Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 15 décembre 2021
Sur la conférence de presse de Sergueï Riabkov, vice-Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie
Aujourd'hui, pendant la rencontre du vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avec la secrétaire d'État adjointe des États-Unis pour l'Europe et l'Eurasie, Karen Donfried, les initiatives russes en matière de sécurité ont été transmises à la partie américaine. Elles ont été exprimées plusieurs fois par le Président de notre pays Vladimir Poutine, et également formulées dans la Déclaration du Ministère russe des Affaires étrangères du 10 décembre 2021. Ces propositions ont été mises sur le papier aujourd'hui et transmises officiellement aux partenaires américains. Nous sommes en contact avec eux.
Le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov compte parler en détail du travail en cours pendant une conférence de presse spéciale, organisée pour les journalistes et correspondants russes et étrangers vendredi 17 décembre à 14h00.
Nous publierons prochainement l’annonce correspondante, avec possibilité d'accréditation. La conférence de presse se déroulera en ligne.
Sur la 17e session extraordinaire du CMAE de l'OCI sur l'Afghanistan prévue le 19 décembre à Islamabad
La 17e session extraordinaire du Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE) de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) est prévue le 19 décembre à Islamabad. Elle sera consacrée à l'Afghanistan. La Russie y sera représentée par Zamir Kaboulov, Représentant spécial du Président de la Fédération de Russie pour l'Afghanistan, directeur du Deuxième département Asie du Ministère russe des Affaires étrangères.
Nous espérons que cet événement permettra de vérifier les approches du problème afghan en mettant l'accent sur la coordination des efforts régionaux et internationaux pour l’aide humanitaire et économique à l'Afghanistan.
En marge de cet événement est prévue une nouvelle réunion de la "troïka" élargie sur l'Afghanistan au niveau des représentants spéciaux (Russie, Chine, États-Unis, Pakistan).
Sur la 17e Réunion internationale sur la Syrie au format d'Astana
Les 21 et 22 décembre, Noursoultan accueillera la 17e Réunion internationale sur la Syrie au format d'Astana. Selon la pratique établie, hormis les hauts représentants des trois pays garants (Russie, Iran, Turquie), des délégations du gouvernement syrien et de l'opposition syrienne ainsi que des observateurs d'Irak, de Jordanie et du Liban, des représentants de l'Onu et du Comité international de la Croix-Rouge, participeront à cet événement.
Les participants évoqueront en détail l'évolution de la situation en Syrie et autour avec un accent sur la garantie de la stabilisation de la situation sur le terrain et le progrès du processus de paix global conformément aux termes de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. Ils aborderont également la mobilisation des efforts collectifs afin de contribuer à la normalisation de la situation humanitaire dans ce pays, notamment à travers la réalisation de projets de rétablissement rapide des sites d'infrastructure socioéconomique du pays.
Sur la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies autour du thème "Maintien de la paix internationale et de la sécurité: climat et sécurité"
Un projet de résolution sur le climat et la sécurité a été soumis au vote au Conseil de sécurité des Nations unies le 13 décembre.
Les auteurs du document, l'Irlande et le Niger, avec le soutien de plusieurs membres du Conseil de sécurité, ont proposé un projet visant à promouvoir les thèmes du climat et de la sécurité ne relevant pas du mandat du Conseil.
La Fédération de Russie, l'Inde et la Chine ne partagent pas de telles approches.
On remarquera que les coauteurs allaient sciemment à la confrontation. Ils ont proposé au vote un texte inadmissible pour plus de 80 pays.
Nous notons l'absence de données scientifiques objectives sur l'interconnexion du climat et de la sécurité dans le contexte dans lequel cela a été formulé. Nous trouvons contreproductives les tentatives d'accorder aux structures de maintien de la paix de l'Onu des fonctions qui ne leur sont pas propres sans expertise compétente.
Nous avons proposé avec la Chine et l'Inde un projet alternatif qui accorde la possibilité d'évoquer globalement les menaces climatiques, socioéconomiques et politiques dans la région du Sahel compte tenu de la spécificité de la région représentée par l'un des coauteurs de la résolution sur le climat et la sécurité, le Niger.
De notre côté, nous avons l'intention de poursuivre un travail actif pour lutter contre les changements climatiques au niveau des structures compétentes en matière de protection de l'environnement. De telles démarches de nos partenaires sont regrettables, notamment dans la mesure où les pourparlers qui se sont déroulés à Glasgow en novembre ont été fructueux.
Sur l’adoption par l'Assemblée générale des Nations unies de la résolution "Le problème de la militarisation de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol, ainsi que de certaines parties de la mer Noire et de la mer d'Azov"
La semaine dernière, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté le projet de résolution ukrainien intitulé "Le problème de la militarisation de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol, ainsi que de certaines parties de la mer Noire et de la mer d'Azov". L’objectif principal de cette initiative? Impliquer l’Assemblée générale dans la campagne antirusse de Kiev et de ses curateurs occidentaux. Nous comprenons que cette aventure n’a pas été soutenue par une majorité de pays.
Une fois encore, le document a recueilli moins d'un tiers des voix, et d'année en année le nombre d'États s'opposant à la résolution ne cesse d'augmenter. Une telle tendance démontre clairement, pourrait-on dire, la lassitude de la communauté internationale face aux tentatives obstinées de l'Ukraine de transformer l'Organisation mondiale en une plateforme de règlement de comptes avec notre pays.
La résolution repose sur des accusations infondées d’une certaine "déstabilisation" de la situation en Crimée par la Russie. Le document ne tient pas compte de toute une série de démarches très belliqueuses entreprises par l'Ukraine en mer d'Azov, notamment le déploiement de navires de guerre dans cette région et les tirs d'artillerie réguliers dans ses eaux.
Notre position concernant le statut de la République de Crimée et de la ville de Sébastopol en tant qu'entités constitutives de la Fédération de Russie n'est pas sujette à révision. La réunification de la péninsule s'est déroulée dans le total respect du droit international, et surtout du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, qui est inscrit, je le rappelle, dans la Charte des Nations unies.
Sur la situation en Ukraine
L’évolution de la situation en Ukraine est toujours aussi inquiétante. Je veux parler de la militarisation du pays, de la violation des droits de l’homme et du conflit intérieur dans le Donbass.
Les pays de l'Otan intensifient leurs livraisons d'armes à l'Ukraine et forment ses soldats. Ils ne le font pas pour une quelconque mission "mythique" de maintien de la stabilité et de la sécurité, mais pour "jeter de l'huile sur le feu" et accroître l'ampleur de la guerre civile dans le pays. Depuis 2014, je le rappelle, les États-Unis ont fourni 2,5 milliards de dollars d'aide militaire à l'Ukraine, dont plus de 400 millions de dollars cette année. Récemment, Washington a livré 30 lance-missiles antichars Javelin (nous avons déjà commenté cet "effort", qui ne vise manifestement pas à une résolution pacifique de la situation dans le Sud-Est de l'Ukraine) et 180 missiles allant avec pour 60 millions de dollars. En 2022, 300 millions de dollars sont prévus pour la fourniture d'armes et d'équipements militaires à Kiev. Le premier lot - d'une valeur de 20 millions - est en cours de préparation pour une expédition en janvier. Il contient des équipements de vidéosurveillance et de communication, des véhicules spéciaux, des drones, etc. Cela ne résoudra certainement pas les problèmes humanitaires des habitants du Donbass, ne contribuera pas à une résolution pacifique du conflit armé et ne créera pas les conditions nécessaires à la mise en œuvre des accords de Minsk.
