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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 17 octobre 2018

1952-17-10-2018

Sur l'attentat au Collège polytechnique de Kertch

 

Nous commençons cette conférence de presse avec les informations tragiques qui nous parviennent actuellement de Kertch. Beaucoup de choses ont déjà été dites aujourd'hui par le gouvernement russe, notre Président, les représentants du pouvoir exécutif et législatif, ainsi que par nos citoyens.

La police a commencé son travail. Selon les dernières informations, le Comité d'enquête russe a qualifié les faits d'«homicide de deux personnes et plus par un moyen dangereux».

Au nom de la direction et de tout le collectif de notre Ministère, je voudrais exprimer nos condoléances aux parents et aux proches des victimes, souhaiter à tous les blessés un prompt rétablissement, et à leur famille des forces et du courage pour surmonter ces terribles instants. Nous sommes avec vous, nous partageons cette douleur, ce malheur.

Je voudrais dire également qu'en ces heures tragiques, notre pays reçoit des paroles de soutien de la part de nos collègues et partenaires étrangers, des dirigeants d'autres pays, des diplomates et de la société. Nous exprimons nos remerciements pour les paroles sincères de condoléances et de soutien que nous entendons.

On nous demande également s'il y avait des citoyens étrangers parmi les victimes et les blessés. Ces informations, comme celles que pourraient avoir les citoyens concernant la présence ou l'absence d'étrangers parmi les victimes ou les blessés, sont disponibles ou peuvent être communiquées en composant les numéros verts suivants:

Le numéro vert du Ministère russe des Situations d'urgence à Kertch: +7-3652-55-09-05

Le service consulaire de l'Ambassade de Russie à Kiev: +380-44-280-14-12

La représentation du Ministère russe des Affaires étrangères à Simféropol: +7-3652-24-82-17

En plus du travail mené par les forces de l'ordre, nous vous prions de porter attention aux informations véridiques et vérifiées.

Les numéros verts que je viens de donner fonctionnent également pour confirmer la présence parmi les victimes et les blessés d'enfants, d'étrangers, de citoyens d'autres États. Nous vérifierons ces informations et vous tiendrons informés.

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le Ministre des Affaires étrangères de Madagascar Eloi Maxime Dovo

 

Le Ministre des Affaires étrangères de Madagascar Eloi Maxime Dovo se rendra en visite de travail à Moscou du 20 au 22 octobre.

Lundi 22 octobre, il est attendu au Ministère russe des Affaires étrangères pour un entretien avec le chef de la diplomatie russe afin d'évoquer un large éventail de questions relatives aux liens russo-malgaches traditionnellement amicaux, avec un accent sur les axes prioritaires de leur développement. Les deux ministres échangeront leurs points de vue sur les problèmes régionaux et internationaux d'actualité, notamment le déblocage des conflits en Afrique et particulièrement dans la région des Grands lacs, en Centrafrique, au Soudan du Sud et dans la Corne de l'Afrique.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au Forum social Russie-Afrique

 

Lundi 22 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera au Forum social Russie-Afrique organisé par l'Association mondiale des diplômés des universités russes et l'ONG Initiative d'affaires africaine. Des personnalités politiques et publiques, des représentants du milieu scientifique, de la communauté d'affaires et des organisations étudiantes et de jeunesse de Russie et d'Afrique ont été invités au Forum. Le but de cet événement est d'échanger les avis sur les questions d'actualité relatives au développement des relations entre la Russie et les pays d'Afrique, leur état et leurs perspectives, notamment dans le domaine politique, commercial, économique, social et culturel.

Ce forum s'inscrit dans le cadre des préparatifs du sommet Russie-Afrique dont l'importance a été soulignée par le Président russe Vladimir Poutine lors du 10e sommet anniversaire des Brics à Johannesbourg en juillet.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au vernissage de l'exposition consacrée au 190e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques avec le Brésil

 

Vendredi 26 octobre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera au vernissage de l'exposition de documents d'archives consacrée au 190e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques russo-brésiliennes, mise en place par le Ministère russe des Affaires étrangères avec le soutien de l'Ambassade du Brésil à Moscou. Les représentants du corps diplomatique accrédité dans la capitale russe, de la science, de la culture, des médias et des associations ont été invités à cet événement.

Dans le cadre de l'exposition seront présentés des documents et des photos qui relatent l'histoire des liens entre nos États, depuis la signature d'un décret sur la nomination du premier ambassadeur russe au Brésil le 3 octobre 1828.

A présent, vous le savez, nos États entretiennent des relations de partenariat stratégique depuis 2000. Le Brésil est un partenaire important de la Russie en Amérique latine et dans les Caraïbes. Nos pays coopèrent de manière constructive sur les principales plateformes internationales – l'Onu, le G20 et les Brics. La coopération s'intensifie dans le domaine commercial, économique, d'investissement, scientifique et technique. Les liens se renforcent également au niveau de la société civile.

 

Sur la situation de Maria Boutina

 

Nous accordons toujours une attention particulière à la situation de la citoyenne russe Maria Boutina, arrêtée aux États-Unis sur la base d'accusations montées de toutes pièces selon lesquelles elle serait l'"agente d'un gouvernement étranger". La Russie la considère comme une prisonnière politique.

Les diplomates de l'Ambassade russe à Washington lui ont rendu visite dans sa cellule. Après le transfert de Maria Boutina vers le régime général de détention à la fin du mois de septembre - grâce à nos efforts - l'attitude de l'administration pénitentiaire envers la citoyenne russe s'est également améliorée: elle ne subit plus les procédures humiliantes que nous avons mentionnées, et le comportement des gardiens est correct. Nous avons constaté ce progrès. On a permis à Maria de quitter sa cellule, elle peut désormais suivre des cours de rééducation, se promener dehors et lire des livres en russe. Cela a très certainement favorisé la stabilisation de l'état moral de notre concitoyenne.

Actuellement, nous menons avec ses avocats des préparatifs actifs pour la prochaine audience de la cour, qui devrait avoir lieu le 13 novembre. Nous continuerons d'insister sur l'innocence absolue de la citoyenne russe.

Nous réitérons notre demande de libérer Maria Boutina qui - à cause de l'hystérie russophobe qui règne à Washington - est une nouvelle victime de la prétendue "justice américaine". Elle est, de fait, une prisonnière politique.

La prochaine visite consulaire à la prison de Maria Boutina aura lieu aujourd'hui.

 

Sur l'évolution de la situation en Syrie

 

La situation en Syrie reste compliquée. On poursuit la mise en œuvre du Mémorandum sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d'Idleb, signé le 17 septembre dernier à Sotchi par les présidents russe et turc Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan suite à leurs pourparlers bilatéraux. Tous les groupes radicaux auraient dû quitter la zone démilitarisée avant le lundi 15 octobre. Certains combattants sont en effet partis suite au retrait préalable des armes lourdes, mais les terroristes de Hayat Tahrir al-Cham (ancien Front al-Nosra) ont refusé de le faire. Ces derniers ont également réuni autour d'eux d'autres groupes affiliés à Al-Qaïda tels que Hurras ad-Din ou le Parti islamique du Turkestan. Ainsi, les terroristes ont créé un centre opérationnel commun pour poursuivre leurs provocations. Nous espérons que nos partenaires turcs mettront en œuvre leur part du Mémorandum et assureront sa réalisation complète.  

Nous sommes toujours préoccupés par la situation dans le nord-est de la Syrie, où les Américains s'appuient sur leurs alliés kurdes pour créer des structures pseudo-gouvernementales de gestion voulant se substituer aux institutions du pouvoir légitime syrien. L'activité de ces structures est loin d'être efficace, et leur arbitraire provoque des contestations de la population locale. On constate des attaques et des attentats de plus en plus nombreux de la part de Daech et de nouveaux groupes armés illégaux dont la création est favorisée par le mécontentement contre les "dirigeants" autoproclamés.

Il y a quelques jours, les combattants de Daech ont capturé plusieurs centaines de civils dans le camp de personnes déplacées d'Al-Bahra, laissé sans défense par les Kurdes. La plupart des otages sont des habitants des localités situées sur la rive orientale de l'Euphrate, qu'ils ont quittées pour fuir la violence terroriste, les bombardements impitoyables et les tirs de la coalition menée par les États-Unis et soutenant les Kurdes. Selon certaines informations, les combattants de Daech ont déjà exécuté dix otages.

Les militaires américains soutiennent les unités kurdes. Ils le font pourtant d'une manière étrange, peu professionnelle, et maladroite. Les actions des Américains - souvent peu sélectives et brutales - n'apportent visiblement pas les résultats escomptés. Samedi dernier, les médias syriens ont annoncé l'utilisation, par la coalition, de munitions au phosphore près de la localité de Hadjin. Ces attaques ont fait des victimes civiles, notamment des femmes et des enfants. Par souci d'objectivité, soulignons que les États-Unis n'ont pas signé le protocole additionnel à la Conventions de Genève de 1949, ni la Convention de 1980 sur l'interdiction de certaines armes classiques qui considèrent les munitions au phosphore comme une arme de destruction massive et interdisent leur utilisation. Dans tous les cas, les militaires américains n'ignoraient certainement pas les conséquences de l'utilisation de ces armes dans les quartiers résidentiels.

