Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 10 novembre 2021
Sur la réunion du Conseil russo-français de coopération sur les questions de sécurité avec la participation des ministres des Affaires étrangères et de la Défense
Vendredi 12 novembre à Paris se déroulera une nouvelle réunion du Conseil russo-français de coopération sur les questions de sécurité au format "2+2". La Russie y sera représentée par le Ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Ministre de la Défense Sergueï Choïgou; la France par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et la Ministre des Armées Florence Parly.
Pendant cette rencontre, une attention particulière sera accordée à la stabilité stratégique et à la sécurité européenne, à la non-prolifération et à la maîtrise des armements, à la prévention d'une course aux armements dans l'espace, ainsi qu'aux relations Russie- UE et Russie -Otan.
Les ministres comptent échanger leurs avis sur les questions régionales d’actualité: l'Ukraine, l'Afghanistan, l'Iran et la Libye. Seront également évoqués le processus de paix au Proche-Orient, la situation dans la région Asie-Pacifique et l’état des lieux en Afrique, notamment la garantie de la sécurité dans la région du Sahara-Sahel.
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à la Conférence internationale de Paris sur la Libye
Vendredi 12 novembre à Paris, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la Conférence internationale sur la Libye, qui se réunit à l'initiative du Président français Emmanuel Macron. La tâche de ce forum, comme celui des réunions représentatives précédentes qui ont notamment eu lieu à Palerme et à Berlin, consiste à mobiliser des efforts supplémentaires de la communauté internationale pour contribuer au processus de paix libyen, ainsi qu’à préciser les objectifs de garantir une normalisation globale et durable dans ce pays. La Russie a participé à toutes les principales activités multilatérales appelées à aider les Libyens à régler les problèmes qu'ils n'avaient pas causés. Notre pays a toujours cherché à apporter une contribution constructive au travail pour la création de cet État. Aujourd’hui, à l’heure où la Libye se trouve à un tournant de son histoire, nous espérons que les décisions prises au forum de Paris contribueront à pallier au plus vite les conséquences de la crise destructive qui perdure en Libye et à la faire revenir sur la voie d'un développement progressif au profit de tous les Libyens.
Sur les entretiens à venir de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l'Union africaine, et Nicu Popescu, vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne de la République de Moldavie
Nous avons déjà annoncé précédemment les activités prévues mardi 16 novembre. Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a prévu de rencontrer ce jour-là le Président de la Commission de l'Union africaine Moussa Faki Mahamat.
Vendredi 17 novembre aura lieu un entretien entre les chefs des diplomaties de la Russie et de la Moldavie, qui se déroulera également à Moscou.
Sur l’entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Ann Linde, Présidente en exercice de l'OSCE et Ministre des Affaires étrangères de la Suède
Vendredi 19 novembre est prévue une rencontre à Moscou entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Ann Linde, Présidente en exercice de l'OSCE et Ministre des Affaires étrangères de la Suède.
À l'ordre du jour: un large éventail de questions relatives au travail actuel de l'OSCE avec un accent sur la préparation de la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE) de cette organisation prévue les 2 et 3 décembre 2021.
Une attention particulière sera accordée à l'activité de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine et au travail du Groupe de contact au sein duquel des représentants de la Russie et de l'OSCE aident les parties en conflit - Kiev, Donetsk et Lougansk - à remplir les Accords de Minsk pour régler le conflit dans le Donbass.
Seront également évoquées des questions relatives au renforcement de l'efficacité de l'Organisation, du rôle de cette plus grande structure régionale au monde dans la réaction aux menaces et défis communs, ainsi qu'à la création d'un agenda unificateur dans les affaires interétatiques.
Les deux interlocuteurs aborderont en détail l’ordre du jour des relations russo-suédoises bilatérales et l'interaction dans les formats régionaux, notamment dans le contexte de la présidence russe du Conseil de l'Arctique en 2021-2023.
Sur les résultats des élections au Nicaragua
Dimanche 7 novembre, des élections générales se sont déroulées au Nicaragua. Selon les informations officielles, le président sortant Daniel Ortega a remporté une victoire convaincante dans la bataille pour le poste présidentiel en récoltant plus de 75% des suffrages.
Aux législatives, la majorité des mandats a été remportée par le Front sandiniste de libération nationale au pouvoir.
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a exprimé un avis sur les résultats du processus électoral au Nicaragua en conférence de presse le 8 novembre.
Je voudrais noter que ces dernières années, notamment après la tentative de coup d'État au Nicaragua en avril 2018, ce pays est devenu l'objet d'une ingérence ouverte et cynique dans ses affaires intérieures, de pression et de sanctions illégitimes. Leur objectif était déclaré, personne ne le cachait: causer de nouveaux problèmes au gouvernement sandiniste dirigé par le Président Daniel Ortega menant une politique indépendante.
L’impact négatif de tels actes n’est absolument pas pris en compte - actes qui non seulement enfreignent le droit international et tirent un trait sur toutes les affirmations d'attachement à la démocratie et au droit faites par l'Occident, mais aussi affectent de manière néfaste ce pays politiquement stable et économiquement fructueux situé dans une région - l'Amérique centrale - très turbulente. Déstabiliser ce pays risque d'aggraver les sérieux problèmes liés à l'augmentation des flux migratoires régionaux, à l'activation du crime organisé, à la création d'un nouveau foyer de tension en Amérique latine. D'où la question: qui en a besoin? Le Nicaragua n'en a pas besoin, ni la population de ce pays ni les pays voisins. La communauté internationale? Bien sûr que non. Seuls ceux qui ont une telle stratégie politique le veulent. Nous exprimons régulièrement notre avis sur de telles approches.
Je voudrais rappeler également que la Constitution du Nicaragua qualifie toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures du pays ou toute tentative de porter préjudice à son indépendance, à sa souveraineté et à l'autodétermination nationale de crime contre le peuple nicaraguayen.
Nous condamnons les commentaires faits par les États-Unis, l'UE et plusieurs autres pays concernant la non-reconnaissance des résultats des élections. Il est clair que de telles déclarations n'ont pas de signification juridique pour le Nicaragua.
Nous continuerons d'apporter notre plein soutien aux Nicaraguayens dans la défense de leur droit au développement souverain et autonome. Nous renforcerons le partenariat stratégique russo-nicaraguayen, nous travaillerons à la réalisation de projets sociaux de la coopération visant à améliorer la qualité de la vie et le bien-être des citoyens du Nicaragua, pays ami.
Nicaragua libre, nous sommes avec toi!
Sur la situation en Afghanistan
Nous notons les efforts continus des talibans pour normaliser la situation dans les sphères sociales importantes de ce pays. Une vaste campagne de vaccination contre la poliomyélite a été lancée avec l'aide de l'Unicef afin de couvrir jusqu'à 10 millions d'enfants (presqu'un tiers de la population afghane). Une passeportisation de la population est en cours, près de 90.000 documents ont été délivrés en un mois. Près de 200 personnes abusant de leurs fonctions ont été exclues des rangs des talibans. Nous remarquons que le système de gestion régional se met en place: des gouverneurs et leurs adjoints ont été nommés dans 17 des 34 provinces du pays, et des chefs de police dans 10 entités.
