Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 3 décembre 2020
Point de situation sur le coronavirus
La situation liée à la prolifération du coronavirus dans le monde reste difficile. Malgré une amélioration relative de la situation épidémique depuis une semaine grâce aux restrictions adoptées par les États, la prolifération du virus sur la planète ne parvient pas à être entièrement stoppée.
En date du 3 décembre 2020, le nombre de personnes infectées dans le monde est supérieur à 64 millions de personnes, et le nombre de décès depuis le début de l'année est d'environ 1,5 million. Il n'y a pas d'estimations claires concernant l'évolution de la situation sanitaire à court terme. Un assouplissement des mesures antiépidémiques est annoncé avant les fêtes de fin d'année, mais en Europe et dans d'autres régions de la planète les citoyens sont sommés de respecter rigoureusement les mesures de sécurité sanitaire.
En fin de semaine dernière le Directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a souligné lors d'une conférence de presse que le virus se propageait à différentes vitesses sur la planète, et a appelé à renforcer les efforts internationaux pour élaborer des approches unifiées des recherches scientifiques en matière de lutte et de thérapie contre la Covid-19. Un événement important du mois qui commence sera l'organisation, les 3 et 4 décembre 2020 à New York, d'une session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies sur la lutte contre le coronavirus.
Compte tenu de la situation épidémique défavorable dans le monde (l'information nous provient de nombreux pays, notamment des destinations touristiques les plus prisées par les Russes), nous appelons instamment nos citoyens à ne pas s'exposer à un risque inutile, ni eux ni leurs proches. Toutes les recommandations du Ministère russe des Affaires étrangères exprimées lors des conférences de presse précédentes et publiées sur les sites officiels du Ministère et sur les réseaux sociaux restent d'actualité.
Sur l'élaboration de vaccins russes
Ce 2 décembre 2020, en marge de la 31e session spéciale de l'Assemblée générale des Nations unies, s'est tenue une présentation virtuelle du vaccin Sputnik V, qui a suscité un grand intérêt auprès des partenaires internationaux.
Je souligne que trois vaccins russes contre le coronavirus provoqué par la Covid-19 sont en phase d'essais cliniques. Le premier vaccin est le Sputnik V déjà mentionné. Le deuxième vaccin arrivé au stade des essais cliniques est l'EpiVacCorona développé par le Centre national de recherche en virologie et biotechnologie Vektor (Koltsovo). Une autre version prometteuse est le vaccin sur lequel travaille le Centre de recherche et développement de médicaments immunobiologiques Tchoumakov (Moscou).
En même temps se poursuit un travail actif du Fonds russe des investissements directs (RFPI) et de l'Institut Gamaleïa non seulement pour l'élargissement de la production du vaccin Sputnik V en vue d'une vaccination massive en Russie, mais également sur le passage technologique au lancement de la production du produit russe sur les plateformes étrangères et ses fournitures sur les marchés internationaux.
A l'heure actuelle, le RFPI a reçu des commandes de plus de 1,2 milliard de doses de Sputnik V de la part de plus de 50 pays. Des accords de production ont été signés avec les plus grandes compagnies pharmaceutiques étrangères, permettant d'assurer la production de plus de 500 millions de doses de Sputnik V à partir de l'année prochaine. Des négociations sont en cours avec de nouveaux partenaires sur l'augmentation de la production du vaccin.
La semaine dernière (le 24 novembre 2020) ont été publiés les résultats de la seconde analyse intermédiaire des recherches cliniques qui montrent une efficacité du vaccin Sputnik V de 91,4% au 28e jour après la première injection. L'efficacité du vaccin au 42e jour après la première injection dépasse 95%. Cette information technique est disponible sur les sites du RFPI.
L'intérêt pour le Sputnik V grandit notamment de la part des pays de l'UE. Outre l'acheminement d'échantillons du vaccin en Hongrie, les représentants russes sont en négociations avec plusieurs autres partenaires européens. Le 27 novembre 2020, le RFPI a été visité par une délégation du Comité scientifique sur les vaccins du gouvernement français afin d'évoquer la coopération concernant la production du Sputnik V et la vaccination massive.
Sur les résultats du travail d'une délégation de médecins russes en Territoires palestiniens
Du 16 au 30 novembre 2020, une délégation de médecins russes de la Première université de médecine Pavlov de Saint-Pétersbourg se trouvait en Palestine. A la demande des autorités palestiniennes, elle a été envoyée pour aider les spécialistes locaux soignant les personnes contaminées par la Covid-19.
Nos médecins ont travaillé dans 10 hôpitaux de Bethléem, Naplouse, Ramallah et Hébron, ils ont organisé des cours pratiques, ont partagé leur expérience avec le personnel médical des services d'infectiologie et de réanimation.
L'activité des spécialistes russes est grandement appréciée par les autorités et la communauté médicale palestiniennes. Le Premier ministre Mohammad Shtayyeh a exprimé à la Russie sa profonde reconnaissance pour ce soutien humanitaire opportun à la période la plus difficile, à l'heure où le système de santé palestinien peine à faire face à l'épidémie de coronavirus.
Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Ara Aïvazian, Ministre des Affaires étrangères de l'Arménie
Conformément à ce qui a été convenu, le Ministre arménien des Affaires étrangères Ara Aïvazian se trouvera en visite de travail à Moscou le 7 décembre 2020.
Lors des pourparlers au Ministère russe des Affaires étrangères, les deux chefs de diplomatie évoqueront l'ordre du jour régional et international, ainsi que l'ensemble des relations bilatérales. Une attention particulière sera accordée à la mise en œuvre de la Déclaration des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie du 9 novembre 2020 en mettant l'accent sur l'aide humanitaire, la reconstruction de l'infrastructure, le déblocage des corridors de transport dans la région, notamment dans le contexte des accords conclus à l'issue de la visite d'une délégation interministérielle russe à Erevan et à Bakou le 21 novembre 2020.
Les deux ministres aborderont un large éventail de thèmes de notre coopération au format de l'UEE, de l'OTSC et de la CEI, la coordination des positions à l'Onu, à l'OSCE, au Conseil de l'Europe, à l'OCEMN et au sein d'autres organisations internationales.
Nos relations bilatérales d'alliés se distinguent par un dialogue politique intensif à haut niveau et au sommet, par des contacts interparlementaires efficaces, ainsi que par des échanges constructifs au niveau des ministères et des services.
Nous espérons que les pourparlers à venir à Moscou contribueront au développement de la coopération russo-arménienne d'alliés, ainsi qu'au renforcement de la sécurité et de la stabilité en Transcaucasie.
Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec une délégation du parti Alternative pour l'Allemagne
Mardi 8 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov recevra une délégation du parti Alternative pour l'Allemagne dirigée par Alexander Gauland, coprésident de sa fraction au Bundestag, qui se rendra à Moscou à l'invitation de la Douma d’État de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie.
Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la 35e réunion du Conseil des chefs des sujets auprès du Ministère russe des Affaires étrangères
Mercredi 9 décembre, sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, se tiendra la 35e réunion du Conseil des chefs des sujets de la Fédération de Russie auprès du Ministère russe des Affaires étrangères en visioconférence. Y prendront part les dirigeants des régions membres du Conseil, des responsables de l'Administration du Président de la Fédération de Russie, et des organes fédéraux du pouvoir exécutif. A l'ordre du jour: les perspectives de développement et de renforcement de l'efficacité de la dimension "jeunesse" de la coopération interrégionale internationale, notamment compte tenu du facteur de la pandémie et du passage aux canaux de communication numériques.
Ce thème est particulièrement d'actualité compte tenu du rôle grandissant des jeunes dans la société et dans la politique mondiale, qui explique une participation plus active de la jeunesse russe au règlement des objectifs de la Fédération de Russie en politique étrangère, notamment au format interrégional.
