Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 3 juin 2022
Sur la prochaine visite du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, en République de Serbie
Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, effectuera une visite de travail en République de Serbie les 6 et 7 juin. Les plans prévoient une rencontre avec le président serbe Aleksandar Vučić, des entretiens avec le ministre serbe des Affaires étrangères Nikola Selaković, le président de l'Assemblée nationale de la République de Serbie Ivica Dačić et le patriarche serbe Porphyre.
Il est prévu de discuter en profondeur des questions d'interaction politique et économique bilatérale et de procéder à un échange de vues sur la situation dans la région des Balkans, ainsi que sur les questions internationales actuelles.
Sur la visite de travail du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, en République de Turquie
Le 8 juin, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, effectuera une visite de travail à Ankara pour des entretiens avec le ministre des Affaires étrangères de la République de Turquie, Mevlüt Çavuşoğlu.
L'ordre du jour prévoit des discussions sur le statut et les perspectives d'approfondissement de la coopération bilatérale dans un large éventail de questions de coopération commerciale et économique dans le contexte de l'application par l'Occident de sanctions illégitimes contre la Russie.
Des échanges de vues auront également lieu sur les questions d'actualité de l'agenda régional et international, principalement sur la situation actuelle en Ukraine, ainsi que sur les règlements en Syrie, en Libye et dans le Haut-Karabakh, sur la situation dans les Balkans, en Afghanistan et en Asie centrale.
Sur la participation prochaine du ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'OTSC
Le 10 juin à Erevan, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, participera à la réunion ordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation du traité de sécurité collective (la République d'Arménie préside l'OTSC cette année).
Les participants à la réunion résumeront les résultats de la coopération multilatérale au sein de l'OTSC et se pencheront sur les perspectives d'interaction future. Au cours de l'événement, il y aura un échange de vues approfondi sur la situation internationale et régionale et son impact sur la sécurité des États membres de l'Organisation, ainsi que sur l'amélioration du mécanisme de réponse aux crises de l'OTSC.
À l'issue de la réunion, les États membres de l'OTSC devraient signer le plan de consultations de l'OTSC sur la politique étrangère de défense et de sécurité pour la période allant de 2022 à 2024.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a prévu de tenir un certain nombre de réunions bilatérales en marge de l'événement.
Sur le XXVe Forum économique international de Saint-Pétersbourg
Le XXVe Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) se tiendra du 15 au 18 juin.
L'événement de cette année marquant le 25e anniversaire du Forum est placé sous le slogan "Nouveau monde - nouvelles opportunités" et présentera un programme riche et varié. Des sessions sur les questions d'actualité de la politique et de l'économie mondiales, y compris les défis et les perspectives de coopération dans les principaux secteurs industriels, sont prévues. En outre, il y aura toute une série de sessions consacrées au développement des relations bilatérales, notamment avec l'Égypte, la Chine, l'Afrique et l'Amérique latine, ainsi qu'à la coopération au sein de l'ANASE, des BRICS, de la CEEA, de l'OCS, etc.
Comme les années précédentes, le Forum attirera un grand nombre d'invités étrangers. À ce jour, nous avons reçu la confirmation de la participation de représentants officiels étrangers, de représentants du monde des affaires, d'experts et de médias de plus de 120 pays, ainsi que d'une vingtaine d'organisations internationales (il ne s'agit que de chiffres préliminaires).
Il est prévu que le ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, participe aux événements du Forum. Un certain nombre de réunions bilatérales avec des partenaires étrangers se tiendront en marge du Forum.
Il y aura également un briefing hors site. L'annonce sera distribuée. Les représentants des médias sont les bienvenus. Plus tard, nous annoncerons les sections et les tables rondes auxquelles le ministère participera.
Sur la situation en Ukraine
Le 1er juin, le monde entier a célébré la Journée internationale de l'enfance. Les forces armées ukrainiennes l'ont "célébré" d'une manière particulière en soumettant une fois de plus les localités de la RPD à des frappes d'artillerie massives. Ce jour-là, un garçon de 9 ans et sa mère ont été blessés à la suite du bombardement de Horlivka par des systèmes de lance-roquettes multiple Grad. Le 31 mai dernier, une femme et une petite fille de 5 ans ont été tuées à Makiivka. Un jour plus tôt, le 30 mai, le centre de Donetsk et ses quartiers Vorochilovski et Boudionovski ont été la cible de tirs des forces ukrainiennes. Quatorze obus et deux roquettes de systèmes de lance-roquettes multiple Smerch avec des munitions à fragmentation ont été tirés sur eux. Deux écoles et un lycée ont été détruits.
Le régime de Kiev s’est préparé au 1er juin en s’armant de pied en cape. En l’occurrence, cette expression n’est pas employée au sens figuré, mais au sens propre. Cinq personnes ont été tuées, dont un adolescent né en 2008. Dix-huit personnes ont été blessées, dont deux enfants. Les médias occidentaux en ont-ils parlé ? Y a-t-il des flash mobs dans le monde entier ? Peut-être les ONG sont-elles en train de se "réveiller" ? Y a-t-il un "filet" d'habitants en colère qui s'achemine vers les ambassades ukrainiennes dans les pays de l'UE ? Ou est-il normal que les habitants de Donetsk et de Lougansk et tous ceux qui n'ont pas prêté allégeance au régime nazi et néonazi soient tués ? Cela semblerait être le cas.
Il y a des raisons de penser que des canons de gros calibre à longue portée ont été utilisés lors des bombardements. Des fragments portant des marques américaines ont été trouvés sur le site. C'est précisément ce type d'armement que l'Occident a récemment commencé à fournir à Kiev sous un prétexte cynique des prétendus "besoins défensifs" des forces armées ukrainiennes. J'espère que le Pentagone et le Département d'État seront en mesure de faire des commentaires à ce sujet aujourd'hui. Nous n'acceptons pas les déclarations disant qu'ils n'ont aucune information et que les armes fournies ne visent pas les civils et les enfants. J'espère que nous pourrons entendre la vérité. Aujourd'hui, les néonazis ukrainiens, sous la "pression" de Washington, utilisent activement des armes fournies par les États-Unis contre des civils, sans se soucier de la vie des civils et, pire encore, des enfants et des adolescents. En outre, les frappes sont délibérément effectuées dans les quartiers de Donetsk qui sont restés en dehors de la zone de tir depuis 2014. A la différence de la mise en scène à Boutcha ou de désinformations concernant Kramatorsk il s'agit de données réelles auxquelles Washington est obligé de répondre, car tout cela se déroule avec son soutien informationnel et militariste.
Dans ce contexte, nous ne pouvons que commenter la nouvelle de la décision du président américain Joe Biden d'envoyer des systèmes de missiles d'une portée de 50 miles, c'est-à-dire 80 km, à l'Ukraine. Il y a une forte probabilité de nouvelles victimes civiles. Etant donné que les États-Unis sont si préoccupés par le sort des civils, ils doivent assumer la responsabilité de leurs actions. La responsabilité de la mort de personnes innocentes incombera à Washington. C'est Washington qui fournit ces armes.
En général, nous pouvons voir toute une panoplie d'artillerie étrangère, y compris de l'artillerie à longue portée, sur les positions des nationalistes ukrainiens. Il y a des CAESAr français, des AHS Krab polonais et des M109 américains.
Les PzH-2000 allemands et les Zuzana slovaques vont bientôt apparaître. C'est un véritable festin pour les consortium militaires occidentaux qui se repaissent du sang des civils de ce pays qui souffre depuis des années. Mais nous avons compris depuis longtemps : ils ne se soucient nullement de ce qui arrivera à l'Ukraine. Récemment, l'ancien président américain George W. Bush a explicitement déclaré que la mission de l'Ukraine était de tuer autant de Russes que possible. Il a seulement oublié d'ajouter une autre mission de l'Ukraine : tuer autant d'Ukrainiens que possible. Peut-être entendrons-nous une telle révélation dans sa prochaine interview. Une mention spéciale doit être faite des succès des fabricants allemands. Sous le prétexte de remplacer les armements transférés au régime de Kiev par les pays d'Europe centrale et orientale, Berlin arrime fermement ces États au complexe militaro-industriel allemand.
Cependant, les États-Unis d'Amérique restent le leader des livraisons d'armes à Kiev. Depuis la fin du mois de février dernier, leur aide militaire a dépassé 3,8 milliards de dollars. Près de 40 milliards de dollars supplémentaires ont été approuvés pour un soutien accru à Kiev, dont plus de 23 milliards à des fins militaires.
Je tiens à rappeler que ce sont précisément ces actions de l'Occident, ayant fait de l'Ukraine un terrain d'entraînement militaire contre la Russie, qui ont été l'une des raisons du lancement de l'opération militaire spéciale par les forces armées russes. Permettez-moi de souligner à nouveau qu'elle se poursuivra jusqu'à ce que tous ses objectifs, y compris la démilitarisation et la dénazification de l'Ukraine, soient atteints. Beaucoup a été fait dans ce domaine : les militants de la formation nationaliste Azov se sont rendus à Marioupol et la libération du Donbass progresse de manière systématique. Le ministère russe de la Défense en fait régulièrement état.
Afin de détourner l'attention de la communauté internationale de ses propres crimes de guerre, le régime de Kiev poursuit une campagne de désinformation contre la Russie (pas tout seul - toute la structure médiatique de l'OTAN est impliquée), en diffusant des contrefaçons et de la désinformation. Tout cela se fait dans les meilleures "traditions" de la guerre de l'information, et maintenant dans le contexte d'une guerre globale déclarée contre notre pays par l'Occident. Les propagandistes ukrainiens accusent nos militaires d'empiéter sur la vie et la santé des enfants tout en les tuant eux-mêmes. Un véritable "monstre" dans le domaine de l'attaque de l'information a été l'ancienne commissaire aux droits de l'homme de la Verkhovna Rada, Lioudmila Denissova, qui avait fait circuler sans arrêt des fausses informations sur la pédophilie parmi les soldats russes et les viols brutaux d'adolescents et de jeunes enfants. Cela vient-il de ses fantasmes morbides personnels ? Ou sait-elle quelque chose sur les Forces armées de l'Ukraine ? Ces mensonges scandaleux de la responsable ukrainienne ont paru intolérable même à Kiev. Le 31 mai dernier, les membres de la Verkhovna Rada l'ont démise de ses fonctions soulignant ses délires et sa fixation sur les "crimes sexuels commis de manière contre nature".
C'est un événement historique pour l'Ukraine d'aujourd'hui qui est un protectorat occidental, que d'admettre, au plus fort des hostilités, qu'une personne jouant un rôle clé, la porte-parole de l'État dans le domaine humanitaire, s'est livrée à la désinformation. Cela ne pouvait être toléré. Après tout, cela ne concerne pas seulement ce domaine, mais aussi la sécurité alimentaire, etc.
Un autre exemple de désinformations ukrainiennes et occidentales est constitué par les affirmations infondées selon lesquelles la Russie empêcherait les céréales de quitter l'Ukraine par la mer, à cause de quoi, disent-ils, le monde est menacé de famine. Tout le monde sait que les exportations de céréales sont entravées par les mines plantées par les forces armées ukrainiennes. Le degré d'absurdité est tel qu'ils diront ensuite que le grain lui-même ne veut pas quitter le territoire ukrainien. C'est au-delà de tout ce qui est raisonnable ou explicable. Des engins explosifs sont placés partout, y compris dans les terres agricoles, les installations portuaires et les zones maritimes. Les militaires russes, quant à eux, effectuent des travaux pour les désactiver. A ce jour, 1 900 hectares ont été déminés. Les ports de Marioupol et de Berdiansk ont repris leurs activités après que les militaires russes et de la RPD avaient débarrassé leur territoire et leur chenal des explosifs et d’autres objets. Le 31 mai dernier, le premier vraquier chargé au port a quitté Marioupol pour Rostov-sur-le-Don. C'est la véritable image. Elle ne peut être réfutée. Tout est accompagné de faits, de matériel photographique, etc.
