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Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 11 avril 2019

759-11-04-2019

 

Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec le collectif de l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères

 

Vendredi 12 avril, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov rencontrera les étudiants, les auditeurs et le corps professoral de l'Académie diplomatique du Ministère russe des Affaires étrangères, qui fête cette année son 85e anniversaire.

L'Académie diplomatique est un grand centre d'éducation et de recherche, qui prépare des spécialistes en relations internationales très compétents dans un large éventail de domaines d'activité requis. Avec l'Institut d’État des relations internationales de Moscou (MGIMO) elle demeure le principal "fournisseur" de ressources humaines pour le service diplomatique russe. Les collaborateurs du Ministère des Affaires étrangères et d'autres institutions russes, ainsi que des diplomates étrangers, perfectionnent régulièrement leurs connaissances et compétences dans l'enceinte de l'Académie.

Le Ministre partagera sa vision de la situation internationale actuelle, évoquera les priorités de la politique étrangère russe et répondra aux questions de l'audience.

 

Sur la conférence constitutive de l'Association Gromyko pour la politique étrangère

 

Vendredi 12 avril, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la conférence constitutive de l'Association Gromyko pour la politique étrangère.

Cette association a été créée par les représentants d'ONG scientifiques et d'enseignement russes afin de contribuer au développement du dialogue au niveau de la communauté d'experts entre les États membres de la CEI, de l'Union économique eurasiatique (UEE) et de l'OTSC. Lors de cet événement, des discours seront prononcés par des représentants de milieux parlementaires, sociaux et d'affaires, ainsi que des spécialistes des relations internationales russes et biélorusses. A l'ordre du jour figure une discussion sur les projets d'activités de l'Association à court et à long terme, qui seront repris dans le document final de la conférence. Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov visitera également l'exposition préparée par le Département historique et documentaire du Ministère à l'occasion du 110e anniversaire d'Alexeï Gromyko, éminent diplomate soviétique et personnalité publique.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la présentation d'albums photo de la série "Invincibles"

 

Vendredi 12 avril, dans l'enceinte du Ministère russe des Affaires étrangères, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov assistera à la présentation d'albums photo de la série "Invincibles", qui ont été édités par la Société russe d'amitié avec Cuba, dont la première édition a correspondu au 85e anniversaire de Iouri Gagarine et au 90e anniversaire de Che Guevara, qui furent les premiers leaders de la Société d'amitié soviéto-cubaine en 1964.

Ces recueils décrivent les principales étapes de la vie de ces personnalités éminentes du XXe siècle. La chronique des contacts officiels et des rencontres informelles de Iouri Gagarine et de Che Guevara à Moscou et à La Havane, où est reflété le croisement symbolique des destins du pionnier de l'espace et du révolutionnaire latino-américain, représente un intérêt particulier. Cette activité sera un nouveau témoignage des liens d'amitié et de coopération historiquement solides qui relient les peuples de la Russie et de Cuba.

A cette présentation ont été conviés les chefs des missions diplomatiques des pays de l'Amérique latine et des Caraïbes, les membres de la Société russe d'amitié avec Cuba et les représentants des institutions publiques, des milieux scientifiques et culturels. Une exposition de plusieurs photos de ces albums est prévue.

Nous invitons les médias russes et étrangers à participer à cette activité.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la 27e Assemblée du Conseil pour la politique étrangère et de défense

 

Les 13 et 14 avril, à la résidence "Lesnye dali" dans la région de Moscou, se déroulera l'Assemblée annuelle du Conseil pour la politique étrangère et de défense, la plus ancienne ONG russe chargée des relations internationales et de la politique étrangère. Lors des discussions sur le thème "Une guerre mondiale ou une révolution: à quoi s'attendre?" seront évoquées les questions relatives à la situation internationale actuelle et aux priorités de la politique étrangère russe.

Par tradition, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à l'Assemblée. Il adressera ses salutations aux participants du forum, partagera sa vision de la situation internationale actuelle et évoquera les tâches d'actualité de la diplomatie russe.

Le Ministère des Affaires étrangères tient en grande estime la coopération constructive avec le Conseil pour la politique étrangère et de défense. Les idées et les recommandations des experts de cette ONG et d'autres organisations russes de profil international sont sollicitées dans notre travail pratique.

 

Sur la réunion des ministres des Affaires étrangères de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie sur le processus de paix du Haut-Karabagh avec la participation des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE

 

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le Ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères Elmar Mamediarov et le Ministre arménien des Affaires étrangères Zohrab Mnatsakanian se rencontreront à Moscou ce 15 avril pour évoquer le processus de paix du Haut-Karabagh, avec la participation également des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE (la Russie, les États-Unis, la France).

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la cinquième session ministérielle du Forum de coopération russo-arabe 

 

Moscou accueillera le 16 avril la cinquième session ministérielle du Forum de coopération russo-arabe, à laquelle participera notamment le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Conformément au format fixé par le Mémorandum sur la création du Forum, signé en décembre 2009, la liste des participants à cet événement comprendra des représentants de la direction des ministères des Affaires étrangères de la troïka du Conseil des ministres de la Ligue arabe (l'Irak, le Soudan et le Somali), de la Tunisie (qui préside actuellement le sommet de la Ligue) et du Secrétaire général de la Ligue. Les ministres des Affaires étrangères d'autres pays devraient également assister au Forum.

La réunion au format collectif prévoit un échange de points de vue approfondi sur la situation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, avec un accent sur l'élimination des foyers de tension persistants dans la région et la réponse aux défis et aux menaces auxquels font face les pays arabes. La réunion portera sur les principaux problèmes d'actualité régionale et internationale, notamment sur le règlement israélo-palestinien, la situation en Syrie, en Libye et au Yémen, la normalisation générale de la situation dans le Golfe, la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, ainsi que la formation d'une zone sans armes de destruction massive au Moyen-Orient.

Les participants porteront une attention particulière à la concertation de mesures concrètes visant à renforcer encore tout l'éventail des relations entre la Russie et les pays arabes, notamment dans le secteur du commerce, de l'économie, des investissements, de la culture, de l'éducation et le domaine social. Le Forum devrait se solder par l'adoption d'une Déclaration commune et du Plan d'action pour la mise en pratique des principes, des objectifs et des missions de la coopération russo-arabe à l'horizon 2019-2021.

Nous espérons que cet événement favorisera la promotion efficace d'approches communes du règlement des problèmes urgents au niveau international et régional, ainsi que l'élargissement du partenariat diversifié entre la Russie et le monde arabe.

 

Sur la visite de travail d'Ivica Dačić, Vice-Premier ministre serbe et Ministre des Affaires étrangères, en Fédération de Russie

 

Ivica Dačić, Vice-Premier ministre serbe et Ministre des Affaires étrangères, se rendra le 17 avril à Moscou pour une visite de travail. Ses négociations avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov porteront sur les éléments-clés de l'agenda de la coopération russo-serbe, les nouvelles initiatives visant à développer le partenariat stratégique bilatéral, et les problèmes d'actualité des Balkans.

Le dialogue politique entre la Russie et la Serbie est assez intensif. La visite officielle du Président russe Vladimir Poutine à Belgrade le 17 janvier dernier a considérablement favorisé le travail conjoint dans les domaines-clés. Le Président serbe Aleksandar Vučić s'est rendu deux fois en Russie en 2018, notamment pour prendre part aux célébrations à l'occasion du Jour de la Victoire et à la marche du "Régiment immortel". Les deux chefs de diplomatie maintiennent également des contacts réguliers.

Nous constatons que le gouvernement serbe mène une politique équilibrée visant à développer des relations mutuellement avantageuses avec tous les États intéressés, notamment avec la Russie. La dynamique de la coopération russo-serbe dans le domaine commercial et économique suit une tendance positive. Selon les statistiques douanières russes, les échanges entre les deux pays se sont chiffrés à 2,1 milliards de dollars en 2018, ce qui a constitué une hausse de 1,9% en glissement annuel.

Les parties porteront traditionnellement une attention spéciale au règlement de la situation au Kosovo. Le soutien russe à la Serbie sur cette question reste inchangé et s'appuie sur la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'Onu.

 

Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la présentation de la région de Novgorod

 

La Maison des réceptions du Ministère russe des Affaires étrangères accueillera le 18 avril une présentation de la région de Novgorod dans le cadre du programme de soutien aux régions russes dans le développement et le renforcement de leurs liens avec les pays et les communautés d'affaires étrangers.

La présentation réunira des représentants du corps diplomatique accrédité à Moscou, des organes du pouvoir fédéraux et régionaux, des milieux d'affaires et des médias russes et étrangers. Cet événement vise à mettre en avant les capacités économiques et le potentiel d'investissement de la région de Novgorod, ainsi que les projets de son gouvernement concernant le développement futur des relations d'affaires avec des partenaires étrangers. Il présentera également des projets dont la mise en œuvre pourrait impliquer des entrepreneurs et des structures intéressées des pays étrangers.

Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Gouverneur de la région de Novgorod Andreï Nikitine prononceront un discours dans le cadre de cet événement.  

 

Sur la situation actuelle en Syrie

 

Les combattants du groupe Hayat Tahrir al-Cham retranchés dans la zone de désescalade d'Idleb continuent d'attaquer les positions des forces gouvernementales syriennes. Ces actions continuent de faire des victimes militaires et civiles. Il faut notamment souligner le bombardement scandaleux de la ville de Masyaf (province de Hama) qui s'est soldé par 5 morts et 15 blessés. Le même jour, environ 500 terroristes ont entrepris une tentative avortée de percer les positions défensives de l'armée syrienne dans la région montagneuse de Lattaquié. Afin d'éviter une dégradation ultérieure de la situation, nous poursuivons nos efforts conjoints avec la Turquie visant à réduire les tensions autour de la zone démilitarisée dont la création a été fixée par les accords de Sotchi à ce sujet. La situation à Idleb, tout comme d'autres questions d'actualité du règlement syrien, ont été évoquées lors du sommet russo-turc qui a eu lieu le 8 avril à Moscou.

