Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 13 mars 2024
Sur la crise ukrainienne
Le régime de Kiev ne cesse pas son activité terroriste. Cela vise également l'élection présidentielle en Fédération de Russie, car cette activité terroriste est dirigée contre la population civile et l'infrastructure civile de notre pays. Son but est d'intimider les gens et de les empêcher de voter normalement, y compris dans les régions concernées.
Le 6 mars 2024, à Berdiansk, dans la région de Zaporojié, des nazis ukrainiens ont fait exploser une voiture dans laquelle se trouvait une enseignante du centre municipal de créativité pour enfants et membre de la commission électorale locale. C'est non seulement une ingérence directe, mais désormais une ingérence sanglante dans les élections dans le but de les saboter. Ils n'y parviendront pas. Mais nous devons (et nous le ferons) documenter chaque cas de cette méthode terroriste influençant le droit des gens à exprimer leur volonté dans le cadre de l'élection du chef d'État. Malheureusement, elle est décédée des suites de ses blessures. C'était une tentative ratée d'intimider les habitants de Berdiansk et de toute la région de Zaporojié, de les dissuader de participer à l'élection présidentielle russe. Non, ils le feront. Ils sont déterminés à voter pour l'avenir de leur patrie, le pays avec lequel ils ont lié leur destin pour toujours lors du référendum de septembre 2022.
Nous sommes convaincus que les habitants des régions réunifiées avec la Russie ne céderont pas aux provocations du régime de Kiev. Je ne me base pas sur mes suppositions, mais sur de nombreuses rencontres avec des gens qui disent que ce que fait le régime de Kiev ne les a pas brisés pendant sept ans, puis encore deux ans, et ne les brisera jamais. Au contraire, cela constitue la plus forte motivation pour protéger leur liberté, leur indépendance, leur souveraineté, maintenant aussi dans le cadre des principes et normes démocratiques existants. Il s'agit de l'élection du Président de la Fédération de Russie.
Les 9 et 10 mars 2024, les bandéristes ont de nouveau soumis les quartiers résidentiels de Donetsk à des tirs d'artillerie, y compris des jardins d'enfants, des écoles et des établissements de santé. 11 personnes ont été blessées, dont 3 enfants.
Les 10 et 11 mars 2024, les zones frontalières de la région de Koursk ont été sous le feu de l'armée ukrainienne. Deux civils ont été tués dans les villages de Koulbaki et Gontcharovka, et deux autres ont été gravement blessés.
Le 9 mars 2024, dans le village de Rojdestvenka, dans la région de Belgorod, deux habitants sont morts et un autre a été blessé par des éclats d'obus à la suite d'une attaque de trois drones ukrainiens.
Selon le ministère russe de la Défense, dans la nuit du 8 au 9 mars 2024, plus de 40 drones ukrainiens essayant de frapper des cibles à Taganrog ont été abattus dans le ciel de la région de Rostov.
Tous ces crimes sont soigneusement documentés par les forces de l'ordre russes. Les personnes impliquées seront identifiées et traduites en justice.
Les tribunaux de la Fédération de Russie, sur la base des preuves recueillies par le Comité d'enquête de Russie, continuent de prononcer des sentences contre les combattants ukrainiens ayant commis de graves crimes contre des civils.
L'opérateur du groupe de reconnaissance de guerre électronique A. Petcharski et le commandant de l'unité automobile S. Gueorguiou ont été condamnés à la réclusion à perpétuité pour traitement cruel envers la population civile, meurtre de cinq personnes et tentative de meurtre de deux personnes, commis par un groupe organisé motivé par la haine politique et idéologique.
Le 7 mars 2024, le chef du Comité d'enquête de Russie, Alexandre Bastrykine, a tenu à Donetsk une réunion opérationnelle du quartier général pour l'enquête sur les crimes commis par les formations ukrainiennes contre la population civile et les militaires russes sur le territoire de la Russie et de l'Ukraine. L'enquête et les résultats de l'examen des affaires pénales concernant les crimes du régime de Kiev ont été discutés. Y figurent notamment des affaires de recrutement et de mercenariat. Plusieurs citoyens de Roumanie, de Pologne, de Nouvelle-Zélande et de Norvège sont accusés par contumace. Au total, environ 700 étrangers sont recherchés. Alexandre Bastrykine a été informé que, suite à la libération d'Avdeïevka, les enquêteurs du Comité d'enquête ont organisé un travail avec les citoyens évacués vers les centres d'hébergement temporaire de la RPD. Les gens rapportent les crimes des combattants ukrainiens, indiquent les emplacements des unités des forces armées ukrainiennes qui ont effectué les tirs.
