Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 3 mars 2022
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Ruslan Kazakbaev, Ministre des Affaires étrangères de la République kirghize
Samedi 5 mars, des négociations entre le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov et le ministre des Affaires étrangères de la République kirghize Ruslan Kazakbaev sont prévues à Moscou dans le cadre de sa visite officielle en Fédération de Russie.
Cet entretien ouvre une série d'événements prévus pour 2022, consacrés au 30e anniversaire des relations diplomatiques russo-kirghizes (établies le 20 mars 1992).
Les deux ministres discuteront des questions de la coopération bilatérale dans les domaines politique, commercial, économique, culturel, humanitaire et autres. Un échange de vues est également prévu sur les questions de l'intégration eurasienne, de la sécurité mondiale et régionale, notamment en lien avec les événements en Ukraine, et de l'interaction sur les plateformes internationales.
Il est prévu de signer le Programme de coopération entre le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie et le ministère des Affaires étrangères du Kirghizistan pour 2022-2024 et d'adapter la déclaration conjointe des ministres des deux pays sur les résultats de la visite officielle du ministre des Affaires étrangères de la République kirghize Ruslan Kazakbaev en Fédération de Russie.
Nous pensons que la rencontre des chefs des ministères des Affaires étrangères de la Russie et du Kirghizistan contribuera au renforcement continu du partenariat stratégique et de l'alliance russo-kirghize.
Sur la situation en Ukraine
Je voudrais mettre un accent sur l'entretien accordé d'aujourd'hui par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et entièrement consacré à ce sujet. Des questions ont été posées par les médias étrangers. Nous publierons la transcription sur toutes les ressources du ministère russe des Affaires étrangères.
Nous devons faire face à une attaque informatique sans précédent, un terrorisme de l'information. Il concerne non seulement l'environnement médiatique, mais aussi l'environnement cybernétique. Cette attaque vient de l'Occident. Elle est effectuée notamment grâce aux ressources et aux opportunités ukrainiennes. L'Ukraine est utilisée avec toute ses infrastructures comme un outil. L'attaque vise à désinformer la communauté mondiale et à discréditer les efforts de la Russie. À cet égard, nous nous voyons obligés de clarifier à nouveau le véritable état des choses.
Depuis le 24 février 2022, la Russie mène une opération militaire spéciale en Ukraine. Sa cause réside dans la politique anti-peuple et antirusse perpétrée pendant huit ans par le gouvernement actuel de ce pays, par le régime de Kiev. Ce régime est arrivé au pouvoir à la suite de toute une série d'événements anticonstitutionnels illégaux qui avaient été organisés sur le territoire de l'Ukraine par des agents de l'Occident.
L'un des principaux événements, quoique ni le premier, ni le seul, a été le coup d'État de 2014. Il a été perpétré par des forces néo-nazies avec le soutien de l'Occident. Pendant huit ans, le nouveau régime a systématiquement violé les droits de l'homme et des minorités nationales, il a foulé aux pieds la liberté d'expression et des médias, lutté contre la langue et la culture russes, exterminé les opposants politiques, déclenché une guerre civile dans le Donbass et saboté tous les efforts de la communauté internationale, principalement les nôtres, visant à formuler une solution juridique et à résoudre le conflit en question et, en général, [à cesser de] saboter les accords de Minsk.
Parallèlement, l'Ukraine a été saturée avec des armes occidentales, qui lui avaient été fournies en quantités gigantesques. Elle devenait une tête de pont non seulement pour certains pays membres du bloc militaire – l'OTAN, qui menace directement la Russie. Tout cela s'est produit dans le contexte de la destruction globale de l'architecture mondiale de la sécurité et de l'absence de garanties de sécurité pour notre pays.
Je voudrais souligner que l'Occident n'a fourni de telles garanties de sécurité à aucun État. Cela s'applique même aux membres de l'OTAN. Tout est décidé par ceux qui sont à la barre. Non seulement notre pays n'a pas reçu de garanties, mais il s'est vu refuser des garanties de sécurité. Ce sont des choses différentes. Nous avons entre les mains des réponses écrites qui ne laissent aucun doute sur les intentions du bloc de l'OTAN et de ceux qui le dirigent, à savoir les États-Unis, que toute discussion sur ces questions qui pour nous ne sont pas seulement essentielles et importantes, mais primordiales et existentielles… Toutes ces questions ont été rejetées. Les formulations de la partie russe ont été rejetées par écrit tout comme la possibilité d'en discuter avec l’Occident. C'est pourquoi nous l'avons demandé. S'il n'y avait pas eu de réponses écrites, je peux vous assurer que nous entendrions maintenant des cris et des gémissements sur le fait qu'ils – l'Occident – avaient été mal compris et qu'ils avaient voulu dire quelque chose de complètement différent, qu'ils avaient proposé à la Russie de poursuivre le dialogue. Mais non. Un refus écrit a été donné.
