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Communiqué du Département de l'information et de la presse du Ministère russe des Affaires étrangères concernant les actions de la coalition internationale contre l’État islamique menée par les USA

1738-16-09-2015

La coalition internationale de lutte contre l'EI a été créée il y a un an par les États-Unis, en contournant le Conseil de sécurité de l'Onu. Sur le territoire irakien, les actions des pays de la coalition s'appuient sur l'invitation du gouvernement de Bagdad, alors qu'en Syrie ils ne sont pas coordonnés avec le gouvernement légitime de ce pays. Des officiels américains répètent sans cesse leur refus de coopérer avec Damas dans le domaine de la lutte anti-terroriste. Qui plus est, certains pays de la coalition continuent de transmettre des fonds et des armes aux groupements antigouvernementaux qui luttent contre l'armée syrienne, c'est-à-dire contre la force principale qui fait face à l'EI sur le territoire syrien.   

Pendant l'année, nous avons constaté une augmentation sérieuse des forces des États-Unis et de leurs alliés de plus de 20 États qui prennent part aux bombardements des positions de l'EI en Syrie et en Irak. Les raids aériens impliquent le groupement d'aviation américain basé au Proche Orient, l'aviation embarquée de la marine américaine, ainsi que plus de 80 avions de types différents des États "alliés". D'après le Congrès américain, l'entraînement des combattants des structures de force irakiennes est assuré par près de 6 000 instructeurs étrangers, notamment américains, britanniques, allemands, italiens, canadiens etc. Selon les médias, près de 700 experts militaires américains assurent également la formation de l'opposition armée syrienne. La Grande Bretagne, la France, la Turquie et même l'Australie ont annoncé et partiellement réalisé leur volonté d'organiser des opérations militaires sur le territoire syrien sans demander l'approbation du gouvernement du pays.

Tout cela pose une question légitime: quels résultats a donné le déploiement dans la région des forces militaires des pays qui aiment tellement faire le décompte des missions d'avions étrangers?

Malheureusement, les accomplissements de la coalition dans sa lutte contre l'EI sont très modestes. Ses raids aériens - plus de 5 000 frappes, 7 655 cibles officiellement détruites - et les opérations de ses forces spéciales - par exemple l'élimination par les militaires américains du trésorier de l'EI Abou Sayyaf en mai dernier - n'ont pas permis d'arrêter l'expansion terroriste. Les djihadistes ne cessent d'élargir leur califat en Syrie et en Irak. Qui plus est, le mécontentement grandissant contre les frappes aériennes de la coalition, qui provoquent régulièrement des victimes parmi la population civile, pousse les habitants à sympathiser avec les terroristes, voire à les rejoindre.

Le bilan des efforts annuels de la coalition américaine, qui regroupe pourtant les plus grandes puissances militaires, a suscité inévitablement des parallèles avec la drôle de guerre sur la ligne Maginot en 1939-1940. A l'époque, l'attitude peu sérieuse envers le défi nazi très dangereux et les tentatives de le rediriger vers l'Est se sont logiquement soldées par la catastrophe militaire de l'Occident.

Dans ce contexte, nous voudrions appeler encore une fois nos partenaires régionaux et internationaux à consolider efficacement les efforts dans la lutte contre la menace terroriste globale sur la base de la législation internationale, avec un rôle-clé du Conseil de sécurité de l'Onu.

 

Le 16 septembre 2015 

 

 

 


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