Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 8 mai 2024
Sur les activités au niveau des Brics
La présidence russe au sein des Brics prend de l'ampleur. Plus de 40 évènements de différents niveaux ont déjà été organisés dans les trois domaines principaux de coopération: politique et sécurité, économie et finances, contacts culturels et sociaux.
Dans le cadre du bloc politique, une série de rencontres spécialisées a eu lieu, y compris les réunions du Conseil des Brics pour la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, le Groupe de travail anti-corruption des Brics, et le Groupe de travail des Brics sur les questions de sécurité dans l'utilisation des technologies de l'information et de la communication.
Les 11 et 12 avril 2024, une rencontre des présidents des commissions des affaires internationales des parlements des pays des Brics a été organisée à Moscou. Les discussions ont été très utiles pour la synchronisation des montres sur les axes principaux de l'interaction interparlementaire et la préparation du 10e Forum parlementaire des Brics.
Les 24 et 25 avril 2024, des consultations des vice-ministres des Affaires étrangères/représentants spéciaux des pays des Brics ont eu lieu sur la situation dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. L'accent a été mis sur la situation dans la zone du conflit israélo-palestinien. Les participants ont également échangé leurs opinions sur les moyens de normaliser la situation et de régler de manière globale les crises en Syrie, au Liban, au Soudan, en Libye et au Yémen.
Sur le plan économique, des discussions sont en cours sur la promotion du développement durable, le soutien au système commercial multilatéral et la lutte contre les restrictions commerciales unilatérales.
Dans le domaine financier, des possibilités sont examinées pour créer au sein du groupe des instruments financiers et des mécanismes de paiements mutuels non soumis au contrôle de pays tiers, et pour augmenter la part des monnaies nationales des États membres lors des opérations commerciales et d'investissement. Ces questions ont été discutées lors de la première réunion des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des pays des Brics le 27 février 2024, en marge des évènements du G20 à Sao Paulo (Brésil).
Lors de la réunion du Comité des hauts fonctionnaires des Brics sur l'énergie les 26 et 27 février 2024, des initiatives ont été présentées sur la sécurité énergétique, la coopération technologique, notamment l'échange de meilleures pratiques pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. Le travail de la Plateforme de recherche énergétique des Brics a été évoqué.
La première réunion du Groupe de contact des Brics sur le climat et le développement durable, initiée par la présidence russe, a eu lieu début avril 2024. Les questions d'une transition équitable vers une économie bas carbone, l'adaptation aux changements climatiques et les solutions naturelles étaient au centre de l'attention.
Lors de la réunion du Groupe de travail des pays des Brics sur l'agriculture les 16 et 17 avril 2024, des institutions russes spécialisées ont présenté aux partenaires une initiative visant à créer une plateforme de commerce de céréales, destinée à contribuer à la sécurité alimentaire des États membres du groupe et des pays en développement dans l'ensemble.
Une attention particulière est accordée au renforcement du partenariat du groupe dans le domaine de la santé: le 13 février 2024, à Moscou, s'est tenue la première réunion du Groupe de travail des pays des Brics sur la médecine nucléaire, et le 27 mars 2024, une réunion des experts sur le lancement du Système global d'alerte précoce des risques d'apparition de maladies infectieuses de masse.
Le 15 février 2024, un entraînement des services de garde des centres de gestion de crise des pays Brics a eu lieu, axé sur l'échange d'informations opérationnelles en cas de situation d'urgence.
Le 27 février 2024 a eu lieu une réunion du groupe de travail dans le cadre de l'Accord entre les agences spatiales des pays Brics sur la coopération en matière de constellation de satellites de télédétection de la Terre entre les pays membres du groupe.
Traditionnellement, une importance particulière est accordée à l'interaction socioculturelle au sein des Brics. Du 19 au 23 avril 2024, le Festival international du film des pays Brics s'est déroulé avec succès à Moscou. Des films d'Égypte, d'Inde, d'Iran, de Chine, de Russie, d'Arabie saoudite et d'Afrique du Sud ont été présentés en compétition, tandis que les films d'autres pays membres ont été diffusés hors compétition.
La présidence russe entre dans sa phase décisive. Nous nous préparons à la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays Brics les 10 et 11 juin à Nijni Novgorod.
En marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, une rencontre des ministres des Transports aura lieu, ainsi que des réunions au niveau du ministère de la Santé et de la Chambre de commerce et d'industrie.
Des rencontres des chefs des agences spatiales des pays Brics sont planifiés, ainsi qu'une conférence internationale du ministère russe de la Santé sur la résistance aux antimicrobiens, des exercices de pompiers, le Forum de l'entrepreneuriat féminin, le Forum académique et le Festival des écoles de théâtre des pays Brics.
Un évènement sportif majeur aura lieu à la mi-juin à Kazan. Les Jeux des Brics s'y dérouleront du 11 au 24 juin. Cette année, le tournoi traditionnel du groupe comprendra des compétitions dans 30 disciplines, avec l'arrivée attendue de délégations de plus de 60 pays.
Nous comptons sur le soutien actif de nos partenaires pour que la présidence russe soit marquée par des résultats pratiques significatifs et contribue substantiellement au développement du groupe et au renforcement de sa position sur la scène internationale.
Sur la crise ukrainienne
Le régime de Kiev ne cesse ses activités terroristes contre la population civile et les infrastructures civiles de Russie.
Il n'y a rien de sacré pour les bandéristes. Cela a été compris non seulement par nous, mais aussi par un nombre croissant de pays, d'organisations non gouvernementales et de personnes. Même pendant la lumineuse fête de Pâques (les vacances de Pâques chez les orthodoxes et les catholiques), ils ont continué de bombarder les habitants des régions russes.
Du 3 au 6 mai 2024, les forces armées ukrainiennes ont ciblé des maisons d'habitation à Donetsk, Gorlovka, Iassinovataïa et Avdeïevka. À la suite des attaques de drones et des explosions, sept personnes ont été blessées.
Le 5 mai 2024, dans le village de Nikolaïevka (RPD), une famille en voiture a été victime d'une mine des forces armées ukrainiennes. Les adultes, un homme et une femme, ont été gravement blessés. Heureusement, leur enfant est resté indemne.
Près d'Ougledar, les forces armées ukrainiennes ont attaqué avec des drones les participants à une procession religieuse près du monastère Sainte-Assomption de Saint-Nicolas et Saint-Basile. Par miracle, il n'y a eu aucune victime.
Dans le district de Chebekino, région de Belgorod, un drone a frappé près du village de Mourom, tombant près de l'église de la Sainte-Trinité.
À Berdiansk, région de Zaporojié, un employé du service pénitentiaire russe est décédé suite à l'explosion d'un véhicule organisée par des terroristes ukrainiens.
Les bandéristes continuent d'utiliser des drones kamikazes pour attaquer des personnes désarmées.
Dans la région de Belgorod, deux attaques de ce genre ont été perpétrées ces derniers jours. Le 3 mai 2024, à Voznessenovka, un drone a attaqué un bus transportant des employés d'une entreprise locale. Un passager a été blessé.
Le 6 mai 2024, dans le district de Borissov, près du village de Beriozovka, un drone a attaqué une voiture et deux minibus. 7 personnes sont mortes, 42 ont été blessées. Parmi les hospitalisés se trouvent 3 frères mineurs. Après l'arrivée des médecins, de la police, des secouristes et des journalistes, les forces armées ukrainiennes ont recouru à leur pratique terroriste habituelle en frappant à nouveau les civils avec des drones.
Malgré l'absence de réaction internationale aux atrocités du régime de Kiev (certains régimes hostiles encouragent même de telles activités), les forces de l'ordre russes consignent minutieusement les crimes des néonazis ukrainiens. Aucun crime du régime de Kiev ne reste sans attention. Les personnes impliquées sont identifiées et traduites en justice.
Les tribunaux de la Fédération de Russie, sur la base des preuves recueillies par le Comité d'enquête de Russie, continuent de prononcer des verdicts contre les combattants ukrainiens qui ont commis de graves crimes contre des civils.
Le tribunal militaire du district Sud a condamné V. Plakhotnik à 18 ans de prison pour avoir servi dans l'organisation terroriste Azov et participé à des actions militaires contre la Russie sur le territoire de la RPL.