Nous avons évoqué le rôle du régime ukrainien dans les relations internationales. Le régime a fait de l'Ukraine, du peuple ukrainien, un instrument de la politique occidentale. Les actions du régime ukrainien aujourd’hui, même si vous ne connaissiez pas le contexte de la situation dans le Donbass, que vous n'auriez pas vu de photographies, parlé à des témoins oculaires, lu des documents des organisations internationales et des structures non gouvernementales, ne laissent aucun doute que des bandits sont à la barre. L'Occident leur fournit des armes. Des bandits cachés derrière la population civile se dissimulent dans des zones résidentielles, des appartements et des maisons. Ils font tout pour créer une certaine image et la faire passer pour la réalité au prix de la vie de leurs citoyens, des citoyens d'autres pays et de la population civile en général.
Il est nécessaire d'étudier les données d'archives. Nous les fournirons afin que vous sachiez ce qu'ils ont fait pendant toutes ces 8 années. Il est possible et nécessaire de parler de ce dont la communauté internationale devrait discuter mais qui n'a jamais été entendu à cause de la propagande occidentale. Vous pouvez et vous devriez voir ce qui se passe en direct maintenant. Des bandits qui utilisent des armes occidentales, et qui en même temps ne sont pas légalisés en tant que membres des forces armées ukrainiennes, qui en fait sont les bataillons punitifs « Azov », « Donbass », « Secteur droit », etc., qui utilisent des écussons nazis et se tiennent derrière le dos des civils. Le dos de ces mêmes personnes à qui ils (comme on l'a dit à tout le monde et comme on nous l'a dit à Washington) cherchent à apporter la liberté et la démocratie. Aujourd’hui, le monde entier voit comment vous apportez la liberté et la démocratie. Vous le faites sur la base de principes nationalistes, en vous cachant derrière le dos des femmes et des enfants. Vous le faites en manipulant l’opinion publique avec le soutien colossal des services spéciaux aux États-Unis, en Grande-Bretagne et, en général, dans les pays de l'OTAN. Ils vous utilisent, ils n’ont pas pitié de vous (je parle des militants ukrainiens). Nous plaignons le peuple, tous ceux qui pensaient que vous étiez leurs vrais défenseurs, alors que vous n'êtes que des bandits et des maraudeurs.
Les forces armées de l'Ukraine et les néo-nazis utilisent la population civile comme bouclier humain, ils déploient des armes dans des zones résidentielles. C'est un fait. Vous pouvez ne pas le montrer autant que vous le souhaitez – je parle de la CNN, de la BBC et d'autres, mais les gens le sauront tout de même et pourront distinguer les faux de la vérité. Non seulement ils ne procèdent pas à l'évacuation de la population civile, mais en plus ils prennent toutes les mesures pour qu'un maximum de civils restent dans les zones à risque : ils imposent un couvre-feu, ils posent des mines à la sortie des villes. Cette tactique est toujours utilisée par des terroristes habitués à prendre en otage la population.
Nous recevons de nombreux appels des ambassades d'autres pays en Ukraine avec des demandes d'assistance pour assurer le départ en toute sécurité des citoyens et des diplomates de ces États et des employés des organisations internationales. Nous mettons tout en œuvre (avant tout, le ministère de la Défense) pour leur apporter l'assistance nécessaire.
La situation en Ukraine est aggravée par une croissance incontrôlée de la criminalité, délibérément provoquée par les autorités ukrainiennes. Plusieurs dizaines de milliers d'armes à feu ont été distribuées sans aucun contrôle à tout le monde. Des criminels ont été libérés des prisons, qui reçoivent également des armes et forment des gangs, attaquent et tuent leurs compatriotes. De ce fait, le pays a été submergé par une vague de vols, de pillages et de meurtres. Le nationalisme prend des formes extrêmes, il devient littéralement du racisme. Des personnes originaires d'Afrique et d'Asie sont victimes de discrimination et de violence. Le but de ces démarches est évident : créer le chaos, provoquer le plus de victimes possible parmi la population civile.
Contrairement aux bataillons néo-nazis qui détruisent et sabotent délibérément des infrastructures critiques, l'armée russe fait tout son possible pour assurer la sécurité de ces installations. Un exemple en est le travail conjoint des parachutistes russes et des militaires ukrainiens pour protéger les groupes électrogènes, le sarcophage et l'installation de stockage du combustible nucléaire usé à la centrale nucléaire de Tchernobyl. La zone autour de la centrale nucléaire de Zaporozhye est également protégée et contrôlée. Les deux centrales nucléaires fonctionnent correctement. Nous attirons l'attention sur ce fait des organisations internationales concernées qui, malheureusement, reçoivent de fausses informations de la part de l'Ukraine. Obtenez des informations de première main.
