Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 17 février 2023
Sur la crise ukrainienne
Le 14 février 2023 a marqué les 80 ans de la libération de Vorochilovgrad (actuellement Lougansk) des occupants fascistes allemands. C'était un centre régional de la République socialiste soviétique d'Ukraine, qui a été débarrassé de l'ennemi par l'Armée rouge, ce qui a marqué le début de désoccupation de tout le Donbass. Nous félicitons les habitants de Lougansk avec cette grande date. Nous sommes certains que les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk martyrisées seront débarrassées des néonazis ukrainiens qui terrorisent leurs habitants depuis 2014.
Le jour même, le 14 février dernier, le siège de l'Otan (c'est symbolique) à Bruxelles a accueilli la neuvième réunion du Groupe de contact pour l'aide à la "défense" de l'Ukraine au format Ramstein. Une nouvelle fois ont été exprimées des déclarations pathétiques sur la "victoire inévitable" de Kiev et l'intention des Occidentaux de fournir des armes et du matériel militaire. Les projets d'envoyer en Ukraine des chars lourds ont été confirmés. Sans pour autant préciser combien de chars seront envoyés en Ukraine et quand. Le plus important, c'est de parler en slogans. L'Occident sait le faire. Mais le message principal de cette réunion était l'ordre factuel au régime de Vladimir Zelenski de passer à une contre-offensive au printemps. Apparemment, Bruxelles a estimé dans le cadre de la formule de Ramstein qu'il restait encore des citoyens ukrainiens - peu importe lesquels et combien. Du point de vue de la pensée euro-atlantique, il est temps d'entamer la destruction des derniers citoyens de ce pays. Aucune décision n'a été prise concernant des avions qu'exige tant Kiev. Je parlerai aujourd'hui plus en détail du Conseil de l'Otan.
Nous avons noté les communiqués de presse occidentaux (et pas seulement) qu'une production conjointe de munitions et d'autres armes sous licence pourrait être organisée en Ukraine avec le Royaume-Uni, ainsi que des projets des autorités de Kiev de créer de telles entreprises militaires avec d'autres pays de l'Otan. Il est clair que derrière le gavage de l'Ukraine en armes et l'incitation aux actions militaires se trouve le grand capital occidental qui cherche à se faire de l'argent sur le conflit. Personne n'est préoccupé par le sort des gens. C'était toujours ainsi.
Le prix d'une telle politique mercantile, ce sont les vies d'innocents. Bien que Kiev prétende choisir les cibles à attaquer, elles sont convenues avec les États-Unis et leurs satellites otaniens (comme l'a déclaré la sous-secrétaire d'État américaine Victoria Nuland, l'architecte principale du "bonheur" actuel de l'Ukraine), à qui il importe peu qu'on tire sur des quartiers civils, des écoles, des hôpitaux et des maternelles. Les ONG apprivoisées gardent également le silence. Elles se permettent rarement de dire quelque chose, mais se font immédiatement taper sur les doigts par les donateurs et se taisent. Même après cela, les pays de l'Otan tentent de prouver avec un air innocent à la communauté internationale qu'ils ne sont pas parties au conflit. On ne comprend pas pourquoi. L'implication est maximale. Depuis des années une activité provocatrice est menée, le régime de Kiev est directement contrôlé aujourd'hui. Il existe également un lien à part entière: la corruption, l'argent les armes, etc. Tout cela en même temps, mais ils ne sont pas partie au conflit. C'est le comble du cynisme et surtout de la lâcheté pour reconnaître sa propre implication dans les crimes commis par l'intermédiaire de la clique ukrainienne.
Le spectacle intitulé "la lutte contre la corruption" se poursuit en Ukraine. La pantomime "travail" bat son plein. Des perquisitions ont eu lieu la semaine dernière dans les services douanier et fiscal. Comme si les gens démasqués aujourd'hui ont été nommés il y a deux mois. Mais non. Ils existaient tranquillement pendant des années. Et beaucoup d'entre eux au même poste. Étant donné que les États-Unis sont au courant de tout ce qui se passe en Ukraine (ils jouent le rôle de pointeur de cibles attaquées par le régime de Kiev), ils savent tout sur ce qui se passe à l'intérieur de ce régime. Pourquoi gardaient-ils le silence pendant toutes ces années? Pourquoi ne mentionnaient-ils pas les nomes et les sommes qui passaient par les poches de ces gens? Parce qu'ils assuraient le transit de fonds envoyés par l'Occident en Ukraine. Il y avait un système corrompu commun, et maintenant il faut lâcher du lest, "stimuler" les gens. Les citoyens ukrainiens qui ne sont pas près du "mangeoire" gouvernemental et ne participent pas aux magouilles occidentales sont capturés dans les rues, chargés dans des voitures et envoyés au massacre, tout en continuant à se remplir les poches grâce aux hostilités, comme le faisait Piotr Porochenko et fait aujourd'hui Vladimir Zelenski (mais d'une autre ampleur). Selon eux, il faut jeter à la population un "bonbon" ou un "os" pour "stimuler". C'est ainsi qu'ils détournent l'attention.