Les efforts se poursuivent pour reloger les habitants du camp de personnes déplacées de Roukban, qui se trouve dans une zone occupée illégalement par les Américains. La semaine dernière, la Russie a organisé - en concertation avec les autorités syriennes et avec le concours des anciens des tribus locales - le transport d'environ 1 500 personnes depuis le camp. Toutes les conditions nécessaires avaient été réunies pour qu'elles reviennent sur leur lieu d'habitation permanente en conformité avec les standards humanitaires internationaux.

Dans ce contexte, notre attention a été attirée par le rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'Onu qui a constaté des manquements des pays donateurs à leurs engagements dans le cadre des programmes d'aide aux Syriens. Ainsi, seulement 180 millions de dollars ont été recueillis sur les 3,3 milliards nécessaires. Ce manque financier provoque des retards considérables dans la mise en œuvre des programmes humanitaires de l'Onu par rapport au calendrier planifié.

Un exemple éloquent des répercussions de ce financement insuffisant est la situation désastreuse du tristement célèbre camp de personnes déplacée d'Al-Houl, qui devra faire face à des coupures massives d'approvisionnement en nourriture dès cet été. Je voudrais rappeler que ce site d'hébergement temporaire se trouve sur le territoire contrôlé par les Forces démocratiques syriennes et leurs tuteurs américains. La catastrophe humanitaire qui s'y déroule sous nos yeux a été provoquée par des erreurs grossières de la coalition menée par les États-Unis dans le cadre des opérations antiterroristes au sud-est de la Syrie.

Dans ce contexte, je voudrais appeler encore une fois la communauté internationale à soutenir le peuple syrien dans le travail compliqué de rétablissement du pays après la guerre. Il est grand temps que nos partenaires occidentaux renoncent enfin au marchandage politique autour de la question purement humanitaire de l'octroi de l'aide nécessaire aux Syriens.

Les problèmes-clés du règlement syrien susmentionnés, et le progrès du processus de paix dans le pays, devraient être évoqués au cours de la prochaine 12e Rencontre internationale sur la Syrie dans le cadre du format d'Astana à Noursoultan. Cet événement devrait se dérouler fin avril: la date exacte sera communiquée plus tard.

 

Sur les déclarations des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et du Canada à l'occasion de l'anniversaire des incidents survenus dans les villes syriennes de Khan-Cheikhoun et de Douma le 4 avril 2017 et le 7 avril 2018

 

Nous avons constaté les déclarations odieuses publiées pratiquement en même temps par les ministères des Affaires étrangères des États-Unis, du Royaume-Uni, de la France et du Canada à l'occasion de l'anniversaire des incidents survenus dans les villes syriennes de Khan-Cheikhoun et de Douma le 4 avril 2017 et le 7 avril 2018. Ces propos contiennent de nouvelles accusations infondées, voire des menaces directes contre Damas.

Je voudrais rappeler que les États-Unis ont lancé en 2017 des frappes de missiles contre la Syrie, un État souverain. Ces actions ont été reproduites en 2018 par la troïka occidentale que l'on sait. Ces crimes ne s'appuyaient que sur des motifs politiques, en contournement du Conseil de sécurité de l'Onu et en violation de toutes les normes du droit international, notamment la Convention sur l'interdiction des armes chimiques. En ce qui concerne la ville de Douma, l'agression n'a eu lieu que quelques heures avant l'arrivée des experts de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), qui devaient - dans le cadre de leur mandat - recueillir des témoignages et des échantillons pour les analyser ensuite dans un laboratoire indépendant de l'Organisation et tirer leurs conclusions sur la réalité de l'utilisation des armes chimiques.

Je voudrais répéter la position russe sur les événements de Khan-Cheikhoun et de Douma. Nous avons toutes les raisons de penser que les rapports de la Mission de l'OIAC chargée d'établir les faits d'utilisation d'armes chimiques dans ces deux cas ont été rédigés sur commande politique, probablement de la part des agresseurs.  

 

Sur la décision de la cour de Rotterdam de reconnaître le groupe Ahrar al-Cham comme une organisation terroriste

 

Je voudrais évoquer de nouveau - pour la troisième fois en quelques mois - une question qui reste toujours d'actualité: l'octroi par le Gouvernement néerlandais d'une aide "non-létale" aux groupes terroristes syriens.

Les autorités néerlandaises affirment que les équipements - des uniformes, des 4x4, des téléphones par satellite, etc. - livrés de 2013 à 2017 n'étaient destinés qu'aux forces de l'"opposition syrienne modérée" et qu'ils ne se seraient retrouvés entre les mains des terroristes que "par erreur". Ces propos ont récemment été démentis non seulement par des enquêtes journalistiques, mais aussi par une décision de justice adoptée à la fin des audiences à Rotterdam.    

Ainsi, la justice néerlandaise a officiellement reconnu le groupe Ahrar al-Cham comme une organisation terroriste. Tout le monde se souvient parfaitement du fait que le Ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok avait assuré les parlementaires que ce mouvement était "modéré" et qu'il ne faisait par partie des "listes des organisations terroristes établies par l'UE et l'Onu".

A plusieurs reprises, nous avons attiré l'attention de la communauté internationale sur l'obsession de certains pays occidentaux pour la participation à des projets odieux, notamment l'octroi d'une aide non-létale aux organisations dont on découvre quelque temps après qu'elles étaient terroristes. Nous suivrons avec intérêt cette situation pour apprendre les nouvelles justifications de ces actions pas vraiment réfléchies - pour ne pas dire plus - qui seront avancées par des représentants de l'exécutif néerlandais et notamment du Ministère des Affaires étrangères de ce pays.

 

Sur l'évolution de la situation en Libye

 

Nous continuons de recevoir des informations sur les affrontements armés qui se déroulent aux abords de la capitale libyenne entre les groupes militaires soutenant le Gouvernement d'entente nationale du Premier ministre Fayez le-Sarraj et les unités de l'Armée nationale libyenne sous le commandement de Khalifa Haftar. Des frappes aériennes ont eu lieu, notamment contre le seul aéroport international opérationnel à Tripoli. Selon diverses informations, les deux belligérants essuient des pertes d'effectifs et de matériel.

Il n'y a pas de citoyens russes parmi les blessés ou les victimes. Le personnel de l'Ambassade de Russie en Libye exerce son activité depuis la Tunisie voisine à cause de la menace terroriste qui persiste à Tripoli ces dernières années. Nous réaffirmons nos recommandations aux citoyens russes de s'abstenir de voyager en Libye, pour des raisons de sécurité.

La communauté internationale, pendant la semaine qui s'est écoulée depuis le début de l'aggravation actuelle de la situation, a appelé plusieurs fois les belligérants à cesser les activités militaires et à s'asseoir à la table des négociations. L'escalade de la tension en Libye a été évoquée lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies.

Dans ces conditions, avec toute la détermination possible, la Russie pointe continuellement l'absence d'alternative au règlement politique basé sur le Plan d'action du représentant spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Libye Ghassan Salamé, ainsi que la nécessité de renoncer au recours à la force dans la lutte pour le pouvoir et l'importance d'unir les efforts de toutes les forces militaro-politiques libyennes responsables afin de rétablir au plus vite l'unité nationale et de créer des institutions étatiques à part entière capables de remplir efficacement les tâches prioritaires, notamment, et avant tout, la lutte contre le terrorisme.

Je me souviens très bien qu'il y a quelques années, quand la partie russe posait des questions dans différents formats à ses partenaires occidentaux, avant tout aux représentants français, concernant les fournitures d'armes sur le territoire libyen, on nous disait: ne vous inquiétez pas, tout va bien, tout est sous contrôle. Les armes sont fournies là où il faut. Aujourd'hui nous voyons le résultat du soutien de la prétendue démocratie par la communauté occidentale, ce qui se passe avec les armes sur le territoire de cet État qui existait auparavant en tant qu’État, mais qui aujourd'hui cherche seulement à retrouver ce statut. Nous voyons, et c'est l'avis officiel de l'Onu, une quantité exceptionnelle d'armes sur ce territoire. Nous voudrions entendre ceux qui disaient que les fournitures d'armes à l'époque, prétendument pour soutenir les processus démocratiques, ne comportaient aucune menace pour la paix ou la stabilité aussi bien dans cet État que dans la région.

 

Sur les révélations du vice-Ministre britannique des Affaires étrangères concernant la Libye

 

En parlant de la Libye et de la genèse de la situation actuelle, extrêmement difficile, je ne pouvais pas passer à côté de la déclaration très révélatrice dans tous les sens du terme, selon moi, faite récemment par le vice-Ministre britannique des Affaires étrangères Mark Field, qui supervise par intérim le dossier du Moyen-Orient. Lors des débats à la Chambre des communes, il s'est dit d'accord avec les arguments de ses opposants travaillistes concernant les "conséquences néfastes" de l'invasion des Britanniques en Irak et en Libye en déclarant, je cite: "La participation de Londres à ce qui était pensé comme des activités de stabilisation menées par les Libyens eux-mêmes avec la coordination de l'Onu ne s'est pas déroulée selon le scénario voulu. Les succès remportés immédiatement après les événements de 2011 n'ont pas été dûment soutenus."