Comme on le sait, des pourparlers directs entre les représentants de la Russie et de l'Ukraine ont commencé sur le territoire de la Biélorussie. Nous espérons qu'ils conduiront à une fin rapide de cette situation, au rétablissement de la paix dans le Donbass et au retour de tous les peuples d'Ukraine à une vie paisible et juste.
Regardez à nouveau les tactiques de ceux qui ont été chargés par le régime de Kiev de négocier. Combien d'heures passent-ils en route ? Et quand ils arrivent sur les lieux, ils déclarent qu'ils sont fatigués, ils se couchent et s'endorment. Ils font tout un marchandage pour choisir la plate-forme précise, où ils seront prêts à s'asseoir, à parler, à rester. Est-ce là une façon de se préoccuper de ses concitoyens ? Non, bien sûr que non. C’est clairement l’ordre direct des services spéciaux des États-Unis. Ils n'ont pas pitié du peuple ukrainien. Ils ne s’en soucient pas. Plus ces tactiques du régime de Kiev sont mises en œuvre en obéissant à leurs injonctions, plus les gens souffriront. Mais qui y pense dans le bunker de V.A. Zelensky ?
Sur la discrimination raciale en Ukraine
Nous nous sommes penchés sur de nombreux articles dans les médias sur la discrimination raciale en Ukraine.
Il s’agit de manifestations de racisme et de discrimination raciale dans l'Ukraine moderne, y compris vis-à-vis des citoyens des pays asiatiques et africains qui s'y trouvent, de passages à tabac d'étudiants, d’attaques contre des citoyens de ces pays qui ont refusé de condamner notre pays sachant ce qui s'y est passé pendant toutes ces années ; un traitement brutal des Africains souhaitant quitter l'Ukraine ; une attitude envers les citoyens chinois, indiens, etc. Ceci, malheureusement, n'est pas une nouvelle pour ceux qui savent ce qui s'est réellement passé là-bas, c'est une suite naturelle. Il en a toujours été ainsi. Auparavant les étrangers étaient épargnés, or, aujourd’hui, premièrement, cela est utilisé comme une provocation, et, deuxièmement, ces nationalistes, en principe, sont prêts à tout.
Cette situation choquante est le résultat du fait que les autorités actuelles de Kiev et leurs prédécesseurs n'aient rien fait pour résoudre le problème du nationalisme. Leurs mentors occidentaux, pour des raisons opportunistes et politiques, n'ont pas seulement fermé les yeux sur cela, mais ils ont tout fait pour favoriser la croissance de l'idéologie néo-nazie. Ce n'était pas dans leur pays, comme ils le pensaient, mais quelque part « là-bas », dans une Ukraine lointaine, où, comme l'a dit le président des États-Unis, vivent les Iraniens. Ils ne réagissent même pas que les citoyens de leurs pays – l'Amérique et l'Union européenne soient aussi là-bas. À qui fournissent-ils des armes ? A ceux qui tueront tout le monde sans discernement ?
L'antisémitisme, la xénophobie, la discrimination raciale qui fleurissent aujourd'hui en Ukraine sont précisément les phénomènes dont nous parlons inlassablement depuis huit ans et que l’Occident s’est tant efforcé d'ignorer, en protégeant soigneusement (je parle des institutions euro- atlantiques), voire en dorlotant les successeurs idéologiques du fascisme. Si vous n’êtes pas capables de le voir par vous-même malgré cette abondance de matériaux, alors vous ne voulez pas le voir. Et vous n'avez rien vu en effet. Maintenant, vous récoltez ce qui a été semé.
Cette ignorance de la menace de la « peste brune » résurgente est particulièrement étrange de la part des États européens qui ont connu toutes les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Après tout, ce n'est peut-être pas si étrange.
Une fois de plus, nous voudrions attirer l'attention sur les rapports annuels du ministère [russe des Affaires étrangères] sur la situation des droits de l'homme dans les différents pays , sur les manifestations du nazisme dans le monde , ainsi que sur les rapports individuels sur ce pays , dans lesquels une analyse de la situation liée aux droits de l’homme a été régulièrement fournie, indiquant l'ampleur de la propagation du racisme et du néonazisme. La situation actuelle des citoyens étrangers en Ukraine en est une autre confirmation.