Passons aux bonnes nouvelles: les efforts visant à rétablir une vie normale sur les territoires contrôlés par le gouvernement syrien se poursuivent.

On a ouvert le 15 octobre le poste de contrôle de Nassyb à la frontière syro-jordanienne, ce qui a permis la reprise de la circulation des personnes et des marchandises via l'autoroute internationale liant Beyrouth, Damas et Amman. Il est difficile de surestimer l'importance de cet événement pour le rétablissement de l'activité économique de la Syrie et de ses liens avec les pays voisins. Cela offre la perspective d'un rapatriement libre aux centaines de milliers de réfugiés syriens qui ont trouvé un abri temporaire sur le territoire jordanien. Nous voudrions souligner spécialement la contribution considérable et diversifiée des militaires russes au lancement de ce poste de contrôle, ainsi que du point de passage de Quneitra sur la ligne de démarcation entre Israël et la Syrie établie par un accord de l'Onu signé le 31 mai 1974.

Selon nos informations, après de longues tergiversations, les États-Unis ont enfin consenti à offrir aux convois militaires de l'Onu, du Comité international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge arabe syrien des garanties de sécurité dans la zone de 55 km qu'ils avaient arbitrairement établie autour de leur base militaire illégale d'al-Tanf. Je voudrais bien rappeler l'hystérie dont nos collègues occidentaux ont fait preuve par le passé en exigeant le passage de convois et de cargaisons humanitaires dans d'autres parties de la Syrie. Aujourd'hui, quand il s'agit d'un territoire qu'ils contrôlent d'une manière illégale, le passage des convois de l'Onu est brusquement devenu une question très problématique. Ce convoi, formé il y a longtemps sur le territoire contrôlé par le gouvernement syrien, doit transporter une aide médicale et alimentaire très attendue vers le camp des personnes déplacées de Roukban. Nous espérons que cette opération humanitaire sera mise en œuvre très prochainement.

Malgré tout, l'inaccessibilité de la zone américaine autour d'Al-Tanf pour les autorités syriennes officielles aggrave considérablement la situation dans les régions méridionales de la Syrie, transforme ce territoire occupé de facto par les États-Unis en refuge pour les terroristes et les radicaux, et bloque depuis des mois le retour au foyer des dizaines de milliers de personnes isolées dans le camp de Roukban. 

 

Sur la situation autour des Casques blancs

 

De plus en plus de régions syriennes reviennent à la vie normale. Au fur et à mesure, les gens cessent de craindre pour la sécurité de leurs parents et proches et commencent à raconter ce qu'ils ont réellement vécu. Ils révèlent des détails choquants sur l'activité des Casques blancs, promus par certains Occidentaux au rang de "héros-sauveurs", même si en réalité leur activité n'a d'humanitaire que le nom. Il est terrifiant de se représenter ce que les gens ont vécu sur ces territoires.

Nous ne sommes plus les seuls à voir que les Casques blancs se sont complètement discrédités en tant que source largement médiatisée d'"informations véridiques" en Occident, au même titre que le fameux snack londonien transformé en "observatoire syrien des droits de l'homme". Il est réjouissant de constater, au sein de l'establishment politique et des milieux sociaux des pays sponsors de cette "ONG", un nombre grandissant de personnes qui se questionnent sur l'utilité de poursuivre son financement.

Il est évident que les activistes des Casques blancs poursuivront leur travail criminel tant que cela sera nécessaire pour leurs créateurs et sponsors. C'est ce que montre clairement la situation autour de la zone de désescalade d'Idleb, où la probabilité d'une nouvelle mise en scène d'attaque chimique pour en accuser les forces armées syriennes existe encore. Des journalistes indépendants, des médecins et des blogueurs, comme Vanessa Billy, Richard Labévière et les membres de l'organisation Médecins suédois pour les droits de l'homme, ont percé plusieurs fois à jour les pratiques des Casques blancs et publié des faits choquants prouvant que la santé des civils en Syrie avait été détériorée intentionnellement pour filmer de "belles" images et monter des vidéos propagandistes.

Les habitants des zones concernées affirment par exemple qu'à Alep, où la vie revient rapidement à la normale, il ne fallait pas du tout avoir de compétences médicales pour se faire embaucher par les Casques blancs, mais une recommandation du bureau local de l'organisation terroriste Front al-Nosra. L'information sur le grand altruisme de ces "travailleurs humanitaires" était également très exagérée. La plupart d'entre eux n'étaient pas des volontaires et recevaient une rémunération mensuelle. Et même en rejoignant les rangs de l'organisation, ils ne s'empressaient pas d'apprendre les bases de la médecine – cela ne faisait pas partie des services rémunérés. En revanche, les cours de formation militaire, y compris le tir et le maniement des explosifs, étaient obligatoires.

Il serait intéressant de savoir comment se sentent aujourd'hui ceux qui glorifiaient cette organisation, qui proposaient de lui attribuer des prix internationaux en la plaçant au même rang que les grands défenseurs des droits de l'homme qui ont donné leur vie dans la lutte pour la paix. Je me souviens de la manière dont cette organisation était présentée à travers le monde comme un exemple d'humanisme et d'humanité. Comment se sentent leurs idéologues quand ils entendent les récits des habitants des régions libérées expliquant comment les Casques blancs bloquaient, en menaçant de leurs armes, l'accès des vrais médecins aux lieux des explosions tant que les images propagandistes nécessaires n'étaient pas enregistrées. Nous avons également parlé à plusieurs reprises d'une autre activité inhumaine des Casques blancs: la transplantologie illégale qui s'est développée activement pendant des années sous leur patronat.

Nous ignorons pour l'instant l'ampleur de cette pratique. Je pense que les faits qui seront présentés au public provoqueront un véritable choc.

Il y a encore quelques mois, personne en Occident n'admettait aucune remise en question des méthodes de cette organisation. Nous nous rappelons parfaitement que cet été, au fur et à mesure que le territoire syrien était libéré des terroristes, les Casques blancs activement soutenus diplomatiquement et financièrement par leurs sponsors avaient rapidement évacué de la zone des opérations au sud de la Syrie pour se rendre en Jordanie. Après plus de trois mois, les représentants de cette organisation y sont toujours. Certes, ils auraient pu partir aux Pays-Bas, en Allemagne ou au Royaume-Uni, mais pour une certaine raison les créateurs et superviseurs occidentaux de ce mouvement, qui promettaient à leurs protégés de les accueillir d'ici trois semaines chez eux en Europe, ne l'ont toujours pas fait. Qu'est-ce qui les en empêche? Il n'y a pas d'argent pour payer les billets d'avion? Peut-être qu'il est difficile de leur délivrer un visa? Ou s'agit-il d'une autre raison?

Des centaines "d'activistes" vivent avec les membres de leur famille dans un camp près de Zarka, isolés du  monde extérieur. Leur statut juridique est indéfini. Tout cela prête à penser que l'Occident, les pays européens prospères, n'ont pas vraiment besoin de ces gens. Peut-être qu'ils ont pris connaissance des dossiers personnels de leurs protégés, qu'ils avaient défendu et financé ces dernières années, et ne désirent plus les recevoir. Qui en douterait – commettre des crimes pénaux en Syrie est une chose, mais essayer de se rendre en Europe avec un tel "bagage" en est une autre. D'autant que ces mêmes Casques blancs pourraient parler devant une caméra de leurs activités et sponsors une fois sur le "territoire européen libre". Il faudra bien survivre, et certains (visiblement du point de vue de ceux qui ne s'empressent pas de tenir leur promesse de leur accorder un asile dans les pays européens), ne comprenant pas la situation, commenceront à raconter ce qu'ils faisaient en réalité et qui les finançait.

Nous continuerons de suivre ce sujet et, au fur et à mesure que des informations nous parviendront, nous partagerons avec vous les nouveaux faits sur l'activité "humanitaire" des Casques blancs ou de leurs semblables qui restent encore en Syrie et continuent de nuire à la population civile, au processus de paix et à la normalisation du quotidien.

 

Sur la situation des membres russes de l'équipage du navire pétrolier Temeteron arrêtés en Libye

 

Le 9 octobre, le tribunal de Tripoli a prononcé son jugement concernant l'affaire de l'équipage du navire pétrolier Temeteron arrêté le 28 juin 2017 au large de la Libye et accusé de contrebande de produits pétroliers libyens. Deux citoyens russes - le capitaine du navire Vladimir Tekoutchev et son second Sergueï Samoïlov - et un citoyen ukrainien - un autre adjoint du capitaine Alexandre Kodymski - ont été condamnés à 4 ans et 3 mois de prison et à une amende d'environ 10,5 millions de dollars à titre de "dommages et intérêts".

Les diplomates russes étudient actuellement les détails du jugement et les modalités d'un appel éventuel. Ils envisagent d'accorder tout le soutien nécessaire aux ressortissants russes.