Sur la participation de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, à la 28e Assemblée du Conseil pour la politique étrangère et de défense
Les 3, 10, 16 et 24 décembre 2020 se déroulera l'Assemblée annuelle du Conseil pour la politique étrangère et de défense (SVOP), organisée cette année sous la forme d'une série de visioconférences. C'est la plus ancienne ONG russe, un club intellectuel qui réunit les spécialistes des relations internationales et de la politique étrangère. Le thème de la discussion est "Malgré la pandémie: Russie 2020 - quel avenir?"
Selon la tradition, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à l'Assemblée le 10 décembre 2020. Dans son discours, il exprimera les objectifs principaux du service diplomatique russe dans les conditions actuelles et répondra aux questions des membres du Conseil.
Le Ministère russe des Affaires étrangères accorde une grande importance au travail commun avec le Conseil pour la politique étrangère et de défense, qui participe activement à nourrir intellectuellement nos efforts en politique étrangère.
Sur la situation actuelle au Haut-Karabakh
Cette semaine se sont poursuivis les efforts visant à normaliser la situation au Haut-Karabakh. Aucune violation du cessez-le-feu ne s'est produite. Le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre arménien Nikol Pachinian le 30 novembre, et le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu par téléphone avec son homologue arménien Ara Aïvazian le 28 novembre. Les interlocuteurs ont parlé des modalités du travail des casques bleus russes, des démarches à engager pour apporter une aide humanitaire à la population et des activités visant à préserver les sites religieux et culturels.
La situation au Haut-Karabakh a été commentée par le Président russe Vladimir Poutine lors de la session en ligne du Conseil de sécurité collective de l'OTSC et pendant la conférence de presse de Sergueï Lavrov à l'issue de la rencontre à distance des ministres des Affaires étrangères de l'OTSC. Vous pouvez consulter cette information sur les sites du Kremlin et du Ministère russe des Affaires étrangères.
Les casques bleus russes ont poursuivi l'observation permanente de la situation et ont veillé au respect du cessez-le-feu, créé les conditions pour le retour des réfugiés, assuré la sécurité de la circulation des moyens de transport civils, du transport de nourriture et de marchandises, envoyé des brigades de réparation pour reconstruire les sites d'infrastructure, et mené des opérations de déminage.
Je voudrais souligner que le thème de la recherche des militaires disparus et des dépouilles est très sensible au sein des sociétés arménienne et azérie, il est suivi par la direction de la mission russe de maintien de la paix. Nos casques bleus mènent les recherches en utilisant des moyens techniques modernes.
Les principaux problèmes humanitaires ont été réglés au Haut-Karabakh. Nous sommes en contact étroit avec les structures arméniennes et azéries compétentes à ce sujet.
Le centre de réaction a apporté une aide active aux réfugiés qui revenaient dans leur foyer. Le nombre de personnes revenues au 14 novembre avoisinait les 30.000, soit entre 1.000 et 2.000 personnes par jour. Des activités ont commencé pour acheminer des cargaisons humanitaires.
Nous travaillons avec les structures internationales intéressées. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) travaille dans la région. Une mission mixte d'évaluation au niveau de l'Onu se prépare à partir.
Sur les actes de vandalisme visant des cimetières et des sites religieux dans la zone du conflit du Haut-Karabakh
Les experts de l'Unesco devraient pouvoir répondre à toutes les questions concernant la préservation et l'état des sanctuaires chrétiens et musulmans dans la région.
A cet égard, nous soutenons l'intention de la Directrice générale de l'Unesco Audrey Azoulay d'envoyer dans la région du conflit une mission, ce qu'elle a confirmé lors de son entretien téléphonique du 20 novembre 2020 avec Sergueï Lavrov.
Nous espérons que la mission, préparée en coopération avec l'Arménie et l'Azerbaïdjan avec la participation de grands partenaires-ONG internationaux de l'Unesco en matière de protection des monuments, pourra prochainement se rendre sur place et donner un avis objectif sur la situation.
Sur l'évolution de la situation en Syrie et autour
Le 30 novembre 2020 à Genève a débuté la quatrième session de la Commission rédactionnelle du Comité constitutionnel syrien. Conformément à l'entente conclue précédemment entre les représentants des autorités syriennes et des forces d'opposition, les interlocuteurs débattent des "principes et fondements nationaux".
Avec les partenaires du Format d'Astana, nous travaillons pour inciter les parties syriennes à un dialogue constructif afin de rapprocher les positions et d'élaborer une vision commune de la future organisation structurelle de la Syrie. La poursuite du travail du Comité constitutionnel confirme l'efficacité de nos efforts globaux pour contribuer au règlement de la crise syrienne.
Nous espérons que les Syriens réussiront à avancer dans la discussion sur le dossier constitutionnel. Nous partons du principe que cela correspond à l'objectif de stabiliser durablement et définitivement la situation en Syrie en parfaite conformité avec la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies et à l'issue du Congrès du dialogue national syrien de Sotchi.
La mise en œuvre des accords russo-turcs sur la stabilisation de la situation dans la zone de désescalade d'Idleb se poursuit. Les militaires turcs se retirent des territoires passés sous le contrôle des forces gouvernementales syriennes. Le 26 novembre 2020 s'est achevée l'évacuation du quatrième poste de contrôle et d'observation déployé à l'Est de la ville de Saraqeb.
Le cessez-le-feu est maintenu sur la majeure partie du territoire syrien. Néanmoins, la situation reste tendue dans la zone d'Idleb. Le 26 novembre 2020, en réponse aux nouvelles provocations des terroristes qui s'y trouvent, l'aviation russe a attaqué leurs bases.
Les attaques de Daech sont devenues plus fréquentes à l'Est du pays. Le 25 novembre 2020 dans la province de Homs, et le 28 novembre 2020 à la frontière entre les provinces de Racca, de Homs et de Hama, les forces gouvernementales syriennes ont affronté des bandes terroristes.
Sur la réunion solennelle de l'Assemblée générale des Nations unies à l'occasion du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale
Le 1er décembre 2020 à New York, l'Assemblée générale des Nations unies, conformément à sa résolution 75/5 "Soixante-quinzième anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale", a organisé une réunion solennelle spéciale en hommage à toutes les victimes de la guerre. Cet événement a pu être organisé grâce à une initiative conjointe avancée par la Fédération de Russie, l'Azerbaïdjan, l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan, l'Ouzbékistan et la Chine de perpétuer la tradition établie: célébrer tous les cinq ans à l'Onu l'anniversaire de la Seconde Guerre mondiale. Cette initiative a trouvé un écho partout dans le monde - 43 pays au total étaient coauteurs de l'idée d'organiser une telle réunion.
La réunion solennelle spéciale de la 75e session de l'Assemblée générale des Nations unies était appelée à devenir un bon prétexte pour unir les efforts de tous les pays n'étant pas indifférents afin d'empêcher la falsification de l'histoire et la révision des résultats de la Seconde Guerre mondiale. Cette thèse a constitué le fil conducteur de la majorité des discours dans la salle.
Les déclarations de quatre groupes régionaux - des pays d'Afrique, de l'Asie-Pacifique, d'Amérique latine et des Caraïbes, d'Europe occidentale et d'autres États - ont évoqué la contribution de chacune des régions du monde à la Victoire commune, souligné l'importance de la fin de la Seconde Guerre mondiale pour la création de l'Onu, et pointé l'absence d'alternative à la coopération internationale et au multilatéralisme dans le monde contemporain. On notera l'absence de prestation conjointe du Groupe d’États d'Europe de l'Est.
En plus du discours du Représentant permanent de la Russie auprès de l'Onu Vassili Nebenzia au nom du groupe des dix coauteurs initiaux, et de la déclaration des ministres des Affaires étrangères de l'OTSC lue par le représentant du Tadjikistan, à titre national se sont exprimés la Serbie, l'Inde, la Syrie, l'Azerbaïdjan, l'Ouzbékistan, l'Arménie, l'Afrique du Sud, la Biélorussie, Israël et le Pakistan.