L’attitude de l'Ukraine envers cette question est d'autant plus éloquente qu'elle est l'un des rares pays (plus précisément l’un des deux pays) qui vote régulièrement, d'année en année, contre la résolution « Combattre la glorification du nazisme, du néonazisme et d'autres pratiques qui contribuent à l'escalade des formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et d'intolérance qui y est associée » soumise par la Russie pour examen par l'Assemblée générale des Nations Unies. Les États-Unis ont interdit aux pays de l'UE d'adhérer et de voter pour cette résolution. Ne le voyez-vous pas non plus ? C'est votre position à vous, pays occidentaux. Rappelons que ce document soulève des questions brûlantes de la croissance de manifestations très dangereuses du néonazisme et de la discrimination raciale, de la propagation de l'idéologie haineuse et de la théorie de la supériorité raciale dans le monde moderne.
L'Ukraine adopte une position similaire à l'égard d'une autre initiative importante dans le domaine de la lutte contre le racisme, à savoir la résolution « Appel mondial à l'action visant à l'élimination complète du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance qui y est associée et à la mise en pratique et au suivi complets de mesures sur la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d'action de Durban ». En particulier, lors de l'examen du document au cours de la 76e session de l'Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2021, la délégation ukrainienne n'a tout simplement pas participé au vote et, un an plus tôt, elle s'était abstenue. Qu'est-ce donc, sinon les maillons d'une seule et même chaîne ? N'est-ce pas la preuve qu'ils se sont ouvertement moqués de ces mesures visant à de contrecarrer la propagation de la factologie nazie et raciste ? Bien sûr, c'est précisément cela. Ils ne l'ont pas caché. Il leur était bénéfique de cultiver chez eux des extrémistes avec une idéologie néonazie. Pourquoi ? Parce que le nationalisme est une idéologie très facilement absorbée dans l'esprit des gens qui ont un bas niveau culturel et moral. C'est une idéologie très commodément répandue. Un peu d'argent, d’armes, de matériaux disant qu'une race est meilleure qu'une autre, et qu'un peuple est pire qu'un autre. Et le tour est joué. Ensuite, il est facile de les utiliser pendant des « Maïdans », à des fins politiques pour organiser ce qu’on appelle la « colère juste » du public, mais en réalité – une pression de la part des forces descendues dans la rue. Mais c'est exactement ainsi que l'Ukraine a vécu politiquement ces dernières décennies. Exactement. Il y a aussi le premier « Maïdan » qui s'est déroulé sous la couleur « orange » comme une sorte d'« initiative » pacifique, bien que payée à l’avance. Une campagne de relations publiques de cette ampleur coûte très cher. Le « Maïdan » de 2013-2014, c'est le « Maïdan » qui a attiré des extrémistes et des militants formés dans des camps de Pologne et des pays baltes. Combien de fois en avons-nous parlé ? Les États baltes et la Pologne nous condamnent. Et que pensent-ils d’eux-mêmes ?
L'Union africaine s'est dite inquiétée de la situation des citoyens de ses divers pays en Ukraine dans sa déclaration du 28 février, notant que le « filtrage » des Africains et l'application d'un traitement inégal (dissimilaire) inacceptable à leur égard sont des manifestations racistes choquantes. Je comprends très bien l'Union africaine. Mais la vie des Russes signifie aussi quelque chose. Or c'est ainsi qu'ils ont été traités pendant 8 ans. Peut-être ne devrions-nous pas traiter les gens différemment selon la couleur de peau et la religion ? Peut-être pourrions-nous aussi ressentir la douleur des autres ? Et les hashtags #russianlivesmatter apparaîtront alors ?
Nous voyons clairement qu'ignorer et même franchement refuser de reconnaître des problèmes évidents dans le domaine de la lutte contre le racisme, s'aligner sur les États-Unis lorsqu'ils considèrent les manifestations de racisme et de discrimination raciale comme l’exercice d'une sorte de « liberté d'expression » (nous la voyons aujourd’hui et connaissons son prix en Occident) conduit non seulement, comme le disent les experts, à une « impasse des droits de l'homme », mais c’est aussi une position absolument irresponsable, à la suite de laquelle des personnes bien précises, voire des groupes nationaux, ethniques ou raciaux tout entiers, souffrent.
Sur de la déclaration de l'Union Africaine sur les faits d'hostilité envers les Africains qui tentent de quitter l’Ukraine
Le 28 février 2002, le Président de l'Union africaine, le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, et le Président de la Commission de l'Union africaine, Faki Mahamat, dans une déclaration officielle, ont exprimé leur profonde préoccupation face à des informations qui parviennent sur les faits d'attitude hostile envers les citoyens des États africains qui tentent de quitter l'Ukraine.
Les dirigeants de l'Union africaine appellent tous les pays à respecter le droit international et à montrer une sympathie et un soutien égaux à tous les civils quittant les zones de l'Opération spéciale, « quelle que soit leur origine raciale ».
Nous adhérons pleinement à cette déclaration. Cela peut-il être étendu à toute notre vie ? Non seulement pour un cas historique précis, mais pour en faire un élément dominant dans les législations nationales de chaque pays et le droit international (si tant est que Washington, Londres et Bruxelles ne le détruisent complètement maintenant).