Après l'interpellation des marins russes en Libye, les responsables russes, notamment les dirigeants du Ministère russe des Affaires étrangères et des organes de justice, demandent régulièrement aux autorités libyennes de les libérer. Cet objectif est l'une des priorités de l'ordre du jour des relations russo-libyennes.

 

Sur la promotion, par les médias britanniques, des accusations concernant de prétendues livraisons d'armes russes aux forces de Khalifa Haftar 

 

Les médias britanniques ont publié des articles sur une prétendue "ingérence russe en Libye", notamment sur des livraisons d'armes à l'Armée nationale libyenne dirigée par le maréchal Khalifa Haftar.

Comme nous l'avons déjà indiqué à différents niveaux, la Russie fait face à une véritable guerre de l'information sans aucune règle. Nous constatons différentes assertions concernant la Russie. Les médias britanniques jouent l'un des rôles principaux dans ce processus. Les sujets sont très variés. Aujourd'hui, on présente à l'opinion publique internationale des insinuations sur une prétendue "ingérence russe en Libye".

Je doute que les partisans de cette politique russophobe se calment un jour. Ils n'apprécient ni la logique, ni les faits. Leurs méthodes sont d'un tout autre ordre. Il est donc selon nous absolument inutile de participer à cette polémique. Cela ne sert à rien. Nous présenterons tout simplement les publications de ce genre comme des exemples de fake news dans la rubrique dédiée sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères.

Concernant la Libye, nous voudrions tout simplement souligner que la Russie respecte totalement les décisions adoptées par le Conseil de sécurité de l'Onu sur ce pays. Nos efforts concrets mettent l'accent sur la coopération avec toutes les parties libyennes responsables afin de mettre en œuvre le plus rapidement possible la feuille de route de réconciliation nationale fixée par Ghassam Salamé, Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye. Nous vous informerons régulièrement de nos efforts en la matière.

 

Sur les atrocités des nationalistes ukrainiens à l'occasion de l'anniversaire de la création de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne

 

Tous ceux qui sont présents ici aujourd'hui ont certainement entendu parler de la situation absolument scandaleuse qui s'est produite le 14 octobre dernier à Kiev, quand des groupes nationalistes militants du Secteur droit, de l'Organisation des nationalistes ukrainiens et d'autres mouvements ont organisé une série de provocations à l'occasion de l'anniversaire de la création de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne, connue pour ses atrocités envers la population civile pendant la Seconde Guerre mondiale.

Ces nationalistes radicaux recherchaient de nouveau des "ennemis intérieurs" et la mythique "cinquième colonne" parmi les Ukrainiens. Ils ont notamment organisé dans plusieurs villes des marches aux flambeaux avec des slogans néonazis et xénophobes afin d'intimider la population. Le rassemblement le plus important a eu lieu à Kiev, où les radicaux ont tenté de détruire certains monuments liés à l'histoire héroïque de la capitale ukrainienne. Cela concerne notamment la statue du général Nikolaï Vatoutine, qui a participé à la libération de Kiev et a été tué par les collaborateurs nazis. Qui plus est, on a constaté l'attaque du bureau d'un mouvement politique: les radicaux ont jeté des pierres et des fumigènes sur le bâtiment.

Les nationalistes radicaux se sentent toujours libres et agissent en toute impunité en Ukraine, ce qui attire déjà l'attention de beaucoup d'organisations internationales. Les autorités actuelles de l'Ukraine soutiennent ouvertement ces actions brutales, offrant ainsi une sorte de "permis d'organiser des troubles" à ceux qui les commettent. Tout cela s'explique par la lutte contre la prétendue "menace russe".

En favorisant les humeurs néonazies, russophobes et nationalistes, les autorités ukrainiennes veulent évidemment détourner l'attention des problèmes urgents, notamment de la mise en œuvre des accords de Minsk et de la situation dans le pays en général. Elles utilisent évidemment tout cela dans le cadre d'une campagne politique, se battent pour les voix des électeurs en recourant à des méthodes sauvages comme celles-ci. Ce n'est pas par hasard que le président ukrainien Petro Porochenko a évoqué le même jour une nouvelle "agression russe", cette fois-ci en mer d'Azov.

Malheureusement, notre espoir que les autorités ukrainiennes trouvent assez de forces pour renoncer à leur politique destructrice qui ne fait qu'aggraver la division de la société, et commencent à résoudre les contradictions existantes au sein de cette dernière, s'amoindrit de jour en jour. Dans tous les cas, le peuple ukrainien fera tôt ou tard savoir aux autorités ce qu'il pense de leurs actions.     

 

Sur le projet de résolution de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies intitulé «Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée»

 

Dans le cadre des travaux de la 73e session de l'Assemblée générale des Nations unies, la délégation de la Fédération de Russie a l'intention de soumettre, avec d'autres coauteurs, le projet traditionnel de résolution sur la lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée.

Cette initiative est liée à notre profonde préoccupation face à la montée en puissance de différents groupuscules extrémistes tels que les néonazis et les "skinheads", qui ont recours à la violence contre les individus d'une autre couleur de peau, ayant d'autres croyances religieuses, ou encore les immigrés. Nous trouvons également inquiétant le sursaut du nombre d'incidents xénophobes et racistes dans le contexte de la crise migratoire en Europe. Ces groupes s'inspirent souvenir de l'idéologie et de la pratique de forces contre lesquelles est précisément née l'Organisation des Nations unies. C'était il y a 70 ans. Le monde devrait tirer certaines leçons de l'histoire.

La résolution condamne la glorification du mouvement nazi et des anciens membres de l'organisation Waffen-SS par l'inauguration de monuments et de mémoriaux, ainsi que l'organisation de manifestations publiques afin de glorifier le passé nazi, le mouvement nazi et le néonazisme. La construction de monuments en hommage aux SS, l'organisation de marches et d'autres activités du genre profanent la mémoire des innombrables victimes du fascisme, affectent négativement la génération en devenir et sont absolument incompatibles avec les engagements des États membres de l'Onu. Les coauteurs ne peuvent pas non plus ignorer le fait que, dans certains pays, on cherche obstinément aujourd'hui à élever au rang de héros nationaux et de héros de mouvements nationaux de libération ceux qui ont combattu contre la Coalition antihitlérienne ou ont collaboré avec les nazis. Il ne s'agit pas d'une marque de politiquement correct, mais d'un flagrant cynisme et de perfidie envers ceux qui ont libéré le monde des horreurs du national-socialisme.

Le projet souligne que de tels actes ne sont pas une mise en application mais un abus flagrant du droit au rassemblement pacifique, du droit à la liberté d'opinion et d'expression. De plus, ces actes peuvent tomber sous le coup de l'article 4 de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale exigeant des États membres de la Convention de les poursuivre pénalement.

Le projet de résolution tient également compte de plusieurs conclusions et recommandations de Tendayi Achiume, rapporteur spécial du Conseil des droits de l'homme (CDH) pour les formes contemporaines de racisme, formulées dans ses derniers rapports au CDH et à l'Assemblée générale des Nations unies sur le thème de l'initiative russe. En particulier, cette dernière accorde une attention particulière au problème de l'utilisation des technologies de l'information et de la communication pour propager différentes idées racistes et haineuses, l'idéologie du nazisme et du néonazisme.

La Fédération de Russie et d'autres coauteurs ne peuvent pas rester inactifs face à la pratique qui s'amplifie chaque année et consiste à organiser des commémorations avec la participation de représentants officiels "en hommage" aux légionnaires de l'unité nazie Waffen-SS, qui ont tué des dizaines de milliers de personnes de différentes nationalités pendant la Seconde Guerre mondiale. Il est impossible de regarder tranquillement comment, à la place des mémoriaux aux guerriers-libérateurs soviétiques, sont érigés des monuments aux légionnaires de la Waffen-SS, comment les journées de libération du nazisme sont proclamées journées de deuil, comment on interdit aux vétérans de la Grande Guerre patriotique de porter leurs décorations de guerre tandis que, sous protection policière, sont organisées des marches de vétérans nazis en tenue de parade avec leurs médailles pour avoir exterminé des civils.

Les pourparlers sur le projet de résolution russe sont prévus pour fin octobre-début novembre. Nous comptons sur un dialogue constructif et intéressé avec d'autres délégations. Nous sommes certains qu'il s'agit d'un problème dont le règlement doit contribuer à la consolidation et à la cohésion des États membres de l'Onu.

 

Sur la soumission du projet de résolution sur la sécurité de l'information à la Première commission de l'Assemblée générale des Nations unies

 

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a souligné dans plusieurs de ses interviews que la Russie soumettrait à la Première commission de l'Assemblée générale des Nations unies un projet de résolution sur la sécurité internationale de l'information. Ce 12 octobre, le projet mentionné a été officiellement soumis à l'Assemblée générale.