Je répète encore une fois ce que les autorités russes ont dit à plusieurs reprises. Aucun des criminels ukrainiens ne pourra échapper à la punition. Ils seront identifiés et jugés avec toute la rigueur de la loi.
Il vaut la peine de réfléchir une fois de plus à ce qui arrivera si l'on confie son sort à l'Otan. Il en sera comme toujours. À ceux qui soutiennent l'idée d'une intervention (dans le contexte de la Russie, sur le territoire russe), je conseillerais de lire l'histoire de la France et des relations franco-russes. Ces livres d'histoire contiennent les glorieuses traditions de notre interaction, comme la lutte contre le nazisme et le fascisme en Europe au milieu du XXe siècle. Il y a aussi des pages que nous n'oublierons jamais. Nous ne voudrions pas les mettre en avant, permettant une coopération conjointe. Pour une raison quelconque, c'est précisément Paris qui nous rappelle constamment le terme "intervention". Nous savons combien de fois, de quels côtés, quand et comment les troupes françaises y ont participé sur le territoire de notre pays. C'est le début du XIXe siècle, le début du XXe siècle. Il serait bon que la France se rappelle elle-même comment tout cela se terminait pour elle.
Nous avons noté le discours prononcé le 11 mars dernier par le directeur de la CIA, William Burns, lors d'une audition de la commission spéciale du Sénat américain sur le renseignement concernant l'assistance militaire à l'Ukraine. L'ancien ambassadeur des États-Unis à Moscou a ouvertement appelé à l'assistance à l'Ukraine. Il a déclaré qu'il était nécessaire de l'intensifier. Il a appelé les législateurs à ne pas arrêter cette aide afin d'éviter l'effondrement du régime de Zelenski. Selon lui, le nouveau train de mesures d'aide permettrait aux forces armées ukrainiennes d'"effectuer des frappes pénétrantes sur la Crimée" (c'est-à-dire sur les citoyens et les infrastructures civiles de Crimée) et de lancer une "offensive" vers la fin de l'année 2024 qui permettrait à Kiev de lancer des négociations sur une position plus avantageuse.
Ce n'est pas à nous de faire des commentaires à ce sujet, mais aux Ukrainiens eux-mêmes. Dans la situation dans laquelle l'Amérique a entraîné les citoyens ukrainiens, il n'est pas question d'une position plus avantageuse. En effet, Washington est en train de tuer l'Ukraine. Elle est en train de l'achever. Il est même terrifiant de se demander ce que le chef de la CIA, William Burns, veut dire lorsqu'il évoque une "position plus avantageuse" pour l'Ukraine. De telles déclarations ne sont rien d'autre qu'une provocation à l'escalade du conflit. Selon les services de renseignement américains, tous les Ukrainiens ne sont pas encore assassinés en Ukraine. Bien sûr, cela fait partie d'une aventure globale de corruption américaine à l'échelle mondiale.
Quant au président ukrainien Zelenski, il tente de promouvoir les hetmans-traitres ukrainiens. Lors de sa visite en Turquie le 8 mars dernier, il a visité les chantiers navals d'Istanbul où deux corvettes sont en cours de construction à la demande de la marine ukrainienne. L'une d'elles a été baptisée du nom de l'hetman Ivan Mazepa et l'autre du nom de l'hetman Ivan Vygovski. Apparemment, les deux sont proches de lui par leur absence de scrupules et leur trahison des intérêts nationaux. "Le bateau navigue selon le nom qu'on lui donne". C'est apparemment le sort que Zelenski souhaite à sa marine et à toute l'Ukraine.
Tout cela ne fait que confirmer la détermination des objectifs définis par les dirigeants de la Russie lors du lancement de l'opération militaire spéciale.
Sur le 10ème anniversaire du rattachement de la Crimée à la Russie
Bientôt, nous allons célébrer un événement historique sans exagération marquant. Le 18 mars 2014, le traité sur le rattachement de la République de C²rimée à la Fédération de Russie a été signé. Cette décision a été une décision juste et attendue depuis longtemps par les Criméens et par tous les citoyens de notre pays.
Lors du référendum du 16 mars 2014, les habitants de la Crimée ont choisi en toute indépendance et en toute conscience, au risque de leur vie (parce qu'ils se rendaient compte de ce que le régime de Kiev leur préparait), leur avenir et celui de leurs enfants. Il convient de rappeler aujourd'hui que l'adhésion de la République de Crimée à la Russie a été soutenue par 96,77% des personnes ayant participé au vote à l'époque, avec un taux de participation de 83,1% du nombre total d'électeurs, et par 96,5% à Sébastopol, avec un taux de participation de 89,5%.