Les nouvelles autorités afghanes entreprennent des efforts pour combattre le groupe Daech (État islamique). Des raids ont été menés pour renforcer la sécurité. Ils étaient liés au suivi de la situation autour de la région où se trouvent les bases des combattants. Il s'agit de la province de Balkh où les opérations dans la province de Nangarhar ont permis de capturer 25 combattants de Daech. Le nombre total des combattants de ce groupe terroriste qui se sont rendus au cours des deux derniers mois s'élève à 250 personnes.
Nous avons remarqué la déclaration de l'envoyé spécial des États-Unis pour l'Afghanistan, Tom West, concernant la nécessité d'une interaction étroite avec la Russie et la Chine pour stabiliser la situation en Afghanistan. Nous y voyons un signal positif et comptons sur la poursuite d'une interaction productive avec les États-Unis dans le cadre des mécanismes de la "troïka" élargie et du format de Moscou de consultations sur l'Afghanistan.
Nous notons les intentions du gouvernement allemand d'établir le contact avec les représentants des talibans et de relancer le travail de l'ambassade à Kaboul, notamment pour apporter une aide humanitaire à l'Afghanistan, qui ont été positivement accueillies par les autorités afghanes.
Sur la situation dans le Sud-Est de l'Ukraine
La situation qui se détériore sur la ligne de démarcation des parties en conflit dans le Donbass est très préoccupante. En un mois, depuis le 8 octobre, la Mission spéciale d'observation de l'OSCE a enregistré presque 12.000 violations du cessez-le-feu. Ce ne sont pas de simples chiffres, ce sont des maisons détruites, des personnes tuées et mutilées. Les observateurs font état de dizaines de véhicules blindés et de canons d'artillerie en dehors des zones de retrait, hors des zones attribuées de stationnement et dans les stations ferroviaires à proximité de la ligne de contact. Cela montre directement que Kiev prépare une tentative de régler par la force la "libération" du Donbass.
Le semblant de travail au sein du Groupe de contact témoigne également de la réticence de Kiev à régler le conflit de manière politique et diplomatique. Les réunions d'hier des sous-groupes du Groupe de contact n'ont apporté aucun résultat. Nous ne nous nourrissons pas non plus d'illusions concernant la réunion plénière d'aujourd'hui. À peine avait-elle pris ses fonctions au sein de la délégation ukrainienne dans le Groupe de contact que la vice-première ministre, de nouveau nommée ministre pour la Réintégration, Irina Verechtchouk, déclarait que les Accords de Minsk n'étaient pas une "feuille de route" pour l'Ukraine dans le règlement du conflit dans le Donbass. Son prédécesseur Alexeï Reznikov, actuellement ministre de la Défense, a même déclaré une chose consternante. Il a dit que ces accords n'étaient pas un "avant-poste pour la paix". Les représentants de Kiev se sont identifiés eux-mêmes par cette phrase. Le fait est qu'un avant-poste est un territoire utilisé pour la préparation de l'invasion du territoire ennemi en tant que base de concentration des forces armées. Quand le représentant ukrainien au sein du Groupe de contact et les représentants officiels parlent d'un avant-poste pour la paix, on comprend leur véritable lecture du mot "paix" et leurs véritables objectifs. Comme on dit, c'est un lapsus révélateur.
Force est de constater qu’aujourd'hui, au lieu de remplir de bonne foi ses engagements dans le cadre des Accords de Minsk pour établir le dialogue avec les représentants du Donbass, Kiev cherche à éviter la moindre communication avec ses concitoyens dans le Sud-Est du pays.
Il est impossible de trouver une explication au refus de l'Ukraine de reprendre le travail avec Donetsk et Lougansk dans le cadre du Centre commun de contrôle et de coordination (CCCC), ce qui empêche de rechercher des personnes disparues. Visiblement, Kiev refuse sciemment d'établir les circonstances de leur mort. Ce qui amène à penser certaines choses.
Dans ce contexte, nous voudrions revenir sur le kidnapping par les militaires ukrainiens, dans la zone de séparation des forces et des armements près de la commune de Zolotoïe, du représentant de Lougansk au CCCC, Andreï Kossiak, originaire de cette région ukrainienne, qui détient un passeport russe. Malgré la promesse publique du ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba de laisser nos collaborateurs consulaires lui rendre visite, ces derniers n'ont pas pu le faire. Maintenant, cela leur est refusé. Quelques semaines plus tard, Kiev a "soudainement" découvert qu'il possédait la citoyenneté ukrainienne. Bien évidemment, cela dévalue le prix des déclarations des représentants ukrainiens. Et cela montre le niveau non pas de leur hypocrisie, de mensonge, mais du chaos incontrôlé qui règne sur le territoire de cet État.
À noter également que depuis tout ce temps, la MSO de l'OSCE n'a toujours pas reflété dans ses rapports quotidiens ne serait-ce que le fait même du kidnapping. Le mandat de la mission prévoit pourtant directement qu'elle doit "établir et rapporter les faits en réagissant aux incidents concrets et aux communiqués sur les incidents". Les observateurs enregistrent avec une précision minutée les retards forcés, par exemple quand ils traversent la ligne de contact. Mais le temps passé par le représentant de Lougansk mentionné en détention préoccupe bien moins les observateurs de l'OSCE que les minutes qu'ils perdent en attendant un laissez-passer. Nous voudrions obtenir une réponse à cette question de nature publique, posée notamment à l'OSCE.
Nous voudrions nous arrêter à part sur le rôle de nos collègues occidentaux qui non seulement ferment les yeux sur l'inaction de Kiev, mais encouragent aussi directement la rhétorique agressive et le militarisme des représentants de Kiev. Depuis le 30 octobre, le destroyer USS Porter doté de missiles se trouve dans les eaux de la mer Noire, et le navire de commandement USS Mount Whitney s'y trouve depuis le 4 novembre. Des vols de deux bombardiers stratégiques B-1B ont été réalisés le 6 novembre à 100 km de la frontière russe afin de perfectionner les moyens d'utilisation de l'aviation de bombardement stratégique. Ces démarches des États-Unis conduisent à la formation d'un groupe multinational de forces armées et déstabilisent la situation en mer Noire à proximité immédiate des frontières russes. Je voudrais reprendre la fameuse déclaration du Ministre ukrainien de la Défense Alexeï Reznikov. Nos partenaires occidentaux ne voudraient-ils pas ainsi créer un "avant-poste pour la paix" dans cette région? Car Kiev perçoit ce comportement de ses superviseurs de l'Otan comme un feu vert pour une opération militaire dans le Donbass. Personne ne le cache, cette position est pleinement encouragée.