La résolution en question vise à faire adopter par la communauté internationale des règles de conduite responsable des États dans l'espace de l'information et met l'accent sur l'usage exclusivement pacifique des technologies de l'information et de la communication, le non-usage de la force ou de la menace de la force, la non-ingérence dans les affaires intérieures d'autres États, le respect de la souveraineté étatique et la prévention des conflits dans ce domaine. Elle est également appelée à protéger le cyberespace des diffamateurs, des provocateurs et des actions de certains États qui, profitant de leur avantage technologique, veulent dicter leur volonté à d'autres États.

En dépit de l'opposition active de ces derniers, au 16 octobre le projet russe avait déjà fédéré 12 coauteurs, dont la population représente un quart de la population de la planète.

A l'heure actuelle à l'Onu se déroule une discussion de plus en plus active autour de cette initiative russe qui a pour objectif d'assurer l'interaction pacifique avec tous les États dans l'espace de l'information.

 

Sur la non-délivrance de visas américains à certains participants aux activités de l'Onu

 

Nous avons déjà mentionné à plusieurs reprises la situation affligeante concernant la délivrance de visas aux citoyens de notre pays par les établissements consulaires américains. Ce processus reste bloqué.

Nous avons également noté les déclarations qui, vous vous souvenez, ont été faites par le représentant du service consulaire des USA sur le territoire de la Fédération de Russie. Il proposait une sorte de compétition pour la délivrance de visas. Nous avons répondu que nous étions prêts. Nous avons proposé de simplifier les délais de délivrance de visas, les délais d'examen des demandes et la forme de dépôt des formulaires de visa. Notre proposition est restée sans réponse.

En pratique, le délai d'attente des entretiens de visa obligatoires à l'ambassade américaine s'élève à 300 jours, ce qui empêche un grand nombre de voyages d'affaires, culturels, scientifiques, sportifs, sociaux ou amicaux. Les gens doivent régler leurs problèmes urgents mais ne peuvent pas le faire.

De plus, les autorités américaines empêchent sciemment le fonctionnement normal des représentations diplomatiques et consulaires russes en retardant de plusieurs mois, parfois d'un an, la délivrance de l'autorisation d'entrée de nouveaux collaborateurs russes aux USA. Les refus directs de visa sont devenus réguliers. Cela concerne également la Représentation permanente de la Russie auprès de l'Onu à New York. Tout cela malgré l'Accord sur l'établissement du siège de cette organisation sur le territoire américain, par lequel Washington s'était engagé à assurer une activité sans obstacle à ce dernier et aux missions des États étrangers accréditées.

Des représentants russes envoyés pour participer aux activités organisées au siège de l'Onu sont constamment confrontés à un retard intentionnel de l'examen des requêtes de visa ou à un refus direct. On cherche ainsi visiblement à étouffer la voix de notre pays. Un nouvel exemple de cette politique américaine a été la non-délivrance d'un visa au collaborateur du Ministère russe des Affaires étrangères qui était attendu à la session de la Première commission de l'Assemblée générale des Nations unies début octobre.

En outre, les autorités américaines ont récemment refusé sans explication l'entrée sur leur territoire d'un Russe officiellement nommé à un poste au Secrétariat de l'Onu, après avoir déjà retardé la réponse d'un an - ce qui a créé des problèmes pour l'organisation elle-même à cause de ce poste resté vacant pendant une longue période.

Nous voulons souligner que cette question ne concerne pas seulement la Russie, mais également d'autres États membres de l'Onu. Les USA abusent franchement de leur privilège lié à l'emplacement du siège de l'Onu (qui, je le souligne, est une organisation mondiale et non régionale ou nationale). Washington manipule les visas pour exercer une pression sur d'autres pays en décidant arbitrairement quels représentants sont admis ou non à participer aux activités de l'Onu. Il s'agit d'un abus grossier et d'une violation inadmissible du droit international. Il est temps pour la communauté internationale de se pencher sérieusement sur cette question.

 

Sur les propos de Richard Mills, ambassadeur américain en Arménie

 

Nous avons pris note des propos de l'ambassadeur des États-Unis en Arménie, Richard Mills, qui a prononcé un discours le 9 octobre dernier devant la Chambre de commerce arméno-américaine. Cette allocution est surtout remarquable pour son caractère simple et direct.

Ainsi, Richard Mills a indiqué que le gouvernement américain et l'ambassade des États-Unis à Erevan soutenaient depuis plusieurs décennies, de manière ciblée, certains groupes de la société arménienne et certains responsables du gouvernement du pays. L'ambassadeur a évoqué cette ingérence dans les affaires intérieures d'un État souverain sans aucun embarras, voire avec fierté. Car selon lui, tous cela aurait été justifié et nécessaire pour un objectif louable: "transformer l'Arménie en une société plus juste et transparente".

Après avoir compris son erreur, Richard Mills a tenté de la corriger et a annoncé que les récents changements politiques dans cette république avaient été provoqués par des raisons strictement intérieures, tout en soulignant l'"aspiration infaillible aux changements" du peuple arménien. Mais il était déjà trop tard pour se justifier: la première partie de son intervention avait déjà été retransmise.   

L'ambassadeur a également présenté des instructions détaillées sur le fonctionnement du système politique du pays et des recommandations concernant le développement de son économie. Citons ces propos de Richard Mills: "Je suis préoccupé par les signaux indiquant que certains membres du gouvernement arménien jugent nécessaire de concentrer les ressources limitées des autorités dans les secteurs de pointe. Je suis au courant des ressources qui ont été extraites à ces fins de domaines tels que la viticulture, le tourisme ou l'extraction minière". Il faudrait décider une fois pour toutes: s'ingérer dans les affaires intérieures des autres États, est-ce bon ou mauvais?

Le point d'orgue du discours a été l'appel d'adieu de l'ambassadeur, adressé à ses "amis dans la société civile et les médias arméniens", à continuer de surveiller attentivement et sans compromis l'activité du gouvernement. Richard Mills a également mentionné le "renforcement de la société civile et des médias", qui serait l'un des objectifs principaux de l'octroi d'une aide américaine de 26 millions de dollars censée être versée à l'Arménie l'année prochaine (en plus des 14 millions de dollars déjà transférés).

J'ai évoqué précédemment la situation de Maria Boutina - qui n'a ni apporté de sacs de billets aux États-Unis, ni expliqué au gouvernement américain comment il fallait dépenser ses ressources. Elle ne disposait d'aucun statut officiel concernant sa participation éventuelle à une activité officielle, elle n'était qu'une représentante de la société civile. Maria Boutina se trouve pourtant dans une prison américaine. Elle a été humiliée et publiquement diffamée. Que se permettent donc les ambassadeurs américains dans le monde entier?

Ils portent un coup non seulement à la démocratie, qu'ils prétendent constamment défendre, à la liberté d'expression, aux médias et à la société civile, mais aussi à eux-mêmes, car cela met en lumière l'hypocrisie qui règne dans la vie politique américaine, au moins depuis quelques années.

Tout cela constitue une caractéristique éloquente de la politique étrangère de Washington, qui s'ingère sans scrupules dans les affaires intérieurs d'autres États.  

 

Sur la légalisation du cannabis au Canada

 

La "Loi sur le cannabis" est entrée en vigueur le 17 octobre au Canada.

Nous sommes convaincus que cet acte législatif va à l'encontre de la juridiction internationale en matière de contrôle des stupéfiants. La Russie est un membre actif de la communauté internationale en ce qui concerne la lutte contre la propagation des drogues et leur trafic. On nous a posé des questions à ce sujet, qui exige naturellement d'être commenté.

Il s'agit tout d'abord d'une violation de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 et de la Convention contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988, dans le cadre desquelles tout État membre est obligé d'adopter des mesures visant à interdire la production, l'exportation et l'importation de cannabis à l'exception des cas liés aux besoins médicaux ou scientifiques. Qui plus est, la loi canadienne ne définit pas le cannabis comme une substance psychotrope, ce qui a pourtant été établi par la Convention sur les substances psychotropes de 1971.

Qui plus est, la "libération narcotique" lancée par Ottawa n'est pas conforme à la Convention de Vienne sur le droit des traités de 1969. Selon ce texte, les Canadiens sont obligés de respecter méticuleusement leurs engagements en matière de droit international et n'ont pas le droit de présenter leur législation intérieure comme la justification du non-respect d'un traité international. Personne n'a annulé le principe "Pacta sunt servanda".

Malgré des contradictions juridiques évidentes, les autorités canadiennes affirment toujours que la légalisation du cannabis à usage récréatif favorisera la santé et le bien-être de ses citoyens. Ottawa préfère adopter une interprétation dénaturée des principes fondamentaux de lutte antidrogue et ignorer les conséquences de ses actions pour l'intégrité du droit international en matière de contrôle du trafic de stupéfiants et pour la population canadienne.

Nous considérons la logique d'Ottawa, qui applique de manière sélective les textes juridiques multilatéraux et contraignants, comme inacceptable, hypocrite et allant à l'encontre de l'objectif promu par les autorités canadiennes de protéger un "ordre mondial fondé sur les règles" - conception activement promue par certaines forces politiques occidentales actuellement.