Une telle décision exigeait beaucoup de courage de la part des gens dans ces circonstances, personne n'a oublié les promesses d'envoyer des "trains de l'amitié" en Crimée, pleins à craquer de nationalistes. Nous nous souvenons également des nombreuses tentatives des autorités ukrainiennes de compliquer la vie en Crimée par tous les moyens possibles et de punir le peuple pour sa décision. La question de l'appartenance de la Crimée, comme la Russie l'a déclaré à plusieurs reprises, est close. Notre position n'est ni révisable ni discutable.
La nature politiquement biaisée de la campagne d'information en cours contre notre pays est évidente. Les tentatives de qualifier l'expression de la volonté du peuple de Crimée comme illégale et de présenter notre pays comme un "occupant" sont inacceptables en termes de droit international, ce qui est confirmé par les conclusions d'experts juridiques étrangers et d'organismes internationaux reconnus.
Il est largement connu qu'entre 1992 et 2014, les autorités ukrainiennes ont traité la péninsule et ses habitants "selon le principe résiduel". Pendant la période ukrainienne, la situation économique n'évoluait pratiquement pas, les infrastructures se détérioraient, le secteur social était soumis à une ukrainisation totale et les tâches de protection de l'environnement étaient ignorées de manière barbare.
Depuis la réunification de la Crimée avec la Russie, la situation ne cesse de s'améliorer. Les infrastructures de transport et d'ingénierie ont été entièrement reconstruites. En 2018, le pont de Crimée a été inauguré. Celui-là même qui, du point de vue du régime de Kiev, n'avait pas été construit du tout et ne pouvait pas l'être sur le plan technologique. Mais il est devenu le symbole de la réunification de la Crimée avec la Russie. Le pont est devenu bien réel. En outre, il a subi de nombreuses épreuves.
Un nouvel aéroport de Simferopol Aïvazovski et une autoroute moderne Tavrida ont été construits. Les centrales hydroélectriques de Balaklava (Sébastopol), de Tavrida (région de Simferopol) et de Saki ont été mises en service. La construction de gazoducs à grande échelle est en cours: presque chaque mois, une nouvelle localité est raccordée aux systèmes. La construction de logements s'accélère. Des installations sociales, y compris des installations sportives, sont en cours de construction à un rythme très élevé. L'agriculture a repris, le secteur de la viticulture se développe activement et celui des stations balnéaires et du tourisme a sérieusement renforcé ses positions. Tout cela a été réalisé en moins de dix ans, dans le cadre des sanctions les plus sévères infligées à notre pays et des décisions cyniques prises à l'encontre des Criméens par les "pays civilisés". Les Criméens ne pouvaient pas obtenir de visas, même pour assister à des conférences tenues dans les capitales occidentales dans le cadre de forums internationaux consacrés aux problèmes de la Crimée. Du point de vue de l'Occident collectif, tout le monde pouvait s'exprimer sur la Crimée, mais pas les Criméens eux-mêmes. Pourquoi? Parce que leur démocratie est américaine.
Ces dernières années, la République de Crimée et la ville de Sébastopol ont réussi à maintenir une atmosphère d'harmonie interconfessionnelle, soutenue par la participation active des associations religieuses à la vie publique de la péninsule. Les travaux de construction de la principale mosquée-cathédrale de Simferopol sont presque achevés.
Au cours de ces dix années, beaucoup de choses ont été surmontées et les problèmes accumulés pendant des décennies depuis l'effondrement de l'URSS ont été résolus. Une chose est claire: grâce à des efforts communs, nous pourrons obtenir davantage de résultats. Ce n'est pas seulement ce que nous croyons, nous le mettons en œuvre.
Sur le démantèlement du monument à la division SS Galicie à Oakville, au Canada
Le ministère des Affaires étrangères de la Russie a déjà fait des commentaires sur le démantèlement du monument à la division nazie banderite Galicie dans le cimetière de la ville d'Oakville (Ontario, Canada) le 8 mars dernier. Nous souhaitons revenir sur ce sujet.
Cette initiative a été lancée par des ONG juives du Canada, indignées par la glorification scandaleuse du nazi ukrainien Yaroslav Hunka au parlement national, sous les applaudissements de Zelenski et du Premier ministre canadien Justin Trudeau, le 22 septembre 2023. Nous tenons à vous rappeler que le bureau du procureur général de la Russie a adressé à Ottawa une demande officielle d'extradition du nazi dans le cadre de son accusation de génocide de la population civile pendant la Seconde Guerre mondiale.
Nous aimerions croire que le cénotaphe honteux en l'honneur des criminels nazis qui ont torturé des centaines de milliers d'innocents sera détruit et qu'il n'occupera pas une "place d'honneur" dans un musée canadien. Nous suivrons l'affaire de près.
