affaires étrangères, d'ambassadeurs étrangers accrédités à Moscou, ainsi que de diplomates, de scientifiques et de journalistes russes éminents.

Je peux vous assurer que cette activité sera très informative. Hormis les appréciations de l'activité procédurale de Vitali Tchourkine seront partagés de nombreux souvenirs de lui en tant que personne.

Nous invitons les médias russes et étrangers à participer à cette activité.

 

Sur la visite de travail du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Slovénie

 

Mercredi 21 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en Slovénie pour une visite de travail. Il devrait s'entretenir avec le Président slovène Borut Pahor et le vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères Karl Erjavec.

Durant les pourparlers, il est prévu d'évoquer l'état et les perspectives du développement des relations bilatérales, ainsi que les possibilités d'approfondir la coopération dans le domaine politique, commercial, économique et social. Une attention particulière sera accordée à la coopération dans le domaine mémoriel avant tout dans le contexte de l'ouverture et du fonctionnement du Centre de recherche international sur la Seconde Guerre mondiale à Maribor. Un échange d'avis sur la situation dans les Balkans et plusieurs problèmes européens d'actualité est également prévu.

 

Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Serbie

 

Les 21 et 22 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en Serbie pour une visite de travail à l'occasion du 180e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre nos deux pays. Il s'entretiendra avec le Président serbe Aleksandar Vucic, la Première ministre Ana Brnabic, le premier vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères Ivica Dacic, participera à la présentation du décor mosaïque de la coupole de l'église Saint-Sava de Belgrade créée avec la contribution russe, et prononcera un discours conjoint avec le Ministre serbe des Affaires étrangères Ivica Dacic devant les étudiants de l'université de Belgrade.

Il est prévu d'évoquer les principaux axes de la coopération bilatérale, la réalisation de projets communs, ainsi que  les questions internationales et régionales d'actualité.

 

Sur le 180e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et la Serbie

 

Le 23 février marquera le 180e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et la Serbie. Dans le cadre de la célébration de cet anniversaire, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera au vernissage d'une exposition documentaire historique consacrée à cet événement marquant, lundi 19 février dans le bâtiment 1 du Ministère russe des Affaires étrangères.

L'exposition présentera des copies de documents historiques, notamment des Archives de la politique étrangère de l'Empire russe qui englobent la période comprise entre l'établissement des liens diplomatiques entre nos pays en 1838 jusqu'à la visite du Président serbe Aleksandar Vucic en Russie en décembre 2017.

Cette exposition démontre à nouveau les sentiments immuablement sincères de respect réciproque et de sympathie entre nos peuples soudés par l'héritage de nos ancêtres.

 

Sur les réactions suscitées autour du monde par le crash de l'An-148

 

Je voudrais exprimer notre gratitude sincère pour la compassion exprimée aux quatre coins du monde, des chefs d’État aux citoyens ordinaires, concernant la tragédie qui nous a frappés dimanche 11 février quand un avion An-148 s'est écrasé dans la région de Moscou.

Je voudrais dire que la Russie a reçu les condoléances de la part de dizaines de chefs d’État, de gouvernement, de ministres des Affaires étrangères, de présidents de parlements étrangers, d'organisations internationales, de représentants du corps diplomatique à Moscou, ainsi que d'un grand nombre de personnalités religieuses et publiques. Dans de nombreux pays, des citoyens ordinaires se sont rendus devant les représentations diplomatiques de la Fédération de Russie pour rendre hommage aux défunts.

Nous continuons de recevoir des messages des quatre coins du monde.

Je voudrais répéter que la Russie remercie tous ceux qui ne sont pas restés indifférents à la tragédie qui s'est produite et ont réagi par des paroles de soutien sincère.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

Les résultats du Congrès du dialogue national syrien qui s'est tenu les 29 et 30 janvier à Sotchi continuent de jouer un rôle déterminant, sur le plan politique, dans la situation en Syrie. Durant ce forum, les représentants de différentes forces politiques, civiles et ethno-confessionnelles du peuple syrien se sont prononcés résolument pour le maintien de l'unité du pays et la transition au plus vite vers la vie pacifique sur la base des principes qui ont été convenus concernant le nouvel ordre étatique. Ce signal qui a été envoyé par les Syriens à toute la communauté internationale, malheureusement, contraste avec les tentatives continues des forces extérieures de mener leur propre jeu sur le champ syrien.

De facto, une occupation des militaires américains perdure dans la zone de 55 km autour d'al-Tanf, devenue une zone de sécurité pour les terroristes de Daech qui n'ont pas été éliminés. Les actions des Américains sont également scandaleuses dans les environs de l'Euphrate où, pour montrer leur loyauté envers leurs alliés kurdes, les USA entrent pratiquement en confrontation ouverte avec l'armée syrienne.

Provoquant la Turquie, les Américains ont envoyé aux Kurdes de nouveaux convois d'armements via le territoire irakien. De son côté, Ankara a poursuivi des opérations contre les Kurdes à Afrin au nord-ouest de la Syrie dans le cadre de l'opération "Rameau d'olivier". Ces combats, auxquels participent activement les troupes d'opposition syriennes armées pro-turques, étaient très violents.

Les terroristes de Hayat Tahrir al-Sham (anciennement Front al-Nosra) continuent d'organiser des provocations agressives à l'ouest de la zone de désescalade de la Ghouta orientale, y compris par des bombardements contre Damas qui font des morts innocentes.

Même s'ils connaissent ces faits, de nombreux Occidentaux continuent néanmoins d'épargner Nosra, présentant ses soldats pratiquement comme des combattants contre le "régime sanguinaire" de Damas. Apparemment, ceux qui adoptent ces positions ont tout simplement oublié le nombre de citoyens non syriens dans les rangs de Nosra. A une époque, le leader du groupe Abou-Mohammed al-Joulani avait déclaré publiquement que cette part était de 40%.

Comme le montre la pratique, cette "mauvaise mémoire" peut s'avérer utile. Il est ainsi plus facile de tromper son auditoire, d'accuser l'armée syrienne et l'aviation russe de frappes non provoquées et d'escalade de la violence, ou encore de bombardements intentionnels de sites civils et de massacres de civils.

Sous les frappes de l'armée syrienne, les terroristes de Daech ont reculé de la "poche" à l'est de la province d'Idleb en direction des territoires contrôlés par les troupes d'opposition syriennes armées, et après de brèves confrontations près de 350 terroristes de Daech se sont rendus. Leur sort reste inconnu. Sur les sites de Daech a été publiée l'information selon laquelle ils auraient été exécutés, même si cela n'est pas confirmé. Il est important que les anciens membres de cette structure terroriste n'aient pas la possibilité de rejoindre une structure idéologiquement proche du Front al-Nosra ou d'autres groupes armés radicaux.

Actuellement, nos partenaires américains s'expriment activement sur les terroristes de Daech prétendument faits "prisonniers". Selon les médias, le chef du Pentagone James Mattis aurait ainsi déclaré lors d'une réunion à Rome avec les alliés des USA de la coalition anti-Daech que les djihadistes prisonniers ne devraient pas être détenus sur le territoire syrien parce que l'instabilité qui y perdure pourrait conduire à ce qu'ils se retrouvent à nouveau en liberté. Cependant, les Américains n'ont avancé aucune proposition concrète concernant le traitement de ces hommes. On constate seulement que plusieurs pays occidentaux ne veulent pas faire revenir sur leur territoire des ressortissants de leur État partis prendre les armes avec les terroristes en Syrie.

Nous suivrons attentivement le règlement de cette question. Nous trouvons important de noter que, selon la pratique convenue, des individus ayant commis des crimes sur le territoire d'un autre État assument une responsabilité pénale conformément aux lois de ce pays, en l'occurrence de la Syrie. Une grande question se pose: faut-il accorder aux terroristes internationaux le statut extraterritorial?

 

Sur la situation concernant une prétendue attaque des forces américaines contre des militaires russes en Syrie

 

L'agence de presse Bloomberg, suivie par d'autres médias tels que CNN, le New York Times et le Washington Post, ont publié des "révélations" selon lesquelles de "nombreux militaires russes" auraient été tués par des frappes d'avions américains à Deir ez-Zor. L'article de Bloomberg parle de 200 hommes, puis de 100. CNN évoque "plus de 100" victimes. Le thème a été repris par le New York Times, qui n'évoque pour sa part "que" des dizaines de morts.

Cette fausse information a été lancée, parmi les premiers et peut-être même avant les médias mentionnés, par les rebelles syriens via leurs canaux d'information. Pour une raison qu'on ignore, ils ont récupéré une photo de la surface de Mars et y ont collé une image de matériel militaire détruit (supposément ukrainien) datant de juillet 2014.

Les reportages sur la mort de dizaines voire de centaines de citoyens russes sont une technique de désinformation classique. Ils ne sont pas 400, 200, 100 ou 10. Selon les informations préliminaires, suite à l'affrontement armé dont les circonstances sont étudiées actuellement, il pourrait s'agir de la mort de 5 personnes, supposément russes, et de blessés. Mais tout cela nécessite d'être vérifié, avant tout en ce qui concerne la citoyenneté: sont-ils tous des citoyens de Russie ou y avait-il aussi des ressortissants d'autres pays?

Je voudrais souligner une nouvelle fois qu'il ne s'agit pas de militaires russes.

Nous comprenons pourquoi les terroristes internationaux propagent de telles rumeurs. Je pense que vous aussi. Désormais nous savons également pourquoi toutes les publications américaines le font.

Je voudrais noter qu'un tel assaut médiatique émane précisément des Américains, qui accusent depuis des mois la Russie d'ingérence dans leurs affaires intérieures, notamment lors de l'élection présidentielle, y compris par des moyens très insolites – via les réseaux sociaux.

D'ailleurs, peut-être que l'administration américaine pourrait informer les médias du nombre de civils américains qui se trouvaient en Irak durant leurs opérations dans ce pays, aussi bien au sein de sociétés militaires privées qu'à d'autres niveaux? Combien ont été tués? Je vous assure que les chiffres pourraient vous choquer. Occupez-vous de vous au lieu de faire de la désinformation sur la Fédération de Russie.