En torpillant consciemment le régime international de contrôle des stupéfiants, le gouvernement canadien crée le plus grand marché de drogues du monde qui, malgré toutes les affirmations et les mesures envisagées visant à prévenir l'exportation de cannabis hors des frontières nationales, provoquera certainement une hausse considérable de son trafic vers d'autres États, y compris ceux qui respectent strictement l'esprit et la lettre des conventions mentionnées. La Russie et d'autres pays devront probablement adopter des mesures supplémentaires pour empêcher les tentatives éventuelles de contrebande de cannabis et de ses dérivés depuis le Canada.  

 

Sur les nouvelles restrictions contre la chaîne RT aux USA

 

Cette semaine a été annoncée l'exclusion de la chaîne RT de deux réseaux de diffusion du câble américain aux USA (Comcast Chicago et Spectrum), qui couvrent New York, le New Jersey, San Diego, Los Angeles et Chicago.

Dans un cas, la décision a été justifiée par l'amendement de John McCain à la loi sur la défense nationale pour 2018 qui permet aux distributeurs de refuser sans explications la diffusion de contenu russe. Dans l'autre, le prétexte invoqué était le changement de stratégie de diffusion: soi-disant, avec le développement de l'internet, il serait inutile d'accorder des services de diffusion télévisuelle. Selon les informations disponibles, les contrats n'ont pourtant pas été rompus avec d'autres chaînes pour cette raison.

Il s'agit manifestement de la continuation du refoulement planifié de RT et d'autres médias russes qui proposent une vision alternative des événements mondiaux et expriment des faits désagréables pour Washington et l'espace médiatique américain.

Nous suivons attentivement l'évolution de la situation. Nous constatons que ces démarches isolées sont les maillons d'une même chaîne. Cette idéologie, ce stratagème, entre en contradiction avec les déclarations des USA concernant leur attachement à la liberté des médias.

 

Sur la prétendue cyberattaque russe contre la chaîne Islam channel

 

Récemment, des médias britanniques ont de nouveau avancé des accusations étranges, barbares et absurdes visant notre pays concernant une prétendue cyberattaque des services secrets russes contre la chaîne Islam channel.

Avant tout, nous voudrions noter que l'inspiration de différentes théories par rapport aux actions de la Russie est produite à la chaîne dans l'espace médiatique britannique. Après l'attisement de l'hystérie autour de l'"affaire Skripal" et l'intox permanente pour "tonifier" les russophobes locaux, il faut lancer de nouvelles insinuations.

Notre Ambassade à Londres a directement évoqué ces accusations avec la chaîne mentionnée. Il s'est avéré qu'un piratage d'ordinateurs s'y était produit en 2015, qui avait entraîné la perte d'une partie des archives d'Islam channel. L'enquête a été menée par des agents britanniques spécialistes de la cybersécurité qui ont eu pendant cinq mois un accès incontrôlé et illimité aux serveurs de la chaîne. A l'issue de l'enquête, il a été annoncé qu'Islam channel avait été victime d'une cyberattaque professionnelle probablement "organisée par un État" (sans mentionner l’État en question).

La direction de la chaîne a appris la "version russe" seulement début octobre dans les médias. Vous vous imaginez: des services britanniques ont mené une enquête, avaient un accès illimité et un contact avec la direction de la chaîne, mais ne lui ont pas annoncé une information aussi importante. Et voilà qu'aujourd'hui, quelques années plus tard, de telles déclarations sensationnelles sont faites. La direction de la chaîne a été extrêmement surprise par ces publications, comme elle l'a indiqué dans son communiqué. Notre position concernant la non-implication de la Russie dans ce piratage informatique a été reçue avec compréhension par la chaîne, qui a noté tout le caractère insensé et l'absurdité de telles insinuations.

Bref, il est évident que cette attaque de longue date contre la chaîne a été simplement utilisée par Londres pour alimenter la campagne médiatique lancée contre notre pays.

 

Sur l'entrée sans visa en Russie avec un Fan ID jusqu'au 31 décembre 2018

 

Comme il ne reste que quelques mois avant la fin de l'année, je voudrais rappeler - notamment aux médias occidentaux pour qu'ils attirent l'attention de leurs concitoyens à ce sujet - que les détenteurs de Fan ID de la Coupe du monde 2018 peuvent se rendre en Russie sans aucune limitation jusqu'au 31 décembre 2018.

Le site du Ministère russe des Affaires étrangères contient une rubrique spéciale contenant des informations en six langues sur l'utilisation des Fan ID.

 

Sur la simplification du régime de visas avec certains pays de l'Union européenne

 

Jusqu'en 2014, nous avons activement travaillé avec l'UE pour simplifier le régime de visas. En 2016, la Russie et l'UE ont signé l'Accord sur la simplification de la délivrance des visas, qui concerne notamment les visas valables jusqu'à cinq ans pour plusieurs catégories de citoyens. Ensuite, nous avons étudié d'autres simplifications possibles dans ce domaine, tout en poursuivant parallèlement un travail concret sur les préparatifs d'un régime sans visa entre la Russie et l'UE.

Mais en mars 2014, l'Union européenne a exprimé ses préoccupations et a décidé de "geler" de manière unilatérale le dialogue sur le régime sans visa avec la Russie. Elle a également renoncé aux négociations sur la future libéralisation de ce domaine. Cette initiative a nui aux intérêts des Russes et des Européens, et a considérablement réduit les perspectives d'un progrès sérieux en la matière. Qui plus est, selon les recommandations des institutions européennes, certains pays membres se sont interdit d'octroyer des visas aux habitants de la Crimée. Ces États n'ont visiblement pas été gênés par le fait que cette "discrimination de visa" constituait une grossière violation des normes fondamentales internationales et européennes en matière de droits de l'homme.   

La Russie reste attachée au passage à un régime sans visa avec les pays membres de l'UE, non seulement parce que cela répond évidemment aux intérêts de nos pays et de nos peuples, mais aussi parce que cette politique d'absence d'obstacles sur la voie des liens et des contacts humains est fixée par un grand nombre de textes européens en vigueur, notamment dans l'espace de l'OSCE. C'est n'est pas un vœu pieu. Tout cela a été porté sur le papier il y a longtemps et formulé en tant qu'objectif global auquel il fallait aspirer.

Dans le contexte actuel, qui est compliqué, nous continuons d'expliquer à nos partenaires européens la nécessité de reprendre le dialogue sur différentes plateformes concernant la question des visas. Plus concrètement, dans le cadre du Comité conjoint de suivi de la mise en œuvre de cet accord, nous promouvons la reprise des travaux sur ce texte afin de le moderniser et de simplifier les procédures de visa. De notre point de vue, ce processus ne peut s'effectuer que sur la base de la réciprocité.   

 

Sur nos estimations concernant les propos tenus à Bakou par George Kent, Sous-Secrétaire d'État américain pour l'Europe et l'Eurasie

 

La position de la Russie en tant que pays coprésident du Groupe de Minsk de l'OSCE est bien connue. Elle est reflétée dans les déclarations communes des présidents russe, américain et français faites de 2009 à 2013, ainsi que dans les propos des ministres des Affaires étrangères de ces pays et des coprésidents. Les textes de ces déclarations sont accessibles sur le site de l'OSCE.

Les coprésidents envisagent de se rendre prochainement dans la région (des informations supplémentaires à ce sujet seront bientôt publiées). Dans le cadre de leurs rencontres avec les dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, ils envisagent de préciser les positions des parties et d'établir quelles initiatives concrètes pourraient être entreprises pour intensifier le règlement du conflit du Haut-Karabagh, notamment compte tenu des accords conclus récemment à Douchanbé.  

 

Sur l'ouverture du Centre de la langue et de la culture russes à l'Université Démocrite de Thrace (Grèce)

 

Le Département des langues, de la littérature et de la culture des pays de la mer Noire de l'Université Démocrite de Thrace (nord de la Grèce) a organisé le 9 octobre 2018 la cérémonie d'ouverture du Centre de la langue et de la culture russes de la fondation Rousski mir.

A l'aide du Consulat général russe à Salonique, la fondation a transmis au Centre plus d'un millier de livres, de supports multimédia et d'outils de présentation.

Les objectifs du Centre prévoient notamment un soutien à l'apprentissage de la langue russe à l'Université et l'octroi à tous de la possibilité de prendre connaissance de la Russie, de son histoire, de ses traditions et de sa littérature. Cela favorisera sans aucun doute l'élargissement des liens culturels, éducatifs et scientifiques entre la Russie et la Grèce.

Nous sommes reconnaissants envers l'Université pour ses efforts visant à renforcer les liens humains russo-grecs. Depuis 2000, elle propose un programme nommé "la langue, la littérature et la culture russes", et la demande d'apprentissage de la langue russe ne cesse de croître.    

Nous saluons l'ouverture du Centre de la langue et de la culture russes, deuxième établissement de ce genre en Grèce. Nous sommes convaincus qu'il contribuera à la compréhension mutuelle et à l'amitié entre nos peuples. Nous souhaitons un travail fructueux au centre et de nouveaux accomplissements à ceux qui apprennent la langue russe.

