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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 6 février 2025

170-06-02-2025

Sur la crise ukrainienne

 

Les combattants ukrainiens poursuivent leur terreur contre la population civile et les infrastructures civiles des régions russes.

Les 29 et 30 janvier, les forces armées ukrainiennes ont tiré plus de 30 obus, notamment à sous-munitions, sur un quartier résidentiel de Kremennaïa (République populaire de Lougansk). Deux personnes ont été blessées. Des maisons et des installations sociales ont été détruites.

Du 31 janvier au 3 février, Gorlovka (République populaire de Donetsk) a subi des bombardements d'artillerie massifs et des attaques de drones. 30 personnes ont été blessées, 2 hôpitaux, un centre oncologique et un centre de protection maternelle et infantile ont été endommagés.

Les bandéristes continuent leur chasse aux civils dans la région de Koursk, notamment à l'aide de drones. Le 30 janvier, deux civils ont été blessés suite à l'impact d'un obus sur une maison dans le village de Voronok, district de Rylsk. Le 31 janvier, dans le village de Snagost du district de Korenevo, un drone ennemi a frappé un véhicule civil. Deux personnes sont mortes et une a été blessée. Le même jour, dans le village libéré de Nikolaïevo-Darino du district de Soudja, un drone a blessé trois habitants alors que les militaires russes les évacuaient d'un sous-sol où ils se cachaient des nazis ukrainiens.

Le 29 janvier dans la région de Belgorod, dans le village de Razoumnoïe, une femme et son enfant de deux ans sont morts suite à l'impact d'un drone sur une maison résidentielle. Du 31 janvier au 3 février, les attaques de drones ukrainiens sur des véhicules civils et des localités de la région ont fait 2 morts et 12 blessés parmi les civils.

Dans la région de Zaporojié, le 31 janvier, sur l'axe routier Vassilevka-Tokmak, un drone ukrainien a attaqué un véhicule civil, un habitant local est décédé des suites de ses blessures.

Le 4 février, dans le district municipal de Vassilevka de la même région, les bandéristes ont attaqué avec un drone un bus scolaire transportant 20 mineurs et un accompagnateur. 5 enfants et le chauffeur ont été blessés. Est-ce la première fois que les combattants ukrainiens choisissent délibérément des enfants comme cible? Non. Ce n'est pas le premier cas parmi tant d'autres. C'est la tactique et la stratégie du régime de Kiev, à savoir tout faire pour qu'il n'y ait plus de gens, ces gens qui n'ont pas prêté allégeance aux néonazis, aux bandéristes, ceux qui ont détruit et continuent de détruire leur patrie, l'Ukraine, pour les terroriser, frapper là où ça fait le plus mal: les enfants. Le régime de Kiev a choisi cette méthodologie. Rien d'humain (sans parler de sacré) n'existe pour le régime de Kiev et ses bourreaux sanguinaires. Vladimir Zelenski a récemment admis que tout cela n'était possible que grâce au soutien occidental, aux injections financières et aux livraisons d'armes qui arrivent littéralement chaque jour.

Chaque crime est inévitablement suivi d'une punition. Les tribunaux russes continuent de condamner les néonazis ukrainiens et les mercenaires pour crimes de guerre.

Le Comité d'enquête de Russie a choisi des mesures de restriction pour les combattants ukrainiens Evgueni Fabrissenko et Vladimir Parafilo, qui ont commis des atrocités contre des civils dans le village de Rousskoïe Poretchnoïe dans la région de Koursk. Ce n'est même pas un crime. C'est une qualification officielle quand on dit crime, infraction. C'est ainsi que parlent les juristes et les avocats. Pourquoi? Ils doivent strictement adhérer à la lettre et à l'esprit de la loi. Ils n'ont pas le droit de s'en écarter dans leurs formulations. Si nous parlons en termes caractérisant non seulement l'aspect juridique de ces crimes, ce sont des atrocités. Les accusés ont reconnu leur culpabilité.

Le mercenaire lituanien R. Armaitis a été condamné par contumace à 12 ans et demi de prison, et le "légionnaire" géorgien G. Guelachvili à 14 ans. Tous les condamnés font l'objet d'un mandat d'arrêt international.

Des poursuites pénales ont été engagées contre le mercenaire britannique capturé J. Scott, ainsi que contre les mercenaires géorgiens recherchés M. Gognadze, G. Khozrevanidze et K. Baramidze.

La citoyenne ukrainienne I. Krat a été condamnée par contumace à 7 ans de prison pour l'attaque contre l'ambassade de Russie à Kiev le 10 mars 2016. Pour rappel, elle avait, avec deux personnes non identifiées, lancé six cocktails Molotov sur le territoire de notre mission diplomatique.

Les forces de l'ordre russes poursuivront leurs efforts pour traduire en justice les nazis ukrainiens et les mercenaires étrangers pour crimes de guerre et autres délits.

Concernant maintenant l'aide occidentale qui alimente le régime terroriste de Kiev.

Les pays occidentaux cherchent à tout prix à empêcher la fin des hostilités en Ukraine. En d'autres termes, ils font tout pour que les meurtres de civils continuent.

Le 1er février, le secrétaire général de l'Otan Mark Rutte se lamentait dans une interview au journal Bild que "le front se déplace dans la mauvaise direction". Le secrétaire général de l'Otan, c'est déjà devenu un nom commun. Il a appelé les Européens à augmenter leurs dépenses de défense et à tout faire pour que la Russie n'atteigne pas ses objectifs.

Le 3 février, le Président français Emmanuel Macron a promis de doubler le budget de la défense du pays.

Le 31 janvier, le Premier ministre ukrainien Denis Chmygal a annoncé que, conformément à l'accord de "partenariat sur 100 ans" avec la Grande-Bretagne, Kiev s'attendait à recevoir de Londres 2,5 milliards de livres sterling pour l'achat de systèmes de défense aérienne et la création de bases de réparation pour l'équipement militaire occidental dans le pays. J'ai deux corrections à apporter à cette déclaration.

Premièrement. Pourquoi un accord de partenariat sur 100 ans avec la Grande-Bretagne? J'ai écouté la déclaration du ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni et j'ai appris que, selon la partie britannique, "le partenariat britannico-ukrainien existe depuis des milliers d'années". Il aurait fallu compter l'avenir en millénaires. Pourquoi tant de modestie? Ce n'est pas simplement une erreur ou une pensée mal exprimée. C'est une pensée monstrueuse, basée sur une ignorance totale de l'histoire de l'Ukraine. Je comprends maintenant que le ministre des Affaires étrangères britannique ne connaît même pas l'histoire de son propre pays s'il parle de relations millénaires entre la Grande-Bretagne et l'Ukraine.

