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Extraits des réponses du Ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux questions des éditeurs et lecteurs dujournal «Rossiyskaya Gazeta»dans le cadre du «business lunch», Moscou, 22 octobre 2012

2005-23-10-2012

Question : Sergueï Viktorovich, peu de temps s'est écoulé depuis l'incident avec atterrissage forcé de l'avion syrien à Ankara avec des citoyens russes à bord. Que vous pouvez maintenant dire au sujet de la nature de la cargaison ? Ce qui transportait réellement cet avion syrien ? Pourquoi Moscou,il semble, a réagi à la situationassez calmement ? Si à la place des citoyens russes se trouveraient les américains, Washington agirait probablement plus sévèrement.

Sergueï Lavrov: En ce qui concerne la cargaison, nous en avons dit tout de suite, une fois que les factures ont été vérifiées et toutes les informations ont été obtenus.C'était l'équipement électrotechnique pour les radars à double usage qui n'était pas interdit par les traités et conventions internationaux ou décisions du Conseil de sécurité de l'ONU. Il s'agit d'une livraison absolumentroutinièrede pièces de rechange. Le fournisseur russe avait des obligations contractuelles lesquelles ont été assumées il y a déjàdix ans. Ces obligations prévoyaient la livraison des pièces de rechange pour les radars afin qu'ils puissent fonctionner correctement. Lorsque la partie syrienne a signalé qu'elles avaient besoin de certains composants de cet équipement électrotechnique, ceux-ci ont été fabriqués, emballés et envoyés en Syrie de manière légale. Cet équipement ne porte pas une menace pour les passagers, le vol ou la sécurité en général, il ne s'explose pas et ne tire pas.Je répète, cet équipement à double usage pouvant servir à des fins militaires et pacifiques. En tout cas, ce ne sont pas des «produits qui tirent », c'est l'équipement de radar. Seulement ensuite, à retardement, nous avons révélé ces faits. Compte tenu qu'il s'agissait du sujet routinier, le gouvernement n'était pas informe sur lui. Tout simplement, le fournisseur a envoyé légalement lespièces de rechange.

Aussiavec retard, nous avons constaté que lorsque le pilote seulement s'approchait vers l'espace aérien turc, le dispatcher lui a dit que les turcs seraient obligés de faire atterrir son avion pourl'inspecter, et si l'équipage ne serait pas d'accord, l'avion pourrait changer la voie aérienne, c'est-à-dire revenir ou ne pas entrer dans le territoire turc. Le pilote a répondu qu'il était prêt à atterrir, parce qu'il n'avait à bord rien qui soit interdit. Ce tout petit traitmontre que personne n'avait aucune intention à effectuer toute fourniture illégale.

Selon la Convention de Chicago (OACI) tout pays qui a des motifs raisonnables de croire que l'avion transporte une cargaison militaire a le droit de le faire atterrir. Ce que,proprement dit, la Turquie a fait. La partie turque a inspecté l'avion et l'a laisséaller avec l'équipage et les passagers, après avoir confisqué la cargaison pour l'examen ultérieur. Les autorités turques ont refusé de satisfaire les demandes répétées du commandant de l'équipage à lui délivrer un reçu sur la confiscation. Ce fait nous inquiète. En outre, en même temps, les officiels turcs ont commencé à déclarercatégoriquementque des munitions et armes ont été révélées à bord de l'avion. Les collègues turcs dont nous questionnons chaque jour sur tous les aspects de ce sujet, nous ont répondu récemment que l'avion transportait l'équipement électrotechnique. Dans cette situation, nous leur demandons à déclarer publiquement qu'il n'y avait pas des armes et des munitions à bord de l'avion.Pour l'instant,nous attendons.

Le secondaspect de la situation qui est plus important,concerne l'attitude envers les passagers, y compris les citoyens russes. Premièrement, lorsque nous avons appris que l'avion qui exécutait le vol depuis Moscou, avait été force d'atterrir, nos fonctionnaires consulaires, après avoir reçu la liste des passagers de l'avion et ayant compris que là se trouvaient les citoyens russes, ont immédiatement exigé l'accès à ceux-ci. Pendant plus de huit heures, quand l'avion se trouvait à Ankara, l'accès n'a pas été présenté. Les collègues turcs se referaient au fait que l'avion va bientôtdécoller, mais cela ne s'est pas produit.