L'Administration du Président russe et le Ministère de la Défense ont rapidement fourni des informations sur l'absence de militaires russes dans la région de la frappe aérienne américaine.

Dans la zone du conflit se trouvent de nombreux citoyens de différentes régions du monde, dont la Russie et les pays de la CEI. Les objectifs de leur présence sur les points chauds sont différents, notamment en ce qui concerne leur participation au conflit. Vous comprendrez que ces gens qui partent dans les zones de guerre ne demandent pas l'autorisation de partir. Ils se retrouvent dans la zone des opérations militaires par différents moyens, y compris illégaux. Il est très difficile de les suivre tous, de vérifier ce qu'ils font et dans quel état ils sont. En coopération avec d'autres institutions publiques, le Ministère russe des Affaires étrangères examine chaque cas parce que la protection des citoyens russes à l'étranger est l'une des tâches principales de notre département. Chaque citoyen russe a droit à la protection de l’État, même s'il enfreint la loi russe.

Je voudrais une nouvelle fois attirer votre attention sur le fait qu'il est question d'une zone de conflit où se déroulent des opérations militaires intenses. Dans cette situation, le travail des diplomates atteint ses limites. Et les articles commandités basés sur de fausses informations ne font que compliquer notre travail.

 

Sur l'enquête de la mission spéciale de l'OIAC concernant les messages informant de l'usage de l'arme chimique en Syrie au mois de janvier

 

Nous avons pris note du communiqué de presse du Secrétariat technique de l'Organisation pour l'interdiction de l'arme chimique (OIAC) sur le lancement de l'enquête de la mission spéciale de l'OIAC concernant les messages en provenance de différentes sources sur l'usage de produits chimiques toxiques dans la Ghouta orientale et dans la province d'Idleb en janvier 2018.

D'après le document du Secrétariat technique, une vérification des informations des sources ouvertes est en cours, des témoins sont interrogés, on examine les conclusions médicales et les résultats d'analyse des échantillons reçus par l'OIAC. En d'autres termes, tout indique que, malheureusement, la pratique vicieuse des enquêtes à distance continue. Nous pointons constamment une chose complètement évidente: il ne faut pas croire aveuglément les affirmations des parties intéressées que sont indéniablement l'opposition syrienne et les ONG affiliées. Il n'y a qu'un seul indice de vérité: le recueil d'une base de preuves sur le lieu de l'incident chimique, sans quoi il est tout simplement impossible de savoir si l'arme chimique a été utilisée, et si oui par qui et comment.

Selon nos informations, les représentants du groupe Jayech al-Islam se sont dit prêts à laisser les spécialistes de la mission spéciale de l'OIAC entrer dans les zones qu'ils contrôlent - Karm al-Rasas et la route M5 Damas-Homs (Duma, Ghouta orientale) - et d'assurer la sécurité de leur travail sur les lieux où du chlore aurait été utilisé par les militaires syriens.

Nous espérons que les experts de l'OIAC renonceront enfin aux enquêtes à distance sur l'usage de l'arme chimique, se rendront sur les lieux d'incidents présumés dans la Ghouta orientale et dans la province d'Idleb et recueilleront personnellement les preuves de ce qui est manifestement nouvelle provocation des terroristes visant à discréditer les autorités syriennes légitimement élues.

 

Sur les déclarations de Heather Nauert concernant les objectifs des USA en Syrie

 

Nous avons noté les récentes déclarations de la porte-parole du Département d’État américain Heather Nauert selon lesquelles USA se trouveraient en Syrie uniquement pour deux raisons: détruire Daech et stabiliser la situation dans le pays. Je voudrais souligner qu'il y a quelques mois, un seul prétexte était avancé pour justifier la présence des USA sur le territoire syrien: la lutte contre Daech. Quelques mois plus tard, le nombre de ces raisons est passé à deux.

De nombreuses questions se sont déjà accumulées concernant les agissements de nos collègues américains en Syrie. Comme nous l'avons noté à de nombreuses reprises, ces agissements ont lieu sans l'invitation du gouvernement syrien légitime ni l'autorisation de l'Onu. Néanmoins, dans l'intérêt de la lutte contre le terrorisme, la Russie a accepté un accord avec les militaires américains en partant du principe qu'il nous avait été dit plusieurs fois officiellement que l'unique objectif de la présence des forces armées américaines en Syrie était la défaite de Daech.

La structure militaro-politique de Daech a été détruite. Mais dès que cela s'est produit nos collègues américains ont avancé de nouvelles explications pour justifier leur présence en Syrie: ils disent qu'ils doivent y rester tant que le processus de paix ne se sera pas conclu par une transmission du pouvoir stable et acceptable pour tous, c'est-à-dire un changement de régime. En parallèle, les Américains continuent de jouer la "carte kurde" dont j'ai parlé aujourd'hui, guidés par leurs propres intérêts unilatéraux visant plutôt à saper l'intégrité territoriale de la Syrie qu'à préserver son unité.

Nous avons attiré plusieurs fois l'attention sur la divergence flagrante entre les paroles et les actes, mais aujourd'hui nous voulons souligner une divergence entre les paroles et les paroles - c'est déjà l'étape suivante. Nous n'avons toujours pas reçu de réponses claires ou évidentes à toutes nos préoccupations, exprimées publiquement et lors des entretiens. De plus, pour détourner l'attention de ces incohérences, les collègues américains s'insurgent constamment contre nous et Damas par des attaques propagandistes agressives, accusant le gouvernement syrien de faire escalader la violence, de tuer des civils, de frapper des sites d'infrastructure civile et même d'utiliser l'arme chimique. Il se pourrait que les fausses informations déjà évoquées soient liées à ce thème.

Nous voudrions rappeler que le règlement de la situation en Syrie doit se dérouler en parfaite conformité avec les termes fixés par la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous prônons l'établissement d'un dialogue intersyrien inclusif qui a reçu une puissante impulsion grâce au Congrès du dialogue national syrien qui s'est tenu à Sotchi le 30 janvier. Sa Déclaration finale a été diffusée hier en tant que document officiel du Conseil de sécurité des Nations unies.

 

Sur la célébration du 120e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l’Éthiopie

 

Le 17 février marque le 120e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Russie et l’Éthiopie. Ce jour-là, en 1898, le chef de la mission extraordinaire Piotr Vlassov a remis des lettres de créance à l'empereur Menelik II.

Les relations entre la Russie et l’Éthiopie, diversifiées et reposant sur des racines historiques de longue date, se développent avec succès aujourd'hui sur la base de traditions solides d'amitié et de respect réciproque, d'intérêt mutuel et d'approfondissement d'une coopération productive. L’Éthiopie est un partenaire important de la Russie en Afrique. Moscou et Addis-Abeba entretiennent un dialogue politique intensif basé sur une perception similaire des processus dans le monde et une approche commune du règlement des problèmes de notre époque. Nous percevons un grand potentiel de renforcement du partenariat dans le domaine commercial, économique, énergétique - y compris nucléaire - ainsi que de la science fondamentale et appliquée, et de l'éducation.

On s'attend à un échange de vœux entre les ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l’Éthiopie à l'occasion de la célébration de l'anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques. Moscou et Addis-Abeba ont prévu plusieurs activités relatives à cette date. L'Ambassade de Russie à Addis-Abeba organisera une réception solennelle avec la participation de la direction du Ministère des Affaires étrangères de l’Éthiopie, de personnalités politiques et publiques éminentes de ce pays, ainsi que du corps diplomatique.

 

Sur l'anniversaire des Accords de Minsk

 

Le 12 février a marqué le 3e anniversaire de la signature des Accords de Minsk. Grâce à ce document, il a été possible d'éviter l’escalade du conflit intérieur en Ukraine et sa dérive vers une véritable guerre civile. Une "feuille de route" du processus de paix a été proposée, combinant des mesures politiques et des démarches en matière de sécurité. Elles devaient être mises en œuvre dans un ordre précis, s'appuyer mutuellement, et étaient appelées à rétablir la paix d'ici fin 2015. Malheureusement, cela ne s'est pas produit.

Au lieu de travailler consciencieusement à l'implémentation des Accords de Minsk, les autorités de Kiev ont commencé dès le début à saboter, à empêcher et à bloquer ouvertement les négociations. A ce jour, Kiev n'a rempli aucun point des Accords de Minsk. La situation reste tendue le long de la ligne de démarcation et les bombardements, initiés par les militaires ukrainiens d'après les rapports de l'OSCE, se poursuivent. Le principal problème reste la réticence absolue de Kiev à engager un dialogue direct avec les représentants de Donetsk et de Lougansk. L'Ukraine ne renonce pas à l'idée de régler par la force le "problème des territoires occupés", comme en témoigne la loi sur la "réintégration du Donbass" adoptée il y a près d'un mois par le Parlement ukrainien légalisant l'usage des forces armées ukrainiennes contre la population civile de la région. Ainsi, la responsabilité du maintien d'un foyer de tension latent dans le sud-est incombe entièrement aux autorités ukrainiennes qui, au lieu de remplir leurs engagements, tentent de rejeter toute la faute sur la Russie.

Moscou est convaincu que les Accords de Minsk restent la seule base pour régler la crise en Ukraine. Ils n'ont pas d'alternative. Plus vite Kiev entamera leur mis en œuvre pratique, plus vite on mettra un terme au conflit dans le Donbass.

 

Sur les persécutions subies par Igor Goujva, rédacteur en chef du site Strana.ua

 

Nous avons déjà commenté les persécutions infligées par les autorités ukrainiennes au rédacteur en chef du site Strana.ua Igor Goujva, qui a été contraint de se réfugier en Autriche et contre lequel le Parquet ukrainien a désormais l'intention de changer la mesure de coercition avec caution en détention provisoire. En particulier, pendant la réunion du Conseil permanent de l'OSCE du 8 février, le Représentant permanent de l'OSCE Alexandre Loukachevitch a exigé que la Mission spéciale d'observation  de l'OSCE réagisse rapidement à la situation.

