Sur le discours du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pendant le forum "La Russie, un pays d'opportunités"
Aujourd'hui, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov prononcera un discours pendant le forum "La Russie, un pays d'opportunités" sur le thème "Quelles opportunités pour la Russie dans le monde?". Ce forum réunira les participants aux projets hébergés par la plateforme ouverte "La Russie, un pays d'opportunités" créée à l'initiative du Président russe Vladimir Poutine. Son travail est consacré au développement d'un système d'ascenseurs sociaux transparents, à la réalisation de soi pour les jeunes talents et les professionnels.
L'allocution du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sera retransmise sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères et sur les réseaux sociaux.
Je pense que ce sera une discussion intéressante. Nous vous invitons à la suivre.
Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Vietnam
Les 19 et 20 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sera en déplacement au Vietnam. Il s'entretiendra avec le vice-Premier ministre et Ministre vietnamien des Affaires étrangères Pham Binh Minh et d'autres responsables du pays.
Pendant ces contacts, il est prévu d'évoquer l'état et les perspectives de renforcement du partenariat russo-vietnamien stratégique global, notamment du dialogue politique et de la coopération dans le domaine commercial, économique, scientifique, technologique, militaro-technique et social. Il est prévu d'accorder une attention particulière à la préparation des Années croisées de la Russie au Vietnam et du Vietnam en Russie en 2019. Les interlocuteurs aborderont également les questions d'actualité d'intérêt mutuel de l'agenda régional et international.
A l'issue des pourparlers il est prévu de signer un plan de coopération entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays pour 2019-2020.
Sur la visite du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Japon
Les 21 et 22 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sera en déplacement à Tokyo où il rencontrera le Ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono.
Pendant leurs pourparlers, ils évoqueront l'ensemble des questions relatives à la coopération bilatérale - politiques, économiques, commerciales et socioculturelles. Les deux ministres aborderont également les problèmes internationaux d'actualité, notamment l'évolution de la situation sur la péninsule coréenne et en Syrie, ainsi que la coopération dans le cadre des formats multilatéraux.
L'entretien fera suite à la série de contacts entre les chefs de diplomatie au second semestre 2017 et début 2018, et marquera l'étape principale de la préparation de la visite du Premier ministre japonais Shinzo Abe en Russie en mai 2018.
A l'issue de l'entretien, il est prévu de signer le Plan russo-japonais de consultations interministérielles pour 2018-2019.
Nous publierons les informations concernant cette visite sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur l'interview du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux médias vietnamiens et japonais
Je vais dévoiler un petit secret: en ce moment le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov accorde une interview aux médias vietnamiens et japonais. Dans ces interviews, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'arrêtera en détail sur les formats de coopération et d'interaction entre la Russie et le Vietnam, ainsi qu'entre la Russie et le Japon.
L'interview sera publiée vendredi soir.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil de tutelle de la Fondation Gortchakov de soutien à la diplomatie publique
Le 26 mars, sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, se tiendra la réunion annuelle du Conseil de tutelle de la Fondation Gortchakov de soutien à la diplomatie publique, pendant laquelle seront présentés les résultats principaux de l'activité de l'organisation en 2017 et déterminés les lignes prioritaires du travail pour 2018-2019.
La fondation Gortchakov a été créée en 2010 conformément à la directive du Président russe afin de soutenir la diplomatie publique, de contribuer à la participation d'ONG russes à la coopération internationale et d'impliquer activement les institutions de la société civile dans la politique étrangère.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la Conférence internationale de haut niveau sur l'Afghanistan intitulée "Les processus de paix, la coopération dans le domaine de la sécurité et la coopération régionale"
Mardi 27 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la Conférence internationale de haut niveau sur l'Afghanistan intitulée "Les processus de paix, la coopération dans le domaine de la sécurité et la coopération régionale" à Tachkent.
Cette réunion vise à créer un large consensus international autour des principes fondamentaux du processus de paix en Afghanistan, de la recherche de solutions pour établir une coopération régionale sur la sécurité et de l'implication de l'Afghanistan dans la coopération commerciale, transitaire, énergétique, culturelle et sociale avec l'Asie centrale et au-delà.
Nous considérons la conférence de Tachkent comme un prolongement des efforts de la communauté internationale, notamment dans le cadre du format de Moscou et du Groupe de contact OCS-Afghanistan, pour stabiliser la situation en Afghanistan et créer les conditions pour un développement durable de ce pays.
Sur les préparatifs de l'élection présidentielle russe à l'étranger selon la ligne fixée par le Ministère russe des Affaires étrangères
Sans fausse modestie, nous pouvons dire que nos établissements diplomatiques ont mené un grand travail pour préparer la présidentielle russe à l'étranger. Pourquoi donnons-nous une estimation si positive de la situation? Parce que la géographie des votes extérieurs par anticipation a effectivement été élargie.
Je voudrais rappeler que 394 bureaux de vote ont été ouverts dans 144 pays (contre 378 pour la présidentielle précédente et 365 pour les législatives).
La géographie des votes extérieurs par anticipation a été élargie. Leur nombre est passé de 270 (aux législatives) à 356 dans 90 pays du monde. Cette forme de travail n'avait encore jamais atteint une telle envergure. Le 14 mars, plus de 150 scrutins avaient déjà été organisés.
La formation des commissions des bureaux de vote est terminée. Elles sont dirigées par 44 ambassadeurs et 62 consuls généraux.
Des problèmes persistent, notamment dans la mise en place des bureaux de vote en Ukraine (nous en avons parlé régulièrement, des commentaires à ce sujet sont publiés sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères), en Lettonie et en Estonie: comme nous l'avons déjà mentionné, les autorités de ces pays n'ont pas autorisé l'ouverture de bureaux de vote supplémentaires ni l'organisation de votes extérieurs.
Selon les statistiques consulaires, environ 1,8 million de nos concitoyens résident ou se trouvent temporairement à l'étranger. Le Ministère russe des Affaires étrangères et les établissements diplomatiques à l'étranger font tout pour permettre au mieux à tous ceux qui le souhaitent de profiter de leur droit constitutionnel.
Je voudrais une nouvelle fois souligner que nos établissements diplomatiques (ambassades et consulats généraux) publient régulièrement sur leurs sites officiels et leurs pages sur les réseaux sociaux des informations sur le déroulement des préparatifs et du vote par anticipation.
Ce dimanche 18 mars, avec tout notre pays, nous organiserons et participerons aux élections. Vous pourrez suivre le déroulement du vote pratiquement en direct - y compris dans les établissements diplomatiques russes à l'étranger.