Deuxièmement, pendant deux heures les gens étaient conservés dans un avion fermé, dont les moteurs ont été désactivés et le système deconditionnement d'air ne fonctionnait pas. Un des passagers, un mari d'une citoyenne russe, s'est trouvé mal, et les gens ont été forcés de chercher des médicaments à bord. Puis les portesont été ouvertes et on a dit que maintenant tous seraient transportés à l'aéroport. Mais personne n'invitait personne nulle part. Ensuite, nos citoyens ont vu à travers les hublots que sur le terrain d'aviation se trouvait un bus sans conducteur. Donc ils ne sont pas partis nulle part. On a apporté de la nourriture pourtant sa quantité n'était pas suffisante pour nourrir même les enfants.

Tout cela nous avons appris quand l'avion a atterri déjà à Damas. Ensuite, nous avons trouvé les russes qui étaient à bord et nous ont leur demandé comment tout cela c'est arrivé en fait. La situation est différente de celle que les collègues turcs ont exposé à nous. C'est pourquoi nous chercherons donc à éclairer la situation à fond pour comprendre qui donnait les dispositions correspondantes, qui interdisait à nos employés consulaires monter à bord. Tous ces choses sont importantes parce qu'elles caractérisent les relations entre les pays. Nous sommes les voisins assez proches avec la Turquie, nous avons les bonnes relations, même de nature stratégique ; Il existe des mécanismes des rencontres au sommet, aux hauts niveaux, les contacts se développent sur plusieurs fronts. Nous ne voulons pas que telles épisodes assombrissent les liens bilatéraux.

Question : Sergueï Viktorovich, à la fin de cette semaine à Saint-Pétersbourg aura lieu le congrès des compatriotes. Le premier congrès a eu lieu en 2000,maisil portait plutôt un caractèrerituel. Nous parlions que nous nous souvenons, aimons, appréciions toutes les générations de l'émigration parce qu'elle a préservé la langue et la culture russes, les cérémonies solennelles du retour de la citoyenneté, de la remise des passeports se sont tenues.Peut-êtrele temps de fixer des objectifs plus ambitieux, comme le retour des capitaux et intellects est venu ? Peut-être, ce congrès formulera une autre tâche de qualité beaucoup plus haute ?

Sergueï Lavrov : Déjà lors du dernier congrès qui s'est tenu avec appuis des organisations des compatriotes elles-mêmes, nous avons formulé les nouvelles tâches. Nous nous sommes convenus que nous passerons du modèle d'interaction paternaliste, qui était,en général, limitée par l'aide de nature humanitaire prêtée aux vétérans età ceux qui se sont tombes dans le malheur, par les transferts de fonds et par l'assistance matérielle, aux activités orientées vers les buts précis decontribuer à la consolidation des compatriotes dans chaque pays afin qu'ils puissent plus efficacement chercherà obtenir le respect et la garantie de leurs droits. La majorité écrasante d'entre eux resteront làoù ils vivent maintenant, pourtant, ils désirent vivre en l'État concerné comme des citoyens égaux. Nous les y aiderons, car une discrimination est observée non seulement en Estonie et Lettonie, mais aussi dans un certain nombre des pays européens, où l'on trouve des exemples quand nos compatriotes ne peuvent pas réaliser jusqu'à la fin les droits sociaux, économiques et humanitaires concèdes à eux, par exemple, concernant l'enseignement en russe.

Ce thème est déjà devenu l'idée-maîtresse de la Commission gouvernementalpour les affaires des compatriotes à l'étranger. Certes, l'aide humanitaire demeure, mais les principales forces maintenant doivent être orientées à aider les organisations de nos compatriotes dans le domaine de la consolidation et assurance du rôle dûdans la vie intérieure de l'Etat où ils vivent. Nous les aidons à le faire, notamment en prêtant assistance auxéditions en langue russe. Ainsi, la Commission gouvernementale susmentionnée a créé le portail quiest devenu assez populaire. Les livres de la série « Russes en... » sontrégulièrement éditées. Les suivantes éditions ontdéjà sorti : « Russes en Allemagne ", « Russes en Syrie », les livres «Russes en Angleterre », « Russes aux États-Unis » ont été déjà présentées.