Tous les orateurs ont noté l'importance de se rappeler des leçons de cette terrible guerre et de chérir la mémoire des défunts. Ils ont mentionné les tentatives intentionnelles d'effacer la mémoire historique des peuples en réécrivant l'histoire et en détruisant les monuments en hommage à ceux qui ont combattu du côté de la coalition antihitlérienne. La victoire sur le nazisme a été qualifiée de tournant fatidique dans l'histoire de l'humanité, car elle a servi de point de départ pour la création de l'Organisation des nations unies, la construction du système contemporain de relations internationales et le processus de décolonisation grâce auquel 193 États indépendants sont actuellement membres de l'Onu.
Sur cette toile de fond, la position de l'UE est extrêmement regrettable, qui a tenté une nouvelle fois de mettre sur le même plan la responsabilité de l'Allemagne nazie et de l'URSS pour le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Son représentant a déclaré que la Victoire contre le nazisme n'aurait pas apporté la liberté aux pays européens mais aurait marqué le début d'une nouvelle occupation, d'une division douloureuse du continent en deux parties et de crimes contre l'humanité.
Le discours du représentant permanent de l'Ukraine auprès de l'Onu a été perfide et outrageant, qui est allé jusqu'à dire que les Ukrainiens avaient compté parmi les premières victimes de cette guerre, quand les troupes allemandes depuis l'Ouest et les forces soviétiques depuis l'Est ont marché sur le territoire de l'Ukraine occidentale contemporaine. Sachant que les forces soviétiques auraient tué des milliers d'Ukrainiens après l'occupation, et encore plus en quittant le territoire ukrainien en 1941. Cela donne l'impression que le représentant de Kiev s'est trompé d'événement.
Comme l'a montré la réunion solennelle de l'Assemblée générale des Nations unies, la vision de la Victoire remportée en 1945 en tant que valeur commune pour toute l'humanité a une grande importance pour la consolidation de la communauté internationale afin de lutter contre les risques et défis actuels avec un rôle central de l'Onu, en s'appuyant sur l'équité et le respect mutuel.
Sur la réunion informelle des membres du Conseil de sécurité des Nations unies en "formule Arria" à l'occasion de l'anniversaire du sommet de Paris au "format Normandie"
Le 2 décembre 2020 s'est déroulée en visioconférence une réunion informelle des membres du Conseil de sécurité des Nations unies en "formule Arria" en prévision de l'anniversaire du sommet de Paris au "format Normandie", à laquelle ont participé des représentants des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk.
L'histoire du déroulement de cet événement ressemble à un polar. Même si nous avions préalablement expliqué aux partenaires allemands et français du "format Normandie" son objectif - analyser la mise en œuvre des Accords de Minsk de 2015 - Berlin et Paris ont activement cherché à saboter cette réunion depuis le début. Ce qu'ils voulaient surtout éviter, c'est la mise à disposition d'une tribune au Conseil de sécurité pour les représentants de Donetsk et de Lougansk.
Ils ont tenté de persuader la Russie de changer la composition des participants au "format Normandie" - Ukraine, Russie, Allemagne, France. Nous avons objecté que ce format était appelé seulement à inciter les belligérants (Kiev, Donetsk et Lougansk) à remplir les Accords de Minsk comme étant la seule base pour le processus de paix dans l'Est du pays. Or sans leur dialogue direct, il est impossible de parler de la réalisation de cet objectif. Nous avons envoyé une invitation à la délégation ukrainienne, mais elle est restée sans réponse.
Les partenaires occidentaux ont été jusqu'à insister pour interdire de diffuser la réunion sur les réseaux de l'Onu, bien que ce soit une pratique normale pour les activités en "formule Arria". Voici comment agissent les pays qui parlent de liberté d'expression et de la presse, de pluralisme, de la nécessité de respecter les différentes opinions. Ces démarches sont dues à la réticence à présenter la situation réelle dans le Donbass. Vous avez peur que les gens, que vous zombifiez depuis des années dans vos pays en racontant des mensonges sur les événements dans l'Est de l'Ukraine, apprennent la vérité? Nous dissiperons vos craintes: nous publierons la vidéo de la réunion sur nos ressources en la rendant accessible à tous. Ce qui s'est produit compromet le rôle de Berlin et de Paris en tant que médiateurs dans le règlement de la crise ukrainienne et témoigne de leur aspiration à "couvrir" les actions des autorités de Kiev.
Malgré cette ligne non constructive, le boycott de l'activité russe a échoué. Les autres membres du Conseil de sécurité ont activement participé à la discussion, ainsi que plusieurs autres pays dont l'Algérie, la Biélorussie, le Vanuatu, le Venezuela, l’Égypte, l'Inde, le Maroc, la Syrie et l'Ouzbékistan. La réunion a également suscité beaucoup d'intérêt sur internet: la chaîne de la Représentation permanente de la Russie auprès de l'Onu à New York a été visionnée par au moins 20.000 personnes.
Cette réunion a été marquée par le premier discours des représentants de Donetsk et de Lougansk à l'Onu à New York. Les rapports ont été présentés par leurs représentants dans le Groupe de Minsk Natalia Nikonorova et Vladislav Deïnego. Mikhaïl Pogrebinski, directeur du Centre d'études politiques et de conflictologie de Kiev, a également participé à la réunion. Je répète qu'une invitation officielle avait été envoyée aux autorités ukrainiennes. Elles n'ont pas voulu y participer, elles ont beaucoup perdu.
Les interlocuteurs ont mis en lumière l'histoire des vaines tentatives de Donetsk de faire respecter par Kiev ses droits fondamentaux, culturels et sociaux, ainsi que le caractère fictif de la mise en œuvre des Accords de Minsk par l'Ukraine. Une attention particulière a été accordée au préjudice infligé par les militaires ukrainiens à la population et à l'infrastructure civile du Donbass. Beaucoup de choses évoquées à l'Onu ont été exprimées pour la première fois. Il est regrettable que les représentants des pays qui, en paroles, sont "les plus préoccupés" par les citoyens qui vivent sur ce territoire, n'aient pas entendu la source originale. Comme l'ont souligné les rapporteurs, Kiev n'a pas rempli la plupart des décisions prises au sommet de Paris. Nous espérons que les représentants de Donetsk continueront de participer activement aux discussions sur les différentes plateformes internationales.
Essayez tant que vous voudrez de "tirer la prise" pour "éteindre l'écran" et empêcher les gens d'exprimer leur point de vue. Nous trouverons d'autres "adaptateurs".
Sur la situation au Venezuela
Dimanche 6 décembre se tiendront les élections législatives à l'Assemblée nationale vénézuélienne, appelées en grande partie à devenir une clé pour surmonter les différends au sein de la société vénézuélienne.
Le peuple vénézuélien est fatigué des provocations politiques, des tentatives de coup d’État, et prône le règlement de la crise par un processus électoral constitutionnel. Un large cercle de forces politiques y participe activement: les sièges à l'Assemblée nationale sont disputés par plus de 14.000 candidats de 107 partis et mouvements, dont 98 font partie de l'opposition. Nous espérons que le nouveau parlement deviendra une plateforme pour un dialogue constructif sur l'avenir du pays.
Sur cette toile de fond, les appels à ne pas reconnaître ou à boycotter le vote à venir sont regrettables. Les élections au Venezuela sont une réalité politique. Il est insensé de l'ignorer. Ceux qui tentent de saper le processus électoral légitime souhaitent maintenir l'instabilité et le "projet Guaido" raté.
Nous partons du principe que les élections sont le moyen le plus efficace et démocratique de régler les différends qui existent au Venezuela. La Fédération de Russie envoie un groupe représentatif d'observateurs pour surveiller le processus électoral, qui exprimeront à l'issue leur avis objectif sur le déroulement et les résultats du vote.