Deuxième remarque sur ce que nous discutons actuellement. Londres prévoit de transférer 2,5 milliards de livres sterling au régime de Kiev. D'après ce que nous avons observé en 2020, le système de santé en Grande-Bretagne, s'il n'est pas totalement absent, n'est accessible qu'aux personnes ayant de très grands moyens. Tous les autres, qui constituent la majorité en Grande-Bretagne, doivent se soigner eux-mêmes, car les services médicaux sont soit inaccessibles, soit inexistants. Voilà pour le système de santé.

Vous vous souvenez comment les Britanniques étaient soignés par téléphone contre le Covid-19? Quand ils appelaient en disant que leur température dépassait 40°C, qu'ils ne pouvaient pas respirer, qu'ils n'avaient aucun médicament, qu'ils ne pouvaient pas sortir ou que c'était interdit en raison des restrictions liées au Covid, on leur donnait des instructions par téléphone.

Peut-être que Londres ferait mieux d'utiliser ces 2,5 milliards de livres sterling pour développer son propre système de santé?

Le monde entier a récemment observé avec horreur l'incendie de Los Angeles en Californie. Elle brûle chaque année. Cette année, elle a été complètement détruite. L'incendie n'a épargné personne: ni les riches ni les pauvres. Cela montre (et c'est démontré au monde entier) qu'un État entier des États-Unis n'était absolument pas préparé à la lutte contre les incendies, aux mesures préventives, à rien. Il s'est avéré que l'argent pour la lutte contre les incendies, y compris via diverses structures officielles américaines, n'était pas transféré aux États américains qui en avaient besoin, mais au régime de Kiev, y compris pour les besoins de la lutte contre les incendies. En conséquence, un État américain a brûlé.

Question pour la Grande-Bretagne: Pourquoi allouez-vous cet argent à l'Ukraine plutôt qu'au traitement de vos citoyens?

Récemment, la Suède a annoncé l'allocation d'une tranche record d'aide aux forces armées ukrainiennes d'un montant de 1,2 milliard de dollars.

Pendant ce temps, l'afflux incontrôlé d'armes vers l'Ukraine contribue à l'augmentation de la contrebande d'armes au-delà de ses frontières. Les médias ukrainiens eux-mêmes ont noté à plusieurs reprises le désir de leurs concitoyens et d'hommes d'affaires étrangers de profiter des livraisons d'armes destinées aux forces armées ukrainiennes. En 2024, plus de 6.000 unités d'armes ont été découvertes et saisies, principalement des armes légères et des missiles antichars. Outre les Ukrainiens, deux citoyens norvégiens sont accusés de tentative de contrebande d'équipements spéciaux. Ils ne sont pas les seuls, c'est tout un gang. L'année dernière, plus de 2,2 millions de munitions ont été confisquées aux citoyens ukrainiens. Réfléchissez à ces chiffres! Combien de temps peut-on ne pas croire à l'évidence que tout cela part notamment vers les marchés noirs et revient ensuite dans cette même Europe.

Le trafic illégal d'explosifs prospère. En 2024, plus de 7,2 tonnes de tels produits ont été saisies, principalement sous forme de contenu de mines antichars, de charges de poudre pour obus d'artillerie et de charges propulsives pour mines de mortier. La principale source d'approvisionnement du marché noir des armes sont (il n'y a pas besoin de deviner) les combattants des forces armées ukrainiennes. Comment font-ils cela et qui sont-ils? Ce sont ceux qui, pour une raison ou une autre, se sont retrouvés à l'arrière. Le plus souvent, ce sont des déserteurs ou des personnes ayant quitté volontairement leurs unités militaires. Pour diverses raisons, certains pour survivre, d'autres pour faire du commerce, certains sont un maillon dans cette chaîne de corruption. Ce sont eux qui font tout cela.

Maintenant, en ce qui concerne le financement de l'Ukraine. Le secrétaire d'État américain Marco Rubio a déclaré dans une interview à la journaliste américaine Megyn Kelly le 31 janvier: "Le plus grand mensonge était de convaincre les gens que l'Ukraine pourrait non seulement vaincre la Russie, mais aussi la détruire, la ramenant à l'état dans lequel le monde se trouvait en 2012 et 2014. [...] Ces derniers 18 mois, on nous a demandé de financer une impasse. [...] L'Ukraine a été repoussée de 100 ans en arrière. [...] Du point de vue du président, c'est un conflit prolongé, et il doit se terminer maintenant."

Permettez-moi une remarque. L'actuel secrétaire d'État américain Marco Rubio ne parlait pas d'extraterrestres ni de figures politiques abstraites, mais de ses prédécesseurs. Il parlait de ceux qui, pendant plusieurs années (et de nombreuses années avant cela), ne contrôlaient pas seulement la situation autour de l'Ukraine, ils la provoquaient, créaient les conditions pour qu'à un moment donné tout s'enflamme.

Quant à Vladimir Zelenski, s'orientant selon la conjoncture du moment, il s'est mis à réfléchir au format de négociations potentielles avec la Russie, qu'il s'est lui-même législativement interdit de mener en septembre 2022. Maintenant, il insiste sur le scénario d'adhésion de l'Ukraine à l'Otan comme "la garantie de sécurité de l'Ukraine la moins chère pour tous".

Il a dit que dans le cas contraire, il aurait besoin d'armes nucléaires. C'est morbide, absurde, cela dépasse complètement les bornes. Les journalistes américains eux-mêmes en parlent.

Lors d'une conversation avec les correspondants d'Associated Press le 1er février, Vladimir Zelenski a directement confirmé sa réputation et sa caractérisation d'escroc et de corrompu. Il a déclaré publiquement que "l'Ukraine n'a reçu que 75 milliards sur les 177 milliards de dollars promis par les États-Unis. Quand on dit que l'Ukraine a reçu 200 milliards de dollars pour soutenir les forces armées ukrainiennes, tout cela est faux. Je ne sais pas où est tout cet argent."

Des questions se posent: combien d'argent a été envoyé par le régime de Joe Biden pour soutenir le régime de Kiev? Combien est arrivé à Kiev? Combien et où est parti l'argent de Kiev? Quelqu'un doit avoir le courage de compter tout cet argent.