Aucun des criminels ukrainiens ne pourra échapper au châtiment. Ils seront identifiés et répondront de leurs actes selon toute la sévérité de la loi. Nous continuerons de parler régulièrement de leurs crimes et de leur châtiment. Il est inévitable.
Beaucoup de choses ont déjà été dites (notamment par des témoins) sur les crimes du régime de Kiev pendant la période de Pâques contre des monastères et des églises. Ce n'était pas simplement des fous qui, en dehors de la politique générale, ont décidé de commettre de tels sacrilèges. Au contraire, c'est Vladimir Zelenski qui a donné le ton. Le 5 mai 2024, dans son discours à l'occasion de la Pâques orthodoxe, il a prononcé des paroles véritablement sataniques, allant jusqu'à dire que Dieu avait un "chevron avec le drapeau ukrainien" sur l'épaule. Quel Dieu? Il serait bon de préciser: en quels dieux Vladimir Zelenski croit-il vraiment?
Ce n'est pas une question futile et en aucun cas sarcastique. Zelenski s'est identifié à différentes confessions ou groupes religieux-sociaux, il est difficile de le définir. On l'a vu dans des églises orthodoxes, et il a souvent parlé de son appartenance au peuple juif. Que cela signifie-t-il? Est-il un athée qui tolère les groupes religieux? Alors il ne devrait pas parler de Dieu. S'il parle de Dieu et participe occasionnellement à des évènements liés à différentes confessions, il serait bon qu'il se détermine. Sinon, c'est une tromperie "costumée" des gens. D'un autre côté, je pense que peu de gens lui font encore confiance ou même croient en lui.
De telles déclarations témoignent de sa fausse nature. De plus (si nous prenons les dogmes du christianisme et de l'orthodoxie), c'est un blasphème terrifiant. Peut-être ne le sait-il pas. Mais il est apparu tant de fois dans des églises et des monastères orthodoxes, a parlé sur ce sujet. Apparemment, ceux qui conseillent Vladimir Zelenski sur les questions religieuses ne sont également pas au courant. Plus personne ne croit en sa sincérité. En appelant à Dieu et en disant qu'il porte des "chevrons militaires", en même temps les autorités sous la direction de Vladimir Zelenski à Kiev persécutent l'Église orthodoxe ukrainienne canonique. En ce moment même, ils arrêtent des prêtres indésirables et maltraitent les fidèles de l'Église orthodoxe ukrainienne. Et, malheureusement, ils ont réussi dans ce domaine.
Quelques mots sur la façon dont Pâques s'est déroulée en Ukraine. Tandis que toutes les ressources propagandistes de Kiev diffusaient des images de Vladimir Zelenski portant une chemise nationale brodée, pratiquant la sacrilège, les utilisateurs ukrainiens des réseaux sociaux partageaient des vidéos complètement différentes. Sur celles-ci, les schismatiques de "l'Église orthodoxe d'Ukraine" ont transformé la lumineuse fête en une continuation de la nuit de Walpurgis. Pendant les messes de Pâques, ils scandaient des slogans bandéristes, et leurs partisans maltraitaient partout les fidèles de l'Église orthodoxe ukrainienne canonique. Cependant, ni la violence ni les menaces n'ont influencé les fidèles. La grande majorité des Ukrainiens sont restés fidèles à leur foi et à leur église. Leur réponse à la clique de Kiev était des files d'attente de plusieurs kilomètres, précisément dans les églises de l'Église orthodoxe ukrainienne. Personne ne s'est rendu auprès des destructeurs de la foi chrétienne en Ukraine de l'Église orthodoxe d'Ukraine.
Le même phénomène se produit dans les pays d'Europe occidentale et d'Amérique du Nord. Les croyants ukrainiens refusent d'écouter les prêches misanthropiques dans les paroisses schismatiques et fréquentent les églises de l'orthodoxie canonique.