De nombreux responsables de l'appareil central et dans les services douanier et fiscal ont été renvoyés. Le secrétaire du Conseil de sécurité nationale et de défense Alexeï Danilov a annoncé un "grand ménage" dans les structures de force, notamment dans le Service de sécurité d'Ukraine (SBU) et la police. On a rapporté de prétendus grands changements à venir au gouvernement. Sa dissolution avec le premier ministre Denis Chmygal n'est pas exclue. On rapporte des divergences accrues au niveau politico-militaire ukrainien. L'équipe de réformateurs de Vladimir Zelenski se bat désespérément pour rester au pouvoir. Une nouvelle fraude classique pour son propre peuple.
Kiev poursuit la guerre de sanctions contre la Russie. Des restrictions contre des centaines de personnes physiques et morales russes ont été décrétées depuis le début de l'année. On assiste également à un durcissement démonstratif des restrictions. Depuis février dernier, leur délai est passé à 50 ans. Je trouve que c'est le seul moyen pour le régime de Kiev de prolonger son existence - en donnant "sur le papier" des ordres insensés ou en publiant des décrets pour 50 ans d'avance. Les 5 et 12 février 2023, 200 entreprises et instituts de recherche de l'industrie nucléaire russe se sont retrouvés sur les listes noires ukrainiennes, ainsi que leurs dirigeants et d'éminents chercheurs nucléaires. 198 personnes au total. Des sanctions ont été également décrétées contre les conseillers du Président de la Fédération de Russie Iouri Ouchakov et Larissa Brytchova.
Le 29 janvier, un décret de Vladimir Zelenski a adopté des restrictions contre 182 entreprises de transport et chimiques russes et biélorusses. Notamment des usines d'engrais. Cela montre clairement l'approche adoptée par l'Ukraine de la réalisation des accords dans le cadre de l'initiative de la mer Noire qui prévoit l'exportation de ses céréales des ports de la région d'Odessa et un accès des produits agricoles et engrais russes au marché mondial. Cependant, les interdictions décrétées ne suffisent pas au régime de Kiev, et il a exigé des États-Unis et de l'UE de se joindre pour frapper la sécurité alimentaire de différents continents du monde pour qu'on s'en souvienne pour longtemps.
Les autorités ukrainiennes s'efforcent d'éradiquer l'Église orthodoxe ukrainienne canonique, la plus grande dans le pays. Le parlement ukrainien examine quatre projets loi prévoyant une restriction de son activité, une aliénation de la propriété, un changement de nom. Le 12 février, il a été annoncé que le gouvernement avait soumis au parlement une proposition de loi sur l'interdiction de l'Église orthodoxe ukrainienne. Tous ces documents violent grossièrement la Constitution du pays. Sans parler des normes approuvées par la majorité des pays (notamment du continent européen).
Pas étonnant que la campagne anti-église du régime de Kiev suscite le mécontentement de plusieurs couches de la société ukrainienne. Les gens ne comprennent plus pourquoi leur situation déjà désastreuse s'aggrave. L'un des derniers "phares" d'espoir, l'Église orthodoxe ukrainienne, est détruite sous leurs yeux. Ce n'est pas du cynisme. Je trouve que c'est l'un des signes du génocide qui est perpétré actuellement en Ukraine par le biais des structures et des élites de l'Atlantique Nord. Les gens exigent de Vladimir Zelenski de cesser les attaques contre l'orthodoxie. Mais qui les entend? Il a été mis là précisément pour commettre un suicide total de l'Ukraine, mais présenter les choses comme si c'étaient les processus intérieurs qui avaient mené le pays jusque-là. Tout ce que nous voyons ces dernières décennies sur le territoire ukrainien est le résultat de l'activité des groupuscules nord-atlantiques de l'État profond aux États-Unis, au Royaume-Uni et avec la participation des renseignements de ces pays. Les autorités de Kiev n'entendent pas la voix du peuple et continuent de tout faire pour approfondir la division et renforcer la tension interconfessionnelle.