Absolument tout est parfait dans cet extrait. Il s'avère que l'adoption de la zone d'exclusion aérienne couplée aux bombardements chirurgicaux, notamment contre les sites d'infrastructure critiques pour l’État, est à présent modestement qualifiée de "participation aux activités de stabilisation". Et par ces "activités", il faut manifestement comprendre l'ingérence insolente dans les affaires intérieures d'un État souverain, le soutien non dissimulé du coup d’État antigouvernemental et, évidemment, le lynchage public et la profanation du corps du leader national, alors qu'avant cela il était reçu par ceux qui ensuite, sans le moindre remords, ont donné des ordres et ont signé l'arrêt de mort de Mouammar Kadhafi. Le "scénario voulu" désigne certainement la transformation de la Libye, très riche en ressources naturelles, en un fournisseur d'hydrocarbures entièrement contrôlé par l'Occident avec un gouvernement "démocratiquement reconnu" en paroles, mais complètement fantoche en réalité. Apparemment, tel était le scénario qui devait être réalisé mais quelque chose est allé de travers pour l'Occident.

Honnêtement, ce qui se passe aujourd'hui, notamment autour du Venezuela, est évidemment une situation complètement différente, mais sa méthodologie fait beaucoup penser au drame qui s'est déroulé en Libye. On y retrouve les tentatives de persuader tout le monde de la nécessité d'une démocratisation, la focalisation sur les erreurs, notamment au niveau économique dans le cadre de la mise en œuvre de la politique nationale de cet État, l'usage de toute la gamme de pression et d'ingérence dans les affaires intérieures de la Libye souveraine, le pari sur les forces acceptables et les sanctions contre les forces indésirables. En fait, c'était inattendu pour bien des capitales. Le monde observe avec stupéfaction ce qui se passe dans cet État. Question: est-ce encore une erreur? Mais il faut assumer la responsabilité de ses erreurs.

Le fait est que les gens qui ont écrit ces "scénarios", notamment pour la Libye, étaient incompétents. Ces derniers temps, les excuses ne sont pas rares dans la culture politique britannique. On en entend fréquemment, parce qu'aucune repentance réelle ne se trouve derrière. Souvenez-vous des excuses de Gordon Brown pour le placement d'orphelins et d'enfants démunis britanniques dans des colonies pendant des dizaines d'années au XXe siècle. Ils ont également présenté des excuses pour le passé esclavagiste du pays. Les politiciens britanniques actuels ont également présenté des excuses à plusieurs reprises. Souvenez-vous de l'Irak, à présent c'est le tour de la Libye. Ils n'ont pas présenté d'excuses mais ont dit avoir mal calculé, que tout ne s'était pas déroulé selon le scénario écrit d'avance pour cet État. Combien de points de notre planète seront encore soumis à de tels scénarios dramatiques, puis à des excuses non dramatiques?

C'est seulement en étant confrontés à une crise socioéconomique gravissime s'expliquant notamment par un nouveau flux migratoire incontrôlable que nos collègues occidentaux ont commencé à rechercher des moyens pour écarter les menaces et les reproches.

Il faut avouer que tous ceux qui ont écrit les scénarios pour la Libye - les politiciens, les experts, les représentants du pouvoir exécutif des pays occidentaux - vivent très confortablement aujourd'hui, ils sont riches et prospères. Sauf que c'est aux millions de victimes directes et indirectes de ces scénaristes de payer ces erreurs avec leur propre vie, avec la vie de leurs proches.

 

Sur la situation au Soudan

 

Dans le contexte des contestations qui continuent au Soudan, les médias ont annoncé que les militaires avaient occupé plusieurs bâtiments gouvernementaux de la capitale. Certains représentants de la direction du parti au pouvoir auraient été arrêtés. Le pays a été coupé d'internet, la télévision centrale a cessé de fonctionner normalement et l'aéroport international de Khartoum a suspendu tous les vols.

Moscou espère que toutes les forces politiques et les structures de force soudanaises feront preuve d'un comportement responsable afin de stabiliser le plus rapidement possible la situation et de prévenir son escalade future. Nous appelons à régler tous les problèmes intérieurs du Soudan par des moyens pacifiques sur la base d'un large dialogue national.

Compte tenu de l'aggravation de la situation sécuritaire au Soudan, le Ministère russe des Affaires étrangères recommande aux citoyens russes de ne pas se rendre dans ce pays actuellement.  

 

 

Sur la situation au Venezuela

 

Le Conseil de sécurité de l'Onu a tenu hier à New York une nouvelle réunion qui, à l'initiative américaine, a porté sur la situation au Venezuela. Nous pensons toujours qu'il ne s'agit pas d'un thème convenable pour cette plateforme et ce format. Nous sommes parfaitement conscients de la complexité de la situation sociale, économique et humanitaire au Venezuela, mais nous ne la considérons pas comme une menace pour la sécurité et la stabilité régionale, voire internationale.

Un élément réellement préoccupant est la répétition obsessionnelle, par les représentants de l'administration Trump, du fait que "toutes les options sont à l'étude". Je voudrais souligner encore une fois le caractère nuisible et illusoire d'un éventuel recours à la force, si c'est à lui que font allusion les représentants de l'establishment politique américain. Il pourrait provoquer une guerre civile. Nous appelons résolument nos collègues américains à renoncer à ces projets irresponsables et allant à l'encontre du droit international. Je voudrais attirer encore une fois l'attention de nos collègues occidentaux sur les répercussions de leurs actions dans plusieurs pays. Observez les scénarios que vous avez tenté de mettre en œuvre, et leurs conséquences. 

Nous continuerons de faire tout notre possible pour que les scénarios dangereux mis en œuvre sous nos yeux dans certains pays ne se répètent pas au Venezuela. Nous sommes ravis de constater que cette conception est loin de recevoir un soutien unanime de la communauté internationale malgré les efforts de Washington qui ne cesse, malheureusement, d'agir en ce sens.

Nous regrettons que le Conseil de sécurité de l'Onu n'ait pas pu se tenir à l'examen du sujet annoncé: la situation humanitaire au Venezuela. L'allocution du Vice-Président américain Mike Pence a dépassé les limites de la décence, qui s'est transformée en propagande en faveur de la reconnaissance du "nouveau leader vénézuélien", renforcée par un cocktail d'ultimatums et de menaces de nouvelles sanctions.

Dans sa volonté de faire chuter le Président vénézuélien légitime, l'Administration américaine ne rechigne pas à violer partout les normes et les principes fondamentaux du droit international et régional. Les attaques directes contre des représentants diplomatiques officiels du gouvernement vénézuélien, la reconnaissance de certains leaders d'origine inconnue, la saisie illégale de la propriété diplomatique, ainsi que des actifs financiers et d'autres types, rappellent plutôt des règlements de comptes entre criminels que des actions de diplomates et de politiciens professionnels. Les États-Unis se laissent probablement guider par leur propre expérience, en reconnaissant la nomination - voire en dirigeant cette dernière - de prétendus ambassadeurs et représentants du Venezuela dans le monde entier. Ces dernières années, nous constatons que les États-Unis nomment au poste d'ambassadeur des personnes qui n'ont rien à voir non seulement avec le travail diplomatique, mais aussi le service public en général ou le travail du pouvoir exécutif ou législatif. Ces gens ont tout simplement obtenu des faveurs de l'administration et lui ont offert leur soutien financier au cours de la campagne électorale. Ensuite on les envoie comme ambassadeurs. Il existe en effet une telle pratique aux États-Unis. Mais cela ne signifie en rien qu'il faut l'appliquer vis-à-vis d'autres pays, surtout en violant le droit international.  

Washington présente cette politique, destructrice et négligeant le système du droit international formé depuis des décennies, comme un certain "ordre mondial basé sur des règles" et l'impose partout, au niveau régional ou international. Cela concerne notamment l'appel au Conseil de sécurité de l'Onu de la part de Mike Pence qui veut priver l'ambassadeur vénézuélien de son mandat, ainsi que l'éventuel projet de résolution des États-Unis concernant la reconnaissance de la légitimité du "gouvernement alternatif" de ce pays et de son représentant.

Cette situation a connu une nouvelle évolution il y a quelques jours quand le Conseil permanent de l'Organisation des États américains, une structure influente de l'hémisphère Ouest, a reconnu un "ambassadeur nommé par l'Assemblée nationale du Venezuela". Ce n'est qu'une tentative de légitimer la dualité du pouvoir au Venezuela. C'est mauvais non seulement en théorie mais aussi en pratique, car cela forme une dualité du pouvoir dans un pays souverain. On réunit toutes les conditions pour un conflit intérieur de grande envergure dans ce pays. Au lieu de favoriser de telle ou telle manière le règlement et le rapprochement entre les camps politiques, on fait justement l'inverse. On éloigne les parties et on les incite au combat pour que ce conflit - si nous le comprenons bien - soit impossible à régler par des moyens politiques ou diplomatiques.   

En même temps, la délégation américaine, qui a initié l'examen du statut des représentants officiels du Gouvernement légitime du Venezuela, a totalement ignoré les arguments juridiques des autres États membres de l'Organisation des États américains. Ces derniers mettent notamment en avant le fait que la définition des pouvoirs des délégations n'est pas du ressort du Conseil permanent: de telles questions ne peuvent pas être décidées par une simple majorité et doivent être examinées au moins lors d'une séance de l'Assemblée générale de l'Organisation. Ainsi, la décision du Conseil permanent va à l'encontre des statuts de l'organisation, torpille ses fondements et nuit à l'autorité de cette structure. Mais qui s'en inquiète, quand les enjeux sont si importants?

Nous appelons nos partenaires de la Communauté d'États latino-américains et caraïbes à penser aux répercussions de cet incident et à son influence sur le travail futur de l'Organisation. Je voudrais poser une question à nos partenaires étrangers: qu'arriverait-il si les États-Unis tentaient d'élargir l'utilisation de la formule de reconnaissance du représentant d'un imposteur, approuvée par l'Organisation des États américains? Qui sera leur prochaine cible après le Venezuela?

