Briefing de la porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova, Moscou, le 14 octobre 2015
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au vernissage de l'exposition sur le 130e anniversaire des relations diplomatiques entre la Russie et l’Argentine
Une exposition dédiée au 130e anniversaire des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et la République d’Argentine ouvrira ses portes le 20 octobre dans l'enceinte du bâtiment №1 du Ministère russe des Affaires étrangères. Elle dévoilera des documents exclusifs issus des archives de la politique extérieure de la Russie, mais aussi des documents d’archives du ministère argentin des Affaires étrangères. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, prononcera un discours à l'occasion du vernissage. Nous prévoyons d'inviter des médias à cet événement et vous en informerons ultérieurement.
Les relations russo-argentines ont une histoire très riche. Aujourd’hui, elles ont atteint le niveau d'un partenariat stratégique global. Moscou et Buenos Aires maintiennent un dialogue politique intensif, les deux parties renforcent leur coopération dans le cadre de l'ONU, le G20, et d’autres forums internationaux. D’importants projets d’investissement communs sont mis en œuvre avec succès dans le domaine énergétique - notamment de l’énergie nucléaire - mais aussi dans le secteur de la production de pétrole et de gaz. Selon nous, la science, la culture et l'éducation sont également des domaines de coopération très prometteurs.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Club de discussion international Valdaï
Le 22 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov interviendra lors de la réunion annuelle du Club de discussion international Valdaï, qui se tiendra à Sotchi.
Le programme de la prochaine 12e Conférence du Club Valdaï tournera autour du thème "Guerre et paix: l'homme, l’État et la menace des conflits majeurs au XXIe siècle". Ce thème embrasse un large éventail de questions d'actualité des relations internationales contemporaines, mais permettra aussi d'évoquer les relations diplomatiques, militaires et économiques et des questions liées à la coopération dans le domaine de l’information et le secteur humanitaire. Ces réflexions auront pour toile de fond les conflits rampants de notre époque.
Le ministre prononcera un discours dans le cadre du dialogue traditionnel entre les invités du forum et les représentants du gouvernement russe.
Concernant l’avancement de l’enquête sur le crash du Boeing malaisien en Ukraine
Nous sommes malheureusement obligés de constater une nouvelle phase du flux d’informations agressives dirigées contre la Russie, dont je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises. Je ne peux m’empêcher de livrer mes impressions à ce sujet. J’ai commencé la matinée en regardant les reportages de la chaîne Euronews consacrés au crash du Boeing malaisien, à commencer par les citations et les extraits vidéo de la déclaration du premier-ministre des Pays-Bas Mark Rutte. Ce dernier appelle la Russie à "coopérer entièrement dans l’enquête sur le crash". La chaîne cite également l’avis de certains experts, d’hommes politiques et d’autres personnalités. Tous les points de vue étaient présentés, sauf, évidemment, celui de la Fédération de Russie. Et ce malgré le fait que le site du ministère russe des Affaires étrangères a publié deux commentaires, dont l’un était directement lié aux déclarations de M. Rutte. Nous ne comprenons pas ce qui a motivé la rédaction de la chaîne à choisir ces intervenants. En préparant des reportages sur un sujet aussi complexe, les médias qui se respectent, les médias dignes de ce nom, devraient laisser la place et la possibilité de s’exprimer à tous les intervenants dont ils parlent, afin que ceux-ci puissent exprimer leur position. Je voudrais souligner à nouveau que le gouvernement russe a exposé son point de vue sur ce sujet hier dans l’après-midi. Nous espérons que ce dont nous parlons actuellement sera perçu de manière constructive par la chaîne. Nous sommes ouverts à tout dialogue. J’avoue que nous sommes à court d’imagination: quels autres moyens pouvons-nous utiliser pour transmettre l’information aux médias? Peut-être que si nous faisions appel à des pigeons voyageurs, l’information passerait enfin?
À cet égard, je voudrais encore une fois exprimer devant les caméras notre réaction aux déclarations de M. Rutte. Cet appel à collaborer à l’enquête nous semble étrange puisque nous étions prêts dès le départ à nous joindre au travail dont il parle, notamment en ce qui concerne la "coopération complète" de la Russie. Cependant, nous avons été écartés de la participation à l’enquête sur le crash du Boeing sous des prétextes divers. Il n’est pas moins étrange de constater qu’après la publication du rapport du Bureau néerlandais pour la sécurité, qui ne fait que reprendre des conclusions "toutes faites", la coopération avec la Russie soit devenue soudain nécessaire. Pourquoi ne nous ont-ils pas sollicités plus tôt?
Quant à la réaction de la Russie, comme nous l'avons déjà souligné hier, ce rapport est actuellement étudié par les experts. Vous savez qu’une conférence de presse du chef adjoint de l’Agence fédérale russe du transport aérien (Rosaviatsia) Oleg Stortchevoï se tiendra aujourd’hui à 12h00 au centre de presse multimédia de l’Agence d’information internationale Rossiya Segondya. Dans le cadre de son intervention, Stortchevoï présentera l’avis des experts sur ce sujet.
Par ailleurs, je ne peux pas laisser sans réponse la réaction de nos confrères au Département d’État américain. Je voudrais notamment citer la déclaration du porte-parole adjoint du service de presse du Département d’État américain Mark Toner lors de son briefing régulier. Alors que personne n’est directement visé par le rapport, à la question de savoir pourquoi et pour quelle raison les États-Unis jugent les membres de la milice populaire de Donbass responsables de la tragédie, le porte-parole du Département d’Etat américain a notamment répondu: "Il s’agit de notre conviction, et cela restera notre conviction. Le rapport ne vise aucun acteur, mais nous supposons qu’il corrobore nos arguments".
Voyez-vous, quand on peut lire ici et là une supposition confuse, qui a pour objectif de semer la confusion et de former une opinion publique particulière, on appelle ça de la propagande.
Je vous rappelle que les États-Unis se sont empressés de faire part de leur point de vue concernant la tragédie du Boeing malaisien quelques jours seulement après le crash. Et cette même position a été confirmée bien avant la publication du rapport. L’Ambassadeur des États-Unis en Russie John Tefft avait indiqué dans un entretien publié dans un journal russe que les États-Unis savaient déjà qui était responsable du crash et qu’ils attendaient de voir les résultats du rapport. Ces tentatives de faire passer ses propres convictions pour les résultats de l’enquête sont devenues monnaie courante de nos jours. Et cela ne se limite pas à la tragédie du Boeing: on retrouve la même attitude concernant d’autres sujets.
