Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 14 juillet 2017
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC)
Le 17 juillet, Moscou accueillera la prochaine réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC).
Les ministres présents évoqueront les problèmes d’actualité relatifs à la sécurité régionale et internationale, les tendances observées dans les régions afférentes à la zone de responsabilité de l’OTSC, ainsi que la lutte contre les défis et les risques actuels, le terrorisme et l’extrémisme international, y compris dans le contexte de la situation en Afghanistan, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Pendant la réunion du CMAE de l’OTSC sera également soulevée la question de la coopération entre les États membres sur la scène internationale. Enfin, un plan de consultations sur la politique étrangère, la sécurité et la défense devrait également être adopté. L’ordre du jour de la réunion comporte l'étude de plusieurs documents concernant le développement de la coopération militaro-technique, les symboles des forces et des moyens du système de sécurité collective, ainsi que le perfectionnement du mécanisme de formation des groupes de travail sur certains domaines d’activité de l’OTSC.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la cérémonie d’inauguration de la plaque commémorative en hommage à Vassili Kouznetsov
Le 18 juillet, à midi, se tiendra la cérémonie d’inauguration de la plaque commémorative en hommage au politicien et diplomate Vassili Kouznetsov sur l’immeuble où il a vécu les dernières années de sa vie (19, rue Spiridonovka). Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à cette cérémonie.
Des vétérans et des diplomates du Ministère russe des Affaires étrangères, les membres de la famille de Vassili Kouznetsov, des représentants de la municipalité de Moscou et de la société seront également présents.
L’auteur de la plaque commémorative est le sculpteur Alexandre Mirianachvili de l’Académie russe des beaux-arts.
Nous invitons les médias à participer à la couverture de cet événement.
Sur la rencontre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les participants au 4e Forum des jeunes diplomates
Le 4e Forum des jeunes diplomates se tiendra les 20 et 21 juillet avec la participation des représentants des pays de la CEI, de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud.
Cette année, le thème principal du Forum sera «Les technologies informatiques dans la diplomatie contemporaine». Dans le cadre du programme sont prévus un entretien des délégués avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, un discours de Leonid Sloutski, Président de la commission des affaires internationales à la Douma d’État de l’Assemblée fédérale russe, ainsi que des rapports d’experts.
Pendant le travail des sections, les participants évoqueront l’application des technologies informatiques, la garantie de la sécurité informatique dans l’activité diplomatique et échangeront leur expérience dans ces domaines. A l’issue du Forum il est prévu d’adopter un document final sous la forme d’une déclaration.
Sur les pourparlers du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec Samura Kamara, Ministre sierra-léonais des Affaires étrangères
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s’entretiendra le 21 juillet avec Samura Kamara, Ministre sierra-léonais des Affaires étrangères, en visite à Moscou du 20 au 22 juillet.
Les chefs de diplomatie évoqueront la réforme du Conseil de sécurité des Nations unies dans la mesure où Freetown préside le Comité des Dix de l’Union africaine. Les pays du continent africain jouent un rôle de plus en plus actif dans les principales sphères d’activité de l’Onu. Nous saluerions l’élargissement de la composition du Conseil de sécurité avec des pays émergents, notamment des États africains, si cette initiative était largement soutenue à l’Onu.
Nous notons que les Africains adoptent une position consolidée claire sur la réforme du Conseil de sécurité, qui est entrée dans le vocabulaire diplomatique comme le «consensus d’Ezulwini» et a été confirmée à l’Assemblée de l’Union africaine à Addis-Abeba début juillet. Nous pensons que les intérêts africains ne doivent pas être ignorés et, évidemment, doivent être pris en compte dans la réforme du Conseil de sécurité.
Pendant leur entretien, les ministres échangeront également leurs points de vue sur l’agenda des relations bilatérales et le développement de leur potentiel, ainsi que sur d’autres problèmes panafricains d’actualité et sur les solutions pour surmonter les graves crises sur le continent.
Sur l’évolution de la situation en Syrie
La situation en Syrie reste tendue. Nous continuons d’observer des tendances positives qui laissent espérer un retournement de la crise syrienne vers un règlement politique solide et le rétablissement de la paix et de l’ordre sur tout le territoire du pays. Actuellement se poursuit le travail pour mettre au point les mécanismes de fonctionnement et de contrôle des zones de désescalade appelées à réduire la violence en Syrie et à améliorer la situation humanitaire pour la population syrienne touchée.
Cette semaine à Genève se déroule un nouveau cycle, le 7e, des négociations intersyriennes sous l’égide de l’Onu. En appelant ses partenaires régionaux et internationaux à faire de même, la Russie apporte un soutien aux parties syriennes dans la recherche de solutions de compromis pour régler les différends actuels et entamer le processus de rétablissement de la stabilité et de la reconstruction économique du pays.
Comme vous le savez, le 7 juillet, à la suite du processus d’Astana, les experts russes, jordaniens et américains ont convenu dans la capitale jordanienne d’Amman du Mémorandum sur la mise en place des zones de désescalade dans le sud-ouest de la Syrie – dans les régions de Deraa, Quneitra et Soueïda. Le cessez-le-feu y est entré en vigueur le 9 juillet à midi, heure de Damas. Moscou et Washington se sont engagés à faire respecter le cessez-le-feu par tous les groupes présents dans cette zone, ainsi qu’à assurer un accès humanitaire et à établir des contacts entre les opposants dans la région et le centre d’observation russo-américano-jordanien qui sera créé à Amman.