S'il y a des questions ou une volonté de couvrir le déroulement des élections dans un pays en particulier, vous pouvez trouver les numéros verts et les numéros des services de presse (qui sont responsables de l'accréditation des journalistes) sur les sites officiels de nos ambassades. Je vous invite à profiter de cette opportunité. Si vous rencontrez des difficultés, adressez-vous au Centre de presse du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères. De notre côté, nous apporterons toute l'aide nécessaire.
Sur la situation en Syrie
La situation militaire et politique reste tendue en Syrie. Nous constatons tout de même une réorientation progressive des tendances vers la stabilisation de la situation, le retour à la vie pacifique dans le pays.
La Russie reste attachée à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'Onu et poursuit ses efforts visant à parvenir au règlement politique le plus rapide possible de la crise syrienne, ainsi qu'à la suppression définitive des résidus de terrorisme international dans le pays. Le 16 mars, le Ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov se rendra dans la capitale kazakhe pour prendre part à la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays garants du processus d'Astana - la Russie, la Turquie et l'Iran. Les ministres évoqueront la situation sur le sol syrien, la désescalade et des mesures concrètes pour le rétablissement de la paix et de la sécurité dans le pays.
Les militaires russes présents en Syrie poursuivent leurs contacts actifs avec les représentants des groupes armés afin de les convaincre de déposer les armes et de prendre leurs distances des terroristes. Le Ministère russe de la Défense publie des communiqués détaillés sur l'évolution de la situation sur le terrain.
Les forces gouvernementales syriennes mènent une opération antiterroriste de grande envergure dans la Ghouta orientale. Avec une contribution active du Centre russe pour la réconciliation des belligérants, les autorités syriennes, qui se laissent guider par les normes du droit humanitaire international, font tout leur possible pour minimiser les pertes parmi la population civile et organiser son retrait sécurisé depuis les zones contrôlées par les combattants. Les pauses humanitaires quotidiennes de cinq heures restent toujours en vigueur. On a organisé deux nouveaux corridors sécurisés: l'un a été créé par les militaires russes au sud de l'enclave située près des localités de Jisrein et de Mliha; l'autre a été formé à l'initiative syrienne à Harasta. Près de 60 civils, dont 26 enfants, ont été évacués de la ville libérée de Mesraba. Le 9 mars, les autorités locales ont laissé rentrer dans la ville de Douma un nouveau convoi conjoint de l'Onu, du Comité international de la Croix-Rouge et de l'Association syrienne du Croissant-Rouge qui transportait une aide humanitaire pour 12 000 personnes.
Les extrémistes continuent quant à eux d'ignorer les pauses humanitaires et de torpiller les initiatives visant à assurer le retrait de ceux qui habitent dans les zones de combat. Ainsi, le groupe Feilak al-Rakhman a ouvert le feu sur une colonne de civils qui tentait d'utiliser le corridor entre Jisrein et Mliha. Une femme et deux enfants sont morts. Les terroristes poursuivent leurs tirs de missiles et de mortier sur les quartiers résidentiels de Damas. Le 11 mars, plusieurs dizaines d'obus ont explosé dans la capitale syrienne. Les extrémistes ont bombardé les quartiers de Kaymariya, de Barza, de Bab Touma, de Qasaa, de Bazouriya, de Hamidiya, de Chagour et de Roukneddin. Selon les ministères syriens de l'Intérieur et de la Santé, 4 personnes sont mortes et encore 26 ont été blessées ce jour-là.
Nous appelons encore une fois nos partenaires régionaux et internationaux à une coopération efficace et respectueuse afin de parvenir le plus rapidement possible à une solution politique en Syrie et d'éviter le torpillage des efforts communs visant à normaliser la situation dans ce pays. Je voudrais adresser un avertissement spécial à Washington pour lui rappeler la nécessité de respecter absolument les normes du droit international et le caractère inadmissible de toute action agressive contre la Syrie souveraine, qui est un État membre de l'Onu.
Sur les accusations du Royaume-Uni contre la Russie concernant l'affaire Sergueï Skripal
Hier, nous avons publié un communiqué à ce sujet sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.
Suite à l'annonce de démarches inamicales du Royaume-Uni envers la Russie, il est évidemment prévu de prendre des contremesures, comme l'a déclaré hier le Ministère. Elles sont en cours d'élaboration et seront adoptées prochainement.
Je voudrais vous informer que l'Ambassade de Russie au Royaume-Uni a envoyé au Foreign Office plusieurs notes diplomatiques ayant pour objectif d'entamer un dialogue actif avec Londres sur la situation autour de l'usage de substances chimiques toxiques sur le territoire britannique. Ces notes appelaient à lancer un travail conjoint concret pour fournir des dossiers et toutes les informations possibles. Il était question d'appliquer la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), de faire appel aux institutions et aux capacités de l'OIAC. Ces notes appelaient également instamment à accorder un accès à la citoyenne russe Ioulia Skripal.
Nous avons envoyé au Foreign Office un document à part concernant les informations annoncées et publiées concernant une éventuelle cyberattaque par des structures officielles britanniques contre la Russie.
Au total, quatre notes ont été envoyées. En retour, nous avons reçu des réponses bureaucratiques insignifiantes. A l'heure actuelle, le Royaume-Uni refuse de coopérer avec la Russie pour remplir ses engagements en tant que membre de la CIAC et de l'OIAC. Cela a été notamment déclaré à la tribune de l'OIAC. Nous avons tenté de faire revenir Londres dans le champ légal pour régler les questions et les problèmes sérieux.
Nous sommes extrêmement préoccupés par ce qui s'est produit il y a quelques jours sur le sol britannique. Nous recevons toutes les informations sur l'usage de l'arme chimique au Royaume-Uni avec beaucoup d'inquiétude. Je peux confirmer officiellement qu'à l'heure actuelle, Londres refuse de présenter la moindre information factuelle sur l'affaire en cours. Il n'est aucunement question de fournir à la Russie des échantillons de la substance qui a été découverte sur les lieux du crime. Je peux également confirmer officiellement que la Russie n'a pas reçu de détails ou d'informations susceptibles de faire la lumière sur les faits de la part de Londres, ni via les canaux bilatéraux ni via les organisations internationales.
