Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou 21 mai 2021
Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, au marathon "New Knowledge"
Aujourd'hui, vendredi 21 mai, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera au marathon éducatif fédéral "New Knowledge" ("Nouvelles connaissances"), qui se déroule du 20 au 22 mai 2021 dans plusieurs villes russes (Moscou, Saint-Pétersbourg, Vladivostok, Novossibirsk, Kazan, Sotchi, Nijni Novgorod et Kaliningrad) en présentiel et en ligne.
L'objectif principal du marathon consiste à présenter les avancées de la Russie dans différents domaines, ainsi qu'à familiariser les participants avec les représentants éminents de l'administration gouvernementale, de la culture et de l'art, de la science, des affaires et du sport. L'objectif annoncé est d'atteindre près de 5 millions de jeunes de notre pays - des grandes mégapoles aux petites villes et aux villages. Les secteurs principaux du marathon sont l'histoire et la culture, la science et les technologies, les technologies de l'information, la médecine, l'économie, l'écologie, le sport et le mode de vie sain. Y seront présentés les avancées récentes et les technologies modernes de la Russie, ainsi que des projets réels. Les participants feront connaissance avec les initiateurs de ces progrès, ainsi que l'histoire de leur développement personnel et professionnel.
Sergueï Lavrov présentera une conférence intitulée "Les leçons actuelles des relations internationales". Après l'introduction du Ministre est prévue une séance de questions-réponses. A cette session participeront des élèves et des étudiants présents dans la salle, ainsi que des étudiants des régions russes en visioconférence. L'événement sera diffusé en direct sur des chaînes russes, ainsi que sur le site officiel et sur les pages des réseaux sociaux du Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Nikos Dendias, Ministre des Affaires étrangères de la Grèce
Lundi 24 mai à Sotchi se déroulera un entretien entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias, qui se trouvera en visite de travail en Russie.
Les deux chefs de diplomatie ont l'intention d'évoquer le développement du dialogue politique, l'approfondissement de la coopération économique bilatérale au vu des restrictions liées au coronavirus, ainsi que le renforcement des liens socioculturels dans le contexte de l'initiative conjointe d'organiser l'Année de l'histoire Russie-Grèce en 2021.
Les ministres "mettront les pendules à l'heure" sur un large éventail de problèmes régionaux et internationaux d'intérêt mutuel, notamment le processus de paix à Chypre, la situation en Méditerranée orientale et dans les Balkans.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et Evarist Bartolo, Ministre des Affaires étrangères et européennes de Malte
Mardi 25 mai est prévu un entretien entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre maltais des Affaires étrangères et européennes Evarist Bartolo, qui se trouvera en visite de travail en Fédération de Russie.
Les deux interlocuteurs échangeront leurs points de vue sur l'état actuel et les perspectives de la coopération bilatérale, ainsi qu'évoqueront en détail l'ordre du jour international.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et Ahmed Awad Ben Moubarak, Ministre des Affaires étrangères et des Expatriés du Yémen
Mercredi 26 mai, à Sotchi auront lieu des pourparlers entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre yéménite des Affaires étrangères et des Expatriés Ahmed Awad Ben Moubarak, qui se trouvera en visite de travail en Russie.
L'entretien entre les deux chefs de diplomatie se focalisera sur le règlement pacifique global de la grave crise militaro-politique qui perdure au Yémen depuis 2015. Il est prévu de mettre l'accent sur la nécessité de cesser les activités militaires et d'entamer un large dialogue national sur la future structure politique du pays.
Au vu de la situation socioéconomique difficile au Yémen seront évoquées les mesures concrètes à entreprendre afin d'empêcher sa dégradation. Il est question de la nécessité pour les belligérants de respecter rigoureusement le droit humanitaire international, de lever tous les types de blocus du territoire du Yémen, ainsi que d'apporter une aide humanitaire urgente à la population civile qui souffre d'une pénurie de nourriture, de médicaments et d'autres produits de première nécessité.
Les deux ministres devraient confirmer leur disposition à rétablir à part entière les liens russo-yéménites diversifiés après la normalisation durable de la situation et la mise en place d'organes de pouvoir unifiés au Yémen. A l'heure actuelle, en raison des activités militaires qui perdurent au Yémen et de la scission du pays, cette coopération reste bloquée dans la plupart des domaines.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et Pacôme Moubelet Boubeya, Ministre des Affaires étrangères du Gabon
Jeudi 27 mai, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Ministre gabonais des Affaires étrangères Pacôme Moubelet Boubeya, qui se rendra en visite de travail à Moscou du 26 au 28 mai. Il est prévu d'évoquer l'intensification des relations russo-gabonaises dans les domaines commercial, économique et social. En particulier seront examinées les perspectives de renforcement du partenariat d'affaires dans l'exploitation des ressources minières, dans le secteur énergétique et dans la réalisation de projets d'infrastructure.
Un échange d'avis en profondeur est attendu sur l'ordre du jour régional et international, sur l'interaction dans différents formats multilatéraux, notamment à l'Onu, au sein de l'Union africaine et d'autres organisations régionales. Les deux ministres parleront du règlement des situations de crise et du maintien de la paix en Afrique, de la lutte contre les menaces terroristes et la piraterie dans le golfe de Guinée. Une attention particulière sera accordée aux questions relatives à la préparation et au contenu conceptuel du 2e Sommet Russie-Afrique prévu en 2022.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et Sabri Boukadoum, Ministre des Affaires étrangères de la République algérienne démocratique et populaire
Pendant la précédente conférence de presse, nous avons déjà annoncé en détail les pourparlers du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre algérien des Affaires étrangères Sabri Boukadoum. Je voudrais préciser que cette rencontre a été reportée au 27 mai.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et Anze Logar, Ministre des Affaires étrangères de la Slovénie
Vendredi 28 mai est prévu un entretien entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre slovène des Affaires étrangères Anze Logar, qui se rendra en visite de travail en Russie du 27 au 29 mai, ainsi que la signature du plan de consultations entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays pour 2021-2022.
