Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère russe des Affaires étrangères, Moscou, 23 novembre 2017
Sur la visite du Ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono en Russie
Conformément à ce qui avait été décidé au niveau bilatéral, le Ministre japonais des Affaires étrangères Taro Kono visitera la Russie du 23 au 25 novembre.
Durant son séjour à Moscou, Taro Kono participera à la réunion de la Commission intergouvernementale russo-japonaise sur les questions économiques (coprésidée, du côté russe, par le Premier vice-Premier ministre Igor Chouvalov).
Vendredi 24 novembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec son homologue japonais.
Nous publierons des informations supplémentaires concernant les pourparlers à venir sur le site officiel du Ministère russe des Affaires étrangères.
Sur l'entretien du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec l'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura
Le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov a confirmé cette réunion et en a précisé les détails. L'Envoyé spécial du Secrétaire général de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura sera également reçu au Ministère russe de la Défense.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la Réunion générale des membres du Conseil russe pour les affaires internationales
Mardi 28 novembre se tiendra la Réunion générale du Conseil russe pour les affaires internationales, où sera évoqué puis validé le rapport sur l'activité du Conseil pour 2017 et son plan de travail pour l'année prochaine.
Par tradition, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera à la réunion et prononcera un discours. Le Ministre parlera des axes prioritaires de la politique étrangère russe dans la situation internationale actuelle, de nos approches sur certains points centraux de l'agenda international et répondra aux questions des participants à la réunion.
Le Ministère tient en grande estime la coopération analytique efficace avec le Conseil russe pour les affaires internationales. Je voudrais rappeler qu'il a fêté l'an dernier son 5e anniversaire. Parallèlement à d'autres ONG de profil international, le Conseil livre des analyses de grande qualité et des rapports pour le Ministère russe des Affaires étrangères, élabore des recommandations pratiques importantes et accorde beaucoup d'importance à l'élaboration d'idées et de propositions innovantes.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion annuelle du Conseil de tutelle du Fonds de soutien et de protection des droits des compatriotes résidant à l'étranger
Mardi 28 novembre, sous la présidence du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, se tiendra la réunion du Conseil de tutelle du Fonds de soutien et de protection des droits des compatriotes résidant à l'étranger. Vous le savez, ce sujet est suivi et est caractérisé comme prioritaire dans le travail du Ministère russe des Affaires étrangères - et en général dans la politique étrangère russe.
Pendant la réunion, il est prévu de faire le bilan du travail du Fonds en 2016-2017 et d'élaborer les principaux axes de son activité en 2018 compte tenu des réalités internationales et de l'état de la situation au sein de la communauté de nos compatriotes.
Quelques mots sur l'activité et les tâches du Fonds.
Le Fonds de soutien et de protection des droits des compatriotes résidant à l'étranger est une ONG qui a été créée pour mettre en œuvre le Décret n°678 du Président russe du 25 mai 2011 .
Le Fonds mène son activité en conformité avec la Constitution de la Fédération de Russie, les normes du droit international, le Code civil de la Fédération de Russie, les lois fédérales de la Fédération de Russie et d'autres actes normatifs et juridiques de la Fédération de Russie.
En dehors de la Fédération de Russie, le Fonds exerce son activité conformément à la législation des États étrangers concernés.
L'objectif du Fonds consiste à apporter aux Russes résidant à l'étranger un soutien juridique ou toute autre aide nécessaire en cas de violation de leurs droits, libertés et intérêts légitimes conformément aux normes et aux principes universels du droit international en matière de droits de l'homme.
Sur la participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à la réunion conjointe du Conseil des ministres des Affaires étrangères, du Conseil des ministres de la Défense et du Comité des secrétaires des conseils de sécurité de l'OTSC
Jeudi 30 novembre à Minsk se tiendra une réunion conjointe du Conseil des ministres des Affaires étrangères (CMAE), du Conseil des ministres de la Défense (CMD) et du Comité des secrétaires des conseils de sécurité (CSCS) de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC). La Russie y sera représentée par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, le Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et le Secrétaire du Conseil de sécurité Nikolaï Patrouchev.
Cette rencontre permettra un échange d'avis sur la mise en œuvre des décisions des sessions précédentes du Conseil de sécurité collective de l'OTSC, et d'évoquer les aspects pratiques de la coopération dans le cadre de l'OTSC. Les ministres examineront plusieurs documents préparés pour le prochain sommet de l'OTSC et présenteront à la signature des dirigeants des États membres un Accord de coopération dans le cadre de l'OTSC pour garantir la sécurité de l'information.
Sur la visite de travail du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Italie
Vendredi 1er décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov se rendra en visite de travail en Italie où il s'entretiendra avec le Ministre italien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Angelino Alfano.
Pendant leur entretien, les deux chefs de diplomatie poursuivront le dialogue politique orienté sur le développement de la coopération russo-italienne diversifiée.
Une attention particulière sera accordée au travail sur la mise en œuvre des accords conclus pendant les rencontres du Président russe Vladimir Poutine et du Président italien Sergio Mattarella à Moscou en avril et avec le Premier ministre italien Paolo Gentiloni à Sotchi en mai.
Concernant les questions et les dossiers de politique étrangères, les deux interlocuteurs aborderont les solutions pour régler les situations de crise en Syrie, en Libye, en Ukraine et sur la péninsule coréenne, ainsi que la coopération avec l'Italie dans le cadre de différents formats multilatéraux, notamment à l'Onu et à l'OSCE.
Le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov participera également au travail de la 3e conférence internationale "Les dialogues Méditerranée. La rencontre de Rome". L'objectif de ce forum consiste en un échange d'avis sur l'ensemble des problèmes de la région méditerranéenne, où l'instabilité grandissante renforce les menaces pour la sécurité internationale.
Sur la visite en Russie d'une mission de l'Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS)
Une mission de l'OICS se trouve actuellement en visite à Moscou pour veiller à l'accomplissement des normes des conventions internationales sur les stupéfiants de 1961, 1971 et 1988 par la Russie.
Les visites précédentes des missions de l'OICS en Russie avaient eu lieu 2001 et en 2005. La composition actuelle de la délégation inclut le Président de l'Organe Viroj Sumyai (Thaïlande) et la secrétaire exécutive du Président de l'Organe Beate Hammond (Allemagne). C'est la première fois que le Président de l'OICS se rend en Fédération de Russie.
Dans le cadre de cette visite, les membres de la mission ont rencontré le vice-Ministre russe des Affaires étrangères Oleg Syromolotov, le vice-Ministre russe de l'Industrie et du Commerce Sergueï Tsyb, le chef de la Direction générale de contrôle des stupéfiants du Ministère russe de l'Intérieur Andreï Khrapov, les responsables et les experts du Ministère de l'Industrie et du Commerce, de l'Intérieur, du Service fédéral d'application des peines (FSIN), de l'Usine endocrinienne de Moscou, ainsi que de l'ONG Union nationale anti-drogue.
Pendant les réunions et les entretiens a été évoquée la politique internationale dans le domaine du contrôle des stupéfiants, les dernières élaborations de la Fédération de Russie dans le domaine de la régulation juridique pour lutter contre le trafic de stupéfiants, le rôle de la société civile dans cette activité, les principales tendances dans le domaine de la consommation des stupéfiants, ainsi que la lutte contre les défis liés à la culture, la production et la vente illégale de drogues placées sous contrôle international.