Dans ce contexte, je voudrais rappeler que le droit international n'inclut pas de notion telle que la reconnaissance collective de gouvernements et de leurs pouvoirs: il s'agit du droit souverain de chaque État. Les représentants officiels d'un État à l'étranger ne peuvent être nommés que par le chef de l'État, le premier ministre et le ministre des Affaires étrangères. Nous nous opposons catégoriquement à toutes les tentatives de certains États de mettre en doute les pouvoirs de la délégation vénézuélienne, et nous continuerons d'y résister. Tout ce qui se passe aujourd'hui est une tentative de revenir à une période primitive de l'histoire de l'humanité.       

En ce qui concerne l'octroi d'une aide humanitaire au Venezuela, il n'existe aucune raison objective pour l'imposer à Caracas: le pays ne fait pas face à des combats, à des désastres naturels ou à des épidémies de maladies dangereuses. Nous continuons de rappeler que le meilleur moyen d'aider le peuple vénézuélien est de lever les sanctions unilatérales illégales qui frappent tout d'abord les Vénézuéliens ordinaires. C'est l'objectif de Washington. De son point de vue, il faut tout faire pour que tous les Vénézuéliens souffrent et fondent leurs positions politiques sur cette base. Washington a déjà mis en pratique cette tactique dans beaucoup de régions du monde.

Ainsi, un problème important pour la population est celui du blocage de l'accès aux ressources financières pour les organes de pouvoir régionaux et locaux, dont la légitimité n'est contestée par personne. L'aide humanitaire imposée par Washington ne vaut pas plus de quelques dizaines de millions de dollars, alors que le dégât total des sanctions se chiffre à plus de 110 milliards de dollars, selon les calculs vénézuéliens. Offrez tout simplement cet argent et levez les sanctions pour que ce pays puisse vivre normalement. Même une petite partie de cette somme énorme pourrait résoudre la pénurie de médicaments et de biens de première nécessité au Venezuela, et aider à mettre en œuvre les réformes économiques planifiées. Je voudrais répéter encore une fois ce que nous avons déjà évoqué: si l'on adoptait les mêmes sanctions que l'Occident a introduites contre le Venezuela, contre n'importe quel État occidental - sans même  parler d'un pays émergent - ou un État développé, cela provoquerait son effondrement.

Nous considérons comme une approche absolument sans scrupules l'utilisation par Washington de restrictions et de menaces de restrictions contre les pays qui coopèrent avec le pouvoir officiel du Venezuela, notamment contre Cuba qui souffre du blocus américain depuis déjà plus de 50 ans. Par ailleurs, cela constitue un nouvel exemple de l'attitude négligente des États-Unis envers les décisions de l'Onu: Washington ne cesse d'ignorer les résolutions annuelles de l'Assemblée générale exigeant de lever l'embargo contre Cuba.   

La Russie se prononce quant à elle pour le strict respect des principes du droit international dans tous les aspects du règlement vénézuélien et s'oppose aux tentatives étrangères de créer des tensions et d'imposer une gestion extérieure à un État souverain.

 

Sur la décision des États-Unis d'inclure le Corps des Gardiens de la révolution islamique à la liste des organisations terroristes

 

La décision de l'Administration américaine de faire figurer le Corps des Gardiens de la révolution islamique - une structure étatique officielle de l'Iran - sur la liste des organisations terroristes s'inscrit dans le cadre de la politique américaine visant à diaboliser l'Iran et à exercer une pression maximale sur ce pays. Cette dernière est également à l'origine d'autres initiatives, notamment les sanctions de grande envergure introduites par les Américains en contournant le Conseil de sécurité de l'Onu, la décision unilatérale de Washington de quitter le Plan d'action global conjoint assurant le caractère pacifique du programme nucléaire de l'Iran, ainsi que les tentatives de repousser les forces iraniennes hors de Syrie, où elles se trouvent à l'invitation du Gouvernement légitime du pays.

Nous avons souligné à plusieurs reprises que la politique des États-Unis visant la confrontation avec l'Iran était destructrice et à courte vue. Sans l'Iran, il est impossible de créer une architecture solide de sécurité régionale au Moyen-Orient ou d'assurer la stabilité en Syrie, en Irak ou en Afghanistan.

 

Sur l'aide humanitaire destinée à l'Iran

 

Comme nous l'avons déjà annoncé, la Fédération de Russie a décidé d'envoyer plus de 4 000 unités de moyens matériels (des couvertures, des tentes et d'autres biens importants de la nomenclature) en Iran, qui s'est retrouvé dans une situation difficile à cause des précipitations et des inondations continues.

Cette cargaison, constituée aux frais de la Russie au niveau du Centre russo-arménien de réaction humanitaire, a été officiellement transférée aux Iraniens tard dans la soirée du 9 avril, avec la participation de l'Ambassade russe à Téhéran.

Nous exprimons encore une fois nos condoléances et notre soutien à tout le peuple de la République islamique d'Iran, et lui souhaitons de la force pour surmonter le désastre qui a frappé ce pays ami.

 

Sur les résultats préliminaires des élections en Israël

 

Les élections législatives se sont tenues le 9 avril en Israël. Selon nos estimations, la campagne électorale a été tendue, mais tout à fait correcte et démocratique. Cela a notamment été confirmé par le fait que les 120 sièges du parlement national - pour la 21e législature - ont été disputés par 39 partis. Les électeurs ont voté assez activement: le taux de participation s'est chiffré à 67,9%, ce qui constitue un léger recul par rapport aux élections précédentes il y a 4 ans.

Selon les analystes, le Président israélien Reuven Rivlin conférera la formation du gouvernement à l'actuel Premier ministre Benyamin Netanyahou. Selon les dernières informations, ce dernier peut compter sur l'approbation de sa candidature par les partis qui détiennent au total 65 sièges au parlement. Les leaders de ces partis, considérés en Israël comme de droite et religieux, ont déjà annoncé qu'ils soutiendraient l'actuel chef de gouvernement. Les résultats finaux seront établis après le décompte de 100% des bulletins de vote dans toutes les régions du pays.

Nous comprenons que Benyamin Netanyahou sera considéré comme Premier ministre par intérim jusqu'à la formation du nouveau Gouvernement.

La législation israélienne offre au candidat au poste du Premier ministre six semaines maximum pour mener toutes les consultations avec ses partenaires de coalition. Autrement dit, l'investiture du nouveau cabinet des ministres - indépendamment du nom de son chef - aura lieu fin mai - début juin au plus tôt.

Il s'agit évidemment d'une affaire intérieure d'Israël et de son peuple. Nous ne doutons pas que le maintien du caractère amical et stable des relations russo-israéliennes reste parmi les priorités du futur gouvernement de cet État.

 

Sur l'anniversaire du crash de l'avion du président polonais près de Smolensk en avril 2010

 

Neuf ans sont déjà passés depuis la mort du président polonais Lech Kaczyński, de son épouse, d'autres dignitaires et de l'équipage de son avion, qui s'était écrasé le 10 avril 2010 près de Smolensk. Cette tragédie avait profondément choqué nos deux pays.

Comme on le sait, le Parquet national polonais et une sous-commission d'experts spéciale poursuivent l'enquête pour élucider les causes de cet incident. Par ailleurs, malgré les conclusions du Comité d'aviation interétatique et de la Commission d'investigation sur les incidents de l'aviation nationale de Pologne, ainsi que contrairement au bon sens, on voit toujours apparaître des versions irrationnelles du crash, y compris des affirmations concernant de prétendues "explosions" à bord de l'avion présidentiel. Qui plus est, nous constatons toujours malheureusement des réclamations, des exigences et des accusations adressées à la Russie, notamment en ce qui concerne sa détention prétendument illégale de certains éléments de l'aéronef.   

Nous voudrions donc commenter la situation.

A l'époque, la catastrophe de Smolensk avait fait l'objet d'une investigation criminelle, conférée au Comité d'enquête russe, qui est toujours en cours. Dans le cadre du travail accompli, de grande envergure, la Russie a envoyé aux organes polonais mandatés 42 demandes d'aide juridique, dont deux n'ont toujours pas été remplies. Nous recevons toujours depuis la Pologne d'autres documents concernant l'enquête. Le Comité d'enquête russe a quant à lui complètement répondu à 32 demandes polonaises d'aide juridique, et quatre sont actuellement en cours d'examen.  

En ce qui concerne les fragments de l'avion, ils constituent des preuves matérielles qui - conformément à l'article 82 du Code de procédure pénale de la Fédération de Russie - doivent être "conservées dans l'affaire pénale jusqu'à l'entrée en vigueur d'une sentence, l'expiration du délai d'appel ou la décision de clore l'affaire pénale". Pour cette raison, le transfert de fragments de l'avion à la Pologne est impossible avant l'adoption d'une décision de procédure dans le cadre de l'affaire pénale ouverte en Russie.

A l'occasion du nouvel anniversaire de cette tragédie, qui a causé beaucoup de douleur humaine et a uni nos peules il y a neuf ans, nous appelons la Pologne à se rendre compte du caractère compliqué des circonstances de la catastrophe survenue près de Smolensk. Ses conséquences exigent toujours une attitude professionnelle, honnête et délicate de notre part. Nous avons intérêt à mettre un point final à cette affaire suite à toutes les procédures juridiques.

Je voudrais souligner encore une fois que nous sommes absolument ouverts: il s'agit de nos organes compétents et de notre coopération avec les Polonais. Nous affirmons et soulignons cette position depuis toutes ces années. 

 

Sur la démarche japonaise suite au déploiement de drones dans les Kouriles du Sud

 

Nous avons remarqué que les autorités japonaises continuaient d'exprimer des reproches concernant les différentes activités menées par la Fédération de Russie dans la zone des Kouriles et des Kouriles du Sud de la région de Sakhaline. Une nouvelle protestation a été adressée mardi 9 avril à l'Ambassade de Russie au Japon suite aux publications des médias mentionnant le déploiement dans cette région de drones des forces armées de la Fédération de Russie.