A l'ordre du jour: un échange d'avis sur la coopération bilatérale, ainsi qu'une discussion sur les démarches conjointes à entreprendre afin d'approfondir la coopération dans les domaines politique, commercial, économique, et socioculturel - notamment le travail de commémoration historique.
Dans le contexte de la présidence slovène du Conseil de l'Union européenne, qui commence le 1er juillet 2021, seront analysées en détail les questions relatives à l'état et aux perspectives des relations entre la Russie et l'UE.
Il est prévu d'évoquer la situation dans le Sud-Est de l'Europe et les problèmes internationaux d'actualité.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, et Augusto Santos Silva, Ministre des Affaires étrangères du Portugal
Lundi 31 mai, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra de manière substantielle avec le Ministre portugais des Affaires étrangères Antonio Santos Silva, qui sera présent dans la capitale russe pour une visite de travail. Il s'agit du troisième séjour à Moscou d'Antonio Santos Silva en tant que chef de la diplomatie portugaise. La visite précédente remonte à février 2018.
Les relations russo-portugaises s'appuient traditionnellement sur notre partenariat dans le respect mutuel, et sur notre coopération constructive. L'entretien à venir est appelé à contribuer au maintien de la dynamique positive dans le dialogue politique avec Lisbonne. Les deux ministres comptent aborder l'ordre du jour bilatéral et déterminer la voie de développement des relations russo-portugaises.
Lors de l'analyse des questions commerciales et économiques, l'accent principal sera mis sur l'exploitation plus active du potentiel d'investissement et scientifico-industriel des deux pays dans la réalisation de projets conjoints compte tenu des élaborations prometteuses de la coopération dans le domaine des technologies de pointe. Ce thème est appelé à devenir central dans la préparation de la 8e session de la Commission mixte pour la coopération économique, industrielle et technique entre la Fédération de Russie et la République portugaise.
Le Portugal est l'un des plus importants partenaires européens de notre pays. Compte tenu de la présidence semestrielle actuelle du Portugal au Conseil de l'UE (janvier-juin 2021), il est prévu d'organiser un échange d'avis ouvert et constructif sur un large éventail de questions régionales et internationales.
Une partie importante de la visite du Ministre portugais des Affaires étrangères sera consacrée à sa participation, avec Sergueï Lavrov, à l'ouverture de la conférence sur les relations UE-Russie organisée par le Conseil russe pour les affaires internationales conjointement avec l'Ambassade du Portugal et la Représentation de l'UE à Moscou.
Pendant les pourparlers, une place importante sera également impartie à la discussion sur la coopération bilatérale dans le secteur socioculturel. Les deux ministres évoqueront la possibilité d'organiser l'Année croisée bilatérale de la culture, de l'éducation, de la science et des échanges de jeunesse.
Sur la situation en Afghanistan
Malheureusement, sur la toile de fond du retrait actif des contingents américains et de l'Otan d'Afghanistan, la tension militaire monte dans ce pays. La brève trêve annoncée la semaine dernière à l'occasion de la fête musulmane de l'Aïd al-Fitr n'a pas significativement influencé la tendance générale à l'escalade de la violence. Des opérations militaires actives se déroulent dans la plupart des régions du pays. Nous jugeons révélatrice la récente prise, par les talibans, du district de Nerkh de la province de Maidan Wardak, qui se trouve à seulement 50 km de Kaboul. Le niveau élevé d'activité terroriste en Afghanistan suscite également l'inquiétude. Dans la capitale et dans d'autres villes, des attentats se produisent chaque jour, faisant des dizaines de tués parmi les civils. Daech et d'autres groupes terroristes profitent du conflit armé pour renforcer leurs positions et accroître la violence, notamment dans le Nord de l'Afghanistan frontalier avec l'Asie centrale.
A cet égard, nous appelons les belligérants afghans à réduire leur activité militaire et à utiliser le délai restant jusqu'au retrait total des forces étrangères pour entamer les négociations sur les questions centrales de la réconciliation nationale au profit de la population du pays et de l'avenir de l’État.
Sur l'ingérence occidentale continue dans les processus politiques intérieurs en Moldavie
Le Ministère russe des Affaires étrangères a déjà attiré plusieurs fois l'attention sur les tentatives continues des États-Unis et des pays membres de l'UE de s'ingérer dans les processus politiques en Moldavie. Force est de constater de nouveau qu'à l'approche des élections législatives anticipées dans la république, qui se tiendront le 11 juillet 2021, la rhétorique agressive des représentants occidentaux ne fait que prendre de l'ampleur.
Encore un nouvel exemple. Dans l'émission "L'Heure de l'expertise" le 18 mai, le chef de la délégation de l'UE en Moldavie, Peter Michalko, s'est permis une nouvelle fois de critiquer les organes publics moldaves - ce qui est inadmissible pour un diplomate. En particulier, il a mis l'accent sur "l'imperfection" du système judiciaire de la Moldavie et a ouvertement déclaré que le nouveau parlement moldave "devra être digne de confiance". Comme si la Moldavie ne pouvait pas se débrouiller sans lui.
Un tel irrespect envers les principales institutions politiques de la Moldavie et la sélectivité dans la détermination des cibles des critiques, qui visent toujours les forces politiques de la république prônant le développement du dialogue avec notre pays, est devenu une pratique habituelle pour les pays de l'Occident.
La Russie prône le développement de relations véritablement équitables et amicales avec la Moldavie, basées sur le respect des principes de non-ingérence dans les affaires intérieures, le respect du peuple moldave et la disposition au dialogue avec les institutions publiques qui seront constituées sur l'expression de la volonté populaire.
Nous appelons une nouvelle fois les États-Unis et les pays de l'UE à renoncer à leur politique d'ingérence dans les affaires intérieures des États souverains et d'influence sur les processus politiques dans ces pays.