Ces mesures de répression contre le journaliste ne sont qu'un nouvel épisode d'une campagne lancée il y a longtemps en Ukraine pour lutter contre le journalisme indépendant et éliminer toute forme de dissidence dans le pays. Le 8 février, des policiers ukrainiens sont venus perquisitionner la rédaction du quotidien Vesti à Kiev, bloquant le travail de la publication.

Nous soulignons qu'en l'absence de réaction appropriée des structures internationales compétentes, la situation des médias continue de se dégrader en Ukraine. Le Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias n'a toujours pas publié de communiqué de presse concernant les persécutions visant Igor Goujva.

 

Sur l'avis de la Russie concernant la Stratégie de l'UE pour les Balkans occidentaux

 

Nous avons noté la publication, le 6 février, de la Stratégie de la Commission européenne pour les Balkans occidentaux. Le document réaffirme la tâche géopolitique d'élargir l'UE et de renforcer son rôle dans cette région cruciale de l'Europe.

La Russie a déclaré à plusieurs reprises que le thème de l'intégration européenne des pays des Balkans ne suscitait pas d'objection de notre part, à condition que les candidats à l'adhésion ne soient pas placés face à un choix artificiel entre l'UE et la Russie. La pratique montre que cette alternative est souvent proposée aux pays des Balkans, les forçant à adhérer aux restrictions antirusses sous prétexte de devoir suivre la ligne imposée par Bruxelles en politique étrangère. Nous espérons que l'UE tirera enfin les conclusions de la triste expérience du "Partenariat oriental" et tiendra compte des liens établis par les pays des Balkans avec notre pays.

On a l'impression que malgré l'importance de correspondre aux critères d'adhésion, soulignée par les auteurs de la Stratégie, leur principale motivation consistait à fixer des délais concrets à respecter par les candidats européens. Notre position fondamentale est que les problèmes les plus complexes de la région doivent être réglés par les États des Balkans eux-mêmes sans inciter ni imposer de critères formels. En d'autres termes – sans ingérence extérieure. C'est seulement grâce à un dialogue patient qu'il sera possible de déboucher sur des compromis dans le processus d'assainissement réel de la situation dans les Balkans pour y instaurer la stabilité et le calme interethnique. Cela concerne les questions frontalières en suspens dans les Balkans, l'appellation étatique de la Macédoine et qui plus est la situation autour du Kosovo mentionnée dans la Stratégie. Nous sommes certains qu'il ne sera possible de régler le problème kosovar que sur la base de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui a une importance fondamentale.

Nous ne pouvons qu'exprimer notre étonnement suite aux commentaires publiés dans différents médias européens, dont Euronews, faisant allusion aux avantages du Monténégro sur la "voie européenne" en raison de son appartenance à l'Otan. Or Bruxelles ne cesse d'affirmer que l'adhésion à l'Otan n'a rien à voir avec l'intégration européenne. Apparemment, il existe une autre vision de la connexion entre ces processus.

 

Sur le 10e anniversaire de la déclaration unilatérale d'indépendance du Kosovo

 

Le 17 février marque le 10e anniversaire de ladite "indépendance" du Kosovo. C'est une bonne occasion pour analyser de près les résultats peu brillants de la ligne menée par les partisans de Pristina, dont l'objectif est de légitimer "rétroactivement" l'agression de l'Otan de 1999 et la dislocation violente d'un État européen – de la République fédérale de Yougoslavie.

La sécession unilatérale qui a suivi en 2008, en transgression du droit international, n'a pas réglé le problème kosovar dont les perspectives restent floues. Grâce aux efforts de ses "bienfaiteurs", le Kosovo s'est transformé en "trou noir" au statut étrange. Les espoirs d'une reconnaissance rapide et unanime par la communauté internationale ne se sont pas réalisés, les tentatives d'obtenir un statut de membre au sein des structures multilatérales ont entraîné la politisation de leur activité et leur scission interne. Les retraits d'actes de reconnaissance de l'indépendance kosovare ont déjà commencé.

La pratique du calquage mécanique des modèles démocratiques européens sur les réalités kosovares n'a pas fonctionné. Un régime instable et semi-fantoche a fait son apparition, où les décisions sur les questions cruciales sont prises sous la dictée des diplomates occidentaux.

La situation de chaos au Kosovo est mise à profit pour déployer sur son territoire l'infrastructure de l'Otan, à savoir la base américaine Camp Bondsteel pour projeter sur les Balkans l'influence de l'Alliance et manipuler les processus dans la région, sous couvert de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies.

La déclaration d'indépendance unilatérale n'a pas réglé les problèmes économiques de ce territoire et n'a pas suscité un afflux d'investissements. Par conséquent, le Kosovo reste le territoire le plus pauvre de la région, d'où les habitants s'enfuient. A cela s'ajoute le déchaînement du crime et de la corruption sur fond de conflit d'intérêts entre les clans, de problèmes de sécurité, de vulnérabilité accrue face à la menace terroriste émanant du Moyen-Orient.

Une question logique se pose: que compte célébrer Pristina? Il est évident pour tous les observateurs sensés que les auteurs et les exécutants de ce projet n'ont pas de quoi se vanter.

Je me souviens très bien comment, en 2008, après la déclaration d'indépendance unilatérale, illégale et illégitime, CNN diffusait une publicité magnifique et coûteuse avec le slogan "Kosovo: un pays d'opportunités". Voilà le pays, voilà les opportunités. A cette époque, je voulais surtout savoir qui avait financé cette publicité et qui avait payé sa diffusion sur CNN. Nous savons parfaitement combien coûte une minute d'antenne sur cette chaîne.

 

Sur la situation concernant la délivrance de visas américains en Russie

 

Nous sommes franchement surpris par la manière dont certains représentants américains présentent la situation relative à l'obtention de visas américains en Russie, notamment dans leurs commentaires pour un article du quotidien Nezavissimaïa gazeta du 9 février. Cette situation est complètement déplorable, mais pas par la faute de la Russie.

A cause des actions hostiles incessantes de Washington, y compris des sanctions et de la saisie sans précédent de nos sites diplomatiques, l'été dernier la Russie a été contrainte de réduire les effectifs des représentations diplomatiques américaines en Russie, approximativement au même niveau que les nôtres aux USA. Cependant, les autorités russes n'ont indiqué d'aucune manière qui devait être renvoyé ou rapatrié par les autorités américaines. Ce sont les Américains qui ont pris la décision de renvoyer en grand nombre les collaborateurs chargés précisément des visas. C'était leur décision souveraine. Si nous comprenons bien, avec un objectif politique concret: renforcer les barrières à l'obtention de visas pour provoquer un mécontentement du public par rapport à la décision des autorités russes, renvoyer le coup et rediriger toute sa force sur Moscou.

Vous le savez, cela fait longtemps qu'il est devenu difficile de recevoir un visa américain car pour cela, il faut passer un entretien spécial dans les établissements consulaires des USA. Depuis près de 15 ans, les habitants de la plupart des régions russes doivent se rendre à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Ekaterinbourg ou à Vladivostok - ce qui constitue une perte d'argent et de temps. Il y a six mois, les Américains ont entièrement suspendu leur travail concernant les visas dans les consulats généraux et ont significativement réduit son ampleur au service consulaire de l'Ambassade de Moscou.

C'est seulement en décembre que les consulats généraux américains ont recommencé à faire ce pourquoi ils existaient en soi: délivrer des visas. Mais toujours de manière très limitée. Actuellement, le nombre d'autorisations délivrées à nos citoyens pour entrer aux USA a été pratiquement divisé par trois. Le délai officiel d'attente des entretiens de visa s'élève à 85 jours, c'est-à-dire presque trois mois, et même ce délai n'est pas respecté parce qu'il est tout simplement impossible de s'inscrire sur le site dédié.

Je répète: c'est une sphère de compétence des autorités américaines, de leurs décisions. Il est absurde et malhonnête d'accuser la Russie de quoi que ce soit. Cette approche ressemble à une tentative de détourner l'attention, de trouver un coupable et de nier le problème par des affirmations fausses et n'ayant rien à voir avec l'affaire clamant qu'il y a un an la Russie elle-même aurait créé des complications en faisant augmenter le prix des visas à entrées multiples pour les Américains.

Les citoyens américains continuent de recevoir des visas russes sans éprouver aucune difficulté. L'accord bilatéral sur la simplification des formalités de visas de 2011 n'établit pas un montant fixe pour les redevances de visa. Conformément à la loi russe, elles s'élèvent actuellement à 90 dollars pour un visa simple, 144 dollars pour un visa double et 270 dollars pour un visa multiple. Les Américains qui ne prévoient pas d'autres voyages à court terme préfèrent obtenir des visas simples qui leur coûtent bien moins cher que le prix payé par les Russes pour les visas américains (160 dollars).

Nous trouvons également très étranges les réclamations de l'Ambassade des USA, qui dit que le Ministère russe des Affaires étrangères aurait demandé d'organiser des entretiens de visa pour les équipages d'Aeroflot et les sportifs russes. Effectivement: nous nous sommes adressés et nous nous adressons avec des demandes de délivrance accélérée de visas pour cette catégorie de citoyens, mais pas du tout au détriment d'autres citoyens russes. Il est question de l'accomplissement, par les Américains, d'engagements internationaux concrets.

Le fait est qu'en automne dernier, nous étions dans une situation où Aeroflot était susceptible de suspendre ses vols aux USA à cause de l'absence de visas chez les pilotes. Étant donné que d'autres compagnies aériennes ne proposent pas de vols réguliers vers cette destination, la communication aérienne entre nos pays était remise en question à cause des obstacles de visa artificiellement créés par Washington.

Nous avons dû rappeler à nos collègues américains que l'accord bilatéral sur la communication aérienne de 1994 exigeait d'eux une délivrance opportune de visas aux membres d'équipage des avions. Pour l'instant, nous avons réussi à maintenir tous les vols.