Nous avons indiqué à plusieurs reprises à Tokyo le caractère inadmissible de telles démarches qui constituent de facto une ingérence dans nos affaires intérieures. Indépendamment de la véracité de ces informations, je voudrais rappeler que la Russie détient le droit légitime d'organiser n'importe quelle activité sur son propre territoire, notamment pour renforcer sa défense nationale.

Nous considérons les actions des autorités japonaises comme un nouveau signe de leur réticence obstinée à reconnaître les résultats de la Seconde Guerre mondiale, entérinés par le pays par la signature de l'Acte de capitulation et lors de l'adhésion du Japon à l'Onu en 1956. Une telle disposition, frôlant le revanchisme, est loin de l'axe fixé par les dirigeants de la Russie et du Japon visant à renforcer la confiance et à créer une atmosphère positive dans le dialogue bilatéral.

La voie des négociations, de la communication et du travail conjoint a été tracée par le gouvernement des deux pays. C'est elle qui doit être utilisée pour régler toutes les questions existantes. La voie des démarches et des protestations, qui plus est sur les questions mentionnées, ne mène nulle part.

 

Sur l'interdiction faite au voilier Sedov d'entrer dans les eaux territoriales de l'Estonie

 

Nous considérons l'interdiction opposée au voilier d'entraînement Sedov d'entrer dans les eaux territoriales estoniennes sous prétexte qu'à son bord se trouvaient des aspirants de l'université technologique maritime de Kertch de la Crimée "occupée" comme une nouvelle démarche inamicale et provocatrice des autorités estoniennes.

Il faut comprendre et accepter que la Crimée fait partie intégrante de la Fédération de Russie. Cette question est définitivement réglée et irrévocable, que cela plaise ou non à Tallinn. Les tentatives de trouver des prétextes pour compliquer les relations bilatérales reposent entièrement sur la conscience des autorités estoniennes.

 

Sur une nouvelle décision illégale de l'UE

 

Nous avons noté l'approbation, par le Conseil de l'UE et le Parlement européen, du projet de règlement accordant le droit d'entrée sans visa pour les voyages à court terme dans les pays membres de l'UE et les États de l'espace Schengen aux citoyens britanniques après la sortie du Royaume-Uni de l'UE.

Des questions se posent quand on voit que parmi les territoires britanniques d'outre-mer, ce document mentionne le "territoire britannique de l'océan Indien" comprenant les îles de l'archipel des Chagos. Apparemment, l'UE refuse de voir que Londres continue de saboter le processus de décolonisation de Maurice, à qui le Royaume-Uni a illégalement pris cet archipel et dont il a expulsé la population autochtone afin de créer une base militaire américaine. La présence au sein de l'UE d'une puissance coloniale pendant plus de quarante ans est reconnue de facto.

On espère que l'UE sera tout de même guidée par les normes du droit international au lieu d'agir dans l'esprit du fameux concept d'"ordre mondial basé sur des règles".

 

Sur les affirmations du Département d’État américain concernant le danger des voyages dans notre pays

 

Les autorités américaines ont montré une fois de plus qu'elles s'opposaient aux contacts entre les citoyens de nos deux pays. C'est clairement ce qui ressort de la recommandation publiée ce 9 avril sur le site du Département d’État américain préconisant aux Américains de faire preuve de prudence lors de leurs voyages en Russie, et, de préférence, de ne pas s'y rendre du tout.

Ce sont des gens étonnants. Le fanatisme avec lequel les États-Unis ont tenté de dissuader le monde entier, par exemple, de participer aux activités dans le cadre de la Coupe du monde de football qui s'est déroulée l'an dernier en Russie, ne peut qu'étonner. Nous avions expliqué qu'il s'agissait peut-être d'exigences idéologiques ou politisées d'individus qui y croyaient vraiment à Washington. C'est un paradoxe. C'est toujours le cas. Plus Washington tente de dissuader les autres de se rendre en Russie, de renforcer les relations économiques et financières avec nous, plus les Américains sont nombreux à venir ici.

Les arguments du Département d’État renvoient non seulement à la possibilité d'être confronté à des éléments criminels en Russie, ce qui peut se produire n'importe où dans le monde, mais également de se faire poursuivre par les forces de l'ordre.

Washington a déjà publié de nombreux avertissements de ce genre. Une grande partie des médias américains multiplie ces dernières années le nombre de fables s'appuyant manifestement sur ces avertissements.

A noter surtout la tentative de limiter la liberté de circulation des Américains par l'interdiction factuelle de visiter la Crimée.

Si l'on évalue les risques objectivement, on constate qu'en réalité ils sont largement plus élevés lors des voyages des citoyens russes aux États-Unis. Plusieurs centaines de nos compatriotes sont actuellement détenus dans des prisons américaines.

Les autorités locales ne peuvent même pas donner de statistiques exactes, ou peut-être qu'elles le peuvent mais ne veulent le pas, et cachent intentionnellement ces informations. Malgré nos requêtes, nous n'avons pas de statistiques exactes. Souvent les autorités compétentes ne notifient pas les autorités russes de l'interpellation de citoyens russes, même si elles doivent le faire conformément à la Convention consulaire bilatérale de 1964. Nous devons régulièrement rappeler au Département d’État américain ces violations, tout comme le fait que la culpabilité de nombreux Russes suscite de sérieux doutes.

Le parti pris vis-à-vis des Russes est flagrant, comme l'indique notamment l'arrestation de Maria Boutina à Washington l'an dernier, qui suivait ses études à l'université. Dans l'atmosphère de l'hystérie russophobe qui règne actuellement aux États-Unis, elle a été arrêtée uniquement parce qu'elle possédait un passeport russe, sans aucune preuve, simplement en l'accusant d'avoir tenté de s'ingérer dans les affaires politiques américaines. Elle a été forcée à témoigner contre elle-même, intimidée et maltraitée. Je ne peux pas tout dire parce que cela concerne notamment des informations personnelles. Mais les informations dont nous disposons sont abominables. Les conditions de détention les plus difficiles ont été créées pour elle - avec une autorisation de quitter sa cellule seulement deux heures par jour et seulement la nuit, sans aide médicale. Ce n'est pas une personne qui est soupçonnée de meurtre, de terrorisme ou d'un autre crime ayant entraîné une menace pour la vie d'autrui. C'est une personne qui étudiait simplement à l'université et affichait sa position civile.

Nous avons commenté à de nombreuses reprises la situation autour de Maria Boutina. Plus tard j'évoquerai un autre sujet qui, d'après moi, est très révélateur en la matière. Il s'agit du cas de Bogdana Ossipova.

Les services secrets américains ont organisé une véritable chasse aux citoyens russes sur le territoire d'autres pays. Le Ministère russe des Affaires étrangères renouvelle chaque année son avertissement aux compatriotes, mais la liste de ceux qui ont été arrêtés à la demande de Washington aux quatre coins du monde et ont même été kidnappés par des agents américains continue de s'allonger, malheureusement. Sept cas de ce genre ont été recensés rien que l'an dernier.

Vous vous souvenez certainement de ce qui est arrivé à Viktor Bout et à Konstantin Iarochenko. Le premier a été arrêté par des agents américains en Thaïlande, après quoi, soumises à une très forte pression de Washington, les autorités locales ont dû accepter son extradition. Le second a été simplement kidnappé au Liberia et battu lors de son interpellation. Tous les deux ont été condamnés à New York à de longues peines de prison - 25 et 20 ans respectivement. Sachant que les représentants américains officiels ne niaient pas que cela avait été fait pour venger leur refus de reconnaître leur culpabilité.

En ce qui concerne le déchaînement de la criminalité, les autorités américaines devraient avant tout se regarder elles-mêmes. Malheureusement, aux États-Unis les citoyens russes sont souvent victimes non seulement des pickpockets, mais également d'attaques de bandits. C'est un phénomène quotidien. Cela va même jusqu'aux meurtres, comme c'est arrivé notamment à Artem Ziberov, 17 ans, le 5 juin 2017 dans le Maryland.

Dans les conditions de la campagne antirusse lancée aux États-Unis, même les Russes et les personnes d'origine russe qui y résident se sont retrouvés dans la ligne de mire. Notamment ceux qui entretiennent des liens avec les établissements diplomatiques et consulaires. Ils sont de plus en plus convoqués pour des interrogatoires par le FBI, ils sont placés sous surveillance, leur correspondance est sous contrôle. Comme s'il s'agissait d'opposants au régime actuel, qui le menaceraient.

Nous attirons une nouvelle fois l'attention des citoyens russes sur le risque que représentent pour eux les services secrets américains aux États-Unis et dans d'autres pays. Beaucoup, parmi ceux qui le prennent avec ironie, nous appellent et nous écrivent ensuite pour demander de l'aide.

Washington fait déjà tout pour limiter les voyages de nos compatriotes en Amérique en compliquant au maximum la délivrance de visas. Par exemple, au département consulaire de l'Ambassade des États-Unis à Moscou, le délai officiel d'attente d'un entretien pour un visa, obligatoire selon la loi américaine, est de 300 jours, soit 10 mois, selon le site de cette institution. Au final, cela empêche les voyages privés et d'affaires, ainsi que la participation de représentants de la société à différentes activités internationales.

On a l'impression que les autorités américaines veulent éloigner au maximum leurs compatriotes de la communication avec les citoyens russes, et qu'elles utilisent à présent la thèse du danger des voyages en Russie. Nous sommes toujours ravis d'accueillir les visiteurs américains, nous les attendons avec plaisir, notamment en Crimée. Venez: nous vous montrerons tout, sans rien cacher. Il ne faut pas écouter qui que ce soit au Département d’État américain. D'autant qu'ils donnent constamment des consignes contradictoires.