Nous appelons tous les pays intéressés par le règlement de la situation à ne pas empêcher la réalisation du droit des Vénézuéliens à élire leurs représentants à l'Assemblée nationale et à déterminer eux-mêmes la voie de développement du pays.
Sur la situation concernant les citoyens russes détenus aux États-Unis
Nous continuons de suivre attentivement la situation des citoyens russes détenus aux États-Unis. Dans le contexte de la pandémie de coronavirus qui perdure, les Russes se trouvant en prison ou étant inculpés dans ce pays sont soumis à un grand risque d'être infectés. De surcroît, l'état du système médical dans les établissements pénitentiaires américains, et sa capacité à fournir le nécessaire aux citoyens russes, sont très préoccupants.
En témoigne la situation de Konstantin Iarochenko. Capturé en mai 2010 au Liberia par des agents de la DEA, il a été torturé, illégalement amené sur le territoire américain et condamné à 20 ans de prison sur foi d'une accusation entièrement basée sur les témoignages d'agents américains sous couverture.
Depuis 10 ans, Konstantin Iarochenko est confronté à une attitude extrêmement négligente des autorités américaines concernant son état de santé. Malgré ses maladies graves, qui s'expliquent notamment par les tortures qu'il a subies lors des premiers interrogatoires violents au Liberia, il ne parvient à obtenir qu'une aide médicale minimale après de multiples requêtes de l'Ambassade de Russie à Washington, sachant que la majorité des requêtes pour procéder à des examens approfondis ou des procédures médicales complexes restent simplement sans réponse.
Nous sommes également très préoccupés par la situation du citoyen russe Roman Seleznev. Malgré ses sérieux problèmes de santé, les autorités pénitentiaires ne lui apportent pas l'aide médicale nécessaire. Elles refusent également de le transférer dans un autre établissement pénitentiaire où un examen approfondi pourrait être effectué.
Autre exemple: celui de Viktor Bout, condamné aux États-Unis sur des accusations douteuses et qui purge une peine de 25 ans. Il se retrouve périodiquement dans un bloc pénitentiaire spécial avec des régimes de restriction supplémentaires sans aucune raison.
De cette manière, les autorités américaines adoptent une approche brutale et discriminatoire envers les citoyens russes emprisonnés aux États-Unis. Nous exigeons qu'ils soient traités dûment et équitablement.
De notre côté, nous continuerons de prendre toutes les mesures possibles pour défendre leurs droits et intérêts légitimes.
Sur le rapport de l'Otan 2030
Nous avons remarqué la poursuite du "processus de réflexion" de l'Otan pour savoir "quoi faire avec la Russie". A cela est notamment consacrée une partie du rapport de l'Otan 2030 préparé par un "groupe de sages" sur directive du secrétaire général Jens Stoltenberg et présenté à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance les 1er et 2 décembre. Ces idées, affirment la direction de l'Otan, sont appelées à orienter le développement de l'Alliance pour la prochaine décennie et seront probablement utilisées dans la préparation de sa nouvelle conception stratégique.
Même une lecture rapide du rapport permet de constater que les experts, les "sages", n'ont pas profité de la possibilité d'évaluer objectivement les prémisses de la crise actuelle des relations entre l'Otan et la Russie et le rôle qu'y a joué la politique franchement imprévoyante de l'Alliance.
Le message principal du rapport est très simple et n'a rien de nouveau: la Russie resterait la menace stratégique "numéro 1" pour la sécurité de la région euro-atlantique. Notre pays est accusé d'"encercler l'Otan de tous les côtés". Les cartes représentant les bases militaires de l'Otan, avant tout des États-Unis, sont accessibles non seulement en magasin, mais également sur internet. Regardez qui et avec quelle force a encerclé l'autre. Notre pays est accusé de ne pas mener "la bonne" politique, prétextant des "opérations militaires intimidantes à proximité immédiate des pays membres de l'Alliance". En lisant cela, un individu qui n'ayant aucune notion de géographie pourrait penser que la Russie se trouve quelque part loin des pays de l'Otan, tenterait d'encercler l'Alliance et s'approche périodiquement des frontières de l'Alliance pour organiser des activités "intimidantes". La Russie est accusée d'organiser des opérations hybrides dirigées contre la "souveraineté des alliés", des cyberattaques, des "assassinats autorisés par le gouvernement", des empoisonnements avec l'arme chimique, la pression politique. Tout cela est imaginé par les "sages" de l'Otan.
Les excursions historiques contenues dans le rapport sont consternantes: l'Alliance aurait prétendument tenté de bâtir un partenariat substantiel avec la Russie et de nous impliquer dans la création d'une architecture commune de sécurité euro-atlantique après la Guerre froide, mais nous n'aurions "pas pris en considération" ces approches. Quand cela? C'est tout l'inverse: l'Alliance a rejeté ou simplement ignoré les multiples initiatives russes visant à trouver des solutions pour sortir de la crise, diminuer la tension, créer un système réellement équitable de sécurité européenne et euro-atlantique.
Selon l'interprétation des "sages" de l'Otan, c'est le "comportement agressif" de la Russie qui serait un "obstacle permanent" à l'établissement d'une coopération bilatérale à part entière qu'ils prétendent vouloir vraiment. D'après ce postulat, il est proposé à l'Alliance, dans les relations avec Moscou, de se tenir à la politique "de contention et de dialogue". Je trouve que les "sages" pourraient le reformuler en quelque chose d'intéressant: par exemple, le "dialogue de contention" ou la "contention du dialogue". Pourquoi pas? Tout pour maintenir les rangs face à la menace russe mythique.
Le Conseil Otan-Russie se voit impartir la fonction de canal pour "notifier la Russie des messages politiques appropriés", avant tout concernant le conflit ukrainien - dans le règlement duquel l'Otan ne joue aucun rôle. Il est proposé de mener le dialogue avec notre pays depuis une "position de force". Cette approche est une déformation totale de la nature du Conseil. Nous voudrions rappeler que, conformément à la Déclaration de Rome de 2002, le Conseil a été pensé comme un "forum pour un dialogue équitable par tous les temps", où tous les pays seraient représentés à titre national au lieu de "jouer l'équipe de l'Otan contre la Russie". A noter également qu'auparavant son activité avait un rendement pratique: sous son égide a été lancée une série de projets utiles dans des domaines comme la lutte contre le terrorisme, la prolifération des armes de destruction massive et de ses vecteurs, la menace de drogues afghane. En 2014, toute l'expérience utile accumulée a été unilatéralement rayée, et ce n'est pas la Russie qui l'a fait. C'est l'Alliance.
Étrangement, les "sages" de l'Otan n'ont pas fourni une seule solution réelle pour redresser la situation de crise actuelle. Au lieu d'une coopération mutuellement avantageuse avec la Russie, il est proposé d'évoquer les possibilités d'une "coexistence pacifique". Les auteurs du rapport ont cherché à programmer l'Alliance pour le maintien du statu quo au moins pour dix ans.
Sur les déclarations du Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg
Le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a fait l'une de ses déclarations les plus hautes en couleur pendant une conférence de presse à l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance. Il a prétendu que la Russie violait l'intégrité territoriale de la Moldavie parce que des forces russes se trouvent en Transnistrie.
Nous pensions que l'Otan possédait des sources d'information fiables (comme l'a dit Jens Stoltenberg) aux "abords de l'Alliance", qui pourraient lui parler des accords russo-moldaves à cet effet. Elle ne dispose manifestement pas de telles sources. Il nous est facile de le rappeler.