Cependant nous n'avons pas entendu de la part de l'Occident "démocratique", "libéral", soucieux des droits de l'homme, du pluralisme, de la liberté d'expression et d'opinion, une condamnation claire et intelligible de l'arbitraire inhumain organisé par le régime de Kiev. Chaque année, le département d'État américain publie des revues, des rapports et des dossiers analytiques sur la façon dont les gens dans diverses parties du monde se voient offrir ou refuser la possibilité d'exprimer leurs opinions et croyances religieuses. Le département d'État américain va-t-il nuancer ce qui se passe actuellement en Ukraine par rapport à l'Église orthodoxe ukrainienne? Pourquoi attendre le prochain rapport? Une excellente opportunité de publier un communiqué de presse (même en russe), où raconter comment Washington perçoit les atrocités en Ukraine et comment il peut les qualifier. Les Occidentaux comme auparavant couvrent leurs clients observant silencieusement comment ils répriment la plus grande confession du pays. Ce n'est même pas seulement une confession, mais les gens qui croient et se réclament religieux. Ce n'est pas seulement la suppression des livres (nous voyons que c'est maintenant la norme pour l'Occident), mais la destruction de la foi des gens, une tentative de les "reformater", de redémarrer leur conscience, leur volonté et leur mentalité.
En Ukraine la lutte contre les monuments aux héros de l'Armée rouge ne s'arrête pas. Maintenant il s’agit de leurs tombes. Dans le village de Bodnarov, district de Kalouch, région d'Ivano-Frankovsk, les autorités "afin de protéger l'espace culturel de l'Ukraine" prévoient de démanteler le monument à un natif de la région de Kostroma, héros de l'Union soviétique Alexandre Koriakov, qui est mort pour la libération de l'Ukraine des nazis à l'âge de 21 ans. Il est prévu de "fouiller, exhumer et réinhumer" sa dépouille au cimetière du village. Est-ce normal? La "démocratie" est arrivée à Ivano-Frankovsk. Les gens disent que si cela continue, il ne reste plus qu'à attendre que Vladimir Zelenski ordonne le démantèlement de la pierre tombale de la tombe de son propre grand-père. Je ne serai pas surprise. Dans l'état inadéquat où il est, tout peut arriver.
Récemment un projet de loi sur l'annulation des jours fériés "soviétiques" a été soumis à la Rada. Lesquels? Vous ne croirez pas - la fête "soviétique" du 8 mars. Le fait que ce soit la Journée internationale des femmes et qu'elle soit venue en URSS de l'Occident "éclairé" ne dérange pas le régime de Kiev, car ce sont des analphabètes. Je ne suis pas sûr que ce sont "des gens", car les processus de déshumanisation observés (allant de l'exhumation des corps des héros qui libéraient le pays du fascisme à la réécriture complète de l'histoire) peuvent difficilement être qualifiés de traits caractéristiques de l'apparence humaine. Je comprends qu'il faille rappeler à certains, mais apparemment, il ne reste plus personne dans les structures de pouvoir sur le territoire ukrainien qui connaisse ou ait au moins entendu quelque chose sur l'histoire mondiale. Il y avait des personnes comme Clara Zetkin et Rosa Luxemburg - elles sont complètement soviétiques. Le 8 mars est célébré non seulement en Russie (et avant cela en Union soviétique), mais partout dans le monde.
Quels autres jours fériés empêchent de vivre le régime de Kiev? Il est nécessaire de supprimer (et la vie s'améliorera immédiatement) le 1er mai et le Jour de la Victoire.
Ce n'est pas surprenant, compte tenu de ce qu'ils font avec les héros de la Grande Guerre patriotique et de la Seconde Guerre mondiale. Il est proposé de remplacer ces jours fériés par des jours fériés ukrainiens. Par exemple, la Journée des femmes sera célébrée le 25 février. Ne soyez pas surpris par la date. Tout est biaisé, mis à l'envers et perverti. Auparavant, février était le mois où tout le monde célébrait le jour du défenseur de la Patrie, mais maintenant il faut organiser une "journée de la femme ukrainienne" ou "journée de Lessia Oukraïnka". Le 9 mars, un jour férié est introduit - "journée de Chevtchenko" ou "l'anniversaire de Taras Chevtchenko", les 1er et 9 mai seront désormais des jours ouvrables, et le 8 mai est proclamé "un jour de mémoire et de réconciliation". Il ne s’agit plus ni de la Victoire ni de la Grande Guerre patriotique. Je pense qu'ils mentionneront d'une manière ou d'une autre la victoire en Europe dans un contexte international, mais pour eux-mêmes, à usage interne, ce sera une "journée de mémoire et de réconciliation". Le régime de Kiev est prêt à tout pour se rapprocher de ses maîtres américains et européens. Peu importe ce qu'il faudra pour détruire pour cela - les villes paisibles du Donbass, la mémoire historique du peuple ukrainien ou les restes de la pensée critique chez lui-même et chez les gens.