Nous partageons pleinement la position de l'organisation panafricaine. Pour notre part, nous tenons à souligner qu'à ce jour, le ministère russe des Affaires étrangères ne dispose pas d'informations sur les demandes des citoyens des pays africains pour l'autorisation de franchir la frontière entre la RPL, la RPD et la Fédération de Russie. Dans le même temps, les missions diplomatiques de certains États africains se sont tournées vers le ministère russe des Affaires étrangères avec une demande d'organiser l'évacuation de leurs citoyens – des étudiants qui faisaient leurs études dans des établissements d'enseignement supérieur ukrainiens. Cette question est en cours d'examen conjoint avec le ministère de la Défense de la Fédération de Russie.
Sur l'utilisation du salut nazi par les pays occidentaux
Il a été noté que dans un certain nombre de pays – le Canada, les pays de l'UE – les dirigeants de ces pays, les chefs, les ministres des Affaires étrangères, les sénateurs, c'est-à-dire les représentants du pouvoir législatif, les personnalités publiques et les hommes politiques utilisent aujourd’hui ce même slogan qui est devenu le salut officiel en Ukraine ces dernières années. Nous en avons également parlé. Je ne le prononcerai pas, mais je le laisserai certainement dans le texte du briefing d'aujourd'hui. Je ne vais surtout pas le prononcer.
Voici donc un bref historique pour tous ceux qui utilisent ces deux mots – une virgule et un point d'exclamation. En août 1939, le deuxième congrès de l'Organisation des nationalistes ukrainiens s’est tenu dans l'Italie fasciste. L'une des décisions du congrès a été l'adoption de la salutation généralement acceptée des fascistes ukrainiens : « Gloire à l'Ukraine ! » avec, pour réponse « Gloire aux héros ! ». La salutation et la réponse ont été convenues et acceptées comme une salutation symbolique d'une personne envers une autre. Ce sont des éléments d'identification : un code qui sert à distinguer un ami d’un ennemi. De la même manière, ils ont forcé les Ukrainiens à appliquer cette identification « ami-ennemi » en leur posant la question : « À qui appartient la Crimée ? » C’est la même logique. Vous ne pouvez pas avoir votre propre opinion, il n'y a que « l'opinion » correcte des militants en Ukraine. Si vous avez votre propre point de vue, une position civique claire qui ne correspond pas à leurs idées d’un monde parfait, soyez gentils, jetez-vous à plat ventre. Ne connaissiez-vous assez d’exemples de ce genre en Occident ? Bien sûr que tout le monde les connaissait. Mais on ne disait rien. Ce que font les médias occidentaux maintenant est un véritable crime. Tout le monde devrait le savoir.
C'est ainsi que ces collaborateurs saluaient autrefois les unités de la Wehrmacht et des SS, pas seulement pour leur usage interne, mais pour leur identification devant les SS nazis. Permettez-moi de rappeler à ceux qui ne savent pas ce que sont les SS, ce qu'est la Wehrmacht nazie – ce sont les mêmes qui ont organisé le génocide de la population juive, tsigane et slave sur le territoire de l'Ukraine, de la Biélorussie, de la Pologne et de la Russie. Ou même maintenant je ne devrais pas utiliser le mot « génocide » ? N'en avons-nous toujours pas le droit ? Ou alors l’honnêteté est encore là, et dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, nous pouvons encore utiliser le mot « génocide ». Probablement, c’est seulement parce que plus de personnes sont mortes et que le conflit a duré plus longtemps ? Non, il n'a pas duré plus longtemps, quoique plus de gens soient morts en effet. Alors, aurions-nous dû attendre ? Pour que la prochaine fois – lorsque des présidents, des premiers ministres et des ministres des Affaires étrangères utiliseront cette salutation – ils ne soient pas surpris d'être également traités de néonazis.
Toutes ces années, la partie russe a publié à plusieurs reprises des rapports préparés par nous et par d'autres organismes et organisations sur les graves violations des droits de l'homme en Ukraine dans un contexte adéquat. Des délits nationalistes. Ainsi, en 2014, le ministère [russe] des Affaires étrangères et en 2015 le comité d'enquêtes de la Russie ont publié le Livre blanc des crimes en Ukraine. Croyez-vous que nous l'ayons déposé dans une bibliothèque secrète ? Bien sûr que non. Il est disponible sur le site du ministère russe des Affaires étrangères, dans les réseaux sociaux. Nous l'avons expédié à tous les pays partenaires, à des organisations internationales.
Nous préparons régulièrement des rapports « Sur la situation des droits de l'homme en Ukraine » et « Sur les violations des droits des citoyens et compatriotes russes à l'étranger ».