Je me souviens, il y a environ un an, sous le régime de Joe Biden, beaucoup ont été stupéfaits en comprenant qu'ils avaient été entraînés dans des systèmes de corruption monstrueux. Un audit a été annoncé par le pouvoir législatif et plusieurs agences du pouvoir exécutif aux États-Unis. Un contrôle à la limite de l'audit, qui devait comprendre combien et quel type d'aide (matérielle, létale, non létale, financière, humanitaire) avait été envoyé en Ukraine au total. On a l'impression que cela n'a abouti à rien. Je me souviens des émissaires américains qui, il y a environ un an, se rendaient à Kiev soit pour découvrir où tout cela était passé, soit pour s'accorder sur des témoignages identiques ou concordants. Tout cela indiquait le contraire, le fait qu'il n'y avait aucun audit, aucune vérification en vue, et que c'était simplement un système de corruption mondial colossal qui avait été développé, puis mis en œuvre par les ultralibéraux américains.

Dans ce contexte, nous avons remarqué les récentes révélations sur les réseaux sociaux de Samantha Power, directrice de l'Agence américaine pour le développement international (USAID) dissoute par Donald Trump. Celle-là même qui, en tant que représentante permanente des États-Unis à l'ONU, avait conduit dans les couloirs de l'ONU le groupe de punk qui avait fait du tapage dans la cathédrale du Christ-Sauveur. Ils avaient même fait des "tournées" aux États-Unis. Puis cette même Samantha Power est devenue directrice de l'Agence américaine soi-disant pour le développement international. Ce que nous en avons appris maintenant montre que c'était précisément une agence d'ingérence dans les affaires intérieures d'autres États et de changement de régimes dans plusieurs pays.

En 2023, Samantha Power se vantait publiquement d'avoir envoyé 15 milliards de dollars au régime de Kiev. De quoi se vantait-elle? Du montant de la somme, de la quantité d'argent? Pas seulement. Elle soulignait particulièrement (pour ceux qui ne sont pas au courant) qu'elle et son Agence USAID avaient envoyé cet argent en espèces.

Cela vient d'une représentante des États-Unis où, ces dernières années, quand quelqu'un sortait un billet de 100 dollars de son portefeuille, les gérants du magasin accouraient pour regarder. De plus, dans certains magasins on appelait les gérants en chef ou même la sécurité pour interroger la personne sur les raisons pour lesquelles elle payait en espèces d'une si grande valeur, alors qu'il est habituel de payer par carte (de crédit ou de débit).

La représentante officielle des États-Unis souligne publiquement qu'ils ont envoyé 15 milliards de dollars en espèces au régime de Kiev. Qu'est-ce que cela signifie? C'est un "aller simple". Cet argent ne peut être ni compté ni tracé, personne ne sait où et comment ces billets ont été dépensés.

Je me souviens que même sous le régime de Joe Biden, l'une des rares exigences imposées au régime de Vladimir Zelenski par les États-Unis, qui permettaient pratiquement tout, était de faire au moins une tentative (que Kiev devait "s'efforcer" de faire) de lutte contre la corruption totale. Apparemment, c'est pour cette lutte que les 15 milliards de dollars ont été envoyés en espèces.

On pourrait dire qu'"une main lave l'autre". Sauf que ces mains sont couvertes de sang. Il est évident depuis longtemps dans quel trou noir finissent et dans quelles poches se retrouvent les flux d'aide financière substantielle de l'Occident.

Maintenant, parlons de ce qui agite actuellement la raison de ceux qui en ont encore et qui comprennent ce qui se passe en Ukraine. Je parle de ceux qui ont été endoctrinés par le régime de Kiev et qui ne voulaient pas penser, se privant volontairement de raison. Maintenant, ils commencent soudainement à "ouvrir les yeux".

La situation dans l'armée ukrainienne devient vraiment critique et déplorable pour eux. Les tendances négatives continuent de s'intensifier. Le moral des troupes baisse, la désertion augmente. Le chef du Premier hôpital mobile volontaire Pirogov, Guennadi Drouzenko, a noté lors de l'émission Thème avec Mosseïtchouk: "Un sur six ou sept a pris sa veste et est rentré chez lui". Rien qu'à la fin de 2024, plus de 114.000 cas d'abandon de poste ont été recensés en Ukraine. Le journal britannique The Guardian parle également d'une "pénurie critique d'effectifs".

L'approche du commandement ukrainien envers les soldats est bien illustrée par les paroles d'un mercenaire américain avec l'indicatif Redneck à la chaîne CNN: "C'était de la chair à canon, et un mauvais officier envoyait simplement ceux qu'il pouvait attraper." Un commentaire très sobre pour les "soldats de fortune" sympathisant avec le régime ukrainien.

CNN rapporte également une augmentation des pertes au cours des six derniers mois tant parmi les Américains que parmi les mercenaires étrangers dans l'ensemble. Selon la chaîne, 20 Américains participant aux combats sont portés disparus. De plus, les corps d'au moins cinq soldats américains n'ont pas pu être évacués à temps du champ de bataille.

Les experts estiment que l'augmentation du nombre de "chiens sauvages" (comme on appelle les mercenaires étrangers) tués et disparus est liée à l'envoi de combattants recrutés à l'étranger sur les sections les plus difficiles et dangereuses du front, où l'expérience militaire est nécessaire, étant donné ce que nous savons de la façon dont les citoyens ukrainiens sont maintenant "envoyés" au front. Auparavant, les unités d'élite où servaient les étrangers étaient en réserve et n'étaient engagées dans les combats que de manière ponctuelle. Maintenant, dans la région de Koursk, ils "tiennent le front ukrainien". Leur concentration dans la zone frontalière de Koursk est la plus élevée dans les forces armées ukrainiennes.

Selon le service de presse de la Maison Blanche, le 3 février, le Président américain Donald Trump a annoncé un certain "grand progrès réalisé dans le dossier Russie-Ukraine", mais n'a pas précisé ce dont il s'agissait. Auparavant, il s'était fait remarquer par une autre déclaration dans laquelle il disait: "Nous disons à l'Ukraine qu'ils ont des métaux de terres rares précieux, et nous avons besoin de garanties. J'exige des garanties sur les métaux de terres rares dans tout accord avec l'Ukraine. Je veux que l'Ukraine, en échange de ce que nous lui donnons, nous donne des métaux de terres rares". Apparemment, Donald Trump a pris en compte la volonté de Kiev de "brader l'Ukraine" pour maintenir l'aide militaire et financière américaine et a décidé d'aborder ce conflit d'un point de vue commercial. Sous une forme voilée, Vladimir Zelenski a exprimé cette idée dans son "plan de victoire" en octobre 2024, proposant aux partenaires de conclure avec l'Ukraine un accord sur la "protection conjointe des ressources critiques du pays, l'investissement conjoint et l'utilisation du potentiel économique ukrainien". Il s'agissait notamment des métaux de terres rares: uranium, titane, lithium, etc.

