Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 22 décembre 2022
Sur la crise ukrainienne
Lors des sondages et études sur Internet, tout le monde a commencé a chercher le mot de l'année. Chacun a son ressenti, approche, méthodologie. Quand on parle de ce qui se passe autour de l'Ukraine, de l'opération militaire spéciale et de la longue crise ukrainienne, ce n'est plus le mot de l'année mais des dernières décennies. Je le définirais comme "épreuve" des réalités géopolitiques et de notre monde pour sa résilience, humanité, honnêteté, force d'esprit et sincérité dans l'amour. Nous sommes tous mis à l'épreuve. C'est une épreuve globale. Cela ne fait aucun doute.
C'est une épreuve pour la Russie et les nouvelles régions de notre pays. La vie pacifique s'installe dans les territoires des Républiques populaires de Donetsk (RPD) et de Lougansk (RPL) et des régions de Zaporojié et de Kherson, malgré les tirs d'artillerie et de roquettes réguliers de néonazis ukrainiens, leurs provocations et sabotages. Les autorités russes ont dit plusieurs fois que tout serait fait pour cela. Je trouve que nos régions (y compris Moscou, même si je ne comparerais pas) font tout pour montrer au peuple du Donbass et de nos quatre nouvelles régions que nous sommes ensemble et nous n'abandonnons pas les nôtres, que nous nous aidons et soutenons. Nous resterons attachés à ces principes en entrant dans cette nouvelle réalité.
Dans le cadre de l'aide, les spécialistes d'autres régions russes ont déjà réparé et restauré presque 1.500 immeubles résidentiels, sites de services communaux, d'établissements scolaires et médicaux, près de 500 km de routes. Plus de 60.000 personnes des quatre coins du pays travaillent 24h/24 sur les chantiers de construction.
Cela suscite l'irritation et surtout la haine de ceux qui avaient des projets très différents pour le Donbass. Ils le disaient ouvertement. Souvenez-vous de la déclaration du Président ukrainien Piotr Porochenko. Il le disait en appelant à la communauté internationale que "les Ukrainiens" (sous le régime de Kiev) apprendront, se développeront et se reconstruiront. Alors que les "autres" dans le Donbass (il l'a dit bien avant 2022) resteront dans les sous-sols. C'est pourquoi les gens ont retrouvé ces symboles quand on leur a montré la lumière et donné l'espoir, la foi. Cela suscite une telle haine et rage de ceux qui leur avaient préparé un avenir complètement différent. Mais ce sera à notre manière. Les régions seront reconstruites. Les gens comprennent déjà que ce sera ainsi.
La venue d'artistes du Théâtre académique national Vakhtangov avec un spectacle présenté sur la scène du Théâtre dramatique russe de Lougansk a été un évènement culturel majeur pour la RPL.
Des journalistes russes et étrangers demandent ce que nous pensons des artistes et chanteurs qui partent? À chaque fois je demande: où? Tout le monde a une adresse "d'enregistrement" différente. Certains acquièrent une nouvelle "patrie" parce qu'ils peuvent en avoir plusieurs, non pas en raison des circonstances mais simplement à cause de la bassesse. De nombreux artistes partent effectivement, mais ils partent avec des concerts dans les nouvelles régions où les gens souffraient pendant presque 10 ans, qu'on a forcés à croire qu'il n'y avait pas d'avenir pour eux parce que ce sont des gens de "seconde classe" et personne ne les aidera jamais. Les artistes sont différents et leurs âmes sont différentes. Quand on dit qu'ils partent, ne pensez pas qu'ils s'en vont uniquement pour trouver une nouvelle patrie. C'est faux. Beaucoup partent aujourd'hui sous les balles, même si c'est réellement dangereux. Des traditions et des valeurs inculquées en nous par les générations précédentes sont restées. Oui, notre histoire a connu beaucoup de choses, mais c'est précisément le fond des valeurs, quand on prend et on préserve le meilleur pour les générations futures.