Je voudrais rappeler notre point de vue sur ce sujet et ajouter que la Russie s'est prononcée depuis le début pour une enquête objective, approfondie et transparente sur le crash du Boeing malaisien. Nous désirions participer de manière constructive au travail du groupe d’experts, y apporter notre contribution maximale, espérant naturellement que nos experts auraient accès à toute l’information dont dispose le groupe d’experts qui travaille sur le crash du Boeing. La Russie était à l’origine de l’adoption de la Résolution numéro 2166 par le Conseil de Sécurité de l’ONU. Cette résolution liste les exigences relatives à la conduite de l'enquête. Malheureusement, toutes nos propositions, et notamment nos appels à mener l’enquête de manière transparente et à recourir, à cette fin, au Conseil de Sécurité de l’ONU, ont été ignorés. De la même manière ont été ignorés nos appels à s’en tenir à la mise en œuvre de ladite résolution. Contrairement à ce texte, le Secrétaire général de l'ONU n’a pas fait de propositions cohérentes au Conseil de Sécurité concernant des mesures visant à aider l’enquête. En outre, sont également restées en suspens les questions sur l’enquête, que nous avons soulevées et formulées au Conseil de Sécurité en septembre 2014. Les experts russes n’ont pas pu avoir accès à tous les documents de l’enquête. Nous imaginons que les conclusions sur la catastrophe, tirées par les experts du consortium "Almaz-Anteï" – le principal concepteur du complexe militaire "Bouk" - ont été également ignorées. Nos confrères néerlandais n’ont pas répondu à notre invitationen Russie pour étudier les documents sur la catastrophe du Boeing dont dispose la société Almaz-Anteï.
Nous voudrions une fois de plus élucider et attirer l’attention sur certaines incohérences dans l’enquête. Nous avons invité la partie néerlandaise (des experts ou des spécialistes de leur choix) à venir en Russie pour que nous puissions partager avec eux nos conclusions au cours de l’enquête et donner des informations supplémentaires dont nous disposions sur place. Nos confrères n’ont malheureusement pas répondu à cette invitation. Et tout à coup, ils nous invitent à coopérer à l’enquête, le jour de la publication du rapport final. Cela ne peut pas se passer ainsi: soit une collaboration a lieu et dans ce cas nous répondons aux invitations de l’autre partie, nous participons au travail en commun et nos experts sont acceptés sur leurs sites, soit tout le monde pratique ce qu’on peut qualifier de falsification de l’information. C’est exactement le cas dans ce rapport, qui attire l'attention du monde entier et annonce, le moment venu, que la Russie refuse de coopérer à l’enquête. Je tiens à nouveau à souligner que les experts néerlandais ont été invités en Fédération de Russie pour échanger des informations et travailler ensemble sur le thème de la catastrophe aérienne avec les experts russes. Mais les experts néerlandais ont refusé de venir.
Les déclarations des représentants du consortium Almaz-Anteï et des experts de l’Agence fédérale du transport aérien (Rosaviatsia), souvent critiques en ce qui concerne le travail d’investigation mené par les équipes, témoignent de l’importance du travail effectué par les experts russes. Nous avons encore des doutes sérieux quant au véritable objectif de l’enquête menée aux Pays-Bas. Nous craignons qu'elle ne vise pas à établir les véritables causes de la catastrophe mais à justifier des accusations préparées d'avance.
Nous ne pouvons pas non plus passer sous silence le fait que nos demandes, adressées à la partie ukrainienne, de fournir à la communauté internationale des enregistrements des conversations des contrôleurs aériens sont restées sans réponse. Même chose en ce qui concerne l’information sur l’activité déjà confirmée des forces ukrainiennes de la défense aérienne dans cette région.
Nous avons également attiré l’attention de la communauté internationale sur le fait que soudain, un an après le crash, des informations sur la découverte des débris d’un missile qui aurait détruit l’avion sont survenues. Un autre fait étrange est l’envoi d’un autre groupe d’experts néerlandais pour recueillir les fragments de l’avion restés au sol dans la zone du crash. Cela est d’autant plus étrange que les enquêteurs affirmaient bien, avant l’envoi de ce groupe, que presque tous les débris de l’appareil avaient déjà été recueillis.
De nombreuses déclarations seront faites prochainement. Vous pouvez consulter le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères pour y découvrir que depuis le crash, le porte-parole du ministère a attiré à plusieurs reprises l’attention, et notamment dans cette salle, sur le fait que tous les débris de l’appareil n’avaient pas été recueillis dans la zone du crash. Nous avons interpellé à ce propos les experts qui participent à l’enquête. On nous a répondu que tout ce dont l’enquête avait besoin avait déjà été sorti de la zone du crash. Et presque un an après, il s’avère que de nouveaux débris et fragments de l’avion seront joints au dossier.
Les faits que je viens d’évoquer ne sont qu’une partie des interrogations du gouvernement russe par rapport à l’enquête. Il est évident que la manière dont elle a été menée a eu des conséquences sur ses résultats. Dans le même temps, la responsabilité directe de l’Ukraine pour ne pas voir fermé son espace aérien à l’aviation civile a été confirmée par la commission.
Il est possible de sortir de cette situation. Pour cela, il est nécessaire de poursuivre l’investigation de manière juste et correcte, d'y inviter les pays qui ont à leur disposition des matériaux et des informations, qui pourraient faire la lumière sur la catastrophe aérienne. Nous sommes évidemment prêts à travailler de cette manière.
Sur l’évolution de la situation en Syrie
La situation politique et militaire évolue très rapidement en Syrie. Les forces aériennes russes continuent de bombarder les points d’appui et d’infrastructure de l’État islamique (EI) et d’autres groupes terroristes. Le ministère de la Défense de la Fédération de Russie vous en informe de manière détaillée quotidiennement. Nous avons relevé des cas de terroristes étrangers qui quittaient leurs positions pour se rendre dans les pays voisins. L'armée syrienne lance des offensives sur les positions des terroristes dans les provinces de Hama, Idlib, Lattaquié et près de la ville d’Alep. Plusieurs localités ont déjà été libérées.
Dans la nuit du 13 octobre, un avion de transport américain accompagné de chasseurs a largué 50 tonnes d’armes et de munitions au-dessus de la province de Hassaké, dans le Nord-Est de la Syrie, comme l’a indiqué lors d’un entretien à la chaîne NTV le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Ce convoi était à l’origine adressé à certaines bandes armées peu connues, dont les commandants auraient accepté de combattre l’État islamique (EI). A vrai dire, ce genre d’informations - et il s’agit là de faits réels et vérifiés – pose question: qui va finalement mettre la main sur ces armes, et quelle récolte pourra découler de telles "semailles"? Je pense que personne ne peut donner de réponse claire à cette question, car personne ne sait qui va avoir le contrôle de ces armes.
Le 13 octobre, l’Ambassade de Russie à Damas a été bombardée au mortier. Nous en avons été informés par le réseau des Ambassades. Cette attaque terroriste a frappé dans le contexte d’une violente campagne d’information et de propagande antirusse, lancée suite aux opérations militaires des forces aériennes russes contre le terrorisme international en Syrie. Nous espérons que les bombardements d’hier, qui auraient pu tourner à la tragédie, feront réfléchir sérieusement tous ceux qui accusent sans fondement la Russie de "manque de discernement" lors des frappes. Nous reposons donc la même question: que cherchent à obtenir tous ceux qui déploient cette campagne de provocation?