Aujourd'hui, la mission de l'OICS sera reçue au Ministère russe de la Santé. Elle rencontrera le Secrétaire d’État et vice-Ministre russe de la Santé Dmitri Kostennikov, et visitera le Centre scientifique et pratique de narcologie de Moscou. Dans le cadre de ces activités seront évoquées les mesures nationales pour prévenir la vente sans ordonnance de substances narcotiques et psychotropes, ainsi que le traitement et la réhabilitation des toxicomanes.
Dans les contacts avec les représentants de l'OICS, la Russie souligne l'immuabilité des trois conventions anti-drogue de l'Onu, note l'inadmissibilité d'une révision des instruments juridiques internationaux pour combattre le trafic de stupéfiants et l'inadmissibilité des initiatives visant à légaliser les drogues.
Pendant ces entretiens, les représentants russes ont exprimé leurs préoccupations quant à l'augmentation mondiale de la production de drogues et l'élargissement du trafic de drogues synthétiques et de nouveaux produits psychotropes. Le plus alarmant est la détérioration catastrophique de la situation concernant le trafic de stupéfiants en Afghanistan où, selon le rapport de l'ONUDC de 2017, les superficies de culture de pavot opiacé ont augmenté de plus de 60% pour atteindre 328.000 ha, alors que la production des opiacés a augmenté de 87% pour s'élever à 9.000 tonnes.
Dans le même temps a été notée l'importance de stopper rapidement le trafic de stupéfiants en provenance d'Asie centrale, ainsi que d'identifier et de bloquer les canaux de fournitures illégales de drogues synthétiques d'origine européenne, ukrainienne et asiatique.
Je voudrais souligner également qu'outre les rencontres avec les structures publiques et les représentants officiels du pouvoir exécutif, des échanges ont été planifiés avec des ONG, notamment avec l'Union nationale anti-drogue.
Sur l'évolution de la situation en Syrie
La phase finale de l'élimination du foyer militaro-politique de Daech se poursuit en Syrie. Avec le soutien de l'aviation russe, les forces armées syriennes nettoient de Daech les villes et villages sur lesquels l'organisation terroriste a encore une emprise, ce dont le Ministère russe de la Défense vous informe régulièrement.
L'armée syrienne, soutenue par l'aviation russe, mène l'offensive le long de la rive ouest de l'Euphrate.
Le drapeau syrien a été hissé au-dessus de la ville d'Al-Qurayya dans la province de Deir-ez-Zor au sud de la ville de Mayadin. Les forces gouvernementales ont libéré les communes de Subaykhan, Dablan, Ghariba au sud d'Asharah, ainsi que Jadla, Safsaf, Ajarja, le gisement de Vardi et les ruines de Dura Europos à l'ouest d'Al-Salihiya.
Les militaires syriens ont mis en place des livraisons de médicaments, d'eau et de nourriture dans les villes libérées des terroristes.
L'élimination des terroristes, l'instauration et le fonctionnement de zones de désescalade dans le cadre du processus d'Astana ont grandement contribué à l'amélioration de la situation dans le pays. Mais ces changements politiques nécessitent un soutien sur la voie du processus de paix, ainsi qu'un accroissement de l'aide humanitaire internationale, une contribution au déminage et à la reconstruction des sites d'infrastructure socioéconomique. C'est le seul moyen d'assurer une stabilisation irréversible et durable en Syrie.
Je voudrais également vous informer de la poursuite des préparatifs pour la mise en œuvre de l'initiative russe pour réunir le Congrès du dialogue national syrien. Nous nous sommes entendus avec vous pour vous informer des détails concrets concernant cet événement au fur et à mesure qu'ils apparaîtront.
Je voudrais rappeler la réunion largement couverte hier et aujourd'hui par les médias: mercredi 22 novembre à Sotchi se sont rencontrés les présidents de la Russie, de la Turquie et de l'Iran qui ont appelé les représentants du gouvernement syrien et de l'opposition attachés à la souveraineté, à l'indépendance, à l'unité, à l'intégrité territoriale et au caractère non fractionnaire de l’État syrien à participer de manière constructive au Congrès.
Sur le reportage de la chaîne Euronews concernant la rencontre trilatérale des présidents de la Russie, de la Turquie et de l'Iran à Sotchi sur le processus de paix syrien
Je voudrais noter que nous avons été surpris, honnêtement, par la couverture minimale de ces négociations extrêmement importantes pour l'avenir de la Syrie par plusieurs médias occidentaux.
Par exemple, nous avons été étonnés que la chaîne Euronews n'accorde qu'une minute et demie à ce sujet. Le sommet des dirigeants des trois pays, entièrement consacré au processus de paix syrien dans le cadre duquel ont été évoquées les démarches à suivre pour normaliser la situation non seulement en Syrie, mais également dans toute la région. La situation dans la région impacte directement la situation sur le continent européen, aux affaires duquel sont essentiellement consacrées les diffusions et les blocs d'actualité d'Euronews. A l'un des principaux thèmes des médias russes et étrangers, Euronews a accordé littéralement moins de deux minutes d'antenne avec une vision minimale et très superficielle des pourparlers et des déclarations adoptées.
Il est regrettable que les journalistes d'Euronews qui couvrent volontiers en général les activités militaires (parfois on a même l'impression qu'ils le font en savourant) et l'effusion de sang sur place, ne parlent qu'accessoirement du processus de paix et des phases positives vers lesquelles la communauté internationale se dirige depuis si longtemps. Nous espérons vraiment que ce n'est pas tant un engagement politique de la chaîne mais plutôt une couverture très maigre d'un événement très important dû à des raisons techniques.
Sur les perspectives du Mécanisme d'enquête conjoint OIAC-Onu
Le Mécanisme d'enquête conjoint OIAC-Onu (MEC) a formellement cessé d'exister le 16 novembre 2017 suite à l'expiration de son mandat annuel, qui avait été prolongé en 2016 par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le projet de résolution sur la prolongation et le renforcement du mandat de cette structure, préparé par la Russie et la Chine et soumis au vote par la Bolivie, a été bloqué par les USA et leurs alliés. Ils ont ainsi "porté le coup de grâce" au MEC, qui s'était déjà suffisamment discrédité.
Dans cette situation, il est absolument impensable d'essayer de réanimer le Mécanisme qui, en plus de deux ans d'existence, n'a pas réussi à réunir le potentiel d'experts et l'inventaire technique nécessaires pour mener des enquêtes professionnelles et objectives sur l'usage de l'arme chimique en Syrie. Il a été incapable de faire face à la pression politique sans précédent de Washington sur ses partenaires occidentaux.
A l'étape actuelle on ne peut parler que de la création d'une toute nouvelle structure qui, dans ses enquêtes, respecterait rigoureusement les règles et les procédures prévues par la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), l'Annexe à cette dernière sur la vérification, et d'autres documents normatifs de l'OIAC. Cela impliquera évidemment de se rendre obligatoirement sur les lieux des incidents chimiques et le respect du principe fondamental d'assurer l'intégrité des preuves matérielles (ce qu'on appelle la "chaîne de responsabilité" – chain of custody). Nous en avons parlé durant toute la période d'existence du Mécanisme. Et nous appelions systématiquement à mener les enquêtes selon cette méthodologie.
Il est évident que le nouveau mécanisme d'enquête devra également travailler sur les erreurs déjà commises, à savoir mener des enquêtes supplémentaires sur au moins deux incidents chimiques - à Khan Cheikhoun en avril 2017 et à Sarmin en mars 2015 - mais cette fois en parfaite conformité avec les hautes normes de la CIAC et, évidemment, sans l'engagement politique qui était inhérent au travail de ce Mécanisme pendant la période écoulée.