Nous avons encore toute une série d'informations sur la coopération culturelle et sociale. Ainsi se déroulent actuellement les Journées de la Russie au Japon. Nous voulions parler du riche programme culturel préparé et mis en œuvre par Moscou. Nous nous limiterons pourtant à la publication de ces informations sur nos sites, compte tenu des événements d'aujourd'hui. Je comprends bien que c'est le fruit du travail d'un grand nombre de personnes, mais il est trop difficile d'en parler aujourd'hui, d'évoquer la joie des uns alors que d'autres font face à une telle tragédie. 

 

Réponses aux questions:

Question: Des représentants de la Turquie, de la Russie, de la France et de l'Allemagne évoquent depuis septembre la préparation d'un sommet sur la Syrie. Pourquoi son déroulement est-il retardé? Est-ce dû aux problèmes à Idleb, aux complications liées au retrait des terroristes de cette région? Ou les partenaires européens y seraient-ils réticents? Que pensez-vous des perspectives de création d'un tel quartet?

Réponse: Par tradition, nous ne commentons pas le déroulement des sommets. C'est la prérogative des représentants de l'Administration présidentielle. Le conseiller du Président russe à la politique étrangère Iouri Ouchakov s'est exprimé à ce sujet. Je vous y renvoie.

Le déroulement des sommets, qui plus est sur un thème qui n'est pas lié aux visites protocolaires ou validées prévues, les agendas multilatéraux liés à l'activité des organisations et des forums internationaux, des formats pour le règlement des problèmes mondiaux actuels, n'ont pas lieu pour le protocole, avec tout le respect que je vous dois, pour les objectifs des caméras, mais pour obtenir des résultats concrets et pour faire remonter au niveau des chefs d’État les décisions déjà élaborées pour qu'elles soient adaptées et approuvées.

L'organisation d'un sommet sur ce thème nécessite un profond travail et une évolution appropriée de la situation sur le terrain. Je ne pense pas qu'on puisse y voir une réticence, une impossibilité ou une mésentente. Au contraire, il faut partir du principe que le travail sur les nuances se déroule. Si une telle rencontre est appelée à se dérouler, elle doit être préparée.

En ce qui concerne le niveau des ministres des Affaires étrangères et des représentants spéciaux des États mentionnés responsables du processus de paix syrien, un dialogue a lieu en permanence entre eux - des entretiens téléphoniques, des rencontres, ou encore des échanges de délégations pour régler de nombreuses questions pratiques.

Question: Et qu'en est-il de la possibilité de créer un tel quartet par analogie avec le format d'Astana, mais avec la participation de l'Europe?

Réponse: Parmi tous les formats existants, certains travaillent efficacement, d'autres, comme celui de Genève, laissent malheureusement à désirer. La création d'un nouveau format et les discussions à ce sujet doivent avoir une base réaliste. Il est important que les formats qui existent déjà donnent des résultats.

Question: Le représentant spécial du Département d’État américain pour la Corée du Nord Stephen Biegun s'est rendu hier à Moscou. Le Ministère russe des Affaires étrangères a formulé un commentaire assez sec au sujet de cette visite.  Pouvez-vous donner plus de détails sur le contenu de l'entretien du représentant spécial avec les vice-Ministres des Affaires étrangères Igor Morgoulov et Sergueï Riabkov? A-t-on évoqué l'éventuelle visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un pendant ces rencontres? Comment s'explique le fait que Stephen Biegun a rencontré deux vice-ministres russes?

Réponse: Igor Morgoulov supervise la situation en Asie, et Sergueï Riabkov s'occupe notamment de la coopération avec les USA. L'organisation de ces deux rencontres est donc tout à fait logique. Quant au ton laconique des commentaires, c'est qu'ils étaient informatifs. C'est l'information qui a été présentée. Je n'ai pas d'autres détails.

Question: Et au sujet de la visite de Kim Jong-un?

Réponse: C'est un sommet. Je répète que le Ministère des Affaires étrangères ne fait pas de commentaires à ce sujet. C'est la prérogative de l'Administration du Président russe.

Question: Que pensez-vous des déclarations du Ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine au sujet de l'annulation du Traité russo-ukrainien sur la coopération pour l'exploitation de la mer d'Azov et du détroit de Kertch?

Réponse: C'est nouveau. Il s'est exprimé à ce sujet aujourd'hui? Je ne l'ai pas noté. Je pense qu'il est inutile de réagir à chaque déclaration faite presque quotidiennement à Kiev, car tout cela a une orientation russophobe. Nous avons déjà exprimé notre avis sur les processus destructifs dans le contexte du démantèlement du canevas de nos relations bilatérales. Il est évident que tout cela ne nuit pas seulement aux relations bilatérales sur le plan théorique, mais frappe également les peuples des deux pays. Je ne pense pas qu'il faille encore commenter cette déclaration de Pavel Klimkine.

Question: John Bolton, conseiller du Président américain à la sécurité nationale, devrait se rendre en Russie fin octobre. Envisage-t-il de s'entretenir avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov? Pouvez-vous évoquer quelques détails des futurs pourparlers? La restitution éventuelle de la propriété diplomatique russe aux États-Unis sera-t-elle évoquée?

Réponse: Je peux évoquer ses contacts éventuels au niveau du Ministère des Affaires étrangères. D'autres institutions du pouvoir exécutif russe peuvent commenter la partie qui les concerne. Une rencontre avec Sergueï Lavrov est en train d'être planifiée. Nous l'évoquerons à part si un accord concret est trouvé.

En ce qui concerne les problèmes examinés et la question de la propriété immobilière russe, nous maintenons ce sujet à l'ordre du jour de nos contacts avec nos collègues américains à tous les niveaux et l'évoquons régulièrement. Notre Ambassade à Washington envoie régulièrement des notes en ce sens à ses collègues du Département d'État américain.

Lors de la prochaine conférence de presse, nous présenterons de nouvelles informations concernant le nombre de demandes russes de visiter notre propriété et de nos mentions de ce sujet. Je vous présenterai tous les faits. Ce thème fait est toujours à l'ordre du jour. Nous l'avons évoqué et l'évoquerons au cours de tous nos contacts avec les Américains.     

Question: Le journal espagnol El País a publié un article dont l'auteur a étudié un ensemble de médias étrangers pour en tirer les conclusions suivantes: "L'UE constate un rapprochement entre Donald Trump et Vladimir Poutine. Cela a fait peur à l'Europe. L'Europe estime désormais qu'elle pourrait perdre un rôle important dans la résolution des problèmes internationaux. Tout cela a renforcé les tendances internationales favorisant le rapprochement avec la Russie qui est, par ailleurs, son principal fournisseur d'énergie. L'Europe reconnaît son rôle secondaire dans la politique globale et ne veut qu'être amie des puissants". Pouvez-vous commenter cette rhétorique des médias étrangers?

Réponse: Je n'ai pas lu cet article. Mais je vais le faire. Les médias doivent sans doute publier des analyses, sinon ils cessent d'être des médias. Il serait incorrect de débattre avec l'auteur de cet article sans l'avoir lu, notamment compte tenu de nos statuts différents. Je vais donc d'abord lire ce texte avant de le commenter.   

Question: Staffan de Mistura a annoncé qu'il quitterait fin novembre son poste d'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie pour des raisons personnelles. Est-ce que le Ministère des Affaires étrangères a des commentaires à ce sujet?

Réponse: Nous apprécions certainement la contribution qu'il a apportée au règlement syrien, aux négociations, en tant que professionnel, spécialiste et diplomate. Les parties en conflit et les intermédiaires internationaux ont écouté cette personne. Il suscitait bien sûr des avis différents, mais c'est tout à fait compréhensible. Il est impossible d'obtenir l'approbation de tout le monde quand on est chargé d'une question si compliquée. La Russie et ses diplomates de tous les niveaux travaillaient activement avec Staffan de Mistura. En ce qui concerne son travail ultérieur et l'avenir de ce poste, il est encore trop tôt d'en parler.

Question: Que pouvez-vous dire du démantèlement du monument de reconnaissance à l'Armée rouge à Varsovie?

Réponse: La tendance générale est malheureusement évidente. Contrairement à une opinion répandue, le démantèlement des monuments ne se limite pas au changement de l'image des villes, des localités ou des territoires. Il s'agit d'une réécriture de l'histoire, de son changement post factum par rapport aux manuels. Il s'agit de désinformation historique et de mutation de la mémoire historique.

C'est regrettable. D'autant plus que cela ne concerne pas des monuments consacrés à certains événements, actions ou acteurs politiques, mais à des personnes ordinaires qui ont sacrifié leur vie car elles se sentaient responsables de l'avenir d'autres gens ordinaires et ne se laissaient pas guider par de hautes motivations politiques. A l'époque, elles ont fait tout leur possible pour libérer l'Europe, la jeunesse et les familles du fascisme, du nazisme et du mal qui s'était emparé de tout le continent.