La Russie est prête à fournir les conditions nécessaires à l'acheminement des céréales d'Odessa vers d'autres ports de la mer Noire et de la mer d'Azov. Comme nous l'avons déclaré à plusieurs reprises à tous les niveaux, les forces armées russes ouvrent quotidiennement les voies maritimes humanitaires pour permettre la circulation sans entrave des navires. Nous réaffirmons que si les eaux sont déminées, nous serons prêts à assurer l’évacuation des céréales en toute sécurité, notamment en escortant les navires qui les transportent vers les eaux internationales de la mer Noire.
La Russie est également prête à fournir ses céréales à tous les pays qui en ont besoin. Toutefois, ce processus est entravé par l'Occident qui, pour satisfaire ses intérêts politiques et commerciaux, a imposé des restrictions à l'entrée des navires étrangers dans les ports russes, à l'entretien des navires russes dans les ports étrangers, et a créé des barrières insurmontables dans le domaine des assurances et des transactions bancaires. Si les États-Unis et les pays de l'UE veulent vraiment résoudre le problème de la faim dans le monde, ils doivent lever ces restrictions. Ainsi, tous ceux qui sont dans le besoin pourront obtenir des céréales.
Sur la résiliation du Mémorandum russo-américain sur la coopération culturelle et humanitaire
En ce qui concerne l'instruction du gouvernement de la Fédération de Russie de résilier le Mémorandum d'entente entre le gouvernement de la Fédération de Russie et le gouvernement des Etats-Unis sur les principes de coopération dans les domaines de la culture, des sciences humaines et sociales, de l'éducation et des médias, signé à Moscou le 2 septembre 1998, je souhaite souligner ce qui suit.
Les gouvernement américain a lancé une campagne à grande échelle pour discréditer la culture russe. Cette combinaison de mots semble à peine possible, mais dans la pratique, ils essaient de réaliser cet objectif. Les mesures agressives prises par les services de renseignement et les agences d'application de la loi des États-Unis à l'encontre des dirigeants et des militants du Conseil de coordination des organisations de compatriotes russes, qui s'est traditionnellement consacré à la promotion de la langue russe et de l'histoire et des traditions nationales, ont en fait complètement sapé les activités de cette structure.
Dans l'ensemble, ce que les États-Unis et leurs satellites font actuellement pour persécuter le patrimoine culturel et historique russe à l'échelle mondiale vise à abolir tout ce qui est lié à la Russie. La formulation et la logique sont absurdes. Mais c’est l’époque dans laquelle nous vivons. Je suppose qu'ils ne comprennent vraiment pas ce qu'ils "fabriquent". En outre, les pays occidentaux ne font pas d’effort pour cacher que les décisions pertinentes sont prises sur la base d'un opportunisme politique. Le patrimoine des écrivains, poètes, compositeurs, peintres, ingénieurs et même des noms topographiques russes est attaqué. Ce n'est pas un coup porté à nous, mais à la civilisation mondiale. C'est là le problème.
L'absurdité et la futilité d'une telle campagne sont évidentes pour toutes les personnes sensées et éduquées qui ont une intelligence. Ces actions des Américains ont privé la préservation de ce mémorandum de tout intérêt. Une note correspondante avec notification a été remise à l'ambassade des États-Unis à Moscou le 1er juin dernier.
Nous attirons une fois de plus l'attention de la partie américaine sur le fait que toute réaction inamicale de Washington sera inévitablement suivie d'une réponse appropriée. Il n'est plus acceptable que l'administration américaine continue, comme si de rien n'était, à promouvoir ses "valeurs" en Russie sous les auspices du mémorandum susmentionné, tout en soumettant la culture nationale russe et tous ses porteurs à une véritable persécution.
Sur la suspension des travaux de la commission mixte Russie-Norvège sur la coopération dans le domaine de la sûreté nucléaire et de la radioprotection
Compte tenu de la position inamicale adoptée par le Royaume de Norvège à l'égard de la Fédération de Russie à la suite du début de l'opération militaire spéciale en Ukraine, de l'adhésion d'Oslo aux sanctions antirusses de l'Union européenne et des tentatives de pression économique et politique sur notre pays, il a été décidé de suspendre la coopération avec la Norvège dans le domaine de la sécurité nucléaire et radiologique.
Lors d'une réunion de la Commission compétente le 31 mai dernier, la partie norvégienne a été notifiée du "gel" de la poursuite des travaux et de la mise en œuvre de projets communs dans le cadre des accords bilatéraux.
Sur la déclaration de Josep Borrell, Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, et des représentants de la Commission européenne à l'occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement
L'Académie diplomatique du ministère russe des Affaires étrangères a élaboré un dictionnaire diplomatique. Je pense qu'une entrée à part devrait expliquer ce que signifie "la diplomatie de l'UE à l'époque de Josep Borrell". Les conditions préalables à la formation de ce phénomène pourraient être élargies et indiquées. Quoi qu'il en soit, son nom doit être placé dans les dictionnaires historiques dans un contexte approprié.
Notre attention a été attirée sur la récente déclaration conjointe du Haut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, et d'autres représentants de la Commission européenne à l'occasion de la Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et le développement. Cette journée était censée contribuer au rapprochement des peuples de cultures différentes. Mais dans l'UE, elle est utilisée comme un prétexte de plus pour fomenter une rhétorique conflictuelle contre la Russie.
Nous sommes tout à fait d'accord pour dire que la diversité culturelle est un concept fragile. Apparemment, c'est la raison pour laquelle l'Union européenne n'a pas réussi à préserver sa véritable signification. L'engagement en faveur d'un dialogue culturel mondial a été remplacé par des appels non dissimulés lancés par un certain nombre de capitales européennes pour ignorer les langues, la culture nationale et les chefs-d'œuvre artistiques, littéraires et musicaux de certains pays. La littérature russe, les œuvres des compositeurs russes, les expositions d'art, nos films, nos chaînes de télévision, nos sources d'information et même les restaurants de cuisine russe sont interdits. Il existe une campagne centralisée visant à falsifier l'histoire, y compris le rôle de notre peuple dans la Seconde Guerre mondiale, et il y a eu une augmentation significative du vandalisme et de la destruction des monuments soviétiques. Nous en parlons sans relâche et nous prenons des mesures et des dispositions pour les préserver. En outre, Bruxelles ignore complètement le "nettoyage" massif de tous ce qui est russe en Ukraine et dans les États baltes, qui a commencé bien avant le début de l'opération militaire spéciale. Ils camouflent maintenant leurs actions disgracieuses de cette manière. Nous en avons parlé sans cesse pendant le processus des pourparlers. Nous avons remis beaucoup de documents sur ce qui se passe là-bas depuis des décennies contre la population russophone. Cela aurait dû être enregistré à Bruxelles et à la Commission européenne, mais cela n'a pas été le cas. Nous avons aidé et transmis beaucoup de données. Ils en ont "pris note" et ont même "exprimé leur inquiétude" à un moment donné. Mais aucune mesure concrète n'a été prise. N'en avaient-ils pas les moyens ? Non. Nous voyons maintenant : ils peuvent imposer des sanctions, voler des biens publics et privés sous des prétextes politiques, fermer les médias, bloquer des comptes, établir des listes de sanctions. Rien de tout cela n'a jamais été fait pour remettre en place ceux qui harcèlent les minorités ethniques dans leur pays pendant des décennies. Cela semble avoir été fait délibérément pour détruire tout ce qui est lié à notre culture commune.
Il est évident que les promesses des commissaires européens de "protéger et de développer la culture" exprimées dans la déclaration sont loin des aspirations réelles de l'Union européenne. Je le formulerais différemment. Peut-être veulent-ils protéger et développer la culture de l'annulation. C'est une histoire complètement différente.
Les accusations de la Russie de "détruire délibérée la culture de l'Ukraine, ses institutions et son patrimoine" sont également incompréhensibles. Les personnes qui font ces déclarations comprennent-elles quelque chose à l'histoire de notre espace commun, aux réalités modernes ? Il existe un grand nombre de monuments, de sites géographiques et culturels associés à l'histoire commune de l'Ukraine en tant que république faisant partie de l'Union soviétique. Qui et quand a tenté de "détruire délibérément la culture de l'Ukraine" ? Contrairement à nos voisins, nous ne sommes pas enclins à ce genre de comportement : nous ne menons pas de campagne pour démolir des monuments à la gloire de personnalités ukrainiennes ou renommer des rues portant leur nom. Nous ne l'avons jamais fait. La question de savoir si le fait de fournir au régime de Kiev des armes, qui sont ensuite utilisées pour des actions de destruction, y compris dans des zones résidentielles, est compatible avec l'objectif déclaré de l'UE de protéger et de restaurer la culture ukrainienne reste ouverte.
D'une manière générale, on assiste à une nouvelle manifestation de la logique destructrice de Bruxelles, qui est prête à compromettre les principes fondamentaux de la coopération humanitaire internationale, à politiser la culture, le sport, la coopération scientifique et technique et la politique de la jeunesse pour atteindre ses propres objectifs (ou ceux qui lui ont été assignés). Cela a toujours été le cas, mais cela restait dans un cadre civilisé. La vie est comme ça. De nombreux domaines ont été soumis à une influence politique. Il ne s'agit plus d'une question de deux poids deux mesures, mais d'une violation de tout ce vers quoi l'humanité a marché pendant des siècles. Traditionnellement, l'UE tente de dissimuler ses véritables intentions derrière de "beaux" slogans. Ces efforts échouent de plus en plus lamentablement de jour en jour. De toute évidence, les conséquences des tentatives de s’isoler de la culture russe se font déjà sentir.
Sur les restrictions imposées par les États-Unis aux activités des médias russes et sur notre réaction face à celles-ci
Le gouvernement américain continue de mener une répression ciblée contre les médias et les journalistes russes, nettoyant systématiquement son espace d'information de toute source d'information qui ne serait pas du goût de Washington. Cela se fait depuis de nombreuses années. Ce processus a maintenant atteint un stade terminal pour Washington lui-même. Ce dernier a complètement brisé toutes les illusions sur sa véritable attitude à l'égard des concepts fondamentaux de la démocratie - liberté d'expression, journalisme indépendant, pluralisme, etc.
L'arsenal tout entier des moyens de suppression de la dissidence est utilisé. Outre les interdictions directes, les comptes bancaires de nos envoyés spéciaux et des bureaux de représentation des médias russes ainsi que des reporters et des cameramen qui coopèrent avec eux sont bloqués, et la possibilité de payer les salaires et de financer la location des locaux est supprimée. Les visas et les accréditations de nos envoyés spéciaux ne sont pas renouvelés, et les nouveaux visas sont refusés. Quand nous ripostons, ils deviennent hystériques. Ils oublient que ces mesures constituent une réponse et se mettent à raconter qu'un journaliste américain ou anglo-saxon a "souffert" de la "machine de pouvoir russe".
Pendant de nombreuses années, nous avons riposté des mois après avoir utilisé toutes les occasions de convaincre nos "partenaires" occidentaux du caractère pernicieux de cette logique et de ces actions destructrices à l'encontre des journalistes. Nous avons essayé d'utiliser la diplomatie, la coopération et des contacts réciproques pour empêcher cette évolution. Washington détruisait délibérément la présence des médias russes aux États-Unis. Apparemment, c’était un plan à long terme. Tout est fait pour que toute activité productive et économique des médias nationaux russes sur le sol américain devienne impossible, soit interdite, fasse l'objet de restrictions, etc.