Les mêmes problèmes ont été rencontrés en nombre par les sportifs russes pour qui il est devenu difficile de se rendre aux différentes compétitions internationales aux USA. Les autorités américaines semblent avoir oublié qu'en organisant des activités sur leur territoire ils s'étaient engagés à garantir un accès à tous les participants. Par conséquent, la non-délivrance de visas aux athlètes russes n'est rien d'autre qu'une discrimination intentionnelle de la Russie. C'est peut-être également une tentative de concurrence déloyale dans le domaine du sport. Nous avons dû le faire remarquer et nous avons l'intention de continuer à le faire.

Bien évidemment, nous sommes indignés par le fait que les restrictions de visa américaines continuent d'empêcher de nombreux voyages, notamment dans le cadre des liens d'affaires, culturels, scientifiques et simplement familiaux et amicaux. On a l'impression que Washington s'oppose à ce que les Russes se rendent aux USA. Comme s'ils avaient peur qu'ils y amènent illégalement des informations véridiques sur la Russie et que, de cette manière, elles parviennent jusqu'aux citoyens américains.

Je voudrais rappeler qu'il y a deux ans, le Département d’État américain a privé d'accréditation deux de nos consuls honoraires précisément chargés de l'élargissement des contacts humains.

Les questions majeures accumulées dans le domaine des visas dans les relations entre la Russie et les USA seront évoquées pendant les prochaines consultations sur le thème consulaire. Elles devaient se tenir fin 2017, mais les autorités américaines ont préféré les reporter. Quand on veut évoquer toutes ces questions, pourquoi en parler dans la presse? Nous sommes prêts à en parler pendant les consultations, qui plus est si elles sont fixées. Nous nous adressons à nos collègues américains: réglons ces problèmes.

 

Sur la situation autour de la participation de la Russie au projet international de rénovation du Musée-Mémorial sur le territoire de l'ancien camp de la mort nazi de Sobibor en Pologne

 

Pendant la conférence de presse du 31 janvier, nous avons évoqué le commentaire du directeur de l'Institut polonais des affaires internationales Slawomir Debski sur Twitter, qui disait que c'étaient les Pays-Bas et non la Pologne qui bloquaient la participation de la Russie au Comité directeur international du projet de création du nouveau Musée-Mémorial sur le territoire de l'ancien camp de la mort nazi de Sobibor. Nous avions promis de vérifier et de préciser cette information.

Actuellement, je suis prête à partager l'information suivante: les autorités néerlandaises démentent formellement ces déclarations. Question: qui ment finalement? Les Pays-Bas, la Pologne? Qui ment? Est-ce si difficile de dire la vérité?

Nous voudrions souligner que la Russie accorde une importance prioritaire à la possibilité de réaliser son droit légitime historique de participer à l'immortalisation de la mémoire des prisonniers de cet horrible endroit, parmi lesquels se trouvaient des citoyens de l'URSS et notamment ceux qui ont organisé en octobre 1943 une révolte menée par l'officier soviétique Alexandre Petcherski à Sobibor, qui fut la seule à être couronnée de succès pendant la Seconde Guerre mondiale. D'autant que les archives russes ont découvert de nombreux documents qui pourraient significativement enrichir l'exposition du musée en construction.

 

Sur l'ouverture par les autorités lettonnes d'une "nouvelle exposition" dans le camp de Salaspils

 

Beaucoup demandent pourquoi nous avons besoin de participer à l'exposition, ce qu'il y a d'important. On dit qu'après tout, nous vivons dans un espace médiatique ouvert et que si quelque chose n'est pas correctement présenté ou fait, il sera toujours possible de le dénoncer. Voilà notre réponse.

Le 8 février, au complexe commémoratif de Salaspils, s'est tenue une pompeuse cérémonie d'inauguration de la "nouvelle exposition" présentant la nouvelle version de l'histoire de Salaspils promue par les autorités lettones. Ainsi, dans l'interprétation officielle de Riga, Salaspils n'était pas du tout un "camp de la mort comme Auschwitz ou Dachau". Soi-disant, les gens n'y mouraient pas violemment mais à cause de maladies et pour des causes naturelles. Le nombre de morts dans le camp de concentration a été divisé par dix: "seulement" 3.000, alors que selon les archives plus de 53.000 personnes sont mortes dans le camp de Salaspils.

Un accent particulier est mis, dans cette nouvelle exposition, sur les "crimes de l'occupation soviétique et allemande" avec lesquels la Lettonie n'aurait rien à voir. Au contraire, elle se présente comme "otage des circonstances historiques".

Rien n'est dit sur les soldats de l'Armée rouge qui ont libéré Salaspils. D'ailleurs, l'Ambassadeur de Russie en Lettonie n'a pas été invité à cette activité, on comprend pour quelle raison. De manière absolument honteuse, les expériences barbares sur des enfants organisées dans le camp par les bourreaux nazis sont passés sous silence.

Les tentatives, au niveau officiel, d'effacer la mémoire sur les cruautés dans le camp de Salaspils sont très préoccupantes et constituent une nouvelle preuve révoltante du fait que la falsification de l'histoire, notamment en Lettonie, prend des formes de plus en plus perverses.

On voudrait vraiment croire que les représentants des organisations internationales donneront leur appréciation de la situation.

Voilà en ce qui concerne tout ce qui est fait aujourd'hui: tout est mis sens dessus dessous et tout est réécrit.

 

Sur le rapport "La sécurité internationale et l'Estonie en 2018" publié par les renseignements extérieurs estoniens

 

Le 8 février, les renseignements extérieurs estoniens ont publié un nouveau rapport annuel appelé à refléter la situation de l’État en matière de sécurité. Nous avons reçu des demandes de commentaires à ce sujet. Je ne veux même pas commenter le fait que ce document est absolument antirusse, c'est évident. Je voudrais souligner que, comme l'ont déjà calculé les médias de ce pays (je répète qu'il s'agit du rapport nommé "La sécurité internationale et l'Estonie", et pas "et la Russie"), l'Estonie y est mentionnée 37 fois et la Russie 458 fois, et ce, évidemment, uniquement comme une "menace pour la souveraineté estonienne". On a l'impression, en regardant les chiffres, que cette menace est dix fois plus grande que l’État lui-même. Pardon, mais c'est ce qui y est écrit.

Nous ne pouvons qu'être consternés par les réflexions infondées du rapport concernant l'agressivité prétendue de son voisin de l'Est. Il est dommage qu'au lieu d'une analyse objective de la situation, on propose à l'opinion publique un éventail de clichés antirusses complètement usés, complètement imprégnés d'espionnite, d'appels hystériques à s'abstenir de contacts avec la Russie. Des appels adressés à qui? Aux Estoniens? S'abstenir de contacts avec les Russes? Aux Russes de ne pas se rendre en Estonie? Comme s'ils pouvaient représenter un danger pour les citoyens estoniens? Aux citoyens estoniens de ne pas se rendre en Russie? Que voulaient-ils dire? Une telle intimidation ouverte des citoyens de leur propre pays, des représentants du pouvoir et des associations objectivement intéressés par une coopération normale avec les partenaires de l'autre côté de la frontière ne correspond certainement pas aux besoins d'un dialogue bilatéral constructif.

 

Sur la restriction de la diffusion de la chaîne russe RTR-Planeta

 

Le 14 février, la Commission pour la télévision et la radio de la Lituanie a décidé de restreindre pour un an la diffusion de la chaîne russe RTR-Planeta, motivant officiellement sa décision par les "violations incessantes de la directive de l'UE pour les services audiovisuels des médias et de la loi lituanienne sur l'information du public".

Compte tenu de l'historique de ce sujet et de l'incident identique qui a eu lieu en 2014 avec la chaîne russe NTV mir Lithuania, il ne fait plus aucun doute que ces formulations servent uniquement de couverture à une commande politique. La volonté des autorités locales de soumettre la chaîne à une sévère censure est flagrante: plus tôt, la commission avait déjà suspendu au moins deux fois la diffusion de RTR-Planeta pour trois mois et avait également tenté d'ordonner son passage dans le paquet des émissions payantes.

Si nous comprenons bien, Vilnius est irrité par les émissions politiques de la chaîne. Mais la liberté d'expression suppose précisément l'expression de tels points de vue politiques, qui peuvent ne pas être appréciés par les autorités. S'il existe des reproches concrets envers des personnes concrètes, alors il serait peut-être logique de les adresser à ces personnes concrètes. Peut-être que cette politique répressive de la Lituanie possède une orientation générale, caractéristique aujourd'hui de tout l'espace de l'UE vis-à-vis des médias russes.

Nous considérons cette décision de la Lituanie comme une nouvelle démarche inamicale à l'encontre des médias russes et une franche discrimination de nos journalistes. Sans parler du fait que ces actions enfreignent grossièrement les principes fondamentaux du droit international comme la liberté des médias et d'expression, et qu'elles sont inadmissibles dans une société démocratique contemporaine.

Nous appelons la communauté internationale des droits de l'homme à y prêter attention et à exprimer clairement sa position. Nous pensons qu'une réaction au niveau de l'OSCE est nécessaire. Bien sûr, nous voudrions entendre une réaction officielle des représentants de l'UE et des structures européennes compétentes, parce que les autorités lituaniennes se cachent précisément derrière de prétendues directives de l'UE.

 

Sur l'interdiction des émissions d'information et d'analyse russes en Moldavie

 

Le 11 janvier, le Ministère russe des Affaires étrangères a déjà fait un commentaire détaillé concernant l'adoption, en Moldavie, de la loi sur le changement du Code de la télévision et de la radio interdisant de facto la diffusion d'émissions de nouvelles, d'information et d'analyse russes dans le pays.

Le 24 janvier, la Douma d’État de l'Assemblée fédérale russe a adopté une déclaration spéciale sur l'inadmissibilité de la discrimination des médias russes dans la république appelant l'Onu, le Conseil de l'Europe et l'OSCE à donner une appréciation aux actions des autorités moldaves.