Nous serions prêts à avoir un dialogue intéressé et constructif à ce sujet avec nos partenaires du Conseil de sécurité des Nations unies, à condition de tenir compte des lignes rouges que je viens de citer.
Sur l'évolution de la situation au Liban
Mercredi 22 novembre, jour de la fête nationale de la République du Liban, le Premier ministre Saad Hariri est revenu à Beyrouth.
Les festivités ont débouché sur une manifestation de solidarité des Libanais, qui ont une nouvelle fois montré leur détermination à défendre la souveraineté et l'indépendance de leur pays contre les tentatives de pression extérieure. La consolidation sans précédent de la société libanaise dans toute sa diversité politique et ethno-confessionnelle pendant les trois semaines d'absence du Premier ministre Saad Hariri a constitué une sorte de vote de confiance national envers son gouvernement de coalition.
Les démarches réfléchies du Président libanais Michel Aoun, approuvées par tous les principaux politiciens libanais, ont permis au Liban de s'assurer le soutien des capitales mondiales, dont Moscou. Le Ministre libanais des Affaires étrangères et des Émigrés Gebran Bassil s'est rendu dans la capitale russe et, comme nous l'avons annoncé plus tôt, s'est entretenu avec le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Moscou espère que l'équilibre politique instauré au Liban fin 2016 après l'élection du Président Michel Aoun et la nomination de Saad Hariri au poste de premier ministre sera maintenu. Cet accord libanais, qui a été salué par la Russie à l'époque, avait permis de surmonter le vide du pouvoir au Liban et d'assurer le règlement de plusieurs questions graves de l'agenda national, notamment l'élimination du foyer de terrorisme international dans la région de la frontière libano-syrienne. L'entente interlibanaise convenue à l'époque reste le principal facteur de stabilisation renforçant l'unité du pays.
Nous sommes certains que la poursuite du travail efficace du cabinet ministériel sous la direction du Premier ministre Saad Hariri sera dans l'intérêt de la sécurité et de la stabilité au Liban, garantira un fonctionnement normal des institutions publiques ainsi que la préparation et le déroulement des élections législatives en mai 2018.
Sur la situation au Zimbabwe
Après que Robert Mugabe a démissionné du poste de Président du Zimbabwe mardi 21 novembre, le parti au pouvoir a avancé à ce poste l'ancien vice-Président Emmerson Mnangagwa, dont l'investiture est prévue vendredi 24 novembre. Nous comptons sur la poursuite d'une coopération mutuellement bénéfique et diversifiée avec Harare aussi bien au format bilatéral que sur la scène internationale.
Nous remarquons les efforts constructifs des pays voisins du Zimbabwe, des membres de l'organisation sous-régionale Conférence de coordination pour le développement de l'Afrique australe, qui ont contribué au règlement des problèmes politiques survenus dernièrement au Zimbabwe.
Sur le verdict du Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie statuant la culpabilité de Ratko Mladic
Force est de constater à nouveau que le verdict de culpabilité émis par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) à l'encontre de l'ancien commandant des forces armées de la République serbe Ratko Mladic s'inscrit dans la continuité de la ligne politisée et préconçue qui domine depuis le début du travail de cet organe. L'interprétation unilatérale antiserbe des événements tragiques des années 1990 sur le territoire de l'ex-Yougoslavie, artificiellement prise pour base par le TPIY, non seulement ne contribue pas à la mise en œuvre du principe d'inéluctabilité du châtiment pour les crimes de guerre mais porte un nouveau coup au processus de rétablissement de la confiance réciproque dans les Balkans.
Objectivement, le tribunal de La Haye n'a pas réussi à remplir sa tâche principale de traduire en justice de manière impartiale tous les coupables des plus graves crimes pendant ce conflit. De plus, la "justice sélective" du TPIY, qui les acquittés en dépit des preuves, a donné à plusieurs individus un ticket dans la vie politique et leur a accordé la liberté que ne retrouveront jamais les victimes innocentes.
Il est à noter que le TPIY, et après lui le Tribunal de la Bosnie-Herzégovine qui reproduit ses erreurs, n'ont pas trouvé de corps du délit dans les actes du chef de guerre bosniaque tristement célèbre Naser Oric dont les combattants se cachaient en 1992-1994 à Srebrenica et commettaient des attaques contre la population civile serbe. La déficience de la logique du Tribunal se manifeste également dans le fait qu'en annonçant la culpabilité de Ratko Mladic dans la détention du personnel de l'Onu sur les sites militaires pour les protéger contre les bombardements de l'Onu, le TPIY ne mentionne pas le caractère illégal des opérations de l'Otan dans les Balkans. Je rappelle que ces actions, opérations et attaques illégales de l'Otan ont provoqué la mort de civils et d'importantes destructions. Personne en Occident n'a répondu de ces actes barbares.
Le Tribunal s'est également éloigné des normes universelles en matière de délais de la procédure judiciaire et des droits fondamentaux à la vie, à la protection de la santé et à l'aide médicale. Nous soulignons une nouvelle fois qu'en mai 2017 la Chambre de première instance du TPIY a refusé de satisfaire la requête de libération temporaire de Ratko Mladic pour qu'il soit soigné en Russie en dépit des garanties exhaustives fournies par Moscou.
Nous attendons que l'activité du TPIY s'achève d'ici la fin de l'année, ce que nous avons également déclaré à plusieurs reprises. Nous espérons que le Mécanisme résiduel qui analysera toutes les affaires transmises par le Tribunal, y compris l'éventuel appel sur la condamnation de Ratko Mladic, fera preuve d'une efficacité maximale, ainsi que de professionnalisme et de l'impartialité qui sont si nécessaires pour assurer la paix et la stabilité dans les Balkans.
Sur la déclaration du général Ben Hodges, commandant des forces américaines en Europe
Nous avons noté le commentaire du général Ben Hodges, commandant des forces américaines en Europe, paru dans les médias serbes. Une nouvelle fois ont été réitérées les accusations stéréotypées visant le Centre humanitaire russo-serbe de Nis, selon lesquelles cette structure ne serait qu'une façade cachant "quelque chose d'autre". Le militaire américain a fait part de son souhait de visiter le Centre.
Je voudrais rappeler que le Centre a récemment accueilli l'adjoint de l'attaché de défense auprès de l'Ambassade des USA à Belgrade, qui a pu visiter en personne le Centre et s'assurer que son activité poursuivait uniquement des objectifs humanitaires. Après cela, les tentatives de revenir sur le thème de "l'espionnage" dans le contexte du Centre paraissent pour le peu absurdes.
Néanmoins, nous sommes prêts à accueillir Ben Hodges au Centre humanitaire russo-serbe. Compte tenu de notre ouverture, nous nous attendons à ce que la partie américaine, par réciprocité et politesse, invite des représentants russes et serbes à la base militaire Bondsteel au Kosovo. Bien que ce site ait été créé dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies, les partenaires américains ne brûlent pas d'envie de faire la lumière sur ses véritables objectifs de fonctionnement. Honnêtement nous - mais aussi ceux qui suivent plus ou moins la situation dans la région - nous posons la question: n'est-ce pas l'une des raisons de la campagne médiatique autour du Centre humanitaire russo-serbe de Nis?
Sur la date-anniversaire en mémoire des victimes de la famine des années 1930 sur le territoire de l'URSS
Le 25 novembre, l'Ukraine honorera la mémoire des victimes du "Holodomor", mortes en URSS dans les années 1930. Kiev tente obstinément de présenter ces événements tragiques comme un "génocide du peuple ukrainien". Cette interprétation n'a rien à voir avec le rétablissement de la justice, elle est politisée et antihistorique. D'après nous, quand on formule ainsi la question et qu'on présente ainsi ce sujet, c'est seulement pour semer la discorde entre les peuples de la Russie et de l'Ukraine.