Nous avons reçu des données factuelles de la part des journalistes et des médias, une énorme liste de ce qui est appliqué à leur égard. Pour vous donner un exemple, d'ici le 7 juin, toutes les entreprises et tous les particuliers aux États-Unis ont reçu l'ordre de cesser toute relation avec les trois principales chaînes de télévision russes (Channel One, Russia-1 et NTV) au seul motif qu'elles sont "associées au gouvernement russe ou agissent au profit de celui-ci". Ils n'hésitent pas à menacer de sanctions secondaires les entreprises situées en dehors de leur juridiction nationale qui coopèrent avec les opérateurs de médias russes. S'il s'agit de rediffuser un signal par le biais d'un satellite opérant dans une autre partie du monde, à des personnes non affiliées aux États-Unis ou à des entreprises américaines, seront-elles à leur tour soumises aux mesures de Washington ? Lesquelles ? Nous le savons parfaitement. Ce n'est même pas du George Orwell, mais quelque chose de plus extrême. Les États-Unis impliquent activement les grandes entreprises informatiques telles que Google, Apple qui possède Facebook et Instagram, Meta, Twitter et d'autres dans leur ligne russophobe pour bloquer toutes les ressources numériques liées à nos médias. Un balayage mondial est en cours. Les opinions dissidentes, les points de vue alternatifs, une façon différente de présenter des données, des documents alternatifs fournis sur les questions d'actualité ne devraient jamais parvenir au grand public.
Le refus de la partie américaine d’abandonner la censure ouverte des médias russes ne restera pas sans réaction. Il ne s'agit pas seulement d'une censure des médias, mais de l'ensemble de l'espace médiatique. Ils n'ont pas à se plaindre de la forme des activités des journalistes russes et des bureaux de presse. Ils aimeraient trouver quelque chose à redire, mais il n’y a rien. Ils n'ont pas trouvé de faille dans les informations que les journalistes russes transmettent, ni dans le fait de leur séjour sur le territoire américain. Si le travail des médias russes n'est pas normalisé sur le territoire des États-Unis, les mesures de rétorsion les plus sévères suivront inévitablement.
Le lundi 6 juin, les responsables des bureaux de tous les médias américains situés à Moscou seront invités au centre de presse du ministère russe des Affaires étrangères pour leur expliquer les conséquences de la politique hostile de leur gouvernement envers les médias et envers cette question.
Sur les traditions de la propagande britannique
Ce que nous apprenons est un véritable "feuilleton britannique" sur la façon dont Londres chérit la liberté d'expression. Or, en réalité, sous le prétexte de développer les médias, Londres pratique l'ingérence dans les affaires internes de la Russie et d'autres pays. Ce sujet est inépuisable. Nous avons découvert précédemment que ces traditions néocoloniales sont ancrées dans l'histoire sanglante de l'Empire britannique. Les sentiments revanchistes sont encore forts au Royaume-Uni. L'Union européenne est devenue, à un moment donné, un obstacle à leur réalisation. C'est également l'une des raisons du Brexit.
Nous sommes maintenant à un stade où les différents éléments de preuve - les résultats des révélations de piratage, les documents de source ouverte, les résultats du journalisme d'investigation - nous permettent de rassembler les puzzles en une image cohérente. Il s'avère que c'est effrayant. Le public intéressé dispose ainsi d'un tableau complet - et surtout fondé sur des preuves validées par recoupement - des activités subversives du ministère britannique des Affaires étrangères dans le monde. Certes, il n'aurait pas pu le faire seul. Il dispose de représentations diplomatiques officielles, de structures du British Council, de médias et de "sous-traitants" de confiance. Si nécessaire, des structures sont mises en place pour combiner les capacités diplomatiques, de renseignement, militaires et de propagande de l'appareil d'État britannique avec la participation de superviseurs américains (ils sont inévitables. Comme on dit, les anglo-saxons ne se mangent pas entre eux).
Une petite digression. Je voudrais décrire la continuité des pires pratiques inter-agences de Londres. L'autre jour, le Daily News Egypt a publié une critique du livre How to Stage a Coup de Rory Cormac, un spécialiste de l'histoire de l'espionnage et de la subversion. Je cite : "Pendant la guerre froide, la Grande-Bretagne a mis en œuvre un programme médiatique spécial au Moyen-Orient, en Afrique et dans certaines régions d'Asie. Du milieu des années 1950 à la fin des années 1970, un département spécial du Foreign Office, dont le siège était à Londres, a contribué à l'instabilité, a manipulé les sentiments, a incité au crime et a exacerbé les conflits ethniques par le biais de la propagande anticommuniste".
Il s'agit des activités de l'Information Research Department (IRD), créé après la Seconde Guerre mondiale par le gouvernement travailliste pour combattre la propagande soviétique en Grande-Bretagne. Au milieu des années 1960, 360 agents y travaillaient. Le département était en fait une unité de rédaction de nouvelles top secrète. Le genre de ses "nouvelles" est claire. C'est exactement le type de désinformation, la culture des fake news qui a été façonnée pendant des décennies par la Grande-Bretagne.
Les Britanniques se sont employés à falsifier les déclarations des organisations et des représentants officiels soviétiques. Entre 1965 et 1972 le Département a publié au moins 11 faux rapports en se faisant passer pour l'agence de presse d'État soviétique Novosti. Imaginez le niveau. Pas beaucoup, à première vue. Mais tout cela est intervenu à des moments cruciaux de l'histoire d'une région donnée et a constitué une tentative d'influencer le cours des événements.
Les agents britanniques utilisaient diverses techniques pour contrecarrer l'expansion de l'influence soviétique. En 1963, par exemple, ils ont publié une déclaration au nom de la fictive Fédération internationale de la jeunesse démocratique, qui prétendait que les Africains étaient "non civilisés, primitifs et moralement faibles". Ce canular a fait l'objet d'une large couverture dans la presse africaine, de nombreux journaux ayant réagi durement à ces déclarations.
Ça vous dit quelque chose ? Leurs manuels n'ont pas changé. L’expérience a été accumulée, le personnel est le même. Aujourd'hui, les opérations secrètes visant à combattre l'influence russe par le biais de mensonges et de contrefaçons battent leur plein.
Dans la nouvelle phase historique, l'IRD a passé le relais à l'unité dite "Russia Unit" créée en 2017. Elle a été conçue pour mettre en œuvre la stratégie du Royaume-Uni à l'égard de la Russie et pour coordonner les efforts d’informations et de propagande visant notre pays. C'est ce qu'attestent les données du portail gouvernemental de divulgation des informations, selon lesquelles, jusqu'en 2021, le ministère britannique des Affaires étrangères a mis en œuvre un programme ambitieux de lutte contre la désinformation et de développement des médias, y compris en russe, dans le cadre d'une fondation dédiée à la prévention des conflits, à la stabilité et à la sécurité (CSSF).
Le programme note que le Royaume-Uni travaille avec une série de partenaires pour améliorer la qualité des médias publics et indépendants afin qu'ils puissent "promouvoir la cohésion sociale, défendre les valeurs universelles et fournir aux communautés d'Europe de l'Est un accès à des informations fiables". Pour tout ce qui est bon, contre tout ce qui est mauvais, dans l'intérêt du Royaume-Uni. Ainsi, les informations extraites de l'espace informationnel en 2021, selon lesquelles le programme britannique visait à saper l'influence de la Russie, sont étayées par des données de source ouverte.
Tout concorde : le montant des financements, les méthodes de travail dans les États baltes, en Ukraine et en Russie (mentorat par la BBC et Thomson Reuters, conseils sur la programmation des émissions, financement de coproductions et soutien aux projets médiatiques en russe).
Il est intéressant de noter que Russia Unit a été officiellement révélée pour la première fois en 2019, lorsque le journaliste d'investigation britannique T. Bruckner avait demandé au ministère britannique des Affaires étrangères des données sur les activités de l'initiative dite Integrity Initiative (un projet visant à diffuser des faux antirusses et à mener une guerre de propagande contre Moscou). Sa demande avait été adressée au Foreign Office, or la réponse est parvenue de Russia Unit, selon laquelle près de 2,3 millions de livres sterling avaient été dépensés pour ce projet en 2017-2019. Depuis lors, les appétits et les budgets, comme on le sait, se sont multipliés. Les objectifs du projet sont ouvertement évoqués par la chef du ministère britannique des Affaires étrangères, Elizabeth Truss, qui est gonflée d'agressivité et déclare vouloir exterminer notre pays par tous les moyens possibles.
Nous ne pouvons qu'être d'accord avec les experts, les historiens et les journalistes pour dire que les aventures de l'élite londonienne dans le monde ne font même pas partie d'une stratégie (elles sont fabriquées par chaque nouveau gouvernement), mais constituent un mode de vie et de survie. À un moment donné, lorsque quelque part, la situation s'envenime et les enjeux augmentent, y compris par des efforts britanniques, les projets de temps de paix (recrutement de partisans, construction de réseaux d'influence) sont mobilisés pour de nouvelles tâches. La propagande passe au niveau supérieur - la propagande militaire. C'est ce qui se produit actuellement dans la couverture occidentale des événements à Donbass et en Ukraine. Un faux agenda est mis en place, les flux de médias sont strictement réglementés à tous les niveaux et une censure pratiquement militaire a été introduite dans les médias clefs, alors que le Royaume-Uni ne semble pas être en guerre.
Cette fois, les ambitions néo-impériales mondiales des élites britanniques sont payées avec le sang des Ukrainiens.
Sur l'impact des sanctions antirusses sur l'économie du Japon
Le gouvernement japonais, dirigé par le Premier ministre Fumio Kishida, poursuit avec une obstination digne d'un meilleur usage ses efforts à grande échelle pour démanteler l'ensemble des relations avec notre pays, ayant déjà adopté dix paquets de sanctions antirusses. Il semblerait de plus en plus que ces activités ont évincé des objectifs aussi importants pour tout gouvernement politique que le développement économique et le renforcement de la sphère sociale. Qui plus est, en perturbant imprudemment les chaînes d'approvisionnement et de production et en interrompant les voies de transport internationales, la classe dirigeante japonaise crée de nouveaux problèmes pour les citoyens ordinaires et les entreprises de leur pays qui ne se sont pas encore remis des complications liées au coronavirus.
Selon les médias japonais, les trois principales banques du Japon - Mitsubishi UFJ, Sumitomo Mitsui et Mizuho, qui avaient connu un grand succès dans notre pays - ont déjà perdu plus de 2,7 milliards de dollars en raison de l'incapacité des clients russes à rembourser leurs prêts du fait des restrictions imposées au secteur financier russe. L'impact direct et indirect des sanctions antirusses fait que sept grandes sociétés de commerce et d'investissement, dont des géants tels que Mitsui, Mitsibishi, Itochu, Sumitomo et Marubeni, ont subi des pertes totalisant plus de 2 milliards de dollars à la fin du mois de mars dernier. Il ne s’agit là que du mois de mars. Or, avril et mai sont déjà passés, et juin a commencé.
Évidemment, il reste à voir quelles pertes et quels manques à gagner seront subis par les entreprises japonaises en fin de compte du fait de leur retrait du marché russe. Nous comprenons que nombre d'entre eux ont été soumis à une pression politique et psychologique sans précédent de la part du Tokyo officiel qui, à son tour, avait subi cette pression de la part des États-Unis. Il est difficile d'expliquer autrement la logique de la direction de Fast Retailing Co, propriétaire de la chaîne de magasins Uniqlo en Russie, qui avait déclaré son intention de poursuivre ses activités et qui a soudainement "changé d'avis". Quand un opérateur économique a sa propre stratégie, il ne va pas louvoyer de la sorte et passer d'un extrême à l'autre. Cela signifie que ces opérateurs subissent non pas une influence ou une pression, mais un chantage colossal.
