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Conférence de presse d'Alexeï Zaïtsev, porte-parole adjoint du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 27 janvier 202

111-27-01-2022

 

Sergueï Lavrov sur la réponse transmise par la partie américaine aux propositions russes sur les garanties de sécurité

 

Je voudrais attirer votre attention sur un thème qui intéresse certainement tous les journalistes. Nous avons reçu un très grand nombre de questions au sujet de notre réaction à la réponse des États-Unis aux propositions russes sur les garanties de sécurité. La Réponse de Sergueï Lavrov a été publiée sur notre site il y a quelques heures (https://www.mid.ru/ru/foreign_policy/news/1796041/?lang=fr). Les agences de presse l'ont déjà relayée. Elle couvre en grande partie toutes les questions possibles à ce sujet.

 

Sur l'interview de Sergueï Lavrov à quatre radios

 

Vendredi 28 janvier à 11h se déroulera une interview en direct du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov par les radios Sputnik, Écho de Moscou, Ici Moscou (Govorit Moskva) et Komsomolskaïa Pravda sur les questions d'actualité de la politique étrangère et l'ordre du jour international.

Vous pourrez regardez la diffusion en direct de cette interview sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères dans la rubrique "Vidéo" en russe, ainsi que sur les pages des réseaux sociaux du Ministère.

 

Sur l'entretien à venir de Sergueï Lavrov avec les ambassadeurs de Chine, de Corée du Sud, de Corée du Nord, de Mongolie, du Vietnam et de Singapour

 

Une réception est prévue le 31 janvier au nom du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov pour les ambassadeurs des pays qui célèbrent le Nouvel an selon le calendrier lunaire - la Chine, la Corée du Sud, la Corée du Nord, la Mongolie, le Vietnam et Singapour.

Les rencontres de la direction du Ministère avec les diplomates représentants les pays mentionnés à la veille du Nouvel an du calendrier lunaire sont devenues une bonne tradition contribuant au renforcement des liens amicaux et de l'entente entre les États de la région. Cette année, cet événement se déroulera pour la première fois avec la participation du Ministre.

 

Sur la visite à venir de Sergueï Lavrov en Chine

 

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en visite en Chine le 3 février.

Pendant les pourparlers à Pékin, les chefs de diplomatie des deux pays évoqueront l'ordre du jour bilatéral en mettant l'accent sur la préparation d'un "sommet olympique" entre les dirigeants de la Russie et de la Chine le 4 février, ainsi que la coordination sur la scène internationale et les principaux problèmes régionaux et mondiaux.

 

Sur l'évolution de la situation au Nord-Est de la Syrie

 

La situation au Nord-Est de la Syrie s'est nettement aggravée après l'assaut mené dans la nuit du 20 au 21 janvier par des combattants de l'organisation terroriste internationale État islamique (Daech) interdite en Russie, contre la prison de Sinaa de Hassaké, protégée par les Forces démocratiques syriennes kurdes, où étaient détenus les terroristes les plus dangereux de Daech,. Suite à l'attaque avec des voitures piégées conduites par des kamikazes, les terroristes ont réussi à pénétrer dans l'enceinte de la prison, à libérer les prisonniers et à s'installer dans les quartiers résidentiels proches.

Les unités des Forces démocratiques syriennes, soutenues par l'aviation américaine, poursuivent l'opération pour libérer les quartiers pris par les terroristes. Les frappes aériennes américaines contre les positions des combattants, qui ont opposé résistance, ont détruit les bâtiments de l'Institut technique et de la Faculté d'économie de l'université locale, un dépôt de carburant a été détruit. Les parties ont subi de lourdes pertes. On déplore des victimes civiles. Selon l'Onu, près de 45.000 civils ont dû quitter leur foyer. Une partie d'entre eux a migré vers le territoire contrôlé par le gouvernement syrien.

Le Ministère des Affaires étrangères de la Syrie a publié le 22 janvier un communiqué officiel sur les événements de Hassaké, qualifiant l'attaque de Daech et la riposte des Forces démocratiques syriennes de crimes ayant conduit à la mort et à l'exode des habitants locaux ainsi qu'à des destructions significatives de l'infrastructure civile. Damas a décrit de la même manière les actions des États-Unis, en mettant l'accent sur le caractère "barbare" des attaques de l'aviation américaine. La déclaration souligne que, malgré les circonstances difficiles provoquées avant tout par les sanctions occidentales contre la Syrie, les autorités syriennes ont apporté toute l'aide possible et tout le soutien aux citoyens qui avaient quitté la zone des combats. Dans ce contexte, les organisations humanitaires de l'Onu, dont le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l'OMS et l'Unicef, ont été appelées à déployer des efforts actifs pour apporter aux personnes déplacées l'aide nécessaire, et le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre des mesures efficaces pour protéger la population civile au Nord et au Nord-Est de la Syrie. Il a été exigé une nouvelle fois des États-Unis et de la Turquie de retirer leur présence militaire illégale du territoire de la Syrie.

Il est évident que ni les Américains ni les autorités kurdes locales n'arrivent à garantir une sécurité fiable sur les territoires qu'ils contrôlent au Nord-Est de la Syrie. L'attaque réussie de Daech contre la prison de Sinaa témoigne une fois de plus de l'échec des militaires américains qui, selon les affirmations de Washington, s'y trouvent pour éliminer définitivement Daech. Les plusieurs centaines de terroristes qui se sont retrouvés en liberté représentent indéniablement une menace à la sécurité non seulement de la Syrie, mais également d'autres pays dans la région et en dehors. Les autorités syriennes légitimes seront désormais confrontées à un défi dangereux supplémentaire pour neutraliser un grand nombre de combattants fugitifs, qui sont encore capables de causer beaucoup de tort.

Nous réaffirmons notre position en faveur de la nécessité de respecter inconditionnellement la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie, de rétablir le contrôle des autorités légitimes sur toutes les régions du pays après le retrait de Syrie des contingents étrangers illégalement déployés. C'est la seule voie qui pourra mener à l'élimination définitive de la présence du terrorisme international sur le sol syrien et à la garantie d'une stabilité et d'une sécurité durables en Syrie et autour.

 

Sur l'instabilité de la situation dans les pays d'Afrique de l'Ouest et du Nord-Ouest

 

Nous continuons de suivre attentivement le développement de la situation au Burkina Faso, dont le Président Roch Kaboré a été écarté du pouvoir suite à un putsch le 24 janvier. Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, dirigé par le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a pris le pouvoir et annoncé la suspension de la Constitution, la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale, ainsi que la fermeture des frontières de l'État et l'imposition de couvre-feux.