Je voudrais rappeler qu'au début des années 1930 la famine survenue à cause de la sécheresse, de la collectivisation forcée et de la dépossession des koulaks, a touché, hormis l'Ukraine, la Biélorussie, le Kazakhstan, la région de la Volga, le Caucase du Nord, la Sibérie occidentale et l'Oural du Sud. Entre 2 et 8 millions de personnes sont mortes, selon différentes estimations. Ces événements sont une tragédie commune pour les Russes, les Ukrainiens, les Kazakhs et d'autres peuples du pays et, évidemment, la plus grande catastrophe humanitaire sur le territoire de l'URSS. C'est pourquoi toutes les discussions sur une prétendue politique ciblée pour détruire la nation ukrainienne entrent en contradiction avec les faits historiques et sont une spéculation cynique sur la mémoire des millions de victimes à des fins politiques.
La Russie et la communauté internationale ont déjà exprimé leur position vis-à-vis de cette tragédie. Je voudrais rappeler qu'hormis la déclaration de la Douma d’État de l'Assemblée fédérale russe "En hommage aux victimes de la famine des années 1930 sur le territoire de l'URSS" ont été adoptés des documents conjoints à l'Assemblée générale des Nations unies et à l'Unesco. Mais, malheureusement, le régime officiel de Kiev continue de donner une fausse tonalité à ce sujet.
Il est regrettable que nos collègues du Département d’État américain se soient fait remarquer récemment par leur déclaration déformant l'histoire sur le thème du "Holodomor". Ils ont déclaré notamment que la politique de l’État soviétique était dirigée uniquement contre les Ukrainiens. Ainsi, Washington fait outrage à la mémoire des défunts parmi lesquels, comme nous l'avons souligné pendant plusieurs années, se trouvaient également des représentants d'autres nations qui peuplaient l'URSS. Si nous comprenons bien, leur sort tragique n'intéresse pas du tout les auteurs de ces déclarations.
Nous appelons nos collègues américains à étudier plus attentivement les informations historiques. Je me permettrais même de dire plus simplement qu'il faut simplement commencer à étudier les informations historiques. Il n'est plus question d'inattention. Ceux qui tiennent de tels propos montrent qu'ils ne connaissent pratiquement pas les faits. Si enfin nos collègues du Département d’État américain commençaient à étudier les documents historiques au moins relatés, cela permettrait d'éviter des déclarations aussi absurdes qui n'ont rien à voir avec la réalité.
Sur le refus de laisser entrer en Moldavie une délégation de la ville de Moscou pour développer les liens interrégionaux
Nous considérons les multiples interdictions de laisser entrer en Moldavie des journalistes, des représentants politiques, des responsables, des officiers de casques bleus et des citoyens russes comme des actions franchement provocantes et hostiles du côté des autorités moldaves sous de faux prétextes, et souvent sans en expliquer clairement les raisons. Malheureusement, le nombre de cas de ce genre ne diminue pas et ne fait qu'augmenter.
Parmi les derniers cas scandaleux: le refus de laisser entrer une délégation de Moscou partie en Moldavie pour développer les liens interrégionaux comme le prônent, à première vue, les autorités moldaves notamment dans le domaine économique. L'interdiction d'entrée concerne le célèbre politologue russe Mikhaïl Deliaguine, les historiens Grigori Chkoundine et Dmitri Sourjik, la correspondante du journal Komsomolskaïa Pravda Daria Aslamova, le rédacteur en chef du journal Argoumenty i Fakty Igor Tcherniak. Les mêmes sanctions concernent les assistants de l'Agence fédérale pour les affaires de jeunesse et d'autres représentants russes de différents secteurs.
Ces actions rencontrent une incompréhension croissante et une résonance publique négative en Russie, deviennent un sérieux élément irritant dans les relations bilatérales, mettent en péril les liens économiques, d'affaires, culturels, scientifiques et simplement humains.
On a l'impression que Chisinau s'efforce de montrer sa loyauté à certains partenaires occidentaux dans l'espoir d'obtenir des bonus politiques et financiers. Il est difficile de comprendre cette logique autrement.
Il est particulièrement regrettable que ces actions des autorités moldaves se répercutent au niveau provincial. Ainsi, un cas complètement extraordinaire et odieux s'est produit récemment au parc central de Falesti – la statue du grand poète russe Alexandre Pouchkine a été profanée. Je rappelle que son nom, ses œuvres et l'histoire de sa vie sont étroitement liés à la Moldavie. On ignore ce que Pouchkine a à voir dans cette histoire.
Nous condamnons fermement cet acte de vandalisme. Nous appelons les autorités moldaves, qui verbalement prônent le développement des relations avec la Russie, à mener une enquête minutieuse et à restaurer le monument.
Il est réjouissant de noter que ces faits ont déjà provoqué une réaction vraiment forte de la part de plusieurs associations et, évidemment, de la grande majorité des citoyens moldaves.
Sur l'adoption d'une nouvelle forme de visa pour entrer en Russie
Je voudrais vous informer que la loi fédérale de 07.06.2017 n° 111-FZ sur l'adoption d'amendements à la loi fédérale sur les règles de sortie de Fédération de Russie et d'entrée en Fédération de Russie et à l'article 6 de la loi fédérale sur la situation juridique des citoyens étrangers en Fédération de Russie a apporté des amendements à la loi fédérale du 15.08.1996 n° 114-FZ sur les règles de sortie de Fédération de Russie et d'entrée en Fédération de Russie qui réglementent notamment la délivrance de visas aux citoyens étrangers et aux individus sans citoyenneté auxquels un organe territorial du Ministère russe de l'Intérieur a pris la décision de délivrer un titre de séjour provisoire en Russie.
Comme auparavant, les établissements consulaires à l'étranger délivreront des visas appropriés pour quatre mois, et les représentations territoriales du Ministère russe de l'Intérieur prolongeront ou délivreront de nouveaux visas à la catégorie de citoyens mentionnée pour la durée de leur titre de séjour. Seule différence: désormais les établissements consulaires russes délivreront des visas pour obtenir un titre de séjour, et les représentations territoriales du Ministère russe de l'Intérieur délivreront des visas aux personnes en séjour provisoire pour la réception d'un titre de séjour.
La forme du visa n'a pas changé. Conformément à l'article 52 du Décret du gouvernement russe du 09.06.2006 n° 335 sur l'adoption du Règlement sur l'établissement de la forme du visa, l'ordre et les conditions de sa délivrance, sa prolongation et sa récupération en cas de perte, ainsi que la procédure de son annulation, il s'agit d'un visa sur formulaire lisible au scanner.
Sur l'évolution de la situation autour de la statue du maréchal Ivan Konev à Prague
Nous remercions les autorités tchèques et les habitants du pays de chérir la mémoire des guerriers de l'Armée rouge qui ont libéré la Tchécoslovaquie des occupants nazis. Cette position s'est clairement manifestée pendant le rassemblement du 21 novembre dans la capitale tchèque à l'occasion du 120e anniversaire du maréchal Ivan Konev. Des politiciens tchèques connus, des représentants des districts et des municipalités, ainsi que des associations publiques et de vétérans y ont participé. Ils se sont tous prononcés pour le maintien du monument sous sa forme initiale, c'est-à-dire sans aucune plaque d'information n'ayant rien à voir avec les événements historiques en hommage auxquels le monument a été érigé. Nous espérons que dans cette situation prévaudront le bon sens, la justice historique et la gratitude envers cet homme dont le rôle dans la libération de Prague du fascisme est difficile à surestimer.