Nous regrettons de constater que la mairie d'Oakville ainsi que le bureau du Premier ministre Justin Trudeau se sont empressés de dénier toute responsabilité à la démarche de démontage du monument, conformément à leur politique de soutien au régime néonazi criminel de Zelenski. Mais tout cela est déjà inscrit dans l'histoire. Il sera impossible par la suite à l'équipe de Justin Trudeau de s'en laver les mains.
Nous sommes témoins d'un exemple réussi de la manière dont la société peut contrer efficacement la propagande officielle visant à réécrire l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Nous espérons que le travail visant à éradiquer la présence visible du nazisme dans le pays se poursuivra et que le grand public pourra convaincre les autorités de démonter les autres monuments existants en l'honneur des criminels nazis appartenant à l'OUN-UPA. Par exemple, le monument à la mémoire de Choukhevitch et des combattants de l'OUN-UPA à Edmonton, dans la province de l'Alberta. Il reste encore beaucoup de travail à accomplir sur ce chemin.
Sur la situation autour de Haïti
La situation en Haïti continue de se détériorer épouvantablement. La menace de l'effondrement de l'État haïtien s'accroît. La cause profonde de la crise systémique dans ce pays réside dans plus d'un siècle d'ingérence extérieure destructrice dans ses affaires intérieures, principalement par les États-Unis, qui a pris la forme à la fois d'une intervention directe et de manipulation politique, y compris la pratique pernicieuse d'imposer à la population locale des modèles politiques détachés des réalités locales. Ils incluaient, entre autres, le "débarquement" de protégés qui ne bénéficiaient pas du soutien populaire nécessaire, au mépris total des intérêts nationaux des Haïtiens.
Il me semble que ce qui se passe en Haïti aurait dû se produire à Cuba, au Venezuela, dans un grand nombre de pays du continent africain, en Asie, dans l'espace post-soviétique, si ces États ne s'étaient pas levés pour défendre leur souveraineté. Combien de fois, parmi les citoyens d'un certain nombre d'États, a-t-on choisi quelqu'un que Washington appréciait, simplement parce qu'il allait à l'encontre des intérêts nationaux de son pays. On misait sur lui et on l'appelait le leader officiel du pays. Bien que cette personne n'ait jamais été soumise à des élections ou à des procédures démocratiques (électorales, électives). A mon avis, ce qui se passe en Haïti devrait être connu de tous ceux qui s'intéressent aux relations internationales.
Cette crise durable a pris une grave dimension régionale. Elle touche non seulement les habitants de ce pays, mais aussi la République dominicaine voisine et les États d'Amérique du Sud et d'Amérique centrale, où les réfugiés haïtiens fuient. Nous sommes en contact permanent avec nos partenaires latino-américains, qui ressentent la gravité du problème directement sur eux-mêmes et leurs propres populations.
Il est à noter que les États-Unis imposent une sorte de "normes démocratiques" à la région et au monde entier, mais dans le même temps ils ne se soucient absolument pas du fait qu'aucune norme démocratique n'est respectée dans le pays voisin, Haïti, où il n'y a pas d'autorités légalement élues et où la perspective d'élections reste toujours floue.
Regardez. D'une manière ou d'une autre, la région est commune. Combien d'élections y a-t-il eu au Venezuela? Des dizaines dans tous les domaines. Il me semble que personne ne peut mieux organiser des élections qu'au Venezuela. Ils ont perfectionné cette compétence au plus haut niveau. Chaque fois les Américains disent qu'il y a eu "quelque chose qui n'allait pas" avec les élections vénézuéliennes. Il est évident qu'ils n'apprécient pas les résultats, qui reflètent la volonté nationale, la volonté du peuple vénézuélien, et non les élections au Venezuela. Mais combien d'élections différentes ont été organisées? Qu'en est-il d'Haïti? Pas d'élections du tout. Pourquoi les États-Unis, qui soutiennent ce pays, restent-ils silencieux?
Au cours des deux dernières années, l'administration américaine a alloué un peu plus de 440 millions de dollars à l'aide à Haïti et bien plus de cent milliards de dollars à l'aide à l'Ukraine. Lequel des deux pays est plus proche des États-Unis? Apparemment Haïti. Alors pourquoi l'Ukraine? Les États-Unis ne se soucient pas du sort qui sera réservé à Haïti et à l'Ukraine. Les États-Unis sont confrontés à des tâches intéressantes. Ils se les sont fixées et les réalisent en utilisant l'Ukraine.
Aujourd'hui, alors que la situation d’anarchie du pays caribéen a atteint son paroxysme, les États-Unis veulent à nouveau imposer leur solution au peuple haïtien. Dans le même temps, Washington, avec son désir d'éviter la responsabilité des problèmes qu'il a lui-même créés, tente de transférer leur résolution sur les épaules des pays des Caraïbes et d'Afrique, dont les contingents de police sont censés former une équipe et faire tout leur possible pour résoudre les problèmes créés par les États-Unis. C'est une histoire étonnante, tragique, mais révélatrice.