Le spectacle politico-médiatique continue, tout comme la flagrante campagne politico-médiatique qu'il recouvre. On constate notamment que les mécanismes du Conseil de sécurité des Nations unies sont utilisés pour réchauffer avec une nouvelle force la campagne et l'hystérie antirusses. Je pense que de nombreux membres de la communauté internationale ont tiré leurs conclusions sur le niveau de confiance envers Londres.
Encore une fois, nous appelons officiellement le Royaume-Uni à présenter tous les dossiers sur l'incident (comme ils l'appellent) impliquant la propagation de l'arme chimique sur le territoire de ce pays.
Sur l'évolution de la situation en Birmanie
Nous continuons de suivre attentivement l'évolution de la situation en Birmanie, où le gouvernement s'emploie à lancer un processus de paix. Dans le même temps, la situation reste difficile dans plusieurs régions birmanes, où l'on constate des attaques épisodiques de groupes ethniques armés irréconciliables. En particulier, fin février, des explosifs artisanaux ont été utilisés à Sittwe, centre administratif de l’État d'Arakan.
Les autorités birmanes engagent des démarches pour créer les conditions qui permettront un retour au foyer des habitants qui ont quitté le nord de l’État d'Arakan pour se réfugier au Bangladesh. Elles installent des camps pour leur accueil initial, et des mesures actives sont prises pour garantir leur sécurité.
Le gouvernement birman accorde une attention prioritaire aux aspects humanitaires de la situation actuelle dans l’État d'Arakan. Les écoles fermées l'an dernier à cause des attaques des extrémistes ont rouvert leurs portes. Début mars, un 5e groupe de jeunes volontaires est arrivé à Arakan pour livrer et distribuer une aide aux habitants des villages touchés et aux déplacés internes. Des travaux sont en cours pour rétablir le courant permanent dans les régions du nord de l'Arakan.
On procède à la vérification des documents de plus de 8 000 réfugiés, transmis en février par le Bangladesh aux autorités birmanes. Afin d'empêcher l'infiltration de terroristes sur le territoire de l’État d'Arakan, les services frontaliers des deux pays ont mis en place des patrouilles conjointes le long de la frontière interétatique, et ont augmenté le nombre de postes de contrôle policier et frontalier.
Le gouvernement birman s'efforce de partager avec le public international des informations réelles sur la situation dans l’État d'Arakan. En février, trois voyages ont été organisés dans les régions frontalières pour le corps diplomatique. La région est régulièrement visitée par les journalistes birmans et étrangers.
Sur le 20e anniversaire de l'organisation des vétérans du Ministère russe des Affaires étrangères
Le 28 mars marquera le 20e anniversaire de l'organisation des vétérans du Ministère russe des Affaires étrangères. Elle a été fondée par l'assemblée générale des vétérans et enregistrée au Ministère russe de la Justice en janvier 1998.
A l'origine de cette organisation se trouvaient des diplomates éminents: le membre du Collège du Ministère russe des Affaires étrangères Nikolaï Soudarikov, l'ambassadeur Gueorgui Farafonov et l'émissaire Nikolaï Koustovski. Aujourd'hui, le Héros de l'Union soviétique Sergueï Romanovtsev en fait partie. Par le passé, trois autres Héros de l'Union soviétique, un chevalier de l'ordre de la Gloire et trois Héros du Travail socialiste en faisaient partie.
Actuellement, le Conseil des vétérans compte 1 558 personnes dont près de 500 femmes, membres de 34 organisations de vétérans initiales auprès des départements du Ministère. Parmi eux: 158 vétérans de la Grande Guerre patriotique, 20 travailleurs émérites du service diplomatique russe, 112 travailleurs d'honneur du Ministère des Affaires étrangères, 144 ambassadeurs et 250 émissaires.
Les principaux domaines d'activité de l'organisation sont le soutien socioéconomique des vétérans (service médical, aide matérielle), ainsi que le règlement des questions des vétérans dans l'organisation de différentes activités.
La direction du Ministère et le Ministre personnellement portent une attention permanente au soutien des vétérans et des organisations de vétérans et apportent une aide pour régler leurs problèmes quotidiens.
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov organise régulièrement des rencontres avec la direction du Conseil des vétérans et ses membres.
Nous pensons que ce travail doit être poursuivi, et il le sera.
Sur la"Fondation des vétérans du service diplomatique", organisation caritative régionale publique de soutien social, juridique et matériel aux vétérans du service diplomatique
Le Conseil des vétérans de guerre et du travail du Ministère russe des Affaires étrangères a créé la "Fondation des vétérans du service diplomatique", organisation caritative régionale publique de soutien social, juridique et matériel aux vétérans du service diplomatique.
La mission principale de la fondation sera d'aider les vétérans du service diplomatique, ce qui contribuera à remplir les objectifs de la politique publique de la Fédération de Russie en matière de soutien aux vétérans et aux personnes handicapées, aux groupes de population socialement fragiles et aux personnes faisant face à une situation difficile.
La mise en œuvre de la stratégie et la définition des priorités des activités de la Fondation caritative seront assurées par le Conseil de tutelle, créé spécialement à ces fins et présidé par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Compte tenu du rôle important de la Fondation dans le domaine du soutien social, juridique et matériel aux vétérans du service diplomatique, le Conseil de la Fondation, présidé par l'ancien Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire Vladimir Tchikvadze, appelle les organisations publiques et sociales, les représentants des milieux d'affaires et tous les citoyens intéressés à prendre part aux travaux de la Fondation.
Même les jeunes pourraient envier le travail actif de nos vétérans. Nous vous en tiendrons informés régulièrement.
Sur l'éventuelle création en Russie de l'association civile "Société d'amitié Russie-Artsakh"
Avant cette conférence de presse, les médias azerbaïdjanais nous ont demandé de commenter les informations d'une agence de presse russe sur l'organisation, le 22 février dernier, de la table ronde "Artsakh libre. 30 ans" en présence des collaborateurs de la Représentation permanente de la République d'Artsakh à Moscou menés par le Représentant permanent Albert Andrian. On a mentionné également la formation en Russie de l'association civile "Société d'amitié Russie-Artsakh".
Nous avons précisé de quoi il s'agissait. Il n'existe à Moscou aucune "représentation de la République d'Artsakh", comme cela a été formulé dans la question. Selon mes informations, Albert Andrian, mentionné plus haut, est en réalité conseiller auprès de l'Ambassade de la République d'Arménie. Dans tous les cas, il a été accrédité en Russie avec ce statut.
Franchement, à mon avis, il n'est pas nécessaire de commenter la formation de la "Société d'amitié Russie-Artsakh". Il existe en Russie des associations civiles très différentes. L'essentiel est qu'elles ne doivent pas contredire la loi russe.