Sur la situation autour du patrimoine mémoriel soviétique en Pologne
La situation autour de notre patrimoine mémoriel en Pologne, en dépit des nombreux appels aux autorités de ce pays à se raviser et à cesser la "guerre contre les monuments", reste très défavorable. A l'initiative de Varsovie se poursuit la modification de l'espace historique et architectural afin d'effacer de la place publique et de la mémoire des Polonais la vision objective des événements de la Seconde Guerre mondiale. Cette situation pousse les autorités municipales à démanteler des monuments et motivent les casseurs locaux à commettre certains actes de vandalisme.
Nous sommes indignés par l'intention de l'administration de la ville de Stargard (voïvodie de Poméranie occidentale) d'entamer le démantèlement du Monument de la Victoire érigé en remerciement à l'Armée rouge pour sa contribution à la défaite contre le fascisme et à la libération de la terre polonaise de l'occupation hitlérienne.
Nous condamnons fermement le nouvel acte des vandales qui ont profané le monument aux troupes aéroportées soviétiques et polonaises à Lubasz (voïvodie de Grande-Pologne).
Ces exemples indiquent que la campagne contre notre patrimoine militaro-historique en Pologne prend de l'ampleur, et cela se produit de facto, malheureusement, avec la bénédiction ou l'inaction totale de l’État polonais.
Nous continuons de juger cette politique néfaste pour les relations bilatérales. Si Varsovie compte un jour changer sa ligne destructive vis-à-vis de la Russie, il convient de se rappeler qu'il sera très difficile de le faire sur les ruines de nos monuments. Je voudrais souligner que quand nous parlons de "nos" monuments, il est question des soldats qui ont sauvé la vie des Polonais et de monuments érigés en hommage aussi bien aux guerres soviétiques que polonais.
Sur la procédure lancée en Lituanie concernant le monument de l'Armée rouge à Vilnius
C'est loin d'être le premier cas d'interdiction d'utiliser des symboles soviétiques en Lituanie. Cette fois, les autorités lituaniennes ont critiqué l'étoile placée sur la pierre tombale installée dans le cimetière Antakalnis de Vilnius, où ont été ré-inhumés sept soldats soviétiques tués en libérant la Lituanie des occupants nazis.
Nous avons également remarqué l'attaque russophobe du directeur du Département du patrimoine culturel auprès du Ministère de la culture du pays, qui a qualifié l'installation du monument d'"attaque informationnelle contre la Lituanie".
Les déclarations de ce genre sont révoltantes. Il ne s'agit pas seulement du monument et des symboles, mais également de l'attitude indécente envers la mémoire des guerriers-libérateurs, des tentatives continues des autorités lituaniennes de réécrire notre histoire commune et de déformer la vérité de cette époque. Malheureusement pour la Lituanie, dont les autorités affichent une hostilité ouverte à l'égard de notre pays, cette situation devient de plus en plus la norme - et non une exception à la règle.
Sur la "diplomatie des Kouriles"
Nous sommes confus par cette formulation de la question par certains médias. Nous sommes prêts à affirmer que nous ne faisons aucune "diplomatie des Kouriles".
En ce qui concerne le déroulement de la mise en œuvre des accords russo-japonais conclus au sommet sur la mise en place d'une activité économique conjointe dans les Kouriles du Sud, les parties poursuivent la mise au point des paramètres concrets des projets dans les domaines convenus par les deux dirigeants (la mariculture, l'énergie éolienne, la création de serres horticoles, le recyclage des déchets et l'organisation de voyages touristiques groupés). A ces fins, dans le cadre du principal format de négociations (au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères) ont été créés deux groupes de travail - pour les questions commerciales et procédurales de visa - dont les premières réunions devraient se dérouler d'ici la fin de l'année. Nous vous en informerons également.
C'est pourquoi c'est une formulation que nous n'utilisons pas et qui est infondée, je trouve. Nous ne faisons aucune "diplomatie des Kouriles". Nous faisons de la diplomatie culturelle.
Sur le projet international "Ouverture dansée du monde" dans le cadre des Brics avec la participation du ballet national russe "Kostroma"
Vendredi 24 novembre, la première du spectacle du Ballet national russe "Kostroma" se déroulera dans le cadre du projet international Tournée mondiale "Ouverture dansée du monde" à Pékin avec le soutien du Ministère russe des Affaires étrangères, du Ministère russe de la Culture et de l'Administration de la région de Kostroma dans l'un des plus grands complexes théâtraux de la capitale: le "Grand Theatre". Comme l'ont annoncé les organisateurs, cet événement est appelé à élargir les frontières de la coopération culturelle et sociale. Il s'inscrira dans le cadre de la coopération entre les pays des Brics.
Sur la déclaration de la direction de Google concernant les médias russes
Les médias rapportent que lors d'un récent discours pendant le Forum de Halifax sur la sécurité internationale, Eric Schmidt, président du conseil d'administration du holding Alphabet dont fait partie la compagnie Google, a déclaré qu'un travail était en cours afin de réduire le référencement de la chaîne Russia Today et de l'agence de presse Sputnik sur le service Google.News. Quand un journaliste a demandé pourquoi les nouvelles de Sputnik étaient visibles dans les résultats de recherche, Eric Schmidt a répondu que la compagnie travaillait à la détection de telles occurrences et à la réduction du référencement de ces sites dans le fil d'actualité.
A cet égard, nous voudrions mettre l'accent et attirer l'attention sur le fait qu'un tel classement artificiel des résultats et cette baisse de référencement constituaient une censure et une violation des principes fondamentaux de la liberté d'expression. Si elle était adoptée, cette pratique serait contraire au bon sens et au droit d'accéder librement à l'information sur internet. Surtout, cela porterait atteinte à la concurrence normale et saine entre les médias qui est l'un des fondements de l'ordre démocratique de la société et le gage de son développement.
Si on nous répond encore qu'il est question de décisions de compagnies privées qui prennent des décisions autonomes, je suggère à tout le monde de réécouter et de revoir attentivement l'interrogatoire très dur des représentants de Google, de Facebook et de Twitter mené par les congressistes américains. En consultant ces informations, on comprend comment sont prises les décisions par les compagnies privées. Outre tout le reste, nous avons nos propres informations montrant que ces décisions ont été prises sous une très forte pression politique.
Google a publié un communiqué indiquant qu'il ne diminuait pas le référencement de certains sites. On croirait voir la technique "bon flic, mauvais flic". Reste à savoir qui est le bon et qui est le méchant.
Je voudrais rappeler qu'Eric Schmidt, qui est le chef d'Alphabet, compagnie mère de Google, a directement déclaré que la compagnie s'attelait à cette tâche. Qui faut-il croire? Pourquoi fournit-on des informations différentes à différents publics? Après tout il est facile de vérifier et de comparer les déclarations. Tirer vous-mêmes les conclusions.
Bien sûr, nous le notons et comprenons qu'il s'agit d'une atteinte globale à la liberté des médias et à la propagation de cette information.
Je voudrais noter que les compagnies privées - subissant une pression politique flagrante - s'occupent de la modération des médias officiels qui ont une certaine base juridique d'activité et qui ont la réputation d'être des médias professionnels, ouverts et libres, dont les journalistes travaillent dans les points chauds, dont les correspondants obtiennent effectivement des informations importantes et fatidiques pour comprendre la situation dans les zones de conflit, et le font depuis des années. Ces médias subissent cette sélection informationnelle. Ils sont analysés à la loupe, traités de tous les noms, tout est fait pour les évincer du marché médiatique. Et c'est précisément ce qui se produit.