Le 6 mai 2024, le ministère ukrainien des Affaires étrangères a publié une déclaration déconnectée de la réalité concernant l'inauguration du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine. Comme d'habitude, ce ministère n'a rien dit de nouveau. Les mêmes accusations stéréotypées de la Russie et de ses dirigeants d'"agression", de "dictature" et de "violation du droit international" ont été répétées. Le message principal de cette déclaration est de remettre en question la légitimité et la démocratie de l'élection de Vladimir Poutine pour un nouveau mandat. Ceci n'est rien d'autre qu'une nouvelle tentative grossière d'ingérence dans les affaires intérieures de notre pays, orchestrée par l'Occident par l'intermédiaire du régime de Kiev.
Avant de faire de telles évaluations (généreusement financées par l'Occident), il serait sage de réfléchir à sa propre légitimité et de se rappeler du changement anticonstitutionnel de pouvoir résultant du coup d'État armé de 2014, de l'élection présidentielle qui n'a pas eu lieu en mars 2024, ainsi que du statut actuel de Vladimir Zelenski lui-même. Que disent-ils à ce sujet? Ou vu qu'ils ont accroché un chevron à Dieu, ils pensent que tout leur est permis?
Le 4 mai 2024, le journal américain The Wall Street Journal (un média difficile à suspecter de position pro-russe) a publié un article sur le risque que l'Ukraine déclare un défaut de paiement d'ici l'automne 2024. Selon l'article, ce scénario est tout à fait possible si Kiev ne reprend pas les paiements de sa dette aux créanciers étrangers. C'est un point intéressant. Personne ne parle du fait que l'Ukraine, sous le patronage et le "démembrement" par l'Occident de la société et de l'État ukrainiens, et du harcèlement de ce peuple, ne pourra jamais restaurer ses positions économiques dans tous les domaines. Pensez-y: les journalistes américains se demandent si l'Ukraine pourra rembourser ses dettes.
Il s'agit d'une entente proposée par des fonds d'investissement étrangers, qui espèrent obtenir au moins les intérêts de la dette en échange de l'annulation d'une partie de la dette ukrainienne en obligations d'une valeur de 20 milliards de dollars. Imaginez quel tromperie de l'audience et les citoyens occidentaux: d'abord, ils ont collecté des contributions en faveur de l'Ukraine via des impôts et des outils politiques, promettant que ce pays rembourserait ses dettes, et maintenant, il ne les remboursera pas. Parmi ses détenteurs figurent des entreprises américaines bien connues telles que BlackRock et Pimco. Si l'accord n'est pas conclu, en août, lorsque les vacances accordées par les investisseurs pour le service de la dette publique prendront fin, l'Ukraine pourrait annoncer un défaut de paiement. Comme l'écrit The Wall Street Journal, l'inquiétude grandit aux États-Unis et dans d'autres pays occidentaux que Kiev commencera à dépenser pour le remboursement des intérêts l'argent qui lui est alloué à titre d'aide.
Ceci est une escroquerie globale non seulement à l'échelle mondiale, mais aussi historique. L'univers n'a probablement jamais rien vu de tel. Le régime de Kiev est un gigantesque système mondial de blanchiment d'argent pour le transfert de dizaines et de centaines de milliards de dollars à des fins inconnues et dont la destination réelle est inconnue.
La situation en Ukraine s’aggrave de jour en jour, ce qui inquiète sérieusement les requins d'affaires mentionnés. Apparemment, les choses vont très mal dans l’économie ukrainienne, et sans le soutien occidental elle est vouée à tomber dans un coma profond, puisqu’elle existe depuis longtemps grâce à des injections artificielles de l’extérieur.
Et qu’en est-il de l’UE, qui a littéralement vidé ses poches pour aider la "démocratie ukrainienne"? Le 6 mai 2024, le porte-parole de la Commission européenne pour la politique étrangère, Peter Stano, a déclaré que l'Ukraine aurait le droit d'attaquer le pont de Crimée dans le cadre de la "légitime défense". On ne peut que de qualifier cette déclaration d’incitation directe au terrorisme. Ce qui est choquant, c’est qu’il s’agit d’une déclaration non pas d’un représentant d’un parti politique marginal ou d’un mouvement extrémiste, mais d’un responsable européen. Il parle au nom de l'ensemble de l'Union européenne. C'est sa fonction.