Sur la situation en Ukraine
Le Président ukrainien Vladimir Zelenski a fait hier en conférence de presse le bilan annuel de sa présidence. Il n'y avait rien à vanter. Les promesses d'entamer des réformes réelles dans le pays, d'apporter la paix dans le Donbass et d'améliorer la vie des Ukrainiens n'ont pas dépassé le stade des nobles intentions. Les problèmes socioéconomiques continuent de s'accumuler dans le pays. La dette publique du pays a atteint 125,7 milliards de dollars (soit une hausse de 4 milliards de dollars en 2020), et la part de l'économie parallèle a atteint 30% du PIB. La turbulence politique augmente, l'opposition politique est persécutée. Ces persécutions visent les médias indésirables, les droits des minorités nationales et de la population russophone sont enfreints massivement. Parallèlement, les radicaux nationalistes et les successeurs idéologiques des nazis se sentent à l'aise, font vivre la société civile dans la peur et sont craints par le pouvoir.
Malheureusement, à part la rhétorique habituelle, les citoyens ukrainiens n'ont pas entendu leur président exprimer la disposition à entreprendre des démarches pratiques pour régler les problèmes accumulés. Cela concerne le règlement du conflit dans le Donbass et l'accomplissement par Kiev de ses engagements dans le cadre des Accords de Minsk. Une nouvelle fois, Vladimir Zelenski a laissé de côté le concret et a tenté de rejeter la responsabilité de l'absence de progrès dans les négociations sur la Russie. Le président ukrainien n'a même pas mentionné le dialogue avec Donetsk et Lougansk.
Nous avons remarqué le déroulement d'un forum de sécurité la semaine dernière à Kiev, dont les participants, y compris les représentants du gouvernement ukrainien, ont désigné l'objectif principal du pays dans ce secteur: la préparation pour la lutte contre la menace russe inexistante. Dans cette ligne s'inscrit l'exigence exprimée récemment par Vladimir Zelenski de maintenir les dépenses militaires à hauteur d'au moins 5% du PIB du pays en 2021-2022. L'Ukraine dépense aujourd'hui 7,5 milliards de dollars par an pour les préparatifs militaires et occupe la première place mondiale en termes de hausse des dépenses militaires.
Le renforcement de l'activité militaire de l'Otan sur le territoire de l'Ukraine et en mer Noire va de pair avec les plans militaristes de Kiev. "Defender Europe 2021", les plus importants exercices de l'Otan depuis 25 ans ont commencé avec la participation de 28.000 militaires de 27 pays de l'Otan et leurs alliés. Des manœuvres tout aussi importantes sont à venir: Cossack Масе, Silver Saber, et Sea Breeze. Au total, sept exercices sont prévus sur le territoire ukrainien conjointement avec les pays de l'Otan. Autrement dit, des manœuvres militaires ont lieu tous les deux mois.
Tout cela ne contribue pas au règlement du conflit en Ukraine. La nouvelle réunion du Groupe de contact du 19 mai a illustré une nouvelle fois l'absence de volonté des négociateurs de Kiev de chercher un compromis et d'agir conformément à la lettre et à l'esprit des Accords de Minsk.
Le thème du conflit dans le Donbass a connu un tournant inattendu dans le contexte de l'aggravation du conflit israélo-palestinien. La situation au Proche-Orient a servi de prétexte aux radicaux du scandaleux Corps national d'Ukraine pour organiser des provocations devant l'Ambassade de Russie à Kiev. Ses participants ont protesté contre l'activité du Hamas qui recevrait prétendument l'aide de Moscou, comme le Donbass. C'est une logique fanatique. C'est dans ce paradigme que vivent nos voisins, du moins la partie radicale de l’État ukrainien. Des slogans antirusses et des invectives ont été exprimés, l'entrée sur le territoire de notre mission diplomatique a été bloquée. L'Ambassade a envoyé une note de protestation au Ministère des Affaires étrangères de l'Ukraine.
Nous attirons une nouvelle fois l'attention des autorités ukrainiennes sur la nécessité de remplir leurs engagements internationaux aussi bien en ce qui concerne le règlement du conflit dans le Donbass que le respect des droits et des libertés de l'homme et des minorités nationales, ainsi que la lutte contre la xénophobie et le nationalisme agressif. La Convention de Vienne sur les relations diplomatiques vient également à l'esprit.
Sur le verdict rendu par le tribunal de district de Lvov concernant l'étudiant qui avait aspergé de peinture une statue de Stepan Bandera
Nous avons fait attention au verdict rendu le 29 avril dernier par le tribunal de district de Galicie de Lvov concernant l'étudiant qui, le 5 février 2021, avait aspergé de peinture rouge une statue de Stepan Bandera. Je n'entends pas exprimer de jugement sur toute la situation - la loi et le droit sont là pour ça. L'Ukraine est un État souverain. Mais il y a un élément important se rapportant aux doubles standards dans l'application de la législation. Pour cet acte, le jeune homme a été condamné à quatre ans de prison ferme (puis la sentence a été changée pour deux ans avec sursis). Nous considérons cette décision comme un nouvel exemple de justice sélective, de sévices contre ceux qui désapprouvent la politique du régime de Kiev visant à blanchir et glorifier les nazis et leurs complices.
Le verdict draconien du tribunal de Lvov contraste foncièrement avec la réaction, en Ukraine, aux actes de vandalisme devenus réguliers visant les cimetières des guerriers libérateurs soviétiques morts pour la libération de l'Ukraine des occupants fascistes. Voici plusieurs exemples: les démarches systématiques pour détruire le monument de gloire militaire de Lvov, la profanation des monuments de Nikolaï Vatoutine à Kiev et à Poltava, des bustes de Gueorgui Joukov et bien d'autres. Le nombre d'incidents de cette nature a décuplé depuis 2014. Sachant que dans aucun cas, les coupables n'ont été retrouvés (ils n'ont manifestement pas été recherchés) pas plus qu'ils n'ont subi le châtiment mérité.
Il ne faut pas s'attendre à une réaction adéquate de la part des protecteurs occidentaux du régime de Kiev. Sinon, ils devraient réagir à de tels sévices commis contre le patrimoine historique dans les pays de l'UE. En République tchèque, la cible principale des vandales a été pendant longtemps la statue du maréchal de l'Union soviétique Ivan Konev, libérateur de Prague, qui a sauvé la capitale tchèque de la destruction au prix de milliers de vies de soldats soviétiques. En Bulgarie, les criminels profanent régulièrement les monuments des soldats soviétiques. En Pologne, la guerre contre les monuments est devenue vraiment massive.