Nous sommes préoccupés par ces événements au Burkina Faso, pays ami. Nous adoptons une position de principe selon laquelle les actions anticonstitutionnelles visant à changer le pouvoir sont inacceptables. Nous demandons la libération immédiate du Président du Burkina Faso, Roch Kaboré, et le retour rapide du pays à une gestion civile.

La grave détérioration de la situation sécuritaire au Mali, où l'on constate une augmentation de l'activité de nombreux groupes terroristes affiliés à Daech et à Al-Qaida, suscite également des inquiétudes. Les efforts des autorités de transition maliennes, contraintes de mener une bataille quotidienne sans concession contre les islamistes pour parvenir à la paix et à la stabilité dans le pays, sont considérablement compliqués par la décision de Paris de reformater l'opération française Barkhane et par les relations, tendues ces derniers temps, entre Bamako et la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Nous saluons les mesures prises par l'Union africaine pour trouver le compromis nécessaire entre les Maliens et les dirigeants de la CEDEAO sur le calendrier et les autres paramètres du processus électoral. Dans les circonstances actuelles, il apparaît que des préparatifs minutieux sont nécessaires, compte tenu de l'évolution de la situation en matière de sécurité, pour garantir que les prochaines élections revêtent un caractère véritablement démocratique et représentatif.

Ce faisant, nous pensons qu'il est important de continuer à encourager les dirigeants maliens à adopter une ligne équilibrée, mesurée et réaliste pour résoudre la crise actuelle dans le pays.

 

Sur la situation actuelle en Afghanistan

 

Nous avons pris note des contacts qui ont eu lieu cette semaine à Oslo entre la délégation des talibans et les représentants officiels d'un certain nombre de pays étrangers, ainsi que des militants de la société civile afghane. Nous considérons ces réunions, d'une part, comme un pas vers la reconnaissance internationale du mouvement taliban et, d'autre part, comme une démarche visant à accroître la confiance entre le régime au pouvoir à Kaboul et les représentants d'autres cercles sociopolitiques afghans.

La poursuite du dialogue direct entre les talibans et les militants de la société civile sur le terrain en Afghanistan nous semblerait appropriée.

 

Sur la situation en Ukraine

 

La semaine dernière a démontré de manière claire et convaincante le caractère artificiel du conflit ukrainien intérieur, alimenté par certains pays occidentaux dans le but de diviser les peuples historiquement unis de Russie et d'Ukraine et de créer un foyer d'instabilité en Europe en compliquant les relations entre l'Union européenne et Moscou. Nous sommes convaincus que sans l'"aide" occidentale, le conflit dans l'Est de l'Ukraine aurait été résolu depuis longtemps. Et le conflit lui-même, qui a commencé quand les nationalistes sont arrivés au pouvoir à Kiev, n'aurait, en tout état de cause, pas eu lieu.

Nous constatons une accalmie relative sur la ligne de contact dans le Donbass. Le nombre de violations du cessez-le-feu a diminué par rapport aux premières semaines de janvier, comme en témoignent les rapports de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine.

Lundi 24 janvier, le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense de l'Ukraine, Aleksei Danilov, a déclaré qu'il ne voyait aucun fondement aux affirmations de certains représentants des pays occidentaux selon lesquelles la Russie se préparait à "envahir". Le nouveau Ministre de la Défense, Aleksandr Reznikov, est du même avis. Pour notre part, nous avons déjà déclaré à plusieurs reprises que notre pays n'allait attaquer personne. Nous considérons que la simple idée d'une guerre entre nos peuples est inacceptable.

Mais les curateurs étrangers de l'Ukraine pensent autrement. Il semblerait bien qu'ils aient l'intention de s'en tenir fermement au scénario qu'ils ont imaginé, dans lequel la Russie attaquerait l'Ukraine, retournant ainsi l'ensemble du monde occidental contre elle. Et ils font tout pour que cela se réalise. Quand les choses ne se déroulent pas comme prévu, ils commencent à aggraver artificiellement la situation : ils ordonnent l'évacuation de leurs ambassades de Kiev, augmentent les livraisons d'armes et crient encore plus fort à la mythique "menace russe". Ils donnent même la date prévue de l'"attaque" russe contre l'Ukraine: d'ici mi-février.

Quiconque, dans l'Occident soi-disant libre et démocratique, ose exprimer un point de vue différent du point de vue officiel paiera inévitablement de sa carrière, et peut-être de sa sécurité. Le vice-amiral allemand Kay-Achim Schoenbach, qui a déclaré que la Crimée était perdue à jamais pour Kiev et a qualifié d'"absurdes" les déclarations sur les plans d'attaque de la Russie contre l'Ukraine, a été contraint de démissionner. Le président croate Zoran Milanovic, qui estime que l'Ukraine n'appartient pas à l'Otan, a été ajouté à la base de données du site extrémiste Mirotvorets, tout comme le vice-amiral allemand mentionné plus haut. Nous vous rappelons qu'Oles Bouzina, journaliste et écrivain bien connu, figurait sur ce site et a été assassiné.

Compte tenu de cette influence destructrice, il n'est pas surprenant qu'aucun progrès n'ait été enregistré dans les négociations entre Kiev, Donetsk et Lougansk sur le règlement du conflit dans l'Est de l'Ukraine. La réunion du groupe de contact et de ses sous-groupes, qui s'est tenue cette semaine les 25 et 26 janvier, n'a encore une fois rien donné. Les représentants de Kiev sabotent ouvertement le processus de négociations et évitent de discuter avec le Donbass de leurs propositions sur les aspects politiques du règlement.

La conversation entre les conseillers politiques des dirigeants des pays du Format Normandie hier à Paris n'a pas été facile. Nous pensons que le principal résultat de cette conversation de huit heures a été la confirmation par tous les participants qu'il n'y a pas d'alternative aux Accords de Minsk et que les mesures du 22 juillet 2020 visant à renforcer le régime de cessez-le-feu doivent être respectées. Nous espérons que lors de la prochaine réunion prévue dans une quinzaine de jours à Berlin, il sera possible de trouver des solutions aux problèmes qui se sont accumulés pendant sept ans et que la question du statut du Donbass avancera du point mort.

