Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 19 septembre 2023
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la 78ème session de l'Assemblée générale des Nations unies
Je voudrais rappeler que demain commence la visite officielle du Ministre des Affaires étrangères de la Russie Sergueï Lavrov à New York pour participer à la 78e session de l'Assemblée générale de l'ONU.
Au cours de la Semaine de haut niveau (du 19 au 26 septembre), Sergueï Lavrov participera à toute une série d'évènements multilatéraux, notamment au sein du Conseil de sécurité de l'ONU, des Brics, de l'OTSC, de l'OCS et du Groupe des amis pour la défense de la Charte de l'ONU. De plus, il a l'intention de tenir environ 20 rencontres bilatérales avec des homologues de différents États et des dirigeants d'organisations internationales. Ce sont les rencontres qui sont actuellement prévues. Vous le savez, les possibilités de la semaine politique sont telles que le nombre de rencontres pourrait augmenter. Nous vous informerons rapidement de tous les contacts. Une discussion avec le Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres est également prévue.
L'évènement clé du séjour de Sergueï Lavrov à New York sera son discours lors du débat général de l'Assemblée de l'ONU le 23 septembre. Le chef de la diplomatie présentera en détail les approches fondamentales de la Russie concernant les questions mondiales les plus importantes, y compris le développement du système des relations internationales en vue de créer un ordre mondial véritablement équitable et multipolaire, basé sur les objectifs et les principes de la Charte de l'ONU dans toute leur plénitude et d'autres normes fondamentales du droit international.
Les approches de la Russie concernant les questions à l'ordre du jour de la 78e session de l'Assemblée sont détaillées dans le document correspondant publié sur le site du Ministère.
Je rappelle à tous les comptes officiels (https://mid.ru/ru/press_service/social_accounts/?lang-center=fr) du Ministère des Affaires étrangères sur les réseaux sociaux. Des photos, vidéos et textes y seront publiés en temps utile.
Sur la crise en Ukraine
Le régime de Kiev ne cesse de commettre des crimes sanglants contre les habitants des régions russes, détruisant des maisons, des écoles, des hôpitaux, des jardins d'enfants et d'autres infrastructures civiles. Pour ce faire, un large éventail d'armes de l'Otan est utilisé, allant de l'artillerie lourde aux drones de combat.
Le 12 septembre, suite au bombardement de Donetsk par des combattants ukrainiens, un local annexe sur le territoire du monastère Saint-Ignace a pris feu, et le 17 septembre, l'église Saint-Vladimir Prince-Égal-aux-Apôtres a été endommagée dans la ville.
Dans la nuit du 13 septembre, des néonazis ukrainiens ont lancé des missiles de croisière sur le chantier naval Ordjonikidze à Sébastopol, provoquant un incendie. Des maisons avoisinantes ont été endommagées, des débris ont été retrouvés dans deux écoles. 24 personnes ont été blessées.
Le 14 septembre, dans la région de Koursk, une personne est décédée suite à un bombardement ukrainien. Le lendemain, le 15 septembre, des combattants ukrainiens ont cyniquement bombardé un quartier résidentiel à Novaïa Kakhovka. Une résidente locale a été tuée, 15 personnes ont été blessées, et 2 immeubles ont été presque entièrement détruits. Le 16 septembre, des néonazis ukrainiens ont lancé une frappe barbare sur un marché de Svetlodarsk, tuant 7 personnes. Le même jour, à Donetsk, 2 civils ont été tués par des tirs de l'armée ukrainienne.
Il y a quelques jours, des images terrifiantes ont circulé sur Internet montrant des combattants ukrainiens poussant deux prisonniers en uniforme de l'armée russe vers un champ de mines. Peu de temps après, l'un des militaires du régime de Kiev (qui, après ce qu'il a fait, devient automatiquement un criminel et non un militaire) ouvre le feu dans leur direction, puis une explosion se fait entendre. Tout cela est immédiatement accompagné et amplifié par des messages et des formulations du régime de Kiev et de tous ceux qui lui faisaient le salut nazi pendant de nombreuses années, affirmant que le déminage devrait se faire de cette manière. Je rappelle que de tels crimes monstrueux étaient commis par les nazis pendant la Grande Guerre patriotique. Aujourd'hui, leurs successeurs en Ukraine adoptent soigneusement ces pratiques barbares du nazisme.
Les autorités compétentes russes étudient actuellement cette vidéo et toutes les circonstances de l'incident. Si les informations sur le traitement inhumain des prisonniers de guerre russes sont confirmées, les responsables seront poursuivis pénalement, comme cela a été le cas auparavant.
Les tribunaux russes, sur la base des preuves recueillies par le Comité d'enquête de Russie, continuent de prononcer des condamnations contre les néonazis ukrainiens ayant commis de graves crimes contre la population civile et les prisonniers de guerre.
La semaine dernière, une peine de prison à vie a été prononcée contre le néonazi de l'armée ukrainienne V. Koulyk, qui en avril 2022, à Marioupol, avec d'autres combattants, a empêché la sortie libre de la population civile de la ville, utilisant notamment des armes à feu. Conformément aux ordres criminels de la hiérarchie, il a abattu 8 civils.
Les néonazis de l'armée ukrainienne O. Bezvolev, S. Makeïev et M. Tchistopliassov ont écopés de 22 à 29 ans de prison pour le meurtre de civils à Marioupol au printemps 2022.
Les combattants de l'organisation terroriste Azov A. Slobodianiouk, I. Botchkarev, D. Kanouper, R. Kolodiajny ont été condamnés à entre 26 et 29 ans de prison de haute sécurité pour le meurtre de civils à Marioupol en mars-avril 2022.
Trois combattants de cette "organisation" V. Goussev, D. Kassatkine et D. Joutchkov ont reçu une peine de 14,5 à 16 ans de prison par contumace pour des violences contre des prisonniers de guerre russes en avril 2022 à Marioupol.
À 24 ans de prison a été condamné par contumace le combattant d'Azov A. Chtoukine, qui avait bombardé un point de distribution d'aide humanitaire en mars 2022 dans la région de Marioupol.
Les néonazis S. Alakhverdiev et A. Borissenko ont été condamnés respectivement à 16 et 17 ans de prison de haute sécurité alors qu'ils ont tiré au lance-roquettes et au mortier sur des maisons résidentielles en mai 2022 à Severodonetsk et Tochkovka (RPL).
Le régime de Kiev ne pourra pas échapper à la responsabilité de ses actes atroces. Les néonazis ukrainiens qui commettent des crimes contre les habitants des régions russes et nos militaires répondront certainement de leurs actes devant la justice.
Dans ce contexte, certains pays occidentaux tentent de blanchir et de "canoniser" les néonazis ukrainiens. Ainsi, à Milan, les autorités municipales ont autorisé l'organisation d'une exposition de photos consacrée au bataillon nazi Azov dans l'une des rues de la ville et au musée du Risorgimento. Les combattants de cette organisation terroriste y sont présentés comme des "défenseurs" de Marioupol. En même temps, en juin 2015, des membres du Congrès américain ont qualifié le bataillon Azov de "formation nazie dégoûtante" et ont interdit au Pentagone de lui fournir une assistance militaire et technique et d'entraîner ses voyous.