Tandis que la communauté internationale, soyons francs, ne s'empresse pas de réagir, dans le pays commence déjà la répression des médias tombant sous le coup des amendements discriminatoires. La première victime a été la télévision publique de l'Autonomie de Gagaouzie TV-Gagauzi, qui s'est vue infliger une amende pour l'"inaccomplissement des consignes de soumettre pour validation le nouveau concept de diffusion des émissions d'information et d'analyse russes avant le 10 février au Conseil de coordination pour la télévision et la radio de la Moldavie".

Nous estimons toujours que la loi adoptée représente une violation grossière des principes internationaux fondamentaux que sont la liberté d'expression et la liberté des médias, qu'elle vise à légaliser la censure et à éliminer dans l'espace médiatique les points de vue indésirables pour Chisinau, ce qui est inadmissible dans une société démocratique contemporaine.

 

Sur l'organisation de l'élection présidentielle russe à l'étranger

 

Nous avons reçu de nombreuses questions concernant l'organisation des élections russes à l'étranger. Nous sommes ravis que ce sujet vous intéresse. Nous avons rassemblé ces questions de différents médias. Nous voudrions y répondre globalement.

1. Dans le contexte de l'élection présidentielle, pouvez-vous présenter le nombre d'électeurs russes dans les pays où il est le plus élevé?

Au 1er janvier, le plus grand nombre d'électeurs est enregistré en Allemagne (487 000 personnes), en Moldavie (189 000 personnes), en Israël (146 000 personnes), en Estonie (114 000 personnes), aux USA (104 000 personnes), en Abkhazie (89 000 personnes), en Ukraine (74 000 personnes), au Kazakhstan (73 000 personnes), au Belarus (67 000 personnes) et en Lettonie (63 000 personnes). Ce sont les chiffres les plus élevés.

2. Est-il prévu d'envoyer des assistants de Moscou pour fournir une assistance dans les pays affichant la plus forte concentration d'électeurs russes?

La forte sollicitation des collaborateurs des établissements diplomatiques russes membres de la Commission électorale divisionnaire dans les pays comptant le plus grand nombre d'électeurs est évidente. Oui, nous prévoyons d'envoyer en aide des collaborateurs supplémentaires de l'Appareil central du Ministère russe des Affaires étrangères.

3. Comment sera organisé le déroulement des élections dans les pays où le 18 mars est un jour ouvrable?

Dans de nombreux pays musulmans, le dimanche (18 mars) est un jour ouvrable. Par conséquent, afin que les électeurs puissent réaliser leur droit constitutionnel, le vote sera organisé dans ces pays lors du jour de repos le plus proche, en règle générale ce sera le vendredi 16 mars.

4. Prévoit-on l'organisation de votes extérieurs par anticipation pour les citoyens qui, pour différentes raisons, ne pourront pas se rendre dans les bureaux de vote?

De nombreux concitoyens vivent de manière compacte en dehors des villes où se trouvent des établissements diplomatiques. Beaucoup n'ont pas la possibilité de se rendre au bureau de vote le jour du scrutin, notamment à cause du coût élevé du voyage, certaines personnes sont en âge avancé. Une grande partie des électeurs ne peuvent pas voter le dimanche à cause de leur travail, des horaires variables difficiles ou pour des raisons de service. Cela concerne essentiellement les militaires, les garde-frontières, les équipages de navire, les collaborateurs de nos compagnies réalisant d'importants projets étrangers, les aviateurs desservant les missions de l'Onu et bien d'autres.

Pour cette catégorie de citoyens il est prévu d'organiser des votes extérieurs par anticipation.

5. Comment se déroulera le vote en Lettonie et en Estonie, où les autorités n'ont autorisé ni l'augmentation du nombre de bureaux de vote ni les votes extérieurs?

Cette année, les autorités de la Lettonie et de l'Estonie n'ont pas autorisé à augmenter le nombre de bureaux de vote ni à organiser des votes extérieurs. Nous en avons parlé et avons exprimé notre regret. Les conditions pour les électeurs se sont donc détériorées: il y a des files d'attente, beaucoup de personnes ne pourront pas venir depuis les régions éloignées. C'est pourquoi dans ces pays le vote durera deux jours – les 17 et 18 mars.

6. Comment les habitants du district consulaire de San Francisco, où le Consulat général de Russie a été fermé, pourront-ils exprimer leur volonté civique et voter?

La fermeture du Consulat général russe de San Francisco a indéniablement compliqué le travail. Nous prévoyons également des votes extérieurs par anticipation pour les citoyens résidant sur le territoire de ce district consulaire.

7. Combien de bureaux de vote ont été mis en place au total à l'étranger à ce jour?

Au total, au 14 février, les établissements diplomatiques russes ont mis en place 378 bureaux de vote dans 145 pays.

8. Où est publiée l'information sur l'élection à venir?

C'est une question étrange mais je vais répéter. Toutes les informations sur les candidats conformément à la loi sont publiées sur le site de la Commission électorale centrale dont les liens sont accessibles dans les rubriques spéciales "Sur les élections" des sites des établissements diplomatiques russes à l'étranger.

9. Que pouvez-vous dire de  l'activité électorale des citoyens russes résidant à l'étranger?

Cette question ne s'adresse pas tout à fait au Ministère russe des Affaires étrangères, mais plutôt aux spécialistes. Nous ferons tout notre possible pour informer nos citoyens afin qu'ils puissent venir et voter. Nous ferons également le nécessaire pour organiser l'élection de manière la plus confortable qui soit dans chaque pays. Pour chaque pays, compte tenu des paramètres mentionnés, nous trouverons les formes, les dates et les lieux d'organisation du vote.

10. Que suggérez-vous à ceux qui, en période électorale, comptent partir à l'étranger? Quels documents doivent-il prendre avec eux pour voter?

Je voudrais souligner à nouveau que de nombreuses informations se trouvent sur le site de la Commission électorale centrale, y compris à ce sujet. Avant de partir à l'étranger, nous suggérons aux électeurs de visiter les sites de nos ambassades et consulats dans les pays où ils se rendent. Il est préférable de le faire non seulement dans le contexte de l'élection, mais également de vos voyages en général. Vous y trouverez les numéros des lignes vertes en cas de situations d'urgence, les moyens de contacter les diplomates russes. En l'occurrence, c'est d'autant plus pertinent. Visitez d'abord les sites de nos établissements diplomatiques dans les pays où vous comptez aller. On y publie des informations sur le lieu et la date du vote, y compris extérieur et par anticipation, les adresses et les numéros des commissions électorales divisionnaires, leurs horaires et d'autres informations utiles. Pour voter il faut être en possession de son passeport international (de service, diplomatique) (naturellement, la plupart des gens partent avec leur passeport international), ce document suffit.

11. Comment sera organisée l'élection sur le territoire ukrainien?

Hélas, l'organisation de l'élection en Ukraine dans les conditions actuelles est effectivement un processus très complexe. Cela est dû avant tout à l'atmosphère de haine qui est entretenue par les groupes agressifs de nationalistes et vise les citoyens russes qui viennent voter dans nos établissements diplomatiques de Kiev, de Kharkov, de Lvov et d'Odessa. En dépit des requêtes de l'Ambassade de Russie adressées au Ministère ukrainien des Affaires étrangères pour demander de garantir l'ordre public le jour de l'élection, les policiers interviennent extrêmement rarement. Pour que l'ordre devant nos établissements diplomatiques soit plus ou moins garanti, la Russie a dû s'adresser à la direction de l'OSCE et à sa Mission spéciale d'observation (MSO) en Ukraine pour assurer le suivi de la situation par les forces de la MSO.

12. Pendant une conférence de presse précédente, vous aviez dit disposer d'informations sur des tentatives d'ingérence de certains pays occidentaux dans les affaires intérieures de la Russie dans le contexte de la campagne électorale. Y a-t-il des informations supplémentaires à ce sujet?

C'était une question très populaire. Je voudrais noter que contrairement aux accusations et aux publications infondées sur les "hackers russes" tout-puissants et une prétendue "influence russe sur les résultats des élections dans d'autres pays", nous avons précisément des informations concrètes sur les faits d'ingérence destructive de plusieurs pays occidentaux dans nos affaires intérieures dans le contexte de la campagne présidentielle.

Pendant un briefing pour les ambassadeurs des pays membres de l'OSCE et des partenaires de l'Organisation du 19 janvier, le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Evgueni Ivanov a appelé à envoyer un signal clair aux capitales que cette activité devait cesser, et il a dit aussi que si ce n'était pas le cas nous serions contraints de prendre des contre-mesures sévères, y compris en réagissant publiquement.

Nous annoncerons ou communiquerons à nos partenaires et collègues toutes les informations en notre possession sur l'inadmissibilité de telles actions. Je viens de vous parler de l'une des formes qui permet d'informer de ces préoccupations – c'est le briefing pour les pays concernés organisé au niveau du Ministère russe des Affaires étrangères.

13. Pourquoi faut-il aller voter et à quel point c'est important, notamment en cette période historique?

Apparemment il n'est pas nécessaire de répondre à cette question. Il faut aller voter, faire en sorte que personne ne puisse accuser quelqu'un que les élections ont été falsifiées. On pourra alors chacun avec sa voix, répondre à ces accusations constamment propagées. Rien ne s'est encore produit mais ces publications apparaissent déjà. Je m'adresse à tous les citoyens russes, y compris ceux qui vivent à l'étranger, ceux qui ont la possibilité et le droit de voter: venez et votez. Tout sera fait pour cela.

Ce n'est qu'une partie des questions, nous continuerons d'y répondre. S'il vous plaît: n'hésitez pas à nous poser ces questions. Plus vous enverrez de questions, moins il en restera avant l'élection. Nous y répondrons volontiers et chercherons à le faire rapidement.