Nous appelons les autorités ukrainiennes à - enfin - faire preuve d'indépendance: à penser aux intérêts de leur propre pays et de ses habitants et à trouver une solution politique durable au conflit actuel en dialoguant directement avec Donetsk et Lougansk. Nous comptons sur le fait que les pays de l'Otan cesseront d'alimenter le conflit dans l'Est de l'Ukraine et s'abstiendront de s'ingérer dans les affaires intérieures de ce pays, ce qui devrait permettre aux parties ukrainiennes de résoudre leurs différends dans le cadre d'un dialogue direct.

 

A l'occasion des 55 ans de la signature du Traité de l'espace de 1967

 

55 ans après sa signature le 27 janvier 1967, le Traité sur les principes régissant les activités des États en matière d'exploration et d'utilisation de l'espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps célestes, n'a pas perdu de son actualité.

Ce document unique et étonnamment clairvoyant pour son temps a posé des bases solides pour le développement ultérieur du droit international de l'espace sous l'égide des Nations unies. Depuis, une série de traités multilatéraux détaillant ses dispositions dans divers domaines ont été adoptés, ce qui nous permet, aujourd'hui encore, de poursuivre une coopération mutuellement bénéfique avec nos partenaires étrangers dans le domaine spatial.

Si l'on considère le voyage qu'a déjà accompli l'humanité vers les étoiles, qui a comporté un certain nombre de percées et d'événements véritablement historiques, il est important de noter que le Traité a apporté une stabilité bien nécessaire à la réglementation multilatérale des activités spatiales, notamment grâce à ses règles de base sur la conduite des affaires dans l'espace, ainsi qu'au système de freins et de contrepoids qu'il a mis en place.

Aujourd'hui, comme avant, il est nécessaire de continuer à suivre "la lettre et l'esprit" du Traité. En cherchant à développer l'initiative privée dans l'espace, les États doivent se rappeler que ce sont eux, et non les acteurs privés, qui conservent la fonction de régulation des activités spatiales.

Nous jugeons contreproductives les tentatives entreprises par certains pays de remplacer les normes universelles existantes du droit de l'espace par leurs propres pratiques et normes dans la sphère spatiale. Nous pensons qu'il n'y a pas d'alternative au Traité sur l'espace extra-atmosphérique dans le contexte actuel.

 

Sur la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste et le 77e anniversaire de la libération du camp de concentration d'Auschwitz par les troupes soviétiques

 

Le 27 janvier 1945, il y a 77 ans, les troupes soviétiques libéraient le camp de concentration nazi d'Auschwitz-Birkenau, où des millions d'innocents ont trouvé la mort. En 2005, par une résolution de l'Assemblée générale des Nations unies dont la Russie était coauteure, cette date a été proclamée Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.

Le 27 janvier est un jour de deuil pour les plus de 6 millions de victimes de l'extermination délibérée du peuple juif par les nazis. Dans le monde entier, sous l'égide d'organisations juives, des événements commémoratifs sont organisés ce jour-là. En Russie, le 27 janvier, la Fédération des communautés juives de Russie organise au Musée juif et au Centre pour la tolérance une cérémonie officielle pour la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste. La soirée commémorative "Gardien de la mémoire" aura également lieu le 27 janvier, qui constitue l'événement central de la "Semaine du souvenir" organisée par le Congrès juif russe depuis le 17 janvier de cette année. Les événements organisés dans le cadre de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste permettent de préserver la vérité historique sur les terribles événements survenus il y a 77 ans, de rappeler la libération d'Auschwitz par l'armée soviétique et l'héroïsme de tous les peuples de l'ex-URSS et leur contribution au sauvetage des Juifs d'Europe. Des représentants du Ministère russe des Affaires étrangères participent traditionnellement à ces actions.

Des messages de salutations sont également envoyés aux organisations juives russes par le Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov.

De par son ampleur et son degré de cruauté, l'Holocauste fait partie des pires crimes contre l'humanité. La vérité sur l'Holocauste ne se rapporte pas seulement aux chambres et aux fours à gaz, aux ravins et aux fosses d'exécution, mais aussi aux héros qui ont caché les Juifs aux nazis et qui, du mieux qu'ils ont pu, ont évité d'autres victimes, ainsi qu'aux combattants soviétiques de la libération et aux participants aux soulèvements dans les camps et les ghettos.

Malheureusement, dans plusieurs États, notamment parmi ceux qui se qualifient de "démocraties de référence", on continue d'observer des phénomènes honteux tels que la réécriture de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale et la glorification des activités des hitlériens et de leurs adeptes. Une guerre des monuments a été déclenchée: les monuments dédiés aux soldats de l'armée soviétique qui ont donné leur vie pour libérer l'Europe de la "peste brune" sont détruits et profanés.

La Russie s'oppose fermement à la déformation de l'histoire et à la réhabilitation du nazisme. Chaque année, elle soumet à l'Assemblée générale des Nations unies un projet de résolution intitulé "La lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée". Le 17 décembre 2021, lors d'une réunion plénière de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le document a été approuvé par 130 voix des États membres. (Les pays libérés d'Europe (49) se sont abstenus, tandis que les anciens alliés de la coalition anti-hitlérienne, les États-Unis et l'une des républiques de l'URSS les plus touchées par la guerre, aujourd'hui l'État indépendant d'Ukraine, se sont prononcés contre).

Le 20 janvier 2022, l'Assemblée générale des Nations unies a également adopté, avec le soutien de la Russie, une résolution condamnant les tentatives de négation de l'Holocauste.

Au sein de différentes plateformes internationales, la Russie continuera de révéler et de protéger la vérité sur les victimes de l'Holocauste, le génocide du peuple soviétique et d'autres crimes du nazisme.

 

Sur les 78 ans de la levée du siège de Leningrad

 

Aujourd'hui, le 27 janvier, notre pays célèbre une autre date importante dans la Grande Guerre patriotique et la Seconde Guerre mondiale: le Jour de la libération totale de Leningrad du siège fasciste. Ce jour-là, il y a 78 ans, les combattants des Fronts de Leningrad, de Volkhov et du 2e Front balte ont repoussé les forces allemandes de la ville, libérant pratiquement toute la région de Leningrad. Le siège de Leningrad a duré 872 jours: du 8 septembre 1941 au 27 janvier 1944, date à laquelle un feu d'artifice solennel a marqué la fin du siège.