Ces fonds auraient pu être utilisés à des fins bien plus pacifiques, humanitaires. Par exemple, cela suffirait presque à rembourser la dette de l’Etat envers les retraités du Donbass. Cette dette, selon les représentants officiels ukrainiens, s'élève à environ 3 milliards de dollars américains. Ont-ils ou non oublié leurs obligations envers les citoyens dont ils prétendent qu’ils font partie de leur pays? La question est rhétorique. Je voudrais que le régime de Kiev y réponde d'une manière ou d'une autre.
Des instructeurs occidentaux continuent de former les militaires ukrainiens (nous le disons pratiquement à chaque conférence de presse), y compris - comme l'a montré le récent scandale à l'Académie nationale de l’armée de terre Hetman Sagaïdatchniy - des néo-nazis notoires. Environ 10.000 soldats de l'Otan sont stationnés dans le pays du Maïdan victorieux – 4.000 des États-Unis et 6.000 d’autres pays de l'Alliance.
La Rada examine un projet de loi visant à déployer des contingents militaires étrangers en Ukraine en 2022 pour participer à 9 exercices militaires. Si quelqu'un ne l'a pas encore fait, ne soyez pas paresseux: ouvrez les accords de Minsk. Vous trouverez la clause exactement inverse, indiquant que tous les contingents étrangers doivent être retirés. Nous parlons de manœuvres multinationales: United Effort, Maple Arch, Light Avalanche (ne pensez pas que je cite ou que je donne les noms de certains films "pour adultes"). Ce sont des exercices menés en Ukraine en collaboration avec leurs sponsors occidentaux. On peut également citer Sea Breeze, Viking, l'exercice ukraino-américain Rapid Trident, l'ukraino-britannique Kozak Mace, l'ukraino-polonais Silver Sabre et l'exercice ukraino-roumain au nom encore plus romantique: Riviera. Ils sont tous liés par le même sous-texte, la même orientation antirusse, et n'ont rien à voir avec la paix, la tranquillité et la sécurité tant attendues dans le Sud de l'Ukraine.
Plus d’une fois, nous avons attiré l’attention sur le fait que la militarisation de ce pays ne favorisait pas la résolution du conflit interne ukrainien et encourageait le régime de Kiev à répéter ses aventures militaires sur le modèle de 2014 et 2015. Tout le monde se souvient parfaitement de la façon dont elles se sont terminées: des dizaines de milliers de civils sont morts, des centaines de milliers de réfugiés ont été poussés sur les routes, des sites d’infrastructure civile ont été détruits, et la possibilité même de rétablir une vie normale dans un avenir proche a été réduite à néant. Les destructions ont été importantes. Tout cela a bouleversé le destin de millions de personnes.
Dans ce contexte, un certain "concept" de référendum sur le Donbass a émergé dans l'espace politique ukrainien. Il s'agit d'une "construction" intéressante. Le président ukrainien Vladimir Zelenski et le président de la Rada Rouslan Stefantchouk en ont parlé. De quoi s'agit-il? Entrons dans les détails. Il est proposé de décider du sort du Donbass au niveau national, mais (c'est là le plus important) sans la participation des habitants de la région eux-mêmes. Cela est proposé par des personnes qui estiment que le référendum en Crimée était illégitime, erroné, prétendument organisé, comme ils le disent, sous la menace des armes, etc. Et voilà que ces mêmes personnes proposent d'organiser un référendum panukrainien sur le sort du Donbass sans les habitants du Donbass. Comment est-ce possible? J'ai entendu dire que les résidents du Donbass devront se rendre dans d'autres régions (pas celles où ils vivent) pour voter uniquement là-bas afin que ce soit comptabilisé comme un vote. Il n'y aura pas de référendum sur le territoire du Donbass lui-même. Que peut-on dire ici? Parler de "doubles standards" du régime de Kiev, je ne suis pas sûre, cela me semble être d'une toute autre nature, l'hypocrisie, je pense, le mauvais mot, l'outrage - voilà qui est plus proche de la question. Nous entendons tout le temps, on nous dit tout le temps que "le sort de l'Ukraine ne peut être discuté sans l'Ukraine". Alors voilà une question en retour: peut-on décider du sort du Donbass sans le Donbass? Il faut faire le point sur la logique.
Le régime de Kiev oublie sans cesse que, conformément au "paquet de mesures", tous les aspects du règlement doivent être convenus dans le cadre d'un dialogue direct entre Kiev, Donetsk et Lougansk en tant que parties au conflit. Outre la volonté des politiciens individuels, il y a aussi le "paquet de mesures" approuvé par le Conseil de sécurité des Nations unies, par une résolution qui fait explicitement référence au dialogue entre les parties pour décider du "sort" de la région.
Malheureusement, l'anarchie juridique et le néonazisme continuent d'être monnaie courante en Ukraine. La persécution des partis d'opposition se poursuit. Les journalistes, les blogueurs, les médias, les rédacteurs en chef et les citoyens ordinaires qui tentent de s'élever contre ce courant dominant (ce n'est plus un courant dominant, mais un train qui file à toute allure dans une direction inconnue, qui ne respecte pas les horaires et qui se dirige manifestement vers une impasse) font l'objet d'intimidations et de violences. Nous voyons cela presque tous les jours. Malheureusement, la communauté internationale, les organisations spécialisées, qui sont toujours très sensibles à toute manifestation d'atteinte à la liberté d'expression ailleurs dans le monde, ferment les yeux.
Il y a une semaine, la cyberpolice ukrainienne a lancé une procédure pénale contre le site à scandale Mirotvorets. Le site fonctionne depuis plus de 7 ans et publie les données personnelles de personnes qui ne sont pas d'accord avec le régime. Après les publications sur le site, les personnes figurant sur les listes sont victimes de tentatives d’assassinat (qui parfois aboutissent), harcelées et persécutées politiquement (ou au niveau de la violence quotidienne). Telle est la réalité de l'Ukraine aujourd'hui. Rappelez-vous ce qu'est devenu Oles Bouzina. Malgré tout cela, une procédure pénale n'a été ouverte que lorsque des données relatives aux enfants ont commencé à apparaître en ligne et qu'une jeune fille de Lougansk a écrit une lettre ouverte au Secrétaire général des Nations unies à ce sujet.
Nous espérons que l'affaire pénale sera appuyée par une enquête approfondie et objective sous la supervision d'organismes internationaux. Beaucoup se demandent ce que cela a à voir avec nous et pourquoi nous le commentons. Beaucoup de citoyens, de personnalités publiques et de journalistes russes ont toutes leurs données personnelles sur ce site. Ils y sont exposés, ils reçoivent des menaces depuis de nombreuses années. Nous espérons que la volonté juridique, politique et simplement humaine sera enfin suffisante pour fermer cette ressource extrémiste.
Nous demandons instamment aux superviseurs occidentaux de Kiev et aux organismes internationaux d'ouvrir les yeux et de voir ce qui se passe en Ukraine, et de cesser de contribuer à sa militarisation par leur silence. Nous devons user de notre influence pour convaincre les dirigeants de ce pays de la nécessité de mettre en œuvre les accords de Minsk et d'empêcher une escalade de la situation, qui pourrait avoir des conséquences imprévisibles pour la sécurité régionale et européenne.
Sur le projet de loi ukrainien sur la double nationalité
Nous suivons attentivement les initiatives législatives des autorités ukrainiennes, en particulier celles qui concernent nos concitoyens. Ainsi, le Président ukrainien Vladimir Zelenski a transmis le 2 décembre à la Rada un projet de loi prévoyant des amendements à la loi sur la nationalité. Ce texte suggère notamment de légaliser la double nationalité des Ukrainiens séjournant en Occident (en UE, au Canada et aux États-Unis) et de sanctionner - par des amendes voire des restrictions de liberté - les citoyens qui ont obtenu la nationalité russe.