Le projet « Ecole russe à l'étranger » a été formulé qui bientôt devrait être financé. Cette tâche est positionnée de façon à permettre, comme une première étape,créer dans chaque pays de la CEI, au moins, une école avec enseignement conforme aux normes russes. Naturellement, une école c'est très peu, nous désirions plus. En fonction des recettes financières, nous allons intensifier ce travail. Nous souhaiterions que ce programme,ne se limitant pas uniquement par les pays de la CEI,soit réalisé dans d'autres pays, où beaucoup de nos compatriotesvivent.

En ce qui concerne le retour des capitaux, cela sort un peu du profil de notre Commission. Je crois qu'ici les méthodes directives ne conviennent pas. Le même à l'égard des intellects.Les intellects et capitaux retourneront quand ils se sentiront qu'en Russie il y a les possibilités pour leur application productive et rentable. C'est la tâche de tout le gouvernement. Le conseil des ministres et les dirigeants du pays comprennent cela. Un des indicateurs est le mandat du Président, qui vise à créer des conditions au maximum confortables pour l'activité des entreprises. L'essentiel est que tout soit réalisé.

Question : Quel est, selon vous, la raison de l'image négative de la Russie à l'étranger ? Cela se passe uniquement parce qu'à l'intérieur de notre pays il y a quelque chose qui ne vas pas ? Ou tout est expliqué par l'activité de la politique extérieure de la Russie ?

Sergueï Lavrov : Chaquepays a des problèmes internes, y compris notre Etat. Nous ne les dissimulons pas,nous en parlonsfranchement. Nous avons réglé les contacts avec les États-Unis, l'Union européenne, autres États qui s'intéressent au dialogue sur les questions des droits de l'homme. Dans ce cadre, on peut discuter des problèmes et préoccupations surgissant à nos partenaires. La Russie également participe au Conseil de l'Europe et Conseil des Nations Unies pour les droits de l'homme. Ces structures possèdent des procédures de monitoragedestinées à définir si le pays est sur la bonne voie à l'égard de l'accomplissement des obligations dans le domaine de la démocratie, la primauté du Loi et des droits de l'homme. Nous coopérons avec toutes ces procédures. Les délégations du Comité contre les torturesauprès de l'ONU, le Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias et bien d'autres visitent notre pays.

Nous sommes ouverts. Pourtant si nos partenaires étrangers, soit-il au niveau bilatéral ou du sein des organisations internationales, sont sincèrement intéressés à nous aider à résoudre nos problèmes, tout pour cela est présent. Il faut utiliser les canaux qui nous avons créé avec les américains, l'Union européenne, des organisations internationales.

Pourtant, si la tache de nos partenaires consiste en accumulation des pointspolitiques à l'intérieur de leurs paysavec ou sans rattachement aux cycles électoraux, augmentation leur réputation parmi des électeurs et le faire en critiquant de la manière publique la Russie, c'est un genreun peu différent. Lespersonnes pratiqueront ce métier, tant qu'ils auront le sentiment que cela leur apportera «bénef politique ». Cela n'a rien à voir avec la véritable préoccupation liée aux droits de l'homme.

En septembre de cette année, l'audience à propos de la situation avec droits de l'homme dans les pays de l'Union européenne s'est tenue à la Douma d'Etat. Naturellement, le Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la demande de la Douma d'Etat, a préparé les matériels intéressantsappropries. Ceux qui s'y intéressent peuvent se familiariser avec eux. Les représentants des États membres de l'UE, ainsi que de la Commission européenneont été invités à cette audience. Le comité approprié de la Douma d'Etat a organisé 22 octobre l'action similaire consacrée aux questions de droits de l'homme aux États-Unis. Les députés ont demandé de présenter les données statistiques. A vrai dire, j'ai été surpris d'apprendre que des millions de citoyens des Etats-Unis qui formellement possèdent du droit électoral, se trouvant à l'âge qui permet de voter, ne peuventpas exercer ce droit. Ainsi, chaque Etat a son propre sac à malices : quelque part on peut voter en utilisant les permis de conduire, quelque part, les documents de l'identité plus graves sont exigés. Comme le résultat, environ 5 millions des personnes, selon moi, ne peuvent pas voter. Nombreux travaux analytiques publiés aux États-Unis sont consacrés à une seule question : pour qui cette situation est plus favorable, pour les républicains ou démocrates.