La bataille de Leningrad a été la plus longue et sanglante des années de guerre. Dans les combats aux abords de la ville et suite au siège jusqu'à sa levée à part entière, les pertes générales parmi les défenseurs et la population se sont élevées de 1,5 à 2 millions de personnes, dont au moins 800.000 habitants de Leningrad morts de faim pendant le premier hiver du siège en 1941-1942.

La seule voie reliant Leningrad assiégée au continent était la route gelée à travers le lac Ladoga, la "Route de la vie". Le 22 novembre 1941, le premier convoi de camions Gaz-AA est parti en direction de Leningrad assiégée avec un chargement de nourriture. Ce sont ces camions qui acheminaient dans la ville assiégée de la nourriture et évacuaient de Leningrad assiégée des habitants épuisés. Cet acheminement comportait d'immenses risques. Les Allemands bombardaient constamment la route. Ce périple pouvait être le dernier pour plusieurs de ces véhicules. Certains n'arrivaient pas jusqu'à la terre ferme. Au final, des centaines de camions se sont retrouvés au fond du lac Ladoga. Au total, pendant l'hiver de siège de 1941-1942, le plus terrible, les conducteurs qui travaillaient sur la Route de la vie ont acheminé à Leningrad 361.000 tonnes de cargaisons et ont évacué 500.000 personnes, principalement des femmes et des enfants. On ignore quel autre véhicule a sauvé autant de vies dans l'histoire.

L'un d'eux a été retrouvé lors des fouilles menées en 2020 au fond du lac Ladoga, restauré pour être exposé au musée Percée du siège de Leningrad (dont nous avons parlé pendant la précédente conférence de presse) où il se trouve depuis novembre 2021. A l'initiative de la Présidente du Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie et citoyenne d'honneur de Saint-Pétersbourg, Valentina Matvienko, ce véhicule, devenu un véritable symbole de résistance et de courage des défenseurs et de la population de Leningrad, a été transporté à Moscou et se trouve temporairement devant le bâtiment du Ministère russe des Affaires étrangères à partir d'aujourd'hui.

Nous invitons tous ceux qui auront l'occasion dans les jours à venir de visiter la place Smolenskaïa-Sennnaïa à voir de leurs propres yeux le symbole historique de ces terribles années et à rendre hommage à l'exploit des défenseurs de Leningrad qui ont apporté une contribution inestimable à la victoire sur le nazisme.

 

A l'occasion des 190 ans de la naissance du diplomate et homme politique russe Nikolaï Ignatiev

 

Le 29 janvier marque les 190 ans de la naissance de Nikolaï Ignatiev (1832-1908), diplomate éminent et personnalité publique russe, qui a rencontré le succès à la fois dans le service militaire, diplomatique et public.

Diplômé en 1851 de l'Académie militaire impériale, il a été nommé agent militaire à Londres, en 1857-1858, il a dirigé la mission militaro-diplomatique à Khiva et à Boukhara. En 1859-1861, il se trouvait en Chine à titre de chargé de mission. En tant que médiateur entre les parties dans la guerre anglo-franco-chinoise, il a réussi à faire signer le Traité de Pékin entre la Russie et l'Empire Qing en 1860, qui a déterminé la partie Est et défini en grande partie la partie Ouest de la frontière russo-chinoise.

Pour ses succès sur le front diplomatique il est devenu Directeur du département Asie du Ministère des Affaires étrangères. Au moment de l'aggravation du problème oriental en 1864, il a été nommé émissaire à Constantinople, en 1867-1877 - Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de l'Empire russe auprès de la Sublime Porte. Il a défendu les Slaves de la péninsule balkanique. Après la victoire russe dans la guerre russo-turque de 1877-1878, Nikolaï Ignatiev a participé activement à la préparation et à la signature du Traité de paix de San Stefano de 1878 qui a eu une immense importance pour la libération des peuples balkaniques. Le jour de sa signature est la fête nationale de la Bulgarie.

En 1881, Nikolaï Ignatiev devient Ministre des Biens publics, puis Ministre de l'Intérieur, membre du Conseil d'État. Pour ses mérites il a reçu le grade de général d'infanterie et de nombreuses récompenses, notamment l'ordre de Saint-André.

En 2019, le Ministère russe des Affaires étrangères a soutenu l'initiative d'installer une statue de Nikolaï Ignatiev à Vladivostok. En septembre 2020, dans le village d'Ignatiev, district de Blagovechtchensk, a été inauguré le premier monument de Russie en hommage au diplomate russe Nikolaï Ignatiev. De plus, le Ministère des Affaires étrangères a participé à la préparation de la duologie "Famille Ignatiev. 800 ans de service", dont la présentation s'est déroulée à la Maison de la Russie à l'étranger en mai 2021.

 

Réponses aux questions:

Question: Le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé que l'Alliance envisageait d'élargir sa présence à l'Est, notamment par un éventuel déploiement de groupes de combat supplémentaires. Comment ces déclarations se reflèteront-elles sur les négociations sur les garanties de sécurité?

Réponse: De telles déclarations du Secrétaire général de l'Otan créent un fond défavorable pour le dialogue sur les garanties de sécurité. Elles confirment qu'il est devenu habituel pour l'Alliance de renforcer sa position de négociation par des potentiels militaires. La Russie ne menace personne. Nous comprenons pourquoi l'Otan attise l'hystérie sur une "menace russe" pour les pays de l'Alliance: comment, sinon, expliquer et justifier la nécessité de l'endiguement militaire de la Russie?

Depuis des décennies, l'Alliance renforce continuellement son "flanc Est", exploite activement le territoire de nouveaux États membres, crée une nouvelle infrastructure et des entrepôts d'armement. Des avions de reconnaissance se trouvent presque constamment dans les airs près des frontières russes. L'aviation stratégique de l'Otan s'entraîne à mener des attaques contre des sites et des centres de commandement russes. Toute la planification militaire de l'Otan vise le même objectif: "l'endiguement" de la Russie et la supériorité militaire sur tous les théâtres d'opérations potentiels et dans tous les milieux opérationnels. Le seuil d'utilisation de l'arme nucléaire est réduit conceptuellement et techniquement. Les espaces maritimes sont utilisés pour projeter des forces. Je rappelle que des sites de l'ABM américain ont été implantés en Roumanie et en Pologne avec des vecteurs capables de tirer des missiles Tomahawk.