Le cessez-le-feu dans le sud-ouest de la Syrie a une importance majeure. La mise en place de zones de désescalade dans cette région doit servir d’exemple à d’autres zones dans la province d’Idleb, au nord de Homs et dans la Ghouta orientale. Le travail sur leurs mécanismes de fonctionnement et de contrôle se poursuit. Actuellement, la situation dans les zones convenues est jugée stable.
Dans l’est de la province de Homs, l’armée syrienne a pris le contrôle de la majeure partie du champ pétrolier Heil en repoussant les terroristes de Daech des hauteurs dominantes. Les forces gouvernementales se sont approchées d’un avant-poste des djihadistes à Sukhnah à une distance de 15 km.
Dans la Ghouta orientale, près des villes de Beit Sawa, Mesraba et des fermes Ashaarn, se sont poursuivis les affrontements violents de Jaych al-Islam contre Faylaq al-Rahman et Hayat Tahrir al-Cham (anciennement Front al-Nosra). Les groupuscules terroristes concurrentes ont subi de lourdes pertes – on compte des dizaines de rebelles tués.
Cette tendance à la poursuite des confrontations entre les terroristes se maintient également dans d’autres provinces syriennes. Une explosion au QG d’Ahrar al-Cham à Binnish dans la province d'Idleb da fait deux morts et dix blessés chez les djihadistes. Selon les informations disponibles, Ahrar considère Nosra comme responsable de l’attentat. Dans un autre cas, également à Idleb, deux kamikazes ont attaqué le QG du groupe Hayat Tahrir al-Cham de Sarmin. Au moins 12 terroristes ont été tués.
Les réseaux sociaux relaient les propos des représentants officiels d’Ahrar al-Cham indiquant qu’ils sont au courant des plans de Nosra d’organiser une vaste opération contre plusieurs groupes dans les provinces d’Idleb et d’Alep. Tout en notant que les djihadistes d’Ahrar al-Cham sont prêts à repousser leurs «confrères du terrorisme».
Les forces armées syriennes poursuivent l’opération Grande aube lancée en mai. Dans un premier temps elles ont réussi à repousser les djihadistes de plusieurs avant-postes dans le désert syrien et à libérer des dizaines de villes dans les provinces de Homs et de Palmyre. Durant la seconde étape de l’opération lancée dans la province de Damas, il est prévu de déloger les terroristes du sud-ouest du désert.
Les troupes kurdo-arabes d’autodéfense combattent activement dans les quartiers Est de Raqqa. Elles avancent progressivement dans la ville. Les forces gouvernementales syriennes ont pris le contrôle de plus de 50 km² de territoire dans la province de Raqqa.
Sur l’activité de l’organisation Casques blancs en Syrie
Je voudrais m’interroger à nouveau sur la nature de l’activité de l’organisation pseudo-humanitaire des Casques blancs. Ses membres ont accès à des zones contrôlées par Hayat Tahrir al-Cham et d’autres groupes djihadistes. Je souligne que même les journalistes occidentaux, qui plus est russes et syriens, ne peuvent pas y accéder. Ce qui exclut une vérification objective des informations que les Casques blancs recueilleraient dans les zones attaquées par les forces gouvernementales et l’aviation russe.
Les Casques blancs sont financés via une structure des droits de l’homme, Syria Campaign, coordonnée par la citoyenne américaine Anna Nolan. L’organisation est suivie par différents médias, avant tout occidentaux, et agit de manière très coordonnée et bien organisée.
Les Casques blancs suscitent de plus en plus de questions. Nous nous souvenons très bien que de nombreuses attaques chimiques contre la population civile en Syrie ont été intentionnellement médiatisées précisément grâce aux efforts des Casques blancs, qui, souvent, «avertissaient» préalablement qu’une bombe de chlore serait lancée prochainement. Et les images de la réanimation d’enfants qui auraient été victimes de substances toxiques surprennent par la négligence flagrante voire l’ignorance des bases pour apporter les premiers soins médicaux. Nous nous souvenons encore de la vidéo répandue sur internet où ces pseudo-sauveteurs ont enregistré eux-mêmes la préparation d’une nouvelle mise en scène pour sauver un homme prisonnier des décombres. Nous nous souvenons de la nomination de l’organisation à différents prix internationaux, comme les Oscars.
Pendant les opérations militaires à Alep, les Casques blancs diffusaient chaque jour des reportages sur de «nombreuses victimes», d’après eux, suite aux frappes de l’aviation russe et syrienne. Cependant, dans aucune vidéo les frappes en question n’avaient été enregistrées. Je rappelle que leurs informations servent de base aux reportages des médias qui les utilisent sans aucune vérification, car ces informations sont impossibles à vérifier. C’est donc un nouvel exemple de manège médiatique.
Dans l’ensemble, nous considérons les Casques blancs comme un élément de la vaste campagne médiatique pour diaboliser le gouvernement syrien. De notre côté, nous estimons qu’actuellement il faut fournir des efforts pour soutenir les processus de stabilisation encore fragiles de la situation militaro-politique sur le territoire syrien, pour créer les conditions permettant d’y rétablir la paix, de détruire la menace terroriste émanant de Daech, de Hayat Tahrir al-Cham et consorts.
Sur les relations bilatérales entre la Russie et les USA
Honnêtement, nous avons été surpris par le ton des commentaires entendus récemment pendant les conférences de presse tenues au Département d’État américain. Ils pensent probablement que nous ne savons pas travailler sur ce ton, que nous ne savons pas commenter ainsi les relations bilatérales – les Américains ont parlé de vitesse, comme quoi le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov courrait quelque part. Ils ont fait preuve d’une audace incompréhensible. Une telle rhétorique n’est pas notre choix. Mais nous savons également le faire. Je vais vous le montrer.