Le rétablissement de la vie pacifique sur les territoires libérés, dont les habitants ont choisi leur avenir avec la Russie, suscite la haine et la rage du régime de Kiev qui, dans ses crises de colère, donne des ordres criminels de frapper la population civile des nouvelles régions russes. Ils restent "siens" pour le régime de Kiev en paroles. Car il "les" considère comme des citoyens ukrainiens qu'ils attaquent.
C'est étrange. Même les fascistes ne sont pas allés jusqu'à éliminer les leurs ainsi. Des quartiers résidentiels, des écoles, des maternelles, des établissements médicaux, des magasins et des marchés sont sous le feu.
Les 18 et 19 décembre, les forces armées ukrainiennes ont bombardé massivement presque tous les quartiers de Donetsk avec des armes otaniennes. L'attaque contre l'hôpital Kalinine, le plus grand de la république, a été un sommet de la barbarie. Les tirs étaient ciblés. Plusieurs bâtiments ont été endommagés par impact direct. On rapporte deux morts et de nombreux blessés.
Le 19 décembre, une roquette ukrainienne est tombée près du bureau de la mission du Comité international de la Croix-Rouge à Donetsk. La façade du bâtiment a été endommagée, des vitres ont été brisées. Heureusement, personne n'a été touché. Personne n'a été tué. Même cela ne sera pas une raison pour les responsables internationaux de prendre le courage pour démentir le mensonge honteux du régime Zelenski concernant des "tirs contre soi-même" du Donbass? Peut-être qu'ils diront enfin qui exterminait de manière ciblée des civils pendant huit ans et le fait actuellement?
Le régime de Kiev poursuit les répressions contre les habitants locaux soupçonnés de "collaborationnisme" dans les territoires d'où les forces armées russes ont été retirées. Ils sont torturés et interrogés. On ne se contente plus de les attacher à des poteaux, d'asperger de produits chimiques et de faire subir des sévices. On arrête des gens non seulement pour la coopération avec les autorités russes, mais aussi simplement pour une correspondance avec des proches en Russie.
Le rabbin Iossef-Itshak Volf resté à Kherson a été accusé de "haute trahison" pour avoir autorisé les militaires russes à prier à la synagogue. Il risque la prison à vie.
J'ai une question notamment pour mes collègues israéliens. Je me souviens de leur indignation sincère aux attitudes irrespectueuses envers leur religion, culture et histoire. Que s'y passe-t-il? Comment une telle chose peut-elle rester sans réaction?
Les descentes et les filtrations ne cessent pas. Plus de 700 personnes ont été arrêtées. Le Service de sécurité d'Ukraine ne cache pas que cela permet de créer un "fonds" pour les échanger à terme contre des militaires ukrainiens prisonniers en Russie.
Des images foudroyantes ont été récemment rendues publiques sur les réseaux sociaux de militaires ukrainiens fusillant deux civils près d'Artiomovsk, manifestement "coupables" de sympathie pour la Russie. Les autorités compétentes russes enregistrent tous les crimes du régime de Kiev. Les personnes impliquées seront traduites en justice. Personne n'échappera à la responsabilité. Regardez leurs méthodes. Auparavant de tels crimes dans ce style et dans ce format étaient commis par des terroristes extrémistes qui haïssaient le monde entier. Nous nous souvenons parfaitement des exécutions dans des fossés, des slogans et des têtes tranchées. Cela se passait quelque part en dehors de l'Europe. L'Europe "civilisée" disait qu'elle n'était pas sujette à cela.
Nous voyons à présent la même méthode dans les crimes du régime de Kiev qui, pendant 30 ans, d'une manière ou d'une autre (il n'était pas toujours au pouvoir mais était dans "l'opposition" et dans les milieux politiques), a prêté allégeance à l'Occident collectif. Non seulement cette activité est criminelle, mais elle se déroule également sous nos yeux. Ils se transforment précisément en terroristes extrémistes et combattants que l'Occident collectif a proclamés le mal universel. Maintenant, c'est le régime de Kiev et ceux qui exécutent les ordres criminels.
