Commentaire du Département de l’information et de la presse du ministère russe des Affaires étrangères à l’issue de la réunion du Conseil ministériel de l'OSCE à Bâle
Dans le cadre de la crise de sécurité européenne et du conflit en Ukraine, la réunion ministérielle a réaffirmé le rôle de l'OSCE en tant que forum important pour le dialogue politique sur les problèmes européens les plus urgents. La présidence suisse de l'OSCE a réussi d'organiser un débat interactif sur des moyens visant à sortir de la crise du système de la sécurité européenne, à faire face aux menaces provenant du terrorisme international et de l'État islamique. Malgré la rhétorique politisée d'un certain nombre de pays, derrière laquelle ils tentaient de cacher leurs propres violations flagrantes des principes d'Helsinki, le débat sur ces questions a été assez utile.
Le Conseil ministériel a défini des objectifs pour le futur en adoptant un grand nombre de documents à Bâle. Ainsi, il a rempli pleinement la fonction de l'organe central de gestion de l'OSCE.
Une déclaration sur les prochaines étapes dans le cadre du processus de Helsinki + 40 est devenue le principal document politique de la réunion. On a annoncé la création du «Groupe de personnalités éminentes » chargé des questions de la sécurité européenne, composé des représentants des pays clés de l'OSCE, dont la Russie. Nous espérons que ces efforts contribueront à la restauration et le renforcement de la confiance dans l'espace européen.
Les ministres ont également adopté une déclaration sur le 70e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, initiée par la Russie et d'autres pays de l'OTSC. Nous plaidons en faveur de la préservation de la vérité historique sur cette tragédie du XXe siècle, et nous nous opposerons aux tentatives de réviser les résultats de la guerre et de permettre à l'idéologie nazie de prendre le dessus.
Le Conseil des ministres a pris une décision importante concernant le transfert des responsabilités aux parties à l'Accord sur la limitation des armements au niveau sous-régional, annexe 1-B de l'article IV de l'Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine. Comme l'un des garants des Accords de paix de Dayton, la partie russe espère que cette mesure va contribuer au renforcement de la paix dans les Balkans et à la responsabilisation des régions.
Moscou se félicite de la décision du Conseil ministériel à Bâle, adoptée dans le domaine de la sécurité. Nous espérons que les instruments visant à lutter contre les terroristes étrangers, les enlèvements et les prises d'otages par des groupes terroristes, contribueront à renforcer le potentiel antiterroriste de l'OSCE. Nous saluons les décisions sur les armes légères et de petit calibre et les stocks de munitions conventionnelles et sur le 20e anniversaire du Code de conduite de l'OSCE relatif aux aspects politico-militaires de la sécurité. Nous regrettons qu'en raison de la position non constructive de certains pays pour la troisième année consécutive les participants n'arrivent pas à s'entendre sur la conduite de l'un des organes clés de l'OSCE - Forum pour la coopération en matière de sécurité.
Nous sommes satisfaits du travail de l'OSCE dans la dimension économique et environnementale, qui s'est manifesté dans les décisions prises à Bâle visant à réduire les risques de catastrophes naturelles et d'origine humaine, et à lutter contre la corruption. La déclaration des ministres des Affaires étrangères de l'OTSC sur l'harmonisation des processus d'intégration dans l'espace européen est devenue une contribution importante au travail du Conseil des ministres.
La partie russe a traditionnellement participé d'une manière constructive à la préparation des projets des décisions ministérielles dans le domaine de la dimension humaine de l'OSCE. Nous sommes satisfaits de l'adoption de documents sur le travail avec les jeunes et les enfants, ceux visant à combattre les violences faites aux femmes, lutter contre l'antisémitisme et lancer la mise à jour du plan d'action de l'OSCE dans le domaine de l'égalité des sexes.
Nous tenons à mettre l'accent sur les documents sur les questions régionales pris lors du Conseil ministériel. Parmi eux figurent une déclaration sur le règlement du conflit transnistrien, ainsi qu'une déclaration sur le Haut-Karabakh fait par les chefs de délégations des pays co-présidents du Groupe de Minsk de l'OSCE : la Russie, la France et les États-Unis. Nous tenons à noter les déclarations adoptées sur la coopération avec les partenaires asiatiques et méditerranéens de l'OSCE, qui ont mis en avant l'importance de la lutte contre la christianophobie. La tenue d'une conférence de l'OSCE consacrée à ce sujet est prévue pour 2015.
Il est regrettable que lors de la préparation de la réunion ministérielle à Bâle, les parties n'ont pas parvenu à un consensus sur un certain nombre de documents, y compris plusieurs initiatives russes. Il s'agit notamment d'un projet de décision sur l'inadmissibilité de coups d'État anticonstitutionnels, la lutte contre le néonazisme et le phénomène de l'apatridie. Ces sujets constitueront les priorités de la Russie dans ses activités au sein de l'OSCE.
La réunion ministérielle à Bâle a réaffirmé l'importance de l'OSCE dans les affaires internationales et européennes. Les plans de ceux qui ont essayé d'isoler la Russie, ont échoué, dont la preuve est une discussion interactive avec la participation de la Russie et environ 20 réunions bilatérales tenues par Sergueï Lavrov en marge du Conseil ministériel. Il est à noter que les événements en Ukraine n'ont pas beaucoup influencé le programme en cours de l'OSCE, comme en témoigne le large éventail de documents adoptés dans les trois dimensions de l'Organisation.
En 2015, c'est la Serbie qui assurera la présidence de l'OSCE, et en 2016 et 2017 ce serait le tour de l'Allemagne et de l'Autriche, respectivement. Nous souhaitons à nos collègues serbes, allemands et autrichiens beaucoup de succès dans ce poste et nous nous attendons à leur approche équilibrée et objective, conformément au mandat de la présidence. Pour notre part, nous avons l'intention de soutenir les efforts de l'OSCE visant à surmonter la crise et à renforcer la confiance dans l'espace européen.