Alors que, vous vous souvenez, la dernière fois nous avons parlé du fameux site Mirotvorets qui publie les informations personnelles (adresse, numéro de téléphone) des journalistes russes, ukrainiens et étrangers qui ont couvert et couvrent la situation dans le Donbass, réalisent des interviews avec des représentants russes et couvrent globalement la situation concernant la crise en Ukraine d'une manière qui ne convient pas au régime de Kiev. De ce fait, les journalistes reçoivent des menaces. Nous l'avons dit la dernière fois: ce site est passé d'un serveur ukrainien sur un serveur américain.
Je voudrais dire que nous venons de transmettre une note au Département d’État américain comportant les caractéristiques de ce site tout en exigeant de lui refuser un "titre de séjour" américain, car plus d'un journaliste a déjà subi des préjudices à cause de l'activité de ce site qui se dit "pacifique". Nous n'avons pas encore reçu de réponse officielle à notre requête. Mais nous y veillerons de près.
Sentez la différence. D'une part: un suivi minutieux et pratiquement mondial de chaque action entreprise par les médias russes, de chaque information qu'ils diffusent, la création d'une atmosphère d'intolérance envers les médias russes. De l'autre: une inaction totale vis-à-vis d'un site qui est contraire à toutes les normes d'éthique professionnelle.
Réponses aux questions:
Question: Certains médias régionaux de Bakou et d'Erevan ont souligné par le passé l'existence d'un certain "plan de Sergueï Lavrov" pour le règlement du conflit du Haut-Karabagh, dont l'existence a pourtant été démentie à plusieurs reprises et notamment par le ministre en personne. Cette fois, certains médias azerbaïdjanais rapportent que Sergueï Lavrov aurait apporté dans la région un certain "plan de Vladimir Poutine" pour le règlement de ce conflit. Que pouvez-vous dire à ce sujet?
Réponse: Nous recommandons toujours aux médias de conserver une approche créative de la présentation des informations, tout en utilisant le plus souvent possible la source originelle de l'information.
Comme vous l'avez justement indiqué, ce sujet a été plus d'une fois commenté avant, pendant et après la visite. Nous avons donné une réponse claire à cette question. Le site de notre ministère des Affaires étrangères fonctionne parfaitement. C'est un portail internet important. Nous organisons des rencontres et des conférences de presse. Nous répondons toujours à toutes les questions de manière exhaustive, évoquons tous les détails. Pourtant, notre position n'est pas toujours présentée. Parfois même, l'imagination des auteurs est telle qu'on ne peut pas tout simplement l'arrêter - et cela n'est probablement pas nécessaire. Quoi qu'il en soit, ces publications doivent - au moins pour le décorum - mentionner l'existence de la position russe sur tel ou tel sujet, qui est parfaitement claire et compréhensible.
Question: Après neuf ans de pause, les États-Unis ont de nouveau inscrit la Corée du Nord sur la liste des pays finançant le terrorisme. Cette décision aura-t-elle des répercussions négatives sur la possibilité d'un dialogue de la Corée du Nord avec les États-Unis et la Corée du Sud?
Réponse: Ceux qui ont pris cette décision aux États-Unis avaient leurs propres motivations intérieures. Comme on le sait, de telles actions aux États-Unis mènent à des pas, initiatives et actions ultérieurs. Il m'est difficile de le commenter. Il faut demander à nos collègues américains pourquoi ils ont fait ce choix.
Concernant l'importance de cette initiative pour la politique hors des États-Unis, cela ressemble plutôt à une nouvelle tentative d'intimidation, une campagne d'information. Dans ce cas, il est nécessaire de s'occuper directement du travail diplomatique qui devrait viser le règlement de la situation, la baisse des tensions.
Quant au concours de telles actions à la baisse des tensions, la réponse est évidente. Ce n'est pas le cas. Il existe des possibilités de mener des négociations diplomatiques bilatérales ou multilatérales. Les États-Unis et les autres États ont des possibilités pour entreprendre les efforts nécessaires pour que la situation n'atteigne pas un certain niveau extrême vers lequel elle est poussée par de nombreux politiciens. Nous avons plus d'une fois présenté nos positions à ce sujet. Une telle approche, cette poussée vers le bord de l'abîme, pourrait se solder par un désastre d'envergure régionale voire globale. C'est exactement la logique de notre vision de la situation.
Question: Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de la future signature de l'Accord de partenariat complet et renforcé entre l'Union européenne et l'Arménie lors du sommet du Partenariat oriental? Que signifie l'association entre l'Arménie et l'UE pour les rapports russo-arméniens?
Réponse: Nous développons nos relations avec les autres États et notamment avec l'Arménie sur une base mutuellement avantageuse et en tenant compte du fait que chaque pays a ses propres intérêts, objectifs et visées dans le domaine de la politique étrangère. Nous respectons ces derniers.
Nous avons lancé un large éventail d'initiatives diplomatiques dans le cadre de notre coopération avec Erevan. Vous avez-vous-mêmes constaté une série de pourparlers à un niveau très élevé, au niveau des ministres des Affaires étrangères, l'ouverture de différentes expositions, des déclarations. Ce faisant, chaque État organise ses propres événements diplomatiques, développe ses doctrines en politique étrangère selon ses propres conceptions.
Question: On sait que suite à sa rencontre avec le Président syrien Bachar al-Assad, le Président russe Vladimir Poutine a contacté les dirigeants de tous les pays jouant un rôle majeur dans la résolution du problème syrien, notamment le Président américain Donald Trump. On dit qu'ils ont parlé pendant une heure et sont parvenus à beaucoup d'ententes. Hier et aujourd'hui, le Département d'État américain a annoncé que les USA auraient le dernier mot. Qui plus est, ces derniers envisagent de créer leur propre protectorat au nord de la Syrie. Que pensez-vous de cette position ambiguë des États-Unis?
Réponse: Concernant le protectorat, je voudrais souligner que cette position est très étrange. Comme nous l'avons régulièrement entendu de la part des représentants américains de tous les niveaux et de toutes les administrations, le seul objectif de la présence américaine en Syrie est la lutte contre le terrorisme. Personne n'a jamais mentionné aucun autre objectif: la création d'un protectorat, une mission culturelle et humanitaire etc. On a toujours affirmé que le seul but de la présence américaine sur le territoire syrien - elle est par ailleurs illégale et n'a aucun fondement juridique - était la lutte implacable de Washington contre les terroristes et les extrémistes. Ce sont des propos publics. On a entendu les mêmes explications lors des négociations bilatérales, au sein du Conseil de sécurité de l'Onu. Nous avons tout entendu. Ces nouvelles nuances présentées par le Ministère américain de la Défense ou le Département d'État sont donc étonnantes. Mais comme il y a là-bas beaucoup de choses étonnantes, je ne pense pas que nous devons commenter chaque mot des Américains, bien qu'ils affirment qu'il sera le dernier. On entendra d'autres "mots" par la suite. Nous l'avons constaté plus d'une fois.
Nous nous appuyons sur les propos officiels tenus au niveau des présidents et des secrétaires d'État américains affirmant que le combat contre le terrorisme est la seule raison de la présence de leurs forces dans la région. Nous avons à plusieurs reprises appelé nos collègues américains et la coalition qu'ils mènent à se focaliser directement sur cette tâche. C'est le sens de notre position.