Tout cela prête à penser que l'Occident non seulement soutient la lutte contre le passé, mais y participe également dans la pratique en réécrivant l'histoire de la Seconde Guerre mondiale.
Sur la situation autour du passage sous silence par les autorités néerlandaises de l'information concernant les abus dans le financement des Casques blancs
Nous parlons beaucoup des Casques blancs, mais sans tenir compte de toutes les publications factuelles en Occident, qui finance activement et massivement cette organisation pseudo-humanitaire (en réalité complice des terroristes).
Pendant les conférences de presse précédentes, nous avons exprimé plusieurs fois notre avis sur l'activité de cette structure, qui proclame en tant qu'objectif le sauvetage de la population civile dans les zones des activités militaires, mais qui s'adonne en réalité à une désinformation intentionnelle, à la mise en scène d'attaques chimiques et simplement à la complicité directe avec les terroristes. Sachant que le financement de cette prétendue ONG est très sophistiqué, qui passe notamment par différents fonds siégeant en Occident.
L'un de ces donateurs des Casques blancs est la fondation Mayday Rescue siégeant à Amsterdam, qui recevait pendant une longue période des subventions importantes du gouvernement néerlandais. Cependant, en 2018, le financement a cessé à cause des craintes que les fonds ne soient pas dépensés à bon escient et compte tenu de plusieurs scandales retentissants qui ont éclaté autour de cette organisation. Ce n'étaient pas des fakes, mais une vraie information qui a fait surface.
Récemment, des journalistes néerlandais ont rendu publiques des preuves montrant que les autorités néerlandaises avaient intentionnellement caché à leurs députés et au public l'information sur les fraudes supposées et les opérations illégales de la fondation. Il a été révélé que des hauts fonctionnaires néerlandais anonymes avaient eu peur de rendre publiques les informations sur les abus de Mayday Rescue faute de preuves directes, selon eux. Au final, l'histoire a été simplement dissimulée et le soutien des Casques blancs a été relancé en 2020, mais cette fois via une autre organisation située au Canada.
Politique de doubles standards, hypocrisie et approche sélective ont de nouveau caractérisé l'approche de La Haye pour déterminer quelle information non vérifiée devait être rendue publique et quelle information il n'était pas bénéfique de rendre publique.
Sur les approches sélectives des États-Unis de la lutte contre l'extrémisme de droite
Vendredi 14 mai, le Département de la Sécurité intérieure des États-Unis a publié un rapport passant en revue les menaces terroristes dans le pays. Ce dernier constate de nouveau une activité accrue desdits "terroristes intérieurs" professant une idéologie de haine religieuse et ethnique, de suprématie raciale et de nationalisme belliqueux. De tels avis d'experts, notamment sur la toile de fond des conflits sociaux et raciaux observés aux États-Unis, ne sont pas une nouveauté en soi. Les auteurs du rapport, notant les nouvelles tendances à la prolifération de l'idéologie terroriste, avec une obstination méritant la meilleure application, tentent de nouveau de mettre l'accent sur le facteur d'"influence extérieure", en accusant la Russie, ainsi que la Chine et l'Iran, de prétendue "activité malveillante visant à approfondir la division" aux États-Unis, de propagation de théories complotistes et d'appels à la violence, notamment dans le contexte de la pandémie de coronavirus.
En déclarant que la tâche prioritaire est de lutter contre les risques d'"extrémisme violent intérieur", Washington perçoit cette dernière à travers le prisme géopolitique traditionnel, considérant toujours l'inscription, en avril 2020, de l'ONG "Mouvement impérial russe" sur la liste nationale des organisations terroristes internationales comme son principal exploit. Certains experts, notamment américains, ont été confus par cette décision du Département d’État américain, qui a soulevé beaucoup de questions compte tenu des très maigres informations sur cette structure et sur ses liens étrangers. Néanmoins, cette ONG est présentée par les autorités américaines comme le premier groupuscule étranger contribuant à la prolifération de l'idéologie de suprématie de la race blanche.
En découle une question logique: comment la disposition affichée par Washington à combattre sérieusement l'extrémisme de droite et le racisme, qui relèvent la tête dans le pays, concorde-t-elle avec sa ligne sur la scène internationale qui laisse clairement percevoir une sélectivité propagandiste?
L'an dernier déjà, plusieurs experts américains avaient suggéré de prêter attention au grand risque émanant des groupes extrémistes néonazis qui se renforçaient en Ukraine. Le territoire de ce pays s'est transformé en avant-poste pour la préparation de radicaux, pour propager la littérature et les attributs néonazis. Des groupes d'extrême-droite comme "C-14", impliqués dans des crimes résonnants tels que l'assassinat du journaliste Pavel Cheremet, entre autres, continuent d'y agir impunément. Les groupes ukrainiens "Corps civil Azov" et "Corps national" organisent des rassemblements de nationalistes des pays baltes et d'autres pays européens, ainsi que des États-Unis et du Canada. Ces structures entretiennent des liens de partenariat étroits avec des groupes néonazis étrangers tels que l'américain "Atomwaffen Division" et le britannique "National Action". Il est difficile de trouver des explications logiques au fait que dans ces conditions les autorités américaines se soient empressées d'inscrire sur le liste nationale terroriste le "Mouvement impérial russe" tout en refusant d'y inscrire les odieux mouvements ukrainiens "Secteur droit" ou "Azov".
Ceci étant, Washington et les autorités de Kiev continuent de voter contre la résolution soumise chaque année par la Russie à l'Assemblée générale des Nations unies sur la lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée. C'est une solidarité regrettable, qui en dit long.