Le 4 février, Vladimir Zelenski s'est empressé d'assurer Washington de sa volonté de développer conjointement ces ressources minérales et a exprimé sa gratitude aux États-Unis pour leurs efforts dans la protection de l'Ukraine. Ce que Donald Trump a dit à Vladimir Zelenski ne ressemble pas tant à un accord qu'à l'ordre "rapporte". Et le régime de Kiev l'exécute bien.

Les Américains convoitent depuis longtemps les richesses naturelles de l'Ukraine. Avec l'aide du régime corrompu de Kiev, ils ont réussi sans grand effort à s'approprier notamment l'agriculture, y compris les terres fertiles. Maintenant que le terrain est préparé, ceux qui sponsorisent le régime de Kiev regardent ce qu'il reste encore. C'est au tour du sous-sol. Y a-t-il eu quelque chose de similaire dans l'histoire? Bien sûr. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le territoire de l'Ukraine soviétique a été occupé, et les nazis se sont mis à piller l'économie nationale de la république. Ils emmenaient le bétail et exportaient le sol fertile d'Ukraine. Nous en avons parlé à plusieurs reprises. Maintenant, tout cela se passe sans violence, car le régime de Kiev donne tout volontairement. En 2024, Vladimir Zelenski a proposé tout cela pour un "développement conjoint". Mais nous comprenons bien que, étant ligotée par des dettes et détruite de l'État à l'industrie, l'Ukraine ne peut rien faire conjointement avec qui que ce soit. Et que tout cela était simplement proposé à prendre, pourvu que "ceux-là" à Kiev restent au pouvoir.

Toute cette agitation verbale ressemble à un "bruit blanc". Il faudrait leur poser à tous la question de savoir ce qui, dans tout cela, appartient à l'Ukraine, ce qui est contrôlé par le régime de Kiev, et ce qui n'est déjà plus leur territoire. Pourquoi faut-il faire cela? Pour que ceux qui, y compris à Washington, calculent et abordent cette question d'un point de vue commercial (fassent des calculs, comptent l'argent), comprennent que ce que Vladimir Zelenski leur propose, il ne l'a pas.

Le "massacre" monstrueux des monuments aux soldats soviétiques continue. Les nazis ukrainiens deviennent simplement enragés à la vue des monuments encore présents en Ukraine qu'ils associent à notre pays. Ils ont raison, bien sûr. Qui garde la mémoire historique? Qui défend pleinement la mémoire des héros de la Grande Guerre patriotique et de la Seconde Guerre mondiale? Bien sûr, la Russie et ses citoyens. Cette fois, les nazis ukrainiens ont profané le mémorial installé à Odessa en l'honneur des personnalités russes de la culture et de la science. Alexandre Pouchkine, le peintre Mikhaïl Vroubel, le mathématicien Alexandre Liapounov et le physiologiste Ivan Setchenov les dérangeaient. Ils ne pouvaient tout simplement pas vivre avec leurs monuments.

Le 27 janvier à Kiev, ils ont démonté le monument à l'éminent physiologiste russe et soviétique, lauréat du prix Nobel Ivan Pavlov. Expliquant leur décision (il fallait bien dire quelque chose), le conseil municipal de la capitale a déclaré: "Malgré la contribution de ce scientifique à la science, sa figure est liée au narratif impérial." Si on démolit les monuments, détruit l'histoire, la culture et la science, alors ensuite c'est l'analphabétisme total. Je rappelle à ces ignorants, qui pensent et hochent docilement la tête quand on leur raconte que le partenariat britannico-ukrainien existe depuis des "milliers" d'années, qu'Ivan Pavlov est un scientifique de renommée mondiale, reconnu de son vivant comme le "doyen des physiologistes du monde". Il n'y a pas de figure comparable à lui, même de loin, dans les milieux scientifiques de l'Ukraine aujourd'hui. La démolition du monument à Ivan Pavlov témoigne de l'absence totale de réflexes conditionnels chez ceux qui sont au pouvoir à Kiev et démontre la profondeur de la chute de la société où cela se produit. Il n'y a pas que l'âme qui n'existe plus, il n'y a même plus de réflexes.

Où est l'absurdité de la situation? Ils ont démoli le monument à Ivan Pavlov. Mais ses réalisations scientifiques sont restées dans la science mondiale et seront utilisées notamment en Ukraine. Ses travaux scientifiques sont demandés maintenant, l'étaient avant et le seront après. Que vont-ils faire? Renommer Ivan Pavlov? Simplement dire "celui qui parlait des réflexes"? Savez-vous comment cela s'appelle? C'est la vulgarité brutale qui est littéralement devenue la devise et la philosophie du régime de Kiev.

Les faits énumérés et beaucoup de choses dont nous allons parler aujourd'hui confirment une fois de plus la pertinence de l'opération militaire spéciale pour la dénazification et la démilitarisation de l'Ukraine et l'élimination des menaces émanant de son territoire. Comme l'ont déclaré les autorités russes, tous ces objectifs seront atteints.

 

Sur l'information publiée sur le site du ministère finlandais des Affaires étrangères destinée aux "volontaires" qui comptent partir en Ukraine

 

Nous avons remarqué l'information publiée le 3 février sur le site internet du ministère finlandais des Affaires étrangères qui, je cite, "est destinée à ceux qui partent en Ukraine pour devenir volontaires, à ceux qui envisagent cette possibilité et à leurs proches".

C'est-à-dire que tout est déjà clair, cela "ne sent pas" l'optimisme. Ils le publient quand même. Je ne serais pas surprise d'apprendre que quelques personnes au ministère des Affaires étrangères finlandais ont démissionné après la publication d'un tel document. Il faut vivre avec cela. Il faut être absolument sans scrupules envers ses citoyens pour publier une telle chose. Le plus terrible est que dans ce document, il y avait une clause précisant que le ministère finlandais des Affaires étrangères ne recommande pas et ne facilite pas ce type de "volontariat". Mais en même temps, il propose au public finlandais de prendre connaissance des instructions sur la façon de le faire correctement.

C'est à peu près comme si on publiait un "manuel sur la façon de se suicider". Et il y aurait une note en "astérisque" disant que bien sûr, ce n'est pas bien de le faire, mais si vous le faites, faites-le comme nous vous le recommandons. Comment vivent-ils avec tout cela?