Réponses aux questions:
Question: Le Président de la République du Haut-Karabagh non reconnue se trouve actuellement en visite aux USA pour rencontrer des congressistes américains. Il devrait également être accueilli par des centres analytiques pour s'entretenir avec des experts. Cette visite pourrait-elle être liée à de nouvelles circonstances du processus de paix dans le Haut-Karabagh? Une telle visite du dirigeant du Haut-Karabagh à Moscou est-elle envisageable?
Réponse: Vous savez, il est très étrange pour moi de commenter le déplacement du représentant d'une région dans une autre région, surtout quand il ne s'agit pas de la Russie. Je pense que puisqu'il est question du Congrès américain, cette question doit être adressée aux USA. En ce qui concerne la Russie, j'ignore tout de ces rencontres. Je peux demander des précisions. Je peux dire que nous sommes attachés à tous nos engagements vis-à-vis du processus de paix dans le Haut-Karabagh dans le cadre des accords en vigueur. Nous cherchons activement à contribuer au règlement à part entière de ce problème très complexe.
Question: Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a noté hier, pendant son entretien avec son homologue turc le Ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, que la situation en Transcaucasie figurait toujours à l'ordre du jour russo-turc. Peut-on dire que le thème du processus de paix du Haut-Karabagh est également évoqué périodiquement par la Russie et la Turquie?
Réponse: Le processus de paix du Haut-Karabagh est évoqué avec plusieurs de nos partenaires. Je veux parler des coprésidents, des pays de cette région. C'est normal et cela fait partie du travail diplomatique.
Question: Les médias ont rapporté hier que par le passé déjà, des diplomates russes auraient fait l'objet de pressions au Royaume-Uni. Certains collègues ont même rapporté les propos du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, selon qui même l'entretien avec le Ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson n'avait pas permis de régler le problème de la délivrance de visas à nos collaborateurs diplomatiques. Est-ce vrai? On voudrait également entendre votre commentaire concernant la déclaration publiée sur le site du Département d’État américain intitulée "La Crimée, c'est l'Ukraine" en réponse à la visite du Président russe Vladimir Poutine dans cette région de notre pays.
Réponse: Concernant la pression sur les diplomates russes au Royaume-Uni et le règlement du problème des visas, vous avez pu tirer vos conclusions hier à partir du discours de Theresa May. La pression est la manière avec laquelle la Première ministre d'un État nucléaire a, pour une certaine raison, jugé possible de communiquer avec la Russie et les diplomates russes. En principe, elle s'adressait hier aux citoyens russes, parlait d'une prétendue "amitié" et même "d'amour" envers notre peuple. Nous avons vu hier comment le Royaume-Uni concevait l'amour envers les Russes. Nous continuons de le voir au sein des organisations internationales notamment, où cet amour se manifeste très particulièrement. Malheureusement, tout le monde ne le voit pas parce que les pourparlers se tiennent à huis clos. Là, nos collègues britanniques ne se gênent pas d'"aimer" le peuple russe "à fond". Je peux dire qu'ils reçoivent une réponse digne à cela.
En ce qui concerne la "guerre des visas" (c'est ainsi que je peux décrire cette situation), pendant longtemps nous trouvions juste d'essayer de régler cette situation bilatéralement avec le Royaume-Uni. Nous la commentions évidemment, mais de manière très correcte. Mais puisque Londres a engagé des démarches connues de tous à présent: nous racontons. C'est ce que nous avons fait hier.
En effet, pendant plusieurs années, les diplomates russes étaient littéralement évincés, les autorités britanniques leur causaient des obstacles en utilisant notamment le mécanisme de visa. Tout cela était très simple. Quand le visa délivré aux diplomates russes expirait, des notes diplomatiques étaient envoyées pour la prolongation du visa (vous comprendrez que les diplomates ne quittent pas le territoire du pays mais prolongent leur visa en continuant de travailler à l'ambassade). Cette prolongation n'était pas limitée dans le temps. La délivrance et l'obtention d'une réponse quelconque de Londres n'avait pas de délai limite en principe. Vous savez, les visas sont délivrés dans un délai établi fixé par les accords, les documents internationaux qui prévoient la coopération des collaborateurs diplomatiques et des autorités du pays d'accueil. Et hormis tout cela, il y a le bon sens. Ce mécanisme a été bafoué par les autorités britanniques. De facto, les visas de plusieurs de nos diplomates et collaborateurs de l'Ambassade n'ont pas été prolongés. Pendant les réunions au sommet, au niveau des ministres des Affaires étrangères, la Russie a proposé plusieurs fois de débloquer la situation parce qu'à un certain moment nous avons compris qu'elle était intentionnelle et pas accidentelle. Je répète: cela a été fait pour compliquer au maximum le travail des collaborateurs de l'Ambassade russe sur le territoire britannique.
Quant à la déclaration du Département d’État américain selon laquelle "la Crimée, c'est l'Ukraine", vous savez, cela ressemble à une conférence qu'on pourrai appeler "Les rêves et les songes".
Question: Hier, on a annoncé au Parlement britannique que si la Russie répondait à l'expulsion de ses diplomates par le renvoi des diplomates britanniques de Moscou, le Royaume-Uni pourrait expulser encore plus de diplomates russes. Comment peut-on gagner dans cette "compétition", si un pays répond encore plus fermement aux actions de l'autre?
Réponse: Il vaut mieux poser cette question à Londres. Il faut poser la question de la possibilité d'une victoire à ceux qui ont lancé cette campagne. Il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'une véritable campagne. Nous avons, dès le début, demandé toutes les informations concernant les circonstances de cet incident. Nous avons immédiatement proposé d'utiliser les textes et les outils du droit international, pas pour effacer simplement ces questions - il est impossible de le faire en un ou deux jours - mais pour lancer une véritable analyse de ces événements.
Je voudrais rappeler qu'il s'agit d'un incident extraordinaire en Europe: selon la partie britannique - nous n'avons toujours pas de donnés officielles - on a utilisé une substance chimique toxique contre un citoyen britannique et une citoyenne russe. La Russie a entrepris toutes les démarches nécessaires. Elle n'a pourtant reçu en réponse aucune information, aucune donnée, seulement une absence totale de volonté de coopérer. C'est donc à eux qu'il faut poser cette question. Veulent-ils gagner? Que veulent-ils gagner? Quelle est leur conception de la victoire dans ce cas concret? Ce n'est pas à nous qu'il faut poser ces questions.