Un autre exemple flagrant est un article tendancieux paru dans le journal français Le Figaro sur les organisations néonazies Azov et Pravy Sektor, dont les membres sont présentés quasiment en tant que "patriotes".
Tous ces faits suscitent l'indignation et j'aimerais poser une question aux citoyens italiens et français: lorsque vos journalistes et vos hommes politiques tentent de blanchir les néonazis ukrainiens et de les présenter de manière si héroïque, vous souvenez-vous des épreuves que vos pays ont traversées pendant la Seconde Guerre mondiale? Vous étiez pratiquement au bord du gouffre – non, pas de la survie comme nous. Nous étions immédiatement, même par contumace, condamnés dans tous les projets de l'Allemagne hitlérienne soit à être réduits en esclavage comme des personnes de seconde zone, soit à être détruits si nous n'étions pas aptes à servir ou à être des esclaves. L'ordre de détruire les Slaves a été donné sur-le-champ.
C'était différent en France. Elle n'a pas été condamnée à être détruite immédiatement, mais simplement occupée. Une grande partie de la société française l'a considéré comme tout à fait normal. Elle n'a même pas jugé nécessaire de résister de quelque manière que ce soit. En plus, les Français servaient ceux qui étaient cantonnés chez eux. Plus tard, une minorité française s'est mise à résister, d'où le nom de Résistance française. Et ce sont eux qui sont devenus des héros. Grâce à cette minorité, toute la France, y compris la majorité (qui a littéralement applaudi ces mêmes nazis cantonnés), est devenue héroïque. Grâce à cette minorité et à ceux qui ont risqué leur vie, en sachant que beaucoup allaient mourir.
L'Italie a connu un destin différent. L'Italie s'est alors entièrement et officiellement solidarisée avec cette logique sauvage. En fait, c'est là que le fascisme a vu le jour. Mais une fois encore, grâce au véritable héroïsme de la minorité absolue, qui a réussi à faire changer d'avis la majorité au prix de sa propre vie, l'Italie a pu renaître. Non pas grâce à l'argent ou au soutien politique, mais uniquement parce que les citoyens italiens, comme les citoyens français (qui avaient une conscience, qui connaissaient l'histoire et qui comprenaient ce qu'étaient la civilisation, l'humanité et les vraies valeurs) le savaient, le sentaient et ont trouvé la force de résister. C'est la seule raison pour laquelle la France et l'Italie ont vécu dignement la deuxième partie du XXe siècle. Et maintenant? Encore la même chose? Permettez-moi de rappeler à Paris et à Rome l'histoire du nationalisme ukrainien moderne (faisons-le aujourd'hui en détail). Ces pays devraient savoir comment se termine une connivence aussi irresponsable.
Une nouvelle "tournée" de Zelenski aux États-Unis est attendue dans les jours qui viennent. Les médias rapportent qu'il devrait rencontrer le président Joe Biden et le Congrès. Il est évident que le "mendiant" accro de Kiev va à nouveau implorer de l'argent et des armes auprès de ses maîtres américains. Dans ce contexte, comme il ressort de sources ouvertes, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, n'a pas exclu la possibilité de fournir aux forces armées ukrainiennes des missiles Taurus à longue portée.
Ainsi, l'Occident, avec l'aide de ses marionnettes à Kiev, poursuit délibérément l'escalade du conflit et reste indifférent aux souffrances de la population civile. Tout cela sous couvert des plans et initiatives "pacifiques" de Zelenski et des groupes de travail formés à la suite des "forums" en soutien à ses plans. Il est temps de prendre une décision. Pour autant que nous nous en souvenions, pendant un an et demi, l'Occident se prononçait en faveur d'une résolution "sur le champ de bataille": il a interdit à Kiev de négocier, il s'est interdit même de penser à des projets de paix et de règlement pacifique, et à tout contact. Et maintenant, que se passe-t-il? La pantomime "plan de paix de Zelenski" et "négociations sans négociations"? En réalité, il s'agit d'une décision visant à intensifier les livraisons d'armes dans la région. Il ne faut donc pas tromper ceux qui se sont réunis dans le cadre de "plans de paix". La prochaine fois lorsque les groupes de travail se réuniront, il faudra dire clairement qu'il s'agit d'acheminer encore plus d'armes dans la région (je parle du régime de Kiev).
Le régime de Kiev n'arrive pas à se débarrasser de ses douleurs fantômes au sujet de la Crimée. L'ancien chef du Mejlis du peuple tatar de Crimée, interdit en Russie, Djemilev, a déclaré dans une interview à la Deutsche Welle (qui n'hésite pas à publier de tels extrémistes) que le pont de Crimée devrait être détruit. Nous nous souvenons très bien de la manière dont ils ont procédé dans les années 1990, en donnant une tribune à ceux qui s'emparaient de maternités, de théâtres, d'écoles avec des enfants, et qui tuaient des civils. La presse occidentale, y compris la Deutsche Welle et tous les autres, les a ensuite qualifiés de rebelles, de personnes libres luttant pour la démocratie. Mais ensuite, ils ont brusquement changé de ton et ont commencé à les qualifier d'extrémistes et de terroristes. Il en va de même aujourd'hui. Est-il normal que la presse occidentale publie de telles choses? Ce sont des civils de Crimée, des enfants et des femmes qui empruntent le pont de Crimée.
Le secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense de l'Ukraine, Alexeï Danilov, a récemment déclaré qu'il "expulserait" les Russes de Crimée par les armes s'ils ne partaient pas d'eux-mêmes. Nous voudrions rappeler à ces fantaisistes de Kiev que la question de la Crimée est close. Ses habitants ont fait leur choix en 2014. Ils savaient ce qui les attendait et qu'ils seraient "expulsés" (comme le dit maintenant Danilov) pendant toutes ces années de diverses manières: économiquement, socialement, humainement et selon la logique nationaliste. Toute tentative dans le but d'empiéter par la force sur la péninsule recevra une réponse immédiate et sévère.
L'autre jour, à Kiev, on a démonté une plaque commémorative en hommage au grand poète russe Alexandre Pouchkine sur la maison où il a séjourné en 1821. Les autorités de Kiev n'ont même pas tenu compte du fait que l'inscription qui y figurait était en ukrainien. De toute évidence, les banderites n'ont pas besoin du souvenir de personnes remarquables qui ont vécu bien avant l'Ukraine elle-même. Mais ils sont très enthousiastes à l'idée d'installer des panneaux similaires dans les endroits où leurs maîtres occidentaux se sont rendus, par exemple dans le restaurant de la chaîne américaine McDonald's, où le secrétaire d'État américain Antony Blinken a dîné la semaine dernière. Je ne plaisante pas. Je ne devrais probablement même pas mentionner les banderites, les plaques commémoratives décernées à Bandera et à Choukhevitch. Mais aujourd'hui, Antony Blinken a également été honoré de cette distinction. La question est claire: où est Pouchkine et où est Blinken. Pour l'Ukraine, il est évident de savoir qui est le plus important. Pouchkine "éveillait de bons sentiments avec sa lyre" chez les gens, alors que Blinken fournit des armes. La différence est évidente.