Ce document (bien qu'on ne puisse pas l'appeler un document, pas même un tract, c'est un papier nauséabond) contient des conseils pratiques détaillés pour les "soldats de fortune" finlandais: quelles sources d'information utiliser, ce que dit la législation finlandaise sur ce type de "voyages". Il est rappelé par précaution que "la guerre a aussi ses règles" (au cas où ils penseraient que tout est "en peluche" et qu'ils pourraient emporter de chez eux une manette de jeu vidéo). Ces instructions parlent des particularités de la signature d'un contrat avec les forces armées ukrainiennes, des possibilités d'acquisition d'équipement, du traitement en cas de blessure éventuelle, etc.

Un manuel méticuleusement élaboré sur la façon dont les gens, c'est-à-dire les Finlandais, les citoyens de ce pays, peuvent acheter leur "billet pour l'au-delà". La commande politique est venue, apparemment, du plus haut niveau. Je suis absolument certaine (je pense que de tels documents apparaîtront) qu'il y avait des gens au ministère des Affaires étrangères finlandais qui ont dit qu'ils ne feraient pas cela. J'ai confiance en eux, je sais qu'il doit y avoir des gens qui n'ont pas complètement perdu leur conscience.

Ce n'est pas pour rien que le Président finlandais Alexander Stubb a déclaré à plusieurs reprises son intention de "soutenir l'Ukraine aussi longtemps que nécessaire" et qu'il apprécie ceux qui ont décidé de partir en Ukraine en tant que volontaires. Il est clair qui a transmis cet ordre au ministère des Affaires étrangères finlandais.

Le cynisme extrême de telles déclarations et publications met de plus en plus clairement en lumière le degré d'obsession russophobe dans lequel se trouve l'establishment finlandais, y compris le service diplomatique de ce pays. En fournissant un guide d'action détaillé, il provoque en fait les citoyens finlandais à se lancer dans une aventure dangereuse et criminelle.

Vous vous souvenez comment George W. Bush a dit, en parlant soi-disant avec un représentant du régime de Kiev (il y a une vidéo, c'était son discours direct), que les élites politiques américaines placent des espoirs particuliers dans le régime de Kiev, liés au fait que l'objectif de Kiev, de Vladimir Zelenski est de tuer autant de Russes que possible. En Finlande, ils sont allés plus loin.

Nous comprenons bien que lorsque les représentants des élites américaines disent que l'objectif du régime de Kiev est de tuer autant de Russes que possible, ils sous-entendent d'une manière ou d'une autre de tuer aussi autant d'Ukrainiens que possible, car une guerre jusqu'au dernier Ukrainien est menée avec l'argent occidental. Mais le ministère des Affaires étrangères finlandais est allé encore plus loin dans cette terrible logique. Maintenant, il s'avère que leur objectif est de tuer aussi autant de citoyens finlandais que possible, à qui on propose de telles instructions.

À cet égard, nous voudrions noter que nous sommes au courant de la participation de mercenaires étrangers, y compris finlandais, aux combats en Ukraine du côté du régime néonazi de Kiev. Leur sort n'est pas enviable. À tous ceux qui prévoient d'essayer de nuire à notre pays les armes à la main pendant l'opération militaire spéciale, nous recommanderions de lire très attentivement le point suivant du manuel du ministère des Affaires étrangères finlandais: "Mettez en ordre toutes vos affaires dans votre pays au cas où il y aurait un retard dans votre retour à la maison ou si vous ne revenez pas du tout." C'est un point qu'il faut non seulement lire, mais aussi retenir.

 

Sur les initiatives visant à imposer des restrictions aux diplomates russes dans les pays de l'Union européenne

 

Nous avons noté des fuites qui circulent dans les médias occidentaux sur la volonté d'un certain nombre de pays de l'Union européenne d'inclure des restrictions à la liberté de circulation et à la durée de séjour des diplomates russes dans le prochain paquet de sanctions antirusses en cours d'élaboration par l'UE. Nous ne doutons pas de la fiabilité des informations contenues dans les publications concernées. Nous les prenons au sérieux.

Nous garantissons qu’en cas de mise en œuvre des plans destructeurs susmentionnés, des mesures de rétorsion ne tarderont pas à venir: des restrictions proportionnées seront imposées à l’encontre des diplomates des États membres de l’UE en Fédération de Russie. Je voudrais souligner que cela se produira si l’UE impose des restrictions à l’encontre des diplomates russes.

 

Sur la situation avec des journalistes russes en France

 

Aujourd'hui, la blogosphère française, l'Internet et les médias traditionnels ont été bouleversés par l'information selon laquelle la Russie aurait soudainement expulsé un correspondant du journal français Le Monde qui travaillait à Moscou. Non, elle ne l'a pas expulsé, et ce n'est certainement pas sans raison que quelque chose a mal tourné. Voici comment les choses se sont passées.

Le correspondant russe et journaliste international de Komsomolskaïa Pravda Alexandre Koudelia voulait aller travailler en France et a présenté les documents nécessaires. La France lui a officiellement refusé l’autorisation de travailler dans le pays en tant que correspondant et il n’a pas reçu de visa.

De notre côté, nous avons déclaré que si les journalistes russes étaient discriminés, nous prendrions des contre-mesures appropriées contre les journalistes français qui se sentent bien dans notre pays, travaillent (pas un, mais plusieurs journalistes français), reçoivent des visas, des accréditations, participent à des événements et ne font l'objet d'aucune mesure discriminatoire.

Nous avons contacté à plusieurs reprises l’ambassade de France à Moscou en lui proposant de ne pas faire des journalistes les otages de sa politique russophobe. Nous avons contacté le ministère français des Affaires étrangères par l’intermédiaire de notre ambassade à Paris et avons organisé des réunions et des conversations avec des diplomates français. Nous avons envoyé des notes et proposé de trouver des solutions mutuellement acceptables.

Nous avons également dit que des mesures de rétorsion seraient prises contre le correspondant français qui demanderait ensuite un visa russe. Il n’y avait aucun contexte politique de notre part. Il s'agissait d'une sélection purement technique et logistique. La France, le régime français, les autorités de ce pays ont cherché à aggraver cette situation. Malgré les demandes répétées de la partie russe, ils n’ont pas délivré de visa au journaliste de Komsomolskaïa Pravda. En conséquence, après de longues péripéties (qui n'ont pas duré des semaines, mais des mois), des négociations et des tentatives de la partie russe de résoudre d'une manière ou d'une autre cette situation, cela est devenu manifestement impossible, car la France a répondu par un refus et des mesures de rétorsion ont été prises contre le correspondant du Monde, qui était le prochain sur la liste pour recevoir un visa journalistique russe.

