ООН
POSITION DE LA RUSSIE À LA SOIXANTE-HUITIÈME SESSION DE L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES NATIONS UNIES
Traduction non-officielle
1. La mission de la soixante-huitième session de l’Assemblée générale des Nations Unies est de renforcer les approches multilatérales dans la politique internationale avec un rôle coordinateur majeur de l’ONU en tant que mécanisme sans alternative pour assurer la stabilité globale. Une réponse efficace universelle aux menaces et aux défis contemporains n’est possible que sur la base des approches collectives concertées et l’élaboration des décisions compte tenu d’un vaste éventail d’opinions des États Membres.
2. Nous nous prononçons successivement pour la récognition du caractère polycentrique de l’ordre mondial, pour la sécurité égale et indivisible avec le respect inconditionnel des principes fondamentaux de la Charte de l’ONU tels que l’égalité souveraine, l’intégrité territoriale des Etats, l’inadmissibilité de l’ingérence dans les affaires intérieures des Etats et le respect des droits des peuples de choisir eux-mêmes leur voie de développement.
3. Il n’est pas possible d’instaurer un ordre mondial équitable et démocratique sans le strict respect des principes de la suprématie de la loi internationale, en premier lieu de la Charte de l’ONU, des prérogatives du Conseil de sécurité de l’ONU en tant qu’organe principal chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
4. Les décisions du Conseil de sécurité et les mandats confiés par celui-ci ont force obligatoire pour tous les États Membres, ils ne peuvent pas être sujet à des interprétations sélectives et arbitraires pour servir les intérêts des propositions unilatérales et des projets politiques visant à changer des régimes et à imposer les modèles de développement, ce qui mène à la déstabilisation de la situation dans les pays et dans les régions entières.
5. Il est nécessaire de réformer l’ONU et de l’adapter aux réalités actuelles tout en préservant sa nature intergouvernementale et l’intangibilité du principe de « la division du travail » entre ses organes principaux qui est fixé dans la Charte de l’Organisation.
L’objectif de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU est d’augmenter son caractère représentatif sans porter préjudice à son efficacité, sa productivité et la rapidité de la prise de décision. Il est nécessaire de continuer à chercher un modèle de compromis pour la réforme qui jouira d’un plus large appui des États Membres de l’ONU (considérablement plus large que les deux tiers de voix des États Membres prévus par la Charte de l’ONU). Toute version de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU doit laisser intactes les prérogatives de ses membres permanents actuels, y compris le droit de veto.
6. Les opérations de maintien de la paix menées par l’ONU restent un instrument important du règlement des conflits.
Nous sommes en faveur de l’intangibilité des principes du maintien de la paix de l’ONU, notamment le consentement des parties hôtes, la neutralité, le non-recours à la force. La tendance à mettre en avant l’aspect de force des mandats des missions de l’ONU, qui est en dehors du cadre traditionnel du maintien de la paix, nécessite une approche équilibrée. Il n’est pas approprié de réduire le maintien de la paix uniquement à la protection des civils, qui relève principalement de la compétence des gouvernements nationaux. Il y a des fonctions fondamentales réservées au personnel de maintien de la paix qui est notamment chargé d’observer le désengagement, d’assurer la sécurité dans les zones de conflit, de promouvoir le processus politique aux pays de déploiement, etc.
7. Nous sommes en faveur du renforcement de l’efficacité de la Commission de consolidation de la paix de l’ONU et de l’amélioration des résultats pratiques des activités des formations spécifiques aux pays. A partir de l’année 2008, la Russie apporte une contribution annuelle de 2 millions de dollars américains au Fonds pour la consolidation de la paix.
8. Nous considérons les sanctions comme l’un des instruments importants du Conseil de sécurité des Nations Unies pour régler les conflits par les voies politiques et diplomatiques. Les sanctions doivent être ciblées, imposées par le Conseil de sécurité de l’ONU et dirigées contre les actes illicites destructeurs commis par des personnes responsables du déclenchement et de la poursuite des conflits. Elles doivent faire objet d’examen régulier, envisager des dérogations pour raisons humanitaires et une durée limitée ainsi que de nettes dispositions de leur levée. Le recours à des sanctions unilatérales qui contestent le caractère collectif des efforts politiques et diplomatiques internationaux est inacceptable et il s’est avéré absolument contre-productif.