 

Sur la situation autour de Bogdana Ossipova, détenue aux États-Unis

 

Je voudrais de nouveau attirer l'attention sur un nouveau cas de grossière violation des droits de citoyens russes par les autorités américaines. Il s'agit de notre compatriote Bogdana Ossipova et de ses enfants en bas âge (5 et 6 ans). Ils sont nés dans le cadre d'un mariage avec un Américain, mais ils détiennent la citoyenneté russe.

Je ne peux pas passer à côté de cette question aujourd'hui. Pas du tout parce que je viens de commenter le communiqué complètement déplacé publié sur le site du Département d’État américain, mais parce que j'ai reçu un message de la mère de Bogdana Ossipova. Elle nous a envoyé des informations vraiment poignantes.

Après l'éclatement de la famille en 2014, Bogdana Ossipova est revenue dans sa ville natale de Kaliningrad. Cependant, elle a été arrêtée aux États-Unis quand elle a dû y revenir. Selon la déclaration de son ex-mari, elle était accusée d'avoir kidnappé ses propres enfants. Depuis près de deux ans, elle est en détention provisoire dans le Kansas.

A présent, Bogdana Ossipova risque une peine effarante de 43 ans de prison car sa requête de recevoir une pension alimentaire de la part de son mari, soutenue par le tribunal russe, a été qualifiée d'extorsion. On lui dit qu'elle sera relâchée quand ses enfants, qui résident à Kaliningrad sous la tutelle de ses proches, étaient envoyés aux États-Unis. Nous nous trouvons dans une sorte de période des cavernes de l'évolution humaine - ou la tendance actuelle nous y amène. Où sont les lois, les militants des droits de l'homme, les médias?

De facto, notre citoyenne est retenue en otage dans une prison américaine. Personne ne le cache. Soit 43 ans de prison, soit faire revenir les enfants aux États-Unis. C'est de la folie. Il s'agit clairement d'un chantage bas: on veut lui prendre ses enfants en échange de sa liberté. Sachant que leurs droits à eux aussi sont de toute évidence enfreints: ils sont déjà privés de leur mère, alors que leur père américain ne leur apporte aucune aide financière.

L'Ambassade de Russie à Washington et le Consulat général de Russie à Houston, dont l’État du Kansas relève du district consulaire, suivent attentivement le sort de Bogdana Ossipova depuis son arrestation, lui apportent toute l'aide nécessaire, ont aidé à trouver un avocat local russophone et sont en contact avec ses proches. Nous exigeons des autorités américaines qu'elles cessent cet arbitraire judiciaire et qu'elles libèrent la citoyenne russe, qu'elles rendent aux enfants leur mère.

 

Sur la décision de la Cour constitutionnelle tchèque concernant l'affaire du citoyen russe Evgueni Nikouline extradé aux États-Unis

 

Ce 9 avril a été rendu le verdict de la Cour constitutionnelle de la République tchèque annulant la décision de l'ex-ministre tchèque de la Justice Robert Pelikan, qui avait conduit à la délivrance en mars 2018 du citoyen russe Evgueni Nikouline arrêté à Prague à la demande de la justice américaine.

Je voudrais rappeler qu'il y a un an déjà, les autorités russes avaient pointé la hâte politiquement motivée avec laquelle la justice tchèque avait abordé l'examen de l'affaire Evgueni Nikouline. Nos arguments justes au profit de son extradition en Russie n'avaient pas été entendus.

L'erreur commise à l'époque par les autorités tchèques, expliquée, d'après ce que nous avons compris, par la volonté de faire preuve d'une prétendue "loyauté d'allié", est devenue flagrante même pour elles-mêmes. Reste à savoir qui répondra des conséquences et quelles leçons seront tirées de cette histoire.

 

Sur la création d'un département judiciaire "antiserbe" à Pristina

 

Les autorités albanaises du Kosovo ont fait part de leur intention de mettre en place à Pristina un département judiciaire spécial chargé des crimes de guerre du haut commandement de l'armée yougoslave pendant la phase aiguë du conflit au Kosovo. Ces affaires ont été transmises à la justice locale par la Mission EULEX Kosovo dans le cadre de la suppression de son mandat.

Nous considérons cette démarche comme un désengagement de l'UE du règlement, une continuation de la discréditation de son rôle de médiation dans le dialogue entre Belgrade et Pristina. On a l'impression que Bruxelles cherche simplement à présenter le Kosovo comme une entité autonome et adopte artificiellement de telles démarches selon cette conception. Au lieu d'inciter les autorités à mettre en œuvre les engagements pris dans le cadre du dialogue avec Belgrade, l'UE se focalise sur une passation infondée des compétences dans un domaine très sensible de la justice.

Les structures judiciaires du Kosovo, qui ont déjà prouvé à plusieurs reprises leur parti pris et leur inefficacité, obtiennent ainsi des pouvoirs qui étaient initialement fixés à la présence de l'Onu dans le territoire (MINUK), puis délégués à EULEX, sachant que la possibilité de leur passation à Pristina n'était ni prévue ni évoquée. Cela ne correspond pas à l'objectif de construire la confiance entre les parties et risque de provoquer une aggravation de la situation dans ce territoire.

 

Sur l'évolution de la situation autour de l'affaire Kirill Vychinski

 

Les autorités ukrainiennes continuent de faire preuve d'arbitraire autour de l'affaire Kirill Vychinski.

Ce 5 avril, il a été annoncé que le Parquet ukrainien avait inculpé Andreï Domanski, avocat du responsable du site RIA Novosti Ukraine Kirill Vychinski, pour privatisation illégale de biens. D'après l'avocat, les accusations le visant sont lourdes. Il explique les poursuites de la justice ukrainienne contre lui par son activité professionnelle. Des perquisitions avaient eu lieu chez l'avocat plus tôt en janvier.

Ce 9 avril, le Ministère ukrainien de l'Intérieur a émis un mandat d'arrêt contre le journaliste Vladimir Skatchko, chez qui des perquisitions ont également eu lieu. Il est accusé d'avoir écrit des articles pour RIA Novosti en 2014, le soupçonnant d'atteinte à l'intégrité territoriale de l’État.

Tout cela montre une fois de plus que l'affaire Kirill Vychinski, arrêté sur une accusation aberrante de haute trahison et détenu depuis presque un an, est entièrement "cousue de fil blanc", et que Kiev n'a pas d'autre solution que de prolonger constamment les délais de la pseudo-enquête en poursuivant ses anciens collègues et en faisant pression sur son avocat.

Il est également évident que le régime de Kiev, qui s'est engagé depuis longtemps sur la voie des répressions contre les médias et du nettoyage de l'espace médiatique des points de vue indésirables, n'a pas l'intention de s'arrêter dans ses actions illégales. De plus, les autorités ukrainiennes ne font que renforcer les persécutions contre les journalistes et les militants des droits de l'homme en utilisant à titre de mesures punitives la pression de la police et les poursuites judiciaires commanditées.

Nous trouvons inadmissible et extrêmement révoltante cette situation dans laquelle la communauté internationale observe tranquillement comment, dans un pays européen, en négligence totale des normes démocratiques et juridiques, on organise un procès démonstratif contre des journalistes, on persécute leurs avocats, et où les organes judiciaires et policiers se transforment en instrument de répressions totalitaires entre les mains du pouvoir en place.

Nous appelons à la réaction la plus dure des structures internationales compétentes et des ONG des droits de l'homme.

 

Sur l'arrestation de Julian Assange à l'Ambassade d’Équateur à Londres

 

Nous avons suivi, pratiquement en direct, l'interpellation de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, par la police britannique. Nous avons remarqué qu'elle avait été menée sur le territoire de la mission diplomatique de l’Équateur avec le consentement de l'Ambassade. La forme de cette opération laisse l'impression d'un mépris ouvert et grossier envers la dignité du détenu. Nous espérons que tous les droits de Julian Assange seront respectés.

Nous avons constaté la réaction des journalistes professionnels, des ONG et des défenseurs des droits de l'homme. L'histoire de Julian Assange ne date pas d'hier. Persécutions et attaques, création de conditions d'existence inhumaines: tout cela constitue une omission de la liberté d'expression et du droit à la diffusion de l'information. C'est une atteinte aux droits du journaliste. Aucune autre estimation n'est possible.

 

Sur la participation du Conseil des jeunes diplomates du Ministère russe des Affaires étrangères aux travaux du 5e Forum économique international de Yalta

 

Le Conseil des jeunes diplomates du Ministère russe des Affaires étrangères prendra part aux travaux du 5e Forum économique international de Yalta du 18 au 19 avril.

Le 18 avril, le Conseil organisera une table ronde intitulée "La diplomatie et le développement durable. Que fais-je aujourd'hui pour demain?" Konstantin Kolpakov, président du Conseil, parlera le 19 avril de l'image de la Russie auprès des jeunes diplomates suite aux événements de 2014 dans le cadre de la réunion plénière "Le monde. La Russie. La Crimée".

Les tables rondes porteront sur les problèmes d'actualité des relations internationales contemporaines et le rôle des jeunes diplomates russes dans la promotion des intérêts de notre État. Une attention particulière sera accordée au développement de la Crimée en tant que sujet à part entière des relations internationales.

Les participants s'attarderont également sur le nouveau concept de "diplomatie horizontale".

 

Sur la situation du citoyen russe Alexeï Sedikov

 

La Russie a appris que l'Ukraine détenait en prison le citoyen russe Alexeï Sedikov, dont l'état de santé est grave. Nos collaborateurs consulaires lui rendent visite et lui offrent le soutien nécessaire pour l'acquisition de médicaments et de produits de première nécessité.

En décembre 2017, Alexeï Sedikov, tout comme d'autres citoyens russes liés à la situation en Ukraine, figurait sur les listes d'échange adoptées au sommet du pouvoir ukrainien. Kiev a pourtant renoncé à procéder à cet échange juste avant la date fixée.