Nous avons prêté attention à une nouvelle série de fausses déclarations du ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba. Je pense que c'est un chef d'œuvre. Cela arrive rarement. Mais il a réussi à se surpasser. "L'empire russe a été créé par les Français, les Allemands et les Ukrainiens, et maintenant nous devons décider quoi en faire ensuite". Je voudrais préciser: dans cet ordre? D'abord les Français, puis les Allemands, puis les Ukrainiens? Ou cela n'a-t-il rien à voir avec les dates historiques, mais simplement globalement? Incroyable. Riourikides n'étaient pas présents? Sont-ils plus proches des Français ou immédiatement des Ukrainiens? Apparemment, à cause de la russophobie primitive et du désir "d'annuler la Russie" un bon nombre de gens à Kiev commence à éprouver des crises aigues de schizophrénie et de mégalomanie. Mais cette tendance n'explique pas les déclarations de Dmitri Kouleba. J'aimerais qu'il développe davantage l'idée (si on peut l'appeler ainsi).
Il est difficile à surpasser le ministre des Affaires étrangères de l'Ukraine, mais il y a des continuateurs. Récemment, le New York Metropolitan Museum a décidé d'attribuer aux "Ukrainiens" les grands artistes russes Ivan Aïvazovski, Ilia Repine et Arkhip Kouïndji. Permettez-moi de rappeler au musée: ce ne sont pas seulement les peintures qui sont signées de leurs noms, c'étaient des personnes réelles. Ce ne sont pas des images mythologiques, pas des personnages de conte de fées et de légendes. Ils ont des dates de naissance (à l'époque il y avait le sexe aussi) ainsi que des citations. Au cours de leur vie, ils répétaient à plusieurs reprises à propos d'eux-mêmes (il y avait un tel droit qu'on essaie maintenant d'annuler en Occident, lorsqu'une personne a la possibilité d'opérer avec des faits) qu'ils se considéraient exclusivement comme des Russes. Ils définissaient cette notion. Ou allons-nous les priver du droit (qui a toujours été) de préserver la mémoire et la vérité sur les personnes décédées?
La question doit être plus large. Il ne s'agit pas simplement d'une substitution, d'une falsification, d'une erreur ou d'une politisation. Nous avons vu comment le plus grand musée du monde menait une activité antiscientifique. Il y a des faits avérés, étayés par les documents et ils les déforment délibérément. Ils le font ouvertement, en font une campagne, c’est une activité antiscientifique. Les critiques d'art d'un musée américain aussi réputé ne connaissaient-ils pas les faits de la biographie de ces trois artistes russes? Ils les connaissent. Ou ceux qui savaient la vérité étaient-ils emmenés dans les sous-sols et ligotés pour qu'ils ne protestent pas? Quelque chose s'est-il passé au Metropolitan Museum of Art? A-t-on capturé le directeur ou des personnes qui opèrent avec des faits? Que se passe-t-il? Qui a pris le contrôle? Dans ce cas il ne s'agit pas seulement d'une falsification qui s'inscrit dans la lignée des Occidentaux pour annuler la culture russe, mais de pure fraude et sabotage. C'est ce dont les forces de l'ordre devraient s’occuper.
Que va-t-il se passer ensuite? Je vais le dire. Ne pensez pas que c'est de la fantaisie. Non. Il s’agit d’une chaîne logique. Ensuite ils changeront de noms, comme c'était maintenant le cas pour la nationalité et la citoyenneté. Après tout, ça a marché. Après tout, les États-Unis l'ont accepté. Et après? Ce sont les critiques d'art américains à moitié sauvages qui vont changer les noms sur les tableaux des artistes. Ils vont barrer, par exemple, le nom de Rafael et écrire le nom d’un artiste américain afin de le glorifier à travers les siècles. Mais cela pourrait aussi être l’inverse. Tout à fait légalement ils vont prendre un artiste inconnu et inscrire son nom dans certaines œuvres de personnes célèbres. Ou prendre les œuvres d'un artiste inconnu et lui attribuer les noms des auteurs connus. Le processus a été déjà lancé.
Ensuite, on va changer les noms des peintures sans expertise scientifique, des matériaux utilisés dans sa création (peintures, toile). On va changer les dates comme bon leur semble. Peu importe. Si sans aucune base factuelle et contrairement aux faits et documents existants, on peut changer de citoyenneté et de nationalité, alors tout peut être changé. Pensez-vous qu'ils vont s'arrêter là? Non. Ensuite on va changer de genre. Je suis sûre qu'ils vont raconter qu'Ivan Aïvazovski ou Michelangelo n'étaient pas des hommes, mais par exemple des transgenres. Pourquoi pas? En effet, par rapport à de tels personnes historiques et cultes, décrites dans des livres, reconnues par des milliards de personnes comme des "saints", cela se produit déjà. Les "érudits" britanniques ont commencé à parler du fait que tout ce qui était décrit dans le Nouveau Testament arrivait à une personne transgenre ou à une personne qui n'avait pas de sexe. Ils ont déjà commencé à le faire. Aïvazovski, Kouïndji et Repine se révéleront être des femmes ou des transgenres?