Le plus grave est que des estimations politiques s'insèrent encore dans le contexte historique. Il est pourtant inacceptable que cette politique, ces engagements politiques, fassent oublier le sort des personnes concrètes: beaucoup de ces monuments portent les noms de gens absolument concrets. En fin de compte, la Pologne est attachée aux mêmes principes démocratiques dont nous entendons sans cesse parler. Nous avons entendu énormément de propos sur les droits de l'homme, sur le respect de tout ce qui était lié à la protection des valeurs fondamentales européennes. Eh bien? Tout cela est directement torpillé par les actions commises malheureusement avec la complaisance silencieuse, voire ouverte du pouvoir exécutif de Varsovie ou des autorités locales.

Nous présenterons encore une fois une estimation qualifiée de ces faits, mais il s'agit d'une tendance générale. Des politiciens et des responsables polonais affirment régulièrement qu'il ne s'agit que de cas isolés. Non, ce ne sont pas des cas isolés, mais une stratégie politique. Oui, c'est une stratégie politique. Le moment a été choisi sciemment. Nous perdons aujourd'hui les derniers protagonistes réels de ces combats, les vétérans qui pouvaient raconter la vérité et défendre l'honneur des personnes auxquelles on a consacré ces monuments. Il reste de moins en moins de vétérans, et leur voix s'affaiblit chaque jour pour des raisons naturelles. Au moment où les organisations de vétérans ou les vétérans eux-mêmes n'ont plus de forces, notamment physiques, pour se rendre aux rassemblements et défendre la mémoire de leurs camarades, nous constatons une offense lâche, une réécriture de l'histoire et, ce qui est le plus grave, la profanation de la mémoire et du parcours des personnes concrètes. Oui, nous avons avec la Pologne des visions du passé similaires ou divergentes, mais il y a aussi le sort des gens concrets qui n'ont pas combattu pour la politique, mais ont lutté coude à coude avec les soldats polonais, notamment pour libérer la Pologne. Malheureusement, personne à Varsovie ne se rappelle plus d'eux, de leur destin et de celui leur famille.

Question: La semaine dernière, l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de Russie en Azerbaïdjan Mikhaïl Botcharnikov a annoncé qu'une antenne de l'Institut des relations internationales de Moscou (MGIMO) et du Haut collège d'économie allait prochainement ouvrir ses portes en Azerbaïdjan. Qu'est-ce que cela dit de la coopération entre la Russie et l'Azerbaïdjan dans le domaine de l'éducation?

Réponse: Que du positif. C'est un élément très important de la coopération sociale bilatérale. Nous voudrions que de tels exemples soient plus nombreux. Pour cela il faut travailler - et ce travail est mené.

Question: Une question sur les prochaines élections dans le Donbass. On remarque la forte réticence des USA et de l'Ukraine à permettre leur déroulement. La première vice-présidente du Parlement ukrainien Irina Guerachtchenko a déclaré pendant une conférence de presse à Kiev que la thèse principale de la délégation ukrainienne dans tous les groupes serait l'exigence que la "Russie et ses marionnettes annulent immédiatement la préparation des "fake" élections sur le territoire occupés de Donetsk et de Lougansk". Que pouvez-vous dire de cette déclaration? L'Ukraine et les USA ont-ils le droit d'insister ainsi sur l'annulation des élections dans le Donbass?

Réponse: Les "marionnettes", en l'occurrence, sont ceux qui ont signé les Accords de Minsk à la même table que le gouvernement ukrainien actuel. Voilà comment a changé l'attitude envers ceux avec qui le gouvernement ukrainien avait signé le plan d'action commun. Je pense que c'est un exemple révélateur de l'attitude du régime de Kiev et de ses véritables intentions dans le cadre de la mise en œuvre des Accords de Minsk. Si quelqu'un veut vraiment mettre en œuvre les Accords de Minsk, les habitants du Donbass doivent être qualifiés de concitoyens, de citoyens ukrainiens faisant partie du même peuple, et non de "marionnettes". Mais manifestement c'est ainsi qu'on les considère. La prochaine fois que Kiev accusera la Fédération de Russie de ne pas remplir - disent-ils - les Accords de Minsk, il faudra leur rappeler cette citation. L'incitation à la haine vis-à-vis de son propre peuple n'apportera rien de bon, qui plus est s'il est question du rétablissement de l'Ukraine et de la structure étatique ukrainienne. Ces déclarations sont des flèches tirées dans le corps blessé de l’État ukrainien.

Question: En commentant le crash d'un Su-27 survenu hier, le député russe Alexandre Cherine s'est dit préoccupé par la présence sur place d'un militaire américain, en soulignant que c'était normalement le cas quand les représentants de différents pays avaient l'intention de participer à des opérations militaires réelles. Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères d'une telle cohésion entre les militaires ukrainiens et américains?

Réponse: Je pense que vous avez tort, et il ne s'agit pas de cohésion mais d'une autre forme d'interaction quand il y a un camarade supérieur, le "Big Brother" en la personne de Washington, et ceux qu'il contrôle… je pense qu'en l'occurrence le terme de "marionnette" convient davantage pour ces politiciens en Ukraine. La cohésion implique l'égalité et au moins le respect réciproque. En l'occurrence, la fourniture de différents types d'armes, les discussions sur l'attribution de moyens supplémentaires, l'attisement permanent de la rhétorique sur la nécessité d'aspirer l'Ukraine au sein d'alliances, l'usage, dans le contexte ukrainien, de mots et de sous-entendus contenant clairement l'idée d'un scénario militaire ou de force n'ont rien à voir avec une attitude respectueuse envers cet État et ce peuple. Il n'y a rien de pire pour l'étape actuelle de développement de l'Ukraine que de l'inciter à recourir à la force pour régler le conflit ukrainien intérieur.

Pourquoi tout cela se passe-t-il? Nous en avons déjà parlé aujourd'hui. Certainement pas pour que l'Ukraine ait une chance de déboucher sur une existence normale et régler ses problèmes. Malheureusement, tout cela ne fait que les aggraver.

Question: Ma question porte sur la situation au nord-est de la Syrie, et notamment au Kurdistan syrien. Vous et le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avez dit qu'elle "menaçait l'intégrité de la Syrie", étant donné que depuis 2012 différents organes d'autonomie s'y étaient mis en place après la perte de contrôle de Damas. Il a été annoncé plusieurs fois, y compris dans ces murs, que les Kurdes avaient un droit à l'autodétermination. De qui émane la menace aujourd'hui: de la position des autorités kurdes ou de la présence de bases américaines sur place?

Vous avez également mentionné le rôle du format de Genève. L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura se trouve actuellement à Damas pour participer à la création du Comité constitutionnel. D'après vous, arrivera-t-il à créer ce comité avant l'expiration de son mandat?

Réponse: Je ne peux pas répondre à votre seconde question. Il ne s'agit pas de suppositions mais d'un travail concret.

En ce qui concerne ce qui préoccupe le plus la Russie entre la présence de bases américaines dans la région mentionnée et la formation d'organes administratifs kurdes. Nous en parlons ouvertement et constamment. Il est question du fait que l'action du pouvoir officiel de Damas est supprimée sur ces territoires. On empêche le gouvernement légitime de mettre en œuvre ses réformes et d'exercer son pouvoir. Voilà le problème. Évidemment, la présence des Américains est illégale dans cette région et c'est un élément supplémentaire d'instabilité et d'une stratégie qui ne vise ni à unir, ni à rétablir le pays, ni à régler les problèmes. C'est un facteur de déstabilisation. Citez-moi un seul exemple montrant comment la présence de forces américaines sur place a aidé à stabiliser la situation sur le plan politique. Aucunement. Il faut pratiquer le dialogue inclusif et le stimuler pour stabiliser cette situation sur le plan politique. Il ne faut pas diviser les nations qui peuplent la Syrie selon différentes gradations. Au contraire, il faut travailler sur la réunification et l'élaboration d'une nouvelle Constitution basée sur différentes opinions, la création de partis politiques, d'associations et le début d'une construction commune d'un État renouvelé sur le plan politique. Je pense que vous ne pourrez citer aucun exemple montrant comment les militaires américains contribuent à ce processus. Non pas parce que vous n'en connaissez pas, mais parce qu'il n'y en a pas. D'autant que tout cela empêche Damas de contrôler son propre territoire. Personne ne s'oppose et ne nie la présence d'organes d'autonomie locale. Nous parlons d'un État intègre - c'est ainsi que la communauté internationale voit l'avenir en Syrie. Un État intègre implique la possibilité d'exercer le pouvoir de la capitale sur l'ensemble de son territoire et dans toutes les régions.

Question: Quel rôle joue la Russie dans la poursuite du dialogue entre les Kurdes et Damas? Récemment, le Ministre syrien des Affaires étrangères et des Expatriés Walid Mouallem a déclaré qu'ils "prendraient de force le contrôle dans la région" et ne prévoyaient aucun dialogue pour l'instant.

Dans quelle mesure la Russie souhaite-t-elle poursuivre ce dialogue étant donné que la partie kurde n'a jamais exprimé sa volonté de se détacher de la Syrie?