La campagne de sanctions déclenchée par Tokyo en étroite association avec l'Occident a également un impact négatif sur les indicateurs macroéconomiques japonais. Le ministère japonais des Finances a indiqué que la dette publique avait de nouveau augmenté pour atteindre le chiffre impressionnant de 9 500 milliards de dollars à la fin du mois de mars dernier. On estime qu'elle se chiffre à près de 200 % du PIB du pays – le pire résultat de l'OCDE. Il y a quelques décennies, nous pensions que le Japon était un pays économiquement développé. Or, ces économistes ne sont même pas en mesure d’assurer le service de leur propre dette. Tout le monde vit à crédit et endetté. Tout le pathos s'avère être une bulle.
Les déclarations de Fumio Kishida et de ses ministres évoquant une augmentation des droits de douane et le refus d'acheter de l'énergie et d'autres produits russes ne font qu'alimenter le prix des matières premières, des métaux et des denrées alimentaires. C’est leur pays, qu’ils y fassent ce qu'ils veulent. Mais eux-mêmes ne cessent de parler de sécurité alimentaire et de hausse des prix de l'énergie pour ensuite faire grimper les prix des ressources concernées. Selon la Banque du Japon, l'indice des prix de gros a augmenté de 10 % en avril dernier, le plus haut chiffre depuis 40 ans. Qui punissent-ils ? Nous ou eux-mêmes ? Les consommateurs et les petites entreprises pourraient devoir se préparer à des augmentations encore plus importantes. Les perturbations de l'approvisionnement en provenance de Russie ont fait augmenter le prix des plats japonais traditionnels tels que les sushis, les nouilles, etc. Il s'agit d'un processus légitime. Tokyo impose des restrictions à notre pays – les prix augmentent au Japon. Qu’ils expliquent à leur population pourquoi ils ont fait tout cela. Les États-Unis ont complètement échoué dans le concept consistant à crier sur tous les toits que la hausse des prix de l'énergie (essence) est due à la Russie. Même les personnes n'ayant aucunes connaissances particulières en économie le comprennent : si Washington impose des sanctions et bloque les possibilités d'une activité économique normale, cela conduit à un effondrement des modèles économiques existants et frappe les prix. Il est impossible de zombifier les gens autant que le font l'Occident et Tokyo sous sa pression.
Plus important encore, les actions politiques opportunistes actuelles du gouvernement de Fumio Kishida obéissent à une logique comportementale cynique claire : il est beaucoup plus facile pour lui d'imputer tous les problèmes sociaux et économiques à une situation quelque part dans la lointaine Europe que d'admettre honnêtement aux électeurs que sa propre politique est inefficace.
Sur un nouveau rapport du ministère russe des Affaires étrangères sur la violation des droits des citoyens et compatriotes russes dans les pays étrangers
Le site web du ministère russe des Affaires étrangères a publié un nouveau rapport sur la situation des citoyens et compatriotes russes dans les pays étrangers.
Cette question avait déjà fait l'objet de la plus grande attention de la part du ministère, mais en 2022, elle est devenue particulièrement aiguë. Après que la Fédération de Russie avait été contrainte de lancer une opération militaire spéciale en Ukraine, les problèmes systémiques qui s'accumulaient depuis des décennies ont été aggravés par une russophobie féroce, qui est remontée à la surface. Elle avait été latente, fumante, corrosive, et maintenant tout est sorti. Nous avons vu ce qui se passe réellement là-bas.
En conséquence, les Russes et les personnes originaires de notre pays ont été confrontés à un large éventail d'abus et de harcèlement à l'étranger. Depuis la fin du mois de février dernier, de nombreux incidents dépassant le cadre légal se sont produits dans les pays occidentaux, allant de la repentance publique forcée et de la condamnation des actions des autorités russes (par la force, le chantage et les menaces) à la discrimination dans la vie de tous les jours sous forme de harcèlement et de persécution (licenciement, refus de fournir une assistance bancaire ou médicale, expulsion d'appartements contrairement aux contrats de location, refus de servir les Russes dans les magasins, cafés et restaurants, etc.) Dans un certain nombre d'États, les agressions physiques contre la population russophone sont devenues monnaie courante. Ces agressions aveugles et encouragées par la propagande officielle ont touché non seulement les Russes ethniques, mais aussi les membres d'autres ethnies, notamment les Ukrainiens. La partie la plus vulnérable de nos compatriotes - les enfants - a également été harcelée et persécutée. Cela allait jusqu'à l'inhumanisation et les insultes publiques. Des enfants ont été "fustigés" à l'école, non pas par leurs camarades, mais par les enseignants et la direction des "institutions éducatives".
Nous suivons de près la situation liée à ces manifestations sans précédent de la "civilisation" occidentale. L'ampleur de la campagne russophobe est stupéfiante. Les missions diplomatiques russes ont mis en place des canaux de communication spéciaux avec nos compatriotes afin de répondre rapidement à leurs problèmes liés aux nombreux incidents discriminatoires. Un certain nombre de nos représentations diplomatiques systématisent les informations reçues par la ligne d'assistance téléphonique sur des cas spécifiques de violations des droits des citoyens russophones et les placent sur leurs sites web officiels. Il existe des canaux d'assistance téléphonique dans diverses applications et messageries, notamment celles créées par Rossotrudnichestvo et l'Association du barreau russe.
Les représentants les plus agressifs de l'"Europe civilisée" n'ont pas hésité à s'en prendre physiquement à des diplomates, comme ce fut le cas à Vilnius en mars 2022. Deux mois plus tard, à Varsovie, l'ambassadeur russe Sergueï Andreev a été aspergé de liquide rouge lors d'une cérémonie de dépôt de fleurs au cimetière commémoratif des soldats soviétiques. Le même jour, des tentatives de perturber la commémoration ont eu lieu, lorsque le consul général de Russie à Gdańsk, Sergueï Semenov déposait une gerbe au mémorial soviétique. Des dizaines d'actes de vandalisme ont également été commis contre les bâtiments des missions diplomatiques russes et des centaines de menaces ont été proférées à l'encontre de leur personnel.
La campagne russophobe a donné un puissant élan aux efforts déployés par la Pologne, l'Ukraine et les États baltes pour combattre les monuments et les mémoriaux érigés à la mémoire des soldats de l'Armée rouge soviétiques morts au combat pour libérer l'Europe du nazisme. Le masque est tombé. Tout le monde a vu le visage hideux de la "civilisation" occidentale. En 2022, les actions des gouvernements de ces pays contre les monuments commémoratifs soviétiques ont commencé à ressembler à une véritable bacchanale. Les efforts visant à réécrire l'histoire et à effacer la "mémoire nationale" des communautés russes dans ces États se sont intensifiés, y compris au niveau législatif. Les autorités locales ont commencé à multiplier les mesures législatives et administratives qui ouvrent la voie à des restrictions artificielles imposées aux résidents russophones dans divers domaines de la vie publique, notamment en les criminalisant pour avoir préservé leur culture et soutenu la Russie. Cela n'a pas commencé maintenant, aujourd’hui cela n'a fait que s'intensifier. Nos journalistes ont déjà été arrêtés dans les pays baltes. On a concocté des affaires criminelles inexistantes pour les placer en détention, les assigner à résidence, bloquer leurs comptes, les empêcher de travailler et les soumettre à un harcèlement sauvage.
Les actions des autorités lettones semblent particulièrement cyniques car elles accélèrent la démolition du monument aux libérateurs de Riga (devant lequel des dizaines de milliers de personnes se rassemblent chaque année le 9 mai pour commémorer le jour de la Victoire) en violation de l'accord letton-russe sur la préservation, le maintien et l'entretien des structures commémoratives. Les 9 et 10 mai dernier, en utilisant un matériel spécial pour détruire les innombrables fleurs apportées à ce monument par les citoyens de Riga, les autorités lettones ont démontré leur véritable attitude envers les résidents russophones et leur pays. Le peuple est horrifié par son propre gouvernement.
Des efforts considérables sont déployés pour dissimuler à la communauté internationale l'essence nazie du régime de Kiev. Cela va jusqu’à blanchir ouvertement les partisans du néonazisme en la personne des combattants du bataillon nationaliste radical Azov et d'autres formations extrémistes ukrainiennes similaires. Toute mention des nombreux crimes violents commis par leurs membres dans le Donbass est soigneusement exclue de l'espace d'information. Pourquoi empêchent-ils ces informations d'apparaître ? Parce qu'il sera nécessaire de faire des commentaires. Alors il n'y aura plus moyen de se défiler. Il y a des preuves, des photos, des vidéos, des noms de personnes qui témoignent et qui essaient de les rendre aussi publiques que possible. Leur tâche est d’intercepter ces informations.
Dans le même temps, les problèmes qui existaient avant le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine restent d'actualité. Les persécutions et les détentions de Russes dans des pays étrangers pour des raisons politiques se sont poursuivies en 2021. Les préoccupations concernant la situation de nos citoyens en détention sont également liées à ces motifs. Dans ce contexte, un événement marquant pour notre pays a été le retour en Russie de Konstantine Iarochenko, condamné dans une affaire montée de toutes pièces, qui avait passé plus de dix ans de sa vie dans des cachots aux États-Unis sans raison. Tout simplement parce que tel avait le bon plaisir des Américains. Ils intimidaient nos citoyens pour montrer l’étendue de leurs moyens. Ils affichaient un mépris manifeste de leurs propres lois afin de prétendre être une sorte de gendarme planétaire qui peut faire ce qui bon lui semble.
Il y a eu de nombreux cas d'obstruction des activités des journalistes russes ou de ceux qui représentent les médias russes. Un certain nombre d'États ayant imposé une histoire "alternative" ont persécuté et harcelé des compatriotes russes, des représentants de la communauté russe et russophone en raison de leur désir de maintenir des liens avec leur patrie historique, de préserver la vérité sur les événements historiques importants du XXe siècle, en particulier la Seconde Guerre mondiale et la Grande Guerre patriotique, et de célébrer les dates importantes pour leur propre histoire et pour leurs familles ainsi que les fêtes nationales, principalement le Jour de la Victoire. Des pressions ont été exercées sur les militants de la société civile, les défenseurs des droits de l'homme et les journalistes qui se sont élevés contre les points de vue officiels sur la politique intérieure et extérieure et l'histoire de ces États.
Nous continuerons à suivre l'évolution de la situation autour des Russes et des citoyens russophones et à enregistrer des données sur toute manifestation de discrimination afin d'attirer l'attention des dirigeants des pays étrangers sur ces infractions et d'exiger qu'ils remplissent leurs obligations juridiques internationales à l'égard de nos compatriotes. A cet égard, nous ne nous faisons aucune illusion sur les intentions véritables d'un certain nombre d'Etats de l’"Occident collectif" envers des personnes ayant des liens, même minimes, avec la Russie. Néanmoins, nous avons l'intention de tout mettre en œuvre pour protéger leurs droits partout dans le monde.
Nous estimons également que les manifestations d'intolérance dans la zone euro-atlantique devraient faire l'objet d'un examen sérieux et impartial. Les pays qui se déclarent "démocraties par excellence", organisent des "rassemblements collectifs" où ils établissent un classement comprenant des "super démocraties", des démocraties ordinaires et des "démocraties défectueuses" tout en déclarant formellement leur adhésion à l'État de droit. En réalité, ils subissent une dégradation dans ce domaine. Cependant, la persécution agressive des Russes démontre de manière convaincante qu'en réalité les sociétés occidentales non seulement n'ont pas réussi à se débarrasser des attitudes discriminatoires et racistes mais qu’elles continuent à les encourager.
Sur la trêve au Yémen
Nous saluons la décision prise le 2 juin dernier par le gouvernement internationalement reconnu de la République du Yémen et le mouvement hussite Ansar Allah de prolonger le cessez-le-feu dans le pays pour deux mois supplémentaires (jusqu'au 2 août) dans les conditions existantes. Nous constatons que les deux parties au conflit ont su faire preuve de la volonté politique et de la souplesse nécessaires pour résoudre leurs différends.