L'indulgence de l'Occident à l'égard des crimes du régime de Kiev et son approvisionnement continu en armes dans le but d'intensifier le conflit et de créer des menaces pour la Russie témoignent évidemment de la nécessité d'atteindre tous les buts et objectifs de l'opération militaire spéciale, y compris ceux qui ont été longuement expliqués à l'Occident et qu'il a refusé de croire. Et maintenant, tout le monde comprend qui fait quoi.
Sur la responsabilité de l'Ukraine dans la dégradation de l'environnement de la région
Je voudrais attirer votre attention sur le fait que le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères a publié des informations sur la responsabilité de l'Ukraine dans la dégradation de l'environnement dans la région.
Les crimes environnementaux commis par les forces armées ukrainiennes (parrainées par les régimes occidentaux) depuis le début du conflit sont nombreux et bien documentés. Les preuves disponibles montrent que Kiev a utilisé des méthodes qui causent des dommages environnementaux graves et à long terme lors de son agression contre la Crimée et le Donbass depuis 2014.
Suite à la décision du peuple de Crimée de se rattacher à la Russie en 2014, les autorités ukrainiennes ont coupé l'approvisionnement en eau de la péninsule, inondant d'importantes zones à l'embouchure du Dniepr et endommageant gravement la réserve naturelle nationale du Dniepr inférieur. Dans le même temps, de vastes zones de la région de Kherson et de la Crimée ont été soumises à une grave sécheresse. Le régime de Kiev en était fier. Il n'a pas jugé nécessaire de le cacher et de l'expliquer. C'était une question de fierté. Comme aujourd'hui, par exemple, il existe de nombreux documents encourageant les gens à soutenir la destruction des infrastructures civiles, en particulier en Crimée (je parle de ce qui est publié par le régime de Kiev et ceux qui sont sous son contrôle), ou à participer directement à ces sabotages.
Le régime de Kiev est particulièrement "fier" de la manière ingénieuse dont il "motive" les gens à soutenir les actes extrémistes et terroristes. De la même manière, depuis 2014, Djemilev et son organisation terroriste étaient fiers de pouvoir expliquer des tribunes internationales les avantages de ces actes extrémistes, comme par exemple le minage des lignes électriques menant à la Crimée afin de couper l'approvisionnement en eau. Ils ont organisé toutes sortes de "présentations" sur ce sujet au Conseil de l'Europe et dans d'autres "foyers" de démocratie.
Au cours des huit années qui ont suivi, les crimes de guerre de Kiev contre les républiques de Donetsk et de Lougansk, qui se sont séparées, des dommages colossaux ont été causés aux écosystèmes et à la biodiversité d'un certain nombre de parcs nationaux, en particulier la réserve de biosphère d'Askania Nova. La destruction par l'armée ukrainienne d'installations de production civiles dans les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk a entraîné une pollution à grande échelle de l'eau, du sol et de l'air par des produits chimiques dangereux. Il faut souligner que depuis 2014, ces actions de Kiev ont été mises en œuvre dans les régions qui étaient officiellement considérées comme faisant partie de l'Ukraine jusqu'à leur incorporation à la Russie à la suite des référendums de 2022. Elles ne peuvent s'expliquer que par une indifférence totale à l'égard de l'avenir de ces territoires et par une haine flagrante de la population pour des motifs nationaux ou ethniques. La destruction par Kiev du barrage hydroélectrique de Kakhovka en juin 2023, qui a provoqué la plus grande catastrophe écologique à l'échelle régionale (et, je crois, à l'échelle mondiale également), est à part dans la longue liste des crimes environnementaux de Kiev.
La superficie inondée était d'environ 280.000 hectares, ce qui dépasse la superficie de certains pays du monde, comme le Luxembourg. Les inondations rapides ont provoqué la mort massive de la flore et de la faune dans plusieurs réserves naturelles: Dniepr inférieur, Kamenskaïa Setcha, Veliki Lougue. Des dommages irréparables ont été causés aux espèces de flore et de faune répertoriées dans le Livre Rouge de la Fédération de Russie et à leurs habitats.
En raison d'une forte baisse du niveau de l'eau, presque tous les poissons du réservoir de Kakhovka (43 espèces) sont morts. En raison de la destruction du réservoir d'eau central qui alimentait les canaux d'irrigation de cette zone, les écosystèmes risquent de continuer à se dégrader dans les années à venir et les terres risquent de se désertifier dans la vaste région située en aval du fleuve Dniepr.
Suite à l'attaque ukrainienne sur le barrage, des substances toxiques dangereuses et des polluants provenant des systèmes d'égouts et d'autres infrastructures ont pénétré dans la mer Noire avec des flux d'eau et ont eu un impact négatif sur ses écosystèmes. Dans la zone inondée, il y avait environ 23.000 maisons résidentielles, 16 cimetières, ainsi que 15 installations d'élimination des déchets solides, dont 3 décharges et 12 dépotoirs. En outre, jusqu'à 350 tonnes d'huile technique provenant des installations de la centrale hydroélectrique de Kakhovka sont tombées dans l'eau.
Dans le cadre des efforts visant à éliminer les conséquences, les services spéciaux russes ont enlevé 18.000 mètres cubes de déchets et rétabli les communications téléphoniques et l'approvisionnement en électricité. Des travaux de réparation et de restauration à grande échelle sont en cours, un contrôle sanitaire et épidémiologique continu de l'environnement et des mesures préventives anti-épizootiques sont mis en œuvre.
L'étendue exacte des dégâts doit être déterminée par les scientifiques et les écologistes. Actuellement, ces travaux sont considérablement compliqués par les hostilités en cours.
Dans le contexte de la catastrophe provoquée par la destruction de la centrale hydroélectrique de Kakhovka, il est important de rappeler les autres crimes environnementaux commis par Kiev et les pays occidentaux qui le soutiennent par l'approvisionnement en armes et politiquement.
Les décisions du Royaume-Uni et des États-Unis de fournir des munitions à l'uranium appauvri à Kiev ont eu des conséquences désastreuses à long terme pour la région. Ainsi, l'eau et le sol de zones étendues ont été contaminés par la radioactivité. J'ai remarqué que les experts internationaux et mondiaux tentaient d'affirmer qu'il ne s'agit pas vraiment de questions de sécurité nucléaire. Bien entendu, il n'est même pas la peine de l'expliquer. Il faut examiner ce problème non seulement du point de vue de la physique, mais aussi du point de vue de la chimie. Il n'y a pas d'autres alternatives que de parler de catastrophe mondiale.