9. La Russie, comme la majorité écrasante des membres de la communauté internationale, condamne fermement le blocus économique et commercial imposé à Cuba par les États-Unis et se prononce pour l’annulation le plus rapidement possible de ces pratiques anti-cubaines absurdes.
10. Le renforcement de la coopération de l’ONU avec des organisations régionales devient primordial pour prévenir et régler les situations de crise. Nous nous prononçons pour le resserrement de la coopération de l’ONU avec l’OTSC, la CEI et l’OCS. La signature en septembre 2012 d’un mémorandum d’accord entre le Secrétariat de l’OTSC et le Département des opérations de maintien de la paix du Secrétariat de l’ONU est un pas positif.
11. Le règlement de la crise en Syrie n’est possible que par les voies diplomatiques et politiques via la cessation complète des hostilités et de la violence et le début d’un dialogue inclusif entre les parties au conflit afin de permettre au peuple syrien de s’accorder sur les modalités du développement futur du pays, tout en respectant les droits et assurant la sécurité de tout les groupes ethniques et confessionnels. Le processus politique doit se baser sur les dispositions du Communiqué adopté par le Groupe d’action le 30 juin 2012 à Genève et sur l’accord russo-américain à cet égard du 7 mai 2013 visant à assurer la mise-en-oeuvre de ces dispositions par la convocation d’une conférence internationale.
Les efforts internationaux visant à mettre fin au conflit syrien doivent se baser sur les principes de la Charte de l’ONU, sur le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du pays. Les démarches unilatérales et l’intervention militaire déboucheront sur une déstabilisation totale de la situation en Syrie et dans la région et sur l’intensification de la menace terroriste. Afin de renverser ses tendances négatives le plus rapidement possible la partie russe a l’intention de continuer les préparatifs de fond d’une conférence internationale sur la République arabe syrienne.
12. Pour faire avancer le reglèment durable et juste du conflit palestino-israélien il est nécessaire de respecter les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, les principes de Madrid, la Feuille de route et l’initiative arabe de paix. Nous sommes en faveur de la création d’un État Palestinien souverain, viable et territorialement intégral dans les frontières de 1967 avec des échanges de terre mutuellement agréés et ayant Jérusalem-Est pour capitale, coexistant en paix et en sécurité avec Israël.
Nous jugeons nécessaire de préserver le rôle de médiateur dirigeant du Quatuor pour le Moyen-Orient et d’engager les acteurs régionaux clés, la Ligue arabe et les parties au conflit dans ses activités.
13. L’appui aux efforts visant à stabiliser la situation en Iraq est un objectif à long terme de la communauté internationale au Moyen-Orient. Il est nécessaire de trouver une solution pacifique aux problèmes politiques intérieurs qui se sont aggravés sur la base d’un dialogue inclusif compte tenu des intérêts de tout groupe éthnique et confessionnel. Nous soutenons les activités de la Mission d’assistance de l’ONU pour l’Iraq.
14. La situation en Libye doit rester au centre des préoccupations de la communauté internationale. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour renforcer les institutions publiques, y compris sur le terrain, pour réformer le secteur de la sécurité et intégrer les anciens combattants de l’opposition. La pratique de la détention des prisonniers dans les prisons controlées par des ‘brigades révolutionnaires’qui échappent à l’autorité du gouvernement central est inadmissible. Le fait que le pays se transforme en foyer déstabilisateur favorisant la prolifération des armes dans la région et au-dela de celle-ci suscite une préoccupation particulière. L’émbargo sur les armes doit être strictement respecté.
15. La situation dans la République islamique d’Afghanistan (RIA) est loin d’être stable et elle a tendance à se détériorer au fur et à mesure du retrait des Forces internationales d’assistance à la sécurité (FIAS). Afin de ne pas permettre à ce processus de faire saper la situation il est nécessaire d’augmenter les capacités des forces de sécurité afghanes qui devraient assumer le plein contrôle de la sécurité dans leur pays.