Sur ce fond, nous sommes surpris par l'agitation très déplacée organisée par nos collègues allemands et français autour de la réunion des ministres des Affaires étrangères au format Normandie. Bien que toutes les explications aient été données via les canaux bilatéraux et publiquement. Au lieu de cesser la militarisation de l'Ukraine et de la région de la mer Noire, d'expliquer à Kiev l'inadmissibilité de son comportement agressif dans le Donbass et de la rhétorique belliqueuse, et surtout la nécessité d'entamer immédiatement des négociations directes à part entière ave Donetsk et Lougansk, Paris et Berlin semblent penser davantage à la hausse de leur propre image sur la scène internationale. Ou alors ils veulent donner un alibi au régime de Kiev.
Nous appelons nos partenaires occidentaux, avant tout l'Allemagne et la France en tant que co-auteurs des Accords de Minsk et médiateurs du Format Normandie, à tout faire pour faire revenir Kiev sur la voie du règlement politique du conflit par un dialogue direct avec le Donbass.
Sur la situation dans la région du Tigré en Éthiopie
Nous continuons de suivre attentivement l'évolution de la situation militaro-politique dans le pays ami qu’est la République fédérale démocratique d'Éthiopie. Nous sommes très préoccupés par les affrontements continus entre l'armée éthiopienne et le Front de libération du peuple du Tigré, rejoint par l'Armée de libération oromo, dans les régions du Tigré, de l'Amhara et de l'Afar. Au final, le nombre des pertes grandit non seulement du côté des militaires, mais également de la population civile. Des sites d'infrastructure civile sont détruits, la situation humanitaire, déjà difficile, s'aggrave.
Selon l'Ambassade de Russie à Addis-Abeba, il n'y a pas de victimes parmi les Russes qui se trouvent dans ce pays. En même temps, nous préconisons aux citoyens de notre pays de s'abstenir de voyager en Éthiopie, sur le territoire de laquelle a été décrété l'état d'urgence pendant six mois.
Nous partons du principe que pour préserver l'unité et l'intégrité territoriale de l'Éthiopie, tous les parties du conflit intérieur doivent faire preuve de volonté politique et cesser le feu, ce qui devrait, selon nous, permettre d'entamer le processus de règlement politique et de rétablissement de la paix dans ce pays.
Sur l'adoption du projet de résolution russo-américain sur la sécurité internationale de l'information par la Première commission de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies
Le 3 novembre, la Première commission de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies, avec un nombre record de coauteurs (108 pays), a adopté par consensus le projet de résolution russo-américain sur la sécurité internationale de l'information (SII).
A nos yeux, nous avons réussi à élaborer avec la partie américaine, à partir du texte russe initial, un document équilibré et objectif qui consolide l’achèvement du premier Groupe de travail à composition non limitée de l'Onu. Il a été créé en 2018 à l'initiative de la Russie et du Groupe d'experts gouvernementaux fondé par les États-Unis la même année. Il réunit de facto la communauté internationale autour de la nécessité de poursuivre les négociations sur la SII sous l'égide de l'Onu au format d'un mécanisme uni. Dans ce contexte, nous saluons le lancement d'un nouveau groupe de travail à composition non limitée sur la sécurité dans l'utilisation des TIC pour la période 2021-2025, dont le mandat est reconnu conformément à la résolution 75/240 de l'Assemblée générale des Nations unies.
Le document reflète les principes fondamentaux incontestables de garantie de la SII tels que la promotion de l'usage pacifique des TIC, la prévention de leur utilisation à des fins criminelles et terroristes, et la prévention des conflits dans l'espace de l'information. Il prévoit la possibilité d'élaborer des règles, des normes et des principes supplémentaires de comportement responsable des États, y compris des accords juridiquement contraignants. La validation de cette position fondamentale pour la Russie et ses partenaires dans le projet de résolution de l'Assemblée générale des Nations unies est sans précédent.
La décision d'élaborer avec les États-Unis un texte commun de résolution est une démarche politique extraordinaire de notre part compte tenu du contexte général des relations bilatérales. On notera à cet égard que nous constatons un rapprochement progressif des positions de la Russie et des États-Unis sur les perspectives de coopération au sein de la SII. Sachant que la plupart des États membres de l'Onu ont salué la flexibilité dont nos pays ont fait preuve. Ils considèrent l'adoption de ce document commun comme la fin du "dualisme" des résolutions sur la SII dans le cadre de la Première commission de l'Assemblée générale ainsi que comme un signal important au monde entier que Moscou et Washington peuvent et sont prêts à assumer la responsabilité et à s'entendre sur les questions les plus difficiles, notamment à ce sujet.
Nous espérons qu'en décembre 2021, ce projet de résolution sera également approuvé par l'Assemblée générale des Nations unies par consensus.
Sur la prolongation du mandat des opérations de la Force de l'Union européenne Althea en Bosnie-Herzégovine, et les résultats des discussions sur la situation en Bosnie-Herzégovine au Conseil de sécurité des Nations unies
Le 3 novembre, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité la résolution prolongeant d'un an le mandat de l'opération Althea. Cette opération est menée par la Force de l'Union européenne en Bosnie-Herzégovine pour remplir les composantes militaires de l'Accord-cadre général pour la paix en Bosnie-Herzégovine signé en 1995 à Dayton.
Le travail sur le projet était tendu, inutile de le cacher. Nous sommes ravis de noter qu'au final une approche responsable et constructive a pris le dessus. La résolution finale est dépolitisée et équilibrée, précisément telle que la voyaient ceux qui cherchaient à prolonger le mandat de la Force européenne en Bosnie-Herzégovine au lieu de promouvoir un agenda étranger à la situation. Je voudrais remercier les partenaires pour la collaboration.
Le même jour, le Conseil de sécurité a évoqué la situation en Bosnie-Herzégovine en vertu du chapitre VII de la Charte de l'Onu. L'échange de vues a mis en évidence de profondes divergences qui persistent dans les approches des pays membres du Conseil des circonstances et des causes de la crise politique dans ce pays, ainsi que des solutions pour les surmonter, et du rôle de la communauté internationale.
Sur l'incident concernant un véhicule de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique
Le 1er novembre, un incident s'est produit en Centrafrique, à Bangui, où des casques bleus égyptiens de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) ont été blessés par balles. Selon les informations rapportées, au vu d'un écart de l'itinéraire du convoi de la Minusca, un bus s'est retrouvé à proximité immédiate du palais présidentiel. La sécurité de ce site a pris l'approche du véhicule comme une menace. En manœuvrant, le chauffeur a roulé sur une citoyenne centrafricaine, qui est décédée.