Les données relatives à l'utilisation de ces munitions par les forces de l'Otan en Yougoslavie et en Irak prouvent qu'il faut s'attendre à de nombreux cas de maladies cancéreuses et à des décès prématurés dans les zones touchées, ainsi qu'à des effets négatifs à long terme des radiations sur la population, la faune et la flore.
L'autre jour, le secrétaire d'État américain Antony Blinken s'est à nouveau dit "préoccupé" par la sécurité alimentaire et a déclaré que le monde ne pouvait pas vivre sans les céréales ukrainiennes. Plusieurs pays de l'UE ont immédiatement déclaré qu'ils n'accepteraient plus ces céréales, mais la question est différente. Qu'adviendra-t-il des céréales qui pousseront sur des terres contaminées par des obus à l'uranium appauvri? Pour une raison quelconque, le département d'État américain ne veut pas en parler. Ses représentants déclarent systématiquement que "tout cela n'est pas aussi dangereux qu'il n'y paraît à première vue". Il n'y a pas besoin de première vue ici. Il existe des données fournies par les scientifiques. La science aux États-Unis n'a pas été complètement "annulée". Il y a des tentatives, et parfois l'argent peut faire des choses surprenantes. Mais ces données ne peuvent pas être "annulées". Qu'adviendra-t-il des céréales qui seront récoltées sur ces mêmes terres contaminées par les États-Unis et la Grande-Bretagne? Où iront-elles? Ses consommateurs (pas même les destinataires finaux, les intermédiaires) pourront-ils les séparer? Disposeront-ils d'une capacité suffisante pour effectuer des examens entre les bonnes et les moins bonnes céréales? Ni Antony Blinken, ni le département d'Etat, ni ces mêmes monopoles américains et européens dans le domaine des opérations commerciales agro-industrielles n'y pensent actuellement, ils n'en sont pas préoccupés. Ils ont besoin de recommencer à se "remplir les poches", comme ils l'ont fait depuis toujours. Ils pensent que cela ne les concernera pas.
L'utilisation par les forces armées ukrainiennes d'armes aveugles, en particulier les armes à sous-munitions des États-Unis, a entraîné la destruction massive d'écosystèmes.
L'utilisation massive par l'Ukraine de mines marines obsolètes a entraîné la contamination d'une vaste zone de la mer Noire par des substances dangereuses. Des munitions ukrainiennes à la dérive ont été retrouvées tout le long du littoral de la mer Noire occidentale, de la Bulgarie à la Turquie.
Les faits susmentionnés sont consignés en détail par les services russes chargés de l'application de la loi et d'autres services compétents. Nous partons du principe que l'Ukraine et ses complices parmi les États fournisseurs d'armes seront responsables de la compensation des dommages environnementaux et de la restauration de l'écologie causés aux anciens territoires ukrainiens après la fin du conflit.
À tous ceux qui, dans les pays de l'Otan, pensent que cela ne les affectera pas, je tiens à leur rappeler leur propre histoire.
Lorsqu'ils ont pratiqué des expériences (sur la Syrie, la Libye, et avant cela l'Irak), ils pensaient qu'il s'agissait d'un endroit lointain. Et les contribuables des pays de l'Otan ainsi que les organisations publiques et de défense des droits de l'homme ont également pensé qu'il ne s'agissait absolument pas d'eux. Peut-être que les choses ne sont pas si simples, "pas si jolies", ou peut-être qu'elles sont tout à fait normales. Le plus important, c'est qu'il s'agit d'un endroit lointain, d'un monde arabe, du Moyen-Orient, d'un endroit plus proche du golfe Persique, mais il ne s'agit absolument pas des pays d'Europe de l'Ouest.
C'est vraiment loin. La géographie est un fait. Sauf que ces pays qui sont venus sur le territoire de l'Europe occidentale non pas par la géographie, mais par les migrations. Les habitants de ces pays sont venus dans les pays de l'Union européenne. Aujourd'hui, comme au cours de la dernière décennie, des conférences scientifiques se tiennent ici et là, littéralement chaque mois, en Italie, en Pologne et en Grèce, sur la manière d'empêcher les flux migratoires illégaux en provenance de pays où l'Otan a mené ses expériences de "changement de régime", d'"imposition de la démocratie", d'ingérence dans les affaires intérieures parce qu'elle le voulait.
La même chose est arrivée à l'Ukraine. Rappelez-vous combien on a fait croire à l'Ukraine qu'elle était sur le point de devenir membre de cette "communauté occidentale" et qu'elle était à deux pas d'adhérer à l'Union européenne et qu'elle devrait être acceptée dans l'Otan du jour au lendemain (en fait, elle a failli l'être). Comment cela s'est-il terminé? À quoi cette intimidation (et c'est exactement ce qu'elle était – intimidation morale et politique) du peuple ukrainien a-t-elle abouti?
Cela s'est terminé par le fait que l'Ukraine n'est encore incluse nulle part, mais que des ressortissants de ce pays sont venus et sont devenus de facto une partie de l'Union européenne. Aujourd'hui, des conférences scientifiques, des tables rondes et des symposiums sont organisés pour comprendre ce qu'il faut faire des citoyens ukrainiens qui ont répondu à l'appel des pays occidentaux et ne veulent plus partir. Non seulement cela, mais ils exigent bien plus que ce que les réfugiés du Moyen-Orient ont exigé avant eux, parce qu'ils ont sacrifié leur pays pour les expériences occidentales. Après tout, les habitants de la plupart des pays du Moyen-Orient ne se réjouissaient pas vraiment et beaucoup d'entre eux (comme la Syrie) résistaient tout simplement aux "expériences" qui étaient prévues pour eux. Par contre, une grande partie des citoyens ukrainiens ont cru au "bel avenir" qu'on leur avait promis et ont sacrifié leur État, leur pays et leur indépendance pour qu'on leur invente une vie belle, généreuse et sans nuages. Et comme cela ne s'est pas produit, ils sont venus dans les pays de l'UE eux-mêmes, de leurs propres pieds. Et maintenant, de leurs propres mains, ils exigent bien plus que des réfugiés ordinaires.
Une nouvelle désagréable pour les pays de l'Union Européenne: ils n'ont pas l'intention de partir.
Sur une déclaration commune des dirigeants de l'OSCE sur la tenue d'élections sur les nouveaux territoires de la Fédération de Russie
Nous avons noté le communiqué de presse conjoint (du 7 septembre 2023) du président en exercice de l'OSCE, du ministre des Affaires étrangères de la Macédoine du Nord Bujar Osmani, de la présidente de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE фPia Kauma et du directeur du BIDDH de l'OSCE Matteo Mecacci, qui "condamne" la tenue des prochaines élections des députés des organes législatifs et des organes représentatifs de l'administration locale sur le territoire des nouvelles entités de la Fédération de Russie - les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, les régions de Zaporojié et de Kherson.
De telles déclarations ne sont pas nouvelles pour nous. Nous constatons une fois de plus que les hauts fonctionnaires de l'OSCE non seulement ne comprennent pas l'essence de leurs pouvoirs, inscrits dans les mandats pertinents adoptés par consensus, mais ne s'efforcent pas non plus d'aborder objectivement l'évaluation des réalités existantes.