Sur la cessation de la confrontation israélo-palestinienne armée
Moscou constate avec une profonde satisfaction que vendredi 21 mai à 2 heures du matin est entré en vigueur le cessez-le-feu dans la zone du conflit israélo-palestinien. Dès les premières minutes de la crise, qui a duré dix jours, la diplomatie russe a engagé un travail actif afin de mettre un terme au plus vite aux activités militaires. Des contacts intensifs ont été organisés, notamment au sommet. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov était en contact avec les principaux partenaires régionaux. Nous avons activement recouru au Quartet des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient afin de régler la crise.
Les efforts entrepris ont permis de stopper le conflit sanglant qui a emporté la vie de 230 Palestiniens, dont 52 enfants, ainsi que de 12 citoyens israéliens. Nous exprimons notre compassion à toutes les familles des victimes et aux blessés. Nous notons en particulier la mission de médiation du gouvernement égyptien. L'Onu a apporté une grande contribution pour stopper la guerre, notamment le coordonnateur spécial pour le processus de paix au Proche-Orient Tor Wennesland.
Un pas important a été fait afin d'empêcher un nouveau cycle de violence, bien qu'il reste insuffisant. A l'étape actuelle, pour empêcher des récidives de confrontation armée, il est nécessaire de concentrer les efforts régionaux et internationaux sur la mise en place des conditions nécessaires pour la reprise des négociations politiques directes entre les Israéliens et les Palestiniens afin de régler toutes les questions fondamentales relatives au statut définitif en s'appuyant sur les résolutions de l'Onu et le principe de deux États, la Palestine et Israël, cohabitant dans la paix et la sécurité dans les frontières de 1967.
En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et membre du Quartet, la Russie appelle les partenaires à poursuivre un travail collectif actif pour relancer le dialogue direct israélo-palestinien constructif. Le règlement durable et juste du problème palestinien est la principale prémisse à la stabilisation globale de l'ensemble du Moyen-Orient.
Sur la coopération entre la Russie et le Kazakhstan dans le domaine de la sécurité biologique
Les relations entre la Fédération de Russie et le Kazakhstan revêtent un caractère particulièrement privilégié. Ce sont des relations d'alliés. Il n'existe pratiquement pas de domaines où nos pays ne développeraient pas de coopération. La sécurité biologique est l'un des secteurs prioritaires de coopération.
En tant qu'alliés et voisins partageant un espace de biosécurité commun, nous cherchons à garantir un suivi fiable de la situation épidémiologique et épizootique, une réaction conjointe aux épidémies, une réduction des risques liés à la possibilité de prolifération intentionnelle de telles maladies ainsi qu'à l'usage d'agents biologiques en tant qu'arme. L'un des éléments clés de cette activité est la mise en place d'une base juridique bilatérale appropriée.
A cet égard, nous sommes disposés à signer un mémorandum intergouvernemental sur la garantie de la sécurité biologique. La signature d'un tel document apporterait une grande contribution au renforcement des relations amicales et de la sécurité biologique entre nos États, ainsi qu'au développement de la coopération dans les domaines médico-biologique, épidémiologique, vétérinaire et phytosanitaire. Cela garantirait également la prévisibilité et la transparence dans le cadre de l'interaction avec d'autres pays et permettrait d'éviter des déclarations brusques de la part de certains représentants politiques, de la société, des milieux scientifiques et académiques, ainsi que des médias.
Nous réaffirmons notre disposition à approfondir la coopération avec le Kazakhstan en matière de sécurité biologique au niveau bilatéral et multilatéral. Nous avons l'intention de poursuivre la discussion sur toutes les questions des parties lors des consultations interministérielles russo-kazakhes à ce sujet le 26 mai à Almaty.
Point de situation sur le coronavirus
Selon les conclusions des experts internationaux, notamment de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), depuis deux semaines on constate un ralentissement de la propagation du nouveau coronavirus et une baisse de la mortalité liée à la Covid-19. A la date du 20 mai, le nombre de nouveaux cas d'infection avait reculé d'environ un tiers par rapport aux chiffres de la semaine précédente. Ce recul est constaté en premier lieu dans les pays où une grande partie de la population a été vaccinée. En même temps, dans certaines régions du monde, notamment en Asie et en Amérique latine, la hausse journalière du nombre de malades reste élevée. L'Inde représente ainsi environ la moitié des statistiques mondiales.
Il devient évident que pour la prévention du virus, le processus d'immunisation de la population de la planète constitue un axe majeur des efforts de la communauté internationale. A l'heure actuelle, plus de 1,5 milliard de vaccins ont été administrés. Il convient de mentionner la popularité grandissante du vaccin russe Sputnik V.
Nous partageons la préoccupation exprimée par l'OMS vis-à-vis de la répartition disproportionnée des immunomodulateurs et soutenons l'appel du directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus à "partager les vaccins contre le coronavirus". Notre pays a tout fait en ce sens. Nous nous tiendrons à la ligne fixée. Nous pensons qu'aucune politisation de ce thème n'est admissible, et ce en aucune circonstance.
A l'heure actuelle, dans plusieurs pays étant des destinations balnéaires prévalent les tendances à la levée des restrictions décrétées à cause de la pandémie. A l'approche de l'été, malgré la dynamique positive instable de la situation épidémique, ils s'empressent d'ouvrir leurs frontières extérieures afin de soutenir leur propre industrie touristique et affirment aux partenaires que des mesures renforcées de sécurité épidémiologique seront appliquées dans les zones de villégiature, ainsi que dans les aéroports et sur les sites d'infrastructure hôtelière.
Même si nous comprenons l'aspiration des autorités de ces pays à relancer le tourisme international, nous devons constater que la situation relative à la Covid-19 reste volatile, notamment à cause de la prolifération de différents variants du virus. Cela pourrait entraîner de nouvelles restrictions d'urgence, notamment la suspension de la communication internationale. Pas besoin d'aller trop loin pour trouver des exemples.
La situation concernant les touristes étrangers soudainement bloqués au Népal, notamment des Russes, nous force tous à repenser sérieusement aux risques qui persistent quant aux voyages en dehors de la Russie.