Nous notons que les autorités centrafricaines ont immédiatement annoncé leur disposition à mener avec la direction de la Minusca une enquête sur toutes les circonstances de l'incident. Nous espérons qu'elle permettra d'établir les circonstances des faits et de prendre des mesures exhaustives pour empêcher que de tels incidents se reproduisent à l’avenir.
Sur la coopération avec les Philippines dans la lutte contre la pandémie de Covid-19
Le 8 novembre, Manille a reçu via le Fonds russe d'investissements directs une cargaison des deux composants du vaccin anti-Covid Spoutnik V, à hauteur de 2,8 millions de doses. La participation personnelle du Président philippin Rodrigo Duterte à la cérémonie solennelle à cette occasion à la base aérienne de Villamor a apporté une signification particulière à cette nouvelle grande livraison du vaccin russe.
La coopération dans la lutte contre la prolifération du nouveau coronavirus se déroule dans le cadre de la mise en œuvre des ententes conclues entre les dirigeants de nos pays. Les Philippines ont approuvé l'usage d'urgence du Spoutnik V en mars, et du Spoutnik Light en août. À ce jour, les Philippins ont reçu plus de 7 millions de doses de Spoutnik V.
Nous considérons l'union des efforts dans la lutte contre la pandémie comme l'une des priorités de la coopération pratique qui se développe de manière dynamique entre nos deux pays.
Sur les 50 ans de la fondation de l'Organisation internationale des télécommunications spatiales Interspoutnik
Le 15 novembre marquera les 50 ans de l'Organisation internationale des télécommunications spatiales Interspoutnik, fondée conformément à l'Accord intergouvernemental sur la création d'un système international et de l'Organisation internationale des télécommunications spatiales Interspoutnik de 1971. Aujourd’hui, cette structure réunit 26 États à travers le monde et 25 organisations nationales. Son siège se trouve à Moscou. La Fédération de Russie est représentée par le Ministère du Développement numérique et des Communications, le participant national de notre pays est l'Entreprise fédérale d'État unitaire Télécommunications spatiales.
Le domaine d'activité clé de l'Organisation est le développement de la coopération internationale dans l'utilisation des réseaux de liaison satellite et de l'exploitation pacifique de l'espace dans l'intérêt de tous les acteurs et la création des conditions favorables pour remplir les objectifs de développement durable de l'Onu. Interspoutnik possède le statut d'observateur permanent au Comité des utilisations pacifiques de l'espace extra-atmosphérique, est membre du Secteur des radiocommunications de l'Union internationale des télécommunications (UIT), et participe à la Communauté régionale des communications.
Le statut unique d'Interspoutnik permet de développer l'activité commerciale en s'appuyant sur l'interaction avec les opérateurs régionaux et mondiaux des communications ainsi qu'avec les organisations internationales du secteur. Interspoutnik offre aux utilisateurs intéressés sur tous les continents une ressource de vaisseaux spatiaux en orbite géostationnaire et non géostationnaire pour mettre en œuvre tout le spectre de services modernes de communication et de liaison satellite, y compris l'organisation de réseaux satellites de communication d'entreprise et officielle, l'accès à haut débit à l'internet, la liaison avec des objets mobiles ainsi que des réseaux de diffusion satellites dans toute localité géographique. Cette année, Interspoutnik a accordé un accès aux ressources de 30 vaisseaux spatiaux de différents opérateurs et à l'infrastructure terrestre associée à travers le monde, notamment en mer.
L'Organisation remplit efficacement ses tâches et élabore effectivement sa politique à long terme. Nous félicitons cette structure pour ses 50 ans, nous souhaitons aux membres de l'Organisation de nouvelles réussites dans tous les domaines de son travail productif et demandé, notamment en coopération étroite avec la Russie et d'autres parties intéressées.
Sur le programme international "Mission Bien"
Cette année, l'Association des centres de volontariat, conjointement avec Rossotroudnitchestvo et la Mission humanitaire russe, ont lancé le programme international "Mission Bien".
L'objectif de ce projet consiste à faire participer des citoyens russes à des projets sociaux à l'étranger ainsi que des volontaires étrangers à des projets sociaux sur le territoire de notre pays.
Les volontaires du programme participent à des initiatives sociales, à des actions caritatives, à des projets destinés à éliminer les conséquences des situations d'urgence dans le monde entier ainsi qu'à des programmes écologiques en travaillant dans des fermes, en aidant les collaborateurs des territoires naturels protégés, en participant à la remise en état et au renforcement des paysages naturels. Les volontaires participeront également à des projets éducatifs et culturels - éducation populaire, maintien des traditions des peuples minoritaires, etc.
La participation à ce programme est ouverte aussi bien aux volontaires expérimentés qu'aux professionnels dans un métier concret de Russie ou d'autres pays: médecin, sauveteur, constructeur, enseignant. En aidant à régler les problèmes sociaux, les volontaires et les spécialistes de la Mission Bien contribueront à la création d'une image objective de la Russie à l'étranger en tant que pays prêt à contribuer au développement et à venir en aide à un moment difficile. Hélas, le monde en traverse beaucoup. Chaque Mission est prévue pour environ 2-3 semaines.
Cette année, 27 volontaires russes participeront à la Mission: il s'agit de médecins, d'écologues, de professeurs de russe et de psychologues. Ils seront envoyés au Kazakhstan, en Arménie, en Moldavie et en Ouzbékistan. Les principaux secteurs sur lesquels porteront les missions sociales en 2021 sont la médecine, l'éducation et l'écologie.
Rossotroudnitchestvo, l'Association des centres de volontariat et la Mission humanitaire russe appellent les spécialistes russes, les étudiants et simplement les personnes qui ne sont pas indifférentes à se joindre au programme Mission Bien.
Réponses aux questions:
Question: Pourriez-vous commenter les informations publiées dans la presse sur les nouvelles provocations visant le site d'information russophone Sputnik Meedia en Estonie?
Réponse: Nous avons l'impression que l'Occident a élaboré un nouveau mécanisme visant à évaluer et à définir la popularité des médias russes. Ce procédé n'est pas très compliqué. Dès qu'un média devient populaire, il fait immédiatement face à une pression massive utilisant tous les moyens disponibles.
Ainsi, la popularité croissante de ce média russophone qui fournit des informations objectives et diversifiées sur différentes questions d'actualité, dérange visiblement les forces antirusses et russophobes en Estonie et dans d'autres pays. Les meilleurs esprits (ou les pires, car ils font des choses très déshonorables) de l'Otan et des structures ancrées autour de ce bloc militaire, veulent clairement nuire aux médias russes et russophones. Des moyens totalitaires tels que l'intimidation, les persécutions pénales et la fermeture de comptes bancaires ont déjà permis de bloquer en 2020 les activités de l'agence de presse russe Sputnik Estonie.
La situation actuelle contredit l'idée des valeurs démocratiques fondamentales et les engagements internationaux de Tallinn en matière de travail libre des médias, de liberté d'expression et d'accès égal à l’information.