Nous notons avec satisfaction que pendant la période de cessez-le-feu, la situation humanitaire a pu être améliorée de manière significative. Les pétroliers transportant des carburants ont été autorisés à entrer dans les ports du Gouvernorat d'al-Hodeïda. Pour la première fois depuis 2016, l'aéroport international de Sanaa a rouvert ses portes.
À cet égard, nous tenons à saluer les efforts de l'envoyé spécial des Nations unies, Hans Grundberg ainsi que ceux de l'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et d'Oman, qui ont joué un rôle décisif dans la conclusion de ces accords.
Nous espérons que la trêve permettra de consolider l'évolution positive du conflit interne au Yémen et d'avancer vers le lancement d'un processus complet de règlement de paix global en République du Yémen sous les auspices des Nations unies.
Sur l’ouverture de l’exposition commémorant les 30 ans des relations diplomatiques entre la Russie et le Salvador
La Fédération de Russie et la république du Salvador célèbrent aujourd'hui les 30 ans de leurs relations diplomatiques.
Au cours de ces années, les efforts conjoints ont permis de jeter des bases solides pour l'amitié russo-salvadorienne, la compréhension mutuelle et la coopération fructueuse.
Dans le cadre des célébrations de cet anniversaire, le site web officiel du ministère russe des Affaires étrangères a mis en ligne une exposition de documents et de photographies inédits illustrant les pages les plus marquantes de l'histoire de nos liens bilatéraux, sur la base de documents provenant des Archives de la politique étrangère russe. Les documents sont disponibles en russe et en espagnol.
Nous invitons tout le monde à visiter l'exposition.
Sur le 20e anniversaire de la Charte de l'Organisation de coopération de Shanghai
Le 7 juin 2002, lors d'un sommet à Saint-Pétersbourg, les dirigeants de la Chine, du Kazakhstan, du Kirghizstan, de l'Ouzbékistan, de la Russie et du Tadjikistan ont adopté la charte de l'Organisation de coopération de Shanghai. Ce document fondamental définit les buts, les objectifs et les activités clés de ce nouveau type d'organisation internationale fondée sur les principes du respect mutuel, de l'égalité des droits, de la prise de décision par consensus, du non-ciblage des autres États et organisations internationales, et orientée vers le développement positif d'une coopération multiforme pour maintenir et renforcer la paix, la sécurité et la stabilité dans la région.
Le strict respect des obligations découlant de la Charte a été le gage d'une interaction efficace et multiforme des États membres dans les domaines de la politique, de la sécurité, de l'économie et des relations humanitaires. En conséquence, l'OCS est aujourd'hui une association interétatique au développement dynamique, un acteur fiable et prévisible dans les relations internationales.
Tout cela a rendu l'organisation plus attrayante pour la communauté mondiale. En 2017, l'Inde et le Pakistan ont rejoint l'OCS. La procédure d'admission de l'Iran en tant que membre à part entière progresse bien. Après l'octroi du statut de partenaire de dialogue à l'Égypte, au Qatar et à l'Arabie saoudite dans un avenir proche, l'OCS aura une dimension moyen-orientale. Le portefeuille de l'organisation comprend un ensemble impressionnant de demandes de coopération avec elle à un titre ou à un autre.
La base juridique des relations de l'OCS avec l'ONU et ses autres institutions ainsi qu'avec les associations multilatérales professant des principes similaires de développement créatif continue de s'étendre.
Sur la prochaine célébration du 30e anniversaire du Traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle avec la République kirghize
Le Traité d'amitié, de coopération et d'assistance mutuelle entre la République kirghize et la Fédération de Russie a été signé le 10 juin 1992. Le traité consacre les principes des relations bilatérales fondées sur le respect mutuel de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale, sur le règlement pacifique des différends et le non-recours à la force, l'égalité des droits et la non-ingérence dans les affaires intérieures, le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales, l'exécution des obligations de bonne foi et les autres normes universellement reconnues du droit international. Après 30 ans, le cadre juridique et contractuel entre nos pays comprend déjà plus de 170 accords interétatiques et intergouvernementaux, un nombre considérable de documents interdépartementaux et interrégionaux.
Le Kirghizstan est un partenaire stratégique privilégié de la Russie, avec lequel nous développons un dialogue politique significatif. La coopération en matière d'investissement, de commerce et d'économie se développe, notamment par la mise en œuvre de projets prometteurs, le renforcement de la coopération en matière de production et la création de coentreprises. La coopération s’intensifie dans les domaines de l'éducation, des sciences, de la culture, du tourisme, des sports, de la jeunesse et de la politique linguistique.
La Russie et le Kirghizstan interagissent efficacement au sein des organisations internationales et régionales clés, principalement l'Union économique eurasienne, mais aussi les Nations unies, l'OTSC, la CEI et l'OCS. Moscou et Bichkek adoptent des positions similaires pour aborder les questions urgentes de l'agenda international, en assurant la sécurité et la stabilité en Asie centrale, en luttant contre le terrorisme international, le crime organisé et d'autres défis et menaces contemporains.
Le 30e anniversaire du traité est l'occasion d'évaluer l'expérience acquise et de définir des plans pour le développement de toute une série de liens divers entre la Russie et le Kirghizstan.
Sur le VIIe Forum international de la jeunesse Eurasia Global
Le VIIe Forum international de la jeunesse Eurasia Global – un événement annuel organisé par l'Agence fédérale des affaires de la jeunesse et le gouvernement de la région d'Orenbourg – se tiendra du 8 au 14 juin à Orenbourg, avec le soutien du ministère russe des Affaires étrangères.
Cette année, le forum réunira 900 jeunes hommes et femmes de la Fédération de Russie et de pays étrangers, dont environ 70 jeunes compatriotes vivant à l'étranger dans 30 pays.
La volet du programme consacré aux affaires sera divisée en quatre pistes ("Le bien", "Les médias", "La carrière", "Les compatriotes") et offrira aux délégués une excellente occasion de déployer leur potentiel intellectuel et créatif, notamment dans le cadre de l'élaboration de projets de développement durable dans les domaines "Travail honnête et croissance économique" et "Partenariats pour le développement durable".
Extrait des réponses aux questions:
Question: Le chancelier Olaf Scholz a déclaré que l'Allemagne entendait avoir la plus grande armée d'Europe parmi les pays de l'OTAN. Comment cette perspective pourrait-elle affecter la sécurité européenne?
Réponse: Nous considérons cette déclaration du chancelier allemand Olaf Scholz comme une nouvelle confirmation que le Berlin officiel a opté pour une remilitarisation forcée de l'Allemagne. La façon dont cela peut se terminer est bien connue de tous par l'histoire. Nous suivrons de près le réarmement annoncé et l'augmentation numérique éventuelle des forces armées de l'Allemagne à la lumière des obligations juridiques internationales de retenue dans le domaine militaire, notamment sur la base du Traité 2+4 sur le règlement final concernant l'Allemagne, en date du 12 septembre 1990.
Pour la sécurité européenne, cela signifie un nouveau déséquilibre et des risques accrus. A l'heure où il est nécessaire de chercher des opportunités pour réduire les menaces communes, l'Allemagne, au contraire, est en passe d'aggraver la situation politico-militaire sur le continent européen, en consacrant des dizaines de milliards d'euros à l'augmentation de la masse critique des armes au lieu de s'attaquer aux problèmes socio-économiques.
La question se pose : n'est-ce pas la raison pour laquelle Berlin a joué un rôle inactif, voire inhibiteur, dans le format Normandie, et n’a pas contribué à résoudre la situation autour du conflit interne ukrainien de manière diplomatique, par le biais du processus de négociation ? Peut-être que ses véritables objectifs sont désormais claire, ainsi que ses aspirations concernant la situation sur le continent européen ? Si c'est le cas, c'est une logique étrange. L'Europe a connu suffisamment de guerres à ce jour pour pouvoir en tirer des conclusions globales.
Question: Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, estime que la crise ukrainienne a prouvé à l'UE que la puissance douce seule ne suffit pas et il a préconisé une augmentation des dépenses militaires. Que pensez-vous de cette déclaration?
Réponse: Il me semble que c'est déjà un mème : "Josep Borrel, le chef de la diplomatie européenne". Il est clair qu'il sera suivi de déclarations selon lesquelles il faut remporter la victoire sur le champ de bataille, qu'il n'y a pas de moyen pacifique de régler la crise et qu'il vaut mieux aller à la guerre. C'est vraiment le cas. Tous les jours, je vois ces déclarations absurdes pour un diplomate. Je pense vraiment que c'est déjà un mème.
Savez-vous quel est le problème ? La "puissance douce" de l'Union européenne a été canalisée dans une chaîne de révolutions "colorées" dans différentes parties de cette même Europe, en particulier en Ukraine, dans des coups d'État anticonstitutionnels, dans le soutien de forces politiques qui reflètent les intérêts du bloc occidental plutôt que ceux de leur propre peuple. La puissance douce devient alors insuffisante, parce qu'elle est n’est pas utilisée et appliquée par l'Union européenne et l'OTAN dans les domaines dans lesquels il conviendrait de le faire. Si la puissance douce, telle qu'elle est classiquement décrite, était utilisée par l'UE et l'OTAN, par exemple, pour développer des liens bilatéraux ou multilatéraux, pour soutenir les processus éducatifs lorsque cela est nécessaire et que cela correspond à l'intérêt national d'un pays, pour faciliter les régimes de visa avec les pays et les nations, pour faire face aux crises, elle serait alors tout à fait suffisante pour tout ce que l'UE et l'OTAN ont écrit dans leurs documents doctrinaux. Mais elle a été et continue d'être utilisée sous une forme perverse. Pour le soutien aux organisations non gouvernementales qui influencent l'agenda politique national, aux personnalités publiques qui sont les agents non pas de la politique nationale ou des intérêts de leur peuple, mais des idées, de la mentalité et de la philosophie de pays avec lesquels ils n'ont rien à voir. Cet argent a été dépensé pour soutenir, stimuler et, dans l'ensemble, patronner les médias, qui étaient censés fournir à l'UE et à l'OTAN des efforts de propagande visant à influencer (plutôt qu'à développer les relations) la situation politique intérieure des différents pays. En cas d’échec de ces efforts, la puissance douce a été déployée pour changer les régimes afin de changer de cap, pour assurer un protectionnisme pour eux-mêmes et leurs entreprises. Nous l'avons constaté, en particulier, à plusieurs reprises en Ukraine. Ainsi, la puissance douce a été remplacée par une puissance qui n’est plus douce.
Je voudrais ajouter que nous avons publié une déclaration détaillée sur les dernières aspirations conflictuelles de l'UE à la suite de la réunion du Conseil européen des 30 et 31 mai dernier.
C'est une continuation de la rhétorique belliqueuse que nous avons entendue dernièrement de la part de Josep Borrell. Dans cette déclaration, nous voyons le manque de volonté des Occidentaux de rechercher des moyens diplomatiques pour surmonter la crise, une solution négociée aux problèmes de longue date dans le domaine de la sécurité européenne, ce qui a conduit à la "crise chaude" actuelle en Europe. Au lieu de cela, Bruxelles mise sur la militarisation de l'UE pour reconstituer les stocks d'armes et d'équipements militaires expédiés au régime de Kiev en violation de ses propres règles de contrôle des exportations européennes et internationales. Tout ce sur quoi ils ont eux-mêmes insisté a été écarté et oublié, "vite fait bien fait", pourvu que la guerre ne se termine pas. Ils le font sans prêter attention à ce qui se passe dans leurs pays, où le niveau de vie des Européens ordinaires s'est effondré. Ce n'est pas notre problème. C'est leur problème. Ils se disent toujours préoccupés par les droits de l'homme. Pourquoi ne peuvent-ils pas voir ce qui se passe dans leurs pays à cause de leurs propres politiques ?