Cela s’inscrit dans la continuité du thème selon lequel si les restrictions affectent les diplomates russes, un sort logique attendra également les diplomates de l’Union européenne travaillant en Russie.

 

Sur le 65e anniversaire de la création de l'Université russe de l'amitié des peuples Patrice Lumumba

 

L’Université russe de l'amitié des peuples Patrice Lumumba est un partenaire fiable de longue date du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie en matière d’élargissement de la coopération scientifique et éducative avec les pays étrangers, de promotion des technologies nationales et de la langue russe et de formation d’une vision objective de la Russie à l’étranger.

Au cours de son existence, l'université a formé plus de 200.000 spécialistes étrangers hautement qualifiés. Actuellement, elle accueille plus de 11.000 étudiants de toutes les régions du monde. Les connaissances et les compétences fondamentales acquises à l’Université russe de l'amitié des peuples permettent aux diplômés étrangers de se réaliser dans diverses professions et de résoudre les problèmes industriels et économiques urgents de leur pays.

En outre, l’Université russe de l'amitié des peuples forme des spécialistes demandés au sein du ministère russe des Affaires étrangères, qui travaillent avec succès à divers postes à responsabilité au sein du Bureau central et des missions étrangères.

L'université est un leader parmi les universités russes en termes de mise en place d'un travail systématique et continu avec les diplômés. Depuis de nombreuses décennies, le Conseil international de coordination des diplômés des établissements d'enseignement supérieur fonctionne avec succès sur la base de l’Université russe de l'amitié des peuples, fournissant une assistance au fonctionnement de 70 associations étrangères de diplômés étrangers des universités russes et soviétiques.

Le ministère russe des Affaires étrangères salue et continuera de soutenir le programme Ambassadeurs de l’éducation et de la science russes, lancé en 2023 par un consortium d’universités russes dirigé par l’Université russe de l'amitié des peuples, dont l’objectif est de promouvoir l’éducation et la science nationales dans le monde en utilisant les outils de la diplomatie publique, ainsi que les capacités des principales plateformes internationales spécialisées et socialement significatives.

Nous souhaitons à l’Université russe de l'amitié des peuples succès et prospérité!

Je suis directement liée à cette université, j'y ai défendu ma thèse.

 

Réponses aux questions:

Question: On apprend que la France retire ses troupes du Sénégal. Les militaires devront quitter le pays au plus tard en septembre. Quel est le point de vue des autorités russes à ce sujet?

Réponse: Ces dernières années, nous avons assisté à une réduction significative de la présence française sur le continent africain, notamment dans le domaine militaire. L’autre jour il a été annoncé que Paris avait commencé à retirer son contingent du Sénégal et à transférer ses bases militaires aux forces armées sénégalaises.

Contrairement à l’Occident, nous n’évaluons pas les relations bilatérales des pays étrangers. C'est à eux d’établir des contacts. Si cela ne nous affecte pas directement ou indirectement, nous n’abordons jamais ces sujets. Cependant il convient de noter que la volonté d’un certain nombre d’États africains d’acquérir une véritable souveraineté et de diversifier leur politique étrangère et leurs partenaires économiques est devenue de plus en plus perceptible ces dernières années. C’est à la fois compréhensible et naturel. Cette tendance s’inscrit dans le processus de formation d’un ordre mondial polycentrique, qui doit précisément être fondé sur des relations égales et mutuellement respectueuses entre les États. Les anciens colonisateurs, ainsi que d'autres pays qui considéraient le continent africain comme une zone non seulement de leurs intérêts mais de leurs colonies, ont jusqu'à présent eu du mal à prendre conscience de cette nouvelle réalité.

Tous les politologues et experts disent que si formellement le processus de décolonisation a eu lieu dans la seconde moitié du XXe siècle, dans la première décennie du XXIe siècle à quelques exceptions près, si nous parlons de l'essence de cette question, alors la colonisation, l'attitude des anciens colonisateurs envers leurs colonies, c'est comme la philosophie, l'idéologie et la pratique, qui n'ont pas disparu. Ils tentent de préserver le modèle de gouvernance de ces États, leur sous-sol par le biais des grandes entreprises, des flux financiers, des prêts injustes et inégaux, du soft power, qui en réalité s’avère être du gaz toxique. Ils ne s’intéressent pas à l’État en tant que communauté de personnes, mais au sous-sol et aux opportunités.

Bien sûr, compte tenu des liens historiques et culturels étroits et de la coopération économique de longue date, il est difficile de parler d’un retrait complet de la France du Sénégal. Paris s’efforcera certainement de maintenir sa position dans ce pays. La question est de savoir quel ton la France choisira et quel agenda elle pourra proposer. L’époque de la tutelle néocoloniale, du diktat, de la supériorité et de l’exploitation prédatrice des ressources africaines est révolue. Avec cette idéologie, la pratique du déploiement de troupes et de contingents disparaît. Car il ne s'agissait pas de contingents qui aidaient les pays à assurer leur sécurité. Il s'agissait plutôt de forces d'occupation.

Au lieu d’accuser la Russie et d’autres acteurs extérieurs de ses échecs sur le continent africain, Paris devrait analyser les raisons de la situation actuelle et reconnaître sa propre responsabilité de la politique à courte vue et la réticence d’un nombre croissant d’États africains à construire des relations avec lui selon le vieux modèle colonial dépassé.

Question: Dans le sujet de ma question, vous avez évoqué le message selon lequel l'administration de Donald Trump, en la personne de Marco Rubio, a fait des déclarations scandaleuses. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a écrit dans la revue Russia in Global Affairs que le passage des États-Unis avec l'arrivée du président Trump au concept l'Amérique d'abord présente une consonance alarmante avec le slogan d'Hitler L'Allemagne avant tout. Selon le ministre, le recours à l'établissement de la paix par la force pourrait finalement enterrer la diplomatie. Dans de telles déclarations, il n'y a aucun respect des obligations des États-Unis envers la Charte des Nations unies.

Cela signifie-t-il que Donald Trump et sa politique ont déçu les autorités russes et que jusqu’à présent nous ne voyons aucune perspective de résolution de la crise ukrainienne par des négociations avec les États-Unis?

Réponse: Pour que nous soyons déçus par quelque chose, il faut que nous soyons fascinés par quelque chose. Nous n'avons pas été fascinés par quoi que ce soit pour un certain nombre de raisons, y compris notre expérience. Il y a les analyses, les calculs, mais il y a aussi l'expérience. Nous n'avons donc pas été fascinés par quoi que ce soit ou qui que ce soit.