Les responsables de l'OSCE ne devraient pas faire de commentaires sur les questions relatives à la structure territoriale des États membres de l'Organisation, mais devraient enfin mettre au point une pratique normale de surveillance des processus électoraux, qui devrait être basée sur des règles convenues pour la surveillance électorale approuvées par tous les pays de l'Organisation.
Mais s'ils estiment nécessaire, important et possible de commenter les processus électoraux au sein de chaque État et ne peuvent s'empêcher de discuter de la structure territoriale des pays membres de l'Organisation, alors j'attends avec impatience leur communiqué de presse commun sur le Kosovo et tout ce qui s'y passe: les élections, le processus de négociation, les déclarations sur l'indépendance, l’autonomie, la souveraineté. Je voudrais vous rappeler que la décision des "autorités" du Kosovo de devenir un État "indépendant" n'a aucune base juridique internationale. Cela contredit directement la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU. J'ai oublié quand la dernière fois la présidence, les organes directeurs actuels de l'OSCE, les directeurs du BIDDH et les présidents de l'APCE ont publié quelque chose à ce sujet. Des élections ont également lieu au Kosovo.
Sur des relations russo-arméniennes
Le 21 septembre, la République d'Arménie célèbre le 22e anniversaire de son indépendance. Nous sommes convaincus que le développement d'une coopération multidimensionnelle entre Moscou et Erevan correspond aux intérêts fondamentaux des peuples des deux pays. Nous prônons l'approfondissement de l'entente mutuelle sur les principales questions de l'agenda bilatéral et régional, ainsi que le renforcement de la coordination en politique étrangère tant sur les plateformes internationales que dans le cadre des associations d'intégration communes. Nous souhaitons aux citoyens de l'Arménie alliée, y compris au personnel du ministère des Affaires étrangères de la République, santé, prospérité et succès.
La confirmation du sérieux de notre engagement à développer des liens diversifiés et mutuellement bénéfiques avec notre allié de l'OTSC, ainsi qu'à renforcer notre présence humanitaire et socio-économique dans le sud de l'Arménie, est la création d'une nouvelle mission diplomatique russe dans cette région stratégiquement importante de l'Arménie. Début septembre, une mission préparatoire de diplomates russes est arrivée dans son centre administratif, la ville de Kapan, pour préparer l'ouverture du consulat général.
Avec la création d'une nouvelle mission diplomatique, il deviendra plus facile d'établir des contacts interrégionaux et de renforcer l’interaction éducative et culturelle. Les possibilités pour les entreprises locales d'établir une coopération avec des partenaires russes vont s'élargir. Les citoyens russes vivant dans la région bénéficieront d'un accès complet et sans entrave aux services gouvernementaux. Nos employés ont déjà commencé à préparer un séminaire ouvert sur les affaires consulaires, où chacun pourra recevoir des consultations exhaustives sur des sujets qui l'intéressent. Le lieu et l'heure seront annoncés via les sites et les réseaux sociaux de l'Ambassade de Russie à Erevan.
Sur le 50e anniversaire de la déclaration d'indépendance de la Guinée-Bissau
Le 24 septembre marque le 50e anniversaire de la déclaration d'indépendance de la République de Guinée-Bissau.
Les relations diplomatiques avec ce pays ont été établies le 6 octobre 1973.
Les relations russo-guinéennes sont traditionnellement amicales. Un dialogue politique régulier est maintenu, y compris à haut niveau et au sommet. Une délégation de la République de Guinée-Bissau, dirigée par le Président Umaro Sissoko Embalo, a participé au deuxième Sommet Russie-Afrique (Saint-Pétersbourg, 27-28 juillet 2023), en marge duquel se sont déroulées ses négociations avec le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine.
Les contacts interparlementaires se développent progressivement. La délégation de la République de Guinée-Bissau conduite par le Président de l'Assemblée populaire nationale (Parlement) Cipriano Cassama a participé à la deuxième Conférence parlementaire internationale Russie-Afrique (Moscou, 19-21 mars 2023), au cours de laquelle il a rencontré le président de la Douma (chambre basse du parlement russe) Viatcheslav Volodine. Un accord a été conclu sur la création d'un Groupe d'amitié entre les parlements de nos deux pays.
Lors de la 77e session de l'Assemblée générale des Nations unies, la Guinée-Bissau a traditionnellement soutenu les projets de résolution russes sur la lutte contre la glorification du nazisme, sur le dossier spatial et sur la sécurité internationale de l'information, et s'est abstenue lors du vote sur les projets de résolutions antirusses.
Il y a un potentiel important pour le développement des liens bilatéraux en matière de commerce, d’économie et d’investissement. En 2023, on constate un intérêt accru des sociétés minières russes pour le marché guinéen. En avril 2023, une délégation de l'entreprise Rusal s'est rendue en Guinée-Bissau pour évaluer les perspectives de développement des gisements de bauxite. En mars 2023, des représentants de Lukoil étaient à Bissau pour examiner la possibilité de participer à un projet de production d'hydrocarbures sur le plateau local.
La coopération russo-guinéenne dans le domaine de l'éducation se développe progressivement. Plus de 5.000 spécialistes guinéens ont été formés dans les universités soviéto-russes. Au cours des cinq dernières années, le quota de bourses d'État allouées à la République de Guinée-Bissau a doublé. Au cours de l'année universitaire 2022/23, il y avait 57 personnes, et 15 autres étudiants guinéens ont eu la possibilité d'étudier en Russie sur la base des résultats des Olympiades universitaires. Pour l'année universitaire en cours 2023/24, il a été décidé d'augmenter le quota pour la Guinée-Bissau à 75 bourses.
Nous sommes prêts à poursuivre une coopération fructueuse et multidimensionnelle avec Bissau au profit des peuples de nos pays, dans l’intérêt du maintien de la paix et de la stabilité sur le continent africain.
Nous souhaitons à tous les citoyens de la République de Guinée-Bissau paix, prospérité et santé.
Extrait des réponses aux questions :
Question : Le 15 septembre dernier, lors d'une table ronde sur le règlement de la situation en Ukraine, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré : "Les efforts du Vatican, dont l'envoyé est sur le point de nous rendre visite une fois de plus, se poursuivent. Nous sommes prêts à rencontrer et à parler à tout le monde". Pourriez-vous indiquer s'il existe des dates précises pour la visite du cardinal Matteo Zuppi à Moscou ?
Réponse : Nous respectons les efforts du Saint-Siège visant à trouver une solution pacifique au conflit en Ukraine. Depuis le début de l'opération militaire spéciale, nous avons maintenu des contacts assez réguliers et constructifs avec le Vatican, comme en témoigne notamment la récente visite à Moscou du cardinal Matteo Zuppi.
Notre dialogue est traditionnellement ouvert et confiant. En outre, la coopération bilatérale sur les questions humanitaires a été considérablement renforcée. Nous sommes prêts à poursuivre cette coopération et à entretenir d'autres contacts avec les représentants du Vatican.