Question: Dans une interview accordée à la chaîne roumaine PRO TV le 21 janvier, la Présidente de la Moldavie Maia Sandu a déclaré que dans la guerre de Transnistrie, qui était de son point de vue "une tentative d'interrompre le processus d'accession à l'indépendance vis-à-vis de la République de Moldavie", les gens étaient menés par la Russie. Comment de tels propos peuvent-ils se combiner avec les déclarations des dirigeants moldaves sur leur volonté d'engager un dialogue pragmatique avec la Russie?

Réponse: Nous avons pris note de cette interview de Maia Sandu, Présidente de la République de Moldavie.

Les évaluations du rôle de la Russie dans le conflit transnistrien que vous avez mentionnées - et je vous rappelle que la Russie est garante et médiatrice dans le processus de règlement de la Transnistrie - ne tiennent pas la critique. On sait bien que les troupes russes n'ont pas été "envoyées": la 14e armée est présente dans la région depuis l'époque soviétique et c'est elle qui a mis fin au bain de sang. Actuellement, les forces de maintien de la paix russes continuent de garantir la paix sur les rives du Dniestr. Dans ce contexte, il est peu opportun de dire que la clé de la résolution du problème transnistrien est la question de la présence de troupes russes dans la région.

Nous demandons à Maia Sandu et aux partenaires moldaves d'abandonner leurs "excursions historiques" sans lien avec la réalité, et de se concentrer sur la résolution des questions ouvertes des relations russo-moldaves - notamment les problèmes créés artificiellement par Chisinau - ainsi que sur la nécessité d'insuffler une dynamique positive au processus de règlement transnistrien, incluant la reprise du dialogue avec Tiraspol sur tous les aspects du règlement global.

De notre côté, nous sommes prêts à une coopération constructive et pragmatique avec la Moldavie, avec le peuple de laquelle nous sommes liés par une riche histoire commune et des liens culturels et historiques étroits.

Question: Que pensez-vous de la déclaration du Conseil de sécurité européen du 24 janvier, dans laquelle la Russie est présentée comme un élément perturbateur de la tranquillité de l'Europe?

Réponse: Par les "conclusions" du Conseil des affaires étrangères de l'UE du 24 janvier, l'Union européenne a confirmé son approche hautement idéologisée du nouvel ordre mondial. Clairement dicté par son aile anti-russe, le texte est construit de manière très conflictuelle, selon les modèles de la Guerre froide. Les analyses et les conceptions approfondies des problématiques de sécurité européenne sont remplacées par des évaluations politisées. On constate une réticence évidente à plancher sur les causes profondes de la détérioration de la situation, le danger évident d'une expansion débridée de l'Otan. Au lieu de cela, une philosophie de "retranchement" est promue, cherchant à tout placer dans un paradigme "les nôtres et les autres" (ou, dans une lecture moderne, "allié ou ennemi").

Tout cela est fait en violation du principe d'indivisibilité de la sécurité, qui a été fixé et réitéré à plusieurs reprises, y compris par les États de l'UE, au plus haut niveau dans les documents de l'OSCE, en particulier le Code de conduite relatif aux aspects politico-militaires de la sécurité de 1994, la Charte de sécurité européenne de 1999 et la déclaration du sommet d'Astana de 2010.

Les "conclusions" des Européens sont pleines d'hypocrisie. Elles soulignent le caractère inacceptable des "sphères d'influence" au XXIe siècle. Dans le même temps, un certain nombre de fonctionnaires de l'UE déclarent ouvertement que les Balkans occidentaux sont "à eux". À l'Union européenne, comme l'a dit la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors du sommet UE-Balkans occidentaux du 6 mai 2020. Ou qu'il n'y a "pas de place pour les autres dans la région", selon les termes de l'ancienne cheffe de la diplomatie de l'UE Federica Mogherini dans un discours aux ambassadeurs de l'UE le 3 septembre 2018. Dans les conversations bilatérales, les fonctionnaires de l'UE déclarent explicitement que le Mali et l'Asie centrale sont "l'arrière-cour" de l'UE. Le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a également déclaré qu'après le départ des États-Unis et de l'Otan, l'Afghanistan ne devait pas "être laissé à la Russie et à la Chine".

La thématique de la sécurité européenne est réduite à l'Ukraine. L'incapacité pathologique de l'UE d'admettre son erreur de calcul quand elle a soutenu le coup d'État de 2014 et à refuser de céder ouvertement aux autorités de Kiev dans leur discrimination à l'égard de la population russophone du pays l'empêche non seulement de contribuer à la résolution du conflit interne ukrainien (par un dialogue direct entre Kiev, Donetsk et Lougansk), mais aussi d'avoir une vision large de la situation en Europe. Comprendre que la mise en œuvre des propositions russes visant à obtenir des garanties de sécurité juridiquement contraignantes de la part des États-Unis et de l'Otan créera les conditions nécessaires au développement stable de tous les pays de notre continent commun (indépendamment de leur affiliation à des blocs ou alliances militaires), renforcera la sécurité européenne et permettra dans le même temps de garantir l'autonomie stratégique et l'autosuffisance de l'Union européenne, celles-là même qu'elle recherche.

Un accent est mis dans ces "conclusions" sur les principes d'intégrité territoriale, de non-recours à la force et de non-menace de recours à la force. L'Union européenne devrait se remettre en mémoire le bombardement barbare de la République fédérale de Yougoslavie en 1999 par ses différents États membres, qui a duré 78 jours, à l'aide de bombes à sous-munitions et de munitions à uranium appauvri qui ont tué 2 500 personnes, dont 89 enfants.

L'appel au dialogue lancé par l'UE est surprenant puisque c'est elle qui a unilatéralement "gelé" toute son architecture de coopération multiforme avec la Russie en 2014, y compris dans le domaine de la politique étrangère et de la sécurité. Elle refuse d'entretenir des contacts à haut niveau ou de mener un dialogue sur la sécurité.

En un mot, sur la toile de fond de ces conclusions, la volonté de l'UE d'engager des discussions sur les propositions russes en matière de garanties de sécurité semble très étrange.

Question: A quelle étape se trouve le processus de mise en place de la Commission de délimitation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise? Est-il prévu d'organiser d'autres réunions de diplomates avec la médiation de la Russie pour créer cette commission?

Réponse: Nous continuons de travailler en étroite collaboration avec nos partenaires pour mettre en œuvre la déclaration adoptée à Sotchi le 26 novembre 2021 par les dirigeants de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et de la Russie, qui prévoit notamment la création d'une commission bilatérale sur la délimitation de la frontière azerbaïdjano-arménienne, suivie de sa démarcation avec l'aide consultative de la Russie. Nous sommes convaincus que la formation de la Commission et le lancement du processus de délimitation empêcheront les incidents frontaliers de se produire et, d'une manière générale, apporteront une contribution importante à la normalisation des relations entre Bakou et Erevan.