Et après? Il n'y a pas de différence. De même, on pourrait changer des races. J'ai vu une couverture hier. Je n'y croyais pas, mais il s'avère que les héros de l'œuvre d'Alexandre Dumas Les Trois Mousquetaires n'étaient pas des Européens, mais de différentes races. C'est la vision de l'artiste. On essaie de nous imposer cette réalité historique, sans cacher qu'il ne s'agit pas de tolérance, mais de substitution de notions. C'est une question pour ceux qui devraient donner une évaluation juridique à de telles choses. L'Occident a réussi à élever les nazis et les criminels ukrainiens. Cependant il est au-delà de son pouvoir de créer de grands humanistes, penseurs et artistes pour le régime de Kiev. Apparemment, ils font ce que l'Occident faisait de mieux ces derniers temps - voler sans vergogne.
L'Occident collectif envoie un signal clair qu'il est déterminé à continuer d'allouer des milliards pour soutenir le régime néonazi de Kiev qui se noie dans le sang et la corruption, bien que cela ait déjà imposé un lourd fardeau aux Européens ordinaires. À leur tour, les autorités ukrainiennes au service des hégémons occidentaux sont prêts à continuer à mener une "guerre jusqu'au dernier Ukrainien", à mener une campagne pour rompre les liens spirituels et culturels entre les peuples (je ne parle même pas des pays) , contrairement aux intérêts de ces mêmes personnes qui sont contraintes d'y participer silencieusement. Silencieusement parce que dire ce que les gens considèrent nécessaire est devenu dangereux sur le territoire ukrainien bien avant 2022. Combien de militants des droits de l'homme, de journalistes et de publicistes ont été tués. Je pense que vous vous en souvenez tous.
Quels que soient les efforts de nuire à la Russie, la vérité prévaudra, comme cela était à plusieurs reprises dans l'histoire. De plus en plus de pays, de personnalités publiques et d'hommes politiques comprennent la fausseté de la politique occidentale visant à maintenir sa domination par tous les moyens.
Sur la déclaration du Centre de la coordination interministérielle de la Fédération de Russie pour la réponse humanitaire concernant la provocation de Kiev sur l'accusation de la Russie de contamination radioactive du territoire de l'Ukraine
Nous avons prêté attention à la déclaration du Centre de la coordination interministérielle de la Fédération de Russie pour la réponse humanitaire du 14 février 2023. Il souligne que les autorités ukrainiennes, avec le soutien de leurs parrains occidentaux, poursuivent les tentatives de suivre les sentiers battus des provocations et des accusations de la Russie de porter atteinte à la sûreté nucléaire en Ukraine. Le régime de Kiev envisage de présenter à la communauté mondiale des "preuves importantes" qui confirmeraient qu'à la suite des actions du personnel militaire russe à la centrale nucléaire de Tchernobyl et dans la zone d'exclusion en février-avril 2022, une partie importante du territoire de l'Ukraine était contaminée par la radioactivité. Je ne sais pas, peut-être qu'ils parlent de Vladimir Zelenski, essayant d'expliquer son état étrange de cette façon?
L’originalité et la base d'une telle intox constituent des données falsifiées non fondées. Les autorités ukrainiennes profitent de toutes les occasions pour répandre de la désinformation sur les menaces nucléaires prétendument en provenance de Russie. Dans le même temps, permettez-moi de vous rappeler qu'ils sont eux-mêmes leur source principale, ce qui est confirmé par les nombreux faits de bombardement de la centrale nucléaire de Zaporojié précisément par les forces armées ukrainiennes.
Sur la pratique américaine d’imposition aux pays neutres de respecter les sanctions antirusses
Afin de nuire au maximum à la Russie, les États-Unis obligent de plus en plus les États neutres à respecter les sanctions antirusses.
Nous en avons déjà parlé (conférence de presse du 1er février 2023) et sommes prêts à avancer un fait.
Nous avons appris que plusieurs dizaines de navires russes avaient été interdits d'entrée dans les ports du Bangladesh. Nous savons que cette démarche inamicale n'a été engagée par les autorités du pays de leur propre initiative, mais sous la menace de sanctions secondaires des États-Unis. Voici un autre exemple de cette intimidation.
Nous regrettons que ce ne soit pas la première fois que Dacca cède à la pression impertinente de Washington. Cédant au chantage pur et simple il risque de mettre sous la coupe l'avenir des relations russo-bangladaises traditionnellement amicales des caprices d'un pays tiers poursuivant ses propres objectifs géopolitiques.