Les mesures prises, y compris les "négociations internationales sur la situation en Haïti" du 11 mars 2024 en Jamaïque avec la participation de représentants des pays de la Communauté des Caraïbes (Caricom), qui ont préconisé la démission du Premier ministre par intérim Ariel Henry et la mise en place d'un conseil présidentiel de transition, ressemblent davantage à une sorte de réponse "d'urgence" pour tenter d'instaurer un ordre élémentaire. Ce qui se passe là-bas et la situation de la population (non seulement aujourd'hui, mais depuis de nombreuses années), c'est effrayant.
Il faut se demander pourquoi au cours des trois dernières décennies, Haïti est resté une source de déstabilisation permanente dans la région. À qui profitent l'arbitraire et le chaos qui y règnent? Qui est le principal bénéficiaire du trafic de drogue via Haïti et de la situation incontrôlée avec des armes légères qui inondent littéralement le pays?
Je voudrais rappeler que, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, la principale voie de contrebande est la fourniture d'armes américaines à partir de la Floride par transport maritime et par l’aviation générale. Avez-vous entendu parler de la situation en Haïti au Congrès, au Sénat, dans les organisations non gouvernementales américaines, au département d'État, au Pentagone? Moi, non. Sans trouver de réponses à ces questions, il est peu probable que la communauté internationale soit en mesure d’élaborer une stratégie à long terme pour un règlement en Haïti. Mais il faut que quelqu’un commence à poser ces questions aux États-Unis.
Une grande responsabilité dans la résolution de la crise incombe également aux forces politiques haïtiennes qui, dans l’intérêt de sauver leur pays, doivent mettre de côté leurs divergences et engager une interaction constructive.
Haïti a une histoire impressionnante. Les Haïtiens savent se battre pour leur identité nationale, leur dignité et leur indépendance. Il s’agit du premier pays d’Amérique latine et des Caraïbes à se libérer du joug colonial et à s’engager sur la voie du développement souverain. Ses glorieux fils, notamment François-Dominique Toussaint-Louverture, entrent dans la chronique mondiale de la lutte pour l'indépendance et la souveraineté. Nous sommes convaincus que les Haïtiens seront en mesure de trouver une solution à leurs problèmes si le pays cesse d'être l'objet de manipulations extérieures.
La Russie, en tant que membre responsable du Conseil de sécurité de l’ONU, est prête à apporter l’assistance nécessaire au règlement.
Sur le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et la République du Congo
Le 16 mars marque le 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Fédération de Russie et la République du Congo (1964).
Nos pays sont unis par des liens d’amitié historiquement étroits. Le Congo est l’un des partenaires importants de la Russie sur le continent africain, avec lequel les relations sont construites sur les principes du respect mutuel, de la confiance et de la prise en compte des intérêts de chacun.
Moscou et Brazzaville entretiennent un dialogue politique régulier et confidentiel aux plus hauts niveaux. En juillet 2023, une délégation représentative de la République du Congo dirigée par le président Denis Sassou Nguesso s'est rendue à Saint-Pétersbourg pour participer au deuxième sommet Russie-Afrique, aux événements du Forum économique et humanitaire et au grand défilé naval.
La coopération russo-congolaise globale dans les domaines du commerce, de l'économie et des investissements se développe avec succès et la coopération sociale s'élargisse. Sur la plupart des questions à l’ordre du jour international les positions de nos pays coïncident ou sont très proches.
Nous apprécions hautement les réalisations de 60 ans de travail commun et sommes déterminés à renforcer davantage les relations russo-congolaises multiformes, qui répondent sans aucun doute aux intérêts fondamentaux de nos peuples amis et vont dans le sens d'assurer la stabilité et la sécurité régionales sur le continent africain.
Réponses aux questions:
Question: Comment Moscou évalue-t-il la décision d’Erevan de retirer les gardes-frontières russes de l’aéroport de Zvartnots?
Réponse: Nous avons vu les commentaires des dirigeants arméniens sur ce sujet. Comme nous le comprenons, la notification correspondante a été envoyée via le canal départemental. Nous n'avons rien reçu par la voie diplomatique. Nous partons du principe que toutes les décisions seront prises sur la base des résultats d'une étude interministérielle.
À titre préliminaire, nous voudrions noter que l'annonce mentionnée a été faite par la partie arménienne dans le contexte de toute une série de mesures et de déclarations hostiles de la part des responsables d'Erevan. Il est peu probable qu'une telle initiative réponde aux intérêts de la sécurité de l'Arménie et de ses citoyens, surtout si l'on prend en compte les objectifs que les gardes-frontières russes et arméniens accomplissent efficacement côte à côte depuis de nombreuses années.