Nous vous tiendrons au courant de toute information spécifique concernant la visite.
Question : Joe Biden a l'intention de soulever la question de la modification de l'architecture du Conseil de sécurité de l'ONU, selon la déclaration faite par le coordinateur pour la communication stratégique, John Kirby, en vue du discours que le président américain se prépare à prononcer devant l'Assemblée générale de l'ONU. Cette initiative est-elle opportune ? La réforme du Conseil de sécurité de l'ONU est-elle nécessaire dans les circonstances actuelles ?
Réponse : Tout le monde parle de la réforme du Conseil de sécurité de l'ONU depuis longtemps. Il se pourrait que le président américain Joe Biden vienne seulement de prendre conscience de l'urgence de ce sujet. Ce n'est pas à moi d'en juger. Cette matière est à l'ordre du jour depuis dix ans, voire plus. La question est de savoir comment mettre en place cet élargissement ou cette réforme.
Nous avons formulé notre position à cet égard. Cet élargissement ou cette réforme ne doit pas se faire juste par plaisir et ne doit certainement pas conduire à la détérioration du travail du Conseil de sécurité, qui peine déjà périodiquement à fonctionner.
Nombreux sont ceux qui parlent d'une crise du Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous ne voudrions pas le croire. Nous voulons tout faire pour qu'il n'y ait pas de crise. S'il doit y avoir une réforme du Conseil de sécurité, elle devrait avoir pour objectif ultime d'améliorer l'efficacité du travail de cet organe extrêmement important et de mettre en œuvre tout ce qui a été apporté par les pères fondateurs, en tenant compte des nouvelles réalités.
Nous insistons constamment sur la nécessité de réformer le Conseil de sécurité des Nations Unies afin de l'adapter aux temps modernes. Depuis 2009, nous participons activement aux négociations intergouvernementales qui se déroulent à New York. Les principales discussions portent sur tous les aspects des réformes possibles : les catégories de membres du Conseil, le droit de veto, la représentation régionale, la taille du Conseil de sécurité et ses méthodes de travail, ainsi que les relations entre le Conseil et l'Assemblée générale. Le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, s'exprime régulièrement sur ce sujet. Vous pouvez vous rendre sur le site web du ministère des Affaires étrangères, taper "réforme du Conseil de sécurité" dans la boîte de recherche et voir un grand nombre de commentaires détaillés, de documents d'information, d'interviews et de déclarations sur ce sujet.
Nous sommes convaincus que, dans le contexte de l'émergence d'un ordre mondial multipolaire et de l'apparition de nouveaux centres de pouvoir dans le Sud global, le Conseil de sécurité ne devrait être élargi qu'au profit des pays en développement d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine qui revendiquent à juste titre un rôle plus important dans les affaires mondiales. Nous insistons particulièrement sur les candidats naturels à un siège permanent au Conseil que sont l'Inde et le Brésil. Nous partons de la nécessité de corriger les injustices historiques commises à l'encontre du continent africain dans le cadre des paramètres convenus par les Africains eux-mêmes.
Mais une augmentation du nombre d'États occidentaux ou de ceux qui s'associent pleinement à l'"axe centré sur l’Otan", déjà surreprésentés au sein du Conseil – quelle que soit la catégorie de membres – ne renforcera pas le caractère démocratique du Conseil et ne nous rapprochera pas de la mise en place d'une architecture plus équitable des relations internationales. Il me semble que cela empêchera la réalisation des buts et objectifs du Conseil de sécurité des Nations Unies. Par conséquent, les ambitions de l'Allemagne et du Japon d'obtenir une "résidence permanente" au sein de cet organe sont absolument sans fondement.
La question de la réforme du Conseil de sécurité doit être abordée avec la plus grande prudence et après mûre réflexion. La crédibilité d'un élément clé de l'architecture des Nations Unies est en jeu. De graves contradictions subsistent entre les pays sur tous les aspects de l'agenda de la réforme, qui doivent être laborieusement étudiées et surmontées. Un modèle de réforme éventuel devrait bénéficier du soutien de la grande majorité des États membres et, dans l’idéal, être approuvé par consensus. En fait, nous devrions partir des fondations qui ont été posées lors de la création de l'ONU.
En analysant la situation internationale actuelle, nous constatons que les conditions nécessaires pour prendre des mesures concrètes dans ce sens ne sont pas encore réunies.
Question : L'autre jour, le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a déclaré : "Nous devons nous préparer à une longue guerre en Ukraine". Il a souligné qu'à son avis, le conflit ne se terminerait pas de sitôt. En effet, de plus en plus d'armes occidentales sont fournies à Kiev. Peut-être même que Washington remettra bientôt à l'Ukraine un système de missiles à longue portée équipé de bombes à fragmentation. Dans le même temps, de nombreux pays du monde entier recherchent des possibilités de règlement politique du conflit. Récemment, l'ambassadeur de Chine en Russie, Zhang Hanhui, a de nouveau appelé à des négociations pour éviter une escalade du conflit. Cependant, le secrétaire général de l'Otan appelle à se préparer à une longue guerre. Que pensez-vous de cette position ?
Réponse : Il a révélé quelque chose que l'Otan a longtemps cru devoir garder secret. En fait, c'était évident et flagrant pour nous, comme pour beaucoup. Ils veulent vraiment une crise prolongée, longue et douloureuse dans la région. Cela s'apparente au "chaos géré" qui sous-tend la politique étrangère et la vision du monde de l'Occident. Ce chaos qu'ils imposent est déjà ingérable depuis des décennies. Il n'y a eu aucun exemple de chaos géré. Lorsque les responsables de l'Otan affirment qu'il est nécessaire de se préparer à une crise prolongée, leur formulation est quelque peu trompeuse. Après tout, ils auraient dû dire qu'ils préparent une crise prolongée car ils font tout pour cela. Tous les "ingrédients" sont sur la table : livraisons d'armes, financement, soutien politique, discours de haine, sanctions et actions illégales sur tous les fronts. Jens Stoltenberg a exprimé les choses telles qu'elles sont. Mais seule la formulation devrait être un peu plus précise. Il aurait dû dire non pas que le monde doit se préparer à une crise prolongée, mais que l'Otan la prépare en Ukraine.
Question : L'Azerbaïdjan a récemment annoncé des mesures antiterroristes sur le territoire du Haut-Karabakh. Bakou les avait-il notifiées à Moscou ? Comment pensez-vous que ces mesures affecteront les efforts de maintien de la paix de la Russie dans la région ?
Réponse : Premièrement, nous sommes actuellement en contact avec la partie azerbaïdjanaise. Deuxièmement, le ministère des Affaires étrangères fera une déclaration dans un proche avenir pour faire part des résultats de ces contacts.
En ce qui concerne la notification. Nous recevons ces informations de la partie azerbaïdjanaise.