Je voudrais souligner encore une fois que c'est Kiev qui a privé en décembre 2017 les Russes de l'échange selon la formule "tous contre tous" concertée dans le cadre du Groupe de contact. La Russie n'a pas renoncé au rapatriement de ses citoyens.

 

Sur la publication des annales 2018 du "Courrier diplomatique"

 

Le Département de l'Information et de la Presse a publié les annales 2018 du "Courrier diplomatique"du Ministère russe des Affaires étrangères.  

Cette publication regroupe les allocutions, les interviews et les articles du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, réparties en plusieurs rubriques et consacrées au principaux thèmes de la politique étrangère russe en 2018 - en russe et en anglais. Tout comme par le passé, la base d'information de ces annales est constituée des publications et des images du site du Ministère.

Elles ont été tirées à 250 exemplaires. Chaque volume comprend un CD contenant sa version numérique. Le design de la version imprimée et l'interface du CD ont été mis à jour. La version numérique de ces annales est disponible sur le site du Ministère, dans la section "Service de presse".  

 

Réponses aux questions:

 

Question: Après la rencontre du Premier ministre arménien Nikol Pachinian avec le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev à Vienne a été annoncée la nécessité de mettre en œuvre des projets humanitaires communs. Deux propositions ont été exprimées dans le Haut-Karabakh. La première: ouvrir l'espace aérien du Haut-Karabakh aux vols internationaux. La seconde: garantir un usage conjoint des ressources du réservoir de Sarsang par les deux parties. Que pensez-vous de cette initiative? Cette proposition peut-elle rapprocher les parties du règlement du conflit?

Réponse: Je pense avant tout que cette initiative, comme toutes les autres, doit être évaluée par les pays impliqués dans le règlement du conflit. Puis, si besoin, cette question peut également être examinée avec la participation des coprésidents. Je pense que la rencontre à venir à Moscou, que j'ai annoncée aujourd'hui, sera une bonne occasion d'analyser cette question parmi d'autres.

Question: Cette rencontre sera bilatérale? Ou seulement trilatérale?

Réponse: L'option de contacts bilatéraux avant la rencontre est également disponible.

Question: Vous avez dit que le Président américain Donald Trump avait qualifié le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) d'organisation terroriste. Ce à quoi l'Iran a réagi en proclamant le Commandement central des forces armées américaines (CENTCOM) de groupe terroriste. Tout cela n'est-il pas absurde? Le CENTCOM est responsable de crimes très graves, notamment de l'avion iranien abattu en juillet 1988. 290 personnes avaient péri à l'époque, dont 66 enfants. A ce jour, les États-Unis n'ont même pas présenté leurs excuses pour cet incident, ni pour les bombardements de l'Afghanistan et du Yémen. D'après vous, l'Iran peut-il déposer une plainte à la Cour pénale internationale pour faire reconnaître le CENTCOM comme une organisation terroriste?

Réponse: Je me suis déjà clairement exprimée aujourd'hui sur le fait que la qualification de cette structure iranienne par Washington était absurde.

L'un des éléments de l'approche générale de l'administration américaine vis-à-vis de l'Iran est la diabolisation de la République islamique. C'est précisément le but. D'après ce que nous comprenons ils cherchent à créer, à partir de différents éléments, un tableau général montrant que l'Iran est mauvais dans tous les domaines. En fait, tous les jours, nous voyons quelque chose de nouveau de la part des États-Unis vis-à-vis de l'Iran. Mais je répète qu'il ne faut pas analyser cela comme une logique des événements au jour le jour. C'est la logique générale de l'attitude a priori de l'administration américaine vis-à-vis de ce pays, de ses autorités, de son peuple, de sa culture et de son histoire.

En ce qui concerne votre question sur la possibilité de saisir les structures judiciaires internationales, je pense que cette question s'adresse à Téhéran et concerne ses plans, ses capacités et l'utilité de telles actions. D'ailleurs, j'ai parlé de l'avion abattu pendant la précédente conférence de presse.

Troisième point. Vous avez énuméré quelques régions de la planète. Les États-Unis et plusieurs pays occidentaux ont commis à plusieurs reprises des actions illégales vis-à-vis de différents pays. Nous y avons accordé suffisamment d'attention aujourd'hui. Nous avons dit à de nombreuses occasions lors des conférences de presse, dans le cadre des déclarations ou en répondant aux questions, que les citoyens de ces pays avaient toujours la possibilité de déposer des plaintes, étant donné qu'actuellement les représentants des pays occidentaux avaient commencé à présenter des excuses pour tout ce qui avait été commis, par exemple, à l'égard de l'Irak. Ils disent qu'il s'agissait effectivement d'actions illégales, d'informations qui étaient fausses et qui ont servi de prétexte pour l'agression, que les actions étaient irréfléchies - ou étaient réfléchies mais que leur motivation était incorrecte -, etc. Comme il s'agit de l'histoire très récente (tout cela n'a pas encore été oublié) et que des dizaines de pays qui ont participé aux diverses aventures ont reconnu l'illégalité des actions agressives de leur gouvernement, tout le monde a la possibilité de recourir aux procédures juridiques, notamment de déposer des plaintes.

Ce qui paraît absurde est ce que j'ai commenté pendant la conférence de presse du 14 février: une journaliste américaine avait l'intention de déposer plainte contre Damas pour la violation de ses droits pendant son séjour sur le territoire syrien. Des centaines de milliers de Syriens ayant perdu leur foyer et leurs proches, qui ont subi des pertes colossales, pour qui des années entières ont été rayées de leur vie, ne déposent pas de telles plaintes. Mais cette question ne s'adresse pas à nous. Elle doit l'être soit à des États, soit à des individus. Et je trouve que c'est une question très juste.

Question: J'ai une question concernant la décision du Président français Emmanuel Macron de recevoir à Paris Petro Porochenko et Vladimir Zelenski, les deux candidats à la présidence ukrainienne, à la veille du second tour. La chancelière allemande Angela Merkel devrait également s'entretenir avec Petro Porochenko. Ne considérez-vous pas ces initiatives comme une preuve de l'ingérence des pays occidentaux dans l'élection présidentielle en Ukraine?

Réponse: Vous réalisez seulement maintenant qu'il y a une ingérence des pays occidentaux dans les affaires de l'Ukraine? Nous en parlons depuis des années. Il est absurde d'entendre ça. Des ministres des Affaires étrangères, y compris celui de la France, ont participé aux contestations sur le Maïdan au centre de Kiev. L'Ukraine est un État souverain. Kiev est sa capitale. Des ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE ont personnellement promu tel ou tel candidat, non seulement avant les élections ou au cours des débats, mais aussi au plus fort des tensions. Ils l'ont fait deux fois dans l'histoire de l'Ukraine: pendant le premier et le deuxième Maïdan. Et ce n'est que maintenant que vous demandez si la volonté de recevoir tel ou tel candidat, ou deux candidats, constitue une ingérence dans les affaires intérieures?

Le pays d'origine de votre média a écrasé la souveraineté ukrainienne. Il l'a piétinée et écrasée pendant plusieurs années. Ainsi, il ne faut pas commencer par les élections de 2019, mais remonter au moins d'une décennie vers le passé. Il faut se souvenir de toute l'histoire. Il faut renoncer à l'approche sélective des médias occidentaux, qui préfèrent s'attarder sur certaines choses et en ignorer d'autres, et analyser l'implication des pays occidentaux dans les processus électoraux en Ukraine pendant la dernière décennie. Il faut examiner leur propagande, leur financement, leur soutien et leur participation aux mouvements de contestation.

Depuis quelques mois, nous observons le mouvement des "Gilets jaunes". Avez-vous jamais vu, parmi les manifestants, un ministre des Affaires étrangères d'un pays européen, arabe ou américain qui incitait la foule à prendre l’Élysée? Ou à exiger le changement du pouvoir et à reconnaître un manifestant comme le ministre français de l'Intérieur? Il n'y a eu rien de ce genre. En même temps, des représentants officiels des pays étrangers, notamment de la France, l'ont toujours fait en Ukraine. J'espère que vous savez que les services secrets américains ont occupé tout un étage d'un bâtiment de l'exécutif ukrainien. De quelle implication dans le processus électoral peut-on donc parler aujourd'hui? Ce n'est pas par là qu'il faut commencer, mais par l'analyse des événements d'il y a dix ans et de la situation en Ukraine en 2019, formée à cause des actions de la communauté occidentale et des pays de l'Union européenne. 

A mon avis, il est injuste de prétendre qu'il s'agit d'une histoire du passé, qui ne concerne par le pouvoir, le président et le ministre des Affaires étrangères actuels. Dans tous les cas, les médias ne peuvent pas ignorer l'histoire des relations entre les pays de l'Union européenne et l'Ukraine. Il faut faire preuve d'honnêteté et, comme c'est le cas avec beaucoup d'autres conflits et pays, reconnaître que la souveraineté ukrainienne a été bafouée depuis des années par les pays occidentaux - champions des principes démocratiques.

Je me rappelle très bien comment les leaders de l'UE, y compris de la France, ont soutenu une candidate à la présidence américaine au cours de la campagne de 2016. Que pensez-vous de cette histoire? Avez-vous oublié qu'il s'agissait d'un soutien direct et ouvert du Président français François Hollande à une seule candidate, Hillary Clinton? A l'époque, personne en France n'avait posé la question suivante: est-il normal de soutenir ouvertement un seul candidat? Je me souviens parfaitement de l'embarras de la France qui avait officiellement envoyé ses félicitations à la candidate qui aurait dû gagner - selon elle - mais a perdu. C'était une humiliation internationale. Mais personne ne s'est posé des questions de ce genre à l'époque.   