Je voudrais attirer votre attention sur le livre de M.S. Grigoriev et D.V. Sablin « Le fascisme ordinaire. Crimes de guerre ukrainiens et violations des droits de l'homme entre 2017 de 2020 ». Chaque année, cela a été enregistré, des matériaux similaires ont été découverts. Cela s'ajoute aux enquêtes menées par des journalistes russes. [Des journalistes] étranger, occidentaux n’en ont pas fait – il était presque impossible de les y attirer.
Plus récemment, lors d'une session sur les droits de l'homme à Genève (le 28 février), une présentation a été diffusée sur les crimes de guerre des dirigeants ukrainiens dans le Donbass. Vous pouvez en prendre connaissance sur le site Internet de la Mission permanente de la Russie auprès de l'Office des Nations Unies à Genève. Il s'agit là d'un terrible reportage photo avec des images de morts et de destructions dans le Donbass. Alors que certains pleurent les morts maintenant et que nous offrons nos condoléances à toutes les familles, rappelez-vous simplement que vous avez tacitement consenti à des meurtres particulièrement brutaux perpétrés pendant toutes ces années. Permettez-moi de répéter ce dont nous avons parlé. La conscience ne peut pas se réveiller aussi rapidement du jour au lendemain.
Il existe de nombreux matériaux provenant de différentes sources. Des documents sont disponibles dans le domaine public, y compris sur le site Web du ministère. Ce dernier est victime des attaques DDOS, précisément dans le but d'empêcher la publication de tous ces documents. Nous comprenons que tous ces documents ne sont pas lus, et ceux qui les lisent font semblant de ne pas les avoir lus. Nous y prêterons attention encore et encore.
Au mépris des accords et des actes internationaux, à partir d'avril 2014, les représentants des forces de l'ordre ukrainiennes ont constamment mené des bombardements massifs de localités dans le Donbass, tuant et blessant des milliers de civils étrangers au conflit militaire. Des armes meurtrières qui frappent sans discrimination et qui sont interdites par le droit international humanitaire ont été utilisées. De nombreuses localités, principalement situées près de la ligne de démarcation, se sont retrouvées sans approvisionnement en eau, en gaz et en électricité, les communications mobiles ont été coupées et la possibilité d'obtenir de la nourriture et des médicaments a été bloquée. Des gens sont morts des explosions d'obus de l'armée ukrainienne, de la faim, du manque d'eau et de médicaments.
L'armée ukrainienne, avec un cynisme particulier, a bombardé des hôpitaux, des morgues et des écoles où des abris anti-bombes avaient été aménagés. Des cimetières ont également été bombardés. Pour cette raison, des fosses communes de civils se sont spontanément constitués pour les victimes des dirigeants militaires et politiques de l'Ukraine et de leurs mentors occidentaux.
En décembre 2021, plus de 16 sépultures collectives et individuelles spontanées ont été découvertes. Les restes d'un bébé de 4 mois ont été retrouvés dans l'une des sépultures individuelles. Au total, pour la période allant d'août à novembre 2021, 295 dépouilles humaines ont été relevées, examinées et traitées de manière procédurale. L'examen médico-légal primaire et l'examen des restes trouvés dans toutes les sépultures des territoires de la RPL et de la RPD indiquent que la majorité des morts sont des femmes et des personnes âgées. Les causes de décès sont des blessures causées par des mines explosives, des blessures contondantes.
En plus de l’extermination directe de la population du Donbass par des obus, Kiev a introduit un blocus de l'eau, de l’économie et des transports du Donbass. Ce blocus a amené la région au bord d'une catastrophe humanitaire. La vie dans la plupart des villes sur la ligne de contact est devenue comparable à une survie dans des conditions de guerre totale. Cela a duré huit ans. Le régime de Kiev ne voulait pas faire de différence entre les civils et les combattants.
Les habitants du Donbass ont vécu dans ces conditions non pas pendant huit jours mais pendant huit ans !
Ces problèmes ont attiré l'attention des organisations internationales de défense des droits de l'homme, qui ont noté à cet égard que le conflit déclenché par les autorités de Kiev dans le sud-est du pays affectait négativement l'ensemble de la population, provoquait un appauvrissement massif et contribuait à la stagnation de l'économie. Entre 2013 et 2015, le pourcentage de personnes ayant des revenus extrêmement faibles a augmenté. Juan Pablo Bohoslavsky (Argentine), un expert indépendant sur l'impact de la dette extérieure et d'autres obligations financières internationales des Etats sur la pleine jouissance de tous les droits de l'homme, dans son rapport suite à sa visite en Ukraine en mai 2018, a souligné que les retraités vivant dans le Donbass étaient obligés de franchir régulièrement la ligne de contrôle et de se faire enregistrer en tant que personnes déplacées afin de continuer à percevoir leurs pensions. C'est-à-dire que les bombardements se poursuivaient, or ils devaient en même temps obtenir des documents. Tout çela juste pour percevoir une pension. Ce faisant, ils faisaient face à des risques pour leur vie, ils engageaient également des dépenses importantes, même en termes d'argent, beaucoup d’entre eux ont perdu leur vie. L’expert évoqué a estimé que plus de 600 000 retraités n'avaient pas reçu ces versements.