Nous avons reçu dernièrement de nombreuses questions concernant les consultations entre le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov et le sous-Secrétaire d’État américain Thomas Shannon au sujet de la propriété diplomatique. Il y a eu de nombreuses fuites, certaines choses étaient loin de la vérité, d’autres s’appuyaient sur certaines informations. C’est pourquoi je voudrais le commenter.
Effectivement, le 17 juillet, de nouvelles consultations russo-américaines sont prévues à Washington sur les problèmes bilatéraux. Le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov s’entretiendra avec le sous-Secrétaire d’État américain Thomas Shannon.
Cet entretien était initialement prévu le 23 juin. Cependant, il a dû être reporté car les USA n’étaient pas prêts pour une conversation substantielle.
Nous espérons que désormais, après la rencontre au sommet du 7 juillet à Hambourg, la partie américaine adoptera une approche plus constructive. L’administration précédente a laissé en héritage au gouvernement actuel, comme nous le comprenons très bien, de nombreux problèmes et éléments irritants qu’elle a créés dans les relations avec la Russie, allant jusqu’au kidnapping de citoyens russes dans des pays tiers et à l’acquittement des Américains responsables de la mort d’enfants russes adoptés. Il y a eu beaucoup de choses. Bien sûr, il est difficile de construire une coopération efficace sans cesser une telle pratique.
Cela concerne également l’expulsion de 35 diplomates russes des USA il y a six mois (vous vous souvenez comme cela s’est passé) et la saisie illégale de la propriété russe protégée par l’immunité diplomatique. Il est à noter que contrairement aux déclarations publiques de Washington à l’époque, les notes du Département d’État américain, où le 29 décembre a été annoncée la décision de bloquer notre propriété, ne faisaient aucune référence à «l’ingérence russe dans les élections américaines» ou aux prétendues «piratages», ni directement ni indirectement. Elles n’en indiquaient pas la cause en principe. Apparemment, les collègues du Département d’État américain n’ont pas osé écrire dans un document officiel un mensonge flagrant pour ne pas devoir à en répondre par la suite.
Malheureusement, les deux problèmes n’ont toujours pas été réglés. Les sites saisis n’ont pas été restitués, Washington non seulement n’a pas annulé la décision d’expulser nos diplomates, mais refuse également de délivrer les visas à ceux qui doivent les remplacer. De plus, on entreprend des tentatives absolument inadmissibles de tirer des liens avec des choses qui n’ont strictement rien à voir avec la situation. On fait clairement mousser toute cette histoire. Si les choses n’avancent pas, nous devrons effectivement prendre des mesures de rétorsion, comme nous en avons averti à plusieurs reprises les USA par la voie bilatérale et publique.
Nous avons de quoi réagir. Les effectifs de l’Ambassade des USA à Moscou dépassent largement le nombre de nos diplomates à Washington. Par conséquent, l’une des solutions, hormis une expulsion purement symétrique d’Américains, serait de faire en sorte que le personnel diplomatique soit égal dans les deux pays. D’autant que sous le toit de la mission diplomatique américaine se trouvent de trop nombreux agents de la CIA et du renseignement du Pentagone, dont l’activité ne correspond pas du tout à leur statut. Tout le monde est au courant des «exploits» de certains d’entre eux, c’est en accès libre – des perruques, des déguisements et d’autres «prestations». On pourrait rafraîchir la mémoire sur tout cela.
Nous sommes prêts à réagir symétriquement par rapport à l’immobilier. En nous coupant l’accès à nos sites aux USA, les autorités de ce pays n’ont pas seulement violé grossièrement la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961, mais également notre accord bilatéral de 1979 conformément auquel nous avons mis à disposition de l’Ambassade américaine à Moscou deux terrains – pour une résidence et un entrepôt.
Je répète (nous l’avons dit et expliqué plusieurs fois) qu’on ne voudrait pas aller jusqu’aux mesures extrêmes. Nous ne nous empressons jamais. Comme vous le savez, nous avons marqué une très longue pause, qui a manifestement trop duré. Si les partenaires américains ne le comprennent pas par d'autres moyens, à un moment donné nous devrons agir précisément de cette manière.
Sur la situation politique au Venezuela
Nous suivons attentivement la situation au Venezuela. La position de la Russie par rapport au règlement de la crise politique dans ce pays est bien connue et reste inchangée. Nous prônons un dialogue exclusivement politique dans le cadre du champ constitutionnel et le caractère impératif d’aboutir à des compromis entre les belligérants sans ingérence extérieure destructrice.
Néanmoins, comme l’indiquent les très récents événements, l’espoir des autorités de voir l’agressivité des radicaux se réduire est vain. Force est de constater avec regret que des deux côtés prévaut une logique de confrontation frontale avec des éléments de pression de force, ce qui provoque de nouveaux affrontements qui conduisent à l’effusion de sang et à la mort, y compris de mineurs.
Le fait que les radicaux utilisent des enfants comme des boucliers vivants est totalement dénué de bon sens, absolument sauvage et inadmissible. A cet égard il faut noter la déclaration faite récemment par l’Unicef, un partenaire important de la Russie dans le domaine de la contribution au développement international. Nous pensons que la communauté internationale - notamment ses représentants qui prônent ardemment le changement anticipé du pouvoir au Venezuela - doit se focaliser sur l’inadmissibilité d’employer de telles méthodes pour en tirer des profits politiques.