Dans l'histoire du XXe siècle, vous le savez, il y a la notion d’apartheid. À première vue, ce phénomène ne devrait en aucun cas concerner le continent européen et les États qui ont présenté de manière si belle et si claire leur attachement aux valeurs et approches progressistes du respect des idéaux humanistes, des droits de l'homme, de la liberté d'expression. Mais cette loi relève des pires pratiques de la ségrégation. Une abomination à laquelle l'humanité a déjà dû survivre. Il est donc absolument impensable de constater le retour à ces pratiques par le pouvoir politique d'un État européen, d'un membre de l'OSCE, d'un pays qui s'associe sans cesse à l'Union européenne, notamment sur un grand nombre de questions ou dans le cadre des votes aux Nations unies ou au sein d'autres organisations internationales, et qui partage et soutient les initiatives de l'UE.
Où sont les militants des droits de l'homme? La situation exige une analyse très sérieuse au niveau international. Comment la communauté internationale a-t-elle accepté ce phénomène, qui n'est pas survenu dans une région du monde incontrôlable, en proie aux égorgeurs et aux extrémistes, mais dans un État qui affirme ses priorités en s'associant à la communauté occidentale, est présent aux Nations unies et au sein d'autres organisations internationales, participe à de différents formats de sommets? Il s'agit d'une preuve absolue du manque de culture juridique, voire de compréhension des liens entre la législation intérieure, le droit international et les réalités. Des actions et des décisions de ce genre créent le sentiment d'un vide juridique en Ukraine. Nous le comprenons parfaitement, tandis que l'Occident ne se rend probablement pas compte du fait que tout cela reflète la politique officielle de Kiev, qui vise une discrimination directe de ses propres citoyens du point de vue de la langue et de l’appartenance ethnique. Quel est l'objectif? Nous en parlons depuis des années. Peut-être que ces informations vont enfin parvenir à Bruxelles. L'objectif des actions de ce genre est d'assurer une ukrainisation totale du pays par des méthodes incompatibles avec les objectifs annoncés de la communauté occidentale au XXIe siècle, ainsi que de détourner l'attention des Ukrainiens de la situation socioéconomique dans le pays. L’objectif initial concerne directement la communauté internationale.
Par cette politique, Kiev limite sciemment les capacités d'autres pays, notamment de la Russie, à soutenir leurs compatriotes séjournant en Ukraine. Nos activités en ce sens respectent absolument la législation locale. Les autorités ukrainiennes ont adopté en avril dernier des sanctions contre l'agence Rossotroudnitchestvo. Cette dernière a été obligée de cesser ses activités dans le pays, qui étaient absolument légales et transparentes, visaient l'aide et le soutien aux compatriotes.
Malgré tous ces faits, nous continuons d'utiliser tous les moyens dont nous disposons pour soutenir nos compatriotes. Il s'agit avant tout des services consulaires octroyés par nos missions diplomatiques et consulaires à Lvov, à Odessa et à Kharkov. Nous continuerons d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les violations massives des droits des russophones en Ukraine dans le cadre de l'Onu, de l'OSCE, du Conseil de l'Europe et d'autres organisations, à utiliser les outils de ces dernières en matière de droits de l'homme. Ces violations des droits de l'homme ont été incluses dans la plainte interétatique de la Fédération de Russie contre l'Ukraine, présentée à la Cour européenne des droits de l'homme le 22 juillet 2021.
Nous sommes contraints d'adopter des mesures d'urgence afin de soutenir les citoyens russes qui séjournent dans le Donbass dans le contexte d'un blocus économique et de transport inhumain maintenu par Kiev.
Nous continuerons d'octroyer tout le soutien nécessaire à nos compatriotes en Ukraine. Nous appelons encore une fois les autorités de ce pays à mettre fin à leur politique orientée contre leurs propres citoyens.
Sur l’affaire Vladislav Kliouchine
Nous sommes profondément déçus par le verdict rendu par l'Office fédéral de la justice suisse en faveur de la demande américaine d'extradition du citoyen russe Vlasislav Kliouchine vers les États-Unis. Nous sommes contraints de constater que le système suisse d’application de la loi a ignoré les arguments des avocats concernant la composante politique de l'affaire, a rejeté sans raison la contre-demande d'extradition du Bureau du Procureur général de notre pays et a également préféré recevoir les accusations très discutables des États-Unis, qui continuent de pratiquer l'arrestation de Russes dans des pays tiers et de demander leur extradition vers les États-Unis. La partie russe a, plus d’une fois, entrepris des démarches et exprimé de sérieuses préoccupations à cet égard à la partie suisse, demandant un examen impartial et objectif de toutes les circonstances de cette affaire. Nous regrettons que nos arguments n'aient pas été pris en compte par Berne.
L’ambassade russe maintient des contacts étroits avec les avocats de Vladislav Kliouchine pour garantir ses droits, et lui fournit toute l’aide consulaire nécessaire. La défense continuera à utiliser tous les moyens légaux prévus par le droit suisse pour empêcher l'extradition du ressortissant russe vers les Etats-Unis. Le 6 décembre, les avocats ont fait appel auprès du Tribunal fédéral (suprême) suisse.
À l'occasion du cinquième anniversaire de la mort d’Andreï Karlov, ambassadeur russe en Turquie
Le 19 décembre 2016 à Ankara, à la suite d'un acte de terrorisme inhumain et sans précédent, l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de notre pays en République de Turquie, Andreï. Karlov, a été tragiquement tué. Il a été décoré à titre posthume du titre de Héros de la Fédération de Russie.
Il y a cinq ans, un vrai professionnel et un vrai patriote nous quittait prématurément.
Nous devons reconnaître que les autorités judiciaires turques ont résolument condamné cet acte d'agression barbare dont un éminent diplomate russe a été la victime innocente. En collaboration avec nos collègues turcs, une enquête approfondie a été menée sur toutes les circonstances de ce crime.
Le développement progressif du dialogue bilatéral avec Ankara, y compris dans un certain nombre de domaines clés, démontre que celui qui a fomenté cette atrocité - qui avait sapé la normalisation des relations bilatérales à l'époque et les efforts collectifs pour stabiliser la situation et lancer un règlement politique en Syrie - a complètement échoué.
Ce qui s'est passé nous oblige à être aussi attentifs que possible aux mesures visant à assurer la sécurité des citoyens et des institutions russes à l'étranger et à combattre le terrorisme sous toutes ses manifestations avec encore plus de détermination.
Nous honorons la mémoire d’Andreï Karlov, qui a perdu la vie au combat et a défendu sans relâche les intérêts de notre patrie.
Sur l’application mobile du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie
Le 10 décembre, le Ministère russe des Affaires étrangères a lancé sa propre application mobile officielle, téléchargeable sur l'App Store et Google Play.
Nous voulons élargir les possibilités à disposition de notre audience pour suivre l'actualité du Ministère des Affaires étrangères, s’informer des contacts d’actualité de nos représentations à l'étranger, et de le faire pratiquement "en direct". C'est précisément pourquoi nous avons développé et lancé une application bilingue en russe et en anglais du Ministère russe des Affaires étrangères. Désormais, il n'est plus nécessaire de consulter le site web du ministère dans un navigateur. Il suffit de télécharger l'application une fois sur un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable.
Ses fonctionnalités incluent la visualisation du fil d'actualités du Ministère russe des Affaires étrangères, l'information de l'utilisateur sur les nouveaux matériaux par le biais de notifications push, les transmissions vidéo en ligne, et bien plus encore. Il est également possible de visualiser le contenu sans être connecté à un réseau. La navigation est extrêmement simple, mais elle est complète. L'interface ne diffère pas de la présentation habituelle du site web du ministère.
Je voudrais souligner en particulier la section "Service de presse" pour les journalistes russes et étrangers (vous y retrouverez les annonces, les contacts et les listes de correspondants en chef accrédités).
Une bannière contenant un lien pour télécharger l'application est affichée sur la page d'accueil du site officiel du Ministère. Plus de 4.000 utilisateurs ont déjà téléchargé l'application ces derniers jours.