Les accusations de "blanchiment d'argent" et de "financement du terrorisme" avancées contre le site sont non seulement absurdes et dénuées de preuves, mais aussi nulles et non avenues. Elles ne le sont pas en raison de l'absence de preuves (ce qui est évident), mais parce que les auteurs de ces fake news, de ces compilations et de ces manipulations s’humilient eux-mêmes et l'idée de la liberté des médias, dégradent la profession de journaliste.
Il est inutile de préciser que les répressions de ce genre nuisent de manière irréparable aux relations bilatérales qui subissent déjà une crise profonde, ce que nos partenaires devraient prendre en considération.
Nous appelons les structures internationales spécialisées, et avant tout le représentant de l'OSCE pour la liberté des médias, à dénoncer ces attaques contre les médias russes en Estonie et à adopter les mesures nécessaires afin de remédier à cette situation inacceptable.
Question: Ma question concerne la confrontation entre les militaires américains et la marine iranienne dans le golfe d'Oman. Selon nos informations, cette dernière a utilisé non seulement des vedettes rapides mais également des catamarans de classe Shahid Nazeri. Le Ministère russe des Affaires étrangères compte-t-il saisir les organisations compétentes pour demander leur avis sur cet incident?
Réponse: Nous sommes opposés à toute surenchère au Moyen-Orient. Nous appelons tous les pays impliqués à chercher des solutions pour régler les différends, pas pour les approfondir. Cela nécessite un dialogue respectueux, équitable et constructif sur la base des normes du droit international et de la Charte de l'Onu.
C'est l'objectif de la nouvelle mouture de la Conception de la garantie de la sécurité collective dans le golfe Persique élaborée par notre pays. Téhéran, l’un des acteurs clés de la région, soutient systématiquement la conception russe.
La situation tendue dans le Golfe résulte en grande partie de la politique irresponsable de Washington qui, par ses provocations, attise constamment l'escalade autour de l'Iran et dans la région dans l'ensemble. Agissent-ils autrement ailleurs dans le monde? Peut-être observons-nous une situation différente dans d'autres régions du monde?
Nous avons parlé aujourd'hui de la situation en mer Noire, autour de plusieurs pays d'Amérique latine. La création de telles situations provocantes, l'attisement de la tension, le recours à des méthodes inadmissibles ayant pour objectif de renforcer les contradictions, c'est malheureusement la "carte de visite" des partenaires occidentaux.
L'incident qui s'est récemment produit dans le golfe d'Oman doit faire l'objet d'une vérification approfondie.
Question: Que pense la Russie des appels des pays européens à imposer des sanctions contre Minsk en réponse à la situation frontalière? Un tel scénario comporte-t-il des risques, selon la Russie?
Réponse: Une conférence de presse des chefs de diplomatie de la Russie et de la Biélorussie vient de se terminer à l'issue d'une réunion du collège conjoint des ministères des Affaires étrangères de nos pays. Ce thème a été couvert très en détail - aussi bien la crise migratoire à la frontière polono-biélorusse que nos approches de la situation migratoire, qui a résulté des actions illégales, agressives et irréfléchies des coalitions occidentales au Moyen-Orient et au Nord de l'Afrique, en Afghanistan. Nous avons également parlé des sanctions.
Nous jugeons inadmissible de prendre les problèmes migratoires pour prétexte afin de décréter de nouvelles sanctions contre la Biélorussie et d'autres pays, notamment un cinquième paquet de sanctions de l'UE. S’ils voulaient imposer de nouvelles sanctions contre tel ou tel pays, notamment la Biélorussie, il ne fallait certainement pas inventer un prétexte.
Quand ils ont parlé de sanctions, une cacophonie a commencé: de l'ancien président ukrainien Piotr Porochenko aux représentants des pays de l'UE. Ne faut-il pas voir la situation sous cet angle: les multiples refus de la Pologne et d'autres pays auxquels Minsk s'est adressé en proposant des consultations sur le problème migratoire feraient-ils partie d'une approche planifiée d'avance qui se déroule sous nos yeux? Ce que nous entendons aujourd'hui, ce sont des accusations de Minsk (c'est déjà allé jusqu'aux accusations de Moscou) d'une prétendue "opération spéciale planifiée". En se demandant qui en a besoin et ce qui se trouve derrière, faut-il se dire que les détracteurs occidentaux de Minsk ont décidé d'inventer un nouveau sujet pour utiliser la pression par les sanctions? Cela donne cette impression compte tenu de la fréquence des déclarations sur la nécessité d'imposer de nouvelles sanctions.
Nous avons déclaré plusieurs fois qu'il ne fallait pas rejeter la faute de la nouvelle vague de crise migratoire en Europe sur Minsk. Elle n'a pas commencé en novembre ni en été ni au printemps 2021. C'est un exode de personnes en provenance des pays où les "démocraties développées" ont décidé de faire la loi depuis plusieurs années en phase active. Cette crise a été provoquée par les interventions militaires occidentales au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ainsi que par les conséquences de l'opération en Afghanistan, qui a été un échec. Ce qui se passait en Afghanistan a effectivement conduit à de nouvelles vagues d’une crise migratoire qui se déroule depuis plusieurs années. On ne peut pas l'ignorer seulement, à moins d’avoir commencé à s’intéresser à ce sujet aujourd'hui. Si vous êtes au courant au moins vaguement des événements et des processus dans le monde ces dernières années, il est impossible de ne pas connaître les origines de cette crise.
Les sanctions sont l'instrument préféré de la politique de nos partenaires occidentaux. Les pays frontaliers de l'UE préfèrent régler les problèmes de lutte contre les migrants sans-papiers non pas en contact direct avec les autorités biélorusses, qui proposent depuis avril à l'UE et à ses pays membres d'organiser des consultations à ce sujet, mais en continuant d'accuser obstinément la Biélorussie d’une "guerre hybride". Il faut demander à ces États et aux représentants des structures de force de ces pays: pourquoi, au cours de ces six mois, n’a-t-il pas été possible de trouver un jour et quelques personnes qui auraient pu réagir à la proposition de Minsk d'organiser des consultations à ce sujet? Cela donne l'impression que les autorités polonaises et lituaniennes tentent de toutes leurs forces de créer une situation pour sanctionner ensuite Minsk, au lieu de régler la grave crise humanitaire.
Sans parler de toutes les violations du point de vue du droit humanitaire, des conventions et des accords qui prévoient la participation de la Pologne et de la Lituanie. C'est une histoire à part. Nous considérons les sanctions unilatérales de l'Occident contre des États souverains comme inacceptables et illégitimes du point de vue du droit international. Nous réaffirmons notre disposition à apporter un soutien global à la Biélorussie et à sa population.