Nous soulignons le danger des tentatives des forces antigouvernementales radicales de transposer la lutte politique dans un format de confrontation de force. Nous sommes préoccupés par les scénarios proposés par l’opposition radicale visant à déstabiliser la situation en organisant ce qu’on appelle des «manifestations irréversibles» afin de paralyser l’activité économique et, dans l’ensemble, désorganiser la vie dans le pays.
La libre interprétation de la Constitution par les forces politiques, en contournant la Chambre constitutionnelle de la Cour suprême pour justifier la création d’organes de pouvoir parallèles après un référendum douteux du point de vue juridique organisé le 16 juillet, ne contribue pas non plus à trouver des solutions. Les déclarations publiques directes de certains opposants adressées aux militaires les appelant à désobéir aux ordres des chefs en incitant les militaires à se ranger du côté des manifestants contre le gouvernement représentent un grave risque.
Il est inquiétant également que les rebelles utilisés par les forces radicales élargissent activement l’arsenal des méthodes de lutte armée. Récemment dans la zone des manifestations dans un quartier de Caracas, sept hommes de la garde nationale du Venezuela ont été blessés en explosant sur une mine improvisée des rebelles. Il est exaspérant de savoir que certains journalistes savaient qu'un explosif avait été posé et s'étaient installés à distance sûre pour le tournage sans en avertir la police. Ceux qui ne le croient pas peuvent regarder la vidéo sur internet. On a l’impression que les organisateurs des manifestations accordent une importance prioritaire à la création de reportages efficaces et très tendancieux destinés à l’étranger. De telles histoires ne se déroulent pas uniquement au Venezuela.
Nous pensons qu’il faut relancer au plus vite des négociations responsables entre le gouvernement et l’opposition afin d’aboutir à un compromis, de renoncer aux scénarios de force et de prévenir la descente du pays dans le fossé d’un conflit armé.
Nous saluons la décision des autorités vénézuéliennes de libérer de prison l'opposant Leopoldo Lopez pour l'assigner à résidence. Un signal aussi clair de la disposition au compromis devrait, à première vue, être suivi par un mouvement réciproque de l’opposition, mais malheureusement cela n’a pas encore été le cas.
En ce qui concerne la mission de médiateurs internationaux, elle doit être formée uniquement sur proposition ou avec l’accord des deux camps. Les tentatives d’imposer des solutions et de faire pression sur l’une des parties et, qui plus est, l’ingérence ouverte dans les affaires intérieures du Venezuela sont inadmissibles.
Je voudrais rappeler à nouveau que la Russie ne souhaite pas que les événements au Venezuela se dégradent jusqu’à un conflit incontrôlable. Nous ne voyons pas d’alternative à un dialogue pacifique en tant que méthode de stabilisation de la situation dans ce pays. Nous jugeons complètement irrecevable la ligne de certaines forces extérieures qui tentent d’appliquer de fameux scénarios de révolutions de couleur clairement conçus pour saper l’ordre constitutionnel dans un État et aggraver les souffrances des citoyens ordinaires.
Sur l'évolution du processus de paix en Transnistrie
Le processus de paix en Transnistrie se complique de plus en plus.
Le potentiel positif créé par les deux entretiens entre le Président moldave Igor Dodon et le dirigeant de la Transnistrie Vadim Krasnosselski en janvier et en mars 2017 a été gaspillé.
Les entretiens au format international stagnent. Le travail de la seule plateforme de négociations reconnue internationalement – la Conférence permanente sur les questions politiques dans le cadre du processus de négociation visant au règlement du conflit en Transnistrie (format "5+2") - est de facto bloqué. Le sérieux progrès récent qu'a constitué la reprise du travail officiel de la Conférence permanente après deux ans d'interruption, avec une active contribution des médiateurs internationaux et notamment de la Russie et de la présidence allemande de l'OSCE, n'a malheureusement pas connu de suite.
La thèse de la présidence autrichienne de l'OSCE selon laquelle chaque entretien au format "5+2" doit se solder par un résultat palpable, la signature d'accords concrets, paraît injustifiée. Si les parties en conflit étaient à même de s'entendre elles-mêmes, la médiation internationale ne serait pas utile. Malheureusement, c'est loin d'être le cas.
Nous espérons que durant le reste de son mandat la présidence autrichienne reverra son approche du travail de la Conférence permanente.
Nous espérons également que les groupes de travail sectoriels des représentants de Chisinau et de Tiraspol intensifieront leur travail pour trouver des solutions aux questions convenues pendant les entretiens des dirigeants de la Moldavie et de la Transnistrie qui, nous semble-t-il, ne suivent pas l'évolution et la réalisation qu'il faudrait.
Sur les règles d'entrée des citoyens russes en Arménie
Conformément à un accord intergouvernemental bilatéral, les citoyens russes ont le droit d'entrer sur le territoire arménien aussi bien avec leur passeport international que national. Tout en sachant que l'entrée avec un passeport national n'est possible que via les aéroports internationaux d'Erevan (Zvartnots) et de Gyumri (Shirak).
Étant donné que conformément à la législation russe en vigueur le passeport national est délivré au citoyen russe à partir de 14 ans, la sortie de Russie et l'entrée en Arménie pour les enfants de moins de 14 ans n'est possible qu'avec un passeport international. Un acte de naissance ne peut pas être utilisé à ces fins.
Je demande à tous les médias spécialisés dans le tourisme et les voyages de citoyens russes à l'étranger d'attirer une attention particulière sur cette information. Je demande également aux agences touristiques et aux organisations qui délivrent les services dans ce secteur d'en informer les Russes via leurs canaux.