Les déclarations inacceptables de Peter Stano prouvent que l’UE n’est pas simplement un sponsor du régime de Kiev. Par ses déclarations, il incite Kiev à poursuivre les attaques contre les villes russes pacifiques et les infrastructures civiles, y compris les hôpitaux, les écoles, les magasins, etc. Parallèlement à la fourniture d’armes lourdes et d’armes à longue portée, les membres de l’UE négligent ouvertement leurs propres obligations internationales et deviennent explicitement complices des activités terroristes des néonazis ukrainiens.
L'autre jour, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a encore une fois admis directement que le conflit ukrainien avait dès le début une solution pacifique et rapide, mais lui-même et l'Union européenne en sa personne ne souhaitent pas la cessation des hostilités. Nous en avons parlé à plusieurs reprises (citant Josep Borrell et d'autres responsables européens), en soulignant les investissements à long terme de l'UE dans le financement de la fourniture d'armes à l'Ukraine, avec lesquelles ils espèrent prolonger la confrontation armée pendant au moins plusieurs années (selon eux). Cela confirme la terrible réalité: les Ukrainiens ordinaires ne sont qu’un outil que Vladimir Zelenski a "vendu" aux membres de l’UE pour son propre enrichissement et au vu de son immoralité, et qui sont utilisés pour régler les comptes géopolitiques de l’Occident avec la Russie.
Je voudrais dire quelques mots sur le terrible phénomène en Ukraine qu'est la "mort-bilisation". C'est ainsi que les citoyens du pays ont surnommé la mobilisation ukrainienne. Dans sa tentative de rendre des comptes au moins d’une manière ou d’une autre aux maîtres occidentaux, le régime de Kiev est prêt à jeter n’importe qui au massacre, que ce soit en bonne santé ou malade, peu importe. Pour les autorités criminelles de Kiev, il suffit de prolonger cette danse mortelle pour en tirer encore plus de profit, retarder leur terrible sort inévitable et dissimuler la corruption occidentale, surtout compte tenu de la période électorale aux États-Unis et des accusations directes de la famille Biden de corruption liée à Kiev.
Nous n’avons aucun doute que l’Union européenne ne se soucie pas du sort des Russes, des Ukrainiens ou de qui que ce soit d’autre. Cela prouve l'affirmation de Josep Borrell selon laquelle ils vivent dans un "jardin fleuri" et les autres dans une "jungle". L’objectif de l’élite occidentale et de l’UE est d’essayer de préserver le système d’un ordre mondial basé sur le parasitisme politique et économique de l’Occident sur les ressources d’autres pays et sur la supériorité du "milliard d’or" sur les peuples du Sud global et de l’Est global. Nous sommes convaincus que les États de la majorité mondiale prennent en compte la pensée néocolonialiste de l'Union européenne lorsqu'ils évaluent la faisabilité du développement des relations avec elle et élaborent leurs politiques nationales et internationales.
Les faits énumérés ne font que souligner l’opportunité des objectifs de l'opération militaire spéciale visant à dénazifier et démilitariser l'Ukraine et à éliminer les menaces émanant de son territoire. Comme l’ont déclaré les dirigeants russes, tous ces objectifs seront remplis.
Sur les dernières déclarations du Président français sur la possibilité d'envoyer des militaires français en Ukraine
Nous avons noté les nouvelles déclarations belliqueuses des dirigeants français. Elles sont faites tous les jours. Dans une interview accordée au magazine britannique The Economist le 2 mai 2024, le président français Emmanuel Macron a déclaré que si les troupes russes "franchissaient les lignes de front et si le gouvernement ukrainien en faisait la demande", il serait nécessaire de soulever la question de l'envoi de troupes occidentales dans la région.
Nous avons commenté à plusieurs reprises la rhétorique irresponsable et provocatrice du dirigeant français. Malheureusement, il n’y a pas moins de questions à chaque déclaration qu’il fait. Il est à noter que le président français Emmanuel Macron l'explique par la volonté de créer une "incertitude stratégique" pour la Russie. Nous sommes obligés de le décevoir. Pour nous, la situation semble plus que certaine. Nous avons tout décidé il y a longtemps. Si les Français apparaissent dans la zone de conflit, ils deviendront inévitablement des cibles pour les forces armées russes. Paris en a déjà les preuves.
