Sténogramme de l'intervention et des réponses aux questions des médias de S.V.Lavrov, Ministre des affaires étrangères de la Russie, à la conférence de presse conjointe à l'issue des pourparlers avec O. Ajumogobia, Ministre des affaires étrangères du Nigeria, Abuja, le 17 novembre 2010
S.V.Lavrov: Le 25 novembre, nous célébrerons 50 ans de l'établissement des relations diplomatiques entre nos pays. Nous célébrons cette date au stade très positif du développement de notre coopération. Après la visite de l'an dernier de D.A.Medvédev, Président de la Russie, nous avons obtenu des accords importants, qui élèvent nos rapports au niveau de qualité nouvelle. Les compagnies russes sont intéressées à l'élargissement de leur présence au Nigeria. Aujourd'hui à la rencontre avec G. Jonathan, Président du Nigeria, et mon homologue O. Ajumogobia, Ministre des affaires étrangères, nous avons discuté les problèmes concrets, que l'on peut régler pour que cette interaction soit plus efficace. Nous avons la compréhension commune, que le potentiel de nos échanges commerciaux et de nos investissements est loin d'être épuisé, et que nous pouvons augmenter sensiblement le volume de notre coopération.
Nous nous sommes entendus de renforcer notre coopération dans la sphère humanitaire. Nos collègues nigérians sont contents, que beaucoup de citoyens de ce pays fassent leurs études en Fédération de Russie.
Nous avons aussi discuté les affaires internationales, la situation en Afrique. Là, nos positions coïncident complètement. Nous sommes unis en ce qu'il faut régler tous les problèmes surgissant dans les rapports internationaux sur la base du droit international, de la confirmation du rôle central de l'ONU, sur la voie des négociations. Nous coopérons étroitement avec le Nigeria à l'Organisation des Nations Unies, dans le cadre du CS de l'ONU, nous continuerons de renforcer cette coopération.
Je suis persuadé que les pourparlers d'aujourd'hui serviront le développement ultérieur de notre partenariat, prépareront le sol pour l'élever au niveau stratégique.
Je suis reconnaissant à mon homologue pour son hospitalité, l'excellente organisation des pourparlers. Je lui ai transmis l'invitation de venir en Fédération de Russie en visite.
Question: Comment évaluez-vous la réalisation des accords dans les domaines de l'industrie pétrogazier, nucléaire et dans l'espace, obtenus au cours de la visite de D.A.Medvédev, Président de la Russie, au Nigeria ? Qu'est-ce qui a déjà été fait, et que reste-t-il encore à faire ?
S.V.Lavrov: Aujourd'hui nous avons constaté l'achèvement des processus de ratification de plusieurs accords importants, obtenus au cours de la visite de D.A.Medvédev, Président de la Russie. Cela concerne les accords sur la protection mutuelle des investissements, la coopération dans le domaine du nucléaire pacifique. Nous menons des pourparlers sur l'édification au Nigeria d'une centrale atomique.
Aujourd'hui au cours de la rencontre avec le Président du Nigeria nous avons discuté les projets dans le domaine du complexe énergétique et des combustibles. Nous avons senti l'intérêt sincère des partenaires nigérians à la mise en pratique des projets prévus par «Gazprom». «Gazprom» a ici des partenaires, avec lesquels il mène des pourparlers appropriés. Nous espérons le succès de leur fin rapide.
Nous avons aussi l'intérêt commun à ce que les projets de «RUSAL» réalisés ici soient aussi profitables aux deux parties.
Concernant l'espace, en décembre il est prévu de lancer par nos porteurs deux satellites nigérians pour sonder la Terre. J'espère que tout cela aura lieu et sera développé. Je crois que tout avance comme il se doit.
Question: V.Bout se trouve sur le territoire des USA. Selon les médias, les diplomates russes n'ont jusqu'à présent pas la possibilité de le voir. Quand va-t-on lui accorder l'aide consulaire ?
S.V.Lavrov: Comme vous le comprenez, cela dépend, avant tout, des USA. Ils doivent respecter les normes internationales. Nous espérons que cela sera fait immédiatement.
Si l'accès consulaire traîne, cela deviendra encore une violation des normes du droit international, qui ont été plusieurs fois violées en liaison avec la soi-disant «affaire Bout». J'espère que nos collègues américains le comprennent.
Question: A quel niveau sera garantie la sécurité de l'édification de la centrale atomique au Nigeria ?
S.V.Lavrov: Chaque projet mis en pratique par le groupe public «Rosatom» avec les collègues étrangers, se trouve sous le strict contrôle de l'AIEA et est garanti sûr.
Question: Comment commenteriez-vous les accords de livraison du gaz nigérian en Russie ? Que pouvez-vous dire encore du lancement des satellites nigérians ?
S.V.Lavrov: Le Nigeria ne livre pas le gaz en Russie. La Russie et le Nigeria exportent les hydrocarbures. Nous coopérons dans plusieurs formats. La Russie est observatrice à l'Organisation des pays exportateurs du pétrole (OPEP), dont le Nigeria est membre. Nos pays participent au Forum des pays exportateurs du gaz. La compagnie russe «Gazprom» a des accords avec «Nigerian National Petroleum Corporation» sur le développement de la coopération mutuellement avantageuse. Il ne s'agit pas que de la réception par la Russie du gaz nigérian, mais du développement commun du potentiel dans le domaine des hydrocarbures, y compris les oléoducs, le gaz liquéfié et autres formes de la coopération, qui seront approuvées par les deux parties.
Concernant la coopération dans l'espace, les satellites nigérians seront lancés par les fusées russes à des fins de sondage. Tel est le plan, qui, je l'espère, sera mis en pratique.