Sur le piratage du courriel du Ministère russe des Affaires étrangères
Le courriel du Ministère russe des Affaires étrangères a récemment subi une importante attaque cybernétique avec de sérieuses conséquences.
L'enquête sur les circonstances de l'attaque contre les ressources informatiques des services de l'appareil central du Ministère russe des Affaires étrangères, de ses représentations en Russie et à l'étranger a montré que dans la matinée du 29 juin a eu lieu un envoi (près de 138 cas) de fausses lettres vers les adresses électroniques des utilisateurs du domaine mid.ru. Le compte de l'Ambassade de Russie en Iran, compromis plus tôt, a servi à cet envoi et sa source était une adresse IP enregistrée en Hongrie. Les courriers contenaient un lien pour télécharger un document (un bulletin d'information) et l'adresse du Service de presse du Ministère russe des Affaires étrangères était désignée comme celle de l'expéditeur. Ce lien renvoyait vers la page d'autorisation du courriel général du Ministère des Affaires étrangères. Suite à différentes manipulations les "malfaiteurs" ont obtenu l'accès au courriel des utilisateurs qui cliquaient sur le lien, ainsi qu'à d'autres ressources informatiques du Ministère russe des Affaires étrangères.
Les mesures appropriées ont été prises pour réparer les conséquences de cette attaque. Tous les comptes compromis ont été bloqués. Du 30 juin au 3 juillet a été suspendu l'accès au courriel du domaine mid.ru et au site de service du Ministère, les travaux technologiques nécessaires ont été effectués. Dans le cadre du règlement de coopération du Ministère russe des Affaires étrangères avec le Service fédéral de sécurité (FSB) dans le domaine de la sécurité informatique, les données nécessaires ont été transmises à ce dernier pour contribuer à l'enquête.
Nous élaborerons des mesures supplémentaires pour renforcer la protection des comptes des utilisateurs du Ministère.
Sur la vidéo des "Frères de la forêt" diffusée par l'Otan
Nous avons noté la publication, sur la page officielle de l'Otan sur Twitter et d'autres réseaux sociaux, d'une vidéo avec différents commentaires sur la "lutte partisane des Frères de la forêt contre le régime soviétique". Malheureusement, ce n'est pas la première fois que nous sommes confrontés aux tentatives occidentales de revoir les réalités historiques liées aux événements de la Seconde Guerre mondiale. Si auparavant il s'agissait de tentatives voilées entreprises à travers la communauté politologique, les historiens et la publication de livres, désormais c'est fait directement par le biais des ressources officielles des organisations internationales.
Dans ce contexte il conviendrait de rappeler que les bras des "combattants pour la liberté", comme les appelle l'Alliance, sont dans le sang jusqu'au coude, qu'ils sont responsables de la mort de dizaines de milliers de civils. Durant les dernières années de la guerre les "Frères de la forêt", dont de nombreux étaient des collaborateurs nazis, ont opposé une résistance active aux troupes de l'Armée rouge - élément constitutif des forces armées de la coalition antihitlérienne - empêchant ainsi la libération de l'Europe de la "peste brune".
La direction de l'Alliance a publiquement déclaré plusieurs fois que l'Otan n'était pas seulement une alliance militaro-politique, mais également une "communauté de valeurs". De quelles valeurs parle-t-on? Cette fabrication cynique le montre clairement. On montre sur internet comment l'Otan combat activement la prétendue propagande russe. Cette vidéo de 8 minutes est de la pure propagande artistique. Ce n'est pas simplement une présentation sélective d'informations. On aurait pu comprendre que l'Alliance ouvre un débat pour polémiquer avec les utilisateurs en publiant des documents. Mais c'est de la pure propagande. Il n'y a aucun document, on n'ouvre pas de débat, ce n'est même pas une conférence scientifique – c'est l'exécution artistique d'une commande politique. Il est à noter surtout (l'Otan le sait mieux que les autres) qu'il s'agit d'une tentative d'influence de l'opinion publique à travers des méthodes artistiques. C'est déjà en principe la création d'une machine, d'un mécanisme pour falsifier les actualités, l'utilisation d'images artistiques afin de renforcer des réalités pseudo-historiques. Et dans le même temps ils disent combattre la propagande russe! C'est fantastique!
Sur la visite du Centre humanitaire russo-serbe par un représentant de l'Ambassade des USA
Le représentant de l'Ambassade des USA en Serbie et assistant de l'attaché de défense Hyrum Lowell Garvin a visité le 12 juillet le Centre humanitaire russo-serbe de Nis.
Le codirecteur du Centre Viatcheslav Vlassenko et les employés serbes du Centre ont informé le visiteur de l'histoire de la création, de la structure et des fondements juridiques du fonctionnement du Centre en tant qu'organisation intergouvernementale.
Ils ont parlé de la contribution significative du Centre à la prévention et à la suppression des conséquences de catastrophes naturelles en Serbie et dans d'autres pays des Balkans ces dernières années, à l'aide humanitaire urgence, à l'amélioration de l'efficacité du système national serbe pour réagir aux situations d'urgence, y compris en formant des spécialistes serbes dans les établissements du Ministère russe des Situations d'urgence et sur les sites de formation du Centre, à l'organisation d'exercices et de formations, ainsi qu'à la fourniture de matériel de sauvetage moderne à la Serbie.