Même dans le contexte de cette hystérie, de ce show de Londres, même dans ce format et dans ces circonstances, nous avons adopté une approche très constructive et tenté d'établir un dialogue normal - bien qu'il ne soit pas "normal" au sens classique - et fondé sur le droit. Car il ne s'agit pas d'une certaine sympathie, ni d'autres sentiments que nous devrions ressentir les uns envers les autres. Il s'agit d'un travail légal normal visant à établir les faits. Encore une fois, il s'agit d'une véritable campagne politique et d'information dont les conclusions ont été tirées littéralement depuis le premier jour. De quoi peut-on donc parler?
Question: Existe-il toujours une chance de normaliser les relations russo-britanniques? Il faut probablement poser cette question à Londres, car c'est lui qui a lancé tout cela…
Réponse: Une chance de normaliser… Je vais réfléchir à ma réponse.
Question: Que pensez-vous de l'allocution de l'ambassadrice américaine prononcée hier lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, et du soutien inconditionnel accordé par les USA à la position britannique sur l'affaire Skripal?
Réponse: C'est une question excellente, merci beaucoup. Nous avons nous aussi des questions concernant cette situation. S'agit-il de la position de l'Ambassadrice américaine à l'Onu, des structures américaines chargées des questions de la non-prolifération, notamment des armes chimiques, ou de l'Administration du Président américain? Cette position est celle de qui exactement? A-t-elle été concertée?
Si elle s'inscrit dans le cadre d'une campagne globale, il n'est rien nécessaire de concerter. Le travail de ceux qui participent à ces shows de propagande est très facile car ils ne sont pas obligés de vérifier les faits, ils n'ont pas besoin de données, ils ne sont pas contraints de comprendre les informations qu'ils utilisent. En principe, rien n'est vraiment nécessaire. Il suffit de suivre la logique russophobe et de soutenir tout ce qui est lié à cette dernière.
J'ai une question: quelles sont les motivations des délégations qui affichent leur solidarité avec les propos de la Première Ministre britannique Theresa May? Est-ce qu'on leur a transmis des données? Dans ce cas-là, pourquoi dissimule-t-on ces informations? Nous comprenons bien que personne ne leur a, en réalité, rien transmis. Quelles sont donc les raisons de ces affirmations? Personne n'a rien transmis à la Russie ou à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques. Vous comprenez? Il existe des concepts tels que les échantillons, les matériaux, les substances trouvées. Est-ce que quelqu'un a des données concrètes à ce sujet à l'exception des autorités britanniques? Personne.
Comment peut-on exprimer sa solidarité avec une chose qu'on ne comprend pas, car on n'a pas de données concrètes? C'est incroyable. Tout le monde parle des origines de cette substance sans même comprendre de quoi il s'agit. Selon cette logique, vous, vos collègues voire des passants ordinaires pourraient également soutenir Theresa May. Il ne s'agit pas de faits ou de l'enquête, mais d'une véritable ignorance et d'un soutien idéologique. Ce soutien idéologique se fait donc sentir. Cela n'a rien à voir avec l'enquête car la Grande-Bretagne n'a transmis aucune information à personne.
Vous et moi, tout le monde a constaté des entretiens téléphoniques entre Theresa May et ses collègues européens voire d'autres responsables. Je doute pourtant qu'on puisse transmettre les échantillons d'une substance chimique par téléphone. Je comprends bien - notamment suite aux propos de certains responsables britanniques sur des cyberattaques potentielles contre Moscou - que les capacités des technologies modernes semblent illimitées. Mais il n'est pas possible de transmettre les échantillons d'armes chimiques par téléphone. Il s'agit d'un travail d'experts. Si quelqu'un parle d'une agression contre un État, notamment au Conseil de sécurité de l'Onu, il faut présenter des faits.
Pourquoi n'a-t-on pas évoqué cette question à la Conférence de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques avant de la soulever au Conseil de sécurité de l'Onu? Il existe une organisation spécialisée. Veut-on faire traîner les choses? Pour "mettre au point" des échantillons et les transmettre plus tard? A-t-on peur ou ne veut-on pas le faire aujourd'hui? Car on dissimule évidemment la vérité. Personne ne transmet de données relatives à cet incident. Nous ne sommes même pas au courant de ses circonstances. S'agit-il d'un attaquant, d'un groupe d'agresseurs, d'un groupe criminel organisé ou d'un individu?
Qui est responsable? Comment tout cela s'est déroulé? Personne ne le sait au juste. Mais on a déjà tiré des conclusions d'une envergure colossale.
Question: Existe-il un mécanisme juridique que la Russie pourrait utiliser afin que cette question soit inscrite à l'agenda de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques?
Réponse: Absolument. Nous l'avons évoqué. Nous avons fait une déclaration officielle et avons transmis une note diplomatique en ce sens au Royaume-Uni. Encore une fois: nous avons entrepris plusieurs démarches en parallèle. La Russie a envoyé une note diplomatique après les propos de la Première Ministre britannique Theresa May qui avait annoncé au monde entier une attaque contre la Grande-Bretagne et que les traces de la substance chimique utilisée - les Britanniques la possédaient exclusivement sans transmettre aucun échantillon à personne - étaient de telle ou telle manière liés à la Fédération de Russie. L'Ambassade russe à Londres a envoyé au Ministère britannique des Affaires étrangères une note diplomatique proposant d'utiliser le mécanisme de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, notamment son article 9, alinéa 2. Nous l'avons annoncé publiquement pour que personne ne puisse dire plus tard qu'on "ne l'a pas rapporté à Theresa May" ou que "Theresa May ne l'a pas lu". Nous avons déjà fait face à des situations de ce genre. Un bon exemple en est l'organisation de la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec l'ancien Secrétaire d'État américain Rex Tillerson. Nous avons transmis les données nécessaires pour cette rencontre, mais certains ont menti au public en disant que ces données n'avaient pas été reçues. Ainsi, pour qu'on ne dise pas que "la note n'est pas arrivée", que "les Russes n'ont pas transmis cette note" ou que "les Russes ont tout imaginé", le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a publiquement annoncé notre proposition faite à Londres: utiliser l'alinéa idoine de l'article approprié de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. Qui plus est, le même jour, Alexandre Choulguine, Ambassadeur russe et Représentant permanent de la Russie auprès de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques, a pris la parole lors d'une réunion de l'Organisation et a présenté en détail la proposition russe concernant le fonctionnement de la Convention mentionnée, adressée à la délégation britannique en présence des experts et des délégations des autres pays. Cette initiative est également restée sans réponse. Les débats à l'Organisation se sont poursuivis. Les Britanniques ont rejeté notre proposition d'utiliser ce mécanisme. Nous avons tout expliqué sur ce mécanisme en nous basant sur le fait que nos collègues britanniques ou d'autres pays pouvaient ignorer quelque chose. Nous avons annoncé que ce mécanisme offrait dix jours pour la rédaction d'une réponse concernant la coopération. Cela exige néanmoins de transmettre à la partie russe tous les matériaux et données, dont dispose le Royaume-Uni. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a même indiqué qu'en cas de non-utilisation de cet article pour une raison ou pour une autre, il existait d'autres mécanismes de l'Organisation pour l'interdiction des arches chimiques qu'on pourrait utiliser. Lors de la réunion suivante de l'organisation, le Représentant permanent de la Russie Alexandre Choulguine a encore une fois présenté aux Britanniques toutes les options concernant le travail sur la Convention dans le cadre de l'Organisation. Nous n'avons obtenu en réponse qu'un nombre de déclarations propagandistes et un refus effectif de recourir à la Convention. C'est tout ce que nous avons aujourd'hui.