La présence du contingent russe dans la région fait partie intégrante de la Force de maintien de la paix déployée. Elle assure la protection des entrepôts dans la commune de Cobasna et possède une base légale. En 28 ans de présence, l'opération de maintien de la paix dans le Dniestr a prouvé son efficacité, garantit efficacement la paix et la stabilité dans la région. L'Otan pourrait analyser tous les documents à ce sujet.
La Russie est attachée à l'accomplissement, par son contingent, du mandat et des objectifs de maintien de la paix qui lui ont été assignés. Nous partons du principe que ce thème relève des relations russo-moldaves bilatérales.
Nous suggérons au Secrétaire général de l'Otan de s'occuper des membres de l'Alliance, avant tout des États-Unis et de leur présence illégale en Syrie.
Sur la brutale répression des manifestations et les restrictions des libertés en France
Bien que les autorités françaises déclarent traditionnellement que la protection des droits de l'homme fait partie des priorités de la politique nationale, ces derniers temps la France recourt de plus en plus à la limitation des droits et des libertés civiques sous prétexte de sécurité nationale.
Le champ public français débat largement du problème de la "violence policière" - la brutale répression des manifestations qui dégénèrent souvent en échauffourées avec les forces de l'ordre. Selon les différentes estimations, pendant les manifestations des "Gilets jaunes" en 2018-2019 près de 14.000 balles en caoutchouc ont été tirées, près de 2.500 citoyens ont été blessés. Plus de 12.000 personnes ont été interpellées, dont la plupart ont été ensuite placées en détention. Près de 2.000 verdicts accusatoires ont été prononcés, dont 40% impliquent des peines de prison.
Souvent, des journalistes se retrouvent sous les coups des policiers. Des journalistes russes qui ont couvert les manifestations ont été également blessés. Selon plusieurs syndicats de presse français, près de 200 différents actes accusatoires ont été recensés en 2019 pour blessures physiques, intimidation, interdiction d'exercer l'activité professionnelle par des policiers, des gendarmes et des juges.
Dans le contexte de la "hausse de la criminalité et de la menace islamiste grandissante", l'Assemblée nationale française a adopté en première lecture le projet de loi sur la sécurité globale le 24 novembre 2020.
La plus grande résonance publique a été provoquée par l'article 24 du projet de loi prévoyant une peine de prison d'un an et une amende de 45.000 euros "pour diffusion de l’image du visage ou tout autre élément d’identification d’un fonctionnaire de la police nationale ou d’un militaire de la gendarmerie nationale lorsqu’il agit dans le cadre d’une opération de police, afin de porter atteinte à son intégrité physique ou psychique".
La société civile et la communauté journalistique de la France a exprimé son avis concernant ces initiatives. Les nombreuses manifestations qui ont eu lieu en France contre l'adoption du projet de loi, accompagnées de violents affrontements avec la police, ont montré l'attitude très négative d'une grande partie de la société envers la ligne menée par l'administration du Président Emmanuel Macron visant à limiter la liberté de l'information. Une grande polémique a éclaté dans le pays, qui a forcé les autorités à se tourner vers les législateurs pour demander d'étudier de nouveau le projet de loi.
46.000 manifestants ont défilé dans les rues de Paris (133.000 à travers le pays). La police a utilisé la force et le gaz lacrymogène pour disperser les manifestants. Les affrontements, selon le Ministère français de l'Intérieur, ont fait des centaines de blessés dont 98 policiers, et 81 manifestants ont été interpellés.
Sur le rapport du Ministère britannique des Affaires étrangères concernant la situation des droits de l'homme dans le monde
Nous avons remarqué le récent document publié par le Foreign Office sur la situation des droits de l'homme dans le monde, qui renouvelle le rapport annuel sur cette thématique.
Comme avant, le contenu de la version actuelle du rapport n'a rien de nouveau et conserve le ton moralisateur, traditionnel pour Londres, envers la Russie et d'autres pays. La liste des reproches à l'égard de notre pays n'évolue quasiment pas à chaque édition: la liberté d'expression, la situation de la communauté LGBT, la situation en Crimée, etc. Sur tous ces sujets, nous n'avons pas seulement fourni des commentaires exhaustifs mais nous menons également un travail d'information, nous fournissons des explications - que Londres ignore.
Je voudrais rappeler au Ministère britannique des Affaires étrangères que la réputation du Royaume-Uni laisse à désirer pour revendiquer le rôle de juge global des droits de l'homme. Selon des traditions coloniales intactes, ils closent en nombre les affaires sur les crimes des militaires anglais commis pendant les campagnes afghane et irakienne; on découvre le recueil illégal par les renseignements britanniques d'informations personnelles sur leurs propres citoyens; des informations se multiplient sur les cas de torture par des agents britanniques ou avec leur participation, la violence policière devient courante. Les exemples sont nombreux. Des organisations gouvernementales et non gouvernementales internationales ont pointé plusieurs fois ces faits et les violations flagrantes des droits de l'homme au Royaume-Uni. Aucune réponse. En revanche, ils font des revues de situation dans d'autres pays.
Rien que la situation de Julian Assange a retiré à Londres le droit de parler des droits de l'homme, de liberté d'expression, dans d'autres régions du monde.
La politisation des droits de l'homme dans les affaires internationales n'est pas une nouvelle méthode mais elle est utilisée régulièrement par certains pays pour tenter de faire pression sur d'autres. C'est déjà devenu une tradition britannique: au lieu de régler les problèmes dans son propre pays, Londres tente de donner des leçons aux autres.
De tels rapports nationaux continuent d'être utilisés par les auteurs simplement pour promouvoir leur propre agenda politique, qui a un lien très éloigné avec les droits de l'homme.
Sur une attaque de pirates contre le navire MV AGISILAOS
Dans la nuit du 29 au 30 novembre 2020, le navire MV AGISILAOS appartenant à la compagnie grecque Capital Ship Managment Corp, naviguant du Congo au Togo, a été attaqué par des pirates à 75 milles marins du port de Lomé (Togo).
Quatre membres d'équipage ont été kidnappés pendant l'attaque armée, dont un citoyen russe. Les pirates ont réussi à s'enfuir et n'ont pas pris contact avec le propriétaire du navire.
L'Ambassade de la Fédération de Russie au Bénin et au Togo fait tout pour libérer au plus vite en sécurité le marin russe, elle est en contact permanent avec les autorités togolaises et les forces de l'ordre, ainsi qu'avec les représentants de la compagnie propriétaire du navire.
Nous voudrions une nouvelle fois attirer l'attention la plus sérieuse de nos concitoyens qui travaillent sous contrat sur des navires étrangers sur le fait que la navigation dans le golfe de Guinée comporte un risque extrêmement important pour la vie et la santé des membres d'équipage.
Sur la suppression de la page "Baltnews" du réseau social Facebook
Nous avons appris aujourd’hui la suppression par le réseau social Facebook de la page "Pribaltika po-russki" ("Les pays baltes en russe"), qui utilisait les publications du groupe de sites d'information Baltnews sur les événements en Lettonie, en Lituanie et en Estonie. Les administrateurs du réseau social avaient déjà bloqué plusieurs fois les pages de l'agence de presse Baltnews.
Nous vous avons transmis de telles informations à plusieurs reprises - c'est loin d'être le premier cas de blocage du contenu de médias russes sur les réseaux sociaux. Les plateformes Facebook, Twitter et Google ont déjà limité l'accès aux publications d'une vingtaine de médias russes, sans parler des utilisateurs particuliers. Il s'agit notamment de RIA Novosti, de RT, de Sputnik et de la chaîne Rossiya 1. Ces dernières années, les administrateurs du service YouTube ont inscrit sur liste noire près de 200 chaînes russophones.
Les pays baltes, eux, cherchent par tous les moyens à limiter l'accès au contenu produit en Russie. L'incident le plus résonnant dernièrement a été l'interdiction de sept chaînes du groupe RT en Lettonie en juin de cette année, puis, en juillet, en Lituanie et en Estonie.