Nous prévoyons d'organiser des contacts spécialisés. Les médias seront dûment informés des résultats.

Question: Le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a récemment déclaré que l'Alliance était prête à evoquer avec la Russie la maîtrise des armements et d'autres questions liées à la sécurité européenne. Hier, Moscou a reçu une réponse sur les garanties de sécurité. Cette réponse écrite documente-t-elle le non-déploiement d'armes en Ukraine ou la Russie devra-t-elle s'engager dans une nouvelle confrontation sur cette question? Ou y a-t-il des éléments positifs et des raisons de poursuivre les négociations? Dans le contexte de cette question, nous souhaitons apporter une précision. Le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, a déclaré que c'était désormais à Moscou de décider des mesures à prendre, mais que Washington était prêt à faire face à n'importe quel scénario. Moscou a-t-il un plan d'action pour le moment, quelles seront les premières démarches sur la base de la réponse reçue hier de la partie américaine?

Réponse: Merci beaucoup pour cette question longue et détaillée. Je vous renvoie à la réponse à cette question du Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, que j'ai mentionnée au début de notre briefing. Tout y est exposé en détail. C'est tout ce que nous pouvons dire sur cette question pour le moment.

Question: Les États-Unis, dans le cadre des sanctions contre la Russie en raison de la situation en Ukraine, envisagent de bloquer l'approvisionnement de l'Europe en matières premières russes. L'Allemagne s'en inquiète et fait pression pour que le secteur de l'énergie fasse l'objet d'exceptions aux restrictions imposées. Dans le même temps, l'Allemagne n'est pas opposée à l'adoption d'autres sanctions en cas d'invasion présumée de l'Ukraine par la Russie. Comment Moscou évalue-t-il la politique contradictoire de Berlin à l'égard de la Russie?

Réponse: Si nous comprenons bien, vous parlez du rapport de Bloomberg citant des sources anonymes concernant des demandes présumées de l'Allemagne de protéger le secteur de l'énergie de l'impact potentiel d'éventuelles sanctions antirusses américaines dans le secteur financier. En l'absence d'informations officielles confirmées à ce sujet, notamment de la partie allemande, nous ne sommes pas en mesure de nous prononcer sur le fond.

Néanmoins, je tiens à souligner que notre position sur la coopération énergétique avec l'Allemagne n'a pas changé depuis des décennies. Nous la considérons comme un élément clé de la coopération commerciale et économique bilatérale, qui n'est pas seulement mutuellement bénéfique mais qui contribue également de manière significative à la sécurité énergétique de l'Allemagne et de l'Europe dans son ensemble. Malgré la situation difficile actuelle en politique étrangère, nos partenaires commerciaux continuent de partager cette approche.

Question: Zoran Milanović, Président de la Croatie -  qui est membre de l'Otan - a déclaré en interview qu'il avait l'intention de retirer tous ses soldats des forces de l'Otan en Europe de l'Est en cas de conflit en Ukraine. Une telle déclaration peut être considérée comme un rejet ouvert des engagements pris dans le cadre de la participation de la Croatie à l'Otan. Comment Moscou évalue-t-il ces déclarations des pays de l'Otan?

Réponse: Autant que nous sachions, l'Otan et ses États membres ne se sont pas engagés à protéger l'Ukraine. Le Secrétaire général Jens Stoltenberg lui-même l'a souligné, parmi d'autres, à plusieurs reprises. L'Ukraine n'est qu'un partenaire de l'Alliance et n'est pas couverte par l'article 5 du traité de Washington sur la défense collective. Par conséquent, ces déclarations des pays de l'Otan n'entrent pas vraiment en contradiction avec les engagements qu'ils ont pris lorsqu'ils ont rejoint l'Alliance. Il est clair que les tensions militaires en Europe diminueraient si l'Otan retirait ses forces des pays d'Europe de l'Est. C'est ce que nous demandons. C'est l'un des piliers de nos propositions à l'Otan sur les garanties de sécurité.

Question (traduction non officielle de l'anglais): L'Inde est une alliée proche de la Russie. La Russie a-t-elle informé l'Inde de la situation actuelle en Europe de l'Est? Si oui, comment et quand?

Réponse: La promotion systématique du partenariat stratégique particulièrement privilégié avec New Delhi est l'un des objectifs clés de notre politique étrangère. La coopération entre nos deux pays dans les domaines commercial et économique, énergétique, militaro-technique, scientifique et technologique, spatial, humanitaire et dans d'autres sphères se développe de manière fructueuse.

Le dialogue politique russo-indien se démarque traditionnellement par son intensité. Nous partageons la conception d'un ordre mondial multipolaire, avons des positions concordantes ou convergentes sur les problèmes clés de paix et de sécurité, prônons le respect des normes universellement reconnues du droit international inscrites dans la Charte des Nations unies, nous nous opposons au recours à la force et adhérons au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains.

Dans le cadre de nos contacts bilatéraux, nous échangeons nos points de vue sur un large éventail de questions, y compris sur les grands thèmes de l'ordre du jour international et régional. Nous informons nos partenaires indiens en toute confiance des développements actuels sur la question des garanties de sécurité en Europe, y compris des pourparlers russo-américains à ce sujet.

Question (traduction non officielle de l'anglais): Comment pourriez-vous commenter les déclarations du Chef de la marine allemande (lors d'une conférence en Inde) sur la Russie et l'Ukraine?

Réponse: Si je comprends bien, votre question porte sur la démission de Kay-Achim Schönbach, commandant de la marine allemande. Nous ne commenterons pas le fait même de sa démission après la déclaration qui a été faite - c'est l'affaire intérieure de l'Allemagne.

En ce qui concerne le fond de ses déclarations lors de la conférence en Inde, nous remarquons qu'elles reflètent manifestement l'opinion personnelle non seulement du vice-amiral, mais d'une part significative de l'élite militaro-politique de l'Allemagne. De tels signaux nous parviennent régulièrement via nos représentations diplomatiques en Allemagne. Nombreux sont ceux qui, à Berlin, ont une compréhension claire de la véritable nature des processus géopolitiques dans lesquels l'Ukraine a été entraînée de force par plusieurs États occidentaux en 2014, la légitimité du choix du peuple de Crimée de se réunifier avec la Russie et le bien-fondé des demandes russes de garanties légales de sécurité pour notre pays à ses frontières occidentales.