Le même jour, un certain nombre de médias - clairement partiaux - ont cité les propos du leader de la branche syrienne d’Al-Qaïda Jabhat Al-Nosra Abou, Mohammad Al-Joulani, appelant les terroristes internationaux à exterminer les militaires russes où qu'ils se trouvaient. Nous voyons là le même phénomène, mais dans le contexte de la crise syrienne. De rares médias ont publié les déclarations d’Al-Joulani dans leur intégralité. Et ceux qui l’ont fait, arrivent à une conclusion différente: Al-Joulani affirme que l’ennemi numéro un du mouvement terroriste - ce n’est pas la Russie, mais les "croisés occidentaux". C’est une approche très sélective de l’information. Je tiens à souligner que les reportages des médias occidentaux n’ont pas dit un seul mot sur la position de la Russie, préférant citer et montrer les images des déclarations de l’EI.
Nous appelons constamment l’opposition syrienne à l’intérieur du pays et à l’étranger à évaluer la situation de manière objective. A cet égard, nous soulignons que la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution (CNFOR) basée à Istanbul, et qui a de fait annoncé le boycott de l'Envoyé spécial des Nations Unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, serait en train de perdre de jour en jour sa crédibilité et son influence. Il est donc flagrant que les membres de l’opposition d’Istanbul sont incapables de confirmer leur statut de "seuls représentants légitimes" du peuple syrien, qu’ils entretenaient si soigneusement jusqu’à présent.
Dans le cadre des contacts intensifs que nous entretenons avec Damas et nos partenaires internationaux et régionaux, nous soulignons clairement l’absence d’alternative à un règlement politique de la crise syrienne par le biais d’un dialogue inter-syrien sur la base du Communiqué de Genève du 30 juin 2012.
Je veux également attirer votre attention sur une autre affirmation intéressante, dont tout le monde nous parle et qu’on utilise pour nous faire culpabiliser. Nous entendons constamment des déclarations selon lesquelles la Russie ne devrait pas soutenir Bachar Al-Assad car il est la cause de la montée du terrorisme en Syrie. Nous affirmons depuis longtemps que nous ne soutenons pas Bachar Al-Assad et que ce qui est important pour nous est de conserver l’État syrien. On essaie de nous convaincre constamment que si Assad était destitué, le terrorisme reculerait car l’EI combat le leader syrien. Si c’est vraiment le cas, une telle logique serait l’accomplissement des exigences des terroristes. On ne peut pas lui donner une autre interprétation. J’avoue être étonnée d’entendre que le monde civilisé en appelle à satisfaire les exigences du terrorisme international. Par le passé, quoi qu’il arrive, lorsqu’il s’agissait du terrorisme international ou d’actes terroristes, le monde était unanime sur les actions à adopter et agissait avec détermination. Personne ne proposait de répondre aux exigences des terroristes pour affaiblir leur influence ou minimiser leur impact dans le conflit. Au contraire, tout le monde évoquait la nécessité de renforcer la lutte contre ces groupes terroristes.
Sur les missiles de croisière russes prétendument tombés en l’Iran
Je voudrais revenir sur les quatre missiles de croisière russes qui seraient prétendument tombés sur le territoire de l’Iran. Si vous vous en souvenez, cette information, qui faisait référence à des sources anonymes du Pentagone, a été reprise par les médias du monde entier. Je ne veux pas tenir de propos sans preuves à l’appui, ni me lancer dans des évaluations politiques de la situation, c’est pourquoi je donnerai des exemples précis.
Nous citons constamment des médias dans lesquels nous lisons ce genre de déclarations, mais cela n’a aucun effet. Je vais donc répondre personnellement à chacun d'eux. Profitant de cette occasion, je voudrais saluer le président de CNN Worldwide, Jeff Zucker. M. Zucker, dans le sujet consacré aux missiles prétendument tombés sur le territoire de l’Iran, la chaîne CNN n’a consacré que deux lignes au démenti de la Russie, dans l’annonce du sujet et en posant la question à l’invité. Ensuite la chaîne a montré un long reportage d’un correspondant du Pentagone, qui indiquait que cet acte était honteux pour le complexe militaro-industriel russe et qu’il ne faisait aucun doute que les missiles étaient bien tombés sur le sol iranien. Le démenti n’a duré que 15 secondes, tandis que la chaîne a passé 6 minutes à expliquer et affirmer que les missiles russes étaient bien tombés en Iran. Je doute fort, M. Zucker, que les sujets télé dussent être préparés de cette manière.
Parlons maintenant de la Voix de l’Amérique (VoA). M. Lansing, je m’adresse à vous. Le bulletin d’informations de VoA ne met pas en doute le fait que les missiles tombés en Iran sont russes. La première ligne du sujet est catégorique: "Quatre missiles de croisière sont tombés en Iran". Et l’enquête des journalistes s’arrête là. Ensuite une source américaine anonyme est citée. Et le fait de mentionner cette source donne apparemment le droit de dire ce qu’on veut. Elle est comme la plus haute instance. La réfutation des autorités russes est présentée au milieu du reportage, mais personne n’y prête attention.
Continuons avec le service anglais d’Al Jazeera. M. Trendle, j’attire également votre attention sur le fait que dans l’annonce du reportage et le commentaire de votre chaîne sur ce thème, il n’y a qu’une seule ligne précisant que Moscou insiste sur le fait que tous ses missiles ont atteint leur cible. Et vous enchaînez par une citation qui illustre la position du Département d'État américain.
Si vous parlez des missiles russes, n’oubliez pas de faire au moins mention de notre position sur ce sujet. En revanche, quand vous parlez des voitures Toyota qui se sont retrouvées dans les mains des membres de EIIL, il faut citer la position du Département d’État américain. Nous aborderons d’ailleurs ce sujet séparément. Cela me semble juste. Mais d’où viennent ces affirmations fausses? C’est très simple. Le Département de la Défense des États-Unis évoque une chute de missiles sur le territoire de l’Iran. En répondant à une question à ce sujet en conférence de presse, le secrétaire américain à la Défense a déclaré que "certains signes prouvaient ce fait". Ce genre de déclarations illustre parfaitement la compétence du secrétaire américain à la Défense sur cette question.
Nous avons apprécié le fait que l’Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) se soit penchée sur la question de la sécurité des vols au-dessus de la zone d’où ont été lancés 26 missiles de croisière russes en mer Caspienne. En revenant à la question de l’objectivité de la situation, je veux rappeler qu’en mai-juin 2014 nous avons à plusieurs reprises informé le Conseil de l'OACI, et en particulier les fonctionnaires qui représentent cette organisation, du danger potentiel des vols au-dessus de l'Ukraine orientale. Avant la tragédie du Boeing malaisien nous avons à plusieurs reprises posé, à la direction de l’OACI, la question de la sécurité des vols au-dessus de cette région d’Ukraine. Nous leur avons indiqué que des opérations militaires de grande envergure avaient lieu dans cette région, avec notamment des vols des forces aériennes d’Ukraine et des lancements de missiles balistiques. On nous répondait alors qu’au vu de la "sensibilité politique" de cette question, aucune action ne sera entreprise si une tragédie ne survient pas. C’était motivé alors par la "sensibilité politique". Décidez-vous Messieurs - soit vous soutenez la "sensibilité politique", et alors nous pouvons évoquer, faits à l’appui, des missiles de croisière qui sont tombés quelque part, soit vous défendez l’objectivité et dans ce cas je me demande pourquoi vous changez constamment de point de vue et manipulez les faits.