Question : Séoul a réagi assez durement à la récente visite du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un dans l'Extrême-Orient russe. Le président de la République de Corée, Yun Seok-yol, a notamment déclaré dans une interview à l'Associated Press que "la coopération militaire entre la Corée du Nord et la Russie est illégale et erronée car elle contredit les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et les diverses sanctions internationales". Il a également menacé de prendre des mesures de rétorsion en cas d'accords entre Moscou et Pyongyang sur des transferts d'armes et de technologies de missiles. Que pensez-vous de ces déclarations de responsables sud-coréens ?
Réponse : Qu’elles sont inappropriées et même inadéquates. Si Séoul évoque les sanctions, ainsi que le droit international, je voudrais rappeler que la Corée du Sud devrait tout d'abord être responsable de ses propres actions dans ce domaine et ne pas adhérer à des sanctions unilatérales illégales, en particulier à l'encontre de la Russie. Personne ne devrait agir de la sorte à l'égard de quelque pays que ce soit. Mais nous parlons de notre pays et de nos relations bilatérales avec la Corée du Sud.
Nous considérons que cette réaction est émotionnelle. Nous demandons instamment à Séoul de ne pas se laisser guider par toutes sortes de rumeurs et de spéculations. Des décisions irréfléchies prises sur une base aussi bancale nuiraient gravement aux relations entre nos pays, qui traversent déjà une période difficile en raison de l'adhésion de Séoul aux sanctions illégales contre la Russie et de sa participation à la politique américaine de "dissuasion élargie" dans le cadre de l'alliance trilatérale avec les États-Unis et le Japon.
Nous pensons que le sommet, ainsi que tous les autres contacts entre Moscou et Pyongyang, non seulement n'exacerbent pas les tensions dans la péninsule coréenne, mais contribuent au contraire à les réduire. En fin de compte, il en va de l'intérêt de Séoul.
S'il y a des questions à éclaircir ou des nuances à vérifier, il ne faut pas (c'est la pratique de la diplomatie et la théorie du travail diplomatique) courir au micro et se fier aux articles de journaux (je ne dis pas qu'il ne peut pas y avoir d'analyses professionnelles parmi eux, mais pas dans la presse de boulevard), mais travailler par le biais des canaux diplomatiques : développer des contacts, maintenir des voies normales de dialogue, communiquer de la manière que la diplomatie suggère. Ainsi, il n'y aura pas d'ambiguïté et il sera possible de recevoir rapidement des informations, d'échanger des opinions et de répondre à des questions d'intérêt.
Pour notre part, nous sommes toujours prêts à travailler et à dialoguer sur un pied d'égalité, malgré les différences de points de vue et d'approches. Nous sommes toujours prêts à répondre aux questions sur une base de respect mutuel.
Question : Des collègues du New York Times ont rapporté que la frappe sur Kostyantynivka au début du mois de septembre dernier, dont l'Ukraine a accusé la Russie, avait été effectuée, selon leur examen, par un missile antiaérien Buk tiré par l'armée ukrainienne. Avez-vous un commentaire à faire sur ce sujet ?
Réponse : Il y a un commentaire. Il est en cours de préparation. Nous le publierons certainement dans un avenir proche, une fois que les experts l'auront examiné. Il s'agit d'un sujet fascinant, aux multiples facettes et au contexte historique. Je pense qu'il est très probable que nous le fassions aujourd'hui.
Question : Comment pouvez-vous commenter les nouvelles concernant le fonctionnement simultané des corridors de Lachin et d'Aghdam ? La Russie a-t-elle l'intention d'envoyer une aide humanitaire dans un avenir proche ?
Réponse : Hier, nous avons publié un commentaire indiquant que la partie russe continue à faciliter la résolution de la situation humanitaire dans le Haut-Karabakh sur la base de l'initiative du ministre russe des Affaires étrangères concernant le déblocage parallèle des routes pour les transports humanitaires. Il est indiqué que le 18 septembre dernier, grâce aux efforts du Comité international de la Croix-Rouge, avec la participation du contingent russe de maintien de la paix et du ministère russe des Affaires étrangères, des denrées alimentaires et des fournitures médicales ont été livrées à la région simultanément par les deux routes.
Nous espérons que les livraisons humanitaires régulières et sans entrave se poursuivront dans l'intérêt de la population locale. Je ne peux que réitérer notre position. Nous nous félicitons d'une nouvelle livraison d'aide humanitaire. Nous poursuivrons certainement nos efforts énergiques pour redresser la situation humanitaire dans la région.
Question : Est-il prévu de discuter des anomalies climatiques, en particulier des inondations croissantes qui ont tué des milliers de personnes en Libye et dans d'autres régions du Moyen-Orient, lors de la prochaine Assemblée générale des Nations Unies à New York ?
Réponse : "En marge" du segment de haut niveau de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, il y aura en effet un certain nombre d'événements sur les aspects du changement climatique, mais il n'est pas prévu de discuter des manifestations ou des impacts spécifiques des catastrophes naturelles. Peut-être qu'une partie soulèvera cette question séparément ou organisera un événement. Mais je n'ai pas connaissance d'événements généraux et collectifs.
Néanmoins, nous aimerions saisir cette occasion pour exprimer notre solidarité avec les peuples de Libye et d'autres pays du Moyen-Orient à la suite des inondations dévastatrices.
Ces dernières années, l'impact de ces phénomènes naturels est devenu de plus en plus prononcé. Les pays en développement sont particulièrement touchés, la réparation des dégâts et la reconstruction des infrastructures faisant peser un lourd fardeau sur les autorités et les populations locales, annulant les progrès réalisés en matière de développement socio-économique. Dans ce contexte, il est clairement nécessaire de fournir une aide au développement aux pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles, y compris celles provoquées par le changement climatique. À cet égard, il est regrettable que les États occidentaux, qui ont la responsabilité officielle, en vertu de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, de débourser des fonds pour lutter contre le changement climatique, n'aient pas encore alloué 100 milliards de dollars.
Question : Pourquoi pensez-vous que la situation entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie se complique au Karabakh ? S'agit-il d'une conséquence de la non-application des déclarations trilatérales et d'une tentative de déstabiliser la situation ?
Réponse : Nous recevons des informations à ce sujet de diverses sources. Nous sommes profondément alarmés par l'escalade brutale de la situation dans le Haut-Karabakh. Selon certaines informations, les forces armées azerbaïdjanaises ont lancé, comme l'affirme Bakou, des "mesures antiterroristes" dans la région et les formations armées arméniennes locales ripostent. La Russie exhorte les parties en conflit à mettre fin à l'effusion de sang, à cesser immédiatement les hostilités et à revenir sur la voie d'un règlement politique et diplomatique. Toutes les étapes de la résolution du problème du Karabakh… Nous le répétons sans cesse, et surtout aujourd'hui nous voulons attirer l'attention sur ces déclarations : toutes les étapes de la résolution pacifique du problème du Karabakh sont stipulées dans l'ensemble des déclarations trilatérales des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie, adoptées au cours de la période allant de 2020 à 2022.