Sur l'ouverture, par l'Ambassade de Russie en Chine, d'un compte sur le réseau social Douyin
Nous continuons de conquérir l'espace numérique: le réseau de comptes du Ministère des Affaires étrangères se développe de matière dynamique. Voilà un nouveau venu dans les rangs de notre diplomatie numérique, inhabituel mais intéressant, selon moi.
Je voudrais féliciter l'Ambassade de Russie en Chine pour ce nouvel exploit: l'ouverture d'une page sur le segment chinois du réseau Tik Tok - le réseau social chinois Douyin.
Je rappelle que Douyin est un service pour créer et visionner de courtes vidéos qui a été lancé en 2018 et qui appartient à la compagnie chinoise ByteDance. Douyin et Tik Tok sont la même application, mais qui fonctionne sur des serveurs différents.
Dans la première vidéo publiée sur ce réseau social, l'Ambassadeur de Russie Andreï Denissov prononce un discours de salutation et lit le célèbre poème du grand poète chinois Li Bai, Pensées d'une nuit calme. Des excursions virtuelles dans les bâtiments historiques de notre Ambassade unique ont également été publiées.
Le nombre d'abonnés a déjà dépassé les 500.000 personnes, et les vidéos ont été visionnées plus de 14 millions de fois avec plus de 1,3 million de "j'aime", et des dizaines de milliers d'utilisateurs publient des commentaires en soutien à l'amitié russo-chinoise.
Je rappelle que le Ministère des Affaires étrangères de notre pays a ouvert, en février dernier, un compte sur Tik Tok où il publie activement de courtes vidéos à l'issue des pourparlers, des visites du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, des situations de la vie des diplomates russes et des représentations diplomatiques à l'étranger, nous organisons des flash mobs à l'occasion de grandes dates internationales et de l'histoire de notre pays. Il y a beaucoup de choses intéressantes. Venez et regardez! Nous y ajoutons également des versions russophones traduites des publications de nos collègues de l'Ambassade à Pékin. Les premières vidéos ont déjà été publiées.
Je voudrais profiter de l’occasion pour inviter tous ceux qui ne sont pas encore abonnés à notre actualité à se familiariser avec la liste intégrale de nos profils, qui inclut plus de 700 comptes - de l'Appareil central et ses services aux ambassades, représentations permanentes, consulats généraux et représentations territoriales du Ministère des Affaires étrangères dans notre pays en passant par les blogs de nos diplomates.
Vous trouverez une rubrique pratique sur le site du Ministère des Affaires étrangères dans la rubrique "Service de presse", onglet "Comptes sur les réseaux sociaux".
Et je voudrais dire à nos amis chinois:
请在社交网络上订阅俄罗斯外交部和俄罗斯驻华大使馆的资源。关注我们的动态!掌握俄罗斯外交政策的第一手资料。 保证会让人乐在其中。
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Sur l'état de la coopération interrégionale de la Russie avec les pays de la CEI
Pendant la précédente conférence de presse, nous avons promis de vous parler de la coopération interrégionale de la Russie avec les pays de la CEI. Chose promise, chose due.
La coopération avec les pays de la CEI au niveau des régions russes est stratégique, fait partie des priorités de notre politique étrangère et c'est un point permanent de l'ordre du jour des contacts à haut niveau et au sommet.
Les forums annuels de coopération interrégionale apportent une grande contribution à l'élargissement des liens entre les régions russes et les partenaires de la CEI. Le 8e Forum des régions de la Russie et de la Biélorussie sur le thème "La coopération scientifique et technique de la Russie et de la Biélorussie à l’ère de la numérisation" s'est déroulé du 29 juin au 1er juillet 2021 en visioconférence avec la participation du Président russe Vladimir Poutine et du Président biélorusse Alexandre Loukachenko.
Les liens interrégionaux demeurent un axe central de la coopération commerciale et économique avec le Kazakhstan. 76 des 85 sujets de la Fédération de Russie y participent, ce qui assure une croissance solide des échanges entre nos pays, qui devraient dépasser la barre record des 20 milliards de dollars cette année. Le 17e Forum de la coopération interrégionale entre la Russie et le Kazakhstan s'est déroulé en ligne du 28 au 30 septembre 2021 sur le thème "La coopération dans le secteur de l'écologie et de la croissance verte". Le Président russe Vladimir Poutine et le Président du Kazakhstan Kassym-Jomart Tokaïev ont prononcé un discours devant les participants. Plusieurs accords ont été signés à l'issue du Forum au niveau interétatique et interrégional, ainsi que des contrats commerciaux entre les sujets administratifs. Ce Forum a confirmé l'importance de ce mécanisme pour apporter une impulsion aux axes de coopération les plus pertinents.
Le 2e Forum de coopération interrégionale de la Russie et de l'Ouzbékistan s'est tenu en format hybride à Moscou le 17 novembre 2021. L'objectif de ce Forum est la création d'un espace commun pour établir et renforcer les contacts d'affaires directs et l'interaction pratique entre les régions des deux pays. Le Président russe Vladimir Poutine et le Président de l'Ouzbékistan Chavkat Mirzioïev ont prononcé des allocutions vidéo devant les participants au Forum. En marge de cet événement ont été signés 39 accords sur des projets d'investissement pour 4,5 milliards de dollars ainsi que 455 accords commerciaux pour 1,6 milliard de dollars. Il est prévu que les administrations des régions entament l'élaboration de 75 nouveaux projets d'investissement dans des secteurs prometteurs.
Les liens interrégionaux se développent de manière dynamique avec le Tadjikistan, ce qui a été souligné à l'unanimité pendant la 8e Conférence sur la coopération internationale entre la Russie et le Tadjikistan, qui s'est déroulée du 29 au 30 novembre 2021 à Bokhtar (Tadjikistan). À cet événement ont participé des représentants des organes du pouvoir public au niveau central, régional et local, des personnalités publiques, des entrepreneurs, des chercheurs et des experts de la Russie et du Tadjikistan. Dans le cadre de la Conférence, ses participants ont évoqué les approches de l'expansion de la coopération entre les deux pays dans le secteur de l'industrie, de la logistique et de l'économie numérique, de l'agriculture, des solutions urbaines de pointe, la coopération de jeunesse et éducative. Deux accords ont été signés entre les gouvernements de la Fédération de Russie et du Tadjikistan. Le Forum interparlementaire bilatéral pour la coopération joue un rôle important, sa prochaine réunion est prévue pour février-mars 2022 au Tadjikistan.
L'Accord intergouvernemental russo-turkmène sur la contribution à la coopération interrégionale, signé le 30 mars 2021 à Moscou, est appelé à devenir une base normative pour ce domaine d'interaction avec le Turkménistan.
Près de 70 sujets de la Fédération de Russie entretiennent des relations avec toutes les régions de l'Arménie. 19 régions russes ont déjà signé des accords de coopération commerciale, économique, scientifique, technique et culturelle avec des régions arméniennes.
La 8e réunion du Forum interrégional russo-arménien s'est déroulée à Erevan du 18 au 19 octobre 2021, avec la tenue de la Réunion plénière sur l'interaction interrégionale entre les deux pays ainsi que d'une rencontre entre les coprésidents du groupe de travail conjoint pour la coopération interrégionale russo-arménienne de la Commission intergouvernementale pour la coopération économique entre la Russie et l'Arménie. Le 2 novembre dernier a été signé le Décret 3124-r du gouvernement russe sur la signature du Programme de coopération interrégionale entre les gouvernements de la Fédération de Russie et de l'Arménie pour 2022-2027.