Je pense que tout cela est une question de standards à harmoniser. Il existe un grand nombre d'institutions internationales, notamment l'OSCE  et son organe spécial qu'est le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme (BIDDH) qui s'occupe uniquement des élections. La Russie appelle depuis plus de dix ans l'OSCE et le BIDDH à élaborer des standards communs d'évaluation des processus électoraux, contrairement à la situation actuelle quand la mission décide elle-même s'il lui faut se rendre dans tel ou tel pays, combien d'observateurs elle doit envoyer et quels critères doivent être pris en considération. Ainsi, nous pourrions comprendre si les présidents peuvent ou ne peuvent pas s'entretenir avec les candidats d'un seul parti ou mouvement, ou s'il est nécessaire de parler à tout le monde. Quelle serait l'attitude de cette structure internationale? Aujourd'hui, il n'existe aucun standard dans ce domaine. Tout le monde les interprète à son avantage.

Il s'agissait d'une position cohérente de la Russie. Ensuite, après avoir compris que nos appels étaient vains, et que nous étions incapables de persuader le BIDDH et l'OSCE, nous nous sommes mis à rechercher nos propres moyens d'appliquer les principes démocratiques, notamment dans le cadre des processus électoraux, car il n'existait aucun standard commun alors que nous soulignions leur nécessité.  

Question: Vous avez mentionné la décision de Donald Trump d'inscrire le CGRI sur la liste des organisations terroristes. Comment faut-il analyser vos propos? S'agit-il d'une condamnation, d'un rejet ou d'un constat? La Turquie, la Chine, l'Irak et même le Qatar ont clairement condamné cette décision du Président américain. Il est parfaitement évident qu'étant donné que Moscou et Téhéran ont des relations particulières, l'Iran s'attend à une position claire de la Russie sur ce fait scandaleux.

Réponse: Nous rejetons la diabolisation de l'Iran par les États-Unis, comme nous le disons lors des conférences de presse et à chaque occasion qui se présente. Bien évidemment, cela fait partie de l'approche générale des États-Unis concernant l'Iran.

Prenez connaissance des publications sur le site du Ministère des Affaires étrangères. Vous apprendrez alors que la Russie condamne fermement aussi bien les sanctions unilatérales contre l'Iran que la politique de diabolisation menée par l'administration américaine contre Téhéran dans l'ensemble, avec tout ce que cela implique. C'est notre position de principe, et elle est immuable.

Question: Est-ce que la démarche des États-Unis d'inscrire le CGRI sur la liste des organisations terroristes affectera le statut de l'Iran en tant que pays garant du processus de paix syrien au format d'Astana?

Réponse: Bien sûr que non. J'ai déjà dit aujourd'hui que la réunion au format d'Astana était en cours de préparation. Je pourrais même vous critiquer pour avoir formulé ainsi votre question. Personne n'a perçu la problématique dans ce sens.

Nous entretenons nos relations avec l'Iran. A nos yeux c'est un État souverain avec un gouvernement légitime. Nous n'acceptons pas les déclarations faites aux États-Unis vis-à-vis de l'Iran concernant plusieurs domaines (les sanctions, le Plan d'action global commun pour régler le programme nucléaire et bien d'autres aspects). Je l'ai clairement dit aujourd'hui.

La question précédente était de savoir pourquoi nous en avions parlé assez brièvement. Le fait est que nous en parlons tous les jours. Nous n'avons pas besoin de nous arrêter séparément sur cette question concrète parce que nous la commentons régulièrement et adoptons une position intransigeante.

Question: Je voudrais préciser s'il s'agit bien d'une tentative des États-Unis de remettre en question le statut de l'Iran.

Réponse: Je pense que ces tentatives seront nombreuses, non seulement dans le contexte de l'Iran, mais également d'autre pays.

Nous ne changeons pas notre attitude envers l'Iran en tant qu’État à cause des déclarations faites périodiquement par Washington. Nos relations et notre interaction avec Téhéran sont d'une autre nature, et elles ne sont pas soumises à de telles déclarations arrogantes et marginales.

Question: La réunion extraordinaire du Conseil de sécurité des Nations unies initiée par les États-Unis sur la question du Venezuela s'est achevée. D'après vous, la crise vénézuélienne peut-elle être réglée par la voie diplomatique ou est-ce une tentative de l'Occident d'obtenir un "mandat" pour une intervention militaire dans ce pays?

Réponse: Aujourd'hui, j'ai lu cinq pages d'informations précisément à ce sujet. Nous n'envisageons le règlement de la situation au Venezuela que par la voie politique et diplomatique. Nous rejetons le scénario militaire, armé et de force. Il est voué à l'échec. Je l'ai ouvertement dit aujourd'hui. Ce n'est pas nouveau, il s'agit de notre position basée sur la compréhension de la situation aussi bien dans ce pays concret que de l'histoire de la région, et dans l'ensemble sur l'analyse des relations internationales.

Question: Le 19 avril a marqué le 6e anniversaire de l'accord de Bruxelles sur le Kosovo. Lors de la célébration du 5e anniversaire du document, il avait été dit que l'accord sur la formation d'une association de municipalités serbes n'avait toujours pas été appliqué. Cette année, personne ne le mentionne parce qu'à l'ordre du jour se trouvent les questions des taxes illégales, de l'armée du Kosovo. On se demande dans quelle mesure on peut reconnaître que, dans le cas du Kosovo, les accords internationaux existent pour ne pas être appliqués?

Réponse: Je pense que la question se pose autrement. Il existe un sujet géopolitique modélisé, concret. Et en l'occurrence il ne s'agit pas du respect du droit international mais de la mise en œuvre de l'objectif fixé: séparer le Kosovo de la Serbie. Tel était le plan de la communauté occidentale menée par les États-Unis et plusieurs pays de l'UE. La base financière et le soutien politique y étaient adaptés. Il était impossible d'y adapter la base juridique parce que cette décision était manifestement illégale.

Je trouve que le problème est bien plus large que celle du non-respect du droit international ou national, des lois serbes. C'est une question de modélisation géopolitique, géostratégique, de la situation dans la région qui, selon nous, a conduit à l'inaccomplissement total des objectifs annoncés. Il n'y a pas d’État du Kosovo. Ce projet, même en l'analysant en dehors du champ judiciaire sans y appliquer la base du droit, mais en le regardant comme une situation réelle sur le terrain, a échoué bien évidemment. Il n'existe pas d’État du Kosovo. Même malgré sa base illégale, cet objectif n'a pas été réalisé de facto.

Question: Pendant sa session d'avril, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté à la majorité des voix une résolution où, pour la première fois depuis la crise dans les relations avec la Fédération de Russie, elle a appelé la partie russe à former sa délégation et à verser sa cotisation  au budget du Conseil de l'Europe. Le Ministre ukrainien des Affaires étrangères Pavel Klimkine s'est opposé au rétablissement du droit de vote de la Russie à l'APCE. Pouvez-vous commenter la situation liée au Conseil de l'Europe?

Réponse: Nous l'avons commentée plusieurs fois. Nous avons prôné uniquement une participation à part entière, de plein droit et très active à l'activité de cette structure, mais seulement de plein droit. Payer de l'argent pour ce qui peut être regardé sur une chaîne YouTube, c'est un prix très élevé.

La participation de plein droit des représentants russes au travail de cet organe suppose évidemment le versement des cotisations et le travail dans le format proposé pour tous les représentants des pays membres. Le non-respect de l'équité vis-à-vis de notre pays implique naturellement l'absence de versement des cotisations. C'est une position claire. J'ai vu les différents avis. Certains ont dit qu'il fallait appeler la Russie à assister aux réunions. Je l'ai lu plusieurs fois. C'était une déclaration officielle d'un représentant officiel. Il ne faut pas nous appeler. La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu'elle était disposée à travailler dans cette structure. Mais la présence aux réunions sans droit de vote ni droit de participer à l'élaboration des décisions n'est pas une participation à part entière et de plein droit. Nous voulons qu'elle soit à part entière et de plein droit. Nous assumerions alors notre part des engagements, financiers y compris. Je n'ai rien dit de nouveau en l'occurrence. Je n'ai fait que répéter notre position traditionnelle.

Question: Est-ce que la Russie soulèvera la question de l'arrestation de Julian Assange auprès des organisations internationales?

Réponse: C'est un exemple flagrant de violation des droits des journalistes et une atteinte à la liberté d'expression, qui sont déjà entrées dans l'histoire. Bien évidemment, nous évoquerons cette situation sur les plateformes des organisations internationales. Il est très important que les organisations journalistiques spécialisées disent également leur mot, parce que cette situation est effectivement sans précédent.

Question: Le Ministère des Affaires étrangères de l’Équateur a déclaré que la citoyenneté équatorienne de Julian Assange était suspendue. Comment cela s'accorde-t-il avec les normes du droit international?

Réponse: C'est l'affaire de chaque État de prendre telle ou telle décision. C'est le droit souverain d'un État souverain.

Question: Quelles questions liées au conflit du Haut-Karabakh bénéficieront d'une attention particulière pendant la rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'Arménie, de l'Azerbaïdjan et des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE pour le Haut-Karabakh qui aura lieu ce 15 avril?

Réponse: L'ensemble des questions.

Question: Le Président de la Douma d'État Viatcheslav Volodine a déclaré qu'en cas de sortie de la Russie de l'APCE, la Russie aurait le droit d'exiger le remboursement des cotisations pour trois ans. Dans quelle mesure cette initiative évoluera-t-elle?

Réponse: Je pense qu'il faut adresser cette question à nos députés.

Merci beaucoup. Au revoir. Je rappelle que la prochaine conférence de presse se tiendra à Yalta. Nous en avons parlé la dernière fois. Nous publierons une annonce avec l'adresse exacte. Je vous prie de recevoir préalablement une accréditation pour le Forum économique international de Yalta.


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