Sur les 4x4 américains de marque Toyota conduits par l'EI
Si les choses sont floues dans l’affaire des missiles, elles le sont tout autant au sujet des 4x4 américains de marque Toyota conduits par les terroristes de l'EI. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a évoqué ce point en détails hier.
Toute la communauté internationale se pose la question: pourquoi les rebelles de l’État islamique et d’autres groupes terroristes utilisent-ils des véhicules tout terrain du fabricant Toyota? Comment ont-ils constitué un parc de voitures si important? La réponse à cette question ne se trouve ni sur le territoire contrôlé par l’EI, ni au Japon comme le pensaient les représentants du ministère des Finances des États-Unis, qui en sont arrivés à envoyer une requête officielle au siège du constructeur Toyota en demandant de jeter la lumière sur la provenance des véhicules 4x4 dont se servent les membres de l’EI. C’est un fait. Et la réponse fut banale. Personne ne s’y attendait apparemment, mais ces véhicules Toyota ont été livrés en Syrie par les Américains et leurs homologues britanniques. Plus étonnant encore: ce sont ces mêmes fonctionnaires chargés des livraisons qui ont demandé d’effectuer une enquête complète. Ces personnes ont fait preuve sur ce coup de défaut de mémoire étonnant, car cette information était relayée par les médias occidentaux. Ainsi, en 2014, la Public Radio International américaine a publié l’interview du conseiller de la Coalition nationale des forces de l'opposition et de la révolution syriennes, où on pouvait apprendre que le Département d’État américain avait repris l'envoi d'aide aux rebelles syriens. Cette aide incluait 43 véhicules pick-up Toyota. Vous pouvez le vérifier, ces informations ont été diffusées dans les médias. Et par ailleurs, certaines modifications des véhicules de ce fabricant de renommée figuraient sur la liste des souhaits de l'Armée syrienne libre. Un an plus tôt, le quotidien britannique The Independent avait publié un article qui détaillait la façon dont le gouvernement britannique envoyait l'aide aux rebelles de l'opposition. Et cette aide incluait bien les fameux 4x4.
J’évoque cette histoire pour rappeler que des sources anonymes commentent la chute des missiles, alors qu’elles ne comprennent pas comment les membres de l’EI se sont procurés les véhicules Toyota. Ne nous racontez pas des histoires sur les missiles de croisière russes. Occupez-vous plus tôt de vos 4x4.
Sur l’évolution de la situation relative aux relations israélo-palestiniennes
Malheureusement, les tensions continuent de s’exacerber entre Israéliens et Palestiniens. Selon les médias, depuis le 1er octobre, 27 Palestiniens et 6 Israéliens ont été tués dans des affrontements. Plus de 400 Palestiniens, principalement des jeunes, ont été arrêtés par les autorités israéliennes.
Jérusalem-Est reste l’un des épicentres des confrontations et des violences. La situation s’aggrave dans cette zone, notamment à cause de l’interdiction faite aux musulmans de se rendre à la mosquée al-Aqsa. Cette restriction avait été imposée en septembre par les autorités israéliennes. En outre, l'accès à la vieille ville est limité aux Palestiniens.
Fortement préoccupés par la situation, nous constatons qu'une vague de violences a atteint les villes israéliennes ces derniers jours. Des attaques contre des citoyens israéliens ont été enregistrées à Tel Aviv, Kiryat Gat et Afoula. Les responsables de ces attaques, des Palestiniens et des Arabes israéliens, sont généralement armés de machettes et agissent seuls. Des attaques terroristes similaires, qui doivent être fermement condamnées, ont été réalisées contres des citoyens israéliens dans plusieurs colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés: dans la zone de la colonie de peuplement de Kiryat Arba et près de la ville de Hébron en Cisjordanie.
La situation continue de s’aggraver également dans la bande de Gaza, d’où ont été lancés des missiles visant le Sud d’Israël. L’armée de l’air israélienne a, à son tour, effectué une série de frappes aériennes dans les faubourgs de Gaza. Une femme enceinte a été tuée par l’une de ces frappes le 11 octobre dernier. Par ailleurs, le 9 octobre, 6 habitants de l’enclave palestinienne sortis protester dans la zone adjacente à la barrière de séparation ont été tués par des tirs israéliens.
Moscou appelle de nouveau les parties israélienne et palestinienne à entreprendre des mesures radicales afin de réduire les violences contre les civils et empêcher l’escalade de la confrontation, qui nuit fortement aux deux peuples.
Nous avons l'intention de continuer à déployer nos efforts, notamment dans le cadre du Quartet des médiateurs internationaux, pour désamorcer les tensions dans les relations israélo-palestiniennes. La visite du représentant spécial du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Verchinine, qui est aussi directeur du Département du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord au ministère russe des Affaires étrangères, accompagné des représentants du Quartet des médiateurs en Israël était prévue du 13 au 15 octobre. Elle a été reportée à la demande du côté israélien, suit aux derniers événements. Les représentants spéciaux du Quartet espèrent que les rencontres prévues dans la région pourront être organisées le plus tôt possible.
Sur le processus de paix au Mali
Récemment, les autorités maliennes ont réussi à stabiliser la situation dans le Nord du pays, en parvenant à un accord sur l’arrêt des hostilités avec les différentes parties du conflit.
Le 30 septembre, la Commission de contrôle en charge de l’exécution de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali a repris son travail. Dans le cadre de sa mise en œuvre, un échange de prisonniers a été effectué et des consultations sont en cours pour permettre à d’autres mouvements séparatistes de se joindre à l’Accord pour la paix.
Toutefois, la situation dans le pays reste complexe. Les affrontements entre le gouvernement actuel et les groupes touaregs se poursuivent. La situation est notamment compliquée par l'intervention de groupes islamistes radicaux qui continuent de perpétrer des attaques terroristes contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), les militaires maliens et les civils.
Nous sommes d'accord avec la position présentée par le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU Mongi Hamdi lors du briefing au Conseil de Sécurité de l’ONU du 6 octobre, sur la nécessité d’augmenter l’efficacité du travail de la MINUSMA et de ses résultats.
Nous partons de la nécessité d’une réalisation stricte de l’Accord par ses signataires, ce qui pourra servir de base à un règlement durable du conflit à l’intérieur du pays. Nous sommes convaincus que l'amélioration de la situation dans le domaine de la sécurité devrait être soutenue par des mesures efficaces pour résoudre les problèmes sociaux et économiques aigus des régions septentrionales du pays. Nous espérons que les efforts du Gouvernement du Mali seront soutenus par les partenaires internationaux, notamment lors de la Conférence des donateurs pour le développement du Mali qui aura lieu à Paris le 23 octobre prochain.
Par la même occasion, nous voulons souligner la contribution de la Russie (à hauteur de 2 millions de dollars US) au fonds de l'Organisation internationale de protection civile pour financer les dépenses liées à a livraison du matériel médical pour l'hôpital Gabriel Touré dans la capitale du pays, Bamako. La cérémonie officielle de remise de l'aide russe est fixée au 19 octobre avec la participation de représentants du ministère russe des Situations d'urgence.
Sur la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU sur le Soudan du Sud
Le 9 octobre, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a adopté la résolution №2241 prorogeant le mandat de la Mission de l’ONU au Soudan du Sud.