Le représentant américain a obtenu des réponses exhaustives à toutes ses questions, y compris concernant le projet d'accord intergouvernemental russo-serbe sur les conditions de séjour, les privilèges et les immunités du Centre. Il a également eu la possibilité de se familiariser avec les ressources matérielles et techniques à disposition du Centre. Il a été particulièrement intéressé par le centre de gestion des situations de crise du Centre, doté d'équipements électroniques qui permettent de recevoir rapidement des informations spécifiques sur la situation climatique ou anthropogène dans la région et d'émettre des prévisions sur son évolution, ce qui aide les autorités à prendre les mesures efficaces nécessaires.
La visite du Centre par un représentant de l'Ambassade des USA a été une nouvelle preuve de la transparence absolue de l'activité du Centre, qui a pour unique objectif de remplir des tâches de réaction aux situations d'urgence et d'apporter une aide humanitaire en Serbie et dans d'autres pays des Balkans. Le visiteur américain n'a exprimé aucune remarque à ce sujet.
Le visiteur américain a également été informé qu'en juillet, le service du Centre pour le déminage humanitaire commencerait le nettoyage du territoire serbe, et que la première partie des équipements et du matériel arriverait de Russie pour compléter les réserves du Centre et pour développer la base de formation et d'entraînement.
La semaine prochaine, le Centre devrait être visité par les délégations des ambassades d'autres pays situées à Belgrade (notamment le 18 juillet par les représentants de l'Autriche, de la Suisse et de la Pologne).
Je voudrais répéter que nous sommes prêts à fournir des informations de première main, à inviter, à tout montrer, à tout expliquer et à répondre à toutes les questions de ceux qui expriment des préoccupations concernant les activités des structures russes ou des structures conjointes avec la Russie. C'est un exemple concret. La même chose concerne les hackers et toutes les autres aberrations que nous entendons constamment sans aucune preuve. S'il existe des faits ou des informations non vérifiés, nous sommes prêts à les examiner et à fournir des informations appropriées, à effectuer des vérifications et des investigations.
Réponses aux questions:
Question: Pouvez-vous préciser quelles sont les conditions posées par Washington pour le retour de la propriété diplomatique russe aux USA?
Réponse: C'est pour cela que des consultations doivent se tenir. Cet entretien ne doit pas être simplement protocolaire – nous en avons déjà eu plusieurs et il y a eu également des contacts au niveau des ambassades. Nous avons besoin d'une discussion concrète. Nous attendons des USA des propositions détaillées ainsi qu'une discussion approfondie et non superficielle pour sortir de cette situation.
Il est absolument incorrect de parler aujourd'hui de ses issues éventuelles. Laissons d'abord les experts travailler. Je peux déclarer en tout responsabilité que du côté russe ce sont des professionnels de haut niveau, qui s'occupent des relations bilatérales sous tous leurs aspects depuis des années et sont très compétents. D'abord les consultations, puis viendront les commentaires et les propositions d'options.
Question: Pouvez-vous commenter la situation de la famille russe Oukhov (Svetlana Oukhova avec ses deux enfants), qui a tenté de franchir la frontière turco-syrienne et, selon leurs proches, a été arrêtée? Ils se trouveraient actuellement en détention provisoire au service passeports et migration du Ministère syrien de l'Intérieur. De quelles informations dispose le Ministère des Affaires étrangères à ce sujet? Quelles sont les mesures prises par les diplomates russes pour régler cette situation?
Réponse: L'Ambassade de Russie en Turquie a déjà annoncé que ses diplomates avaient déjà demandé aux autorités compétentes turques de notifier si ces personnes se trouvaient sur le territoire du pays, et en cas de décision sur leur expulsion éventuelle de les envoyer sur le territoire russe. Notre ambassade s'occupe activement de cette affaire. Dès que ses collaborateurs auront des informations supplémentaires, ils nous en informeront. De notre côté nous suivrons également cette affaire.
Question: La Russie a-t-elle reçu pour examen le projet de nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Corée du Nord? Selon certaines informations, la nouvelle résolution pourrait inclure des sanctions, dont l'interdiction de livrer du pétrole en Corée du Nord et d'utiliser la main d'œuvre nord-coréenne. La Russie soutiendra-t-elle ce projet?
Réponse: A ce que je sache, du moins hier, compte tenu du décalage horaire avec New York, nous n'avions pas encore reçu ce projet de résolution.
Question: Le militant des droits de l'homme et prix Nobel de la paix Liu Xiaobo est décédé hier en Chine. En tant que spécialiste de la Chine, on voudrait entendre votre commentaire sur sa vie et sa mort.
Réponse: Je n'ai aucun commentaire à ce sujet.
Question: Les médias turcs ont rapporté que la Russie et la Turquie avaient conclu un accord sur la remise de la ville d'Afrin à l'Armée syrienne libre (ASL) contrôlée par la Turquie. Un tel accord a-t-il vraiment été conclu?
Réponse: Cette question s'adresse davantage à nos spécialistes militaires qui s'occupent de la situation sur le terrain. Je pense que c'est à eux qu'il faut s'adresser. De mon côté je vous promets de demander des précisions.
Question: Que pense la Russie du déroulement de l'opération pour libérer Mossoul? Il y a un problème sunnite irrésolu que certains considèrent comme l'origine du problème de Daech. Le Kurdistan irakien a annoncé son intention d'organiser un référendum sur son indépendance le 25 septembre. Est-ce que cela réglera la crise irakienne? Comment la Russie voit-elle l'avenir de l'Irak?
Réponse: Nous avons livré plusieurs commentaires concernant le référendum au Kurdistan irakien.