Question: Il y a quelques jours, l'Ambassade britannique en Jordanie a embauché un chat pour "gérer" son profil Twitter. Le Ministère britannique des Affaires étrangères a lui aussi un chat, qui a une page Twitter avec des dizaines de milliers d'abonnés. Le Ministère russe envisage-t-il une réponse symétrique ou asymétrique à l'apparition des "chats médiatiques"?
Réponse: Nous avons assez de diplomates qui assurent tout le travail médiatique.
Concernant cette tendance britannique, elle est assez dangereuse: on nomme d'abord des chats à des postes diplomatiques peu importants, mais ils pourraient obtenir des promotions, atteindre le sommet du ministère et se rendre à l'étranger pour des déplacements professionnels…
Question: La Crimée a récemment accueilli une délégation bulgare comprenant un représentant du Président bulgare, des Bulgares de Crimée, et des parlementaires - notamment du parti au pouvoir qui a reconnu la Crimée comme une partie de la Russie. Comment pouvez-vous commenter ce fait, ainsi que l'opposition du Président bulgare à la levée des sanctions antirusses?
Réponse: Vous connaissez bien notre position sur les sanctions. Nous ne comprenons pas les motivations et le sens de leur introduction. Nous ne négocions pas leur levée car ce ne sont pas nous qui les avons introduites. Personne ne nous a rien demandé et les raisons de leur adoption ont été présentées de manière très confuse. Je ne vais pas commenter ces mesures car depuis des années, suite à leur introduction par les pays de l'UE et plusieurs pays ayant soutenu la position de l'Union européenne, on a vu des statistiques concrètes reflétant le coup que ces États s'étaient portés à eux-mêmes: ils ont réduit et limité au maximum leur coopération avec la Russie, qui a lancé ses contre-sanctions. Je ne vais pas évoquer en détail notre position de principe.
Concernant votre question sur la Crimée, nous appelons et invitons encore une fois tout le monde à s'y rendre pour confirmer ou dissiper ses doutes - de ses propres yeux, par des contacts avec les gens qui y vivent depuis des décennies - concernant la situation réelle dans cette région. Nous saluons ces déplacements et ferons tout notre possible pour y contribuer. Si vous avez besoin de l'aide du Ministère des Affaires étrangères, nous vous octroierons ce soutien. Si vous avez envie de visiter la Crimée sans l'accompagnement des représentants de l'exécutif et des autres pouvoirs russes, c'est également possible. Nous ne faisons que saluer des contacts directs de ce genre.
Encore une fois, notre objectif prioritaire est de garantir que les représentants de la communauté internationale qui, comme on le constate, sont préoccupés par la situation en Crimée, puissent se rendre compte de la situation, du développement de la situation économique, de l'implémentation de tout un paquet de lois garantissant aux habitants de la Crimée les libertés supplémentaires dans le domaine des droits de l'homme, de l'état de la liberté d'expression. Ainsi, ils auront l'occasion - de leurs propres yeux, de leurs propres oreilles - de former leur propre vision de la situation et de tirer des conclusions appropriées qui pourraient créer une base pour les rapports rédigés au niveau national ou par les organisations internationales. Les informations que nous voyons aujourd'hui et qui servent de base aux critiques contre la Fédération de Russie sont d'habitude recueillies à distance, sans impliquer les habitants réels de la péninsule mais en questionnant des gens qui n'y habitent plus depuis longtemps voire n'y ont jamais vécu. On utilise des faits qu'on ne peut même pas considérer comme non-vérifiés car il ne s'agit pas de faits mais de données présentées par certaines organisations.
Je répète que nous sommes pour des contacts directs. Si vous avez besoin de l'aide du Ministère russe des Affaires étrangères, nous serons prêts à la fournir.
Question: Le 21 novembre a marqué les 22 ans de la signature des Accords de Dayton. Lors de l'interview accordée à Deutsche Welle la veille, Milorad Dodik, Président de la République serbe de Bosnie, a considéré la Bosnie-et-Herzégovine comme un État dysfonctionnant et ajouté que les Accords de Dayton n'étaient pas respectés dans la forme sous laquelle ils avaient été signés. Que pensez-vous de la mise en œuvre de ce texte 22 ans après sa signature?
Réponse: Cette question a un caractère historique. Nous vous répondrons sans aucun doute en présentant un matériel détaillé.
En ce qui concerne les propos de Milorad Dodik, tout le monde sait que les relations de la Russie avec la Bosnie-et-Herzégovine se développent dans des domaines différents, nous nous abstiendrons donc de jugements concernant son caractère étatique car la Fédération de Russie développe ses rapports avec ce pays au sein de formats divers.
Question: Notre question ne concerne pas le fait de savoir si la Bosnie-et-Herzégovine est un État ou pas, car elle est reconnue comme telle au niveau international. Ce qui nous intéresse, c'est votre estimation du respect des Accords de Dayton.
Réponse: Je demanderai à nos experts de vous présenter rapidement le matériel nécessaire.
Question: On constate depuis deux semaines une intensification remarquable du travail sur le règlement du conflit du Haut-Karabagh. Pouvez-vous résumer le bilan du déplacement du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Azerbaïdjan et en Arménie?
Réponse: Sergueï Lavrov a déjà présenté toutes les explications nécessaires à Bakou et à Erevan. Ces informations sont accessibles sur le site du ministère. Je voudrais ajouter que l'activité que vous suivez à la télévision et lors des conférences de presse n'est pas le produit de deux semaines, mais d'un grand travail préalable. Il est mené constamment. Quand ce travail donne des résultats, on voit l'activité que vous constatez.
Le règlement du conflit du Haut-Karabagh est l'une de nos priorités car il concerne deux États amis, deux peuples avec lesquels nous développons nos relations. Nous voulons bien que ce problème soit réglé le plus rapidement possible, naturellement, sur les bases que nous avons évoquées à plusieurs reprises.
Question: Il y a trois semaines, nous avons soulevé la question du blocage de l'Agence fédérale des actualités par Google. Aujourd'hui, nous parlons de la baisse du référencement dans les résultats de recherches. Peut-on considérer l'agression précédente de Google contre l'Agence fédérale des actualités comme une étape préparatoire à une stratégie de sélection informatique des médias russes?
Réponse: Je ne peux pas dire que nos estimations concrètes soient identiques aux vôtres. Tout le monde a vu que la situation avait été réglée dans les plus brefs délais. Les représentants de Google ont présenté leurs explications directement à votre média.
Le problème est que nous entendons des points de vue différents de la part des responsables de Google. Si l'on se laisse guider par ceux que nous avons entendus dans le cas de votre média, l'entreprise assure que la question a été réglée, qu'elle portait un caractère technique et n'avait rien à voir avec tel ou tel contexte politique. Mais si les cas de ce genre se multipliaient, on pourrait parler d'une approche systémique de la part de cette entreprise, d'une censure générale contre les médias russes. Je voudrais bien l'éviter.
Compte tenu de l'envergure de Google, de son niveau technique et de ses capacités, cela crée une menace directe contre les médias mondiaux. Le blocage de la diffusion des informations et une approche sélective basée sur l'utilisation artificielle d'outils techniques dans la sélection des actualités sont absolument inacceptables. C'est une censure d'un niveau technologique plus élevé, mais une censure quand même.
Aujourd'hui, nous avons évoqué Russia Today et Sputnik mais l'attitude de Google envers ces médias fait partie d'un grand paysage occidental, est une pièce d'un grand puzzle, un fragment minuscule de l'offensive des États occidentaux (les USA, la France) contre les médias russes.
Question: Les ressortissants nord-coréens qui sont venus travailler en Russie en septembre dernier sont actuellement menacés d'expulsion à cause des sanctions du Conseil de sécurité de l'Onu. On a vu des informations indiquant que la Russie tentait de résoudre cette question. Pouvez-vous commenter la situation?
