Commentaire et réponse à la presse du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en marge de la 16e Réunion des responsables des services de renseignement, de sécurité et d'ordre public des États partenaires du FSB russe, Krasnodar, 4 octobre 2017
Je me réjouis de participer à cette nouvelle Réunion des responsables des services de renseignement, de sécurité et d'ordre public des États partenaires du FSB russe, qui est organisée par le Service fédéral de sécurité russe pour la 16e fois.
Les représentants de 75 pays, de 5 organisations internationales, y compris l'Onu, l'OCS, la CEI et l'UE, où il existe également un mécanisme de lutte contre le terrorisme et qui a établi le contact avec les organes compétents de la Russie, sont présents à la réunion d'aujourd'hui à Krasnodar. Les rencontres de ce type sont toujours très utiles car hormis la présentation des positions politiques, qui sont connues publiquement, tous les pays ont la possibilité d'échanger professionnellement à huis clos et en toute confiance sur l'expérience accumulée par différents pays dans la lutte contre le terrorisme, le financement et l'alimentation du terrorisme, l'idéologie terroriste et extrémiste, dans la prévention des attentats. Toutes ces questions sont à l'ordre du jour.
Je suis convaincu qu'après la cérémonie d'ouverture d'aujourd'hui, durant laquelle j'ai eu l'honneur de tenir un discours, les participants à la réunion passeront à une discussion professionnelle et purement pragmatique qui est importante pour deux raisons. Premièrement, cela contribue directement à coopérer mieux et plus efficacement dans la prévention de l'activité terroriste. On peut citer en exemple la Banque de données internationale créée par le FSB russe, qui regroupe les informations sur les combattants terroristes étrangers et bien d'autres aspects de l'activité antiterroriste. Le second point important de ces conversations professionnelles de confiance telles que celles qui se tiendront ici pendant deux jours est la compréhension immédiate du besoin d'abandonner le deux poids deux mesures, la politisation de l'activité terroriste, les tentatives d'utiliser les extrémistes pour atteindre des fins géopolitiques mercantiles immédiates. Les professionnels se comprennent et il est important pour eux de ne pas être gênés si nous voulons que la menace terroriste disparaisse de la surface de la Terre ou, au moins, devienne bien moins grave.
Il est agréable que tout le monde ici ait reconnu l'événement important qu'est la création d'un nouveau poste de coordinateur de la lutte contre le terrorisme auquel a été nommé le diplomate russe Vladimir Voronkov au rang de Secrétaire général adjoint de l'Onu. Beaucoup de choses positives ont été dites aujourd'hui à son égard, et son adjoint a tenu un discours à la session plénière. Nous partons du fait que le nouveau Bureau de lutte contre le terrorisme sera formé prochainement – sa création remonte à seulement deux semaines.
Le lien avec l'Onu est très important. C'est l'organisation la plus légitime et universelle, dans le cadre de laquelle a été créée une structure diversifiée de mécanismes pour prévenir les manifestations terroristes et coordonner les actions en ce sens. C'est pourquoi, hormis la participation de représentants de l'Onu aux réunions organisées par le FSB russe, les représentants du Service fédéral se rendent à New York après chacune de ces réunions et présentent un rapport au comité antiterroriste du Conseil de sécurité des Nations unies sur le bilan de ces entretiens, évoquent les principales conclusions tirées par les participants à l'activité. Je pense qu'un tel échange d'expériences et d'informations mérite tout notre soutien, y compris dans les relations de l'Onu avec tous les autres pays.
Question: Dans votre discours, vous avez mentionné le Front al-Nosra. Peut-on s'attendre à des démarches concrètes dans le cadre de la lutte contre ce groupe terroriste dans la zone de désescalade mise en place à Idleb? Le Président russe Vladimir Poutine s'est rendu en Turquie, et maintenant le Roi Salmane ben Abdel Aziz al-Saoud d'Arabie saoudite attendu à Moscou. S'attend-on à des démarches pratiques dans le cadre de cette coopération?
Sergueï Lavrov: Nous avons plusieurs fois attiré l'attention sur le fait que la coalition occidentale, avant l'envoi de l'aviation russe en Syrie, se comportait de manière assez passive envers Daech. Le Front al-Nosra, pour sa part, n'était pratiquement pas du tout inquiété. Quand à la demande du Président syrien Bachar al-Assad, l'aviation russe a commencé à apporter son soutien à l'armée syrienne dans la lutte contre le terrorisme, l'activité de la coalition a nettement augmenté dans les attaques contre Daech. Mais jusqu'à dernièrement, et même après l'arrivée au pouvoir de la nouvelle administration américaine, nous n'avons pas constaté que la coalition s'était sérieusement attaquée au Front al-Nosra (qui a changé de nom mais dont le fond n'a pas changé pour autant).
En ce qui concerne Idleb, en effet des événements inquiétants y ont eu lieu. Après la mise au point de la zone de désescalade dans cette partie de la Syrie, les combattants ont enfreint leurs engagements et ont tenté, avec le soutien du Front al-Nosra, de conquérir des territoires, de les prendre à l'armée syrienne. Ces tentatives ont été empêchées avec notre aide. Les derniers pourparlers à Ankara entre le Président russe Vladimir Poutine et le Président turc Recep Tayyip Erdogan ont apporté des résultats. Je suis l'actualité. Il y a des informations selon lesquelles des groupes armés qui font partie des accords sur la zone de désescalade à Idleb ont commencé à combattre plus activement le Front al-Nosra. Nous les aiderons, tout comme nous aiderons l'armée syrienne.