En ce qui concerne la libération de Mossoul, littéralement cette semaine et la semaine dernière Sergueï Lavrov a donné des commentaires très détaillés à ce sujet. Il y a eu également des commentaires au niveau du Service de presse du Ministère des Affaires étrangères. Nous avons déclaré plusieurs fois que nous saluions la lutte contre le terrorisme international, tout en appelant nos partenaires à songer au prix payé pour ces victoires, d'autant qu'on nous rappelait constamment l'opération d'Alep. Nous ne comprenons pas très bien pourquoi les mêmes personnes qui reprochaient à la Russie les méthodes de l'opération d'Alep n'accordent aujourd'hui aucune attention à la manière dont Mossoul a été libérée. Cela ne se passe pas comme ça! Soit tout le monde évalue objectivement les opérations qui se déroulent et agisse sur la même base, soit à nouveau, malheureusement, nous devons classer ces méthodes dans la catégorie de la propagande et des campagnes médiatiques. Et sur ce sujet nous avons clairement et régulièrement exprimé notre point de vue à différents niveaux, y compris publiquement.
Question: Sergueï Lavrov et vous-même avez parlé d'éventuelles mesures de rétorsion suite à l'expulsion de diplomates russes et à la saisie de la propriété diplomatique russe. A quand faut-il s'attendre à des décisions sur ces mesures de rétorsion?
Réponse: J'ai évoqué très en détail ce sujet aujourd'hui. Je peux répéter qu'à l'époque nous n'avons pas pris des mesures de rétorsion immédiatement car nous comprenions que, comme disent les experts militaires, c'était un "piège" posé par l'ancienne administration pour saper la normalisation des relations bilatérales avec le nouveau gouvernement. C'était évident et clair. En termes plus accessibles: c'était une provocation. Nous le savions parfaitement et avons laissé à la nouvelle administration du temps pour s'occuper de cet "héritage" hideux et entamer la construction de relations bilatérales sur une base normale et mutuellement respectable pour un profit réciproque et en respectant les intérêts des deux parties. Plus de six mois se sont écoulés. Nous ne constatons aucune démarche concrète, même si plus rien n'empêche la nouvelle administration de faire preuve d'autonomie et d'agir. Nous avons évoqué plusieurs fois ce sujet au cours de nos contacts bilatéraux, nous étions prêts aux consultations, aux entretiens et à l'échange d'options sous forme écrite, à des projets. Cela n'a pas été fait. C'est pourquoi à partir d'un certain moment nous avons jugé que le délai écoulé était plus que suffisant pour étudier et analyser cette question.
Aujourd'hui nous avons fixé une date pour les consultations à ce sujet, notre position claire est liée au fait que le temps s'écoule mais que la situation ne s'est pas du tout débloquée. Depuis tout ce temps on aurait au moins pu accorder un accès aux diplomates russes à ce territoire, commencer à régler le problème de la délivrance des visas à leurs remplaçants, faire des choses qui n'étaient pas du tout fondamentales pour annuler l'"héritage" de Barack Obama, tout en permettant de commencer à agir au niveau du travail, c'est-à-dire simplement commencer à débloquer la situation au niveau du travail. Cela n'est pas arrivé non plus.
Il n'y a donc pas de délais exacts, tout dépend de la réaction de la partie américaine, de ses actions concrètes et des résultats des consultations qui doivent se tenir à Washington.
Question: Je voudrais revenir au décès du militant des droits de l'homme Liu Xiaobo.
Réponse: J'ai déjà donné un commentaire sur ce thème. Je ne vois aucune raison d'y revenir. Je n'ajouterai rien de nouveau à ce sujet.
Question: Cette semaine, des discussions actives ont eu lieu sur la commission russo-américaine pour la sécurité cybernétique. Sergueï Lavrov a dit que le groupe serait mis en place. Quand? Qui y représentera la Russie? Comment fonctionnera-t-il?
Réponse: Dès que nous aurons des informations que nous pourrons partager, nous le ferons. Pour l'instant, il existe un accord-cadre sous la forme d'intention de créer un tel axe de travail. C'est la réalité qui a indiqué ce qui était important et nécessaire. Il y a des piratages partout. Nous constatons une hausse du nombre d'attaques depuis trois ans.
Aujourd'hui, les USA exploitent activement le thème des cyberattaques. Pas nous – malheureusement nous les vivons depuis 2014, quand le nombre d'attaques a été multiplié par dix voire par cent, notamment contre les sites du Ministère russe des Affaires étrangères. Il y a quelques mois pendant une conférence de presse j'ai cité les statistiques, la charge supportée par les ressources informatiques russes dans le cyberespace. Je peux les citer à nouveau. Malheureusement pour nous et à la grande joie des hackers, certaines attaques se sont soldées par le piratage de nos sites. D'après nous, c'est un thème très pertinent. On peut échanger des informations, établir des relations, apporter des propositions, les fixer sur papier, au lieu de lancer constamment des fuites dans les médias sans aucune preuve. Le plus notable est que personne n'en assume la responsabilité. Ce sont des discussions stériles. C'est pourquoi cette commission est une invitation à un travail concret. Nous disposions de telles structures chargées de ce genre de questions dans le cadre de la Commission présidentielle. Vous savez le sort qu'elle a connu. Son travail a été bloqué et fermé à l'initiative américaine. Dès que nous pourrons partager avec vous des informations, nous le ferons.
Question: Pouvez-vous parler plus en détail de la coopération des ministres des Affaires étrangères des USA et de la Russie sur le problème de la péninsule coréenne compte tenu des futurs pourparlers de haut niveau à ce sujet?