La Russie juge nécessaire de poursuivre des efforts internationaux actifs pour un règlement pacifique du conflit armé au Soudan du Sud. Cependant, de nombreuses questions litigieuses suscitent notre inquiétude quant à cette résolution.
Nous ne pouvons pas approuver les tentatives de poser un ultimatum au Soudan du Sud par le biais de sanctions. De telles situations devraient être résolues grâce à un dialogue constructif et non par la pression des sanctions. Une telle mesure est contre-productive.
Nous sommes également préoccupés par la volonté des auteurs de cette résolution "d’évaluer" l’activité de la Cour hybride du Soudan du Sud, qui, conformément à l’Accord de paix signé en août 2015 et les décisions de l’Union africaine qui en résultent, doit agir sous son égide.
Nous ne pouvons accepter, malgré les objections sud-soudanaises, les tentatives d’imposer l’utilisation de drones par la mission de l’ONU. Ces tentatives empiètent sur la souveraineté du Soudan du Sud.
Compte tenu de tous les faits susmentionnés, la Russie s’est abstenue lors du vote sur ce document. Le Venezuela s’est prononcé de la même façon. Nous sommes convaincus que les parties en conflit au Soudan du Sud ont besoin, à l’heure qu’il est, de soutien et d’encouragement des efforts qui ont été déployés pour la mise en œuvre de l’Accord sur le règlement du conflit au Soudan du Sud. Quant aux menaces et aux sanctions, elles ne feront que durcir leur position.
Sur l'entrée en vigueur du Plan d'action global commun pour le règlement de la situation autour du programme nucléaire iranien
Le Plan d’action global commun pour le règlement de la situation autour du programme nucléaire iranien, prévoit son entrée en vigueur 90 jours après l’adoption de la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU en soutien de ce plan (ledit Adoption day). La résolution №2231 a été approuvée par le Conseil de sécurité de l'ONU le 20 juillet dernier. Par conséquent, la date d'entrée en vigueur du Plan d’action global commun pour le règlement de la situation autour du programme nucléaire iranien est fixée au 18 octobre.
C’est une étape importante dans la mise en œuvre de l’entente, parce que c’est à partir de la date de cet accord que seront calculées les périodes de validité des mesures, prévues par Plan d’action global commun pour le règlement de la situation autour du programme nucléaire iranien, et la résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU №2231. En outre, tous les participants à l'accord entameront une formation pratique et adopteront des mesures préliminaires dans le but de réaliser les engagements déjà pris. Cela concerne également la coopération de l'Iran avec l'AIEA, ainsi que le processus de levée des sanctions unilatérales de la part des États-Unis et de l’Union européenne.
Sur les pourparlers inter-libyens
Moscou continue de suivre de près le déroulement des pourparlers inter-libyens par l’intermédiaire du représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour la Libye Bernardino León.
Nous nous félicitons de la réponse positive des parties libyennes concernant les propositions du gouvernement national pour des accords de principe de réconciliation. Cela devrait devenir le point de départ pour la renaissance de l’État libyen dans les intérêts de tous les citoyens de ce pays.
Concernant l'accès des organisations humanitaires internationales au territoire des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk
L’accès des organisations humanitaires internationales au territoire des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk nécessite des démarches publiques des dirigeants des agences de l’ONU et des gouvernements des pays occidentaux. Toutefois, c’est la partie russe qui reçoit un nombre croissant de questions et de demandes d’influencer les décisions dans ce domaine. C’est pourquoi nous voulons attirer l’attention de la communauté internationale sur des points que nous considérons comme importants sur ce sujet.
La crise humanitaire dans le Sud-Est de l'Ukraine a été provoquée non pas par des mesures des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk visant à réglementer l’activité des agences humanitaires et des ONG, mais par l'opération militaire ainsi que le blocus commercial et économique de Kiev et des régions qui se trouvent sous son contrôle. Depuis le printemps 2014, les autorités ukrainiennes mènent une opération punitive dans le Sud-Est du pays, suite à laquelle des milliers de civils ont péri et plus d’un million sont en exode. Kiev a coupé depuis l’automne dernier tout contact économique, et suspendu le versement de toutes les prestations sociales dans ces régions. En outre, les services bancaires ont été suspendus et la liberté de déplacement des personnes entre le Donbass et les autres régions d’Ukraine est limitée.
Certains en concluent que l’accès des ONG à cette région la placera dans une situation très difficile. Et cette situation difficile ne sera pas provoquée par les tentatives de réglementer le travail des organisations humanitaires - elle se trouve déjà depuis longtemps dans une situation de catastrophe humanitaire.
Le ministère russe des Affaires étrangères est au courant des informations qui circulent dans les médias sur la suspension des opérations humanitaires des agences internationales et des ONG sur le territoire des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Une déclaration à ce sujet a été faite par le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires Stephen O'Brayen.
La partie russe, mieux que quiconque, est renseignée sur la situation humanitaire désastreuse dans le Sud-Est de l'Ukraine. En conformité avec l’impératif humanitaire, notre pays apporte une aide conséquente aux habitants de la région qui se trouvent dans le besoin. Et nous vous en informons régulièrement.
La demande de Donetsk et de Lougansk concernant l’immatriculation des agences humanitaires et les ONG est liée au besoin de réglementer leur activité afin de garantir un travail plus coordonné et transparent dans la région, et déterminer la nomenclature des livraisons humanitaires nécessaires pour mieux répondre aux besoins de la population. Les autorités locales sont responsables de la sécurité des employés de ces organisations. C’est pourquoi elles doivent également les recenser et organiser leur fonctionnement.
Nous ne considérons pas qu'accréditer ces organisations constitue une violation du droit international humanitaire et des principes fondamentaux d’aide humanitaire. Quant aux agences de l’ONU et aux autres organisations internationales, elles doivent suivre à la lettre les principes d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance énoncés dans les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU.
Trois organisations ont été accréditées à Donetsk. Il s’agit du Comité international de la Croix-Rouge, de l’organisation Médecins sans frontières et de l’organisation People in Need. Ces organisations travaillent activement dans la région et résolvent tous les problèmes administratifs de manière constructive. Nous incitons l'ONU et toutes les organisations humanitaires à continuer de mener un dialogue pragmatique avec les autorités des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk pour trouver des solutions mutuellement acceptables, et à reprendre les livraisons humanitaires.
L'expérience prouve que tous les obstacles peuvent être surmontés, et les organisations humanitaires qui veulent travailler dans les républiques populaires du Sud-Est d’Ukraine y travaillent actuellement.
Sur le règlement du conflit dans le Haut-Karabakh
L’aide apportée aux différentes parties dans le règlement du conflit du Haut-Karabakh figure parmi les priorités de la politique étrangère de la Russie, et reste constamment au centre de l’attention du ministère russe des Affaires étrangères. Ce thème a été évoqué en détails lors des visites officielles des ministres des Affaires étrangères de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan à Moscou en avril et mai 2015. En outre, ce thème est l’objet de discussions entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et ses homologues étrangers.
Nous travaillons dans cette direction en étroite coopération avec les États-Unis et la France. Récemment, en marge de la 70e session de l'Assemblée Générale de l'ONU, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a rencontré les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE. Cette réunion a permis d'évoquer les principaux aspects du règlement du conflit dans le contexte de la visite des coprésidents au cours de ce mois. Par ailleurs, les questions de coordination des actions de la troïka ont été discutées.