Question: Aujourd'hui, l'un des thèmes importants liés au Caucase du Sud est celui de la plateforme "3+3". Cette question est activement soulevée par les parties. Cependant, comme l'a déclaré le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, on ne constate pas de démarches positives de la part de la Géorgie à l'heure actuelle. À quel stade se trouvent les négociations avec ce pays? Ce format pourra-t-il être lancé à court terme?
Réponse: Nous avons commenté à plusieurs reprises ce thème pendant les dernières conférences de presse. La Russie a soutenu cette initiative. Nous pensons qu'il est temps de donner forme aux projets de lancement de ce format.
En ce qui concerne la position de la Géorgie, nous entendons de Tbilissi des déclarations contradictoires concernant la participation à ce mécanisme de consultation. Mais c'est la position d'un pays souverain. Nous partons du principe que le format "3+3" est dans l'intérêt de tous les pays de la région.
Question: Dans le contexte de la déclaration du Ministère des Affaires étrangères publiée le 9 novembre, comment la Russie voit-elle aujourd'hui, en tant que médiateur clé dans le processus de paix azéro-arménien, les fonctions du Groupe de Minsk de l'OSCE? Dans quels secteurs du règlement post-conflit le travail du Groupe de Minsk est-il nécessaire?
Réponse: Le format des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE bénéficie d'un large soutien international. Comme l'indique la déclaration du Ministère russe des Affaires étrangères du 9 novembre 2021, nous trouvons important de poursuivre les efforts dans le cadre de la "troïka" élargie, avant tout dans le contexte du règlement des questions socioéconomiques et humanitaires de la région.
Je rappelle que le 24 septembre, en marge de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations unies, les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE ont organisé une rencontre avec les ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie au format "3+2". Actuellement, la "troïka" se prépare aux contacts dans plusieurs capitales européennes. Nous estimons qu'il est important de relancer au plus vite la pratique des voyages plein format des coprésidents dans la région.
Question: Le 4 novembre s'est tenue une réunion du Conseil d'État suprême de l'État de l'Union, le Décret du Conseil d'État suprême a été signé, la Doctrine militaire et la Conception de la politique migratoire de l'État de l'Union ont été approuvées.
Peut-on s'attendre à ce que Minsk et Moscou coordonnent leurs positions et initiatives au niveau des ministères des Affaires étrangères? En particulier concernant les réfugiés à la frontière polonaise, les relations avec l'UE, l'Ukraine?
Réponse: Nous avons toujours coordonné nos positions et nos initiatives au sein des structures internationales conformément au Programme d'actions convenues en matière de politique étrangère des États membres du Traité sur la création de l'État de l'Union, adopté tous les deux ans depuis la signature du Traité de l'Union.
Nous organisons des consultations, une réunion conjointe des collègues des ministères des Affaires étrangères de la Russie et de la Biélorussie s'est tenue aujourd'hui. Les participants ont fait le bilan de la mise en œuvre du Programme en question pour 2020-2021 et ont signé le nouveau Programme pour 2022-2023. Il fixe pour objectif de soutenir en politique étrangère et d'accompagner diplomatiquement la mise en œuvre du paquet important de documents d'intégration que vous avez mentionné, approuvé pendant la réunion du Conseil d'État suprême de l'État de l'Union le 4 novembre dernier.
Le Programme accorde une grande importance à l'élaboration d'une ligne convenue dans l'interaction avec l'UE et à la coordination des approches de l'établissement des relations avec ses États membres individuellement. Il reflète également la lutte commune contre la traite des êtres humains et la migration illégale (bien que le problème des réfugiés à la frontière polonaise soit bien plus large et multidimensionnel, comme je le disais). Je voudrais encore une fois attirer votre attention sur le discours d'aujourd'hui du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en conférence de presse. Il a fait plusieurs déclarations à ce sujet récemment.
En ce qui concerne le dossier ukrainien, nos ministères des Affaires étrangères organisent également des consultations régulières.
La Russie et la Biélorussie sont des alliés stratégiques très proches. C'est pourquoi, à terme, nous avons l'intention de poursuivre une collaboration étroite afin de garantir la prise en compte globale des intérêts de nos pays sur la scène internationale.
Pour répondre à votre question de savoir si nous coordonnerons nos approches, j'ai déjà dit aujourd'hui que depuis avril la Biélorussie proposait à l'UE dans l'ensemble et aux pays membres à part de l'UE d'organiser des négociations sur le problème migratoire. Dans nos contacts avec l'UE dans différents formats, nous avons également attiré l'attention des partenaires de l'UE sur cette initiative de Minsk, nous avons cherché à persuader les représentants de l'UE d'utiliser cette proposition pour régler les problèmes existants et imminents, qui dégénèrent en crise. Nous avons donc un tel exemple de coopération pratique aussi bien avec Minsk qu'avec les représentants d'autres pays pour régler des problèmes difficiles. Nous ne coordonnons pas seulement les approches, nous nous soutenons aussi mutuellement sur le plan pratique.
Cet exemple est très pertinent. Tout le monde en parle parce que tout le monde voit ces terribles images et entend des déclarations monstrueuses des représentants polonais, lituaniens et d'autres pays de l'UE au lieu de dépenser ces efforts pour régler la crise. Ces gens, des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont besoin d'une aide pratique, concrète et immédiate pour leur fournir des médicaments, des vêtements et de la nourriture. Sans parler de l'aide psychologique. C'est cette aide qui leur garantira la survie.
Au lieu de diriger leurs efforts actuellement nécessaires dans un sens concret, nous assistons à un nouvel élan d'attisement des émotions, de manipulation des faits et de l'information, d'entrave au travail des médias. C'est complètement monstrueux. Je m'attendais à beaucoup de choses, mais j'ai été choquée par la manière dont les journalistes ont été traités par les autorités polonaises. Une véritable opération spéciale a été lancée pour empêcher les médias du côté biélorusse de couvrir cette situation. Des moyens techniques sonores, de brouillage d'internet et du signal radio, des projecteurs pour aveugler, ont été utilisés. Mais ils ont commis une chose encore plus barbare à l'égard de leurs propres correspondants. Quand ces derniers ont demandé aux autorités l'autorisation de couvrir la situation depuis le côté polonais de la frontière, il leur a été proposé, s'ils le voulaient tant, de passer du côté biélorusse pour couvrir la situation depuis le territoire de la Biélorussie. Ainsi, leur propre gouvernement a refusé aux journalistes polonais de couvrir la situation dont les représentants polonais parlent au monde entier en exprimant leur point de vue, mais refusant à leurs journalistes de la couvrir. Et ils osent encore nous accuser de déformer les informations. Alors laissez vos journalistes la couvrir et comprendre qui a raison et qui a tort, ce qui s'y passe vraiment.
Je n'aurais jamais cru que cela puisse se produire en 2021 avec un tel nombre de structures soi-disant dédiées "à la défense" de la liberté d'expression, de la démocratie et de tous les principes qui doivent défendre les journalistes. Mais l'impossible est possible.