Nous avons exprimé plusieurs fois notre vision de l'attitude absolument politisée des autorités des pays baltes envers la diffusion des médias russes et russophones dans la région. Nous y voyons une aspiration à nettoyer la sphère de l'information des points de vue alternatifs au mainstream occidental.
La partie russophobe de l'élite balte a trouvé un moyen de faire pression également sur le plus grand réseau social. Il est regrettable que ce "couplage transatlantique" travaille au profit de telles initiatives engagées et non démocratiques.
Nous espérons que viendra le jour où la direction des réseaux sociaux se souviendra des principes de liberté d'expression et commencera à s'y référer au lieu de faire preuve d'une complaisance aveugle face aux ambitions de l'establishment politique russophobe. Cet espoir est appuyé par nos actions et démarches concrètes. Malheureusement, elles sont provoquées par des approches non constructives, engagées et contraires à tout ce dont les pays sont convenus ces dernières décennies, aux approches prônées par les régulateurs et des sites occidentaux. Nous ne pouvons pas simplement attendre que nos médias soient bloqués sans avoir la possibilité de réagir aux attaques contre notre pays, sans pouvoir exprimer notre vision des événements dans le monde.
Sur l'adoption, par le Conseil de l'Organisation internationale pour les migrations, d'une résolution approuvant la requête d'adhésion de la Russie
La Fédération de Russie interagit avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en tant qu'observateur depuis 1992. Cette Organisation compte 173 États membres, elle est associée à l'Onu et c'est la plus grande structure intergouvernementale spécialisée dans la migration. Nous tenons en grande estime l'activité multidimensionnelle de l'Organisation et son expérience pratique accumulée dans le règlement de différents problèmes figurant à l'ordre du jour migratoire.
La pertinence grandissante des questions migratoires pour notre pays a prédéterminé l'engagement de la Russie à en devenir membre à part entière. Conformément à la directive du Président russe Vladimir Poutine, depuis août 2020 les institutions russes concernées, avant tout le Ministère russe de l'Intérieur et le Ministère russe des Affaires étrangères, mènent un travail global pour garantir l'adhésion de notre pays à l'Organisation.
L'adoption, ce 24 novembre 2020 pendant la 111e session du Conseil de l'Organisation internationale pour les migrations, d'une résolution approuvant la demande d'adhésion russe a marqué une étape importante dans l'obtention par la Russie du statut de membre à part entière.
Pendant l'examen de la demande russe, la délégation ukrainienne a osé une démarche sans précédent et, pour la première fois de toute l'histoire de l'Organisation, a soumis au vote une résolution sur l'adhésion d'un nouvel État. Dans leur tentative de politiser la discussion, les partenaires ukrainiens ont obtenu ce qu'ils voulaient: l'idée a échoué. C'est confirmé par le résultat du vote: 112 pays ont voté pour et seulement 2 contre (la Géorgie et l'Ukraine). Je trouve que c'est un succès de Kiev en politique étrangère. Félicitations, collègues. Deux États se sont abstenus, le Honduras et les États-Unis. Nous remercions tous les pays qui ont soutenu la candidature russe.
A l'heure actuelle, avec un rôle de coordination du Ministère russe de l'Intérieur en tant qu'institution principale, se terminent les procédures nationales nécessaires pour adopter la Charte de l'Organisation internationale pour les migrations et verser les cotisations annuelles obligatoires à son budget. Après la notification officielle du Directeur général de l'Organisation sur l'accomplissement de ces démarches, la Russie en deviendra membre à part entière.
L'adhésion à l'OIM permettra d'utiliser plus largement et pleinement sa plateforme pour chercher des solutions optimales aux problèmes migratoires nationaux et pour renforcer la coopération internationale sur la migration.
Sur le 50e anniversaire du Programme des Volontaires de l'Onu
Lundi 7 décembre, le Programme des Volontaires des Nations unies (VNU) célèbre son 50e anniversaire. Il a été créé en 1970 sur résolution de l'Assemblée générale des Nations unies et fonctionne sous l'égide du Programme des Nations unies pour le développement.
L'objectif principal du Programme des Volontaires consiste à mobiliser des volontaires pour travailler au sein des institutions de l'Onu dans le domaine des opérations de maintien de la paix, du développement et des droits de l'homme. Sous son égide, les volontaires aident à réaliser des projets visant à renforcer la paix et la sécurité, à lutter contre les changements climatiques, à apporter des services de base à la population, notamment en matière de soins de santé primaires, de lutte contre le VIH/Sida, de développement de l'éducation et de réduction de la pauvreté.
En juillet 2018, le Ministère russe des Affaires étrangères et le Programme des Volontaires ont conclu un accord sur le financement intégral de la participation des volontaires russes au travail des institutions de l'Onu. Dans le cadre de cet accord, les volontaires russes sont envoyés chaque année, dans le cadre d'un concours, auprès des représentations nationales des programmes opérationnels, des fonds et des agences spécialisées de l'Onu, ainsi que dans les bureaux des coordonnateurs résidents de l'Onu pour travailler dans des domaines comme les processus de paix, la création de partenariats dans le secteur social, la protection de l'environnement, l'énergie, le renforcement des capacités d'affaires des femmes, ou encore la protection des droits de l'homme.
Sur la restauration d'une nécropole russe à Chypre
Le Ministère russe des Affaires étrangères, en étroite coopération avec le Ministère russe de la Défense et d'autres institutions fédérales, réalise de nombreuses tâches visant à préserver la vérité sur l'héroïsme des guerriers russes (soviétiques). On recherche des cimetières qui ne sont pas pris en compte, et des mesures sont prises pour immortaliser la mémoire des morts.
En 2007, sur le territoire du cimetière militaire britannique dans la commune de Polemidia (quartier de la ville de Limassol) ont été découvertes des tombes russes abandonnées datant de la Guerre civile de 1918-1922. S'y trouvaient 12 anciens citoyens de l'Empire russe, dont deux généraux, un colonel et 9 officiers.
En accord avec l'administration britannique du cimetière, nos compatriotes, avec le soutien de l'Ambassade de Russie à Nicosie et de la représentation de Rossotroudnitchestvo, ont organisé des travaux pour aménager la nécropole russe. Les noms et les grades des officiers enterrés ont été identifiés, des croix orthodoxes russes ont été installées sur les tombes, une stèle commémorative a été érigée. Nous avons réussi à retracer le sort du général Mikhaïl Bouttchik - héros de la Première Guerre mondiale, chevalier de l'ordre de Saint-Georges. Cette année, l'Ambassade de Russie à Chypre a organisé avec l'appareil de l'attaché militaire une restauration de plusieurs pierres tombales. Pendant le Jour des Morts, les prêtres russes organisent des prières.
Nous voudrions remercier à part nos compatriotes à Chypre pour le travail accompli.
Sur le site местопамяти.рф (mestopamiati.ru)
Le site местопамяти.рф (mestopamiati.ru) est alimenté en contenu par les représentations diplomatiques et les établissements consulaires russes à travers le monde conformément à l'Accord de coopération entre le Ministère russe des Affaires étrangères et la Société historique militaire russe du 14 février 2018. Nos établissements diplomatiques dans les pays baltes mènent également ce travail en contact étroit avec les compatriotes et les représentants des organisations de recherche.
L'Estonie a été l'une des premières à rejoindre cette plateforme. La grande majorité des sites militaires commémoratifs soviétiques a été inscrite sur une carte interactive dès 2018. L'information, notamment concernant l'état actuel des sites, est mise à jour à l'issue d'inspections planifiées.
Les informations sur les cimetières militaires soviétiques, les mémoriaux et les monuments en Lituanie sont apparues sur le site en 2019. Les inscriptions sont mises à jour dès que cela est nécessaire. La carte comporte, avec la mention appropriée, le monument au guerrier libérateur soviétique démantelé près d'Alytus par les autorités lituaniennes en 2018.