Nous espérons que les dirigeants du Bangladesh trouveront la force de défendre plus résolument leurs intérêts nationaux, auxquels correspond notamment le développement d'un partenariat mutuellement bénéfique avec la Russie, qui venait à plusieurs reprises en aide à ce pays à différentes périodes de son histoire.
Réponses aux questions:
Question: Le ministre polonais de la Défense nationale, Mariusz Blaszczak, a déclaré qu'il ne considérait pas comme un problème l'implication de mercenaires polonais dans le conflit militaire en Ukraine. Que pensez-vous de cette déclaration?
Maria Zakharova: En effet, le 13 février dernier, lors d'une interview accordée à la chaîne de télévision polonaise Polsat News, le ministre polonais de la Défense M. Blaszczak a été interrogé sur le nombre de citoyens polonais combattant en Ukraine.
Le ministre de la Défense a éludé une réponse directe et a déclaré qu'il ne voyait pas cela "comme un problème". Voilà le niveau de la démocratie. Ils appellent ce type de comportement "démocratie", lorsque aucune réponse n'est donnée aux questions directes. Il n'y a pas de communication entre les médias et les autorités occidentales en ce moment.
Je répondrai à la chaîne de télévision polonaise. Varsovie tente par tous les moyens de passer sous silence les faits bien connus de la participation massive de ses citoyens, avec l'encouragement direct des autorités, aux opérations de combat en Ukraine, alors qu'il s'agit d'une violation flagrante de la loi polonaise. En outre, ils participent à l'entraînement des combattants ukrainiens depuis des décennies. Ils avaient formé ceux qui, sous couvert de manifestants prétendument pacifiques, ont ensuite commis des atrocités et des meurtres, notamment sur le Maïdan en 2014.
Ces actions de Varsovie démontrent clairement l'aventurisme politique si caractéristique des Polonais, qui a mis leur pays en difficulté plus d'une fois.
Question: L'article d'investigation du journaliste américain Seymour Hersh sur la planification et la mise en œuvre par le gouvernement américain du dynamitage des pipelines Nord Stream a été pratiquement ignoré par les médias américains et occidentaux dans la semaine qui a suivi sa publication. Le 15 février dernier, Hersh a publié un billet accusant les principaux médias américains et les autorités américaines de cacher la vérité sur l'explosion des gazoducs. Comment le commenteriez-vous?
Maria Zakharova: Nous l'avons déjà commenté. Il s'agit de collusion. Aujourd'hui ont été donnés des exemples de collusion entre l'administration américaine, les autorités compétentes, les agences de renseignement et les médias (médias traditionnels et plateformes numériques). Ce n'est pas nouveau. L'ampleur est en effet stupéfiante. Après tout, nous parlons d'un acte de terrorisme à l'échelle mondiale.
Si l'on s'en souvient, les actes terroristes ont toujours suscité la sympathie. Les gens avaient l'habitude de changer leur avatar, de peindre d'une certaine couleur un lieu central ou un bâtiment dans certains pays. Personne n'a été blessé dans l'explosion des pipelines Nord Stream. Mais là, il s'agit de la destruction d'une infrastructure civile. Personne ne voit de réaction, sinon le silence, quelque part la confusion (je parle de l'Europe du Nord).
Les journalistes commencent à aller au fond des choses en voyant le silence total de leurs autorités (comme si rien ne s'était passé). Je pense que c'est ce qui a poussé les journalistes américains à essayer de comprendre ce qui s'est passé. Lorsqu'ils ont publié leurs hypothèses, étayées par des données, des faits et des documents, la situation s'est avérée encore plus effrayante qu'elle ne l'était. Ils ont commencé à être bafoués ou accusés d'être presque fous, tarés, lunatiques, ils ont été ignorés, pour finir par des railleries vides de sens lors des briefings du département d'État et de la Maison Blanche. Même s'ils ne pensent pas que cela requiert leur attention, la question est la suivante: où sont les faits que l'Administration elle-même pourrait publier? Si ce que le journaliste Seymour Hersh a cité semble indigne, ridicule et non conforme aux hautes exigences de la démocratie, où sont les faits décents? Où sont les données que l'Administration américaine pourrait publier? N'a-t-elle rien à dire? Elle prétend être le gendarme du monde, le contrôleur impliqué dans tout ce qui se passe dans le monde. Elle met sur écoute ses alliés, mène des opérations dans le monde entier, s'empare d'États.