Réponse: Nous avons déjà répondu à cette question spécialement pour votre média. La présence des ressortissants de la Corée du Nord et des autres pays sur le territoire russe, notamment dans le cadre des quotas de travail et des visas régulant certaines activités, est réglementée par la législation de la Fédération de Russie. Nous avons indiqué à plusieurs reprises que tout était parfaitement légal. Je ne vois ici aucune raison d'en douter et de rechercher des contradictions.
Question: Tout le monde - la Fédération de Russie, les États-Unis et la Syrie - a unanimement annoncé la victoire sur Daech. Mais qui a joué le rôle décisif dans cette victoire: la coalition, la Russie ou les forces nationales?
Le Washington Post affirme que l'Administration américaine a décidé de prolonger la présence des troupes américaines sur le territoire syrien afin de soutenir les Forces démocratiques syriennes et de mettre en place des autorités locales qui seraient indépendantes du Gouvernement de Bachar al-Assad. Quelle sera la réaction de la Russie à cette décision compte tenu des propos sur le soutien de l'unité de la Syrie tenus par le Kremlin et la Maison blanche après l'entretien téléphonique entre Vladimir Poutine et Donald Trump? Quelle influence tout cela pourrait-il avoir sur les négociations de paix syriennes?
Réponse: En ce qui concerne les entretiens téléphoniques du chef de l'État, comme vous le savez bien, ils sont du ressort de l'Administration présidentielle.
Quant à l'article du Washington Post - si je comprends bien, il s'agit de celui publié dans le numéro du 22 novembre - nous avons nous aussi des questions et avons demandé des commentaires. Ce texte cite des sources anonymes au sein de l'Administration américaine et affirme que les autorités américaines n'envisagent pas de retirer leurs troupes de Syrie suite à la défaite de Daech, mais veulent au contraire créer un nouveau pouvoir au nord du pays.
Je voudrais souligner que je ne comprends pas pourquoi le quotidien cite des responsables "anonymes" de l'Administration, si le Ministre américain de la Défense James Mattis a publiquement annoncé à la presse que les militaires américains ne quitteraient pas la Syrie avant, je le cite, des "progrès dans le règlement politique". Les conditions de ce dernier seront évidemment établies par les États-Unis de manière absolument arbitraire.
Nous avons déjà plus d'une fois attiré l'attention de Washington sur le fait que les propos de ce genre posent des questions très sérieuses sur les raisons réelles de la présence des forces armées américaines et de la coalition en Syrie.
Je l'ai déjà indiqué aujourd'hui, mais je vais le répéter: la présence des États-Unis en Syrie est illégale du point de vue du droit international. Ils le font non seulement sans approbation ni invitation de la part des autorités de Damas - leur représentant travaille quotidiennement à l'Onu et y défend les intérêts de son pays -, mais aussi contrairement à la volonté du gouvernement légitime syrien et sans aucune autre base juridique. D'un point de vue légal, leur attitude est proche de l'occupation. Si les forces armées d'un pays se trouvent sur le territoire d'un autre État et y mènent des combats sans son consentement ni aucun mandat octroyé par des institutions internationales et notamment le Conseil de sécurité de l'Onu, il s'agit d'une occupation.
Nous avons récemment commenté cette situation. Contrairement aux affirmations des représentants des forces américaines indiquant que l'Onu aurait donné une certaine approbation aux États-Unis, il n'existe en réalité aucun feu vert sur leur présence en Syrie de la part du Conseil de sécurité de l'Onu, le seul organe des Nations unis mandaté par la Charte pour prendre des décisions sur le recours à la force par la communauté internationale.
Nous sommes surtout préoccupés par le projet de créer, dans certaines régions de la Syrie contrôlées par les groupes armés chapeautés par Washington, des organes de pouvoir locaux indépendants de Damas. Par ailleurs, tout cela est fait sans l'approbation des habitants. Nous l'avons évoqué plus d'une fois, mais nous voudrions souligner qu'il s'agit d'une voie directe vers la partition du pays. Une partie de la communauté internationale - comme vous l'avez constaté hier à Sotchi - tente, à l'aide de rencontres au sommet, de consolider de telle ou telle façon la société, fait tout son possible pour présenter une plateforme de dialogue entre les différents représentants de l'opposition, les anciens extrémistes qui baissent actuellement leurs armes et Damas, essaie de créer le climat nécessaire pour des négociations sur l'avenir de la Syrie qui seraient menées par les Syriens-mêmes. D'un autre côté, on entend de la part de Washington des affirmations de ce genre qui sont malheureusement accompagnées par des actions sur le terrain. Encore une fois, nous estimons qu'il s'agit d'une voie directe vers un schisme. Dans le contexte, nous sommes obligés de rappeler à nos collègues américains que, conformément à la résolution 2254 du Conseil de sécurité de l'Onu définissant le cadre du règlement syrien, les États-Unis, comme toute la communauté internationale, se sont engagés à respecter le principe fondamental de l'intégrité territoriale de la Syrie, en théorie comme en pratique.
Question: Permettez-moi de continuer sur la question du dialogue intérieur syrien. La déclaration commune adoptée hier par les leaders russe, iranien et turc suite à leurs pourparlers tripartites à Sotchi indique que la date des négociations est en cours de concertation. Se dérouleront-elles d'ici la fin de l'année ou vaut-il mieux que les journalistes achètent des billets vers Sotchi pour l'année 2018?
Réponse: Nous vous informerons par avance de la nécessité d'acheter des billets pour Sotchi car nous avons intérêt à ce que vous y arriviez à temps, vous y installiez confortablement et soyez bien accueillis. Ne vous inquiétez pas. Occupez-vous de votre vie, mais soyez sûrs que nous vous informerons par avance et que vous aurez assez de temps pour vous préparer et réserver vos billets. Est-ce j'ai été assez diplomatique et claire?
Question: Faut-il s'attendre à la présence du groupe de Riyad, compte tenu des difficultés avec la concertation des listes? Et faut-il s'attendre à la présence des Kurdes à cet événement, étant donné la position du Président Erdogan?
Réponse: A notre avis, un tel événement doit être large et impliquer les représentants des différents mouvements d'opposition: aussi bien de l'opposition constructive que de l'ancienne opposition armée qui est prête à passer de la violence aux méthodes pacifiques de construction de la nouvelle Syrie. Tout cela devrait garantir des résultats concrets à cette rencontre. Elle sera non seulement un bel événement bien organisé, ouvert aux journalistes et aux caméras, mais aussi une initiative susceptible de donner des résultats concrets et constructifs créant les fondements de la Syrie en tant que pays uni, intègre et laïc offrant une place et des droits égaux aux représentants de toutes les religions, ethnicités ou groupes sociaux.
On a en effet publié les listes des organisations, des structures et des groupes qu'on pourrait inviter et qui pourraient être impliqués dans ce travail nécessaire. Les préparatifs concrets de cet événement se basent notamment sur les réponses à ces invitations.
Question: Je voudrais obtenir une précision concernant les futurs pourparlers des Ministres russe et japonais des Affaires étrangères. Quelles questions Sergueï Lavrov envisage-t-il de soulever lors de cette rencontre?
Réponse: Il se focalisera sur l'agenda bilatéral, évoquera la situation internationale et régionale, l'état des choses sur la péninsule coréenne, le règlement syrien et beaucoup d'autres problèmes de l'actualité internationale. Voilà pour les informations de base. Les données plus détaillées seront bientôt publiées sur le site du Ministère.