Nous sommes gravement préoccupés par l’extension des activités terroristes des provinces du nord de l’Afghanistan aux pays voisins de l’Asie centrale.
Une nouvelle mission de l’OTAN en Afghanistan doit avoir un cadre juridique strict permettant aux autres pays d’y contribuer. Nous croyons que la création de cette mission par une décision du Conseil de sécurité de l’ONU serait la meilleure option.
En même temps, nous estimons qu’il est inacceptable de maintenir une presence militaire étrangère à long terme qui pourrait créer des tensions régionales supplémentaires et être utilisée pour la projection de l’influence de force aux pays voisins. Les autres pays de la région en sont aussi inquiets.
Nous soutenons les efforts du gouvernement afghan visant à faire avancer le processus de la réconciliation nationale. Un dialogue avec l’opposition armée n’est possible qu’avec un rôle dirigeant de Kaboul et le respect des principes clés de réconciliation.
La Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanisatan (MANUA) doit rester un coordinateur principal de l’effort civil international visant à stabiliser la situation en Afghanistan. Nous sommes en faveur du renforcement de la coopération de la MANUA avec l’OTSC et l’OCS qui jouent un rôle de plus en plus important dans le règlement en Afghanistan.
La production des drogues en Afghanistan constitue une menace pour la paix et la stabilité internationales. Nous nous prononçons pour l’élargissement des fonctions de l’ONU dans la surveillance de l’élimination du trafic des drogues et de leur production. Il est important d’intensifier les efforts internationaux à cet égard. Le Pacte de Paris et de Moscou reste un des instruments internationaux les plus efficaces pour lutter contre la menace des drogues en provenance de l’Afghanistan.
16. Artificiellement maintenue par Tbilissi, l'activité au sein de l'ONU sur les "personnes déplacées internes et refugiés" en provenance de l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud est politisée et contreproductive du point de vue de la création d'une atmosphère de confiance en Transcaucasie et du règlement des problèmes humanitaires. Elle sabote le travail des discussions de Genève en tant que le seul format de travail laissant la Géorgie, l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud traiter l'ensemble de préoccupations.
17. Nous sommes en faveur de la solution équitable, complète et durable du problème de Chypre par le dialogue des parties prévoyant l'instauration d'une fédération bicommunautaire et bizonale fondée sur les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et les accords au sommet de 1977 et 1979. L'engagement des acteurs extérieurs dans un processus de règlement, y compris des efforts sous les auspices de la mission de bons offices du Secrétaire général de l'ONU, doit être toujours auxiliaire et impartial. Les délais de négociations artificiels et l'arbitrage extérieur sont inacceptables.
18. Notre position de non-acceptation de la proclamation unilatérale de l'indépendance du Kosovo repose sur les principes du droit international et elle est rédigée compte tenu des approches correspondantes de la partie serbe. Étant le cadre juridique international contraignant du règlement de la situation au Kosovo, la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU reste totalement en vigueur. Le dialogue politique entre Belgrade et Pristina doit mener à la stabilisation de la situation dans la région et la sécurité des minorités de l'héritage culturel et religieux. Les présences internationales dans la région, dont la mission centrale reste toujours la Mission de l'ONU au Kosovo, doivent agir sur la base de la neutralité vis-à-vis du statut et accomplir pleinement leurs mandats.
19. Nous sommes préoccupés par la situation aggravée au Sahel, dans la région des Grands Lacs, et dans la région de la Corne d'Afrique. Afin de les prévenir et régler il est nécessaire de développer des approches intégrées reflétant des liens entre les problèmes mondiaux et la sécurité, le développement socio-économique et les droits de l'homme. Nous considérons que ce sont les africains eux-mêmes qui doivent définir le destin de leur continent. Nous notons le progrès dans la consolidation de l'architecture africaine de la paix et de la stabilité. Nous souhaitons un partenariat intensifié de l'ONU avec l'Union Africaine et des organisations subrégionales du continent dans le règlement du conflit.