En Ukraine même, le régime Zelenski est confronté à la colère de la population à cause des problèmes économiques et sociaux dus à la politique des autorités centrales. La turbulence politique grandit. Les persécutions de l'opposition se renforcent, notamment au niveau des responsables régionaux. Il y a même de l'agitation dans les rangs du parti Serviteur du peuple. Le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense Alexeï Danilov a ouvertement appelé le chef de l'armée ukrainienne Valeri Zaloujny à renoncer aux ambitions politiques et à ne pas faire d'alliance avec des opposants de Vladimir Zelenski. C'est visiblement la démocratie libérale en action.
Dans ces conditions, le régime de Kiev a durci la censure dans l'espace de l'information. Le parlement ukrainien, malgré une critique écrasante de sa direction juridique, le 13 décembre, a adopté en dernière lecture une loi scandaleuse sur les médias, qui avait déjà été envoyée pour une mise au point. C'était visiblement un détail pour eux que ce document soit contraire à la Constitution et limite la liberté d'expression. Il élargit considérablement les pouvoirs du Conseil national de télévision et radio en lui permettant de réguler la presse en ligne et les journaux, d'annuler sans forme de procès la licence de tout média, d'exiger d'un réseau social et des navigateurs web de supprimer du contenu et d'infliger des amendes. Tout ce qu'ils faisaient toutes ces années prend à présent la forme d'une loi. Plus tôt, le projet de loi a été critiqué au Conseil de l'Europe, alors que le Comité américain de protection des journalistes (c'était avant) appelait les députés ukrainiens à s'abstenir de son adoption. Cependant, ni les États-Unis ni l'UE n'y ont officiellement réagi, agissant selon le principe que Vladimir Zelenski est leur "fils de p…", par conséquent, tout lui est permis. D'autant qu'il n'est pas un simple "fils de p…", c'est aussi un instrument pour lutter contre notre pays. Cette approche "démocratique" renforce le sentiment de Kiev de permissivité et d'impunité, le pousse à commettre des démarches extrêmement dangereuses avec des conséquences imprévisibles.
Nous avons noté une nouvelle campagne de com' organisée le 20 décembre par Vladimir Zelenski avec une prétendue visite des positions de l'armée ukrainienne à Artiomovsk, où des combats difficiles se déroulent actuellement que certains soldats ukrainiens comparent à la "bataille de Verdun" de 1916 entre les forces allemandes et françaises. De toute évidence, cette mise en scène était destinée au public extérieur, avant tout aux États-Unis, où le président ukrainien est parti le jour même pour se présenter devant les parrains américains en tant que "cowboy intrépide" et exiger d'augmenter l'aide militaire déjà importante.
L'Occident collectif investit de plus en plus de forces et de ressources dans la lutte contre la Russie. Selon les estimations d'experts européens, l'aide financière et militaire à Kiev depuis le début de l'opération militaire spéciale a dépassé 90 milliards de dollars. Alors que cela se déroule sur fond d'infrastructure énergétique détruite en Occident (après les explosions des gazoducs en mer Baltique) sous la forme de liens, de contacts et de livraisons. Parmi ces sommes, 45 milliards de dollars viennent des États-Unis, et 28 milliards des pays de l'UE. Récemment, le Congrès américain a soumis un projet de budget du pays pour 2023 prévoyant d'allouer 44,9 milliards de dollars d'aide à l'Ukraine. Une grande partie des ressources américaines servira ses besoins militaires. C'est notamment pour soutenir ce projet de loi que Vladimir Zelenski a été convoqué à Washington.
Les États-Unis et leurs alliés poursuivent d'importantes livraisons d'armes à Kiev, forment des citoyens ukrainiens mobilisés. Le Pentagone a déjà annoncé la mise à disposition des forces armées ukrainiennes de systèmes antimissiles Patriot, des moyens antiaériens, de nouvelles cargaisons de munitions pour 2 milliards de dollars. La Maison Blanche étudie (nous en prenons note) la possibilité de former des militaires ukrainiens dans d'autres pays en utilisant des armements plus modernes, notamment des chars, des systèmes antiaériens et même des avions.