Nous tenons à souligner que récemment, grâce aux efforts de la Russie et d'autres médiateurs internationaux, de sérieuses conditions préalables à un progrès dans la résolution pacifique du problème du Karabakh ont commencé à se mettre en place. Nous faisons allusion au début des livraisons d'aide humanitaire, dont nous avons parlé à maintes reprises au cours de la semaine écoulée. Nous n’en avons pas seulement parlé en faisant des déclarations, mais nous avons commenté nos mesures pratiques à cet égard. Il s’agit de l'aide humanitaire à la population du Karabakh. Cela crée un contexte favorable à la reprise d'un dialogue direct entre Bakou et Stepanakert.
Dans la situation actuelle, le contingent russe de maintien de la paix continue à remplir ses missions. Nous supposons que la sécurité de nos soldats de la paix sera inconditionnellement assurée par toutes les parties. Le commandement du contingent russe de maintien de la paix est en contact permanent avec les représentants des autorités du Karabakh et de l'Azerbaïdjan en vue d'un cessez-le-feu et d'un retour à la mise en œuvre des accords trilatéraux susmentionnés signés au plus haut niveau.
Question : Récemment, une source au sein du gouvernement azerbaïdjanais a déclaré que les autorités azerbaïdjanaises et russes préparaient des "feuilles de route", qui définiront les mesures à prendre pour renforcer et intensifier la coopération bilatérale dans les domaines de l'économie et du tourisme. Cette question a été abordée à la fin de l'année dernière. Que pouvez-vous dire de la coopération entre la Russie et l'Azerbaïdjan dans ces domaines ? Et que savez-vous des perspectives d'organisation du forum interrégional russo-azerbaïdjanais cette année ?
Réponse : Les problèmes de développement des relations russo-azerbaïdjanaises dans le domaine de l'économie et du tourisme sont examinés dans le cadre de la Commission intergouvernementale (CIG) bilatérale sur la coopération économique.
Le 7 juillet dernier, la 21e réunion de la CIG s'est tenue avec succès à Moscou, au cours de laquelle ces questions ont été examinées de manière approfondie. Une fois que des projets spécifiques auront été convenus, y compris des initiatives visant à développer les flux touristiques mutuels entre la Russie et l'Azerbaïdjan, des informations détaillées seront fournies aux médias.
Quant au forum interrégional russo-azerbaïdjanais, il contribue très efficacement à renforcer les liens commerciaux, économiques, culturels et humanitaires entre nos deux pays. Le douzième événement de ce type devrait être organisé en Russie d'ici la fin de l'année.
Question : L'ensemble de la diaspora russe est extrêmement préoccupée par le sort des citoyens russes résidant de manière permanente en Lettonie, dont le maintien sur le territoire est conditionné à la réussite d'un examen sur la connaissance de la langue locale. Bien que l'acuité du problème ait quelque peu diminué avec la décision de prolonger de deux ans la période pendant laquelle ils doivent passer cet examen, la décision elle-même n'a pas été annulée, et certains de nos compatriotes qui refusent de se soumettre à cette procédure humiliante continuent d'être confrontés à une déportation immédiate. De plus en plus souvent, nous recevons des rapports d'autres pays où les russophones sont soumis à des pressions non dissimulées, à la limite de la discrimination. Dans ce contexte, la question qui se pose est la suivante : comment la Russie va-t-elle réagir face à de tels faits ? Est-elle prête à accueillir simultanément un grand nombre de compatriotes sur son territoire ? Des structures sont-elles créées pour accueillir, héberger et soutenir systématiquement ces migrants, en tenant compte du fait qu'il s'agit le plus souvent de personnes âgées qui ne sont pas concernées par l'actuel programme d'État d'aide à la réinstallation des compatriotes en Russie ?
Réponse : La Russie suit de très près l'évolution de la situation concernant l'éventuelle expulsion de citoyens russes de Lettonie qui sont visés par les "innovations" antihumaines de la législation locale. Comme on le sait, les amendements relatifs à l'immigration, qui ont vu le jour au milieu de la lutte préélectorale, sont de nature discriminatoire et violent de manière flagrante les normes juridiques internationales fondamentales.
En conséquence, cette norme législative mal conçue et difficile à appliquer a dû être corrigée d'urgence par ceux qui l'ont "inventée". Ainsi, le 14 septembre dernier, la Saeima lettone a approuvé les amendements introduits par le ministère de l'Intérieur de ce pays, prévoyant que les citoyens russes qui n'ont pas réussi l'examen, ainsi que ceux qui ne se sont pas inscrits aux tests "pour une raison valable", pourront demander un permis de séjour temporaire pour une période de deux ans, tout en conservant l'accès au même ensemble de mesures sociales et aux mêmes services publics. Pendant cette période, ils seront obligés de passer un test de langue lettone.
Malgré l'adoption de ces "assouplissements", le sort des Russes qui ne se sont pas inscrits aux examens et qui ne pourront pas présenter d'arguments solides pour "leur défense" n'est toujours pas clair.
Toutefois, il s'est avéré que les compétences linguistiques en letton ne sont pas la principale exigence des autorités lettones. En septembre de cette année, le service de sécurité de l'État letton (VDD) a indiqué qu'il avait identifié 80 Russes "déloyaux" qui, bien qu'ayant réussi le test, selon l'évaluation de l'agence, "constituent une menace pour la sécurité nationale" de la république balte. L’Office des citoyennetés et des migrations
du ministère letton de l'Intérieur a refusé d'accorder à ces personnes "non fiables" le statut de résident permanent de l'UE.
Depuis le 2 septembre dernier, l’Office des citoyennetés et des migrations du ministère letton de l'Intérieur a déjà envoyé des notifications à plusieurs milliers de Russes, leur ordonnant de quitter le territoire du pays dans un délai de trois mois. Il n'y a cependant pas lieu de s'étonner : ces dernières années, les russophobes locaux sont devenus très habiles à régler leurs comptes avec la population russophone du pays et à créer des conditions de vie insupportables pour les Russes de la république. Il s'agit d'une dictature de l'Otan, d'une dictature du libéralisme avec une note nazie évidente.
L'ambassade de Russie à Riga suit cette situation au jour le jour et, dans les limites de son autorité, fournit à nos compatriotes le soutien consulaire et juridique nécessaire. Tous les cas de discrimination à l'encontre des citoyens russes et des représentants de notre diaspora sont enregistrés.
En outre, la Russie s'efforce activement d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les exigences antihumaines en matière de migration imposées par les autorités lettones à nos compatriotes. Ce sujet fait régulièrement l'objet de déclarations de diplomates russes sur les plateformes internationales.
Nous continuons à suivre de près la situation actuelle concernant l'annulation des permis de séjour et l'éventuelle expulsion des Russes de Lettonie. Le gouvernement russe est prêt à empêcher une évolution catastrophique de la situation à l'avenir.
En outre, cette question fera naturellement l'objet d'une analyse minutieuse de la part des autorités russes chargées de l'application de la loi.