Réponse: Ce serait étrange. Nous disons tous ici (c'est la position de la Russie et des principaux acteurs, du moins exprimée publiquement) que tout le monde voit la Syrie comme un État intègre, laïque et libre avec la possibilité de réaliser les droits des personnes à la liberté de religion, à la diversité ethnique, aux opinions politiques, etc. Mais en première position se trouve toujours le même postulat: la Syrie doit être un État intègre.

Quant au dialogue, bien sûr, la Russie y contribuera et le stimulera par tous les moyens. C'est notre position de départ.

En ce qui concerne Walid Mouallem et ses déclarations, je ne peux pas commenter une citation concrète car je n'en ai pas connaissance. Mais j'ai vu d'autres déclarations de Damas, notamment de Walid Mouallem, selon laquelle la guerre contre le terrorisme se poursuivrait. Je pense qu'il était avant tout question du fait que les terroristes seraient combattus par la force. Nous ne pouvons pas refuser à un gouvernement légitime le droit de mener ses actions et sa politique sur l'ensemble du territoire du pays. D'autant que nous voyons aujourd'hui que ce pouvoir a été rétabli par Damas sur une grande partie du territoire syrien (plus de 90%). Nous assistons au travail actif pour le rétablissement du pays. De nombreuses question qui se posent aujourd'hui, comme vous l'avez noté à raison, peuvent être réglées par le dialogue. La question est seulement de savoir si les militaires américains contribuent à ce dialogue ou s'ils poussent les Kurdes vivant sur ces territoires à autre-chose. On l'ignore.

Question: Novaïa gazeta a annoncé hier que les autorités tchèques n'avaient pas seulement interpellé mais arrêté des citoyens russes et vietnamiens. Ces derniers se seraient ingérés dans le système d'octroi des permis de séjour. La justice vietnamienne participe déjà à ce travail. La justice russe n'a toujours pas rejoint l'enquête. Que pensez-vous de cette situation?

Réponse: Nous avons vu cette publication. Nous avons remarqué les informations sur l'interpellation en République tchèque de plusieurs citoyens russes accusés de certaines infractions. Je voudrais souligner que l'Ambassade russe en République tchèque maintient des contacts avec les organes de justice de cet État pour établir les détails de ces faits et notamment confirmer la citoyenneté russe des détenus. Nous vous présenterons toutes les informations dont nous disposons dès que nous les obtiendrons. 

Question: Les États-Unis menacent depuis longtemps d'introduire des sanctions très sévères contre le secteur pétrolier iranien ce dimanche 4 novembre.

Les médias israéliens, y compris les plus progressistes, ont sous-entendu il y a quelques jours que la Russie tentait d'aider l'Iran à éviter les répercussions de ces sanctions. Dans ce contexte, on rédigerait actuellement un grand accord énergétique entre Moscou et Téhéran dans le cadre duquel la Russie pourrait acheter le pétrole iranien via la mer Caspienne pour niveler les sanctions. Que pensez-vous des actions des États-Unis concernant l'annulation de l'accord sur le programme nucléaire iranien et l'introduction de nouvelles sanctions sévères? Prépare-t-on vraiment un grand accord énergétique entre la Russie et l'Iran?    

Réponse: Nous avons déjà présenté à plusieurs reprises la décision américaine de quitter le Plan d'action global commun. Nous avons fait des déclarations politiques à ce sujet. Ce thème a été évoqué par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ainsi que par tous les responsables politiques russes car, comme vous l'avez justement souligné, il concerne non seulement la politique mais aussi l'économie et la stabilité mondiales, beaucoup d'autres aspects de la vie internationale, les liens économiques extérieurs de la Russie et d'autres États. Nous constatons qu'il s'agit d'actions destructrices qui vont à l'encontre de la vision de la communauté internationale et contredisent directement le droit international, car tout cela a été fixé par une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, un texte contraignant. Il ne s'agissait pas d'un accord entre plusieurs États, mais d'un document international contraignant. Tout le monde connaissait bien toutes les nuances de la position russe. Toutes les informations sont accessibles sur le site du Ministère. Nous n'y voyons aucun élément constructif à court terme et encore moins à long terme. Nous constatons que cette situation crée de nouveaux éléments de tension dans la région, et déstabilise la situation sur le plan politique, militaire et économique.

Les fondations posées par cet accord - la levée des préoccupations militaires et politiques - ouvraient la voie à une coopération normale dans le domaine économique, financier et énergétique. Cette coopération a déjà été lancée. Les entreprises européennes ont commencé à coopérer avec leurs partenaires iraniens. Je n'évoque même pas la Russie. Vous savez bien que cette coopération s'est heurtée à des limitations juridiques internationales. Nous l'avons pourtant entretenue absolument librement dans les domaines autorisés, en comprenant bien l'importance de la levée de l'embargo dans différents secteurs. 

Par conséquent, la décision des USA n'était pas un scoop. La tendance était déjà claire. Je pense que des déclarations avaient déjà été faites à ce sujet par la nouvelle administration à l'époque de la campagne électorale. Quand cela a été mis en œuvre, on a compris qu'il s'agissait d'une décision pensée du point de vue de la politique nationale, ayant un impact très destructeur sur l'agenda international.

Je trouve (je me permets une analyse politologique) que la date du 4 novembre n'est pas un hasard. La préparation des élections américaines est très active. Les parties ont réuni tout un arsenal d'accusations à la limite de l'admissible avec diverses déclarations marquantes. Je pense que cela fait également partie de la stratégie de la politique nationale, de la lutte qui a déjà dépassé les limites du raisonnable. Je ne le dis pas parce que je m'apprête à donner un avis sur les processus intérieurs - cela fait longtemps qu'ils ont cessé d'être intérieurs.

En ce qui concerne les accords, je demanderai des précisions aux experts qui en sont chargés et je reviendrai vers vous.

Vous avez dit que la Russie voudrait aider l'Iran à pallier les conséquences des sanctions. Il n'est pas question d'une aide concrète à l'Iran, mais du fait que si nous parlons du secteur énergétique, on voit qu'à l'heure actuelle le monde est complètement interdépendant. Il n'est pas question d'un "sauvetage" de la conjoncture bilatérale - c'est bien plus large. Regardez les préoccupations exprimées par les structures européennes, l'UE, d'autres pays, parce que tout ce qui était prévu, notamment par les grandes entreprises et le secteur énergétique lors de la préparation du Plan d'action global commun et le début de sa mise en œuvre, doit être interrompu. De plus, les USA brandissent la menace de sanctions unilatérales supplémentaires, etc. Bien sûr, c'est une influence directe sur les grandes entreprises, ce qui a également des conséquences destructives - et le mot est faible. Quant aux accords, je demanderai des précisions et vous enverrai la réponse.

Question: L'épouse du Premier ministre arménien par intérim Nikol Pachinian, Anna Akopian, a lancé une initiative pacifique "Les femmes au nom de la paix", qui a pour but d'appeler à la paix dans notre région. De nombreuses femmes russes ont visité le Haut-Karabagh et ont appelé à la paix. Notamment l'écrivaine Lioudmila Oulitskaïa, la directrice du Centre multidisciplinaire d'aide palliative de Moscou Niouta Federmesser, la députée Svetlana Jourova et d'autres. Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de cette initiative de paix?

Réponse: Nous apprécions les initiatives pacifiques qui sont réellement orientées sur la paix.

Quant à cette action, ses organisateurs et participants du côté russe ne se sont pas adressés au Ministère russe des Affaires étrangères, c'est pourquoi il nous est difficile de juger de leurs intentions. Personne n'a partagé cette information avec nous. Nous l'avons appris dans les médias. Je voudrais dire qu'en principe, le succès de telles activités nécessite la compréhension et le soutien de toutes les parties en conflit, parce qu'il s'agit d'une situation liée à un conflit.

Question: Je voudrais entendre votre commentaire concernant ce qui s'est produit au Consulat général d'Istanbul, à savoir l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Plusieurs pays se sont exprimés à ce sujet.

Réponse: Mais cela n'a pas éclairci la situation. Je vous assure sincèrement que sur le plan professionnel et personnel, je suis toutes les informations rapportées, parce qu'il s'agit d'un représentant de la communauté journalistique et de l'une des plus graves accusations entendue dernièrement vis-à-vis d'un État et d'un établissement diplomatique directement. Nous suivons cette information.

Je voudrais rappeler que cette situation a déjà été commentée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Il a dit qu'il fallait des faits. Je peux répéter que, premièrement, en l'occurrence, les forces de l'ordre doivent être la principale source d'information. Deuxièmement, nous saluons les actions conjointes annoncées par la Turquie et l'Arabie saoudite pour enquêter sur les informations rapportées.

Quant au fait que de nombreux politiciens ont commenté cette situation, je répète que malgré les nombreux commentaires cela n'a pas éclairci la situation. Je pense qu'il faut s'orienter sur les informations des forces de l'ordre, d'autant que, si j'ai bien compris, les parties ont déjà commencé à travailler ensemble. Nous voudrions vraiment que le monde apprenne la vérité concrètement sur cette histoire et que les déclarations politiques soient faites après l'annonce du verdict par les forces de l'ordre.

 

 

 

 

 

 

 


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