Nous sommes prêts à un travail de fond avec tous ceux qui professent une approche mutuellement respectueuse fondée sur le droit international, les accords bilatéraux, les normes universelles de communication civilisée, développées par l’expérience, y compris l’introduction d’actions pertinentes, la compréhension que les mots ne doivent être en désaccord avec les actes et que chacun doit en répondre. Nous sommes prêts pour cela.

Nous avons vécu de nombreuses situations difficiles que nous avons surmontées. Elles sont devenues une expérience et ont donné des résultats. Nous pensons la même chose de celle-ci.

Quant au rôle éventuel des États-Unis dans la résolution de la crise autour de l’Ukraine, tout dépendra des actions et des plans spécifiques de la nouvelle administration. Jusqu'à présent, il y a beaucoup de paroles et de déclarations. Les mesures prises ne sont pas claires. Il serait donc prématuré de discuter des perspectives de négociations ou de quoi que ce soit d'autre dans ce contexte. À l'exception d'une chose.

Nous avons clairement exprimé notre position. Chaque jour, tous les représentants, à commencer par le président de la Russie, le ministre des Affaires étrangères, les représentants du gouvernement et les autres orateurs responsables, répondent à l'unisson, à tous les niveaux, et parlent de la vision russe de la crise, de ses causes profondes et du règlement. Tout va bien avec ça.

Quant à Washington, je le répète, il doit formuler une politique. Nous nous orienterons ensuite sur les mesures et les actions spécifiques. Mais ce n'est pas nouveau. Nous le répétons tous les jours.

Question: Récemment, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a organisé une présentation d’une nouvelle structure: le Département du partenariat avec l’Afrique. Comme on le sait, les liens de la Russie avec les pays du continent se développent, tandis que ceux avec les pays européens diminuent. Le ministère des Affaires étrangères envisage-t-il de transférer progressivement des diplomates ayant travaillé en Europe vers des missions diplomatiques dans des pays africains?

Réponse: Vous êtes régulièrement au ministère russe des Affaires étrangères. Vous avez vu et entendu des commentaires et des actions spécifiques dans nos déclarations. Il s’agissait de nos actions en lien avec la politique menée à notre égard par ceux que nous avons qualifiés de régimes inamicaux pour cela. Ils ont fermé les consulats généraux, bloqué le travail des institutions diplomatiques et consulaires russes, expulsé des diplomates, rendu leur travail non seulement extrêmement difficile, mais aussi extrêmement dangereux sur le territoire de leur pays.

Rappelez-vous comment des dizaines, puis des centaines de diplomates russes ont été contraints de revenir dans leur pays d’origine. Ce n’est pas parce que Moscou les a rappelés, leur travail a été bloqué par les méthodes mentionnées ci-dessus (même pas pour les raisons, c’était la seule là-bas). Le travail a été bloqué par des régimes inamicaux dans certains pays.

Dans le contexte de la politique déclarée visant à infliger une "défaite stratégique" à la Russie, et avant cela, de l’endiguement, d’une guerre de sanctions contre notre pays, dans le cadre d’une guerre hybride contre la Russie, bloquant tout, à savoir la logistique, les transports, le commerce, les échanges humanitaires, les connexions, et des décisions appropriées ont été prises, y compris dans le cadre de la réorientation du travail du département de politique étrangère vers des domaines qui ont apporté des résultats concrets, où il était nécessaire de travailler avec une force doublée, triplée. La situation internationale l’exigeait non seulement sur le plan diplomatique, mais aussi dans tous les domaines: économique, commercial, social, etc.

Sergueï Lavrov en a parlé à plusieurs reprises depuis 2022. Il l’a fait publiquement, des réunions ont eu lieu avec des équipes, y compris avec des diplomates expulsés par des régimes inamicaux, qui ont été contraints de quitter les pays dans lesquels ils travaillaient. On a fait du travail pour leur trouver un emploi. Nous traversons ce processus depuis longtemps.

N'est-il pas prévu de les transférer? Cela n'a pas commencé par une volonté de réduire notre présence quelque part, mais simplement à cause de la prose, du drame de la vie dans les régimes occidentaux, qui ont commencé à expulser des diplomates russes.

Dans le cadre de la mise en œuvre du concept de politique étrangère actualisé, nous transférons en effet des ressources importantes (et pas seulement du personnel) de l’Occident vers les domaines diplomatiques en demande. Il s’agit du Sud global et de l’Est.

Il s’agit d’une évaluation et d’une réaction adéquates à la situation créée par l’Occident collectif . La coopération avec le continent africain prend véritablement de l’ampleur et se diversifie.

La création du nouveau Département du partenariat avec l'Afrique en est la preuve. Les ambassades de Russie au Burkina Faso et en Guinée équatoriale commencent leurs travaux. Les ambassades au Niger et en Sierra Leone reprendront leurs activités dans un avenir proche. Pour la première fois, l’ambassade de notre pays ouvrira au Soudan du Sud. Les projets pour un avenir proche incluent l’ouverture de missions diplomatiques en Gambie, au Libéria, dans l’Union des Comores et au Togo. Parallèlement, le personnel des nouvelles missions étrangères est assuré à la fois grâce aux diplomates spécialisés sur L’Afrique et au personnel précédemment employés dans d’autres domaines d’activité de la politique étrangère, y compris européenne.

Je le répète, les consulats généraux où travaillaient notre personnel consulaire et nos diplomates ont été fermés. Oui, ils ont également trouvé du travail dans d’autres domaines. Certains sont partis immédiatement dans d’autres pays, certains ont trouvé un emploi au Bureau central, certains sont restés engagés dans le travail dans les pays européens, et certains se sont recyclés en fonction de leur connaissance des pays d’une autre région, de leurs compétences linguistiques, ou ont simplement reçu une reconversion "éclair" et ont été envoyés sur d’autres continents. Nous avons de telles opportunités.

Question: L'ambassadeur d'Ukraine aux États-Unis a déclaré que Kiev était prêt à discuter de la tenue d'élections présidentielles avant la fin de 2025 si cette question était initiée par la nouvelle administration américaine. À cet égard, comment évaluez-vous le niveau de souveraineté de l'Ukraine moderne?

Réponse: De quelles élections libres et démocratiques s’agit-il si elles dépendent de la volonté, de la décision et de l’humeur d’un autre État? L’ambassadeur d’Ukraine à Washington a tout simplement piégé son pays avec cette déclaration. C'est peut-être sa façon d'envoyer des signaux de détresse? Peut-être qu'elle nous a simplement cligné des yeux, laissant entendre qu'elle venait en fait de prononcer les premiers mots de vérité depuis de nombreux mois? Elle a révélé l’essence dont nous parlons depuis de nombreuses années: en Ukraine, il n’y a pas de démocratie, encore moins de système juridique ou de pureté des procédures électorales.