Question: L’Occident attise l’hystérie militaire. Le président français Emmanuel Macron tente de créer une coalition de pays capables d'envoyer du personnel militaire en Ukraine. CNN rapporte que les États-Unis se préparaient à une guerre nucléaire en Ukraine fin 2022, en Allemagne on discute des fournitures de missiles Taurus, et cet été, la livraison de chasseurs F-16 est attendue, dans lesquels, comme l'écrivent les médias, des pilotes de l'Otan pourraient se trouver, car il y a des problèmes avec la formation des pilotes ukrainiens. Comment le ministère russe des Affaires étrangères évalue-t-il les chances que le conflit autour de l’Ukraine dégénère en un conflit paneuropéen ou mondial plus grave? Que peut-on faire pour l’éviter?
Réponse: Je voudrais vous ramener à la réalité. Ce conflit dure depuis plus de deux ans et n’a pas commencé en 2022. Il s’agit de la situation autour de l’Ukraine et de la guerre commerciale que les pays de l’Otan (principalement les États-Unis à cause de leur position) ont déclaré à la Russie. Je viens de répondre à une question d'un correspondant représentant les médias chinois. Ils font de même à l'égard de la Chine. Il est donc question non pas tant des risques d’affrontement que des risques d’une phase ouverte et "chaude". Je pense que personne n’oserait qualifier la vie actuelle de normale en termes de stabilité, de sécurité et de prévisibilité. Cette dernière ne se trouve que dans une chose: la poursuite des déclarations agressives de l’Occident.
Votre question doit être adressée aux pays occidentaux. Mais l’essentiel est qu’il faut mener une conversation honnête au sein de la communauté occidentale (à l’Otan ou autres institutions), même si elle se déroule à huis clos. Sont-ils prêts à ce qu’une certaine partie de leur élite occidentale (politique, militaro-politique, économique) les pousse à faire? À mon avis, la conversation devrait avoir lieu le plus tôt possible. Parce que les déclarations du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Olaf Scholz et d'un certain nombre d'autres personnalités aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans d'autres pays témoignent, d'une part, d'un ton agressif et, d'autre part, de l'absence d'une vision commune de ces États. A quoi cela pourrait-il conduire? À l’implication provocatrice des pays qui ne veulent pas d’escalade, et encore moins d'un conflit mondial dans la phase ouverte de la tendance conflictuelle. Historiquement, il n’y a personne de meilleur dans cette activité provocatrice que les pays occidentaux, principalement anglo-saxons.
Tout ce que vous avez mentionné est un exemple frappant de la façon dont Washington et ses alliés de l’Otan avancent étape par étape sur la voie de l’escalade de la crise ukrainienne. L'objectif n'est pas le bien-être de l'Ukraine (ce n'est qu'un moyen), mais semer le chaos, résoudre ses propres problèmes économiques, redistribuer les flux économiques et financiers existants, gagner de l'argent sale, et pas tant de l'industrie militaire comme de la corruption directe. Ils veulent retarder l’effondrement inévitable de l’idéologie de l’unipolarité ou de la philosophie de la dictature occidentale, pour empêcher ou ralentir l’avènement de la multipolarité ou de la polycentricité. Il y a ici un tas d’objectif différents.
Ils augmentent délibérément les "enjeux" sans penser aux conséquences non seulement pour l’Ukraine, mais aussi pour l’ensemble de l’Europe, pour le monde entier. Ils jettent constamment de l’huile sur le feu du conflit simplement pour infliger une "défaite stratégique" à la Russie. Mais nous comprenons parfaitement que ce n’est qu’une partie de leurs véritables buts et objectifs.
Nous avons commenté des centaines de fois les sujets que vous avez mentionnés, ainsi que d'autres mesures prises par les pays de l'Otan pour aggraver la situation en Ukraine. L’Occident collectif est au bord du gouffre. Je dirais même qu’il pousse de toutes ses forces le monde vers ses limites. Les idées radicales lancées par certains hommes politiques occidentaux, comme les récentes déclarations du président français Emmanuel Macron, ne témoignent pas seulement de vecteurs et de caps de pensée différents parmi les "alliés", mais conduisent à la confusion et créent une raison pour réfuter de tels plans par d’autres membres de l’Alliance, ou du moins, en se dégageant de toute responsabilité et en soulignant son propre manque d’implication dans de telles histoires. En effet, à la suite d'actions provocatrices irréfléchies de la part d'un ou deux pays membres de l'Union européenne ou de l'Otan, la crise ukrainienne peut dépasser ses frontières géographiques, prendre une ampleur complètement différente et se développer de manière incontrôlable. Il s'agit d'une provocation qui peut être menée afin de créer de facto une certaine communauté de "personnes partageant les mêmes idées" contre leur gré, étant donné les différentes approches même au sein du bloc sur l'avenir de l'Europe, du monde et de la situation en Ukraine.