Malheureusement, la reprise du dialogue politique est compliquée par l'aggravation de la situation dans la zone de conflit et l'augmentation du nombre de victimes, y compris parmi les civils.
Nous sommes persuadés que l'escalade du conflit est inacceptable. Nous exhortons les parties à renoncer à l'usage de la force et à montrer leur volonté politique - nécessaire pour atteindre un compromis.
Sur la situation en Afghanistan
Nous sommes préoccupés par la situation complexe dans le domaine de la sécurité en Afghanistan.
Le mouvement taliban cherche à établir son contrôle sur des régions entières du pays. Les talibans sont particulièrement actifs dans le Nord, où ils ont pris le contrôle des districts de Warduj et de Baharak dans la province de Badakhchan, des districts d'Imam Sahib et de Qalay-i-Zal, ainsi que d’une partie du centre administratif dans la province de Kunduz, le district de Khwaja Ghar de la province de Takhâr, le district de Tala wa Barfak dans la province de Baghlân, et le district de Kohistanat dans la province de Sar-é Pol. Pour élargir le territoire qui reste sous leur contrôle, les talibans perpétuent également des attaques dans d’autres régions d'Afghanistan. Il y a quelques jours, ils ont essayé d’occuper le centre administratif de la province de Ghazni dans le centre du pays.
Nous sommes sérieusement préoccupés par le nombre croissant d'assassinats de représentants des missions internationales et humanitaires opérant en Afghanistan. Après le récent bombardement d'hôpitaux par l'aviation américaine dans la ville de Kunduz, un autre incident scandaleux est survenu le 12 octobre dans la province de Kandahar, où une membre de la mission de l’ONU en Afghanistan, Toorpaki Ulfat, a été tuée par des inconnus. Nous condamnons fermement ce crime et nous appelons les autorités à mettre tout en œuvre pour protéger le personnel des organisations internationales et humanitaires.
Sur les partenariats "transatlantique" et "transpacifique" de commerce et d’investissement
Le week-end dernier, d’importantes manifestations ont eu lieu dans plusieurs pays européens. Près de 150 000 personnes se sont rassemblées contre la signature du Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement. Nous estimons que cette réaction reflète la préoccupation des citoyens ordinaires et des cercles d’entrepreneurs de nombreux pays concernant le changement des normes universelles de la coopération économique internationale et du commerce de certains pays au profit de conglomérats fermés et non-transparents. Les membres de ces "clubs" privés, comme l’affirme notamment la partie américaine, ont l’intention de "réécrire les règles de l'économie mondiale" à leur avantage.
Une telle politique d'exclusivité, comme l'a souligné le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine lors de la 70e session de l'Assemblée générale de l'ONU, crée de nouveaux clivages dans l'économie mondiale, tout en ignorant les principes fondamentaux de la liberté du commerce, d’investissement, et de concurrence libre. En fin de compte, ces initiatives pourraient diviser l'espace économique mondial.
Le danger que représente cette tendance est discuté depuis un certain temps au plus haut niveau. L’objectif de rendre les relations commerciales entre les régions plus transparentes était l’une des priorités de la présidence russe du G20 en 2013. Et les dispositions qui en découlent sont reprises dans la déclaration publiée par les leaders du groupe à Saint-Pétersbourg.
N’oublions pas que les résolutions annuelles de l'Assemblée générale des Nations Unies sur le thème "Commerce international et développement" soulignent la nécessité, pour les accords régionaux, de contribuer à réaliser les objectifs de formation d’un système commercial multilatéral fondé sur les règles de transparence, de non-discrimination et d’équité.
Dans ce contexte, les informations sur les négociations d’un certain nombre de pays sur un accord régional de libre-échange, connu également comme l’Accord de partenariat transpacifique, font dissonance. Nous estimons qu’il est prématuré de se prononcer sur le contenu de ce document car les négociations ont été menées dans le plus grand secret et que le texte final n'a pas encore été publié officiellement. Malheureusement, ce n’est pas un cas isolé mais une véritable tendance. De nombreux événements dans le domaine de l’intégration économique, auxquels participent les principaux acteurs occidentaux, sont tenus secrets jusqu’au dernier moment. Non seulement les observateurs extérieurs sont écartés des discussions sur ces projets, mais aussi les protagonistes de ces associations. Le manque de transparence par rapport aux entrepreneurs et l’opinion publique des pays-signataires des Accords, mais aussi par rapport aux partenaires économiques de la région Asie-Pacifique, reflète tous les avantages et les inconvénients de ce type de projets fermés.
Nous sommes convaincus que les accords commerciaux régionaux peuvent compléter le système commercial multilatéral, mais ils ne doivent pas le remplacer. Les règles universelles du commerce international doivent être élaborées sur la base de l’OMC avec une participation de toutes les parties intéressées. C’est le seul moyen d’assurer la légitimité de ces règles.
Nous nous basons sur ces principes dans le développement de l’intégration économique au sein de l’UEEA (Union économique eurasiatique), tout en restant en conformité avec les normes et les règles de l'OMC. Nous nous prononçons pour l'harmonisation des projets économiques régionaux, basée sur les principes généralement reconnus du commerce international.
Sur l’aide humanitaire russe à la Birmanie
Conformément à la demande du gouvernement de la Fédération de Russie, le Ministère russe des Situations d'urgence, en étroite coopération avec le ministère russe des Affaires étrangères, fournit une aide humanitaire à la Birmanie suite aux inondations qui ont dévasté ce pays.
Nous espérons que la contribution humanitaire russe permettra de normaliser la situation dans les zones sinistrées de la Birmanie.
Sur l'ouverture de l’Office touristique national de Russie en Allemagne
Le 2 octobre dernier, l’Office du tourisme national russe "Visit Russia" a été inauguré à Berlin. L’ouverture de cet office du tourisme a été rendue possible grâce au soutien de l’Ambassade de Russie en Allemagne et du Bureau économique et commercial de Russie en Allemagne. Il est le troisième bureau à l'étranger de l'association touristique "Visit Russia" après Dubaï et Helsinki.
Le travail de cet office de tourisme est coordonné avec le ministère du Tourisme et le ministère de la Culture de Russie. Le bureau est destiné à promouvoir les produits touristiques de notre pays et apporter l’aide consultative et un soutien d’information permanent aux agences de voyages locales et aux voyagistes.
Nous estimons que l'ouverture de l'office de tourisme Visit Russia survient au bon moment. Et nous espérons que son fonctionnement permettra de fournir une information fiable et de qualité sur le potentiel touristique russe.
Extraits des réponses aux questions :
Question: Le Secrétaire d’État américain John Kerry a exhorté hier la Russie à "se décider sur la Syrie". Selon lui la Russie doit "décider si elle lutte contre le terrorisme, ou si elle soutient le président de la République Syrienne Bachar al-Assad". En même temps, il y a deux semaines, le secrétaire d’État américain John Kerry avait déclaré que les États-Unis n’insisteraient plus sur la démission de Bachar al-Assad comme condition préalable pour résoudre la crise syrienne. Comment commentez-vous ces changements de position de la part de Washington par rapport à Damas et Moscou?