Le démantèlement rapide du "programme de paix et d'unification" du projet d'intégration européenne est surprenant. Hier, ils étaient tous en faveur de la paix et de la construction de leur propre avenir pacifique, mais ensuite ils ont commencé à le détruire eux-mêmes. On parle maintenant de militarisation. Les successeurs actuels des pères fondateurs de l'"Europe unie" se rendent-ils compte de la gravité des conséquences de leurs actes ? J'aimerais que cette question ne soit pas rhétorique.
J'aimerais croire que le pragmatisme et le bon sens prévaudront. Cela a été dit si souvent. Malheureusement, la situation ne s'est pas améliorée. Il faut espérer que les armes provenant des pays de l'UE cesseront de tuer les enfants et les personnes âgées du Donbass qui défendent leur foyer. Nous espérons également que les défenseurs de la population civile en Russie, dans la RPD et la RPL ne seront pas non plus tués par les armes de l'UE. Mais tout cela ne se produit pas. Une tendance opposée se profile. Nous espérons que l'UE reviendra à la raison et ne dégénérera pas en un appendice de l'OTAN privé de sa propre volonté. Encore une fois, ce n'est pas le cas.
C'est une question pour eux. Nous comprenons les tendances. L'analyse que nous avons faite pendant toutes ces années se confirme. Une fois de plus, nous avons une preuve de leurs véritables objectifs et de leurs politiques.
Question: Vous avez déclaré aujourd'hui que le Mémorandum sur la coopération dans les domaines de la culture, de la science, de l'éducation et des médias avec les États-Unis avait été résilié. Cela signifie-t-il que tous les projets culturels et scientifiques sont gelés, y compris ceux entre l’Académie russe des sciences et l'Académie nationale des sciences des États-Unis? Comment la résiliation du mémorandum pourrait-elle affecter les étudiants russes qui étudient aux États-Unis?
Réponse: Il est intéressant que vous établissiez un lien entre le Mémorandum et sa résiliation et la façon dont cela pourrait affecter les étudiants. N'avez-vous pas remarqué auparavant ce qui arrive à nos étudiants aux États-Unis ? Il est impossible d'obtenir un visa depuis des années. Nombre d'entre eux se sont tout simplement vu refuser la poursuite de leurs études, alors qu'ils disposaient d'un visa ou d'autres documents leur permettant de rester et d'étudier sur place. Cette situation ne correspond plus depuis longtemps à ce qui est écrit dans le Mémorandum. C'est là le problème. Il n'y avait aucun moyen de contacter les Américains et de leur montrer en quoi leur politique à l'égard des étudiants et des autres volets humanitaires était différente de ce qui est écrit dans ce mémorandum.
Je suis frappée que vous ayez formulé la question de cette manière. Comme si tout s’était bien passé jusqu'à hier. Selon vous, s'agit-il là d'un document qui a été pleinement mis en œuvre ? C'était le contraire. Nous avons dressé un constat de quelque chose qui avait cessé de fonctionner depuis longtemps. Le problème est que le document ne peut être en contradiction avec la pratique instaurée par les États-Unis.
Je sais que même pendant la pandémie, alors que notre planète était confrontée à un grand nombre de problèmes en termes de logistique, de voyages, de déplacements, de restrictions liées au coronavirus, de certification des vaccins, etc., notre pays a tout fait pour que les processus d'apprentissage et la participation des étudiants étrangers ne soient pas affectés ou que les coûts soient minimes. ¨Parallèlement, même en temps normal, les États-Unis ont fait des choses qui dépassent l'entendement humain en ce qui concerne les étudiants et les jeunes qui font leurs études chez eux. Une personne a passé un examen et a reçu une confirmation de l'université. Cependant, elle n'a pas pu obtenir de visa dans notre pays. Il lui a été demandé de se rendre sur le territoire d'autres pays où ce visa pouvait être délivré, mais il n'a pas été possible de franchir la frontière vers ce pays en raison de restrictions liées au coronavirus. C'est une moquerie.
En ce qui concerne les universités spécifiques, je pense que vous feriez mieux de les contacter. Ils vous expliqueront quels sont les projets qu’elles mettent en œuvre, sous quelle forme ils fonctionnent et s'ils vont être poursuivis, à condition qu’ils existent.
Question: Le procès de l'ancien président Igor Dodon se poursuit en Moldavie. En mai dernier, il a été placé en résidence surveillée pour 30 jours par un tribunal de Chisinau. Le bureau du procureur chargé de la lutte contre la corruption demande - sans succès jusqu'à présent - son transfert dans un centre de détention provisoire. L'audition n'a pas été transparente. Les représentants du public moldave, les défenseurs des droits de l'homme et les médias n'ont pas été autorisés à entrer dans la salle d'audience. Cela vous rappelle-t-il les méthodes de représailles contre les opposants politiques en Moldavie à l'époque où l'oligarque Vladimir Plahotniuc était au pouvoir?
Réponse: Nous avons commenté cette histoire lors du dernier briefing. Comme il a déjà été mentionné, il s'agit d'une question interne à la Moldavie. En Russie, le procès de Igor Dodon, qui est accusé, entre autres, de trahison d'État en faveur de notre pays, suscite un intérêt naturel.
J'ai lu les nouvelles sur son accusation de trahison en faveur de notre pays. Je pose une question: dans quelques années, qui en Moldavie sera déclaré coupable de trahison d'État en faveur des États-Unis ? De telles options y ont-elles été prévues?
C'est une histoire très révélatrice et un exemple de duplicité politique. Permettez-moi de rappeler les faits. Ce qui est maintenant imputé à Igor Dodon a été rendu public par Vladimir Plahotniuc via la télévision moldave le 7 juin 2019. Réfléchissons-y. C'était en 2019 (il y a pratiquement trois ans), en parlant des données sur lesquelles l'accusation est maintenant construite. Il s'avère que c'est intéressant. Car cela n'a pas empêché Maia Sandu de conclure, dès le lendemain, le 8 juin 2019, une alliance politique avec Igor Dodon et le Parti socialiste qu'il dirigeait - pour créer une coalition parlementaire - afin de "renverser" Vladimir Plahotniuc et de prendre la présidence du gouvernement de Moldavie. Vous voyez comment tout a changé maintenant ?
Le cynisme de la situation actuelle est que Igor Dodon est accusé de liens avec l'oligarque en fuite (dont la recherche internationale a été lancée par la Russie et la Moldavie) exclusivement sur la base des matériaux de Vladimir Plahotniuc et de ses déclarations. Les moyens ainsi utilisés rappellent étrangement les méthodes de Vladimir Plahotniuc en ce qui concerne ses représailles contre les opposants politiques. Comment évaluer tout cela maintenant ? Il s'avère que Maia Sandu a décidé de "jouer la carte" de Vladimir Plahotniuc ? C'est une logique absurde.
C'est une affaire interne de la Moldavie. Je voudrais croire et espérer que ce n'est pas le cas (bien que j’aie cité des faits concrets) et que sous les slogans de "la lutte contre la corruption" en Moldavie, le champ politique ne sera pas "nettoyé" des forces et associations qui défendent le développement de relations amicales et mutuellement bénéfiques avec la Russie.
Pensez-y. Nous connaissons l'histoire de la Russie et de la Moldavie, la géographie, tout ce qui se passe dans le monde actuellement. De quelle manière et pour qui, en Moldavie, le développement des relations économiques, financières, commerciales avec notre pays peut-il être une entrave ? Pourquoi cela peut-il arriver ? Pour quelles raisons ? Il est logique de supposer qu'il ne s'agit pas d'un agenda interne, mais d'un agenda qui vient de l'extérieur. Alors qui trahit sa patrie ? Qui est engagé dans une trahison contre l'État ? Etant donné que ce qui est bénéfique pour le peuple moldave est bloqué à tous les niveaux. Et une "vendetta" a été déclarée contre les personnes qui étaient engagées dans le développement de la coopération bilatérale, ce qui découle naturellement de l'histoire, des réalités modernes.
Nous espérons que les dirigeants moldaves auront la sagesse de ne pas s'engager dans cette voie et de garantir la justice dans le respect de tous les droits et libertés légaux de l'ancien président, ainsi que des obligations internationales de la République de Moldavie en matière de droits de l'homme.
Question: Le ministère tchèque des Affaires étrangères a déclaré que l'ambassadeur russe Alexandre Zmeevski avait été convoqué au ministère mardi en raison de "doutes concernant l'utilisation de biens immobiliers russes en République tchèque". Que pensez-vous de ces démarches de la part de la partie tchèque? Quelles mesures la partie russe prendra-t-elle en réponse aux mesures prises à Prague? Cela aura-t-il un impact sur le fonctionnement de l'ambassade tchèque en Russie?
Réponse: Le sujet n'est pas nouveau. En effet, l'ambassadeur russe Alexandre Zmeevski a été invité au ministère tchèque des Affaires étrangères le 31 mai dernier. Il a reçu une note qui contenait un certain nombre de questions sur l'immobilier russe dans ce pays.
On peut même déduire de l'agenda de l'information, de l'espace public, que ce sujet est constamment instrumentalisé par Prague. Nous nous rendons compte qu'ils ont sans cesse besoin d’être éperonnés pour mener une politique antirusse par une partie de l'establishment politique.
Nous comprenons qu'il existe maintenant une commande politique spécial pour ce sujet, et pas seulement en République tchèque. En même temps, le problème de la propriété dans les relations bilatérales avec Prague est de nature complexe et réciproque et fait l'objet depuis plusieurs années d'un dialogue d'experts sous la forme de consultations spécialisées. En janvier dernier, la partie tchèque a été invitée à tenir le prochain cycle de ces négociations, comme l'a également rappelé l'ambassadeur lors de la conversation susmentionnée au ministère tchèque des Affaires étrangères.
Nous demandons instamment à Prague et à nos collègues des médias de s'abstenir de politiser des questions pratiques qui nécessitent une approche professionnelle et juridique et la même réflexion dans l'espace public. Nous estimons que toute mesure unilatérale portant atteinte aux intérêts des autres en matière de droits immobiliers et de propriété est également lourde de conséquences pour ses initiateurs. Nous pensons qu'un dialogue pragmatique dans ce cas est dans l'intérêt des deux parties.
Question: Ces dernières semaines, nous observons une sérieuse escalade autour de Taïwan. L'autre jour, 30 avions militaires chinois ont pénétré dans la zone de défense aérienne de l'île. Les autorités chinoises, à leur tour, ont averti les États-Unis que leur soutien aux partisans de l'"indépendance de Taïwan" mettait l'île "dans une position dangereuse". Que pense Moscou de ce qui se passe ? Cette question a-t-elle été soulevée lors des contacts avec les homologues chinois ? Que pensez-vous des comparaisons de plus en plus fréquentes entre la prétendue "invasion chinoise de Taïwan" et l'opération militaire russe en Ukraine?
Réponse: Laissez-moi commencer par la plus élémentaire. La position de principe de la Russie sur la question de Taïwan reste inchangée : nous partons du principe qu'il n'existe qu'une seule Chine, que le gouvernement chinois est le seul gouvernement légitime représentant toute la Chine et que Taïwan fait partie intégrante de la Chine. La partie russe s'oppose à l'indépendance de l'île.
Le sujet de Taïwan est discuté avec les partenaires chinois selon les besoins à différents niveaux, y compris au plus haut niveau. Nous avons un dialogue de confiance sur toutes les questions et sur l'agenda bilatéral, multilatéral et international. Nous interagissons ouvertement avec nos partenaires chinois. Les sujets d'intérêt ou d'importance pour l'une ou l'autre des parties sont discutés dans un climat de confiance et de respect mutuel.
En particulier, dans la Déclaration conjointe entre la Fédération de Russie et la République populaire de Chine sur les relations internationales dans la nouvelle ère et le développement durable mondial, adoptée à Pékin le 4 février dernier, la partie russe a réaffirmé son attachement au principe d'"une seule Chine" et s'est opposée à toute forme d'indépendance de l’île.