Qu'est-il arrivé aux pipelines Nord Stream? N'ont-ils pas d'informations? Ils savaient ce qui se passait au Royaume-Uni avec le prétendu [agent] Novitchok. Après tout, ils ont basé leur décision là-dessus et ont dit à tout le monde qu'ils avaient les informations. Ils savaient ce qui se passait dans d'autres parties du monde. C'est la zone de responsabilité de l'Otan. Comme vous vous en souvenez, cela s'est produit sur le territoire contrôlé par les forces de l'Otan. Qui "dirige" l'Alliance? Les États-Unis. Cette région est "truffée" d'équipements de renseignement, d'équipements et d'installations militaires. La question directe pour l'administration américaine est de savoir ce qui s'est passé là-bas. Si les enquêtes et les données publiées n'ont aucune valeur pour les autorités américaines, celles-ci sont obligées de donner leur version des faits. Elles sont pleinement impliquées dans cette affaire. Pendant des années, elles ont fait valoir l'intérêt de ne pas voir ce projet d'infrastructure énergétique réalisé. Et ensuite, qu'il devrait être détruit. Maintenant, elles sont obligées de dire quelle est leur version des faits. Et pas seulement rendre publique leur version, mais l'étayer avec des faits, des informations. Elles les ont. Je répète que toute la région est sous le contrôle de leurs moyens de surveillance.
La Russie a demandé une réunion spéciale du Conseil de sécurité de l'ONU le 22 février 2023 pour discuter du dynamitage des pipelines Nord Stream, où elle exigera une forme d'enquête sur ce qui s'est passé, malgré le fait que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, ait déclaré par l'intermédiaire de son porte-parole que "l'ONU n'a aucun mandat pour mener de telles enquêtes". Il serait bon que chacun décide qui a quel type de mandat. Dernièrement, l'ONU, en tant qu'organisation internationale sans mandat ni charte pour enquêter, mène justement cette enquête. Il ne s'agit pas seulement d'un acte de terrorisme, mais d'une attaque contre des infrastructures civiles, qui a causé d'énormes dommages à l'environnement et mis le système énergétique mondial en mouvement tectonique. Elle a provoqué l'effondrement de nombreuses sociétés, entreprises et compagnies. Sans parler des coûts subis par des centaines de millions de citoyens du continent européen. Cet acte de terrorisme s'est répercuté dans le monde entier en termes économiques et environnementaux (comme disent les écologistes). Nous devons comprendre ce qui se passe.
Question: Les ambassadeurs de l'UE ont approuvé la création d'un groupe de travail spécial sur l'utilisation des actifs russes bloqués pour l'Ukraine. Sergueï Lavrov a qualifié cette démarche d'illégale, a évoqué les liens avec des États amis, a mentionné le passage des règlements en monnaies nationales et des entités financières alternatives. Comment Moscou pourrait-il répondre directement à l'UE et aux différents pays européens si les actifs russes étaient effectivement utilisés par l'UE?
Maria Zakharova: Je voudrais commencer par le point essentiel – toute restriction de l'accès légal, total et sans entrave de l'État russe, de ses entités juridiques et de ses individus à leurs propres actifs est en soi une mesure totalement illégitime qui viole les règles généralement acceptées du droit commercial et international. Les projets de l'UE d'utiliser les fonds russes pour poursuivre ses objectifs politiques et économiques sont perçus par nous uniquement comme une atteinte flagrante à la propriété souveraine. Vous pouvez être assurés que cela entraînera une réponse résolument adéquate en cas d'escalade de la question concernée.
Nous ne voulons pas que la situation évolue dans ce sens et appelons l'Occident à revenir à une adhésion stricte aux principes – qu’il prône lui-même – de la démocratie, de l'économie ouverte, du marché concurrentiel et de l'inviolabilité de la propriété privée, indépendamment des revendications et slogans politiques (que de nombreuses personnes brandissent) et de l'indépendance du pouvoir judiciaire (dont l'Occident lui-même a commencé à douter après le chaos qui s'y déroule actuellement). C'est sur la base de ces piliers de l'ordre juridique, y compris dans la sphère financière et économique, que les autorités russes envisagent tous les mécanismes juridiques possibles pour retrouver l'accès aux avoirs étrangers russes.
Le refus des pays inamicaux d'interagir avec la Russie dans le domaine juridique démontrera à tous les participants à l'architecture financière mondiale moderne que le statut des actifs souverains des États nationaux dépend de l'approche géopolitique opportuniste de certains pays occidentaux. L'expression de l'Ancien Testament "aujourd'hui c'est toi et demain ce sera quelqu'un d'autre" nous vient immédiatement à l'esprit. À cet égard, nous appelons la communauté internationale à adopter une attitude pleinement responsable à l’égard de l'arbitraire en cours et à ne pas se ranger du côté des "extorqueurs" occidentaux.