C'est pourquoi nous prions nos citoyens de peser minutieusement tous les avantages et les inconvénients dans la prise de décisions concernant un départ en vacances à l'étranger, quand ils planifient des voyages à l'étranger. C'est crucial.
Sur le rapatriement de citoyens russes du Népal
Mardi 18 mai, la compagnie aérienne Aeroflot a effectué un vol de rapatriement Katmandou-Moscou pour les touristes qui ne pouvaient pas quitter le Népal après l'interdiction totale de la communication aérienne internationale décrétée par les autorités du pays à partir du 6 mai 2021 au vu du changement de la situation épidémiologique dans le pays. 253 personnes ont été rapatriées, dont 219 citoyens russes. A bord de ce vol se trouvaient également des touristes de Biélorussie, du Kazakhstan, de Lettonie, de Lituanie, de Malte, de Moldavie, du Tadjikistan et d'Ukraine.
Nous remercions les autorités népalaises pour leur aide dans le règlement des questions relatives à l'organisation du vol de rapatriement.
De notre côté, je me dois de remercier l'Ambassade russe au Népal, qui a aidé une nouvelle fois à rapatrier nos citoyens venus au Népal en période de pandémie malgré les multiples avertissements du Ministère russe des Affaires étrangères et qui se sont retrouvés de facto enfermés dans le pays. Nous remercions en particulier tous les ministères et institutions russes et la compagnie Aeroflot qui ont participé à cette "opération".
Sur la délivrance de visas russes aux citoyens des pays qui ont rétabli ou n'ont pas rétabli la communication aérienne avec la Russie
Nous avons reçu plusieurs questions des médias, notamment du journal Kommersant, pour savoir si les citoyens des pays qui avaient rétabli la communication aérienne avec la Russie pouvaient obtenir des visas touristiques papier et venir en Russie en tant que touristes, et que devaient faire les citoyens des pays n'ayant pas encore rétabli la communication aérienne.
A cet égard, nous voudrions souligner ceci. Conformément aux paragraphes 14 et 15 de l'alinéa 2 du décret 635-r du gouvernement de la Fédération de Russie du 16 mars 2020, les restrictions provisoires à l'entrée en Fédération de Russie ne s'appliquent pas aux citoyens étrangers et aux personnes disposant d'un titre de séjour ou d'un autre document confirmant le droit de résidence permanente dans ces pays mentionnés dans l'Annexe 1 au décret en question. Sachant que les catégories mentionnées de citoyens peuvent entrer en Fédération de Russie uniquement par un vol direct depuis le territoire de l'un des pays mentionné dans l'Annexe 1.
Cette annexe inclut 28 pays, dont 14 bénéficiant d'un régime sans visa. Les citoyens des 14 autres pays (avec un régime de visa) et les personnes possédant un titre de séjour dans ces pays, conformément à la législation russe, peuvent obtenir toute catégorie de visa, y compris touristique, et entrer en Fédération de Russie comme d'habitude.
En ce qui concerne les citoyens des pays avec lesquels la communication aérienne n'a pas été officiellement rétablie, conformément à l'alinéa 2 du décret 635-r du gouvernement de la Fédération de Russie du 16 mars 2020, de ces restrictions provisoires d'entrée en Fédération de Russie ont été exemptées certaines catégories d'étrangers et de personnes sans citoyenneté qui, selon le paragraphe 6 de l'alinéa 5 dudit décret, peuvent obtenir des catégories appropriées de visa en fonction du but de leur voyage.
Il nous a été également demandé si nous comptions ouvrir la délivrance de visas électroniques progressivement ou si cela serait fait pour les 52 pays désignés pour en bénéficier après l'ouverture des frontières à part entière. Conformément au paragraphe 3 de l'alinéa 5 du décret 635-r du gouvernement de la Fédération de Russie du 16 mars 2020, la délivrance de visas électroniques aux citoyens étrangers a été suspendue provisoirement afin de garantir la sécurité de l’État, la protection de la santé de la population et la non-prolifération du nouveau coronavirus (Covid-19).
De cette manière, les citoyens étrangers ne pourront obtenir un visa électronique pour entrer en Fédération de Russie qu'après la levée des restrictions établies - levée dont la date n'a pas encore été déterminée.
Sur le déroulement de matchs de l'UEFA Euro 2020 à Saint-Pétersbourg
Au vu du déroulement de matchs de l'UEFA Euro 2020 en juin-juillet 2021 à Saint-Pétersbourg les établissements diplomatiques russes à l'étranger ont organisé le travail pour informer les supporters potentiels des règles d'entrée en Fédération de Russie dans le cadre de cette compétition, en particulier concernant l'obtention d'une carte de supporter personnifiée (passeport du supporter ou FAN ID). Des spécimens de cartes personnifiées, ainsi que des aide-mémoire ont été envoyés aux établissements diplomatiques russes à l'étranger. Le passeport du supporter autorisera une entrée multiple sans visa en Fédération de Russie entre le 29 mai 2021 et le 2 juillet 2021 et une sortie multiple de Fédération de Russie entre le 29 mai 2021 et le 12 juillet 2021 pour les supporters étrangers.
Le Ministère a également donné la directive aux missions diplomatiques russes à l'étranger de délivrer en priorité des visas aux journalistes, aux volontaires, aux participants aux épreuves sportives et à certaines autres catégories de citoyens étrangers qui comptent participer à l'Euro.
Nous vous informerons ultérieurement de l'accréditation des médias étrangers et de la procédure de délivrance des documents.
Réponses aux questions:
Question: Dans une récente interview, vous avez parlé du travail sur une rencontre israélo-palestinienne et avez confirmé la proposition de l'organiser à Moscou. Que pensent Israël et les membres du Quartet pour le Proche-Orient de cette initiative?
Réponse: Je voudrais réaffirmer ce qu'a dit le gouvernement russe. La proposition russe d'organiser sur notre territoire des négociations directes entre les autorités israéliennes et palestiniennes sans conditions préalables reste en vigueur.