Cependant, la discipline de bloc de l'Otan, dictée par les États-Unis, à laquelle le gouvernement allemand adhère également, étouffe de manière écrasante les "voix de la raison" qui tentent de se faire entendre en Allemagne. Le droit de penser librement est déjà atteint. Cette situation parle d'elle-même.

Question (traduction non officielle de l'anglais) : Le président russe Vladimir Poutine va se déplacer à Pékin, tout comme le Premier ministre pakistanais Imran Khan. Des pourparlers entre le Pakistan et la Russie sont-ils à l'étude? Si oui, quelles questions seront à l'ordre du jour?

Réponse: Traditionnellement, nous ne commentons pas les événements concernant le Président de la Fédération de Russie. Pour ces commentaires, merci de vous adresser au service de presse de l'Administration présidentielle.

Question: La situation au Yémen est tout sauf résolue. On continue de déplorer des morts et la coalition arabe lance des frappes aériennes. En réponse, le mouvement hussite Ansar Allah riposte en attaquant des infrastructures en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis. Après la récente escalade, le Ministère russe des Affaires étrangères a publié une déclaration et Sergueï Lavrov a eu une conversation téléphonique avec son homologue des Émirats arabes unis le 24 janvier. Selon la partie iranienne, dans le cadre de la visite du Président iranien Ebrahim Raïssi et de ses entretiens avec le Président russe Vladimir Poutine, la question yéménite a également été abordée. Au début du conflit, Moscou a eu des réunions avec les représentants de diverses forces yéménites. Puis il y a eu une accalmie. Compte tenu des récents contacts de Moscou sur le Yémen, peut-on dire que la Russie va intensifier ses efforts dans cette direction? Comment cela pourrait-il s'exprimer?

Réponse: Nous suivons de près l'évolution de la situation en République du Yémen et autour de ce pays. Dans un communiqué de presse publié sur le site internet du Ministère russe des Affaires étrangères le 25 janvier, nous exprimons notre inquiétude face à la nouvelle escalade de la tension au Yémen, où une confrontation armée féroce se poursuit depuis sept ans.

La problématique yéménite est régulièrement abordée dans le cadre de notre communication avec nos partenaires régionaux et internationaux, y compris à haut niveau et au sommet. La situation en République du Yémen était l'un des principaux sujets de la conversation téléphonique de Sergueï Lavrov avec le Ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale des Emirats arabes unis , Abdallah ben Zayed Al Nahyane, le 24 janvier dernier.

Nous partons du principe que le dernier cycle de violence au Yémen exige de la communauté internationale qu'elle prenne des mesures coordonnées pour réduire la confrontation entre les parties opposées et les encourager à s'engager dans un dialogue constructif visant à trouver des solutions pacifiques à la crise militaire et politique destructrice dans les meilleurs délais. Nous menons ce travail depuis longtemps. Moscou a établi des contacts de confiance avec toutes les principales forces politiques yéménites, y compris les Hussites. Dans le même temps, nous encourageons l'Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Yémen, Hans Grundberg, à travailler plus énergiquement à l'élaboration et à la promotion d'un plan visant à résoudre ce conflit de longue durée.

Question: Le Ministère russe des Affaires étrangères a récemment démenti les informations des médias selon lesquelles une délégation de talibans et des représentants du Front national de résistance afghan étaient venus à Moscou pour des pourparlers. De telles discussions semblent-elles envisageables à l'avenir?

Réponse: Comme nous l'avons déjà déclaré précédemment, nous sommes prêts à offrir un lieu de rencontre à Moscou pour les discussions entre les parties afghanes intéressées, afin de faciliter un achèvement rapide du processus de paix interafghan.

Question: Le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a déclaré précédemment que Washington n'était pas prêt à faire des concessions sur un certain nombre de questions, mais qu'il en attendait de Moscou. Si les États-Unis prennent des mesures, ils attendent une réciprocité de la part de la Russie. Comment le Ministère des Affaires étrangères évalue-t-il cette rhétorique par rapport aux négociations en cours? La Russie est-elle prête à prendre des mesures réciproques au-delà de celles décrites dans les projets d'accords?

Réponse: Le Ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a fourni aujourd'hui un commentaire exhaustif sur ce sujet.

Question: Cette semaine, un certain nombre de pays ont annoncé l'évacuation ou le départ volontaire de leurs diplomates et de leurs familles d'Ukraine. Certains pays ont conseillé à leurs citoyens de ne pas se rendre en Ukraine, et les autorités japonaises ont demandé à leurs ressortissants de quitter le pays immédiatement. Vous avez déjà commenté la décision du département d'État américain, mais comment percevez-vous de manière générale la série de déclarations de ce type, y compris de la part d'États qui ne sont même pas indirectement impliqués dans la spirale des tensions autour de l'Ukraine? Voyez-vous des raisons de s'alarmer à tel point? Le Ministère des Affaires étrangères dispose-t-il de plans d'évacuation des citoyens russes si la russophobie atteint un niveau dangereux et commençait à menacer la vie des citoyens russes?

Réponse: J'ai commenté de manière suffisamment détaillée la situation en Ukraine dans la première partie de la conférence de presse.

En ce qui concerne nos plans d'évacuation des citoyens russes, il a également été dit à plusieurs reprises que ces plans étaient en place sur une base permanente. Il existe un département dédié au sein du Ministère russe des Affaires étrangères. Il existe des quartiers généraux dans les ambassades, qui élaborent des plans en cas de situations difficiles. Il n'y a pas de plans spéciaux, mais ils sont toujours préparés dans la mesure du possible. Des efforts constants sont déployés pour assurer la sécurité des citoyens russes et du personnel de nos établissements à l'étranger.

Question: Deux jeunes Afghanes, Parwana Ibrahim Khel et Tamana Zaryab Paryani, qui avaient participé à des manifestations contre le régime taliban au cours des derniers mois, ont été enlevées chez elles la semaine dernière. Selon les médias, l'une des militantes a été battue au point d'être méconnaissable. Elles n'ont pas encore été libérées. Le Ministère des Affaires étrangères a-t-il attiré l'attention sur cet incident? Vous êtes-vous adressé au nouveau gouvernement afghan à ce sujet?