Vous avez également constaté ce qui s'est passé au Conseil de sécurité de l'Onu. Relisez encore une fois le discours du Représentant spécial de la Fédération de Russie Vassili Nebenzia. Il ne s'agit que d'un show politique utilisant les mécanismes du Conseil de sécurité de l'Onu. Je voudrais répéter encore une fois les faits que nous avons annoncés à plusieurs reprises. La Russie affirme officiellement sa volonté de travailler dans le cadre de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques en utilisant tous ses instruments. Malheureusement, la tendance négative ne fait actuellement que se renforcer: Londres nous a privé de la possibilité de travailler dans le champ juridique. Tout a été transmis dans la sphère publique. Il s'agit d'une nouvelle campagne, d'une nouvelle étape qui vise à faire monter d'un cran l'hystérie antirusse.
Question: Le Sous-Secrétaire d'État américain Wess Mitchell a annoncé lors de sa visite à Pristina que les USA soutenaient la transformation des forces de sécurité du Kosovo en armée à part entière, et que personne ne pouvait avoir le droit de veto en ce qui concerne la sécurité kosovare. Pouvez-vous commenter cette situation? Ne vous semble-t-il pas que cette affirmation concernant la création d'une armée à part entière au Kosovo puisse dégrader la sécurité dans la région?
Réponse: Non, parce que nous sommes déjà au courant de ce fait. Il n'existe sur cette question aucun faux-semblant, c'est un fait que nous avons affirmé. La formation du Kosovo, son format, ses objectifs fixés lors du démembrement de la Serbie et de la création d'un État souverain sur son territoire, le soutien politique et informationnel à cette nouvelle entité, ainsi que les conséquences, constituent sans doute un facteur supplémentaire et très sérieux d'instabilité sur le continent européen. La création de forces armées dans une entité qui est toujours loin d'un État à part entière ne fait qu'aggraver la situation déjà tendue dans la région.
Question: La Première ministre britannique Theresa May a déclaré que l'affaire ne se limiterait pas à l'expulsion de diplomates. Le Royaume-Uni est prêt à geler les comptes russes et a annulé la visite de la famille royale à la Coupe du monde de football en Russie. Qu'impliquent les contremesures russes vis-à-vis du Royaume-Uni?
Réponse: Les contremesures sont en cours de mise au point et seront annoncées prochainement.
Question: D'après vous, à quel point la situation actuelle est-elle dangereuse?
Réponse: A quelle échelle proposez-vous de l'évaluer? En pourcentage? Sur une palette de couleur? Il existe actuellement un code couleur pour les niveaux de risque. Selon quel paradigme parlons-nous avec vous? La situation est effectivement dangereuse: la dirigeante d'un État nucléaire arrive devant le parlement de son pays, c'est-à-dire les deux branches du pouvoir qui prennent des décisions cruciales, et accuse gratuitement un autre État d'agression contre son pays, laisse 24 heures en fixant des ultimatums, et agit globalement de manière détachée de la réalité. Cela paraît extrêmement effrayant et dangereux parce qu'il n'y a pas de lien avec la situation réelle. On a l'impression d'assister à une émission de débat qui ne suppose aucune communication, aucune connaissance du droit international ni aucune connaissance de la vie du monde. Comme si c'était seulement une possibilité de s'exprimer et d'en faire une histoire en plusieurs épisodes. Dans ce sens, la situation est évidemment très dangereuse.
En ce qui concerne l'échelle, déterminez le paradigme et réfléchissons. Il me semble qu'il ne s'agit pas du niveau de risque mais de la compréhension de l'irresponsabilité totale des gens qui sont aujourd'hui au pouvoir dans certains pays ou sont arrivés au pouvoir sur la vague du populisme. Ces gens arrivent avec de fausses promesses. Même si, à une époque, les politiciens qui se battaient pour le pouvoir faisaient des promesses et des propositions à leur population en sachant au préalable qu'une partie d'entre elles ne seraient jamais tenues, cela ne serait pas dangereux. Mais aujourd'hui on a l'impression que nous assistons à une véritable crise du système politique dans plusieurs pays, quand il ne faut plus seulement un facteur extérieur pour régler les problèmes intérieurs mais une vaste campagne continue qui implique tout un arsenal de déclarations, de moyens et de menaces pour stimuler les processus nationaux intérieurs. Je ne doute pas que dans le cas de la Première ministre britannique Theresa May, la situation ait justement un contexte intérieur. Peut-être qu'elle voulait passer pour une dirigeante forte, mais elle est passée pour ce qu'elle est passée. Je trouve inutile de donner une évaluation. Vous avez tout vu vous-mêmes.
Question: Ma question concerne les réfugiés politiques allemands qui se trouvent actuellement à l'Ambassade de Russie à Riga. Des sources affirment que la question du transfert de Marcus Bergfeld à Moscou est déjà réglée, et qu'il sera ici littéralement demain. On voudrait comprendre: les réfugiés bénéficient-ils d'un asile provisoire ou politique? Marcus Bergfeld est un ancien militaire qui a servi sur l'aérodrome où, selon lui, est stockée l'arme nucléaire américaine en cas de guerre en Allemagne. Est-ce que la situation actuelle confirme la valeur de l'information qu'il détient, qu'il serait prêt à partager avec la Russie? Bénéficiera-t-il d'une aide pour que la famille soit réunie avec les enfants qui sont en Allemagne?