Nous accordons une importance particulière à la promotion de la République de Crimée sur la scène internationale. En particulier, Erevan a accueilli les Journées de la Crimée en Arménie du 28 au 30 avril. Dans le cadre de l'évolution des contacts avec la Biélorussie, une délégation criméenne a participé au travail du Forum biélorusse de l'innovation industrielle (Minsk, 28-30 septembre 2021). Une conférence-présentation du potentiel économique de la République de Crimée a été organisée à Minsk les 7 et 8 octobre 2021. À noter également que du 3 au 5 novembre 2021, des représentants de la péninsule ont participé à Astana aux expositions internationales AgroWorld Kazakhstan et FoodExpo Kazakhstan. Et le 17 novembre 2021, une délégation du gouvernement de la République de Crimée a participé au travail du 2e Forum de coopération interrégionale entre la Russie et l'Ouzbékistan.
Pendant la précédente conférence de presse, nous avons parlé du développement des liens des régions russes avec l'Azerbaïdjan dans le contexte de la visite du gouverneur de la région d'Astrakhan Igor Babouchkine à Bakou du 6 au 8 décembre 2021. Une cérémonie solennelle d'inauguration du Centre d'affaires d'Astrakhan à Bakou a eu lieu dans le cadre du programme de la visite, ainsi que la signature du Mémorandum de coopération entre le Centre d'affaires d'Astrakhan à Bakou et le Centre d'affaires d'Azerbaïdjan à Astrakhan.
Dans l'ensemble, cette coopération connaît un développement dynamique. En 2021, Bakou a été visitée par des missions d'affaires de Moscou, des régions de Rostov, de Saratov, de Tambov, de Tioumen, de Iaroslavl, de Krasnodar, d'Adyguée, d'Ossétie du Nord et de Khakassie. Les missions d'affaires de compagnies des régions de Briansk, de Vladimir, de Volgograd, de Voronej, de Kirov, de Novgorod, de Rostov, de Saratov, d'Oulianovsk, de Perm, de Krasnodar, du Daghestan, de la République de Crimée et de Khakassie se sont déroulées en visioconférence.
Moscou était en tête de la coopération commerciale et économique avec l'Azerbaïdjan en janvier-septembre 2021 (780 millions de dollars), suivie de la région de Moscou (378 millions de dollars) et de la région de Stavropol (154,5 millions de dollars).
La base contractuelle de la coopération interrégionale entre les régions russes et les pays de la CEI se perfectionne. 10 accords de coopération dans divers secteurs ont été enregistrés cette année entre des sujets de la Fédération de Russie et des partenaires de la CEI. Prochainement, avec l'aval du gouvernement de la Fédération de Russie, un nouvel accord sera conclu entre le gouvernement de la région de Sverdlovsk et le gouvernement de la République du Bélarus.
Sur l’inauguration à Florence d’une statue de Fiodor Dostoïevski
En 2021, sans exagération, le monde entier célèbre le 200e anniversaire de la naissance du grand écrivain, philosophe et penseur russe Fiodor Dostoïevski. Divers projets internationaux, notamment russo-italiens, sont mis en œuvre dans le cadre de la célébration de cette date mémorable. Par exemple, une exposition unique du Musée d'État d'histoire de la littérature russe "La Russie et l'Europe dans l'œuvre et le destin de Fiodor Dostoïevski" a été inaugurée à Milan en septembre de cette année dans le cadre de l'Année croisée des musées russes et italiens en 2021-2022.
Le 14 décembre, une statue de bronze en hommage à Fiodor Dostoïevski a été inaugurée à Florence (Toscane, Italie) au parc municipal Parco delle Cascina. Pourquoi à cet endroit précis? En son temps, c’est là que l'écrivain vivait et a terminé son roman L'Idiot. Le monument a été créé par le sculpteur russe et académicien de l'Académie des arts de Russie, Aydin Zeinalov, et est situé près de l’allée qui porte déjà le nom de l'écrivain russe. La cérémonie s'est déroulée en présence du conseiller du président de la Fédération de Russie pour les affaires culturelles, Vladimir Tolstoï, ainsi que de représentants de notre ambassade en Italie, du gouverneur de Toscane Eugenio Giani, du maire de Florence Dario Nardella, de représentants de la société et de la communauté universitaire, ainsi que de journalistes. Les participants italiens ont exprimé leur gratitude à la partie russe pour le don de la sculpture à la ville et ont exprimé leur haute appréciation de la coopération bilatérale sur le plan socioculturel.
Ce projet a été rendu possible grâce au soutien de la ville et des autorités régionales, ainsi que du Ministère italien de la culture. L'inauguration du monument au grand écrivain russe dans les Apennins, l'année du 200e anniversaire de sa naissance, est une preuve supplémentaire qu'aucune situation ou condition défavorable ne peut affaiblir les liens d'amitié solides qui unissent nos peuples. Cette approche, cette orientation, doit devenir prioritaire pour nous dans tous les autres domaines également.
Réponses aux questions:
Question: Les pays du G7 ont condamné le renforcement militaire et la rhétorique agressive de la Russie contre l'Ukraine. C'est ce qui ressort de la déclaration commune des ministres des Affaires étrangères du G7. Plus tôt, vous avez qualifié ces accusations de campagne d'information. Quelle est, à votre avis, la raison de son lancement? A quoi cela pourrait-elle mener?
Réponse: Nous avons pris connaissance de la déclaration sur la Russie et l'Ukraine publiée lors de la réunion des ministres des affaires étrangères du G7 à Liverpool. Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont également été rejoints par le Haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Cette déclaration reflète l'état actuel de "l'intelligence collective" au sein de la communauté occidentale.
Sur la base des réalités actuelles, nous n'avons rien vu de constructif dans cette déclaration. Il s'agit toujours de la même série de thèses rebattues, de clichés et d'accusations éculés, associés à un message totalement faux sur une sorte de "préparation militaire" de la Russie contre l'Ukraine.
Nous avons répété à plusieurs reprises que, sur notre propre territoire souverain, nous avions tout à fait le droit de déplacer des unités militaires comme bon nous semblait, qu’il n'y avait aucune intention agressive de la part de la Russie. Nous fournissons des explications à ce sujet depuis de nombreuses années.
Le 10 décembre, le Ministère russe des Affaires étrangères a publié sa Déclaration sur le dialogue avec les États-Unis et d'autres pays occidentaux concernant l'élaboration de garanties de sécurité pour la Fédération de Russie. Elle est adressée aux États membres de l'Otan et du G7. Ce document avance des propositions concrètes pour réduire les tensions autour de l'Ukraine. Il est intéressant de noter que les ministres du G7 ont choisi de ne pas aborder publiquement ce sujet important. Nous doutons que le silence et les tentatives de "balayer" les questions soulevées par la partie russe puissent contribuer à résoudre le problème. Nous attendons une réponse claire.
Question: Les autorités moldaves ont interdit l'entrée dans le pays à un certain nombre de personnalités publiques, de politologues et d'experts russes de premier plan, notamment des représentants de la Chambre publique, de l'Institut des pays de la CEI et du Conseil présidentiel pour la société civile et les droits de l'homme. Comment ces interdictions cohabitent-elles avec les déclarations des dirigeants moldaves sur leur volonté d'engager un dialogue pragmatique avec la Russie?
Réponse: Nous avons commenté cette histoire scandaleuse de nos citoyens qui ne sont pas autorisés à entrer dans l'aéroport de Chisinau. Il s'agit de personnalités russes, de politologues, ou encore d'historiens éminents. Ils ont fait appel à notre ambassade en Moldavie, qui leur a fourni toute l'assistance possible pendant leur séjour dans la zone de transit et en attendant leur retour au pays.
Si nous comprenons bien, les actions de la police aux frontières de la République de Moldavie étaient liées aux élections qui ont eu lieu en Transnistrie le 12 décembre. Les autorités moldaves ont apparemment eu peur de la tenue des élections et ont commencé à expulser tout le monde du pays sans distinction.