Pour conclure la réponse à votre question, je voudrais dire que les provocations américaines dans le monde ne sont pas un sujet nouveau. C'est leur credo politique.
Question: Le ministère [russe] de l'Agriculture a déclaré que les céréales et les engrais seraient désormais vendus en roubles. Cela signifie-t-il que la Russie a l'intention d'élargir encore le champ des paiements en roubles dans le commerce extérieur?
Réponse: Les mesures restrictives unilatérales sans précédent prises par "l'Occident collectif" à l'encontre de la Fédération de Russie ont porté un coup sérieux à l'économie mondiale (nous en parlons souvent). La vie économique mondiale commence tout juste à se remettre progressivement de la crise provoquée par la pandémie de COVID-19. Les "sanctions" ont entraîné une rupture des chaînes d'approvisionnement et de logistique établies et ont perturbé le système de règlement financier de nos économies. Tous les opérateurs économiques ont souffert, y compris les exportateurs russes de ressources énergétiques, de produits alimentaires et d'engrais minéraux (ceci dans le contexte de notre pays). L'Occident a causé d'énormes dommages à l'ensemble du processus économique mondial. Les perturbations de l'approvisionnement et de son règlement entraînent des pénuries de produits à l'échelle mondiale, contribuent à une nouvelle hausse des prix et menacent la sécurité alimentaire mondiale, principalement en raison des démarches des États-Unis et des pays de l'UE qui, comme d’habitude, s'inscrivent dans le sillage de la pensée occidentale.
L'introduction d'un mécanisme permettant de payer les produits russes en roubles est une décision forcée, mais parfaitement naturelle, dans une situation où les transactions dans un certain nombre de devises étrangères sont impossibles et où l'accès à l'infrastructure financière est interdit. Je suis surprise qu'ils aient considéré cette mesure comme impossible ou inattendue. Nous devons nous protéger contre les dommages qui en résultent. Nous entendons poursuivre une politique visant à accroître la part des monnaies nationales dans les relations commerciales, économiques et d'investissement avec nos principaux partenaires. Nous en avons parlé régulièrement dès avant 2022, en tenant compte de l'instabilité de l'Occident en tant que partenaire, de son manque de respect pour les institutions juridiques internationales, de son incapacité à reconnaître ses obligations au titre des accords clés et de l'imprévisibilité des administrations à venir dans ces pays, qui annulent les décisions, y compris les décisions juridiquement contraignantes, prises par les administrations précédentes. Il a été dit que les monnaies des pays concernés devenaient également moins crédibles. La situation a maintenant pris une dimension pratique, c'est-à-dire qu'on est passé des prévisions théoriques, dont tout le monde voit maintenant qu'elles sont justifiées, à la situation sur le "terrain". Comme le montre la pratique des paiements pour le gaz russe, la plupart de nos clients ont accepté le nouveau format d'interaction.
Quant à l'élargissement du champ d'application des paiements en roubles pour certaines catégories de marchandises russes, ces options sont envisagées. Nous ne doutons pas que l'Occident continuera d'abuser de sa position (c'est un euphémisme) dans le système financier international et de manipuler cette sphère en utilisant des éléments de chantage et de menaces, et qu'il continuera de bloquer les paiements des opérateurs économiques russes. C'est leur approche traditionnelle à l'égard de tous ceux qui sont indésirables ou qui pourrait leur servir de bouc émissaire.
Nous conseillons à tous nos partenaires qui prétendent avoir une politique intérieure et étrangère indépendante de tirer les conclusions qui s'imposent. Il me semble qu'elles ont toutes déjà été tirées. A en juger par les mouvements de capitaux, tout le monde a compris depuis longtemps tout ce qui concerne la monnaie américaine, les banques et leur irresponsabilité envers leurs propres engagements.
Cela dit, j'aimerais souligner que malgré les difficultés objectives dans les transports et la logistique, la Fédération de Russie reste un acteur de bonne foi sur le marché mondial. Nous avons l'intention de continuer à remplir nos obligations en vertu des contrats internationaux en termes d'exportations de produits agro-industriels, d'engrais, d'énergie et d'autres produits essentiels. Nous sommes préoccupés par une éventuelle crise alimentaire et sommes bien conscients de l'importance des livraisons russes de biens socialement importants, notamment de denrées alimentaires, pour le développement socio-économique des pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et du Moyen-Orient, la réalisation des indicateurs de sécurité alimentaire et des objectifs de développement durable des Nations unies.
Nous sommes prêts à remplir nos obligations, étant parfaitement conscients et informant la communauté internationale du nombre d'actes visant à entraver la mise en œuvre de nos obligations que l'Occident a introduits et met actuellement en pratique. Si la communauté mondiale, dans certaines de ses composantes, ne le comprend pas, c'est parce qu'elle ne veut pas accepter la réalité. En fait, la plupart des pays le comprennent.
Dans toutes nos relations, toutes les situations politiques et économiques, nous remplissons toujours fidèlement nos obligations. Et nous cherchons des moyens de surmonter ces obstacles créés délibérément par "l'Occident collectif", dans l'intérêt non seulement de la Russie, mais aussi de nos partenaires dans d'autres parties du monde.
Question: Dans quelle mesure une rencontre entre les présidents russe et ukrainien est-elle réaliste après un nouveau cycle de règlement diplomatique initié par la Turquie ? Si cela est possible, quelles conditions préalables la partie russe voit-elle?
Réponse: Je ne vois pas l'intérêt de spéculer, même théoriquement, à ce sujet. Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui proposent de jouer un rôle de médiateur dans quelque direction que ce soit. Cela a toujours été notre attitude. Mais je ne m'engagerais pas dans un raisonnement qui ne repose sur aucune base factuelle.
Question: Dans son article paru dans le New York Times, Joe Biden a écrit que les États-Unis ne cherchaient pas à obtenir un changement de pouvoir en Russie et qu’ils ne voulaient pas entrer en guerre avec la Russie au sujet de l'Ukraine. Il s'agit d'un changement d'orientation certain par rapport au passé récent. S'agit-il d'un soupçon de compromis ou d'une nouvelle tentative de nous leurrer?
Réponse: Je ne considérerais pas, ne comparerais pas et ne tirerais aucune conclusion à long terme des déclarations quotidiennes de la Maison Blanche et d'autres agences gouvernementales américaines. Chaque jour, il y a un flot de déclarations contradictoires qui en sortent. Est-ce à cause de leur système politique, où les représentants des différents partis politiques font des déclarations contradictoires dans une lutte enragée entre eux ; est-ce à cause de l’éclectisme de l'administration actuelle, qui n'est pas seulement en sous-effectif, mais qui fond sous nos yeux, étant donné que les gens fuient ; est-ce à cause d'un manque de compréhension de la voie à suivre, d’intrigues sournoises au sein de l'administration, etc ? Laissez les politologues ou les journalistes s'en occuper. Je ne tirerais pas de conclusions générales sur un changement de paradigme sur la base de deux nouveaux mots ou de trois nouvelles prépositions inclus dans certaines formulations.
En ce qui concerne les actions que les États-Unis (vous avez cité les dirigeants de ce pays) ne vont pas entreprendre, je répondrais à cette question en demandant [au contraire] ce qu'ils vont faire. C'est beaucoup plus intéressant. Il serait préférable qu'ils disent quelle est leur stratégie dans ce domaine. Deuxième aspect important : tout ce qu'ils déclarent est teinté de destruction, de chaos, de déstabilisation. J'aimerais entendre quelque chose de constructif de leur part. Que comptent-ils faire pour améliorer la situation, et non l'aggraver, et où comptent-ils le faire ? J'espère qu'un article du président des États-Unis pourrait y être consacré. Bien qu'il ne soit pas facile pour eux de l'écrire.
Question: Quelle sera la réaction de la Russie si la Pologne procède à une occupation de fait de l'Ukraine?
Réponse: Je ne comprends pas vraiment ce que vous entendez par le mot "de fait". Qu'est-ce que cela signifie pour vous?
Question: Une invasion.
Réponse: Si nous parlons des véritables plans de certains hommes politiques polonais concernant un certain nombre de régions ukrainiennes, personne ne les a dissimulés. Au cours de la réunion d'information de la semaine dernière (et à de nombreuses reprises au cours des deux dernières années), nous avons cité des exemples montrant que les hommes politiques polonais (y compris ceux qui sont au pouvoir) considèrent le territoire de l'Ukraine comme leur fief historique, comme des terres temporairement perdues, comme leur protectorat ancestral. Nous avons cité des documents, nous avons montré des billets de banque imprimés sur le territoire de la Pologne moderne, qui incluent dans leurs "symboles" géographiques le territoire de l'Ukraine actuelle. Donc, de ce point de vue, le processus est en cours depuis longtemps. Si nous parlons de plans militaro-stratégiques, nous devrions adresser la question à nos services chargés des forces armées.
Bien sûr, cette question devrait d'abord être adressée aux dirigeants de l'Ukraine. Mais quelle que soit la réponse qu'ils donnent, je peux dire que, hélas, le régime de Kiev a mis l'Ukraine aux enchères depuis longtemps.
Question: Le président du comité international du Conseil de la Fédération, Grigori Karassine, a promis de "se souvenir" que les Japonais n’avaient pas invité l'ambassadeur russe aux cérémonies d'Hiroshima et de Nagasaki, qualifiant cette démarche de "grossièreté". Pourquoi ces cérémonies à l'occasion des anniversaires des bombardements atomiques américains sur le Japon sont-elles si importantes pour nous?
Réponse: Il ne s'agit pas tant de l'importance des événements commémoratifs annuels en l'honneur des victimes des bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki par l'armée de l'air américaine que d'une nouvelle mesure prise par le Tokyo officiel pour intensifier sa politique antirusse. Nous constatons un désir aveugle de la part de l'administration japonaise actuelle de suivre les modèles occidentaux et d'essayer de "défaire" la Russie pour plaire à Washington. Nous avons averti à plusieurs reprises l'administration de Fumio Kishida qu'elle porte l'entière responsabilité du démantèlement agressif de la coopération bilatérale, y compris la coopération sur les questions internationales actuelles. Ces démarches ne resteront pas sans conséquences pour le Japon lui-même.
J'ai basé mon commentaire sur le contexte politique international actuel. Mais il y a aussi l'aspect historique. Nous constatons des tendances à réécrire l'histoire de ces événements de la manière suivante : toute mention du fait que ces bombardements à l'aide d'armes nucléaires ont été effectués par les États-Unis d'Amérique est supprimée. La mémoire historique est ainsi mise à mal. On a le sentiment que ce ne sont pas les États-Unis qui ont perpétré ces actes, mais que cela s'est produit d'une autre manière, quelle qu'elle soit. Pourquoi cela nous concerne-t-il aussi ? Parce que la russophobie qui prend de l'ampleur à Tokyo, sous la dictée de Washington, comblera ces lacunes historiques. Au lieu de comprendre qui a réellement commis la monstrueuse agression contre le peuple japonais, on proposera un nouvel ennemi que le peuple japonais n'a jamais eu. Je ne fais pas référence au militarisme japonais, nous l'avons combattu, mais nous n'avons pas combattu le peuple japonais. Nous n'avons jamais été agressifs à son égard, et nous avons toujours été favorables à la coopération. Maintenant, une substitution de ces réalités historiques s’opère. C'est le premier point. Le second concerne la "grossièreté" et la question de savoir pourquoi il est important de s'en souvenir et de la connaître. Les membres de l'ambassade soviétique ont été parmi les premiers diplomates étrangers sur les lieux de la tragédie. Deux semaines plus tard, ils ont documenté ce qui s'était passé. En 2015, le ministère russe des Affaires étrangères a remis à la Société historique russe des séquences photographiques inédites lors d'une table ronde sur le 70e anniversaire des bombardements atomiques des villes japonaises. Notez le Rapport de l'ambassadeur soviétique au Japon sur l'état d'Hiroshima et de Nagasaki un mois après l'attaque. La contribution significative de l'Union soviétique vient du fait que ce sont nos efforts qui ont fait d'Hiroshima et de Nagasaki un symbole mondial du caractère inacceptable de l'utilisation des armes nucléaires. Des milliers d'événements lui ont été consacrés en URSS. Nous avons réalisé des films éducatifs expliquant l'essence de la tragédie et les conséquences tragiques auxquelles le Japon a été confronté. Notre peuple a toujours honoré la mémoire des victimes d'Hiroshima et de Nagasaki. Peut-être les dirigeants japonais ne sont-ils pas conscients de l'importance du souvenir dans notre pays et de l'amour et de la sympathie de notre peuple pour le peuple japonais, victime des bombardements américains. Mais ils feraient bien de le savoir. Je pense qu'en tant que journaliste, vous en êtes conscient. De nombreux livres ont été publiés (en voici quelques-uns : 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10). Il y a des pays où ce sujet n'est pas du tout connu. Dans lesquels il n'a jamais figuré à l'ordre du jour national. Et même les spécialistes n'y prêtent attention qu’occasionnellement. Dans notre pays, ce sujet est devenu symbolique. À bien des égards, nos liens d'amitié et notre coopération humanitaire ont été renforcés par ce type d'empathie sincère entre notre peuple et le peuple japonais. Nous vous fournirons des références aux livres qui ont été consacrés à ce sujet, aux événements majeurs qui ont été organisés dans notre pays pour commémorer cette tragédie, aux monuments commémoratifs, etc. Nous aimerions que les Japonais en soient conscients et ne soient pas victimes de la propagande de leur gouvernement.