La Lettonie a adhéré au projet en 2020 (un autre site était utilisé auparavant). Des informations intégrales ont été publiées sur 112 cimetières soviétiques comprenant des liens des listes des militaires enterrés. L'information sur le monument aux héros sous-mariniers soviétiques démantelé en octobre 2019 à Riga est également publiée sur le site.
En ce qui concerne la profanation du mémorial militaire soviétique en Lituanie à Obeliai, notre représentation diplomatique a immédiatement réagi à ces actes, les autorités municipales ont déjà remis en ordre le monument profané, et la police a ouvert une enquête.
Sur la mise au point des questions procédurales relatives aux négociations interafghanes à Doha
Nous notons avec satisfaction l'entente conclue entre les groupes de contact du gouvernement afghan et des talibans sur les questions procédurales aux négociations interafghanes de Doha, comme l'ont annoncé les représentants des deux camps. Malheureusement, ce travail préparatoire a pris presque trois mois.
Nous appelons les délégations de Kaboul et des talibans à achever au plus vite toutes les étapes préliminaires des négociations et à passer au dialogue interafghan direct sur le processus de paix.
Réponses aux questions:
Question: Le 27 novembre, dans l'émission "10.04.2010 Faits" sur la chaîne polonaise TV Republika, Antoni Macierewicz, président de la "sous-commission de Smolensk" chargée d'une nouvelle enquête sur les circonstances du crash de l'avion présidentiel polonais du 10 avril 2010, a répondu à la requête du Parquet russe en disant qu'il n'existait pas d'enregistrement de l'appel téléphonique passé juste avant le crash par le président polonais Lech Kaczynski à son frère, le chef actuel du parti au pouvoir Droit et justice Jaroslaw Kaczynski. Que pouvez-vous dire de cette information?
Réponse: C'est très étrange. Les commentaires dans la presse ne peuvent pas servir de réponse à la requête russe. Je rappelle que c'était une requête officielle. Il y a un mois, le journal Gazeta Wyborcza a publié une interview de l'ancien juge polonais Wojciech Łączewski, mentionnant un tel enregistrement secret. Le Parquet russe, compte tenu de l'importance de la nouvelle information révélée, a demandé aux collègues polonais de fournir une copie de ce document dans le cadre d'une demande d'aide judiciaire. Nous espérons que Varsovie fera tout pour retrouver cet enregistrement susceptible d'éclaircir considérablement les circonstances du crash. Nous attendons une réponse officielle du Parquet polonais.
Question: Le Secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré que l'Alliance continuerait d'accroître sa présence militaire dans la région de la mer Noire en réponse au renforcement du contingent russe en Crimée. Comment va réagir Moscou?
Réponse: Le thème du renforcement de la présence de l'Otan dans la région de la mer Noire a été évoqué à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance les 1er et 2 décembre. Ils poursuivront la réalisation de leur plan pour la mer Noire adopté en avril 2019 afin de soutenir la Géorgie et l'Ukraine, faisant suite aux dispositions adoptées plus tôt concernant la nécessité de "contenir" la Russie dans cette région.
L'Alliance élargit son activité dans les eaux de la mer Noire, y implique des pays qui ne font pas partie de la région. Le nombre d'entrées de navires de l'Otan dans les ports de la mer Noire sur le territoire des alliés et des partenaires augmente, tout comme celui des vols d'avions de reconnaissance et de drones le long des frontières russes. L'infrastructure de la Bulgarie et de la Roumanie est modernisée, sur leur territoire sont déployés des armements offensifs, pendant les exercices sont travaillés des scénarios qui prévoient notamment des frappes contre le territoire russe avec des bombardiers stratégiques américains B-52 Stratofortress capables d'embarquer l'arme nucléaire.
Les partenaires de l'Otan impliquent dans leurs activités l'Ukraine et la Géorgie, les entraînent à "faire face" à la Russie lors des manœuvres et des exercices conjoints.
Tout cela nous préoccupe sérieusement. Nous sommes contraints de tenir compte du renforcement de l'activité militaire de l'Alliance et de ses pays membres et d'y réagir de manière appropriée.
Dans la région de la mer Noire, il existe déjà une expérience de maintien de la sécurité grâce aux forces des pays côtiers. L'apparition d'un nouvel acteur ici, manifestement venu avec de mauvaises intentions, érode la stabilité régionale et sème la discorde entre les pays voisins.
Question: En 2018, vous avez dit qu'il était agréable de travailler avec Jennifer Psaki "en tant que personne". A quelles relations vous attendez-vous avec Jennifer Psaki en tant que porte-parole de l'administration de Joe Biden?
Réponse: Je ne m'attends pas à des relations avec moi, mais avec Dmitri Peskov.
Question: A l'heure actuelle, la sécurité collective est déstabilisée. Malheureusement, nous assistons à de graves troubles géopolitiques dans différentes régions du monde. Le dernier exemple en date est la situation autour du Haut-Karabakh. Le langage de la diplomatie disparaît, la rhétorique devient de plus en plus destructive et belliqueuse. Des accords internationaux sont rompus. La Russie, en tant que le seul pays qui appelle au dialogue politique et diplomatique, reste un espoir de paix et de sécurité mondiale. Est-il possible d'examiner une idée ou un projet de création d'une alternative russe à l'Otan pour garantir la sécurité dans l'espace postsoviétique et en Europe?
Réponse: Nous avons commenté plusieurs fois ce thème. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en parlé, ainsi que d'autres représentants. Nous n'avons jamais été des idéologues d'organisations régionales ou internationales sous forme de blocs qui agiraient selon le principe "contre qui sommes-nous amis?". Nous avions et avons des initiatives pour créer des organisations régionales et internationales orientées sur la coopération, l'interaction, le règlement des problèmes de sécurité (les nouveaux risques et défis, le trafic de stupéfiants, le crime organisé, etc.). Nous avons initié la création de telles organisations et y travaillons activement. C'est l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et les Brics.
Nous participons activement aux forums mondiaux tels que le G20. Mais il est avant tout question de notre travail à l'Onu, structure universelle appelée à régler et à répondre aux défis auxquels le monde entier fait face.
En ce qui concerne l'expérience de l'Otan, je voudrais rappeler la remarque du Président français Emmanuel Macron concernant la "mort cérébrale" de l'Otan. Après de tels propos du dirigeant d'un pays membres de l'Alliance, on se demande si quelqu'un a besoin de reproduire cette expérience.
Question: Nous avons suivi attentivement la conférence de presse qui s'est déroulée au centre de presse de RIA Novosti le 1er décembre et portait sur l'oppression des médias russes par les multinationales technologiques comme Google, Facebook et d'autres.
Votre discours, tout comme ceux des rédacteurs de grands médias fédéraux russes, montrent que ces géants ont l'intention de continuer d'ignorer les exigences des lois russes. Nos chaînes Ligne nationale et les sites du Mouvement de libération nationale sont également censurés régulièrement par le site YouTube.
Les organes du pouvoir exécutif russe ont-ils des raisons de décréter des sanctions contre ces compagnies étrangères, leurs fondateurs et hauts responsables qui ignorent les lois de la Fédération de Russie? Est-ce que la Russie entreprend de telles démarches?
Réponse: Je vous remercie de l'intérêt que vous portez à cet événement. Nous partageons notre inquiétude face à l'arbitraire des plateformes numériques mondiales, et avant tout américaines, envers les médias russes. Je souligne toujours que les médias russes ne sont pas les seuls à être touchés. J'ai cité l'exemple des journalistes chinois qui sont persécutés dans leur travail aussi bien sous sa forme traditionnelle qu'innovante.