Réponse: Nous suivons de près les questions relatives aux droits de l'homme en Afghanistan. Nous appelons le nouveau régime afghan à respecter les droits civils et les libertés fondamentales. Nous notons que les autorités afghanes, en particulier le Ministre des Affaires étrangères par intérim, Amir Khan Mottaki, ont déclaré qu'elles avaient pris l'incident en question sous contrôle et qu'elles examinaient les détails de ce qui s'est passé.

Question: A quelle échelle et à quel niveau la Russie entretient-elle aujourd'hui des relations diplomatiques avec l'Ukraine?

Réponse: Le 14 février marquera le 30e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et l'Ukraine. Il est de coutume, lors de ces anniversaires, d'en faire le bilan intermédiaire. Malheureusement, aujourd'hui, il n'y a pas de quoi se vanter.

Les relations entre nos pays continuent de se détériorer en raison de la ligne de Kiev, qui vise à poursuivre la confrontation avec la Russie. Les contacts politiques sont pratiquement inexistants, la coopération interparlementaire et interrégionale a été réduite, et les liens multiformes dans tous les domaines s'étiolent. Après 2014, Kiev a également abaissé unilatéralement le niveau des relations diplomatiques. Depuis fin 2016, notre ambassade en Ukraine est dirigée par le Chargé d'affaires par intérim de la Fédération de Russie.

Dans ces conditions difficiles, malgré les nombreuses provocations des autorités ukrainiennes et des nationalistes, les nos établissements diplomatiques en Ukraine - l'ambassade à Kiev et les consulats généraux à Odessa, Kharkov et Lvov - continuent de travailler comme d'habitude et de remplir leurs fonctions.

Question: Les médias occidentaux et de nombreux représentants politiques aux États-Unis et en Europe ne cessent de parler d'une "concentration des forces armées russes en Russie occidentale". On sait très peu de choses sur les mouvements des forces armées ukrainiennes à ses frontières orientales, notamment à la frontière avec la LNR et la DNR. Comment l'expliquer?

Réponse: Nous l'avons dit plus d'une fois: nous partons du principe que les forces russes ont le droit d'être déployées sur le territoire russe comme bon nous semble. Une autre question que nous posons est la suivante: que font les forces armées et les armements de pays très éloignés de notre pays dans les pays proches de la Russie? Voilà la vraie question.

J'ai fourni un commentaire sur l'Ukraine et le mouvement des forces armées sur son territoire dans la première partie de la conférence de presse.

Question (traduction non officielle de l'anglais): Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré devant la Douma d'État que la Russie prendrait "des mesures de rétorsion appropriées" si l'Occident ne répondait pas de manière constructive ou poursuivait sa ligne agressive. Pouvez-vous nous donner les détails de cette réponse aux Américains? De quelles "mesures de riposte" parle-t-on?

Réponse: Comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déjà fourni un commentaire complet sur ce sujet.

Des réponses ont été reçues. Après coordination et traitement au niveau interministériel, elles seront rapportées à la plus haute autorité du pays, au Président russe Vladimir Poutine qui est habilité à prendre les décisions adéquates.

Question: En raison de la situation épidémiologique difficile dans le monde, est-il aujourd'hui possible de faciliter la délivrance de passeports, de visas, pour les membres de familles mixtes vivant à l'étranger?

Réponse: Conformément au paragraphe 17 du règlement du gouvernement de la Fédération de Russie du 16 mars 2020 N° 635-r, les restrictions en matière de visas et d'entrée en Fédération de Russie pendant la pandémie de la nouvelle infection à coronavirus (Covid-19) ne s'appliquent pas aux personnes qui sont membres de la famille (conjoints, parents, enfants, frères et sœurs, grands-parents, petits-enfants, parents adoptifs ou parents adoptifs), tuteurs ou ayant la garde de citoyens de la Fédération de Russie, citoyens étrangers ou apatrides résidant en permanence en Fédération de Russie, à condition de présenter une copie du document confirmant le degré de parenté ou l'établissement de la tutelle (garde).

En outre, le paragraphe 3 de l'article 1 de la loi fédérale n° 270-FZ du 1er juillet 2021 portant modification de la loi fédérale "Sur la procédure de sortie de la Fédération de Russie et d'entrée en Fédération de Russie" et l'article 5 de la Loi fédérale "sur le statut juridique des citoyens étrangers en Fédération de Russie", prévoient la possibilité de délivrer aux proches parents de citoyens russes des visas privés à entrées multiples valables pour une période allant jusqu'à un an, avec la possibilité de séjourner dans la Fédération de Russie pendant toute la durée de leur validité, et sans avoir besoin d'obtenir des invitations des organes territoriaux du Ministère de l'Intérieur.

Selon la Loi fédérale, les proches parents des citoyens de la Fédération de Russie qui peuvent prétendre à un tel visa sont: le conjoint, les parents (parents adoptifs), les enfants (enfants adoptés), les conjoints des enfants, les frères et sœurs, les grands-parents et les petits-enfants.

La base de la délivrance d'un visa est la décision du chef d'une représentation diplomatique ou d'un bureau consulaire de la Fédération de Russie de délivrer un visa à un citoyen étranger, prise à la demande écrite d'un citoyen de la Fédération de Russie d'entrer en Fédération de Russie avec son proche parent - citoyen étranger.

Question: Est-il possible de délivrer des passeports à durée indéterminée à des compatriotes ayant atteint l'âge de la retraite ?

Réponse: La procédure de traitement et de délivrance des passeports russes est établie par la loi fédérale N° 114-FZ du 15 août 1996 "Sur la procédure de sortie de la Fédération de Russie et d'entrée en Fédération de Russie". Conformément à ce document, tout citoyen de la Fédération de Russie, indépendamment de son âge ou de son lieu de résidence, a le droit de choisir un passeport valable cinq ou dix ans. La loi ne prévoit pas de passeport à durée indéterminée pour une catégorie de citoyens spécifique.

Il faut également tenir compte du fait que lors de l'examen d'une demande de passeport pour un citoyen de la Fédération de Russie ayant atteint l'âge de 14 ans, la loi vérifie s'il existe des motifs pour lesquels le droit du citoyen de quitter la Fédération de Russie pourrait être temporairement restreint et le passeport refusé. Ces motifs comprennent notamment l'implication d'une personne en tant que suspect ou accusé conformément à la législation de procédure pénale de la Fédération de Russie, l'évasion des obligations imposées par le tribunal, entre autres. Il n'y a pas d'exception à cette procédure pour les personnes ayant atteint l'âge de la retraite.

 


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