Il est révélateur que le comportement belliqueux d’Emmanuel Macron suscite le rejet non seulement de nombreux alliés de l’UE et de l’Otan, mais aussi, et surtout, de l’écrasante majorité des citoyens français. Ils sont devenus victimes de "l’incertitude stratégique" de Macron et ne comprennent pas eux-mêmes ce qu’il dit. Mais en même temps, ils comprennent que toute cette rhétorique est très dangereuse, agressive, et que les citoyens français deviennent ses otages, et désormais des victimes directes. Les informations sur les Français morts qui ont combattu dans la zone de conflit (peut-être n'ont-ils pas seulement combattu, mais ont dirigé des unités des forces armées ukrainiennes, leur ont donné quelques informations et conseils) sont malheureusement de plus en plus nombreuses. Apparemment, tout cela ne dérange pas Emmanuel Macron. Apparemment, c’est exactement à cela que devrait ressembler la véritable "démocratie libérale", dont il réclame avec tant de zèle la protection contre les ennemis extérieurs et intérieurs.
Nous ne sommes pas du tout surpris que Paris manipule le mythe séculaire de la "menace militaire russe" pour la France et toute l’Europe, ni par la volonté de justifier des dépenses de plusieurs milliards de dollars dans la guerre hybride entre l’Occident et la Russie en Ukraine.
Je voudrais vous rappeler des réalités historiques: les militaires français se sont retrouvés sur le territoire de notre pays parce qu'ils pensaient qu'il fallait le conquérir, et l’envahir. Les Russes se sont retrouvés sur le territoire français lorsqu'ils ont décidé de ramener les agresseurs et les envahisseurs chez eux, et pour les accompagner jusqu'à la porte.
Dans sa rhétorique étrange, Emmanuel Macron n’est ni seul ni original. Il est difficile pour les citoyens de France et d'autres pays, ainsi que pour ceux qui suivent les discours du président français, de comprendre d'où vient cette aisance et cette imprudence avec lesquelles les élites politiques françaises, au profit des Anglo-Saxons, renoncent aux traditions de souveraineté militaire, politique et même intellectuelle qui existaient dans le passé. Il y a eu différentes pages dans l'histoire de France, certaines honteuses, mais il y en a aussi de grandes: la Résistance française. Nous devons nous orienter sur cela et non sur les pages honteuses, que nous n’avons pas non plus oubliées.
Outre l’aspect moral, éthique et historique, ce problème a aussi un aspect pragmatique. De telles déclarations et mesures visant à renforcer ces déclarations détruisent non seulement la sécurité européenne (elle a déjà été détruite), mais aussi la sécurité de la France.
Sur les attaques terroristes contre les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2
Je voudrais dire quelques mots sur les attaques terroristes contre le gazoduc Nord Stream et sur l'enquête qui, apparemment, devrait être "en cours , mais qui ne l'est pas en fait. Les décisions des autorités danoises et suédoises adoptées en février 2024 de mettre fin aux enquêtes qui ont eu lieu en septembre 2022 dans la zone économique exclusive du Danemark et de la Suède sur le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 confirment le manque d'intérêt de ces pays pour identifier les commanditaires et les exécuteurs des attaques terroristes.
Avons-nous vraiment besoin de preuves supplémentaires pour savoir qui se trouve derrière ces attaques? Bien entendu, les avocats, les juristes et les services de renseignement en auront besoin. Ils s’en occupent, y compris dans notre pays. Mais pour nous, en tant que personnes qui suivent la rhétorique des pays occidentaux sur la politique énergétique de l'Europe, de notre pays, de quoi encore avons-nous besoin pour comprendre qui est le véritable bénéficiaire de la cessation de la coopération énergétique durable entre la partie occidentale de l'Europe et la Fédération de Russie?
Dès le début, Copenhague et Stockholm ont renoncé à toute interaction avec la partie russe sur l’enquête. Ils ont empêché le lancement d'une enquête internationale sous les auspices de l'ONU. C’est révélateur. Ensuite, ils ont déclaré qu’ils ne voulaient rien à voir avec la Russie. Ils ont désormais arrêté l'enquête. Nous n'avons rien à voir avec ça, parce que c'étaient leurs enquêtes internes. Il s'avère qu'ils ne veulent rien à voir avec la vérité?