Bien sûr, vous savez ce que les candidats à la présidence nommés par le « Parti des verts » et par autres petits partis, protestent contre ce qu'on ne leur donne pas la possibilité de participer aux débats. Sans mentionner le fait, que les États-Unis, le Royaume-Uni et plusieurs autres pays occidentaux jusqu'à présent n'ont pas rempli les obligations assumées dans le cadre de l'OSCE et n'ont pas incorporé dans leur législation nationale les engagements d'inviter aux élections des observateurs internationaux de l'ONU.

Les représentants de la Russie ont visité les États-Unis au sein des missions de l'OSCE et dans le cadre des contacts bilatéraux pour surveiller les élections américaines. Dans de nombreux États ils n'étaient pas tout simplement admis aux urnes. Lorsqu'une personne prononce le mot « OSCE », les autres commence à regarder sur lui comme sur un homme qui a les problèmes liés avec diction et discours. C'est en fait ainsi. J'ai eu une conversation avec Condoleezza Rice lorsqu'elle exécutait les pouvoirs du Secrétaire d'État des États-Unis. Lors de cette conversation, elle a exprimé certaines prétentions. J'ai proposé : "Condy, allons réunir nos experts dans le domaine des droits de l'homme, du monitorage électoral et échangerons de meilleurs spécialistes ». Elle a répondumot à mot le suivant : « Quels sont nos problèmes ? ». Je l'ai rappelé qu'aux États-Unis les élections du président ne sont pas directes, mais par l'intermédiaire de la formation du Collège électoral. Si dans un Etat la majorité des voix d'un parti est de deux pour cent, le candidat qui a reçu 51 %, s'empare de tous les votes et les électeurs sont formés par ce parti. J'ai aussi rappelé à elle que, en 2000, Alfred Gore a obtenu plus de voix que George Bush cadet. Pourtant un problème a apparu avec le vote des électeurs. Comme vous vous souvenez, on lesrecomptait, et à la fin de fin le recompte a été arrêtée par la Cour Suprême, dont la majorité des membres étaient les républicains. Comme résultat, l'homme qui a reçu la minorité des voix des citoyens des États-Unis est arrivé au pouvoir. Savez-vous ce que Condoleezza Rice m'a répondu ? Elle a dit : « Oui, je le sais parfaitement ! Mais c'est notre problème, nous avons devenu habitués et adaptés à ce système. Il fonctionne, et tout va bien ». Peut-être, leur système fonctionne, compte tenu que les démocrates n'ont pas sorti sur les rues quand Alfred Gore a été déposé. Pourtant, refuserde discuter de ces choses, disant que vous ne devez pas surveiller sur nous, c'est aussi incorrect.

Donc, nos collègues de l'Union européenne évitent la réponseà une question : pourquoi, au cœur de l'Europe, l'UE et l'OTAN, il y a un tel phénomène honteux des « non-citoyens ».

Question : Nos partenairesoccidentaux rappellent fréquemment qu'à la suite du « printemps arabe » la Russie a perdu de l'influence au Moyen-Orient. Etes-vous d'accord àcela ? Quelles conclusions la Russie a fait généralement depuis le « printemps arabe » ?

SergueïLavrov : Nous ne sommes pas d'accord àcette évaluation, parce que nous contactons pratiquement tous les principaux pays de la région pas moins intensément qu'avant et peut-être encore plus activement.Ils arrivent à la Russie avec plaisir, nous maintenons également les contacts avec tous les groupes de l'opposition syrienne. Aucun d'entre eux, même l'oppositionla plus radicale, ne disent pas telles choses que nous entendons de nos collègues occidentaux et certains hommes politiques de la région.

Bien qu'il existe des exemples tels que Yusufal-Khardavi, le leader religieux, qui est devenu célèbre parce que, à travers le canal d'Al-Jazira, il nous adresse régulièrement des invectives. Néanmoins, c'est une anomalie, une pathologie. La majorité écrasante des représentants de l'opposition syrienne, tous les pays arabes et d'autres pays que nous contactons, univoquement commence toute conversation par l'affirmation que pour eux il est important que la Russie maintienne sa présence dans la région.

Quoi qu'il arrive, comme dans le passé, quand la région se libérait du joug colonial, la Russie serait toujoursconsidérée comme un partenaire très fiable et comme un facteur important assurant là un équilibre géopolitique. Il n'y a aucune idée préconçueenvers la Russie.