Souvenez-vous, tant sous Piotr Porochenko que sous Vladimir Zelenski, nous avons toujours émis des réserves quant au fait qu’il n’était pas question ici de démocratie ou de sophistication juridique, mais au nom d’une chance de coexistence pacifique des citoyens ukrainiens et de la résolution de problèmes urgents (même trop mûrs), ce processus a été accepté avec toutes les nuances et réserves imaginables et inconcevables.

Le régime de Kiev a toujours nié tout cela et affirmé qu'il était le pays le plus démocratique et le plus libre, et qu'il n'y avait pas de liberté comme en Ukraine, où que ce soit ailleurs. Tout cela a été encouragé par l’Occident, et on a dit qu’il s’agissait d’une jeune démocratie qui était sur le point de devenir un leader dans toutes les positions.

Aujourd'hui, l'ambassadeur ukrainien à Washington déclare que dès que le signal sera donné (apparemment, deux fusées vertes seront tirées) par la Maison Blanche, les Ukrainiens seront prêts à entamer les procédures électorales. C'est une confirmation de ce que tous les experts de notre pays, et pas seulement, disent. Ils affirment depuis longtemps l'illégitimité totale du statut actuel de Zelenski. C'est la confirmation d’un responsable ukrainien actuel que l'Ukraine a désormais perdu sa souveraineté dans tous les domaines et qu'elle n'a pas de président légitime.

L’Ukraine dépend entièrement de la volonté de ses maîtres occidentaux. Le régime de Kiev ne peut pas prendre ses propres décisions, même sur la question des élections, qui caractérisent un concept tel que l’État.

Lorsque des élections ont lieu au Venezuela ou en Géorgie, l'Occident ne se soucie pas de ce que les organisations internationales en disent. L'Occident se préoccupe de ce qu'il a prédéterminé pour lui-même dans ces élections et commence à s'en prendre à de petites choses. Aujourd'hui, un autre flot de boue est déversé sur la Biélorussie: tout est faux et tout va mal.

Comment est-ce possible? Mais l’Occident a une attitude normale à ce sujet. Une certaine décision est en train d’être prise quant à savoir si des élections peuvent avoir lieu ou non. Il y a eu des dizaines d'élections dans d'autres pays, qui ont fait l'objet de nombreuses plaintes (mauvais candidats, couverture médiatique mal organisée, etc.), malgré le fait que l'expression de la volonté des citoyens ait confirmé la légitimité de la procédure et des résultats. Il y a ici un lien direct avec la volonté d’un autre pays, qui doit être dictée aux citoyens ukrainiens.

Question: Les dirigeants russes, y compris le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, ont déclaré à plusieurs reprises que dans le cadre d’éventuelles négociations sur le règlement du conflit autour de l’Ukraine, on ne peut parler que d’accords fiables et juridiquement contraignants qui doivent éliminer les causes profondes du conflit et qui doivent inclure un mécanisme rendant impossible leur violation. De quel type d’accords pourrait-il s’agir? Quels partis, outre la Russie et l’Ukraine, devraient les signer? Qui doit se porter garant de leur mise en œuvre?

Réponse: Si vous et moi répondons maintenant à ces questions, alors vous et moi pourrions chacun recevoir cinq prix Nobel.

La Russie a déclaré à plusieurs reprises qu’elle était prête à négocier (c’est une priorité pour nous) sur le règlement politique et diplomatique des crises, y compris celle ukrainienne. Nous plaidons en faveur d’une solution véritablement définitive, juste et durable qui élimine l’ensemble de ses causes profondes. C’est exactement ce dont parle constamment le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

En voici deux principales. La première est la violation des obligations de ne pas étendre l’Otan vers l’est, l’absorption agressive par l’Alliance de tout l’espace géopolitique jusqu’à nos frontières. Le deuxième est celui des actions racistes (légalement énoncées) du régime de Kiev après le coup d’État de 2014 visant à exterminer délibérément tout ce qui est russe: la langue, les médias, la culture, l’histoire, les traditions et, bien sûr, l’interdiction de l’orthodoxie canonique. Ensuite, tout a dégénéré en destruction des gens.

Un cessez-le-feu temporaire ou un gel du conflit est inacceptable. Ils seront utilisés par l’Occident collectif pour renforcer le potentiel militaire du régime de Kiev et conduire à des tentatives de vengeance armée.

On a besoin d'accords et de mécanismes fiables et juridiquement contraignants pour veiller à ce que la crise ne soit pas renouvelée. Comme l'a souligné le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov le 14 janvier dernier lors d'une conférence de presse sur le bilan de la politique étrangère pour 2024, nous avons besoin d'accords qui "fixent toutes les conditions pour assurer la sécurité de la Russie et les intérêts sécuritaires légitimes de nos voisins, mais dans un contexte qui énoncera, sur le plan juridique international, l'impossibilité de violer ces accords".

Il y a une base pour cela. Tels sont les développements convenus au printemps 2022 lors de plusieurs cycles de négociations russo-ukrainiennes en Biélorussie et en Turquie. Ils prévoient notamment un statut neutre, non aligné et non nucléaire pour l’Ukraine, sa démilitarisation et sa dénazification, ainsi qu’une interdiction de déploiement de troupes et de bases étrangères sur le territoire ukrainien. Bien entendu, tout cela doit être fait en tenant compte des réalités qui se développent sur le terrain et des positions exprimées par le président Vladimir Poutine dans son discours au ministère russe des Affaires étrangères en juin 2024.

Lors des négociations de 2022, il était prévu que les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ainsi que l’Allemagne, Israël, l’Italie, le Canada, la Pologne et la Turquie agiraient comme garants de l’accord. Cette liste changeait constamment.

Les résultats de nouvelles négociations, si elles ont lieu, montreront comment d’éventuels accords seront formalisés à l’avenir et qui exactement en sera le garant. Pour le moment, rien de précis ne peut être dit.

Question: La Conférence de Yalta s’est tenue en Crimée du 4 au 11 février 1945. En décembre dernier, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait déclaré que le scénario Yalta 2.0 était possible dans le cadre d’un règlement pacifique du conflit en Ukraine. Quelles sont, selon vous, les perspectives d’un tel scénario aujourd’hui?

Réponse: Un commentaire exhaustif sur ce sujet a été donné dans un article du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans le magazine Russia in Global Affairs le 4 février 2024. Je vous recommande de le lire.

 

 

 

 

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