Les Palestiniens ont exprimé plusieurs fois leur disposition explicite à un tel contact. Les Israéliens ne se sont toujours pas décidés. De toute évidence, Jérusalem-Ouest n'est pas encore prêt pour un dialogue direct avec l'Autorité palestinienne.
En ce qui concerne la position du Quartet des médiateurs internationaux pour le Proche-Orient vis-à-vis de cette initiative, aucun des membres de ce mécanisme n'a exprimé d'objections.
A cet égard, il serait utile de rappeler que la résolution 1850 du Conseil de sécurité des Nations unies adoptée à l'unanimité en 2008, valide l'idée de réunir à Moscou une conférence internationale sur le processus de paix au Proche-Orient. Dans le cadre du travail sur cet axe, ainsi que dans l'intérêt de la désescalade au plus vite de la situation et de la création d'une atmosphère de confiance, nous jugeons important d'organiser d'urgence une réunion du Quartet au niveau ministériel. Nous proposons également d'organiser une réunion ministérielle du Quartet avec les principaux acteurs régionaux.
Le cycle actuel d'escalade dangereuse de la violence en Palestine et à Israël (j'ai commenté aujourd'hui leurs accords sur le cessez-le-feu) a de nouveau mis en évidence l'absence d'alternative au règlement du problème palestinien à la table des négociations. Nous sommes prêts à contribuer pleinement à l'organisation de contacts israélo-palestiniens directs afin d'élaborer les solutions de compromis nécessaires sur toutes les questions fondamentales du statut définitif.
Question: Une question concernant la préoccupation excessive de la Turquie pour les Tatars de Crimée. Mardi 18 mai, le Ministère des Affaires étrangères de la Turquie a fait une déclaration en hommage aux "victimes de la déportation des Tatars de Crimée et des Tcherkesses" indiquant que 77 ans plus tard, les Tatars de Crimée "[continuaient] de faire face aux défis liés aux conséquences de la déportation". Je cite: "La Turquie continuera de soutenir les efforts pour protéger l'identité des Tatars de Crimée, pour éradiquer les problèmes auxquels sont confrontés nos compatriotes. Ankara cherche à apporter une contribution à l'amélioration du bien-être des Tatars de Crimée." Le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Turquie, Tanju Bilgic, a également déclaré que les territoires des descendants des peuples du Caucase "[avaient] été occupés il y a 157 ans par la Russie tsariste". Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de ces déclarations des autorités turques? A quels problèmes et défis sont confrontés les Tatars de Crimée pour que la Turquie veuille les régler?
Réponse: Nous considérons de telles déclarations comme politisées et conflictuelles. Nous trouvons regrettables les tentatives d'Ankara, d'année en année, de profiter de l'interprétation tendancieuse des événements historiques à des fins destructives et au profit de ses propres ambitions politiques.
Les déclarations spéculatives concernant les événements complexes des XIX-XXe siècles n'ont rien à voir avec l'historiographie académique ni avec la situation réelle en République de Crimée et dans le Nord du Caucase. En particulier, sur la péninsule s'appliquent la législation et le droit russes qui garantissent le respect des libertés et des droits de l'homme en parfaite conformité avec les engagements internationaux de notre pays. Il est question d'un règlement substantiel des questions liées au renforcement du statut de la langue tataro-criméenne en tant que nationale, à l'extension de la participation des Tatars de Crimée aux organes représentatifs du pouvoir et à la vie socioéconomique de la région, ainsi qu'au fonctionnement efficace des organisations religieuses, des établissements ethnoculturels et éducatifs.
Les langues russe, ukrainienne et tataro-criméenne sont des langues officielles en République de Crimée. Il y a différentes possibilités de les étudier dans les écoles et les universités. En Crimée sont créés des droits et des conditions égaux pour préserver et développer la culture nationale, l'identité, la liberté de pensée et de religion.
L'entente interethnique et interconfessionnelle est l'une des priorités. Auprès du dirigeant de la République de Crimée fonctionne le Conseil interconfessionnel "La Paix, un don de Dieu". Le succès de cette politique est confirmé par les informations du Centre médiatique Gasprinski. Selon les sondages, en 2020, 96% des Criméens ont trouvé bienveillantes les relations interethniques et interconfessionnelles. Avec le soutien du Comité d’État pour les relations interethniques de la République de Crimée fonctionne le site d'information en ukrainien Pereyaslavska Rada 2.0, sont publiés le journal Krimski visnik et le magazine Krim siogodni, les journaux Hoffnung (en allemand et en russe), Tavrika (en grec et en russe), Izvor (en bulgare et en russe), ainsi que le magazine Goloub Massissa (en arménien et en russe). Dans le cadre de la Télévision et radio publique tataro-criméenne fonctionnent avec succès la chaîne Millet et la radio Vatan Sedassy, sont publiés le magazine Yildiz et le journal Yani dyunya.
Si les déclarations du Ministère turc des Affaires étrangères que vous avez mentionnées contenaient, ne serait-ce qu'une fois, des preuves, ils comprendraient eux-mêmes toute l'incongruité des thèses avancées. Ce sont des faits, et nous appelons instamment le Ministère turc des Affaires étrangères à ne pas les cacher à son propre public puisqu'ils soulèvent constamment ce thème.
La préoccupation affichée actuellement par la Turquie vis-à-vis de la situation des Tatars de Crimée en Crimée (sachant que jusqu'en 2014 les autorités de ce pays ignoraient obstinément les multiples reproches des organisations internationales envers l'Ukraine concernant la réalisation des droits ethnoculturels de ce peuple) ne fait que confirmer la nature conjoncturelle de ces préoccupations.
Tout aussi douteux paraît le rôle de l’État turc en tant que "protecteur" des droits des minorités ethniques, dans la mesure où la Turquie a ses propres problèmes ethniques, linguistiques et religieux. Seulement quelques dizaines d'années nous séparent de l'époque où les Tcherkesses résidant en Turquie devaient cacher leur appartenance ethnique, et leur langue natale était interdite.