20. Nous promouvons la poursuite du processus de négociation entre le Soudan et le Sud Soudan sans une pression extérieure afin de trouver des accords de compromis sur les problèmes complexes irrésolus, y compris la définition du statut des territoires contestés, premièrement de toute la région d'Abyei.
Nous insistons sur la mise en œuvre d'une manière intégrale des accords globaux de 22 septembre 2012. Il est important de cultiver chez les parties la détermination de résoudre pacifiquement les différends.
Nous considérons inacceptables les activités des groupes rebelles au Soudan en vue de renverser les autorités à Khartoum, ainsi que leur soutien de l'extérieur.
Nous sommes gravement préoccupés par la situation dégradée dans le plan de sécurité du personnel de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (la MINUSS). Nous insistons sur la réponse des actes des coupables de la mort des aviateurs russes – l'équipage de l'hélicoptère qui travaillait au contrat avec la MINUSS et qui a été abattu par des militaires du Soudan du Sud.
21. Un règlement durable et efficace de la crise au Mali dont une des raisons sont les conséquences du conflit libyen est possible exclusivement par des moyens politiques avec un rôle primordiale des maliens eux-mêmes. Le déploiement de la mission de l'ONU sur la stabilisation qui ne vise qu'à rendre l'assistance aux autorités du pays doit se passer simultanément avec la mise en œuvre des mesures pratiques en vue de rétablir l'ordre constitutionnel et instaurer un dialogue politique inclusif entre les parties maliennes principales.
22. Un règlement global et durable de la situation autour du programme nucléaire iranien ne peut être obtenu que par des moyens politico-diplomatiques en poursuivant les négociations entre le groupe de six et l'Iran dans un esprit du respect mutuel et sur la base des principes de gradualité et de réciprocité.
23. L'évolution récente de la situation sur la péninsule coréenne et autour d'elle, accentue la nécessité d'un règlement politico-diplomatique de son problème nucléaire par la reprise des négociations à six dans le strict respect des résolutions du Conseil de sécurité, ainsi que du développent des mesures de confiance réellement efficaces dans l'Asie du Nord-Est. Le renforcement de la présence militaire étrangère dans la région sous prétexte de la réponse aux actions de Pyongyang est inacceptable.
24. En ce qui concerne la triade du désarmement de l'Organisation – la Première Commission de l'Assemblé générale, la Commission des Nations Unies du désarmement et la Conférence du désarmement – les deux derniers mécanismes requièrent la revitalisation et la lutte contre la stagnation dont les racines sont politiques. Il est nécessaire de s'opposer aux propositions destructrices qui pourraient aboutir à un écroulement du mécanisme multilatéral de l'ONU pour le désarmement. Nous croyons qu'il est important de préserver ce mécanisme afin de parvenir à des solutions mutuellement acceptables sur la base du règlement intérieur en vigueur.
25. Nous appelons au renforcement de tous les éléments du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires – la non-prolifération nucléaire, le désarmement et l'atome pacifique et autres régimes de la non-prolifération des armes de destruction massive, au Traité plus universel et à la création des conditions favorables à la réduction des capacités nucléaires par des États dotés de l'arme nucléaire. L'élimination des défis et des menaces au régime de non-prolifération n'est possible que sur la base du TNP. Il est important de réaliser des décisions de la Conférence d'examen de 2010 et d'élaborer de nouvelles initiatives en vue de son renforcement. La priorité c'est la réalisation par tous les participants du Traité de ses engagements et l'opposition à toutes les tentatives de réviser les dispositions du TNP.
26. Dans le texte du Traité international sur le commerce d'armes adopté par l'Assemblée générale de l'ONU il y a des dispositions qui suscitent, au moins, des doutes et des questions. C'est pour cette raison que nous nous sommes abstenues du vote au sein de l'Assemblée générale sur une résolution ouvrant le Traité aux signatures. Nous allons décider s'il est judicieux d'adhérer au Traité plus tard en nous basant sur les résultats du travail méticuleux mené actuellement sur le texte au niveau interministériel.