Les messages du président du gouvernement de la Fédération de Russie, Mikhaïl Michoustine, envoyés en octobre 2022 aux chefs de gouvernement du Danemark et de la Suède, sont restés sans réponse. Les demandes répétées d'assistance juridique du Parquet général de la Fédération de Russie dans le cadre d'enquêtes sur des attaques terroristes ont été refusées par les forces de l'ordre danoises et suédoises.
Après avoir annoncé la clôture des enquêtes nationales, ni Copenhague ni Stockholm n'ont présenté à la partie russe les résultats des enquêtes. Une question se pose: ont-elles eu lieu? On a l'impression que les autorités danoises et suédoises savent qui a mis en scène cet attentat terroriste et ont choisi de s'en laver les mains. Ou bien elles subissent une pression politique si forte que c’est pour elles une question de vie ou de mort.
Le ministère russe des Affaires étrangères continuera à insister sur une enquête transparente et dépolitisée des sabotages, avec la participation des services russes compétents et de Gazprom, malgré les obstacles artificiels créés par l'Occident.
Cette attaque terroriste est un grave précédent qui constitue une menace non seulement pour la sécurité énergétique régionale, mais aussi mondiale, et nécessite une réaction collective de la communauté mondiale. Nous attirons à nouveau l'attention sur le fait que, compte tenu des volumes de gaz exportés via Nord Stream 1 et des fonds investis dans la construction de Nord Stream 2, notre pays est la partie concernée.
Nous espérons que les parties intéressées vont revoir leur position, abandonneront toute politisation inutile et vont coopérer.
Réponses aux questions:
Question: Comme on le sait, la Russie, dans le cadre de ses efforts pour assurer la sécurité alimentaire mondiale, continue de fournir des céréales et des engrais aux marchés mondiaux, en mettant l'accent sur les pays dans le besoin en Afrique, en Asie et en Amérique latine. À cet égard, une question se pose sur le développement d'une initiative pour le transfert gratuit des engrais minéraux russes bloqués dans les ports de l'UE vers les États africains les plus pauvres.
Réponse: À l'heure actuelle, quatre chargements d'engrais ont déjà été envoyés au Malawi, au Kenya, au Nigeria et au Zimbabwe (au total, il s’agit d'environ 110. 000 tonnes). Dans le même temps, l'UE et les autorités nationales de Lettonie, d'Estonie et de Belgique continuent de détenir une part importante des produits russes illégalement saisis (environ 100.000 tonnes supplémentaires), destinés exclusivement dans le cadre de cette action humanitaire.
Cette situation est une autre illustration de l’hypocrisie des Occidentaux. En paroles, ils disent qu’en 2022 ils ont organisé une campagne mondiale pour une prétendue sécurité alimentaire. Ils affirment également qu’ils n’étendront pas leurs sanctions unilatérales illégales aux produits agricoles russes. En réalité, ils bloquent même les approvisionnements purement humanitaires, sans parler des exportations commerciales. Pour quoi? Pour se remplir les poches, pour créer des avantages uniquement pour eux-mêmes en contournant la véritable concurrence. Suite à cette politique discriminatoire souffrent les pays les plus vulnérables du Sud global, dont les pays de l’Occident collectif se soucient tant. Étant les pays les plus vulnérables, ils ont besoin d’un approvisionnement durable en nourriture et en engrais en provenance de l’étranger. Surtout ceux qui sont gratuits.
Pour notre part, malgré tous les obstacles créés par les Occidentaux, nous sommes fermement déterminés à continuer à œuvrer pour débloquer nos engrais et ensuite les transférer gratuitement à ceux qui en ont besoin. À cet égard, nous comptons sur l'intensification des efforts correspondants des représentants du Programme alimentaire mondial des Nations unies, qui, dans le cadre du Mémorandum Russie-ONU sur la normalisation des exportations agricoles nationales, contribuent à la mise en œuvre de cette initiative. Une telle assistance n'est en aucun cas gratuite: l'entreprise propriétaire des engrais, en plus des frais liés au coût des marchandises, paie également séparément l'assistance de l'ONU. C’est pourquoi j’aimerais voir une réelle contribution de l’ONU à la mise en œuvre de ce qui a été promis.