Comme le dit Sergueï Lavrov, nous sommes des gens polis. Nous estimons que la Turquie doit elle-même régler ses propres problèmes conformément à ses engagements. Mais si cette rhétorique continuait, nous serions également contraints d'attirer l'attention sur de tels problèmes en Turquie. Nous ne voudrions pas le faire, c'est pourquoi j'espère que le Ministère des Affaires étrangères de la Turquie nous entendra aujourd'hui.
Nous pensons que pour les représentants politiques turcs, le moment est venu depuis longtemps de renoncer à l'utilisation du facteur ethnique en tant qu'instrument de jeu géopolitique infligeant un préjudice avant tout aux intérêts des groupes ethniques.
Nous avons de nombreux problèmes, questions, domaines où nous pouvons interagir avec Ankara en entreprenant des efforts communs. Nous avons une excellente expérience d'une telle interaction. Utilisons-la et ne faisons pas ce genre de choses.
Question: Des médias ont rapporté que le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire d’État américain Antony Blinken avaient évoqué des questions d'intérêt mutuel, notamment l'Afghanistan. Pouvez-vous en dire plus? A-t-on débouché sur des accords concrets sur l'Afghanistan?
Réponse: En effet, l'Afghanistan était à l'ordre du jour des négociations russo-américaines bilatérales à Reykjavik. Ce dossier a été évoqué pendant l'entretien entre Sergueï Lavrov et son homologue américain Antony Blinken. Cette question reste l'une des sphères où une interaction active est établie entre la Russie et les États-Unis. Les ministres ont jugé positif le dialogue russo-américain au niveau des représentants spéciaux et ont noté que la coordination des efforts pour le processus de paix interafghan dans le cadre du trio élargi entre la Russie, les États-Unis, la Chine et le Pakistan contribuaient à faire progresser la réconciliation nationale en Afghanistan.
Question: Les autorités azéries, sous couvert de travaux de réparation ont supprimé la coupole de l'église arménienne Ghazanchetsots de Chouchi afin de déformer l'image architecturale de l'édifice. De plus, les autorités azéries, transgressant la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, avancent des thèses antiscientifiques sur "l'agvanisation" des églises arméniennes de l'Artsakh. Quelle est la réaction de la Russie à ces événements en tant que coprésidente du Groupe de Minsk de l'OSCE?
Réponse: Le thème de la préservation du patrimoine culturel et historique au Haut-Karabakh et dans les régions attenantes est évoqué régulièrement dans nos contacts avec Bakou et Erevan. En particulier, il a été abordé pendant la visite de travail du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Arménie et en Azerbaïdjan pendant la première moitié du mois de mai. Nous prônons l'organisation au plus vite d'une mission de l'Unesco dans la région. Nous travaillons également au niveau des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE. La déclaration adoptée le 13 avril 2021 par les coprésidents stipule que la préservation et la protection du patrimoine religieux et culturel fait partie des sujets qui nécessitent des efforts supplémentaires de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie.
Question: Les relations entre la Russie et la Slovaquie se sont significativement détériorées ces derniers temps. En même temps, les célébrations de la Victoire ont montré que beaucoup de Slovaques prônaient des relations amicales avec la Russie. Par exemple, le récent article d'Extra Plus intitulé "Nous ne permettrons pas à l'Occident de réécrire l'histoire. C'est les Russes qui nous ont libérés, pas les Américains" a reçu un très grand nombre de likes et a été partagé 23.000 fois. Des représentants politiques slovaques éminents ont demandé au gouvernement de proposer à la Russie de normaliser les relations. Qu'en pensez-vous? La Russie souhaite-t-elle normaliser les relations avec la Slovaquie et comment envisagez-vous la coopération future entre Moscou et Bratislava?
Réponse: En ce qui concerne les requêtes dont vous parlez, je n'ai pas de telles informations.
Je peux parler de la position de notre pays dans le contexte de l'interaction avec la Slovaquie. Nous souhaitons des relations homogènes, constructives et mutuellement avantageuses avec tous les États. La Slovaquie ne fait pas exception.
En ce qui concerne la vérité sur la Grande Guerre patriotique, sur la Seconde Guerre mondiale, vous notez à juste titre que l'absurdité de la politique visant à réécrire l'histoire suscite une hausse de son rejet actif. Paradoxalement, le moteur intégré dans l'architecture de l'Otan et visant à répandre la désinformation et la réalisation de campagnes médiatiques pour déformer les faits de l'époque ont donné l'effet inverse. Ils voulaient renforcer dans l'esprit des gens l'acceptation de nouvelles versions des événements de l'époque, inverser la place des héros et des criminels, inventer une autre version, différente de la vérité, concernant le déclenchement, le déroulement et les résultats de la guerre, et ce à l'encontre des décisions du tribunal de Nuremberg. Mais en vain. L'affront, l'arrogance et le mensonge qui étaient à la base de cette campagne médiatique, notamment de l'Otan (elle se répand non seulement via les structures de l'Otan, mais également via d'autres structures, dont nous parlons souvent, avec l'implication des médias occidentaux), ont suscité une colère justifiée. Nous le voyons. Cela suscite du respect pour les personnes qui ne permettent pas que l'on fasse d'eux des imbéciles, notamment dans les pays européens. C'est ce que certains tentaient de faire à l'aide de telles campagnes en démolissant les monuments aux héros, en inventant des histoires sur des héros inexistants en accordant des fonctions héroïques aux collaborationnistes et aux complices du fascisme. Les gens ne se laissent pas berner. Ils savent qu'il existe des documents historiques, des monuments, des sites commémoratifs, il y a les décisions du procès de Nuremberg, la chronique documentaire, les associations qui s'occupent de ce problème depuis des décennies, qui n'ont pas été créés dans les années 1990 et 2000 avec l'argent des structures des pays occidentaux, mais basées directement sur la mémoire historique qui nous a été transmise par les vétérans, par ceux qui ont participé aux événements de l'époque.
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Je me permettrai de terminer là la conférence de presse, mais nous poursuivrons la communication avec les médias dans peu de temps au centre de presse de TASS, où aura lieu un événement médiatique consacré au concours "Leaders de Russie". Nous nous verrons là-bas.