Question: L'ancien Premier ministre japonais Shinzō Abe a récemment accordé un entretien à The Economist. Il a suggéré de "réveiller" les citoyens du Japon et de les encourager à discuter de la dissuasion nucléaire et de la politique de "dissuasion étendue". Il a cité l'expérience de l'Allemagne et des pays de l'OTAN en Europe. Quelle pourrait être la position de la Russie sur cette question?
Réponse: Au cours des dernières années, lorsqu'un dialogue correct avec le Japon était encore en place, les conseils de sécurité de nos deux pays ont sérieusement examiné toute une liste de préoccupations russes concernant les actions de Tokyo dans la sphère militaro-politique. Nous avons clairement indiqué, entre autres, qu'il est inacceptable que le Japon abandonne les trois principes non-nucléaires qu'il a proclamés. Notre position sur cette question reste inchangée.
Question: Viatcheslav Volodine, Président de la Douma d'État, a invité la Chambre des comptes à se pencher sur le sort du projet Sakhalin-2 PSA. Il s'est exprimé de manière assez tranchante et pas en faveur du Japon. Tokyo estime que les liens pétroliers et gaziers avec la Russie doivent être préservés. Les investisseurs du projet GNL de Sakhalin Energy ne veulent pas quitter la Russie à l’instar de Shell. Comment évoluent les relations de la Russie avec Tokyo dans le secteur du pétrole et du gaz dans le contexte des sanctions ? Ces liens doivent-ils être préservés, étant donné qu'il y a un véritable embarras de choix en ce qui concerne les éventuel acheteurs du GNL dans la région Asie-Pacifique?
Réponse: Malgré les actions antirusses destructrices de l'Occident qui frappent les sphères financières et économiques, notre pays reste l'un des principaux fournisseurs de ressources énergétiques sur les marchés mondiaux. Il est regrettable que le Japon, qui est extrêmement vulnérable en termes d'approvisionnement énergétique, soit allé à l'encontre de ses propres intérêts économiques et ait suivi les initiateurs des sanctions contre la Russie. Nous venons d'en parler.
En conséquence, de nombreux projets prometteurs d'approvisionnement en GNL, de production de nouveaux types d'énergie, notamment l'hydrogène, et d'introduction de technologies énergétiques non polluantes visant à protéger le climat sont menacés. Une fois de plus, j'insiste sur le fait que c'est le choix du Japon. La responsabilité incombe au gouvernement japonais. Nous sommes toujours prêts à une coopération constructive avec le Japon dans le domaine de l'énergie, et nous sommes conscients de nos responsabilités dans ce domaine. Dans le même temps, nous devons tenir compte de la position inamicale de Tokyo, notamment pour déterminer le sort des projets énergétiques.
Nous tenons également à préciser que la demande de ressources énergétiques dans la région Asie-Pacifique va croître à un rythme accéléré. À cet égard, de nombreux pays dans le monde souhaitent s'assurer, par une coopération mutuellement bénéfique avec la Russie, une base stable de sources d'énergie fiables et renforcer ainsi leur propre sécurité énergétique. Nous supposons que Tokyo sera capable de percevoir ce point correctement.
Question: L'ambassadeur russe au Pérou, Igor Romantchenko, a fait remarquer que les sanctions et les blocus contre la Russie portent préjudice aux pays tiers tels que le Pérou. Que va faire la Russie pour que ce conflit ne touche pas autant l'Amérique latine?
Réponse: Comment nos actions affectent-elles l'Amérique latine ? Nous souffrons nous-mêmes des actions de l'"Occident collectif" et nous déclarons que les sanctions, les restrictions et les mesures prises contre la Russie "frappent" diverses régions du monde. Mais cela n'est pas dû à nos actions, mais aux politiques de l'"Occident collectif". Cela doit être clairement compris. Nous avons souligné à plusieurs reprises que les sanctions illégales imposées par les États-Unis et par ceux qui les soutiennent entraînent la perturbation des liens financiers mondiaux et des chaînes de transport et de logistique, la hausse des prix de l'énergie, des denrées alimentaires, des services, etc. Des pays de tous les continents sont touchés, y compris l'Amérique latine. Ce n'est pas la Russie qui a imposé les restrictions, ce sont les États-Unis qui l'ont fait.
Ce sont les sanctions américaines et européennes qui sont à l'origine des dommages infligés aux pays tiers dans des secteurs tels que l'énergie et l'agriculture, l'un des secteurs clés des économies nationales pour les Latino-Américains.
Nous constatons l'intérêt de la communauté des affaires de la région à surmonter cette situation, notamment par l'établissement d'une coopération mutuellement bénéfique en dépit de ces conditions anormales, créées artificiellement. Pour notre part, nous soutenons une perception réaliste de la situation. Nous travaillerons avec nos partenaires pour traiter efficacement chaque problème spécifique qui se présente.
Aujourd'hui, j'ai déjà dit ce que je pensais des céréales. Nous sommes prêts à les fournir. La seule question est que l'Occident doit cesser de nous mettre des bâtons dans les roues.
La discussion sur les moyens d'approfondir l'interaction se déroulera, entre autres, dans le cadre du "segment latino-américain" du prochain XXVe Forum économique international de Saint-Pétersbourg.
Il est important de noter que les États d'Amérique latine et des Caraïbes qui ne se sont pas joints aux sanctions antirusses sont nos bons amis de longue date et nos partenaires économiques fiables. Le développement de la coopération entre nous est dans l'intérêt mutuel de nos pays et de nos peuples. Nous la menons sur une base pragmatique, sans aucun dogme idéologique.
Contrairement à certains "acteurs internationaux", nous ne mettons pas les Latino-Américains devant le choix de ceux avec qui ils peuvent ou non être amis et faire des affaires. Nous développons ces relations dans l'intérêt des peuples. Nous le faisons sur une base juridique stable.
Nous sommes prêts à étendre la coopération dans la mesure où chaque pays de la région est prêt à le faire. Cela s'applique pleinement au Pérou également. Nous sommes ouverts aux contacts politiques avec Lima et à la promotion des relations dans les domaines commercial, économique, culturel et humanitaire. C'est dans cet esprit que nous élaborerons nos plans et nos étapes futures en Amérique latine pour un avenir prévisible.
Question: Quels sont les projets de la Russie en Amérique latine pour le reste de l'année?
Réponse: Quels sont les secteurs de l'économie péruvienne qui nous intéressent, ai-je bien compris votre question?
Je serais heureuse de vous envoyer des documents de référence sur notre coopération commerciale et économique et nos domaines d'intérêt.
Question: Dans quelle mesure le début de la troisième guerre mondiale est-il réaliste pour vous?
Réponse: C'est une question à laquelle de nombreuses personnes tentent de répondre. La troisième guerre mondiale est-elle possible ? Peut-être se déroule-t-elle déjà ? Sous quelle forme se présentera-t-elle ? Cette question fait l'objet de nombreuses réflexions. Parlons mieux, non pas de la troisième guerre mondiale, mais des moyens de l'éviter.
Nous en parlons depuis des années. Le droit international et les Nations unies doivent devenir l'"assurance" contre la troisième guerre mondiale. Ils sont nés de la Seconde Guerre mondiale pour empêcher une troisième guerre mondiale. D'une manière ou d'une autre, ils ont réussi à faire leur travail. Je parle de l'ONU et du système juridique international dans son ensemble.
Depuis trois ou quatre ans, nous enregistrons la volonté de "l'Occident collectif" de détruire le droit international et d'introduire à sa place "l'ordre mondial fondé sur les règles". C'est-à-dire d'inventer leurs propres règles au lieu du droit international. C'est extrêmement dangereux car cela implique le diktat d'un groupe de pays. Il risque de bouleverser l'équilibre du monde et de rendre impossible la poursuite des intérêts des autres pays. Chaque pays a le droit d'avoir une politique étrangère et intérieure souveraine, de poursuivre ses propres intérêts, de développer sa propre économie, ses propres droits humanitaires, sa propre sécurité. Lorsqu'un seul groupe de pays "prend" le pouvoir ou le revendique, un grand malheur devient inévitable. Nous avons essayé par tous les moyens possibles de sensibiliser la communauté mondiale à ce sujet et de lui faire comprendre que le diktat d'un seul pôle est impossible. Cela entraînerait des conséquences désastreuses.
Les efforts d'aujourd'hui doivent viser à surmonter la crise liée à l'effondrement du droit international et à son remplacement par un "ordre fondé sur des règles". Si la communauté mondiale trouve la force de s'unir dans ce but, je pense que tous les problèmes peuvent être surmontés.
Question: Lors d'une conversation téléphonique entre les dirigeants de la Turquie et de la Russie, Recep Tayyip Erdoğan et Vladimir Poutine, le président turc a présenté une initiative visant à organiser à Istanbul des pourparlers entre Moscou et Kiev sous l'égide de l'ONU. Que pense la partie russe d'une telle initiative?
Réponse: J'ai déjà fait des commentaires sur ce sujet. Nous sommes toujours reconnaissants aux pays, aux hommes politiques, aux chefs d'État qui défendent la fonction de médiation et y consacrent leurs efforts. Cette position est particulièrement importante étant donné le nombre de pays qui, contrairement à leurs propres lois et traditions, ou vice versa, en vertu de leurs propres traditions, professent une rhétorique agressive et rejettent tout règlement pacifique et tout effort diplomatique. Toute idée de médiation pacifique est toujours bonne à prendre. Nous sommes toujours reconnaissants pour ces initiatives.
Question: Récemment, divers termes concernant la confrontation ont été fréquemment utilisés. Guerre de l'information, guerre biologique, guerre mentale, etc. De quelles guerres s’agit-il et sur quels fronts sont-elles menées ? Quelles sont les victoires et les défaites de la Russie?
À votre avis, la confrontation entre l'Occident dit collectif et la Russie s'est-elle aggravée à l'heure actuelle par rapport à la période de la guerre froide ?
Réponse: La réponse à cette question a été formulée par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a déclaré qu'une guerre totale avait été déclenchée et était menée contre la Russie. Cela inclut l'ensemble des domaines que vous avez mentionnés, ainsi que d'autres.
Les fondements sur lesquels les relations internationales reposent au cours des dernières décennies, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sont en train d'être détruits.