Le Premier ministre iraquienMahmud al-Maliki était à Moscou 8-10 octobre avec visite. Apparemment, en ce qui concerne Irak, on prédisait autrefois que la Russie seraitdu «côté incorrect de l'histoire». Pourtant, nous adhérions fermement à nos principes, nous cherchions à obtenir le respect du droit international, pour éviter les actions basées, par exemple, sur la conduite de pauvre Colin Powell qui secouait au Conseil de sécurité des Nations Unies une petite tubeavec la poudre blanche, laquelle avait été refilée à lui, et affirmait qu'il s'agissait des bactéries de l'anthrax et que si ne pas commencer la guerreimmédiatement, Saddam Hussain empoisonneraitle monde entier.

Alors, nous avons réussi défendre le droit international précisément parce que nous n'avons pas accepté à approuver la guerre en Irak par la décision du Conseil de sécurité des Nations Unies. Tout comme ça nous agissons aussi à l'égard de la Syrie. Bien sûr, nous n'oubliions pas la leçon libyenne laquelle reste aussi dans le tètesde tous lesautres : alors, le droit international a été soumis à l'épreuvesévère, et les décisions du Conseil de sécurité de l'ONU avaient été perverties. Voyez-vous ce qu'il s'ensuit en Libye,sans même parler pas de la tragédie de Benghazi et des batailles très acharnées à Beni Valid.

Nos partenaires occidentaux au Conseil de sécurité de l'ONU,en ne voulant pas trop rien discuter à propos de la Libye, proposent d'approuver la résolution à propos de la Syrie. Tandis que nous croyons que d'abord, il faut tirer des leçons de l'expérience libyenne et ne répéter jamais cette erreur colossale. Pournous, c'est un axiome absolu.

En ce qui concerne des formules magiques que nous sommes du"côté incorrecte de l'histoire » et que « nous avons perdu le Moyen-Orient », tout ça est de l'esprit malin, c'est prendre les désirs pour la réalité, et en même temps, une tentative en quelque sorte d'inciter contre nous certaines forces. Pourtant, seulement les marginals appartenant aux groupements régionaux peuvent jouer à ce jeu. Les pays sérieux et membres de l'opposition sérieux,en comprenantparfaitement comment tout devrait être, regardent sur la Russie comme sur le composant de stabilisation.

Question : Pensez-vous quel'Israël ou les Etats-Unis bombarderontles installations nucléaires en Iran ? La guerre est réelle ?

Sergueï Lavrov : Comme en témoigne l'expérience libyenne, un scénario militaire, malheureusement, est possible. C'est pourquoi nous seront donc extrêmement exigeants à l'égard de toutes les tentatives de le pousser à travers le Conseil de sécurité de l'ONU. Nous ne permettrons jamaisd'interpréter les évènements de telle façon.Nous ferons tout le possible pour éviter telle interprétation de n'importe quelle résolution comme cela a été fait à l'égard de la Libye.

En ce qui concerne concrètement l'Iran, nous avons entendu des déclarations de la part d'Israël et des États-Unis. Actuellement, ils ne disposent pas d'aucune preuve que l'Iran a décidé d'inclureen programme nucléaire la dimension militaire. Tout le programme nucléaire de l'Iran est exécuté sous la supervision de l'AIEA, l'enrichissement d'uranium s'effectue jusqu'à 4,5 % aux fins de la production du combustible. Certains de nos collègues demandent, pourquoi, disent-ils, l'Iran a besoin du combustible, bien que les russes le fournissent pour le centrale nucléaire de Busher. Mais il s'agit du combustible qui n'est pas interdit par le Traité sur la non-dissémination de l'arme nucléaire. L'uranium est enrichi jusqu'à 20 %, ce qui est nécessaire, comme affirme l'Iran, pour les activités du réacteur de recherche de Téhéran. C'est en fait ainsi. Ce réacteur nécessite le combustible à haut niveau d'enrichissement. Malheureusement, l'AIEA n'a pas réussi à régler le schéma selon lequel le combustible pour ce réacteur serait fourni de l'extérieur. Les problèmes ont surgi pas par notre faute, le réacteur n'a pas été interdit et les demandes de l'Iran relatives à l'approvisionnement du combustible sont absolument légitimes.