Réponse: En ce qui concerne l’appel lancé par le Secrétaire d’État américain John Kerry à la Russie, je peux dire clairement et sans équivoque: nous nous battons contre l’EI. C’est étrange qu’il puisse avoir des doutes à ce sujet.
Nous avons parlé de la menace terroriste dans la région depuis le début, il y a quatre ans, et nous avons appelé nos partenaires à "se réveiller". Nous avons souligné qu’il ne s’agissait pas de manifestations du Printemps Arabe mais d’un véritable assaut du territoire par le terrorisme international. Nos approches - à la fois théoriques et pratiques, politiques et militaires – sont réunies dans un seul concept clair et logique, qui n’a pas évolué depuis. Franchement, nous trouvons surprenant que ce concept puisse susciter des doutes car il ne présente aucune contradiction. La Russie lutte contre le terrorisme et le considère comme une menace à la sécurité nationale du pays. Nous ne le faisons pas au second plan, en cachette, ni pour ancrer notre suprématie dans la région. Ce sont des accusations que nous entendons à l’encontre de Moscou ces derniers temps. Notre action dans la région est ouverte et transparente, notamment pour que nos partenaires puissent faire appel à nous en cas de besoin. Nous prenons l’initiative d’aller voir nos partenaires et leur demandons de présenter les informations qu’ils ont à leur disposition et sommes prêts à partager les nôtres. Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises et à tous les niveaux le travail du Centre d’information à Bagdad, grâce auquel nous pouvons coordonner nos efforts. Nous avons toujours fait le nécessaire pour consolider les efforts de la communauté internationale dans la lutte contre le terrorisme international, nous le faisons actuellement et nous allons continuer à le faire. C’est l’objectif principal de notre présence dans la région de Damas.
Nous sommes prêts à répondre à toutes les préoccupations, à plusieurs reprises dans une même journée. Appelez-nous et demandez-nous ce qui vous intéresse. Si c'est ce dont nous avons parlé il y a une semaine, il y a six mois ou il y a quatre ans, ce qui s’oublie pour des raisons qui nous échappent, nous pouvons toujours rappeler notre position.
Question: L'agence Reuters parle de l’arrivée en Syrie de milliers de combattants iraniens sous le commandement du général Qasem Soleimani, qui, accompagné des forces gouvernementales, va libérer la ville d’Alep "avec le soutien de l’aviation russe". La partie russe possède-t-elle les mêmes informations à ce sujet? Est-ce une information fiable?
Je voudrais également vous demander des précisions sur les véhicules tout terrain Toyota entre les mains des terroristes. Les ont-ils pris à l’opposition ou est-ce que les membres de l’opposition conduisant ces 4x4 seraient passés du côté de l’EIIL et leur auraient transmis ces véhicules? Je vous pose cette question parce que le New York Times rapporte que les membres de l’opposition le demandent aux États-Unis et à leurs alliés, et que cela pourrait avoir des conséquences directes pour l’aviation russe dans la région.
Réponse : Je pense que nos experts militaires donneront une réponse plus détaillée à votre première question. Comme je le disais, un Centre d’information a ouvert à Bagdad, où se déroule la coordination des actions entre les deux capitales. Par conséquent, tous les actes officiels qui sont entrepris par les États sont coordonnés dans ce centre. Je pense que vous y recevrez une réponse détaillée à votre question.
Quant à la manière dont les terroristes obtiennent les 4x4, mais aussi tout autre équipement, ce n’est pas par hasard que j’ai cité cet exemple. Lorsque nous indiquons qu’un groupe met la main sur des armes, les personnes étrangères au dossier ont du mal à y croire. Tout le monde sait ce qu’est un véhicule tout terrain, on ne peut pas le cacher. Ce n’est pas une arme. Pas besoin de le démonter pour voir, par exemple, le numéro qui lui est attribué, comme c’est le cas pour les armes légères, et il est difficile de dire d’où ce véhicule provient. On ne peut pas les confondre avec quoi que ce soit. On ne les fabrique pas dans la région, ils y sont livrés. Mon exemple sera la réponse à votre seconde question. Nous ne sommes pas certains que l’armement et notamment les armes sol-air à très courte portée, dont fait mention la presse occidentale, ne puissent pas se retrouver dans les mains des groupes à qui elles ne sont pas destinées. Personne ne peut donner une telle garantie. Souvenez-vous de la Libye ou du Mali: d'abord on a armé les "combattants libyens pour la démocratie" puis on se battait contre ces mêmes armes, mais sur le territoire du Mali. Tout le monde l’a observé.
Si vous pensez que nous en parlons uniquement quand nous répondons aux questions des journalistes, c’est faux. Nous citons les mêmes exemples, faits à l’appui, lors des pourparlers avec nos homologues, en particulier lors des négociations russo-américaines et lors de nos rencontres avec les Européens. Nous leur disons une seule chose: en armant une opposition plus modérée, vous ne pouvez jamais garantir que ces armes et ces hommes ne se retrouveront jamais du côté des organisations terroristes. Comment? Tout d'abord, il y a un commerce d’armes, et ensuite des migrations. Cela ne s’inscrit pas dans le processus de migration globale. C’est un passage, un échange constant entre factions "sur le terrain". Les gens rejoignent des groupes où ils sont mieux payés, leur vision politique change et ils se radicalisent, deviennent des extrémistes. Ces gens partent justement avec les armes qui leur ont été livrées lorsqu’ils faisaient partie de l’opposition modérée. C’est un processus très complexe. Personne ne les contrôle, et personne ne répertorie les armes qui arrivent dans la région. Tous les programmes qui démarraient sous de bons prétextes ont échoué. La préparation des soi-disant formateurs "sur le terrain", qui devaient lutter contre le terrorisme, a échoué. Il n'y a aucune garantie qu’en livrant les armes à une partie de l’opposition modérée, elles ne vont pas se retrouver sur le côté des rebelles et des terroristes internationaux. Pourquoi nous l’affirmons avec tant de confiance? Parce que nous avons observé le même schéma et connu des expériences similaires dans différents pays de la région. Le scénario ne change pas. La question est – pourquoi nos homologues occidentaux ne peuvent-ils pas reconnaître des faits évidents? Cela est peut-être lié avec le fait qu’il va falloir changer d’approche pour résoudre la crise dans la région. Et personne ne veut le faire car beaucoup d’efforts ont été déployés, des fonds considérables ont été dépensés et un capital politique considérable a été utilisé pour défendre cette approche. S’il faut tout changer, il faut avant tout reconnaître l’impuissance des efforts investis jusque là.
Question: Selon le journal japonais Nikkei Shimbun, la visite du président de la Fédération de Russie au Japon est annulée cette année et pourrait être reprogrammée au printemps de l'année prochaine. La même source nous indique qu’une visite du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Japon pourrait avoir lieu en janvier pour coordonner les détails de celle du président russe. Pouvez-vous nous confirmer ces informations? Quelles questions pourraient être discutées si la visite a lieu?
Réponse: Nous regrettons que les médias japonais n’aient pas d’autres sujets à aborder que les relations russo-japonaises. C’est triste.