27. Nous sommes déterminés à poursuivre le travail afin de prévenir l'extension de la course aux armements à de nouveaux domaines, tout d’abord àl'espace. Dans ce contexte nous attendons des résultats productifs des activités du Groupe d'experts gouvernementaux sur les mesures de confiance et de transparence dans les activités extra-atmosphériques.
Le soutien quasi-unilatéral (à l'exclusion des États-Unis et d'Israël) de la résolution sur la prévention de la course aux armements dans l'espace montre qu'il est urgent de mener des négociations afin de conclure un traité sur la prévention du placement d'armes dans l'espace qui pourrait comprendre les mesures de transparence et de confiance.
28. Nous continuerons notre travail sur le problème de la sécurité internationale dans le domaine de l'information. Il est nécessaire d'intensifier les efforts internationaux pour prévenir l'application des technologies d'information et de communication aux objectifs criminels, terroristes et politico-militaires et de l'ingérence dans les affaires intérieures des États.
29. Nous suivons de près les activités de la Cour pénale internationale (CPI) et nous soutenons ses efforts dans la lutte contre l'impunité. Le Conseil de sécurité et la CPI doivent collaborer strictement dans le cadre de leurs mandats. Dans ses activités la Cour doit tenir compte des efforts politiques en vue de régler des situations de crise, y compris sans compromettre les efforts de maintien de la paix menés par le Conseil de sécurité.
30. Le rôle de la communauté internationale dans la réalisation de la notion de "la responsabilité de protéger" doit se limiter, principalement, à l'aide aux États et au développement de leurs capacités. Nous attachons la priorité au renforcement du mécanisme d'alerte rapide et d'autres instruments de prévention. Si les moyens pacifiques de règlement ne suffisent pas et les autorités nationales ne sont pas capables de protéger leur population, l'intervention internationale doit être considérée comme une mesure de dernier recours qui doit être appliquée en stricte conformité de la Charte de l'ONU, c'est-à-dire avec l'autorisation du Conseil de sécurité.
31. Le terrorisme reste toujours une des menaces les plus graves à la paix internationale et à la sécurité. Nous pensons qu'afin de répondre à cette menace la communauté internationale doit prendre sous l'égide de l'ONU des initiatives coordonnées basées sur la Charte de l'ONU, les résolutions du Conseil de sécurité, les principes et les normes du droit international. Un élément essentiel est la réalisation intégrale de la Stratégie antiterroriste mondiale de l'ONU, notamment en ce qui concerne la prévention du terrorisme, la lutte contre l'idéologie de l'extrémisme et la violence, le recours aux médias, y compris la Toile, à des fins terroristes. Nous appelons à l'augmentation du nombre des participants des conventions antiterroristes de l'ONU, à l'assistance aux États dans leur réalisation, au renforcement du cadre juridique de la coopération antiterroriste internationale. Nous promouvons la consolidation des efforts de la communauté internationale visant à faire face aux défis et menaces terroristes dans le tourisme.
32. Vu des tendances libérales en matière de drogue, il faut continuer à mobiliser des efforts afin de combattre la menace globale posée par des drogues, maintenir et assister à l'intégrité du régime de contrôle établi par des conventions sur la lutte contre les drogues de l'ONU en vigueur. Nuisibles sont les tentatives de décriminaliser le trafic de stupéfiants et d'imposer comme "un standard mondial" des méthodes controversées de la lutte contre les stupéfiants, notamment dans le cadre du concept de la "réduction des risques" qui ne correspond pas aux conventions antiterroristes. Une importance prépondérante est accordée au renforcement du régime international de contrôle du trafic des précurseurs.
33. Nous nous prononçons pour l'augmentation de la participation et l'application efficace des conventions principales des Nations unies contre la criminalité – la Convention contre la criminalité transnationale organisée (et des protocoles qui s'y rapportent) et celle contre la corruption. Nous appuyons les efforts visant à permettre une coopération internationale dans le cadre du mécanisme d'examen de l'application de la Convention contre la corruption, lancer des procédures de recouvrement d'avoirs dans les pays d'origine et intensifier l'assistance technique aux pays concernés. Nous accordons une attention particulière à la préparation de la sixième session de la Conférence des États Membres à la Convention en Russie en 2015.