Le principal c'est queles activités de l'Iran dans ce domainene sont pas interdites par le Traité sur la non-dissémination de l'arme nucléaire et les règles de l'AIEA. Pourtant le problème est présent. Il est lie à l'existence en Iran, il y a de nombreuses années, d'un programme nucléaire. Ce fait a été révélé, etdepuis ce temps, l'AIEA cherche systématiquement et soigneusement à comprendre la nature de ce programme. On n'a pas révélé rien qui soit interdit, seulementcertains documents. L'AIEA veut recevoir des éclaircissements de Téhéran concernant leur origine. Naturellement, nous soutenons cette position, parce que nous n'acceptons pas toute violation du Traité sur la non-dissémination de l'arme nucléaire.

Mais tout ce que l'Iran déclarait au fil des ans comme les composants de son programme nucléaire, est sous lecontrôle permanent de l'AIEA. Là-bas les caméras sont installés lesquels permettent en temps réel surveiller les centrifugeuses et autres installations. Ces installations sont régulièrement inspectées par les représentants de l'AIEA. Bien sûr, nous voudrions que la collaboration de l'Iran avecl'Agence soit plus dense pour que Téhéran accomplisse aussi le Protocole additionnel à l'Accord sur garanties. Malgré le fait que ce document est facultatif, étant donné l'histoire du programme nucléaire de l'Iran, il serait important que l'Iran respecte les exigences supplémentaires associées à ce Protocole.

Mais, je répète, toutesles installations iraniennes déclarées sont sous la supervision de l'AIEA. Commencer debombarder l'Iran, cela signifie perdre nos «yeux et oreilles « dans ce pays. Je suis convaincu qu'un mouvement puissant apparaitra dans ce pays, dont certains experts très justement ont caractérise comme le désir de rompre les relations avec la communauté internationale et d'expulser les inspecteurs. Dans ce cas, comment nous pourrons connaitre ce qui se passera sur les installations nucléaires iraniennes.

C'est le chemin le plus court pour pousser les politiciens radicaux en Iran vers l'exigence de commencer à développer la dimension militaire dans le cadre du programme nucléaire. Non seulement en Iran, mais aussi dans les pays arabes duProche-Orient, ceux, qui même ne murmurent, mais parlent à pleine voix que la seule façon de se protéger contre des révolutions, coups d'État et changements des régimes est la possessiondes armes nucléaires, sont de plus en plus nombreux. C'est la chose plus dangereuse au monde, la conséquence de la soi-disant politique de « la démocratisation du grand Proche-Orient » et du « printemps arabe » qui a réveillé les forces menant la région dans le chaos. Les tentatives de « pêcher en eaux troubles » et de substituer les régimes indésirables par désirables sont analysées, y compris par ceux qui peuvent maintenant être considérés comme les alliés des forces externes.

Question : Ne pensez-vous pas que la plupart des dirigeants européens seulement parlent qu'ils sont pleins de volonté d'annuler les visas de Schengen avec la Russie, mais en pratique ce processus patine ?

Sergueï Lavrov : Je n'ouvrirai pas un grand secret si je dirai que cette question est, bien sûr, politique. En ce qui concerne les préoccupationsconcrètes, ils sont tout à fait légitimes. Nous avons tous tombés d'accordavec Liste des mesures conjointes, laquelle contient nos réponses aux questions de l'Union européenne etlesréponses de l'UE à nos questions. La nécessité des passeports biométriques, la compréhension des procédures frontalières et des mesures pour révéler les déplacements illicites, des substances interdites, etc., tout ça est enregistré et chacun sait ce qu'il doit faire. Vers le milieu de 2013, en présence de la volonté, toutes ses questions pourraient, sans doute, être résolues. C'est pourquoi je dis que ce problème a le caractère politique.

Nos partenaires, en disant qu'ils sont contreles délais artificiels, n'expliquent pas ce qu'ils ont en vue. A son tour, nous ne prononçons pas en faveur des délais artificiels, nous demandons tout simplement : quand vous ferez ceci ou cela, quand vous examinerez le rapport existant sur ce qui a déjà été fait ?

J'ai le sentiment que certains membres de l'UE, à partir des raisons politiques, veulent tenir le levier,comme il leur semble, de pression sur la Russie. C'est triste. Cela est liéévidemmentà la mentalité qui était le trait caractéristique de l'époque des "jeuxavec résultat nulle". Donc, nous rappelons que, lorsque l'OSCE était encore en cours de sa création, un des documents fondamentaux avait fixé que nous tous engageons à se mouvoir vers la liberté desdéplacements, facilitation des régimes de visa. C'était en 1975. Vous pouvez s'imaginer commentl'Union soviétique résistait à cette obligation. Mais, sur l'insistance de l'Occident, celle-ci a été,quand même, enregistrée. Actuellement, les pays occidentaux se trouvent dans la position de l'Union soviétiquedemodèle 1975.