Les blocages et les suppressions en nombre de contenu russe ces derniers mois sont devenus systémiques, et représentent une véritable censure non dissimulée. Nous voyons dans les actions discriminatoires des monopolistes du marché des réseaux sociaux un aspect politique très clair, visant à appliquer la ligne de politique étrangère du gouvernement américain afin d'écarter de la diffusion mondiale les sources d'information qui offrent une vision alternative sur les événements dans le monde et représentent une concurrence de l'information pour le mainstream médiatique occidental.
Une telle discrimination est contraire aux normes du droit international et enfreint les droits de ceux qui s'informe auprès des médias russes parmi nos citoyens. Roskomnadzor souligne à juste titre que par cette censure, les plateformes internet transgressent le droit des Russes à un libre accès à l'information, garanti par l'article 29 de la Constitution de la Fédération de Russie.
Nous couvrons régulièrement et en détail, publiquement, tous les incidents illégaux liés à nos médias, et nous soulevons également ce thème sur les plateformes internationales - l'Onu, l'Unesco, le Conseil de l'Europe et l'OSCE. En juillet, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a envoyé des messages personnels aux dirigeants des principales organisations internationales avec des informations détaillées sur les violations des principes fondamentaux de la liberté d'expression par les pays baltes contre les médias russes en demandant instamment de prendre des mesures.
En termes de mécanismes juridiques, à l'étape actuelle se poursuit le travail au format interministériel sur le projet de loi fédérale "Sur les amendements à certains actes législatifs de la Fédération de Russie en matière d'établissement de mesures supplémentaires pour lutter contre les menaces à la sécurité nationale". Il prévoit, entre autres, l'adoption de méthodes d'impact sur les ressources d'information impliquées dans la violation des droits et des libertés fondamentaux de l'homme, ainsi que sur leurs propriétaires, y compris le décret d'avertissements, la restriction d'accès aux systèmes techniques de communication, ou encore des amendes élevées, entre autres.
Nous voudrions vraiment que cette partie de mon commentaire ne soit pas détachée du contexte général. Le travail ciblé et planifié pour limiter la diffusion de médias dans le champ de l'information mondial n'a pas été lancé par notre pays. Pendant des années, nous avons supporté une attitude discriminatoire envers nos journalistes, nos médias. A un moment donné, nous avons compris que ni les déclarations ni le fait d'attirer l'attention sur ces faits ne fonctionnaient. Ils comprennent seulement les mesures symétriques. Quand ils sont traités de la même manière qu'ils nous traitent. Nous n'avons pas été les initiateurs de cette approche. Quand le mainstream occidental a compris qu'il ne pouvait pas opposer de concurrence sur beaucoup d'aspects s'il agissait dans l'équité et en respectant les mêmes règles, ceux qui sont derrière le mainstream occidental se sont activés et ont lancé des actions discriminatoires politisées envers nos médias.
Question: Les États-Unis ont déclaré qu'après le retrait des forces américaines d'Afghanistan, il resterait tout de même quelques bases américaines qui entreprendraient des opérations actives dans ce pays. Qu'en pensez-vous?
Réponse: Notre évaluation reste inchangée. Premièrement, il existe toujours un fossé entre les déclarations et les démarches concrètes des États-Unis. En ce qui concerne les déclarations, nous en prenons note, nous demandons des précisions aux collègues américains tout en nous orientant sur les démarches concrètes. Il sera possible de commenter les faits quand ils se produiront.
Deuxièmement, les militaires américains ne sont pas en Afghanistan de leur propre gré. Ils y ont été envoyés dans le cadre d'un mandat du Conseil de sécurité des Nations unies. Qu'y ont-ils fait pendant toutes ces années? Quelles sont leurs "réussites" (on voudrait parler sans sarcasme)? La situation dans le pays est difficile. Il y a un tel nombre de victimes, notamment parmi la population civile, un tel nombre de crimes est révélé depuis la présence du contingent occidental, qu'on n'a plus le cœur à rire.
Quoi qu'il en soit, ayant reçu le mandat du Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis doivent venir et rendre des comptes sur le travail accompli. Nous en parlons constamment, dans un format public en répondant à vos questions et pendant les réunions et les consultations du Conseil de sécurité. C'est ainsi que le travail doit se dérouler. Ayant délivré une "licence" pour la poursuite de l'opération dans le cadre du droit international, la communauté internationale a le droit de savoir ce qui a été fait.
Question: Vous avez accordé aujourd'hui beaucoup d'attention à nos citoyens interpellés et détenus aux États-Unis. Y a-t-il des informations sur ceux qui se trouvent dans d'autres pays, comme Maria Lazareva au Koweït? Il y en a peut-être également dans d'autres pays. Quel est leur sort et quelle est leur situation dans le contexte du coronavirus?
Réponse: Malheureusement, les Russes poursuivis, détenus en prison, condamnés à différentes peines ou en procès à l'étranger sont très nombreux. En ce qui concerne Maria Lazareva, notre ambassade et le Ministère des Affaires étrangères s'occupent de son cas. Il y a des contacts avec la famille, les avocats et les autorités locales.
S'il faut des informations plus détaillées, je suis prête à les fournir. Il est impossible de commenter chaque cas particulier. Ces questions sont prises en charge par notre service consulaire aussi bien à Moscou que par les collaborateurs des services consulaires des ambassades, des consulats généraux dans différents pays. Les citoyens bénéficient de toute l'aide nécessaire: en matière d'information, de conseil, de veille au respect de leurs droits. Nous contribuons notamment à l'établissement du contact avec les proches, à trouver des avocats dans le cadre de la législation en vigueur, aux contacts avec les autorités locales sur les différentes affaires, et nous apportons une aide pour préparer les documents. Un immense travail est mené.
Une grande interview a été récemment publiée sur la chaîne Telegram Mash au sujet du sort de marins russes. Et la chaîne Dojd a posé une question à ce sujet pendant la conférence de presse du 19 novembre 2020. Envoyez vos questions sur les personnes concrètes ou un groupe d'individus et nous essaierons d'apporter des précisions.
Question: Que peut dire le Ministère russe des Affaires étrangères du retour desdits réfugiés historiques azéris et des déplacés forcés chassés du Karabakh au début des années 1990? Parle-t-on déjà du mécanisme pour leur retour au Haut-Karabakh?
Réponse: J'ai parlé en détail du travail mené actuellement. Si vous parlez des plans et non de la situation concrète sur le terrain, alors cette question doit s'adresser aux autorités azéries. De mon côté, je ne peux que demander des précisions aux experts pour savoir si nous avons des informations supplémentaires.
Question: La Russie a ouvert la voie à la paix entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, beaucoup de choses ont déjà été dites à ce sujet. Ces propos sont tenus en Russie et en Azerbaïdjan, et on aime citer en exemple la cohabitation des deux peuples par le passé à différentes périodes historiques - je fais allusion aux Azéris et aux Arméniens - notamment à l'époque soviétique. Vous savez parfaitement qu'il y a eu de bons exemples de cohabitation, quand à Bakou les gens n'étaient pas répartis en nationalités. D'après vous, quel est le gage de la cohabitation pacifique entre les deux peuples, de leur interaction? D'après vous, comment est-il possible de surmonter ce stress historique?
Réponse: C'est aux spécialistes d'en parler: aux historiens, aux ethnographes, aux culturologues, aux sociologues, aux experts politiques. Je pense que plusieurs livres ont été écrits sur les conséquences de telles situations de crises et la manière dont ont elles ont été surmontées. Je soulignerai deux aspects. Premièrement, la volonté politique des autorités des pays concernés. C'est un élément primordial, sans lequel le règlement de ces problèmes est impossible. Deuxièmement, le travail systémique pour impliquer les institutions et les sociétés civiles dans chaque pays. Sans cela il est impossible d'atteindre cet objectif absolument juste et très attendu. Mais cela n'exclut pas d'autres aspects. Après tout, votre question mériterait d'être développée dans une thèse de doctorat. J'ai essayé de répondre brièvement.