Je voudrais noter que sur les thèmes comme l'Ukraine, San Francisco et les pays baltes, ces questions avaient été posées il y a un mois déjà mais nous ne pouvions pas y répondre parce que nous étions en train de les traiter. Nous le faisons aujourd'hui avec l'apparition d'informations, de chiffres et de paramètres concrets. Je répète: envoyez-nous des questions et nous y répondrons.

 

Pour le 101e anniversaire du Héros de Russie Alexeï Botian

 

Le 10 février marquait le 101e anniversaire du pilote soviétique émérite, vétéran de la Grande Guerre patriotique, Héros de Russie Alexeï Botian, qui a joué un rôle majeur dans le sauvetage de la vieille ville polonaise de Krakow de la destruction par les forces hitlériennes allemandes qui reculaient. En janvier 1945, il a dirigé le groupe de reconnaissance qui a détruit un dépôt d'explosifs dont les Allemands comptaient se servir pour miner les sites dans la ville et ses environs, faisant ainsi échouer le plan des hitlériens.

Nous voudrions féliciter de tout cœur Alexeï Botian, lui souhaiter de la santé et un bon moral.

Malheureusement, dans la Pologne d'aujourd'hui on oublie l'acte héroïque de notre compatriote. Au vu des efforts héroïques des soldats soviétiques non seulement pour libérer, mais également pour sauver ce pays et en principe la nation, ainsi que pour préserver son patrimoine culturel, la politique de Varsovie visant à effacer de l'espace public les monuments aux guerriers soviétiques paraît d'autant plus cynique et blasphématoire. Nous espérons que Varsovie aura la volonté de respecter rigoureusement les accords bilatéraux dans le domaine militaro-commémoratif et de renoncer aux projets amoraux de démanteler les monuments aux soldats soviétiques qui ont combattu pour la vie et la liberté du peuple polonais.

 

Sur l'exposition à l'occasion du 140e anniversaire de la libération de la Bulgarie du joug ottoman

 

Le 1er mars à 10:00, dans le hall Atrium du bâtiment n°1 du Ministère russe des Affaires étrangères, se tiendra le vernissage de l'exposition consacrée au 140e anniversaire de la libération de la Bulgarie du joug ottoman après la guerre russo-turque de 1877-1878, qui sera célébrée le 3 mars.

L'exposition présentera des documents tirés des Archives de la politique étrangère de l'Empire russe et des Archives nationales militaro-historiques de Russie. Il s'agit notamment de documents célèbres comme le Manifeste de l'empereur Alexandre II sur l'entrée des forces russes sur le territoire turc du 12 avril 1877 désignant la disposition du peuple russe "à de nouvelles victimes pour faciliter le sort des chrétiens de la péninsule des Balkans", le traité préliminaire de San Stefano du 3 mars 1878 qui a incarné le rêve du peuple bulgare de la renaissance de leur propre État et le traité de Berlin du 1er juillet 1878 imposé à la Russie par les puissances occidentales réduisant significativement le territoire de la Bulgarie libérée.

Les visiteurs de cette exposition pourront découvrir la correspondance diplomatique, le message des Bulgares adressé aux autorités russes demandant de prendre leur défense, le projet de première Constitution bulgare élaboré avec la participation de juristes russes, et les protocoles des réunions de l'Assemblée nationale constituante qui l'a adopté à Veliko Tarnovo, ainsi que d'autres documents intéressants.

Le 3 mars, à 14:00, se tiendra la cérémonie solennelle de dépôt de gerbes dans le parc Ilinski au Monument-chapelle des grenadiers tombés dans les combats près de Pleven pendant la guerre russo-turque de 1877-1878. A cet événement seront présents des représentants du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale russe, du Ministère russe des Affaires étrangères et d'autres ministères, du gouvernement de Moscou, des diplomates de l'Ambassade bulgare, des personnalités publiques et des médias.

 

Sur les activités consacrées à la commémoration des Russes qui ont accompli leur devoir professionnel à l'étranger

 

Ce 13 février au musée d'art Jintai (Pékin, parc Chaoyang), à l'initiative de l'Ambassade de Russie en Chine, a été organisée une activité à l'occasion de la Journée de commémoration des Russes qui ont accompli leur devoir professionnel à l'étranger (célébrée le 15 février, selon l'article 1.1 de la loi fédérale du 13 mars 1995 n°32-FZ sur les jours de gloire militaire et les dates de commémoration en Russie). A cette activité ont participé l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie en Chine Andreï Denissov, les attachés de défense de la Russie et du Belarus, la direction du musée d'art Jintai, des collaborateurs de l'Ambassade, des activistes du mouvement historico-patriotique "Régiment immortel", des représentants publics chinois.

L'Ambassadeur de Russie en Chine Andreï Denissov a noté dans son discours qu'au total, à cette époque, 3 665 spécialistes militaires soviétiques étaient venus en Chine, dont près de 2 500 pilotes et techniciens, volontaires pour se battre pour la liberté du peuple chinois, dont 14 ont reçu le titre de Héros de l'Union soviétique. Plus de 200 hommes ne sont pas revenus. Le peuple chinois honore leur mémoire. Dans plusieurs villes chinoises, y compris à Nankin, Wuhan, Chongqing, existent des mémoriels consacrés aux pilotes russes. Dans le parc Chaoyang de Pékin a été érigée la sculpture "Faucon soviétique" dessinée par le sculpteur chinois Yuan Xikun. Il a également annoncé qu'actuellement à Wuhan, où plus de 100 pilotes soviétiques volontaires avaient été tués rien qu'en 1938 dans les combats aériens, des travaux étaient menés pour organiser un musée commémoratif consacré à leur mémoire. Andreï Denissov a souligné qu'aujourd'hui, dans un contexte où les relations sino-russes ont atteint un niveau sans précédent, la préservation de la mémoire sur nos héros communs était très importante pour nous, pour les générations futures.

Les participants ont assisté à la présentation du futur musée à Wuhan, ainsi qu'à une exposition photo consacrée aux pilotes soviétiques volontaires. Les participants ont été particulièrement intéressés par les photos des archives familiales des proches des pilotes russes qui ont participé à ces événements dramatiques: Alexeï Blagovechtchenski, Nikolaï Matveev, Konstantin Opassov, Ivan Pountous et Ivan Gourov.

 

Sur les journées de la culture spirituelle russe à Vienne

 

A Vienne s'est tenue une série d'activités consacrées au deuxième anniversaire de la rencontre historique du Patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie avec le Pape François à La Havane, aux côtés d'une délégation représentative de l’Église orthodoxe russe dirigée par le président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, le métropolite Ilarion de Volokolamsk.

Le 12 février, à la résidence de l'archevêque de Vienne, s'est tenue une conférence sur les efforts conjoints des églises pour protéger les chrétiens du Moyen-Orient avec la participation du métropolite Ilarion, du président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens le cardinal Kurt Koch, l'archevêque de Vienne le cardinal Christoph Schönborn, les hiérarques des églises du Moyen-Orient, des représentants des églises orthodoxe, catholique et protestante, des personnalités publiques et des médias (plus de 100 personnes au total).

Pendant la dernière rencontre a été soulignée la pertinence et l'importance du thème de la conférence, la nécessité d'apporter conjointement une aide aux chrétiens au Moyen-Orient, la sollicitation de Vienne en tant que plate-forme neutre pour un dialogue politique sur ce thème et sur d'autres problèmes d'actualité.

Le leitmotiv de l'événement était l'appel à la paix au Moyen-Orient et à unir les efforts des églises orthodoxe et catholique pour protéger et soutenir les chrétiens inquiets, notamment en Syrie et en Irak.

Nous tenons en grande estime les efforts de l’Église orthodoxe russe et de l'église catholique pour protéger les chrétiens au Moyen-Orient, et la disposition des représentants des deux Églises à poursuivre une coopération productive.

 

Réponses aux questions:

Question: La Russie, l'Azerbaïdjan et l'Arménie éliront leur nouveau président au printemps. Les élections sont toujours liées à certaines promesses. Le Ministère russe des Affaires étrangères s'attend-il à la résolution - ou au moins à des progrès considérables - du conflit du Haut-Karabagh après ces scrutins?

Réponse: Nous espérons sincèrement que ce conflit sera résolu. Comme vous le savez, nous y accordons une attention particulière et - ce qui est le plus important - participons activement à la mise en œuvre de tout ce qui a été fixé par les parties.

Question: La Russie fait partie des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE. Que pense le Ministère des propos récents du Président azerbaïdjanais Ilham Aliev affirmant qu'Erevan - et non seulement cette ville - serait un territoire historiquement azerbaïdjanais, et que la restitution de ces terres était un objectif stratégique de l'Azerbaïdjan.

Réponse: Moscou est bien sûr au courant du discours prononcé par le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev lors du congrès du parti au pouvoir. Nous comprenons parfaitement les tensions très fortes entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie voisine. Les propos que vous avez cités ne favorisent d'aucune manière la baisse des tensions.

Question: On a débattu cette semaine du rapport du directeur du renseignement national américain Dan Coats. Que pensez-vous des propos selon lesquels "la Russie considère la Biélorussie comme une zone-tampon importante entre elle et l'Otan et fera tout son possible pour gâcher tout dégel potentiel entre Minsk et l'Occident"?

Réponse: Franchement, je doute qu'il soit nécessaire de commenter toutes les déclarations de l'establishment politique américain. D'une manière générale, je voudrais souligner que - contrairement à certains autres acteurs internationaux - la Russie ne tente pas de mettre des pays, des États et des peuples devant un choix du type "soit vous êtes avec nous, soit contre nous". Nous ne faisons pas cette distinction. D'autant qu'il s'agit ici d'un pays aussi proche et amical que la Biélorussie.

Je voudrais rappeler un fait évident: la République de Biélorussie est notre alliée et notre partenaire stratégique. Il est impossible de porter des relations à un niveau aussi élevé sans respecter les droits de son partenaire et de son allié à mener sa propre politique étrangère. Dans ce contexte, la politique de Minsk dirigée vers une coopération sur plusieurs axes n'a jamais été inacceptable pour nous. 