Ces problèmes ont été enregistré par le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes, soulignant dans le cadre de sa compétence l'écart entre la législation et la pratique en Ukraine. En particulier, le Comité a souligné que bien qu'en octobre 2014 la loi « sur la garantie des droits et libertés des personnes déplacées » ait été approuvée et qu'un certain nombre de décisions et de résolutions sur l'assistance aux femmes déplacées aient été adoptées, aucune mesure n'a été prise pour les mettre en œuvre.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CEDR) a attiré l'attention en août 2016 sur le sort pénible des personnes déplacées. Le Comité (je réitère que ce n’est pas la partie russe mais une structure internationale) s'est dit préoccupé par le fait que les prestations sociales, y compris les pensions, étaient rattachées au statut des personnes déplacées et à leur résidence dans les zones sous le contrôle des autorités de Kiev, raison pour laquelle toutes les personnes déplacées n'avaient pas accès à ces prestations sociales ; l'intégration locale des personnes déplacées étaient compliquée en raison des cadres juridiques et réglementaires existants ; il était également difficile pour ces personnes d'avoir accès à un logement abordable et convenable et à un emploi adéquat ; les restrictions existantes à la liberté de mouvement rendaient difficile l'accès des personnes déplacées aux services sociaux, à l'éducation et aux soins de santé.
Le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale a également noté que des personnes étaient exposées à des dangers physiques lorsqu'elles franchissaient la ligne de contrôle. Par exemple, elles pouvaient subir des tirs ou souffrir de mines antipersonnel posées par des forces contrôlées par le régime de Kiev. Tous ces facteurs empêchent les personnes appartenant à des minorités ethniques de se faire enregistrer en tant que personnes déplacées et de bénéficier de l'aide sociale. La plupart de ces personnes risquaient d'être victimes de discrimination et de stigmatisation.
Les développements dans ce domaine sont suivis régulièrement par le HCDH et le SMM de l'OSCE. Tous ces matériaux étaient disponibles, ils ont été publiés. Mais il n'y avait personne pour les étudier.
La nécessité de commencer à verser des pensions aux résidents des territoires incontrôlés du Donbass a été signalée aux autorités de Kiev par M. Bogner (Australie), la chef de la Mission d'observation des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine, en mars 2020 ; elle a appelé le gouvernement et le parlement alors nouvellement constitués à revoir le projet de loi sur les pensions conformément aux normes des droits de l'homme et à reprendre le processus de son adoption par ordre de priorité. Il s'agit là du droit international qui a été foulée aux pieds par les mentors occidentaux de Kiev. Ils ne voulaient pas le voir, ils en riaient. C’étaient des vétilles. Aussi longtemps que la CNN n’en parle pas, personne ne s'y intéresse, cela ne provoque aucune animation. A la différence de ce qui se disait lors d'un briefing à la Maison Blanche ou au Département d'État pour ensuite être exploité par les chaînes de télévision américaines. C’est aujourd’hui qu’il est utile de citer l'ONU et de faire pression sur des représentants concernés, y compris de cette Organisation, pour obtenir d’eux la réaction nécessaire. Aujourd’hui tout cela peut servir. Les voilà qui s’annoncent en rangs serrés pour faire part de la façon dont l'ONU réagit aux événements. Où étaient-ils auparavant ? Ce sont tout de même des documents des Nations Unies et d'autres structures internationales.
Dans le cadre du suivi de la situation relative au respect du droit à la liberté et à la sécurité de la personne, les structures internationales de suivi dans le domaine des droits de l'homme ont relevé de nombreux faits de détention illégale, de torture, d'intimidation, de traitements cruels et de violences sexuelles. Ces exemples sont régulièrement inclus dans les rapports de la Mission d'observation des droits de l'homme des Nations Unies en Ukraine.
Toutes ces années, il y a eu de nombreuses violations des droits des citoyens à être jugés et à se défendre dans des affaires pénales associées au conflit dans le Donbass. Il existe une pratique répandue consistant à forcer les personnes faisant l'objet d'une enquête à conclure des ententes relatives au plaidoyer et à entendre les affaires en l'absence de l'accusé, à attaquer et à intimider les avocats par des radicaux d'extrême droite et à faire pression sur les représentants du pouvoir judiciaire.