Le Royaume-Uni fait partie des "leaders" dans la formation de cadres pour l'armée ukrainienne. Les problèmes intérieurs ont été finalement résolus - "le dragon a été vaincu". Il ne reste aucun autre problème que d'aider le régime de Kiev. 10.000 soldats ont été entraînés sur son territoire cette année. Leur nombre pourrait augmenter jusqu'à 23.000 personnes en 2023. La formation de militaires ukrainiens continue sur des bases militaires en Pologne et en Allemagne dans le cadre de la Mission de l'UE pour le soutien militaire de l'Ukraine. 1.500 ont commencé leur formation.
Moscou a noté les propos du représentant du Conseil de sécurité nationale des États-Unis John Kirby sur la reconnaissance par Washington du droit de Kiev de planifier et de mener des opérations sur le territoire de la Crimée, de définir leur ampleur, le rythme et les délais. Cela a été déclaré comme une nouvelle reconnaissance de la participation directe des Américains aux hostilités du côté de l'armée ukrainienne. Cette dernière est devenue une armée de mercenaires avec des armes, des instructeurs et de soldats de pays étrangers, avant tout avec les États-Unis en tête.
Ces faits confirment que l'Occident collectif est disposé à une longue confrontation avec la Russie. Néanmoins, malgré leurs tentatives d'armer le régime néonazi de Kiev, de faire durer les hostilités, ils ne pourront pas aussi cyniquement fermer les yeux sur les crimes monstrueux. Ils n'y arriveront pas. Comme l'ont déclaré les autorités de notre pays, les objectifs fixés dans le cadre de l'opération militaire spéciale seront remplis compte tenu de la situation sur le terrain et des réalités.
Sur l'affaire Skripal
Un autre exemple fabuleux" de non-respect et de violation du droit international est "l'affaire Skripal".
Le sujet de l'incident à Salisbury reste à l'ordre du jour des contacts avec Londres. Peut-on utiliser le mot "incident"? C'est peut-être un secret. L'affaire n'a pas encore résolue. Qu'est-ce qui s'est passé là-bas autour des flèches, des étangs, des chats, des bancs, des canards (il y avait encore des canards), des policiers, etc.
Les autorités britanniques ont utilisé cet incident pour compliquer délibérément nos relations bilatérales. Cela "a entraîné" la pression de Londres sur les autres capitales mondiales pour expulser des diplomates russes, couper les contacts, etc.
Je voudrais vous rappeler que la partie britannique a refusé toute coopération avec les autorités russes compétentes dans l'enquête sur l'incident à la suite duquel nos concitoyens Sergueï et Ioulia Skripal ont été touchés. Dans le même temps, les Britanniques ignorent obstinément les nombreux appels de la partie russe exigeant de fournir des informations intégrales sur ce qui s'est passé et d'accorder un accès consulaire aux citoyens russes.
Ils ne répondent pas aux questions de la partie russe ni à leurs journalistes. Les questions sont simples: où sont les Skripal? Qu'est-ce qu'ils ont? Qu'est-il arrivé? Quel a été le résultat? Quelqu'un a-t-il été puni? Qui était responsable, à l'exception de ces deux qui ont été accusés de tous les problèmes de ce monde?
Malgré une telle négligence évidente par Londres de ses obligations juridiques internationales, y compris de la Convention consulaire bilatérale de 1965, nous continuons d'insister sur une enquête professionnelle, objective et impartiale sur l'incident à la suite duquel (comme on nous l'avait dit et au monde entier) des Russes ont été touchés. Nous demanderons des éclaircissements sur leur sort.
Nous voyons également les tentatives des autorités britanniques d'utiliser "l’affaire Skripal" dans le cadre d'une campagne de propagande antirusse que les Britanniques, avec leurs alliés occidentaux, mènent dans des structures internationales, y compris à l'OIAC.