Aujourd’hui, la question doit être formulée ainsi: comment éviter les risques d’une nouvelle escalade? Il ne s’agit pas de savoir si nous voyons ces risques et quels ils sont, mais comment les éviter. Ils sont évidents et effraient toutes les personnes sensées. Comment faire? La réponse est à la fois simple et complexe. C’est aussi un test pour tous ceux qui parlent de leur engagement en faveur de la stabilité et de la prospérité de la planète.
Il est nécessaire de cesser de soutenir le régime de Vladimir Zelenski, de fournir des armes et d’allouer de l’argent à ses projets terroristes, arrêter la livraison d’armes à l’Ukraine, qui sont utilisées pour tuer des civils et frapper des infrastructures civiles, abandonner les plans visant à infliger une "défaite stratégique" à qui que ce soit et à faire la guerre jusqu’au dernier Ukrainien. Ils doivent tous avoir pitié de l’Ukraine. Rien ne caractérise mieux cette terrible histoire que les mots d’Antoine Saint-Exupéry: "Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé".
L’Occident devra apprendre à prendre en compte non seulement ses propres ambitions géopolitiques, mais aussi les intérêts légitimes des autres pays. Je comprends que cela fasse "grincer des dents", mais un jour il faudra le faire. Plus tôt, moins il y aura de personnes qui souffriront et mourront. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de parler de notre attitude à l’égard des négociations et des initiatives de paix. Vous le savez très bien.
Question: Comment évaluez-vous l’appel du pape François à des négociations et à un cessez-le-feu dans le conflit en Ukraine?
Réponse: Nous apprécions tous les efforts. Nous constatons que chaque jour, de plus en plus de personnes, de personnalités publiques et d’États lancent des appels et des initiatives pacifiques, fondés non pas sur l’opportunisme ou sur de faux motifs cachés, mais sur une compréhension sincère de la réalité. Nous sommes reconnaissants à tous ceux qui s’expriment dans ce sens. Sans garder rancune ni la volonté d’utiliser la situation de manière opportuniste et de manipuler les circonstances, et pour ceux qui appellent à la paix, aux négociations. Nous sommes reconnaissants envers tout le monde. Nous apprécions ça.
Il y a maintenant une "découverte" de personnes, de leurs véritables pensées, de dirigeants politiques qui prônent l'instauration d'une paix réelle, ou tombent dans ce "piqué" sanglant, appelant à une escalade et, par conséquent, à des conséquences encore plus monstrueuses.
Nous avons entendu à plusieurs reprises des déclarations du Vatican et du Pape en faveur d’une cessation rapide des hostilités, ainsi que des déclarations sur la volonté du Vatican d’agir comme médiateur dans l’intérêt d’un règlement pacifique du conflit en Ukraine. Il s’agit d’une position de principe vraiment importante qui s’inscrit dans le bon chapitre historique.
Il n’est pas surprenant que l’appel récent du pontife au début du processus de négociation, sur fond de tentatives de créer une coalition antirusse de pays occidentaux prêts à envoyer leurs troupes en Ukraine, ait provoqué une réaction aussi violente et brutale. Nous avons vu comment les insultes, les menaces et les brimades lui ont été adressées. En fait, le pontife n’a exprimé que ce qui était connu dès le début de nombreuses personnes réalistes.
Depuis longtemps, nous entendons du Vatican une position de principe et cohérente. Nous sommes reconnaissants envers tous ceux qui appellent à la paix et aspirent à jouer un rôle de médiateur visant un règlement pacifique, indépendamment de la géographie ou de la forme d’expression.
J'aimerais espérer que les paroles du Pape ne resteront pas une voix de celui qui crie dans le désert et que ceux qui appellent à une escalade du conflit réfléchiront à la futilité des tentatives visant à consolider leur domination de cette manière ou à infliger une "défaite stratégique" à la Russie.
Je voudrais souligner que notre position sur les négociations et la primauté d'une solution pacifique à la situation autour de l'Ukraine a été commentée et réaffirmée à plusieurs reprises au cours de nombreuses années. Notre pays a immédiatement répondu aux propositions de négociations de paix reçues du régime de Kiev et s'est assis à la table des négociations. Ce n’est pas la Russie qui s’est éloignée de ces négociations. C’est le régime de Kiev qui a pris de telles décisions sous la pression de la Grande-Bretagne et des États-Unis.