Réponse: Je n'ai pas d'informations à ce sujet. Je peux seulement demander des précisions s'il s'agit du consulat russe et vous fournir ces informations.
Question: Pouvez-vous oublier votre téléphone et venir visiter la Bulgarie?
Réponse: Je réfléchirai à votre proposition de visiter la Bulgarie, merci. Contrairement au Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov qui n'a pas accepté l'invitation britannique de se rendre au Royaume-Uni, j'accepte votre invitation qui venait du cœur.
Question: La mairie de Vilnius a exigé que l'association lituanienne d'histoire militaire "Les soldats oubliés" démonte d'ici le 31 mars deux monuments érigés sur les tombeaux des combattants de l'armée rouge et russe impériale au cimetière d'Antakalnis. L'Ambassadeur russe en Lituanie Alexandre Oudaltsov a indiqué que la Russie était prête à répondre de manière symétrique aux initiatives de ce genre, même si elle préférerait l'éviter. Il parlait des cimetières lituaniens en Sibérie. Une telle riposte est-elle vraiment possible? Qu'est-ce qui doit se passer pour que la Russie revoie son attitude envers les cimetières lituaniens sur son territoire?
Le Ministère russe de la Justice a mis mercredi le Centre international de recherches électorales de Lituanie sur la liste des organisations dont les activités sont indésirables en Russie. Pourriez-vous commenter cette situation? Pensez-vous qu'il existe actuellement une attaque occidentale contre la présidentielle russe?
Réponse: En répondant aux questions lors de la première partie de la conférence de presse, j'ai expliqué de manière assez détaillée ce qui se passait actuellement autour de la Fédération de Russie, notamment à l'initiative britannique. Est-ce que Londres voulait lancer cette histoire en lien avec nos processus intérieurs? Je pense que nous l'apprendrons tôt ou tard. Il s'agit d'une tentative de dénigrer - je déteste ce mot, mais dans ce cas-là il explique parfaitement la situation - et de tout faire pour réanimer la campagne de grande envergure visant à endiguer et isoler la Russie. Ils ont échoué par le passé à former un front uni, à impliquer des régions entières dans leur coalition d'isolement. Cette volonté perdure néanmoins. C'est pourquoi ces tentatives ont toujours lieu. Compte tenu des actions des représentants officiels de Londres, soutenus par l'establishment politique américain notamment, il ne fait aucun doute que ces tentatives se poursuivent car le désir et les enjeux sont devenus tels qu'on ne peut pas les abandonner facilement.
Notre position sur la situation des monuments russes en Lituanie a été évoquée par l'Ambassadeur russe en Lituanie Alexandre Oudaltsov. Je peux seulement préciser que cela fait partie d'une campagne visant à réécrire l'histoire. Les monuments permettent une visualisation des dates, de la mémoire et des événements historiques. Tout le monde ne consulte pas les récits historiques, d'autant plus que beaucoup de temps a passé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Si, par le passé, les nouvelles générations prenaient connaissance de ces événements grâce aux récits de leurs ancêtres, cette mémoire historique familiale cesse aujourd'hui d'exister, notamment en Europe de l'Est, car il ne reste plus de témoins de ces événements susceptibles de tout raconter. La nouvelle génération n'absorbe plus la vérité historique avec le "lait maternel". C'est pourquoi l'humanité a inventé depuis longtemps les monuments, qui constituent pour les passants et les automobilistes un repère visuel permettant de conserver cette mémoire. Malheureusement, plus de temps s'écoule depuis la fin de tel ou tel événement, notamment de la Seconde Guerre mondiale, moins de personnes connaissent l'histoire et consultent les sources authentiques. C'est pourquoi la démolition des monuments constitue une tentative de nettoyer cette plateforme d'information afin d'y construire de nouvelles conceptions présentant une version modifiée de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Cela existe partout en Europe de l'Est. Pas dans tous les pays mais dans un grand nombre d'États, notamment dans les pays que vous avez mentionnés, en Pologne etc. Il existe même des situations hybrides: les autorités font tout pour éviter ce démontage et respectent absolument la mémoire de la contribution de l'armée rouge et de nos soldats à la libération de leurs pays, mais une partie considérable des forces politiques se prononce pour la démolition. Nous constatons actuellement une tentative globale et de grande envergure de nettoyer le champ informationnel - cela concerne notamment les monuments - pour que rien ne puisse plus empêcher de raconter la nouvelle histoire modifiée de la Seconde Guerre mondiale.
En ce qui concerne les mesures de riposte concrètes que vous avez mentionnées, je demander des précisions pour vous en informer prochainement.
Question: Le 13 mars 2018, les États-Unis ont annoncé la convocation d'une rencontre sur la zone sud-ouest en Syrie, qui fonctionne dans des conditions spéciales. Est-ce que cette rencontre a déjà eu ou aura lieu? La plateforme d'Amman fonctionne-t-elle toujours?
Le 16 mars 2018, le Kazakhstan accueillera une rencontre des ministres des Affaires étrangères. Envisage-t-on d'organiser un nouveau cycle de négociations à Astana sous la forme existante ou cette initiative n'est-elle pas d'actualité pour le moment?
Réponse: La question de la plateforme d'Astana et de son processus reste d'actualité. Les formats et le niveau de représentation des participants peuvent varier en fonction de la situation. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, les chefs des ministères concernés et les dirigeants du pays ont à plusieurs reprises souligné l'actualité du processus d'Astana, qui se déroule grâce au rôle très constructif et important du Kazakhstan en tant que pays-hôte. En ce qui concerne la rencontre annoncée, je vais préciser ces informations.
Question: Ma question porte sur la nomination de la nouvelle directrice de la CIA. Selon les médias américains, Gina Haspel a été impliquée dans des tortures.
Réponse: Ce ne sont pas seulement les médias qui l'affirment. Des associations civiles ont même fait une déclaration spéciale à ce sujet.
Question: On constate régulièrement des interpellations illégales voire des kidnappings de citoyens russes, qui subissent parfois des tortures de la part des services secrets occidentaux et américains. Faut-il s'attendre à une multiplication de ces pratiques après cette nomination?