34. Nous soutenons le cours à l’intensification de l'interaction interreligieuse et interculturelle afin de prévenir les conflits fondés sur l'appartenance à une telle ou telle civilisation. Nous nous prononçons pour la discussion active de cette problématique dans le cadre de l'Alliance des civilisations (AoC), du Forum tripartite sur la coopération œcuménique pour la paix, des réunions ministérielles sur le dialogue entre les religions et la coopération pour la paix, de la Semaine mondiale de l’harmonie interconfessionnelle entre toutes les religions, croyances et confessions annoncée par l'Assemblée générale de l’ONU.
35. Nous accordons une grande attention à la coopération des États dans le domaine de la protection et la promotion des droits de l'homme. Ce sont les États mêmes qui ont la responsabilité principale de cette affaire tandis que les institutions et les méchanismes internationaux jouent le rôle secondaire. L’architecture de la protection des droits de l’homme de l’ONU doit être conforme au principe de la coopération égale et celle fondée sur le respect mutuel, sans la politisation et avec l’accent sur l’assistance technique aux États dans le domaine de la protection des droits et des libertés de l’homme. Afin d’augmenter l’efficacité des efforts de l’ONU dans le domaine des droits de l’homme nous visons à réduire les affrontements dans ce domaine. Nous poursuivrons cette ligne en cas de l’élection au Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour la période de 2014 à 2016.
36. Nous avons toujours revendiqué l’inadmissibilité de la falsification de l’histoire et la révision des résultats de la Deuxième guerre mondiale. Nous continuerons à promouvoir le projet de la résolution traditionnelle de l’Assemblée générale "L’héroïsation du nazisme : l’inadmissibilité de certaines pratiques qui contribuent à l’escalation des formes contemporaines du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée" qui vise à lutter contre les tendances néonazies et revanchistes dans le monde. La majorité des États votent traditionnellement pour cette résolution. Nous espérons que les délégations qui se sont abstenue de cette initiative ou qui ont voté pour elle l’année dernière participeront à la lutte contre les nouvelles formes de la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance et désavoueront l’héroïsation des criminels de guerre et des collaborationnistes.
37. Nous appuyons les activités du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme par une contribution volontaire annuelle le à son budget d'un montant de 2 millions de dollars américains. Afin d'améliorer la qualité du travail du Haut-commissariat, il faut accroître sa transparence et sa responsabilité devant les États Membres de l'ONU, y compris par l’intermédiaire du CDH.
38. Dans le domaine du développement social nous accordons une importance particulière à l’éradication de la pauvreté, la promotion de l’intégration sociale, la garantie du plein emploi et du travail digne pour tous ainsi qu’à la réalisation des droits sociaux de citoyens en payant l’attention particulière aux problèmes des groupes sociaux vulnérables. Un travail actif dans ces domaines non seulement accélérera la réalisation des résolutions du Sommet mondial pour le développement social (Copenhague, 1995), de la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU et des documents futurs sur la réalisation des tâches de Copenhague au regard de la réalisation des OMD, mais contribuera aussi à définir l’aspect social de l’agenda dans le domaine du développement global après l’année 2015. La Commission du développement social reste un organe principal de coordination dans le système de l’ONU et un instrument efficace de la coopération internationale dans le domaine de l’élaboration des mesures coordonnées visant à répondre aux questions du vieillissement de la population, de la protection des droits des handicapés, de l’amélioration de la situation des jeunes et du renforcement du rôle de la famille.
Nous jugeons à propos d’organiser le 23 septembre 2013 le sommet de la 68ième session de l’Assemblée générale de l’ONU portant sur les handicapés et nous avons l’intention d’y participer activement.
39. En assurant l’égalité des sexes et en améliorant la situation des femmes les États se guident par la Déclaration et le Programme d'action de Beijing et les décisions de la vingt-troisième session extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU. En ce qui concerne la célébration du 20 ièmeanniversaire de l’organisation de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes en 2015, il faut se concentrer sur les évènements planifiés, premièrement dans le cadre de la Commission de la condition de la femme. Nous apprécions l’activité de la structure “ONU Femmes” et nous avons l’intention de travailler comme membre de son Conseil exécutif.