Question: La France, comme vous le savez, a commencé à travailler à la création d’une alliance de pays prêts à envoyer leurs militaires en Ukraine. Cette proposition a été soutenue par les États baltes. Pensez-vous qu’en réponse à Paris, la Russie pourrait créer une coalition de pays contre l’escalade en Ukraine?
Réponse: Ce que propose le président français Emmanuel Macron, c’est une autre bulle de savon de l’Élysée. Nous ne faisons pas ce genre de choses.
Question: Le retrait des gardes-frontières russes de l'aéroport de Zvartnots après la visite du Premier ministre arménien Nikol Pachinian en France et du ministre français des Armées Sébastien Lecornu à Erevan, où des documents bilatéraux sur la coopération militaire ont été signés entre les parties. Cela suggère que Paris entend renforcer son influence dans la région, ce qui pourrait conduire à une nouvelle vague de tensions dans le Caucase du Sud. Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a déclaré que l'Arménie avait l'intention de rejoindre l'UE et d'améliorer ses relations avec la France. Comment la Russie répondra-t-elle à de telles actions?
Réponse: J'ai déjà commenté la déclaration des dirigeants arméniens à RIA Novosti.
Quant aux contacts entre Erevan et Paris, je voudrais souligner que le choix des partenaires extérieurs et les paramètres permettant d'assurer la sécurité nationale sont une question souveraine pour tout pays, en l'occurrence l'Arménie. Nous reconfirmons cela à nouveau. Cependant, il semble qu’à Erevan, se tournant vers la France et renforçant sa coopération militaro-technique avec elle, ils ne soient conscients ni des véritables intentions des "patrons" français ni des risques liés à l’élargissement de leur présence militaire dans la région.
Il est naïf de croire que la France est prête ou capable d’assurer la sécurité de l’Arménie. Si cet État disposait de telles capacités, il les aurait utilisées dans les pays dans lesquels il avait des obligations contractuelles. La France était obligée de le faire sur le continent africain, parce qu’elle recevait de l'argent pour cela. Les missions françaises dans ces pays ont échoué. Et non pas parce que la raison en était une incohérence politique, mais parce que la France a abandonné ses alliés et partenaires, dans les pays desquels son contingent était déployé, non par amitié ou par amour, mais aussi parce que la République en a tiré profit. La France les a abandonnés au moment le plus critique pour ces pays. Et ils ont commencé à chercher de toute urgence un remplaçant à la présence française nécessaire pour assurer leurs questions de sécurité existentielles.
Il ne faut pas oublier les échecs flagrants des efforts de "maintien de la paix" ou de "médiation" de Paris. Un exemple frappant est la fin peu glorieuse des opérations dans la région saharo-sahélienne. Les dirigeants arméniens expliquent-ils à leur peuple pourquoi la France s’est distinguée ces dernières années lorsqu'elle assumait le rôle de médiateur ou de sécurité? Ce serait génial s'ils le disaient.
En ce qui concerne la coopération militaro-technique avec la France, l’histoire de l’acquisition par la Russie de navires de la classe Mistral démontre de manière plus qu’éloquente le manque de fiabilité des partenaires français.
Se cachant derrière de fausses assurances de solidarité et des paroles de paix, les autorités françaises ne sont évidemment pas guidées par les intérêts de l'Arménie et de son peuple, mais par leurs ambitions géopolitiques froissées et leurs positions antirusses. L’avenir de l’Arménie et de l’ensemble du Caucase du Sud n’est pour Paris qu’un outil, une monnaie d’échange, l’un des moyens de maintenir son propre bien-être et de préserver sa réputation , y compris sur fond de guerre hybride avec la Russie.
La présence de la France dans la région du Caucase du Sud est une tentative de collecter des informations, de surveiller les États de la région et d'empêcher la mise en œuvre des accords de paix conclus entre les pays. Personne ne le cache. Si le véritable objectif était la paix et la sécurité, alors la France ferait tout pour que les accords conclus depuis 2021 entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan grâce à la médiation de la Russie soient mis en œuvre. Mais ils ont pris le cap inverse.
Question: Il y a une semaine, nous avons parlé d'attaques de drones sur Saint-Pétersbourg, notamment sur l’avenue Piskarevski et dans la région de Saint-Pétersbourg. Apparemment, ces attaques vont se poursuivre, compte tenu de l’odieuse conversation entre quatre officiers allemands de haut rang. Je vous ai ensuite demandé si le golfe de Finlande fait environ 500 kilomètres de long, si l'Ukraine est loin et si la participation de deux pays de l'Otan - la Finlande et l'Estonie - est suspectée...
Réponse: Je n'ai pas de telles informations. Je vais essayer de les clarifier. Je ne le nie pas, je dis juste que je ne dispose pas de telles informations pour le moment.