Réponse: Je n'ai rien entendu concernant les tortures subies par les citoyens russes kidnappés, interpellés ou emprisonnés. Si vous avez des informations à ce sujet, transmettez-nous-les, s'il vous plaît. Je peux dire que nous avons certaines questions concernant les conditions de détention des Russes, qui laissent à désirer pour ne pas dire plus: on les prive des soins médicaux et des contacts qui sont dus à tout détenu, qu'il ait été arrêté ou condamné. Cependant, en ce qui concerne la torture, soyons plus prudents avec les termes que nous utilisons.
Il ne s'agit pas de populisme mais de faits concrets. Je vais également demander des précisions à ce sujet.
Cette nomination est une affaire intérieure des États-Unis. Une décision de l'Administration américaine. Quant à la réaction des ONG, elles ont à mon avis le droit d'exprimer leur préoccupation: le rôle des ONG réside précisément dans la protection des droits de l'homme. Encore une fois, il s'agit d'une nomination strictement intérieure, faite par les autorités d'un État souverain. Si elles pensent que cela rendra leur travail plus commode et plus efficace, c'est bien. C'est leur décision.
Question: Pensez-vous que les États-Unis se rallieront aux sanctions britanniques contre la Russie suite à la séance d'hier du Conseil de sécurité de l'Onu?
Réponse: Que les USA décident eux-mêmes. Nous constatons que de nombreux représentants de l'establishment politique américain ont bâti leur carrière voire leur fortune grâce à l'introduction des sanction antirusses, au lobbying des lois antirusses et à l'adoption des mesures antirusses. Parlons franchement. Ce travail de lobbying sur les projets de loi en ce sens n'est pas gratuit, nous le comprenons parfaitement. Le système politique américain prévoit un lobbying direct monétisé visant à faire adopter des lois. Certaines personnes, notamment aux USA, se sont fait des noms et des fortunes grâce à la campagne antirusse. Beaucoup de gens tentent tout simplement de se maintenir à flot à l'aide de cette russophobie. C'est pourquoi ce n'est pas à nous qu'il faut demander de parler des perspectives de cette campagne aux États-Unis et de son évolution. Nous pourrions débattre longtemps à propos des bénéficiaires potentiels de cette histoire. Il n'existe aucun paramètre, ni motivation qui puisse pousser la Fédération de Russie à faire des choses de ce genre ou refuser de coopérer dans ce domaine. Aujourd'hui, nous voulons lancer tout d'abord un travail concret sur cette question avec la partie britannique. Nous n'arrivons à comprendre pourquoi on ne fournit aucune information concrète, ni à nous ni à personne d'autre. Même si l'on les présentait à ceux qui ont soutenu cette campagne dans un certain format fermé, cela ne ferait que poser encore plus de questions. Pourquoi n'implique-t-on pas les mécanismes internationaux existants? Pourquoi tout cela se passe-t-il? On constate une volonté évidente de faire monter cette campagne antirusse à un niveau plus élevé.
Les événements d'hier à l'Onu ne laissent aucun doute sur le fait que cette histoire vise à lier tous les sujets concernant les armes chimiques - notamment le discours promu sur le dossier syrien, les accusations incessantes contre Damas concernant son utilisation prétendu d'armes chimiques avec le soutien de la Russie - et cet incident à Londres. Cette logique a été présentée hier et elle est aujourd'hui suggérée à la communauté des experts: voilà donc une preuve indiquant que Damas utilise des armes chimiques en Syrie avec le concours de la Russie, et le point final est que la Russie a utilisé des substances chimiques sur le territoire britannique. Un lien parfait! Vous voyez donc vers quoi tout cela s'oriente? L'une des tendances de cette campagne est de lier tous ces éléments et de promouvoir l'histoire des armes chimiques sur le territoire syrien. Personne ne tente de le dissimuler. Ces fuites, propos et commentaires sont très fréquents. Il s'agit d'un élément d'un grand plan délibéré.
Personne parmi ceux qui soutiennent, relaient et citent ces versions ne s'interroge sur les éventuelles motivations de Moscou et de Damas. Damas a aperçu la perspective réelle d'une vie pacifique, d'une tentative de la bâtir. Mais aujourd'hui que le territoire a été pratiquement libéré des terroristes, que les habitants reviennent chez eux, comme c'est par exemple le cas à Alep, que les gens commencent à s'entendre, Damas utiliserait brusquement des armes chimiques. A quoi bon? A quelles fins? C'est l'Occident qui l'accuse. Mais quand l'absurdité de cette vision devient évidente, on a besoin d'un coup de com' énorme et massif pour que tous les éléments se lient - du point de vue de ceux qui sont derrière ces fantaisies. On a inventé une histoire concernant l'utilisation prétendue d'une substance chimique par Moscou sur le territoire britannique. A quoi bon le faire si nous avons d'autres préoccupations au printemps 2018? Est-ce qu'une personne raisonnable s'est posée cette question? Y a-t-il un sens? Qui est le bénéficiaire de cette situation? Ceux qui inventent depuis des années l'histoire sur l'agression russe.
Le Ministère britannique des Affaires étrangères a publié hier une vidéo géniale sur son site. "Tout sur l'agression russe". C'est incroyable. On affirme que notre agression aurait débuté en 2006 avec l'affaire Litvinenko. Avant, la Russie avait visiblement été un pays normal, mais ensuite tout a commencé à s'effondrer. Ensuite, on cite l'année 2008, c'est-à-dire le non-respect de la souveraineté géorgienne par la Russie. Il est à noter qu'on a considéré par le passé ces événements comme une "agression" de la Russie contre la Géorgie, mais qu'on les qualifie actuellement de "non-respect" de la souveraineté de ce pays car il a été déjà prouvé que l'agression avait été initiée par Mikhaïl Saakachvili. L'étape suivante est celle des cyberattaques contre les institutions officielles allemandes. Ensuite on parle des avions russes. Tout cela est suivi d'une photo du Président russe Vladimir Poutine, ce qui devrait prouver qu'il a personnellement lancé toutes ces initiatives. J'ai pourtant une question: pourquoi cette vidéo exclut-elle les cyberattaques et l'ingérence dans les élections américaines qu'on impute à la Russie? Est-ce que Londres reconnaît ainsi que nous n'avons rien à voir avec tout cela? Car ils ont évoqué tout, même les cyberattaques contre les institutions allemandes. Les Britanniques ont-ils des doutes sur cette question?
Vous savez, les événements actuels sont un non-sens impossible. La logique ne marche pas. L'utilisation active et massive des médias, le recours à tous les outils de la diplomatie publique, les discours à l'Onu et au Parlement britannique - tout cela forme une image cohérente. Ces tendances sont en réalité très dangereuses pour la paix et la stabilité internationales.