En ce qui concerne la visite du chef d’État russe, toute l’information à ce sujet est mise à disposition par le service de presse de l’Administration du président de Russie.
Si la visite du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Japon sera décidée et fera partie de son emploi du temps, nous vous en informerons ultérieurement.
Je vous demande de bien vouloir utiliser cette information en citant vos sources.
Question: Pourriez-vous nous donner de plus amples informations sur le stade des négociations et des contacts entre la Russie et les États-Unis en ce qui concerne l'utilisation de l'espace aérien de la Syrie? Hier, le représentant de l'armée américaine a déclaré que deux avions avaient volé très près l’un de l’autre et que cela pouvait être dangereux. Pouvez-vous confirmer cette information?
Réponse: Je peux dire qu’en général, il y a des problèmes de sécurité dans cette région. C'est vrai. Si elle était sécurisée, aucun effort de notre part pour y assurer la sécurité ne serait demandé.
Je peux répondre, sur le plan général, que nous sommes ouverts à tout dialogue avec les États-Unis concernant la coopération dans la région. Le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine l’évoquait hier en détails lors du VIIe Forum d’investissement "Russia Calling!". Je voudrais répéter que nous sommes ouverts à tout dialogue. Le ministère russe de la Défense peut vous informer du déroulement des contacts entre les experts militaires.
Une situation paradoxale est en train de se former. On nous dit que nous agissons seuls, en créant des menaces supplémentaires et des obstacles aux opérations menées dans la région. Et ce malgré le fait que nous - comme l’a déclaré hier le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine - en avons informé la partie américaine (ce qui est une mesure sans précédent, et malheureusement sans réponse pour l'instant). Deuxièmement, nous avons immédiatement évoqué la nécessité de coordonner nos efforts, non seulement avec les États-Unis mais généralement avec tous ceux qui participent à l’opération dans la région, notamment pour minimiser l’effet des menaces potentielles. Nous avons été, sommes et resterons ouverts à tout contact.
Il me semble qu’il serait plus approprié d’adresser cette question à nos homologues américains. Tout format, tout moyen destiné à la discussion n’a jamais été bloqué de notre côté, et sera toujours ouvert. On nous reproche constamment notre conduite imprévisible. En quoi sommes-nous si surprenants si tous les jours, et au niveau de tous les organismes de l'État russe, notamment par le biais des structures militaires et diplomatiques, nous envoyons non seulement des signaux, mais aussi des documents appelant nos partenaires à mener une action coordonnée? Et après on nous reproche d’agir de manière imprévisible. Pour que tout soit prévisible, il faut entamer un dialogue. Nous y sommes ouverts. Mais je répète que toute information concrète sur ce sujet vous pourra être fournie par le ministère de la Défense de la Fédération de Russie.
Question: Cette semaine, le premier vice-ministre des Affaires étrangères russe Vladimir Titov s’est rendu à Oslo. Selon mes informations, il s’est entretenu hier à Moscou avec le ministre des Affaires étrangères de la Suède. Que pouvez-vous dire des relations russo-scandinaves?
Réponse: Je peux simplement vous rappeler que le premier vice-ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Vladimir Titov a déjà commenté en détails les résultats de sa visite. Je ne gâcherai pas votre temps avec cela car toutes ses remarques ont été rendues publiques. Si vous avez des questions spécifiques concernant notre coopération avec la Norvège, je suis prête à y répondre.
Question: La Russie a-t-elle l'intention de coopérer avec l'Iran, l'Azerbaïdjan et la Turquie en matière de lutte contre le terrorisme? Quelles mesures ont été déjà prises ?
Réponse: Vous voulez parler d'une association spécifique? Pourquoi avez-vous énuméré uniquement ces pays ? Nous ne nous sommes pas fixé de limites, pas plus que nous n'avons dressé une liste des pays avec lesquels nous sommes prêts ou non à coopérer dans la lutte contre le terrorisme. C'est d'ailleurs ce qui nous différencie de nos collègues occidentaux. Nous déclarons que, pour atteindre l'objectif principal aujourd'hui - à savoir la lutte contre le terrorisme - nous sommes prêts à coopérer avec tous les acteurs, les pays et les forces afin de rendre cette lutte plus efficace. C’est pourquoi nous sommes non seulement prêts à coopérer avec tous les pays que vous avez énumérés - et notamment la Turquie, l'Iran et l'Azerbaïdjan - mais nous entretenons aussi un dialogue en ce sens. Vous avez certainement entendu parler des négociations menées à des niveaux différents, et des réunions, des conversations téléphoniques dont nous vous informons régulièrement. Elles ont été réalisées par la partie russe à des niveaux différents avec les représentants de ces pays. Il n'y a aucune limite sur ce point. Nous entretenions, nous entretenons et nous entretiendrons encore le dialogue.
Les événements tragiques survenues en Turquie ces derniers jours, notamment cette attaque terroriste sanglante, ont souligné la nécessité d'une plus grande coordination des efforts et d’un resserrement des rangs de tous ceux qui s’opposent au terrorisme, peu importe où ils se trouvent et peu importe comment ils s’appellent. Cela n’a aucune importance. Les personnes qui commettent des actes terroristes, peu importe leur nom, ne méritent qu’une seule chose: l'opposition à leurs activité à tous les niveaux, par toutes les organisations et par tous les pays. Il faut empêcher leur activité à tous les niveaux et en utilisant tous les outils possibles, faire en sorte qu’ils soient punis et neutralisés car c’est le seul moyen de lutter contre le terrorisme.
Question: Hier a eu lieu une réunion entre le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU sur la Syrie Staffan de Mistura. Comment s’est-elle passée? Quels sont les résultats de cette rencontre?
Réponse: Ce genre de réunions, malheureusement, ne permet pas d’obtenir des solutions miracles, notamment sur la crise syrienne. De telles réunions sont nécessaires pour "mettre les pendules à l’heure" mais ce n’est pas leur seule fonction. Elles doivent avoir lieu pour passer en revue et en détails tous les aspects du règlement du conflit, clarifier les questions que les parties ont à poser, échanger les points de vue, partager les impressions sur les contacts qui ont eu lieu avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, mais aussi avec le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU sur la Syrie Staffan de Mistura, et de dresser la liste des mesures concrètes qui pourraient être adoptées. Tout le spectre du règlement syrien a été analysé. Pour notre part, nous avons partagé ce à quoi s'intéressait le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU sur la Syrie Staffan de Mistura en matière de règlement politique. Nous avons également évoqué nos contacts avec Damas et l'opposition syrienne. Nous avons confirmé que le principal objectif final de notre participation aux processus, dont nous parlons et dont nous nous occupons actuellement, était un règlement politique du conflit. Nous avons également évoqué le déroulement de la campagne militaire, naturellement dans le cadre des compétences du ministère russe des Affaires étrangères (les informations détaillées sont fournies par le ministère de la Défense de la Fédération de Russie). Cela a été fait sur la base d’une analyse globale des efforts politiques et militaires déployés par la Russie. Au début de la réunion, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a parlé de manière détaillée des objectifs que nous nous sommes fixés lors de cette réunion. Ils ont été atteints. Et les contacts seront poursuivis.