Dans le même temps, il est certain que les incohérences évidentes dans l'enquête de Scotland Yard, la base de preuves douteuse et la pression directe sur les partenaires étrangers n'ont pas permis à Londres de mettre en œuvre des projets visant à organiser une large coalition antirusse basée sur "l’incident de Salisbury".
Comme auparavant, nous sommes déterminés à établir la vérité. Nous continuerons à demander aux autorités britanniques des informations officielles exhaustives sur ce qui s'est passé (au moins certaines informations). C'est comme si un robinet avait été fermé. Parce que pas un jour ne passait sans qu'un tabloïd à la une ne publie un autre titre "frit" avec des photographies, "quelqu'un" a entendu quelque chose, certaines sources, des représentants anonymes de structures secrètes. Quelle logique monstrueuse.
Nous exigerons un accès à nos citoyens. La réponse à la question où sont les Skripal et ce qui leur est arrivé intéresse beaucoup. Elle doit être obtenue.
Sur les déclarations du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres sur le dossier ukrainien
En ce qui concerne la déclaration du Secrétaire général de l'ONU sur l’absence d'opportunités de mener des pourparlers avec Kiev dans un avenir proche, nous partons du principe que l'attitude d'Antonio Guterres sur cette question ne peut pas être considérée comme un point de repère. Jusqu'à présent ni lui ni ses subordonnés n'ont adopté une position réaliste et impartiale. En conséquence, ces déclarations ne peuvent servir de repère à quoi que ce soit. Le Secrétariat de l'ONU a de nombreux objectifs, tâches et responsabilités fonctionnelles qui doivent être abordés. Mais nous entendons des excuses, de l'inattention, la réticence à s’en occuper. Lorsque tout cela se trouve en dehors de la zone de compétence, on tire immédiatement des conclusions à l'échelle cosmique.
Nous ignorons s'il avait été tenu compte du fait que les responsables russes ne se sont jamais opposés de manière agressive aux pourparlers et ne refusaient pas de négocier. Le Secrétariat de l'ONU est-il au courant que c'est le régime de Kiev qui a mis fin à ces négociations en avril 2022? Nous aimerions preciser s'ils savent que Vladimir Zelenski ne pose pas seulement des conditions manifestement irréalistes pour négocier, mais que depuis octobre 2022 il interdit toute négociation avec la Russie? En quoi ça nous concerne? Si les représentants de l'ONU ont envie de parler des négociations, cela vaut probablement la peine de commencer par cela.
Après qu’en mars 2022 au cours de sa 11e session extraordinaire l'Assemblée générale des Nations unies a adopté un certain nombre de résolutions non consensuelles condamnant la Russie, le Secrétariat de l'ONU peut difficilement se permettre une évaluation impartiale. Les affirmations selon lesquelles le Secrétariat est obligé de suivre les décisions de ces États membres privent le Secrétaire général de la possibilité d'agir en tant qu'"intermédiaire" impartial.
En même temps, nous savons que l'Assemblée générale a pris beaucoup de décisions non consensuelles sur d'autres questions sensibles, où les États membres ont des positions diamétralement opposées. Cela n'empêche pas les responsables de l'ONU de garder une approche équitable, de commenter de manière équilibrée et impartiale, sans aggraver la situation. J'aimerais que cette pratique soit étendue aux commentaires autour de l'Ukraine.
Réponses aux questions:
Question: Le Washington Post a écrit que, selon ses sources, la Russie n'était pas impliquée dans les explosions de Nord Stream. Considérez-vous cela comme une reconnaissance indirecte de l'implication des pays occidentaux dans ces sabotages?
Réponse: Je ne vais pas jouer à ce jeu. Il y a et devrait y avoir une position officielle des pays. Si on parle de relations interétatiques, elles doivent reposer sur le droit international, à savoir les résultats d'enquêtes. Laissons les fuites, les références à des sources anonymes, les calculs analytiques basés sur des données non vérifiées.
Aujourd'hui, j'ai beaucoup parlé des Skripal. Nous avons toujours posé des questions auxquelles nous n'avons jamais reçu de réponses.