Chacune des personnes expulsées avait ses propres raisons de venir en Moldavie: participer à des événements sociaux et politiques, rencontrer des partenaires et des compatriotes moldaves, mener des travaux scientifiques, pour affaires personnelles, ou encore sur invitation officielle de leurs homologues moldaves. Ces circonstances n'ont pas été prises en compte par les autorités moldaves. Les Russes ont dû attendre de nombreuses heures, en pleine nuit, leur vol retour.
Quelles que soient les raisons réelles de l'interdiction par les autorités moldaves des contacts entre les représentants de la société civile de nos pays, cette interdiction est difficilement compatible avec les déclarations sur la volonté d'entretenir un dialogue constructif et pragmatique avec la Russie. Je ne parle même pas des normes démocratiques, auxquelles Chisinau s'engage "en paroles". J'aimerais que ce soit également "en pratique". Ces normes impliquent une attitude respectueuse envers les institutions de la société civile et leurs représentants.
Nous espérons que Chisinau abandonnera ces démarches inamicales, qui ne resteront pas sans réaction, et se concentrera sur le développement de la coopération russo-moldave.
Question: Un parc portant le nom de Djokhar Doudaïev a été inauguré dans la banlieue d'Istanbul. Qu’en pensez-vous?
Réponse: Notre position de principe en lien avec l'érection de toute sorte de monuments aux extrémistes, terroristes, militants et collaborateurs reste inchangée, fondée sur des principes et s'applique à tout point géographique où de telles initiatives sont prises.
Question: Le Ministère de l'Education de l’Estonie a présenté un plan prévoyant le passage complet des écoles russes à la langue estonienne d'ici 2035. La Première ministre a ensuite déclaré que cela permettrait de donner des possibilités égales à tous les habitants de la République. Comment pourriez-vous commenter cette décision?
Réponse: Tout est clair. L'Estonie s'est d'abord "attaquée" à l'enseignement supérieur et professionnel en russe, maintenant elle passe à l'enseignement secondaire et même préscolaire.
Nous sommes tout à fait d'accord avec la conclusion d'un récent rapport du Centre estonien des droits de l'homme, organisme indépendant: "Sans un traitement équitable des minorités nationales, il est impossible de former une image de l’Estonie comme d’une démocratie développée". Ce qui se passe actuellement dans le système éducatif estonien ne peut être décrit autrement que comme une assimilation forcée des enfants russophones et une privation de leur droit à recevoir un enseignement dans leur langue maternelle. Le "Plan par étapes pour l'unification budgétaire de l'éducation estonienne d'ici 2035" prévoit une ingérence sans ménagement de l'État dans les affaires des collectivités locales, ainsi que l'éviction des directeurs des établissements jugés indésirables. Dans le même temps, les représentants de la diaspora russophone, qui constitue près d'un tiers de la population, ne sont pas du tout autorisés à participer au processus de discussion et de décision. Les autorités estoniennes sont pourtant parfaitement conscientes que les résidents russophones d'Estonie ont une attitude constructive et comprennent parfaitement le besoin d'intégration et la nécessité de parler la langue d'État, tout en conservant la possibilité légale d'étudier dans leur langue maternelle. Tout cela n'est pas non plus pris en compte.
Nous insistons pour que les organismes internationaux compétents - les Nations unies, l'OSCE et le Conseil de l'Europe - formulent une évaluation objective de la situation liée au non-respect par Tallinn de ses obligations juridiques internationales dans ce domaine, et commentent de manière exhaustive la discrimination des droits linguistiques des minorités nationales en Estonie.
Question: Noursoultan Nazarbaïev a suggéré d'inviter l'Azerbaïdjan en tant qu'observateur à l'UEE? Comment la Russie évalue-t-elle cette initiative? Quels seraient les avantages d'une telle coopération pour l'UEE et l'Azerbaïdjan?
Réponse: L'initiative de Noursoultan Nazarbaïev, qui est un partisan de l'intégration eurasiatique, mérite l'attention. L'UEE est ouverte aux États qui partagent ses objectifs et ses principes, et qui souhaitent approfondir leur interaction. Il s'agit avant tout des pays de la CEI, qui entretiennent les liens de coopération les plus étroits avec les États membres de l'Union.
L'UEE se développe à un rythme rapide, améliore continuellement les instruments d'interaction économique en tenant compte des meilleures pratiques mondiales, et modernise activement les infrastructures de transport. L'Union dispose d'un système moderne de réglementation technique, qui a été créé en tenant compte de l'expérience internationale. Malgré la période difficile liée à la pandémie de coronavirus, la plupart des indicateurs macroéconomiques de l'Union sont au vert.
Le développement d'un dialogue entre l'Azerbaïdjan et l'UEE, sous quelque forme que ce soit, contribuerait à stimuler les échanges mutuels, à débloquer les artères de transport dans la région et à mettre en œuvre des projets d'infrastructure à grande échelle. Il convient de tenir compte du fait que la décision d'accroître le niveau d'interaction avec l'Union soit prise avec le consentement de tous les États membres et de la partie concernée, après un examen complet par les experts des conséquences économiques possibles d'une telle démarche.
Question: L'histoire des relations avec les États-Unis montre qu’il y a un "mais" dans la "prévisibilité" des États-Unis "telle qu'elle est". Le pays sous sa forme actuelle, qui s'est retiré du Traité ABM, puis de l'accord avec l'Iran, a montré son incapacité à trouver un terrain d'entente. Comment peut-on compter, dans ces conditions, sur les garanties de non-élargissement de l'Otan?
Réponse: Le Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a récemment remis une nouvelle fois en question la proposition russe de moratoire sur le déploiement de missiles à portée intermédiaire en Europe. Il a dit que ces propositions n'étaient prétendument pas dignes de confiance. C'est à ses affirmations qu'il ne faut pas faire confiance. Les représentants des pays de l'Otan n'avaient-ils pas promis de ne pas étendre l'Alliance vers l'Est? N'affirmaient-ils pas que les projets de déploiement d'éléments de l'ABM américain en Pologne et en Roumanie visaient uniquement à parer les éventuelles "menaces" en provenance de l'Iran? Ne sont-ils pas restés silencieux quand les États-Unis se sont retirés du Traité FNI? Les jeunes experts n'y croiront probablement pas, mais c'est ainsi qu'étaient formulées les démarches des pays de l'Alliance sur cet axe.
De facto, l'Otan fait tout pour déstabiliser la situation sur le continent, saper les fondements de la sécurité européenne. Nous avons proposé plusieurs fois d'instaurer ce moratoire, notamment pour introduire des mesures de vérification qui permettraient aux pays occidentaux de s'assurer de l'absence, sur le territoire européen de la Russie, de missiles qui suscitent des questions chez eux.
De telles mesures doivent être réciproques. D'après ses récentes actions, nous voyons que l'Occident n'y est pas prêt vis-à-vis de la Russie. Je veux parler de la possibilité de prévoir des inspections des sites de l’ABM en Pologne et en Roumanie avec des vecteurs Mk-41 prévus pour lancer des missiles de croisière Tomahawk. Question: sont-ils prêts ou non? La réponse est évidente.
On ne peut pas croire les paroles de l'Otan, elles ne sont pas appuyées par des actes. Nous avons envoyé nos propositions. Nous nous orienterons sur la réaction pratique à ces dernières.
Question: Le monde entier assiste à l’affaire de l'extradition de Julian Assange aux États-Unis. Le Ministère russe des Affaires étrangères ne voit-il pas, dans la réaction des médias mondiaux et des autorités d'autres pays, un signe de doubles standards, quand on sait l'attention qu'ils portent aux scandales liés aux journalistes en Russie? Pourquoi n'y a-t-il pas de position officielle?