Question: Depuis plusieurs jours, les médias allemands évoquent la mort d'un collaborateur de l'ambassade russe à Berlin. Les journalistes qualifient le défunt tantôt de fils d'un général du FSB, tantôt de collaborateur de ce service "sous couverture". Dans le même temps, les médias parlent d'un comportement "suspect" de la Russie - du refus de faire une autopsie et de mener une enquête. Plus tôt, l'ambassade russe avait déjà refusé de faire des commentaires sur les circonstances des faits pour des raisons éthiques, mais peut-on vous demander de commenter les spéculations au sujet de l'appartenance du diplomate défunt aux renseignements russes? Que pense le Ministère des Affaires étrangères, dans l'ensemble, de la forte hausse de l'intérêt des médias allemands pour cet incident plus de trois semaines après les faits?
Réponse: Je voudrais attirer votre attention sur le fait que toutes les informations qui relèvent de la compétence du Ministère des Affaires étrangères ont été exprimées dans le commentaire de notre Ambassade de Berlin. Je n'ai rien à ajouter.
En ce qui concerne les insinuations et toutes les théories conspirationnistes que nous avons vues dans les médias allemands, notamment concernant les délais pour savoir pourquoi cette information est apparue si tard, apparemment ils préparaient un "poison médiatique", c'est pourquoi ils avaient besoin de temps. On ne peut pas parler d'une couverture professionnelle des faits.
Je voudrais vous reprendre. L'Ambassade de Russie à Berlin n'a pas refusé d'apporter un commentaire, elle l'a fait.
Question: La revue américaine The Hill a publié l'article d'un officier de la marine américaine, Brian Harrington, évoquant des mesures pour priver la Russie de sa domination en mer Noire. L'officier propose, entre autres, de déployer des missiles côtiers supplémentaires en Roumanie, en Bulgarie et en Turquie. Hier, les chefs des diplomaties de la Roumanie et des États-Unis ont parlé de la sécurité en mer Noire, notamment de "mesures de dissuasion". Que pense le Ministère des Affaires étrangères de telles tentatives des États-Unis d'impliquer les puissances de la mer Noire dans une confrontation contre la Russie et d'y déployer des armements américains? Comment Moscou compte réagir à de tels risques?
Réponse: Vous savez, on a voulu nous isoler - en vain. On a voulu nous endiguer - en vain. On a voulu nous punir par des sanctions - en vain. On a voulu faire échouer plusieurs de nos projets économiques - en vain. On a voulu nous faire beaucoup de mal - tout a échoué. Voici une proposition concrète: s'ils veulent réussir, qu'ils essaient de faire quelque chose de bien. Peut-être qu'ils y arriveront.
Question: Il a été récemment annoncé que ce mois-ci, une aide humanitaire russe serait envoyée en Afghanistan. Peut-on expliquer ce qui sera envoyé exactement - de la nourriture, des médicaments ou autre chose?
Réponse: En effet, la préparation d'une cargaison humanitaire pour l'Afghanistan est en cours actuellement. Elle inclura de la nourriture, des médicaments et des objets de première nécessité.
Question: Des médias ont annoncé que le 15 novembre, le nouveau représentant américain pour l'Afghanistan Tom West se rendrait à Moscou. Quelles questions est-il prévu d'évoquer?
Réponse: Je peux seulement confirmer que le 15 novembre à Moscou est prévue une rencontre du représentant spécial des États-Unis pour l'Afghanistan Tom West avec le Représentant spécial du Président de la Fédération de Russie pour l'Afghanistan Zamir Kaboulov. Pendant ces consultations, il est prévu d'évoquer la situation actuelle en Afghanistan et de comparer les approches des questions centrales de l'agenda afghan.
Question: Quelles questions sur la situation en Afghanistan est-il prévu d'aborder pendant la réunion de la "troïka" au Pakistan le 11 novembre?
Réponse: Le 11 novembre à Islamabad est prévue une réunion de la "troïka" élargie sur l'Afghanistan. Y seront évoquées les questions pratiques de collaboration et de coordination des efforts pour contribuer à une paix et à une stabilité durables en Afghanistan.
Question: Sur la situation en Afghanistan, où Daech sape par ses actions les déclarations des talibans selon lesquelles avec eux, la situation en Afghanistan serait sûre. De plus, il existe des informations sur une prétendue ingérence de pays voisins de l'Afghanistan dans la situation dans le pays. Quelles démarches seront entreprises par la Russie sur le dossier afghan?
Réponse: La menace de prolifération du terrorisme et l'activité de Daech sur le territoire afghan nous préoccupent très sérieusement, et nous en parlons régulièrement. Nous soulignons l'importance de coordonner les efforts régionaux et internationaux pour lutter contre la menace terroriste émanant du territoire afghan. Nous coordonnons nos actions en ce sens afin d'assurer la stabilité et la sécurité régionales, notamment avec les partenaires de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) et au niveau de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS).
Question: Des débats enflammés ont éclaté entre la Chine et les États-Unis après que Washington a accusé Pékin de renforcer son potentiel nucléaire. À terme, il pourrait être question d'une guerre nucléaire. Quelle sera la réaction de la Russie à ces déclarations?
Réponse: La Russie a la possibilité de parler directement de la sécurité internationale et de la stabilité stratégique aussi bien avec les États-Unis qu'avec la Chine. Nous avons établi des contacts étroits de confiance sur ce thème avec nos amis chinois. Avec les États-Unis, nous avons initié un dialogue stratégique global, tel que cela a été convenu par les présidents des deux pays. Évidemment, la situation dans nos relations avec Washington (où la Russie et la Chine sont perçues au niveau doctrinal et de l'analyse politique comme des adversaires potentiels) est très différente des relations avec Pékin, avec qui nous entretenons des relations étroites de bon voisinage, de partenariat global et de collaboration stratégique. Nous sommes ouverts à une discussion sur la sécurité internationale et la stabilité stratégique entre les cinq puissances nucléaires, dont font partie la Chine et les États-Unis.
En principe, les États-Unis devraient s'occuper davantage de leurs problèmes intérieurs et donner leur avis sur leur propre comportement sur la scène internationale.
Question: Concernant la reconnaissance réciproque des passeports vaccinaux, notamment de la vaccination par le vaccin russe Spoutnik, entre le Kazakhstan et la Russie. La grande majorité des citoyens du Kazakhstan sont vaccinés précisément avec Spoutnik et le pourcentage des vaccinés est assez élevé. Mais les certificats de vaccination des citoyens du Kazakhstan ne sont pas reconnus en entrant en Russie. Sachant que le Président russe Vladimir Poutine a appelé au sommet du G20 à régler au plus vite le problème de la reconnaissance réciproque des certificats vaccinaux nationaux. Dans quelle mesure ce qui se passe avec la reconnaissance des passeports vaccinaux entre le Kazakhstan et la Russie concorde-t-il avec cette position?