Réponse: Nous constatons un dialogue avec nos collègues américains qui se déroule non seulement au niveau des ambassades et des représentants du Ministère russe des Affaires étrangères et du Département d’État américain, mais également dans le cadre du Conseil de sécurité des Nations unies où ce sujet est activement évoqué. Comme vous le savez, nous avons des divergences et des points de convergence. Actuellement nous dialoguons.
Nous pensons qu'il faut élaborer des solutions politiques qui permettront de régler ou au moins d'empêcher la dégradation de la situation dans cette région.
Question: Le Ministère russe des Affaires étrangères a-t-il préparé un scénario s'il s'avérait impossible de rétablir les relations russo-américaines?
Réponse: Vous êtes trop pessimistes. Pensons positivement.
Question: En commentant hier la situation sur la péninsule coréenne, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que Moscou n'avait aucun canal de liaison spécifique avec Pyongyang, même si c'était un voisin proche de la Russie. Compte tenu des traditions établies avec le nouveau dirigeant nord-coréen, Sergueï Lavrov ne pense-t-il pas que quelqu'un dispose déjà de canaux d'influence stables? On voudrait avoir un commentaire détaillé à ce sujet, si possible.
Réponse: Qu'est-ce qui n'est pas clair? Qu'y a-t-il à ajouter? Que trouvez-vous insuffisamment détaillé? Je pense que ce thème est complètement explicite.
Question: La Russie peut-elle influencer la Corée du Nord en tant qu'acteur des négociations à Six et membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies?
Réponse: Le droit international explique de quelle manière les pays peuvent exercer une influence politique ou participer au règlement des processus aussi bien intérieurs qu'internationaux dans une région concrète.
Dans le cadre du droit international nous utilisons tous les moyens à notre disposition: les contacts bilatéraux et les formats multilatéraux que nous essayons de réanimer et d'utiliser. Ce sont les organisations internationales et avant tout le Conseil de sécurité des Nations unies car c'est ici que ce sujet est étudié. C'est évidemment notre coopération, fondée sur une base juridique, avec les pays de la région qui sont également préoccupés par la situation dans la péninsule. Voici les possibilités dont il est question. Sur certaines plateformes on avance mieux qu'ailleurs, et certains mécanismes restent bloqués, malheureusement.
Nous estimons que les négociations à Six sont un outil très important. C'est une pratique internationale normale qui, je le répète, s'appuie sur la Charte de l'Onu et sur le droit international, qui est mutuellement respectueuse tout en proposant un large éventail d'outils et de moyens pour résoudre des processus internationaux complexes.
Question: Votre compte d'identification personnel a-t-il été touché par l'attaque de hackers contre le Ministère des Affaires étrangères?
Réponse: J'ai clairement expliqué ce qui avait été soumis au piratage au Ministère des Affaires étrangères, notamment les ressources informatiques liées au serveur du Ministère des Affaires étrangères, et j'ai nommé ce serveur mid.ru. C'est ce dont il était question. Mes comptes d'identification ne se trouvent pas sur le serveur du Ministère des Affaires étrangères. Je dispose d'un compte sur le réseau social Facebook que je gère activement. Facebook a annoncé plusieurs fois qu'il traitait minutieusement les questions de sécurité cybernétique. Comme vous le savez, le siège de ce réseau social se trouve aux USA, où sont stockées les informations appropriées. Tirez-en vous-mêmes les conclusions.
Question: Les autorités de Sakhaline ont de nouveau proposé à Tokyo d'autoriser les citoyens russes à séjourner jusqu'à trois jours au Japon sans visa. Y a-t-il des négociations à ce sujet?
Réponse: Toutes nos régions mènent une activité de politique étrangère en coordination avec les services fédéraux compétents. Dans ce domaine le Ministère russe des Affaires étrangères joue un rôle de coordination. C'est pourquoi toutes ces questions sont convenues avec le Ministère. Le Ministère russe des Affaires étrangères et notre établissement diplomatique à Tokyo sont au courant de cette question. En ce qui concerne la réaction japonaise et le stade auquel se trouvent les négociations, je demanderai des précisions pour vous transmettre ces informations la prochaine fois.
Question: Les médias russes, se référant à un responsable turc, ont annoncé la signature avec Ankara d'un accord pour la vente de S-400. On parle d'une somme d'environ 2,5 milliards de dollars, il me semble. Comment pouvez-vous le commenter?
Réponse: Les contrats sur les S-400 relèvent des compétences du Ministère de la Défense et des experts militaires concernés.
Question: Vous avez dit que les diplomates russes censés remplacer ceux qui ont été expulsés des USA éprouvaient certains problèmes pour obtenir des visas. Y a-t-il des problèmes pour convenir de la candidature du nouvel ambassadeur?
Réponse: Vous savez très bien que nous ne commentons pas le processus de nomination avant la signature, par le Président russe, du décret de remplacement d'un ambassadeur dans un pays. Il est soit question du rappel d'un ambassadeur, soit de l'envoi d'un nouvel ambassadeur. Il relève uniquement des compétences de l'Administration du Président russe de commenter les décisions du Président russe, si c'est considéré comme nécessaire. Nous commentons et fournissons des informations après la parution du décret, nous organisons des interviews avec les ambassadeurs nommés, une rencontre avec la presse. D'ailleurs, c'est notre nouvelle pratique: l'Ambassadeur Alexeï Erkhov en Turquie a récemment communiqué avec des journalistes, nous en ferons de même avec les autres ambassadeurs. Mais le décret doit d'abord être publié, le Président russe doit d'abord prendre une décision pour nommer un ambassadeur. Nous avons des traditions, basées sur des textes juridiques.