Question: Vous avez mentionné les accords de Minsk. Depuis trois ans qu'ils existent, on entend sans cesse des propositions de transférer la plateforme de négociations de Minsk vers un autre lieu de rencontre. Le Ministère russe des Affaires étrangères pense-t-il que la Biélorussie crée toutes les conditions nécessaires pour l'organisation de réunions régulières du Groupe de contact tripartite?

Réponse: Des représentants des autorités russes - et non seulement russes - se sont plus d'une fois prononcés sur ce sujet. L'essentiel est que ce processus progresse et porte ses fruits. La Biélorussie organise tous les événements dont elle se charge à un niveau très élevé, offre tout le soutien nécessaire. Le plus important est que ce processus, qui a été lancé et dont j'ai parlé en détail aujourd'hui, porte en effet ses fruits.  

On peut toujours trouver beaucoup de prétextes pour dire que "des murs freinent" si l'on n'a pas envie d'accomplir ses engagements. On peut également trouver beaucoup de raisons de dire l'inverse si l'on a vraiment envie de mettre en œuvre les objectifs fixés. C'est pourquoi tout le monde doit se concentrer sur la mise en œuvre des accords de Minsk. Encore une fois, concernant tous les événements organisés en Biélorussie, leurs participants ont toujours remarqué le niveau très élevé d'organisation, l'hospitalité traditionnelle de nos frères biélorusses, et exprimé leur reconnaissance à ce sujet.

Question: Où en est le travail sur les zones de désescalade et l'idée de créer une nouvelle zone de désescalade à Afrin? Qui empêche ce processus? Que pensez-vous du travail de l'Envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura sur la formation du Comité constitutionnel?

Réponse: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a répondu en détail à votre première question lors de ses récentes interviews et conférences de presse. J'ai déjà également présenté nos estimations en rapport avec la position du Ministère de la Défense. Je n'ai plus rien à ajouter.

En ce qui concerne le travail de Staffan de Mistura, comme vous le savez, nous le soutenons et tentons de faire tout notre possible pour intensifier les processus qui se déroulent sur la plateforme de Genève avec sa participation active. Nous lui souhaitons du succès dans sa mission compliquée. Il est selon nous nécessaire de rendre la plateforme de Genève plus dynamique, et nous le disons ouvertement à nos collègues onusiens sans fausse modestie, nous répondons aux questions à ce sujet. C'est pourquoi la Russie soutient complètement toutes les actions de Staffan de Mistura, ainsi que tout le processus de Genève en principe - ce que les représentants russes ont déjà dit plus d'une fois.  

Question: Sigmar Gabriel, Ministre allemand des Affaires étrangères, a récemment annoncé que la Serbie devrait reconnaître le Kosovo si elle voulait rejoindre l'Union européenne. Pourquoi, selon vous, Bruxelles et Berlin imposent-ils de telles conditions aux pays candidats? Certains pays de l'UE tels que le Chypre, la Grèce, la Roumanie, la Slovaquie ou l'Espagne n'ont toujours pas reconnu le Kosovo… 

Réponse: A mon avis, il faut poser cette question aux structures européennes compétentes à Bruxelles pour qu'elles expliquent les raisons de cette position. Comme je l'ai déjà indiqué, notre politique envers les pays balkaniques ou les autres pays en général n'a jamais visé la division, la rupture. Nous comprenons l'intérêt sincère des pays à développer des relations de partenariat avec les structures d'intégration dans l'espace européen. Nous les aidons également à développer leurs relations avec notre pays en tenant compte des racines et des fondements historiques communs, de la rentabilité économique et financière, des intérêts.

Il est difficile de comprendre les raisons qui se cachent derrière ces conditions préalables absolument infondées, inutiles, et ne favorisant pas le bien-être des pays, notamment de la Serbie. Cela reflète probablement l'existence de certaines visées antirusses. On sait qu'il existe au sein des structures bureaucratiques européennes des forces qui s'opposent par tous les moyens au développement des relations de la Russie avec l'Union européenne, ainsi qu'avec les autres ensembles d'intégration européens et certains pays. D'autres forces politiques, l'autre partie de l'establishment politique de l'UE, se prononcent pourtant pour la conjonction des processus d'intégration dans l'espace européen, tout comme dans l'espace postsoviétique. Elles n'y voient rien de honteux, veulent normaliser leurs relations actuelles avec la Russie et former un partenariat à long terme avec Moscou.

Cela pourrait être lié aux souhaits de certains politiciens ou bureaucrates qui n'aiment pas la Russie et n'ont pas une vision pragmatique du développement du monde moderne.       

Question: Le quotidien italien L'Espresso a publié un grand reportage indiquant que le Président russe Vladimir Poutine pesait de son influence sur les élections italiennes qui se dérouleront le 4 mars en soutenant la Ligue du Nord.

Réponse: Merci de me l'avoir rappelé. Je voudrais annoncer que demain, le 16 février, la chaîne Euronews diffusera l'interview du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov consacrée à un grand éventail de questions liées aux relations entre la Russie et l'Europe. Bien que cet entretien ait été accordé à la chaîne Euronews, les premières questions sont consacrées à l'Amérique et aux relations russo-américaines. Le Ministre a répondu à toutes les questions posées.

Dans cette interview, Sergueï Lavrov explique en détail le mécanisme des accusations portant sur la prétendue ingérence russe dans les affaires intérieures de certains États, notamment européens. Il dément ces allégations. Je vous recommande fortement de regarder demain cette interview.

Nous sommes ouverts à évoquer avec nos partenaires les questions qu'ils considèrent comme problématiques. S'ils ont un problème avec l'existence d'informations sur l'ingérence présumée de la Russie dans les élections, notamment en Italie, pourquoi ne pas évoquer tout cela avec la Russie? Nous y sommes ouverts. Présentez-nous les faits pour qu'on analyse s'il y a, en réalité, des cas concrets, des actions entreprises par la Russie et considérées par les autorités italiennes comme incorrectes. Est-ce que les cas de ce genre existent ou pas? Personne ne nous a présenté aucun fait concret concernant les élections italiennes, la situation en Espagne ou le référendum britannique. On entend pourtant sans cesse que la Russie s'est ingérée dans les affaires intérieures de ces pays. Ces propos sont tenus par des politiciens qui font des déclarations publiques mais évitent de les faire examiner via les canaux diplomatiques et ne présentent aucun fait concret. Je me souviens très bien des propos absolument inacceptables tenus par les politiciens espagnols dans le contexte de la situation intérieure du pays, alors que nous soulignions régulièrement notre attachement au respect de l'intégrité territoriale de l'Espagne. Ensuite, les mêmes politiciens, responsables et fonctionnaires ont indiqué qu'ils ne s'étaient pas exprimés correctement, qu'ils avaient voulu dire autre chose. Autrement dit, ces propos leur étaient visiblement nécessaires à de fins de politique intérieure. On constate la même chose avec l'Italie. S'il existe des faits concrets, nous sommes prêts à les évoquer. Présentez-nous les chiffres, les faits, les dates, les rôles, les noms, les lieux et toutes les suspicions existantes. On ne voit pourtant rien de ce genre.

Concernant votre question, je vous conseille encore une fois de regarder demain l'interview de Sergueï Lavrov accordée à Euronews. La chaîne la diffusera pendant une heure, et son texte complet sera publié plus tard sur le site du Ministère des Affaires étrangères. J'espère que la chaîne diffusera la partie que j'ai mentionnée.  

Question: A-t-on des informations concernant l'incident qui a touché le pilote russe Roman Filipov? Le Ministère de la Défense a clairement indiqué que les missiles sol-air qui avaient abattu l'avion avaient été livrés aux terroristes par les Américains. L'enquête a-t-elle déjà porté ses fruits? Peut-on s'attendre à des résultats politiques, militaires ou diplomatiques?

Réponse: Nous l'avons confirmé au niveau du Ministère de la Défense, tout comme au niveau du Ministère des Affaires étrangères. L'enquête est encore en cours. Dès que nous aurons des données concrètes que nous serons en mesure de confirmer, nous formulerons les conclusions et déclarations appropriées.

Question: La Russie et l'Islande ont établi leurs relations diplomatiques il y a 75 ans. Envisage-t-on de fêter cette date?

Réponse: Je préciserai quels événements sont envisagés dans le contexte de cet anniversaire et vous présenterai ces informations lors de la prochaine conférence de presse. Qui plus est, nous vous enverrons personnellement ces informations.

Question: Les informations sur la démission du Ministre néerlandais des Affaires étrangères Halbe Zijlstra ont secoué tous les milieux diplomatiques.

Réponse: Pourquoi pensez-vous que cette information nous a secoués? On nous demande sans cesse si nous attendions le Ministre néerlandais des Affaires étrangères Halbe Zijlstra à Moscou. Nous répondons chaque fois que oui. Nous nous préparions à sa visite. Mais il n'est pas venu.

Question: Halbe Zijlstra a démissionné pour une raison évidente: on avait révélé le mensonge concernant la datcha du Président russe Vladimir Poutine.

Réponse: On n'a rien dit de la datcha du Président russe Vladimir Poutine.

Question: On a en parlé aux Pays-Bas.

Réponse: Il a été dit que le Président russe Vladimir Poutine aurait tiré, lors de pourparlers, des propos sur l'expansion éventuelle de la Russie et sur ses ambitions géopolitiques dans les pays voisins. Les déclarations présentées pendant des années comme la vérité visaient à promouvoir l'idée selon laquelle la Russie aurait des ambitions agressives et certaines aspirations géopolitiques. Ces affirmations se fondaient sur de prétendus propos du Président russe Vladimir Poutine, qui auraient été tirés en présence du Ministre néerlandais des Affaires étrangères Halbe Zijlstra. Chez vous, il s'est avéré récemment qu'il s'agissait de mensonges, ce que nous avions déjà indiqué à plusieurs reprises.           