Réponse: Un travail actif et constant est mené en ce sens avec toutes les institutions concernées des deux pays. La dernière rencontre avec la participation des représentants de Rospotrebnadzor, du Ministère du Développement numérique et du Ministère russe des Affaires étrangères sur cette question s'est déroulée en visioconférence le 2 novembre.
La Russie soutient en principe l'initiative des partenaires kazakhs sur la reconnaissance réciproque des certificats vaccinaux. L'application "Voyager sans Covid-19" pourrait devenir une plateforme potentielle pour réaliser cette initiative. Nous en avions parlé en détail et le Ministère des Affaires étrangères avait accueilli sa présentation.
La Russie a créé un Groupe de travail interservices sur la reconnaissance des certificats vaccinaux. Un projet d'accord a été préparé et il est actuellement mis au point par les organes fédéraux et les institutions de notre pays. Il est prévu de régulariser la reconnaissance des certificats vaccinaux directement avec un groupe de pays.
Je voudrais souligner qu'il s'agit d'un travail interservices complexe qui est actuellement mené activement.
Question: Peut-on parler de délais?
Réponse: Je ne peux pas dire. Je n'ai pas de délais concrets. Je peux seulement assurer que le travail mené est très intense.
Question: A l’approche de la conférence de Paris sur la Libye, quelle est la position de la Russie au sujet du retrait des forces étrangères de ce pays? La Russie est-elle prête à coopérer avec les principaux acteurs mondiaux pour accélérer l’organisation de ce processus?
Réponse: Notre position reste inchangée. Nous prônons continuellement un retrait synchronisé, équilibré, progressif et par étapes de tous les groupes armés et militarisés non libyens de ce pays. Dans le cas contraire, si une autre approche était adoptée, il existerait un risque d'enfreindre l'équilibre actuel grâce auquel le cessez-le-feu est maintenu depuis plus d'un an.
Nous interagissons activement sur tous les aspects du dossier libyen avec les acteurs régionaux et internationaux intéressés tels que la Turquie, l'Égypte, les Émirats arabes unis, la France et l'Italie. Nous sommes disposés à participer à tous les efforts collectifs visant à faire avancer le processus de paix global en Libye aussi bien dans le cadre d’un travail ciblé avec les parties libyennes qu’au sein des formats multilatéraux, notamment dans le cadre de la Conférence internationale de Paris sur la Libye le 12 novembre. La Russie sera représentée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Question: Le récent 7e Congrès des compatriotes est appelé à jouer un grand rôle dans le destin de beaucoup de compatriotes. Vous y avez également exprimé des idées très importantes. Les documents du Congrès seront-ils publiés? Les établissements du Ministère russe des Affaires étrangères à l'étranger contribueront-ils à informer la diaspora russe, qui compte plusieurs millions de personnes, sur les décisions, les recommandations et l'activité du Congrès?
D'après vous, comment se déroule ces derniers temps l'activation des compatriotes résidant à l'étranger dans la vie sociopolitique, dans le règlement des questions sociales, dans l'explication de la politique russe et dans la diffusion de la vérité sur la Russie?
Réponse: Le 7e Congrès mondial des compatriotes des 15 et 16 octobre a été le premier grand forum réunissant la diaspora en période post-Covid et après l'intégration en 2020 dans la Constitution de la Fédération de Russie d'un article sur la défense des droits et des intérêts des compatriotes et la préservation de leur identité culturelle russe. Le forum a réuni près de 400 responsables et militants d'associations de la diaspora de 102 pays, des représentants des organes fédéraux du pouvoir exécutif et législatif, d’organes du pouvoir exécutif des sujets de la Fédération de Russie, de fondations, d'ONG et de médias russes.
Un bilan du travail effectué depuis le forum précédent de 2018 a été dressé, et des objectifs à terme ont été fixés. Un débat approfondi a eu lieu dans le cadre des réunions plénières et de cinq sections thématiques sur les questions les plus d'actualité. Parmi elles: le rôle du Monde russe multiethnique et multiconfessionnel, la préservation de la vérité historique (dont nous parlons souvent ici) et de l'identité, la défense des droits et des intérêts légitimes des compatriotes, le rôle du russe dans la consolidation de la communauté, celui des compatriotes dans la coopération économique des régions russes avec d'autres pays, ainsi que des médias de l'Étranger russe à l'époque de la numérisation. Le développement du mouvement russe de jeunesse a également été évoqué.
Tout cela a été reflété dans la résolution finale du Congrès et dans les recommandations des sections thématiques qui seront prochainement publiées sur le site du Conseil mondial de coordination des compatriotes russes.
Je voudrais attirer une attention particulière sur le discours du Président russe Vladimir Poutine adressé aux participants au forum et sur l'allocution du Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie et Président de la Commission gouvernementale pour les expatriés Sergueï Lavrov à l'ouverture du Congrès. Ils expliquent que la Russie continuera d'apporter aux compatriotes russes son aide et son soutien. Cela fait partie des priorités et des objectifs nationaux cruciaux.
Les établissements diplomatiques russes à l'étranger disposent de toutes les informations sur les résultats et les décisions du Congrès. Ils ont déjà entamé leur réalisation pratique. Le travail pour leur diffusion est évidemment mené. Nous espérons que les participants eux-mêmes partageront aussi leurs impressions du Forum, que les ressources d'information des organisations des compatriotes russes seront pleinement utilisées en ce sens.
Vous faites remarquer à juste titre que ces derniers temps, l'activité de la diaspora s'intensifie. Peut-être l'exemple le plus marquant en est la large participation des compatriotes russes aux élections législatives en septembre dernier (c'est l'événement le plus marquant parmi les derniers, qui sont nombreux) et la contribution à leur couverture médiatique.
D'autres manifestations de cette tendance sont l'organisation par des associations de compatriotes de nombreuses activités visant notamment à consolider le mouvement et à mettre en œuvre les résultats du Congrès. C’est notamment le cas de la récente conférence régionale des compatriotes résidant en Europe et des conférences en Arménie et en Turquie. En novembre sont également prévus des forums de jeunesse au Kazakhstan et en Bulgarie, des conférences en Serbie, en Égypte, en Tunisie, aux Pays-Bas et en Bulgarie.
Nous constatons la disposition de nos compatriotes et leur volonté d'être de véritables représentants de la diplomatie populaire et de servir la Patrie. Cela ne couvre pas une certaine période historique, mais englobe toute notre histoire, notre culture, tous nos exploits, défaites, nos victoires, nos erreurs - tout ensemble. C'est dans la véritable signification de ce mot que nos compatriotes manifestent cet amour désintéressé et ce service à la Patrie dans leur travail quotidien et édifiant. Peut-on le qualifier de travail? Peut-être pas. Le service, c'est plus qu'un travail. En réalité, c'est le destin. Nous le tenons en grande estime. De notre côté, nous leur apporterons toujours tout notre soutien.