40. Nous nous prononçons pour le renforcement de la coopération internationale en vue de défendre les droits de l’enfant, de promouvoir les idéaux de la Convention relative aux droits de l’enfant dont les principes sont partagés par la majorité des États Membres de l’ONU. Le document final de la vingt-septième session extraordinaire intitulé "Un monde digne des enfants" est un guide pratique pour l’action dans ce domaine.
Nous respectons rigoureusement et étendons nos engagements juridiques internationaux dans le domaine de la protection des droits de l’enfant. Le 7 mai 2013 le Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine a signé la Loi fédérale "Sur la ratification du Protocol facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie".
41. Nous considérons la coopération dans le domaine du sport comme un instrument efficace d’améliorer la compréhension mutuelle entre les peuples. Les Jeux olympiques à Sotchi en 2014 relanceront le développement du mouvement olympique. Comme le pays d’accueil des Jeux olympiques nous déposerons le projet de la résolution de l’Assemblée générale intitulée "L’instauration de la paix et de la vie plus heureuse sur la planète par l’intermédiaire du sport et la réalisation des idéals olympiques" ("L’armistice olympique"). Nous nous engageons à organiser le Championnat du monde de football de 2018 à haut niveau.
42. Nous sommes prêts à la coopération constructive avec tous nos partenaires afin d’organiser avec succès la session extraordinaire de haut niveau de l’Assemblé générale de l’ONU portant sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) appelée à lancer le processus des consultations intergouvernementales sur la formation de l’agenda global dans le domaine du développement global après l’année 2015.
43. Nous continuerons à contribuer au travail de l’Assemblée générale concernant la coordination des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et des stratégies de leur financement dans le cadre des mécanismes existants. Nous considérons les OMD comme un élément clé de l’agenda global pour la période d’après l’année 2015. Nous nous prononçons pour l’élaboration d’un nombre limité des objectifs, des tâches et des indicateurs concrets, interdépendants et quantifiables.
44. Nous avons l'intention de participer d'une manière active au Forum politique de haut niveau pour le développement durable. Nous appuierons des initiatives équilibrées visant à renforcer l'ECOSOC, notamment ses fonctions de coordination, dans l'intérêt d'élargir le dialogue et d'intensifier la collaboration entre les partenaires clés dans le domaine socio-économique au niveau international, y compris dans le cadre des agences de l'ONU, desinstitutions de Bretton-Woods et de l'OMC.
45. Dans le cadre de la stratégie des relations extérieures ("Outreach Strategy") de la présidence russe au G20 nous avons l'intention de continuer la pratique de consultations élargies, y compris au cours de la 68e session de l'Assemblée générale de l'ONU, avec les pays qui ne font pas partie du G20 afin d'assurer la cohérence entre le travail du G20 et les priorités de l'agenda socio-économique global convenues au sein de l'ONU. Nous estimons que la collaboration constructive avec l'ONU est un facteur important de l'augmentation de l'efficacité et de l'autorité des décisions du G20.
46. Nous sommes prêts à contribuer à l'élaboration d'ici 2015 d'un nouveau régime global de la coopération climatique qui doit remplacer le protocole de Kyoto. Le but final de La Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère n'est réalisable qu'avec la participation de tous les États sans exception, prenant en compte leurs potentiels réels et en fonction de leur impact sur les changements climatiques. Nous replaçons le problème des mesures visant à contrecarrer les changements climatiques dans le large contexte du développement de l'économie à faible émission de carbone et respectueuse de l'environnement (l'économie verte). Nous accordons la priorité au travail coordonné des institutions internationales spécialisées (CCNUCC, l'Assemblée générale de l'ONU, ECOSOC, PNUE, commissions économiques régionales de l'ONU).