Réponse: Chez eux ou chez nous? La Russie commente régulièrement ce thème. Un commentaire a été fait immédiatement après la décision de justice. Nous parlions au début d'hypocrisie et de deux poids deux mesures. Maintenant, en s'appuyant sur les informations d'experts internationaux, nous faisons état de persécution et de torture envers l'activiste, le journaliste. Appelez-le comme vous voulez. D'une manière ou d'une autre, c'est un homme attaché aux principes de la liberté d'expression, qui a une importance fondamentale pour les relations internationales. Il a défendu par sa vie et ses actes ces valeurs précises dont certains ne font que parler. La Russie a donné régulièrement son avis sur tout ce qui se passe autour de Julian Assange. Les actions de ces dernières années sont un véritable cannibalisme de la part de nos partenaires occidentaux. Il ne s'agit plus de doubles standards ou d'atteinte aux grands principes et idéaux. C'est l’annihilation d'un homme, une vengeance pour sa position, son courage, parce qu'il a jugé nécessaire (ayant visiblement conscience des risques) de partager avec le monde des informations cruciales faisant la lumière sur le mensonge, sur la tromperie de plusieurs États. En partant d'une position basée sur ces affirmations mensongères, les pays occidentaux ont perpétré des invasions et des agressions ayant causé des morts parmi les civils. La vie humaine n'a pas de prix. Et là, des dizaines et des centaines de milliers de personnes mouraient. C'est précisément ce que disaient les informations fournies par le site WikiLeaks créé par Julian Assange.
Pourquoi la communauté internationale réagit-elle si "mollement"? Il ne faut pas le formuler ainsi. Certaines personnalités publiques dans différents secteurs comprennent toute la nuisance de cette approche inhumaine pour la civilisation occidentale et la destruction des principaux fondamentaux de la démocratie. Ils sortent manifester, publient des articles, des appels, signent des lettres, des requêtes, etc. Il existe plusieurs ONG réunissant des professionnels de différents pays qui ont attiré l'attention sur le fait que derrière les paroles des États-Unis sur les fondements "juridiques" se trouvaient d'autres propos des États-Unis qu'ils ne garantissaient pas le non-usage à l'égard de Julian Assange de mesures inhumaines portant atteinte à la dignité humaine si cette extradition avait lieu. Cela a été également remarqué par la communauté professionnelle internationale.
Je suis absolument d'accord avec vous. Ceux qui, au niveau des autorités officielles des pays de l'UE, parlent tous les jours de liberté, de démocratie et de droits de l'homme, en effet, n'ont jamais fait de déclarations officielles durant toutes ces années. Le G7 n'a fait aucune déclaration. De qui l’exiger? De soi-même? Car les figurants de ce traitement inhumain de Julian Assange sont ceux qui donnent le ton aujourd'hui au G7, les États-Unis et le Royaume-Uni. Il n'y a pas eu de tentatives de le faire passer par une décision du sommet de l'UE. Sans parler de sanctions, alors que tout le monde voit que cet homme se fait annihiler. Ce n'est plus l'homme qui a commencé tout ce chemin enfermé sur le territoire d'une ambassade pendant plusieurs années. À l'époque il pouvait au moins être en contact avec le monde extérieur. Quand il en a été extrait, on pouvait voir ce que cet homme avait subi, étant donné qu'il était incapable de se déplacer librement, de recevoir tout le nécessaire, à commencer par la lumière du soleil lors des promenades, etc. Nous avons vu que c'était deux hommes différents, jusqu'où il avait été poussé. Sans parler de la véritable persécution organisée contre lui par les "lumières de la démocratie". Si cela fait partie de la mentalité de la civilisation occidentale, alors tout le reste est automatiquement rayé. Il ne peut y avoir d'autre lecture. La situation est très grave.
Question: A la fin de la semaine dernière, la Finlande a officiellement annoncé l’acquisition de 64 avions de chasse américains F-35. Que pense Moscou d'une telle démarche? Le Ministère russe des Affaires étrangères ne craint-il pas qu'un renforcement aussi important de l'armée de l'air finlandaise n'entraîne une détérioration de la situation à proximité des frontières de la Russie?
Réponse: Sur la toile de fond de la coopération militaro-politique croissante, ces dernières années, de la Finlande avec l'Otan et les différents membres de l'organisation, avant tout les États-Unis, la décision des autorités finlandaises d'acheter 64 chasseurs américains F-35 pour l'armée de l'air nationale ne nous semble pas surprenante. On remarquera que le choix ne s’est pas porté sur les modèles de chasseurs européens qui ont participé à l'appel d'offres, notamment la proposition suédoise.
Il s'agit ici essentiellement de remplacer, selon les plans, les avions américains F/A-18 Hornet en service au sein de l’armée de l’air finlandaise depuis les années 1990.
Nous avons déclaré plus d’une fois que nous respections le droit souverain de chaque pays de tracer sa propre voie et de développer ses propres approches en matière de sécurité nationale, y compris dans l'équipement de ses forces armées.
En ce qui concerne la Finlande, le point fondamental à nos yeux est l'engagement d'Helsinki envers la politique traditionnelle de non-alignement sur les alliances militaires, les blocs, que nous considérons comme un facteur important de stabilité et de sécurité en Europe du Nord et sur le continent européen dans l’ensemble.
Question: Le chef du Pentagone Lloyd Austin a qualifié la Lituanie de "phare de la démocratie" et a promis d'aider à renforcer les forces armées du pays contre la Russie, la Biélorussie et la Chine. Comment évaluez-vous cette formulation, y compris dans le contexte de la question précédente? Quels objectifs pensez-vous que les États-Unis poursuivent, et la Russie va-t-elle prendre des mesures? Si oui, lesquelles?
Réponse: Apparemment, le feu de ce "phare" a été éteint pendant la tempête. Surtout si l'on considère ce qui se passe dans ce pays sur ce front. Le recours à des mesures répressives contre la dissidence a augmenté ces dernières années. Les forces de l’ordre et la justice lituanienne, contrôlée par le gouvernement, sont utilisées à cette fin. La Russie a cité de nombreux exemples. Nous le faisons régulièrement. Nous avons été témoins du comportement barbare et brutal des gardes-frontières lituaniens envers les réfugiés. Quant à savoir s'il est approprié d’envoyer des armes dans un État qui se permet de traiter ainsi des personnes concrètes, laissons les autres "lumières de la démocratie", qui pensent que leur feu n'a pas encore été éteint, répondre.
Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi cette militarisation se produit. Les dirigeants lituaniens ne cessent leur hystérie à propos d'une éventuelle "agression russe", et travaillent selon une directive de politique étrangère visant à "contenir" notre pays. Ils se sont joints également à une rhétorique similaire à l'égard de la Chine. Où sont les pays baltes et où est la Chine? Si, auparavant, ils motivaient leurs revendications actuelles par un certain contexte historique dans leurs relations avec la Russie, il n'y a pratiquement rien à trouver avec la Chine. Mais ils sont désormais menacés par la Chine.
C’est un ordre, certainement pas formulé dans les pays baltes mêmes. L'establishment politique de ces États est utilisé comme un outil. Le choix est fait non pas en faveur d'une coopération bilatérale et mutuellement bénéfique dans les domaines économique, social et politique, mais en faveur d'une rhétorique agressive sans fin, non pas dans l'intérêt de leur pays et de leur peuple mais sur ordre d'autres structures et d'autres pays. La question est (je comprends qu'elle restera rhétorique): les Lituaniens ont-ils besoin de tout cela?
Question: Le président de la Rada (parlement ukrainien), Rouslan Stefantchouk, a déclaré que si un référendum panukrainien était organisé, les résidents des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk ne pourraient y participer qu'en venant sur le territoire contrôlé par le gouvernement ukrainien. Si les autorités de Kiev refusent le droit de vote aux résidents des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, comme l'a dit le président de la Rada, la Russie reconnaîtra-t-elle les résultats d'un tel référendum?