L’enquête est en cours. Elle a un caractère international et doit s'appuyer sur le droit international. Les pays doivent interagir. Les politiques de ces pays exerçant le pouvoir au nom de leurs peuples peuvent et doivent faire des déclarations. Mais l'inverse n'est pas vrai, quand par d'étranges canaux arrière dans les médias il y a des "fuites", des lettres anonymes, et ils essaient de présenter la réalité à travers un tel "format".
Nous sommes pour l'approche que j'évoquais: enquête, faits, étude, analyse, conclusion, puis déclarations officielles. Il sera alors possible de passer aux "fuites". Si la situation dans les pays occidentaux évolue dans le même sens qu'actuellement, il ne restera que des "fuites". En principe ils auront peur d'exprimer leur point de vue et leur position.
Quant à l'incident, la Russie a formellement condamné les attaques terroristes contre les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Ce sont des éléments d'infrastructures énergétiques transfrontalières critiques. Dès le début, nous avons résolument rejeté les spéculations de l'Occident sur "l'implication" de notre pays dans ces explosions. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que la Russie construisait et développait activement ces projets. De plus, elle surmontait la résistance colossale et prouvait qu'ils étaient nécessaires. Et ce n’était pas en "paroles". Nous avons activement participé financièrement avec nos développements et investissements. Les investisseurs n'étaient pas seulement de Russie, mais aussi de pays occidentaux. Cette zone de la mer Baltique se trouve dans la zone de responsabilité des pays qui ont une approche commune, l'Occident collectif. C'est leur zone de responsabilité - un endroit rempli d'équipements militaires de reconnaissance de ces pays, y compris l'Otan. En quoi ça nous concerne? Par des "fuites" ils tentent d'imposer cela à l'opinion publique.
Compte tenu du volume d'exportations de gaz transporté via Nord Stream 1 et des fonds investis dans la construction de Nord Stream 2, il est évident que notre pays, en particulier la société russe Gazprom, est la partie lésée.
À l’époque nous avons donné une analyse des déclarations et des actions qui auraient pu inspirer cet acte terroriste. Le Département d'État américain, Victoria Nuland qui déclarait que ce projet ne serait pas mis en oeuvre. Puis le président américain John Biden répétait la même chose, mais à un autre niveau. Ils déclaraient qu’ils trouveraient des moyens de détruire ce projet. Il s'agit de résponsables du plus grand pays qui depuis de nombreuses années souhaite la destruction des infrastructures énergétiques existantes et en développement de l'Europe, tant au sens politique que dans le domaine de l'approvisionnement énergétique. Il est regrettable que les pays occidentaux continuent d'ignorer les appels à une enquête transparente, objective et dépolitisée afin de clarifier toutes les circonstances de ce qui s'est passé, d'identifier et de punir les responsables.
Cette question restera à l'ordre du jour. Elle reste pertinente. Il s'agit non seulement du plus grand attentat contre les infrastructures de transport de l'histoire, mais aussi d'un précédent extrêmement dangereux qui nécessite une réponse collective ferme de la communauté internationale basée sur les faits, les résultats d'une enquête et les conclusions tirées de manière légale. Contrairement à nos homologues occidentaux, nous nous abstiendrons de spéculer au sujet de savoir qui a organisé et exécuté attentats.
On essaie de nous accuser d'avoir "collé des étiquettes" à quelqu'un. Lequelles? Tout est connu et étudié depuis longtemps.
Tout polar commence quand l'enquêteur dit qu'il est nécessaire d'identifier le motif. Quand c'est le cas, il est plus facile d'enquêter. Nous avons parlé des motifs. Et pas en théorie, mais sur les motifs exprimés précisément dans ce contexte, avec certaines déclarations et expressions de responsables. Nous n'avons pas apporté de nombreux articles et publications payés basés sur des "fuites". Nous n’avons pas dévoilé les enregistrements des pourparlers en coulisses. Nous avons simplement rappelé la position officielle des États-Unis sur cette question. Nous espérons que les pays concernés remettront en question leur approche, accepteront la coopération et ne politiseront pas ce dossier et ne falsifieront pas les données.