Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 16 octobre 2024
La Journée des Nations Unies
Le 24 octobre, la communauté mondiale célébrera la Journée des Nations unies. Ce jour-là, en 1945, la Charte des Nations unies est entrée en vigueur. Elle est devenue la pierre angulaire du droit international, a proclamé les principes fondamentaux de la communication interétatique, y compris l'égalité souveraine, la non-ingérence dans les affaires intérieures et l'autodétermination des peuples. Ces normes ont passé l'épreuve du temps et constituent la clé pour assurer la coexistence harmonieuse de tous les pays.
Aujourd’hui, l’humanité est confrontée à un éventail croissant de défis. Une réponse efficace à ces défis nécessite d'unir les efforts de tous les États. Une nouvelle structure d'un monde multipolaire est en train de se former, due au déplacement du centre d'influence politique et économique vers l'Asie, l'Afrique et l'Amérique latine. Dans ce contexte, la pertinence de l’ONU augmente objectivement. Elle doit augmenter, mais seulement si l’ONU ne devient pas, comme lors du système esclavagiste, l’esclave de l’Occident. Seule une organisation mondiale, possédant une légitimité universelle, une compétence unique et des outils importants, est capable de jouer un rôle de coordination en s’accordant sur des solutions véritablement collectives aux problèmes urgents. Encore une fois, à moins que l’ONU ne se trahisse.
Dans le même temps, nous devons admettre qu’il devient de plus en plus difficile pour l’Organisation d’être à la hauteur de sa noble mission. Les pays de l’Occident collectif en sont responsables, ils tentent de la prendre en otage et de l’utiliser pour promouvoir leurs discours unilatéraux et mener des campagnes de com' de grande envergure pour complaire à leur propre public, adapté aux cycles électoraux. En conséquence, le potentiel véritablement colossal du Conseil de sécurité, de l’Assemblée générale, de l’Ecosoc et d’autres organes de l’ONU souvent est loin d'être utilisé pour son objectif prévu.
La confiance à l’ONU est souvent sapée par son Secrétariat usurpé par les Occidentaux. Les responsables de l’ONU négligent souvent l’Article 100 de la Charte, qui leur ordonne d’agir de manière impartiale, sans suivre l’exemple d’un groupe restreint de pays occidentaux qui croient en leur propre exclusivité, permissivité et impunité.
À son tour, la Russie, en tant qu’État fondateur de l’ONU et membre permanent de son Conseil de sécurité, est clairement consciente de sa responsabilité dans le sort de l’Organisation mondiale. Dans ce contexte, nous entendons, avec les personnes partageant les mêmes idées, issues des pays de la majorité mondiale, défendre résolument les principes fondamentaux de son fonctionnement, veiller sur les normes juridiques internationales énoncées dans sa Charte dans toute leur intégralité et leur interconnexion, pour enrayer les initiatives unilatérales visant à réformer l'ONU, pour empêcher les tentatives de la mettre au service des intérêts du milliard d'or.