Question : A la fin de la semaine dernière, la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a décidéque la Fédération de Russie était coupable de violation du droit à l'éducation des enfants qui faisaient leurs études aux écoles de Transnistrie avec enseignement de la langue roumaine basé sur l'alphabet latin et a obligé à payer aux demandeurs environ 1.20 millions euro etàrecouvrirencore 50 mille euros pour compenser leurs frais juridiques. Comment la Russie agiten telles situations ?

Sergueï Lavrov : Malheureusement, la CEDH devient de plus en plus politisée, et c'est triste. Puisque que telle approche compromet sa réputation, et influence sur notre attitude envers cet organe judiciaire. En outre, ceci n'est pas le cas unique : il existait aussi l'affaire « Ilie Ilaşcu ». Nous avons publié la déclaration du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, donc je ne veux pas me répéter ici.

Nous n'avons aucune possibilité d'influencer sur le système d'enseignement de la Transnistrie et sur la façon dont ils construisent leurs programmes d'études. D'autant plus, si je me souviens bien, après le bruit concernant l'intention d'abolir l'enseignement basé sur alphabet latin,celui-ci a été retourné dans le programme d'études. En cette situation, il est nécessaire percevoir cela comme unfait établi. Pourtant la Cour a décidé autrement. Néanmoins, je suis convaincu qu'iciil n'ya aucune autre évaluation, sauf celle qui témoigne du caractère expressément politisée de la décision prise.

Nous allons étudier la décision prise. Puisqu'il s'agit de la Cour, cette affaire est en compétence des juristes. Après avoir étudié tous les aspects, nous feront les conclusions correspondantes. Maintenant je ne vais pas les anticiper.

Question : Les décisions de la CEDH seraient obligatoires pour la Russie ?

Sergueï Lavrov : C'est notre obligation en vertu de la Convention européenne des droits de l'homme. Nous versonsJusqu'à présent de l'argent conformément aux décisions avec lesquelles nous ne sommes pas catégoriquement d'accord, comme par exemple, dans le cas bien connu « Ilie Ilaşcu ». Pourtant, quand on exige de la Russie de prendre des mesures pratiques, en se référant à la Transnistrie, où nous effectuonsprétendument le contrôle effectif, nous ignorons simplement cette approche comme inacceptable.

Nous sommes alarmés par le fait que les décisionspolitisées deviennent de plus en plus nombreuses, y compris celles adressées à la Russie. Je répète, nous examineronsce cas en détail et seulement après cela nous prendrons la décision. Nous avons en besoin de soi-même, mais c'est le revers de la médaille. Nous devons ramener l'ordre relatif àce cas et à l'accomplissement des dispositions absolument légitimes et correctesselon lesquelles nos citoyens, après avoir emporté au tribunal russe et passétoutes les instances nationales, qui attestent que l'Etat doit leur payer, à la fin de fin, ne reçoivent pas de cet argent. Le paiement est retardé. Près de la moitié des cas examinés par la Cour européenne sont de telle sorte. Il faut ramener l'ordre dans le domaine de l'assurance du paiement des compensations à nos citoyens conformément aux décisions des tribunaux russes.

Question : Jeveux vous demander à propos de la Géorgie. Quelles sont les perspectives de relations russo-géorgiennes à la suite des récentes élections?

Sergueï Lavrov : Nous ne jugeons pas lesmots, nous jugeons les actes. Beaucoup de paroles au sujet de la volonté de normaliser les relations économiques, humanitaires, commerciale ont été prononcées. Nous avons vu que le peuple a réellement voulu des changements. Ceci a été expressément démontré. Bientôt nous verrons bien sur la façon dont ces changements seront traduits en actions pratiques. Le gouvernement s'est mis déjà à travail.Je ne pense pas que les relations avec les pays voisins seront le premier point de l'agenda, pourtant, peut-être, dans un avenir prévisible, nous pourrions faire nos évaluations en basant sur la politique officielle, pas sur les déclarations publiques préélectorales.