Les exemples d'autres pays montrent que tous les slogans politiques appliqués aux pays qui ont vécu des histoires similaires de blocage de leurs propres avoirs finissent par être inversés. Souvenez-vous, ils disaient que puisque le Venezuela a un gouvernement illégitime, leur argent devrait leur être retiré, et que lorsque Guaido (pseudo-président du Venezuela) "légitime" sera au pouvoir, alors tout lui sera rendu. Pour l'instant, plus personne en Occident ne veut serrer la main de Juan Guaido. Il a été "rayé de la carte". En d'autres termes, on l'a laissé tomber. En quelques années, la thèse politique avancée par l'Occident s'est muée en son contraire. Les délégations occidentales vont maintenant voir Nicolas Maduro (pour nous, il a toujours été le président légitime) comme si rien ne s'était passé.
Tout ce qu'ils disent sur la Russie, l'accusant, intimidant tout le monde, faisant chanter ceux qui veulent communiquer avec nous, peut être inversé en un instant. Rappelez-vous ceci. Tous feront volte-face et prétendront avec les mêmes visages effrontés qu'ils ne voulaient rien dire par là, qu'apparemment ils ont juste été mal compris. Ou bien ils diront que c'est le "passé", qu'il n'y a pas besoin de fouiller "l'histoire" et proposeront d'aller ensemble vers un avenir radieux.
Si aucune réponse claire et sans ambiguïté n'est donnée aujourd'hui aux actions manifestement illégales et injustifiées de leurs auteurs, demain, les États libres et indépendants qui ont fait confiance au système financier construit par l'Occident pourraient connaître tous les "charmes" de son fonctionnement "impartial". Il ne faut pas sombrer dans les ténèbres médiévales ni verser dans la barbarie. C'est une voie qui ne mène nulle part. L'humanité avait déjà emprunté cette voie et semble l'avoir abandonnée.
Nous ne devons pas oublier les avoirs étrangers des pays occidentaux, de leurs entreprises et de leurs citoyens situés sur le territoire de notre pays. Comme nous le savons, les pays de l'Union européenne ont traditionnellement été de grands investisseurs dans l'économie russe, en tirant d'ailleurs des bénéfices considérables pour le développement de leurs propres entreprises et économies. Cela a conduit à la concentration d'importants actifs matériels d'entreprises et de citoyens européens sur notre territoire, qui, soit dit en passant, dépasse largement le volume des ressources russes "gelées" à l'étranger. Ceci pour nous "rafraîchir" la mémoire.
Nous partons toujours du principe de légalité. Nous donnons la dernière chance à la raison de nos partenaires et "non-partenaires". Nous sommes prêts à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les biens nationaux, jusqu'à l'application de mesures de compensation équivalentes. Je dis cela pour que personne ne se fasse d'illusions.
Question: Les liens entre l'Europe et la Russie sont aujourd'hui en train d’être complètement rompus. Selon vous, quelles sont les perspectives, c'est-à-dire quand pouvons-nous espérer une normalisation des relations? Et que doit-il se passer pour que cela se produise?
Maria Zakharova: Je ne sais pas. Nous ne les avons pas gâchées. Nous avons fait de notre mieux pour asseoir ces relations sur une nouvelle base – non politisée, non idéologisée, mais pragmatique, construite et basée sur le droit international et les accords bilatéraux. Des relations mutuellement respectueuses, mutuellement bénéfiques, modernes, dynamiques, avec un élément d'interdépendance, d'implication dans la vie de l'autre et d'unité des destins historiques des peuples à certaines étapes. Nous avons essayé de faire tout cela. Nous avons initié les plus grands projets et les avons mis en œuvre contre vents et marées. À l'échelle historique, à bien des égards, nous avons fait preuve d'une ouverture et d'une bonne volonté sans précédent. Mais il n'y a pas eu de décision politique indépendante en Occident (je veux dire en Europe); ils n'ont pas été autorisés à prendre cette décision souveraine en vertu de laquelle il aurait été possible de construire un nouveau type de relation et avec la Russie. L'Europe, sous la pression des États-Unis, a rejeté toutes les propositions faites par la partie russe. De plus, elle a commencé à les détruire elle-même.
Comment les reconstruire? Ce n'est pas du tout à nous qu’il convient d’adresser cette question. Vous ne pouvez pas interminablement proposer votre amitié, la coopération et la collaboration si on vous les refuse à chaque fois, en le faisant de manière sournoise et provocatrice, en vous accusant sans cesse et en vous piégeant.
Nous avons des entités et des régions avec lesquelles nous pouvons construire des relations: les Brics, l'OCS, l'OTSC, l'Asean, le continent africain, l'Amérique latine, le monde arabe. Ils apprécient les relations de bon voisinage et le respect mutuel. Ils sont prêts à utiliser le droit comme base, à respecter les traditions et les valeurs de chacun.