Qui plus est, ce n'est pas la première fois que des responsables et des hauts fonctionnaires de pays étrangers tirent des propos mensongers de ce genre alors que la Russie les dément, proposant même de publier les relevés des entretiens, des rencontres et des conversations téléphoniques. Nous n'avons pas démenti tout de suite, mais après que ces fakes se sont multipliés rapidement. Ainsi, pour freiner un peu les gens qui assument la responsabilité du pouvoir et ont accès à un niveau élevé des négociations mais se permettent des propos manifestement mensongers, nous avons proposé de publier la version textuelle de telle ou telle rencontre. Cela a toujours permis de mettre fin aux déclarations de ce genre. Tout cela a probablement constitué une révélation pour les gens aux Pays-Bas ou ailleurs. Pour nous, il s'agit malheureusement de choses tout à fait ordinaires. Je viens de répondre à une question concernant l'ingérence prétendue de la Russie dans les élections en Italie. Nous organisons nous-mêmes nos élections, nous avons d'autres choses à faire. On constate ces propos mensongers dans de nombreux domaines. C'est pourquoi - je le répète déjà pour la troisième fois - cela ne nous a en pas surpris. Nous sommes obligés d'y faire face pratiquement toutes les semaines.

Question: Est-ce cela pourrait influer sur les relations russo-néerlandaises, notamment en ce qui concerne l'enquête sur le crash de l'avion malaisien MH-17?

Réponse: N'avez-vous pas entendu la vision que nous avons présentée pratiquement toutes les semaines concernant cette enquête? Ces informations n'ont-elles pas atteint les citoyens ou au moins les politologues aux Pays-Bas? Nous avons plus d'une fois souligné nos soupçons par rapport aux propos tirés par les responsables. L'enquête menée suscite également des doutes chez nous. 

Il ne faut pas lier mon commentaire d'aujourd'hui à la situation formée autour de la démission du Ministre néerlandais des Affaires étrangères Halbe Zijlstra. Nous avons tiré ces propos il y a six mois, voire plus. L'opinion publique néerlandaise ne peut visiblement pas entendre nos déclarations parce que personne ne les transmet, visiblement. Qui plus est, nous n'avons obtenu en réponse qu'un reproche de nos collègues néerlandais qui affirmaient que notre préoccupation était infondée et que tout était parfaitement honnête. Nous avions pourtant des suspicions depuis longtemps. Nous présentions nos préoccupations de manière absolument publique, ouverte et transparente, sans rien dissimuler. C'est pourquoi il est inutile de demander si tout cela est en mesure d'influer sur nos relations. Nous le disons ouvertement depuis des années.

Question: Les Pays-Bas assureront la présidence du Conseil de sécurité de l'Onu dès le 1er mars 2018. La Russie peut-elle, selon vous, compter sur la fiabilité de la présidence néerlandaise?

Réponse: Nous souhaitons du succès aux Pays-Bas, notamment dans la présidence du Conseil de sécurité de l'Onu. Nous sommes absolument sincères car le Conseil de sécurité est une plateforme de résolution des problèmes internationaux les plus aigus. Ce n'est pas un lieu convenable pour se quereller, se venger de vielles offenses et régler ses comptes. Son objectif est de résoudre les problèmes urgents qui ont une histoire longue - souvent de beaucoup d'années -; de prévenir leur développement futur et l'apparition de nouveaux conflits. C'est pourquoi nous et nos collègues au sein du Conseil de sécurité de l'Onu sommes orientés précisément vers ce travail. En leur souhaitant du succès, nous souhaitons également du succès à nous-mêmes. Il faut aspirer à un grand succès collectif.

Malgré tous les mensonges et toutes les campagnes d'information, la vérité se révélera tôt ou tard ce qui sera une surprise pour les uns et un fait parfaitement attendu pour les autres. Nous n'avons pas oublié le Secrétaire d'État américain Colin Powell qui avait présenté un tube à essai au Conseil de sécurité de l'Onu. Actuellement, on assiste à une situation très désagréable pour le Ministre néerlandais des Affaires étrangères Halbe Zijlstra. On verra beaucoup d'autres cas de ce genre dans le futur. Nous démentons immédiatement toutes les déclarations que nous entendons. Nous tentons de mener la conversation vers les faits, comme vous avez pu le constater lors de ma réponse à la question de la journaliste italienne. Nous sommes prêts à répondre aux questions. Mais on verra beaucoup d'histoires de ce genre qui se développeront selon des scénarios très différents. En fin de compte, ces personnes comprennent tôt ou tard qu'il est désormais impossible de faire ce qu'elles ont fait, de disséminer des mensonges, des contre-vérités, des désinformations et des fakes. N'oubliez pas ce facteur. Cela ne concerne pas que les enquêtes journalistiques et la présentation des faits. Tôt ou tard l'homme comprend que cela ne peut plus perdurer et qu'il faut y mettre fin. On verra beaucoup de telles histoires. Nous les constatons régulièrement et présentons des exemples lors des conférences de presse.

Si un homme reconnaît publiquement qu'il a menti, il s'agit d'une action honorable. Il ne faut pas pourtant pas oublier que cette personne a affirmé sa justesse pendant une décennie et souligné la véracité de ses propos, alors qu'elle était au courant de leur caractère mensonger. Ces affirmations ont servi de base aux décisions, aux votes et aux positions sur les sanctions, ce qui a influé sur le sort des Russes et des Néerlandais. Cela a influencé notre vie, ce qu'il ne faut pas non plus oublier.     

Question: La Turquie et les groupes d'opposition qu'elle soutient ont attaqué plusieurs villages dans les environs d'Afrin. On a pillé tout ce qui se trouvait dans les maisons, même la volaille. Ils ont eux-mêmes enregistré et publié les vidéos de ces faits. Ils justifient leurs actes par le fait que les Kurdes ne sont pas musulmans.  

On sait que les femmes d'Afrin sont obligées de défendre leur patrie et leur terre. L'une de ces femmes s'est retrouvée entre les mains des forces soutenues par la Turquie. On l'a tuée et déshabillée, on a découpé sa poitrine et écrit sur son ventre "opposition syrienne". Quelle est l'attitude de la Russie envers ces actions? 

Réponse: Puis-je vous poser une question: venez-vous seulement d'apprendre l'ampleur des atrocités en Syrie? Vous saviez certainement que le monde n'avait plus vu depuis longtemps des atrocités telles que celles commises ces dernières années sur le territoire de ce pays. Est-ce que nous n'en avons pas parlé? N'avons-nous pas présenté des images des femmes et des enfants tués? Est-ce que nous n'avons pas appelé à faire tout pour arrêter ces violences et lancer le processus de paix? Est-ce que ce n'est pas pour cela que les forces aériennes et les soldats russes risquent et sacrifient leur vie? C'est exactement pour ces raisons que nous le faisons. Et vous parlez actuellement d'une femme tuée… On a tué des milliers de femmes, d'enfants et de civils dans ce pays. Il s'agit non seulement de mutilations physiques, mais aussi des blessures morales infligées à la nation. Personne ne sait au juste combien de temps il faudra pour rétablir le pays, l'existence du peuple syrien. Qui plus est, ce dernier se caractérise par sa grande diversité: il y a des Arabes, des Kurdes, un nombre très important d'ethnicités et de confessions.

On ne peut pas appeler la communauté internationale à prendre la parole seulement quand le malheur arrive chez vous. Dans tous les cas, ce n'est pas la faute de la Fédération de Russie. Nous n'avons pas octroyé notre soutien quand le malheur est arrivé chez nous, mais nous avons aidé le peuple syrien qui faisait face à un désastre. Nous avons subi énormément d'agressions et reçu des menaces directes, nous avons suscité une véritable vague d'opposition à nos actions de la part de plusieurs pays de la région et occidentaux. Nous y avons pourtant résisté car nous comprenions qu'il ne fallait pas faire face à ce malheur quand il arrivait chez toi, mais quand il était possible de prévenir des pertes encore plus colossales. Est-ce je n'ai pas mentionné aujourd'hui la situation à Afrin? Et n'avais-je pas évoqué ses raisons la semaine dernière? Je les ai également répétées aujourd'hui.

Envoyez la photo de cette femme à Christiane Amanpour de CNN. Elle commencera probablement sa prochaine émission avec cette image au lieu de celle du garçon syrien pour demander à ses autorités, qui et pourquoi elles ont armé, pourquoi elles ont créé la confrontation entre les peuples qui vivaient dans la région. Dans  tous les cas, ce n'est pas à la Russie qu'il faut poser cette question.   

Question: La Russie a proposé de créer une zone de désescalade à Afrin. Cette proposition reste-t-elle toujours en vigueur?    

Réponse: J'ai déjà répondu aujourd'hui à cette question et parlé en détail de la situation à Afrin. Je n'ai plus rien à ajouter.

Question: Le Premier Ministre bulgare Boïko Borissov a plaisanté en disant qu'il existait deux choses qu'un homme ne pouvait pas choisir: ses parents et le Président russe. Qu'en pensez-vous?

Réponse: Il peut obtenir la citoyenneté russe et voter pour un candidat à la présidence. Ses rêves pourraient se réaliser.

Question: Pourriez-vous évoquer de manière plus détaillé l'incident qui a eu lieu le 7 février à Deir-ez-Zor? Combien de Russes étaient présents sur les lieux?

Réponse: J'ai déjà présenté toutes les informations disponibles actuellement. J'ai répondu à cette question de manière la plus détaillée possible. Je comprends parfaitement que la situation ne cesse de se développer et qu'il existe beaucoup de questions supplémentaires, mais je vous ai présenté tous les faits dont je disposais. Dès que j'aurai des données supplémentaires, je vous en informerai.

 

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Nous avons une petite surprise pour vous. Cette semaine, on célèbre en Russie une fête populaire traditionnelle très ancienne dont les racines remontent à un passé très lointain. Il s'agit de Maslenitsa. Comme cette fête est absolument inconcevable sans les blinis, nous invitons vous tous à une petite dégustation. Il faut remercier notre centre de presse. Cette conférence a été assez longue, et je vois que vous avez faim.