47. Nous envisageons le problème de la santé publique, y compris la lutte contre les maladies contagieuses et le VIH/sida, comme une des priorités. Nous continuerons à prendre des mesures visant à renforcer la coopération dans le domaine de la sécurité de la circulation routière au sein de la Décennie d'action de l'ONU (2011-2020). Nous avons l'intention de proposer un projet d'une nouvelle résolution de l'Assemblée générale sur ce sujet.
48. Nous nous attendons à un dialogue constructif et non-politisé avec tous les partenaires concernés au sein de la préparation à la session extraordinaire de l'Assemblée générale de 2014 visant à analyser le progrès de la réalisation du Programme d'action de la Conférence international surla population et le développement (CIPD) se fondant sur le droit souverain des États de suivre les recommandations de la CIPD conformément aux règles de la législation nationale et aux priorités dans le domaine du développement dans le plein respect des valeurs religieuses et des particularités culturelles.
49. L'un des axes majeurs du travail est, à notre avis, le renforcement continu de la coopération humanitaire internationale sur la base des principes fondamentaux de l'assistance humanitaire stipulés dans la résolution 46/182 de l'Assemblée générale – l'accord de pays-hôte, le respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté, l'accès libre aux populations qui ont besoin de l'aide, l'observation rigoureuse par les organisations humanitaires des principes de la neutralité, de l'impartialité, de l'humanité et de l'indépendance.
50. Soulignant le rôle de l'ONU dans l'établissement d'un dialogue constructif entre les pays concernés en vue de gérer les flux migratoires, minimiser les effets négatifs de la migration et la rendre utile au maximum, nous attachons une grande importance au Dialogue de haut niveau sur les migrations internationales et le développement, dont les résultats, nous l'espérons, contribuerons d'une façon importante aux efforts multilatéraux visant à améliorer la gestion des processus migratoires dans l'intérêt du développement.
Nous apprécions les activités du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) exercées afin de surmonter les conséquences humanitaires des crises dans les différents pays et régions du monde, y compris la Syrie. Nous entretenons la coopération de haut niveau avec le HCR; la Russie contribue annuellement 2 millions de dollars des États-Unis du budget du HCR, ainsi qu'apporte des contributions individuelles aux opérations de cette organisation. Le gouvernement de la Fédération de Russie a pris la décision de verser une contribution spécialisée au budget du HCR d'un montant de 10 millions de dollars des États-Unis pour aider les gouvernements de Liban et de Jordanie à résoudre les problèmes des réfugiés syriens.
51. Lors de la discussion du budget ordinaire de l'ONU pour les années 2014-2015 nous trouvons nécessaire de faire le Secrétariat des Nations unies argumenter soigneusement les demandes des ressources, compte tenu des dispositions en vigueur concernant la discipline budgétaire et des priorités d'exécution des mandats convenus.
52. Nous notons avec préoccupation l'accroissement du volume des initiatives des réformes dans le domaine d'administration de l'ONU(politique en matière de personnel, activités d'achat, renforcement du potentiel civil, activités de recherche et d'enseignement de l'ONU etc.) qui ont besoin d'une étude approfondie et d'une coordination plus forte entre elles. Nous participons activement à la discussion des aspects différents de la réforme dont l'objet principal, à notre avis, est accroître l'efficacité du fonctionnement de l'ONU. Nous estimons que les décisions définitives sur les initiatives des réformes sont prises par les organes intergouvernementaux de l'ONU. Il est important que les initiatives ne devienne une fin en soi et contribuent à une meilleure transparence et responsabilité pour l'exécution des décisions prises par les États Membres, ainsi qu'à l'accroissement réel de rendement des ressources versés.
53. Lors de l'examen des questions du financement des actions de paix de l'ONU compte tenu des grands volumes des ressources demandées, nous croyons opportun de rechercher une économie raisonnable, surtout lors des missions, dont le mandat ne subit pas des changements considérables.
54. Nous considérons le multilinguisme avec le respect de la parité de toutes les langues officielles de l'ONU comme un des principes fondamentaux de son travail dans le domaine de l'information. Nous sommes favorables à un équilibre raisonnable entre les technologies de communication traditionnelles et innovatrices visant à couvrir l'audience la plus large possible.