Réponse: J'ai déjà tout dit sur ce "référendum" et les affabulations que nous entendons de la part du régime de Kiev. Il est inutile de parler de résultats "mythiques", potentiels, possibles.
Question : Le Ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a déclaré qu'Ankara et Erevan allaient nommer des représentants spéciaux dans un avenir proche afin de prendre des mesures en vue de la normalisation des relations. Comment ces mesures influenceront-elles la situation dans le Caucase du Sud, selon la Russie?
Réponse: Nous avons commenté à plusieurs reprises la normalisation des relations entre l'Arménie et la Turquie et le rôle possible de la Russie dans ce processus. Au-delà des commentaires, il y a nos actions concrètes dans cette direction, non seulement ces dernières années, mais depuis des décennies. Rappelez-vous de Zurich.
Nous partons du principe que la normalisation des relations arméno-turques contribuerait à l'amélioration de la situation générale dans la région et à l'instauration d'un climat sain de confiance et de bon voisinage dans la région, ainsi qu'entre les pays et les peuples. De ce point de vue, nous saluons la volonté affichée récemment par Ankara et Erevan de lancer un dialogue bilatéral pour discuter des questions de normalisation. À notre avis, la nomination de représentants spéciaux par les parties est une étape logique et raisonnable dans le développement de ce désir mutuel. Pour notre part, nous sommes prêts à contribuer à ce processus de toutes les manières possibles.
L'organisation de la première session de la Plateforme consultative régionale "3+3", à laquelle ont participé des représentants de l'Arménie et de la Turquie à Moscou le 10 décembre dernier, contribue également au rapprochement entre l'Arménie et la Turquie, ainsi qu'entre les autres membres de ce format. Permettez-moi de vous rappeler qu'au cours de la réunion, il a été convenu de se concentrer sur des questions pratiques telles que les mesures de confiance, l'interaction dans les domaines du transport, du commerce, de l'économie, de la culture et dans la sphère sociale, ainsi que pour la lutte contre les menaces et les défis communs.
La perspective de la reprise des vols directs entre Istanbul et Erevan est conforme aux objectifs et à l'esprit de ces arrangements. Nous encourageons et saluons toute démarche de la Turquie et de l'Arménie qui contribuerait à renforcer la confiance mutuelle et le rapprochement entre les pays et les peuples.
Question: L'Arménie s’est adressée à la Russie pour lui demander de l’aide en matière de médiation dans ses relations avec la Turquie. La déclaration de Mevlüt Çavuşoğlu, la nomination de représentants spéciaux: tout cela a-t-il eu lieu grâce à la médiation de la Russie?
Réponse: J'ai déjà parlé de la médiation de la Russie. Ne limitez pas nos efforts à quelques actions isolées. Partons du fait qu'il ne s'agit pas seulement de la position de cette année ou de ces dernières années. C’est notre position traditionnelle. J'ai donné l'exemple de Zurich. Nous encourageons tout ce qui est bon, juste et orienté vers la résolution des problèmes (le renforcement des liens, le bon voisinage), lorsqu'il s'agit d’une région proche de la Russie.
Question: Comment Moscou évalue-t-il les résultats de la rencontre entre Nikol Pashinian et Ilham Aliev à Bruxelles? Dans quelle mesure contribuera-t-elle à la mise en œuvre des accords trilatéraux entre les dirigeants de la Russie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan?
Réponse: Nous en avons déjà parlé. Je le répète: nous saluons la poursuite des contacts directs entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie lorsqu'ils ont lieu au plus haut niveau.
La réunion entre Nikol Pashinian et Ilham Aliev a eu lieu la nuit dernière - les informations sur le contenu des discussions sont encore en train de nous parvenir. Nous les analysons.
Nous espérons que les résultats des discussions de Bruxelles contribueront à la poursuite de la mise en œuvre des accords trilatéraux des dirigeants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie du 9 novembre 2020, du 11 janvier et du 26 novembre 2021.
Question: Récemment est apparue une information concernant l'obtention de la citoyenneté et de permis de séjour russes par les Russes ethniques d’Ukraine. Il est mentionné que cela s'est déroulé dans le cadre du projet "Pas un par un" de la chaîne RT. Quel est ce projet? Le Ministère russe des Affaires étrangères le recommande-t-il? Sait-on combien de Russes ethniques, de l’étranger proche ou lointain, ont obtenu la nationalité russe ces dernières années?
Réponse: L'obtention de la citoyenneté de notre pays est un moment spécial dans la vie d'une personne. Nos ambassades et consulats traitent ce problème presque quotidiennement dans le cadre de leurs compétences: ils donnent des conseils, reçoivent les candidats, les aident à préparer les documents et envoient ces documents. Le travail effectué par le Ministère des Affaires étrangères est très vaste. Je ne parle même pas de son importance.
Je vais donner quelques chiffres pour comprendre le travail effectué par nos diplomates et consuls. En 2018, 49.775 personnes ont obtenu la citoyenneté dans les établissements consulaires russes à l'étranger (dont plus de 30 000 enfants). En 2019: 51.093 (dont plus de 28.000 enfants). En 2020, pour des raisons objectives liées aux mesures de confinement, à la pandémie et à l'impossibilité de voyager à l'intérieur des pays, le nombre de demandes a diminué (de nombreuses ambassades et consulats ont, de manière compréhensible, suspendu l'accueil en personne des citoyens, selon les exigences locales de l'une ou l'autre partie) et s'est élevé à 30.160 personnes (dont 21.000 enfants). En 2021, il s’est agi de 28.684 personnes (dont plus de 24 000 enfants).
En ce qui concerne le projet "Pas un par un", c’est une initiative commune de RT et du Ministère de l’Intérieur de la Fédération de Russie lancée en 2018 après une série de publications sur les Russes ethniques confrontés à des problèmes bureaucratiques lors de leur demande de citoyenneté russe, entre autres difficultés et cas particuliers. L'objectif de ce projet est non seulement d'informer un large public sur les règles liées aux procédures migratoires, mais aussi de fournir une assistance ciblée aux ressortissants étrangers souhaitant acquérir la citoyenneté russe.
En trois ans, plus de 120 personnes n'ayant pu obtenir de documents ont contacté la rédaction de RT. 85 ont reçu de l’aide dans l’obtention de documents (permis de séjour temporaire, permis de séjour), 53 autres ont reçu leur passeport russe.
Cette année, des personnes d'Australie, des États-Unis, du Canada et d'Allemagne ont commencé à contacter le projet. Ils ont tous demandé de l'aide pour déménager en Russie et obtenir la citoyenneté russe. Bien que le projet soit principalement destiné à aider les Russes ethniques, il a été décidé d'aider également les citoyens étrangers. Le Ministère russe de l'Intérieur fournit au projet toute l'assistance et l'aide nécessaires.
Question: Il y a quelques jours, vous avez déclaré que les pays de l’Otan envoyaient des combattants en Ukraine sous la couverture d'instructeurs militaires. Comment Moscou évalue-t-il la situation à la frontière avec l'Ukraine, et, en cas de provocations de l'Occident et de Kiev, quelle serait la réponse de Moscou?
Réponse: Puisque vous utilisez le mot "provocations", vous vous basez probablement sur les réponses que nous avons déjà données. C'est ainsi que nous avons caractérisé les tensions délibérément alimentées dans cette région et à proximité de notre frontière. Nous avons enregistré ces actions provocatrices et avons envoyé les documents correspondants, avec notre protestation, aux États-Unis. Vous avez été informé de tout cela en détail.
Nous ne faisons pas que constater ces actions: nous leur donnons une évaluation politique et d’experts, et prenons les mesures qui s’imposent pour faire retomber la tension dans la région.