L'utilisation de la torture et de la violence contre les détenus par les forces de l'ordre et le Service de Sécurité de l'Ukraine (dit SBU) était systémique et caractérisée par une impunité absolue. Des cas de détention illégale, de torture et de mauvais traitements de personnes détenues pour des accusations liées au conflit dans le sud-est ont été régulièrement enregistrés par les structures internationales. Ils ont un lien direct, tout à fait direct avec les groupes ethniques qui y vivaient.
Le problème de l'extorsion d'aveux était fréquent. Il y a eu des plaintes selon lesquelles le SBU ou les autorités chargées de l'enquête auraient forcé des personnes à avouer être membres de groupes armés ou avoir des liens avec eux. Dans plusieurs cas, de telles vidéos ont été publiées par la Police nationale ou le SBU comme exemple de la manière de se comporter en général et de la manière dont les représentants des forces de sécurité ukrainiennes pouvaient se comporter. Or, même selon des missions internationales, les détenus faisaient des déclarations qui les inculpaient à la suite de tortures, de traitements cruels ou d'intimidations par des agents du SBU. Ce sont tous des rapports, des liens vers lesquels nous publierons aujourd'hui. On nous dit de ne pas en parler assez. Mais nous en parlons depuis huit ans, ici, dans cette salle, sur des plateformes internationales et dans nos ambassades. Allez simplement sur le site Web du ministère, entrez le mot « Ukraine », « Donbass », « Donetsk », « Lougansk ». Essayez-le vous-mêmes et vous verrez des centaines de documents sur ce sujet. Ce n'est pas nous qui évitions d’en parler mais ce sont eux qui ne voulaient pas entendre.
L'organisation de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch, en collaboration avec Amnesty International, a noté dans un rapport conjoint, en référence à leur étude de 2016, le caractère illégal et violent des détentions de citoyens par les services spéciaux et les enquêteurs ukrainiens. Parmi ces données figurent des cas liés à l'expression d'un désaccord avec la ligne officielle des autorités de Kiev. Un exemple en a été donné lorsque, de novembre 2014 à février 2016, des employés du SBU avaient détenu illégalement une personne pour avoir participé à des rassemblements anti-Maïdan et à des événements de défense des monuments soviétiques. Le détenu a été accusé de préparer des attentats terroristes. La torture et d'autres formes de traitements cruels ont été activement utilisées contre lui, à la suite de quoi non seulement il a souffert, mais sa santé a été gravement atteinte. Il a également déclaré que les cellules dans lesquelles les personnes étaient détenues dans ce type de cas étaient tout simplement surpeuplées ; les personnes à l'intérieur, y compris des personnes handicapées et des personnes âgées, ont été systématiquement battues et détenues pour les échanger contre des prisonniers de guerre. Après la libération, la personne dont je parle, à savoir K. Beskorovayny a officiellement déposé une plainte, avec d'autres anciens prisonniers, contre les actions du SBU. Au cours de l'enquête, des retards déraisonnables dans la procédure et l'intimidation des victimes ont commencé, ce qui a conduit au refus de participer à la procédure pénale de la part de nombreux demandeurs. Il s'agissait notamment d'une tentative du parquet militaire territorial de faire passer le requérant du statut de victime à celui de témoin et de classer l'affaire en principe. L'enquête a été rouverte après plusieurs recours.
L'utilisation de la torture dans le SBU à l'égard des détenus a également été confirmée par des personnes qui ont participé à l'échange de détenus entre Kiev et la RPL et la RPD. En particulier, des personnes qui sont revenues des territoires contrôlés par Kiev après l'échange de détenus du 29 décembre 2019 ont rapporté que des officiers du SBU ainsi que des représentants du groupe radical Azov avaient utilisé la torture contre ces personnes pour obtenir des aveux. Les prisonniers ont simplement été forcés de passer aux aveux, ainsi que de témoigner d’avoir passé un entrainement de sabotage militaire, comme ils le croyaient, près de Rostov. Les détenus avaient été battus, étouffés, avaient subi une imitation de pendaison, ils avaient été torturés au courant électrique, avec des éléments de noyade, tout cela avait été utilisé, ils avaient été menacés de représailles contre des proches. Tout cela était dans les médias. Les données sont accessibles à tous (1, 2, 3, 4)
Les participants à l'échange ont également déclaré avoir été détenus dans des prisons secrètes par le SBU avant d'être envoyés dans un centre de détention provisoire. Par ailleurs, entre le moment de la détention effective et son enregistrement officiel, une période allant de plusieurs jours à plusieurs mois s’écoulait.
Selon D. Morozova, l'ombudsman de la République populaire proclamée de Donetsk, tous les prisonniers libérés par Kiev ont confirmé que des méthodes d'interrogatoire illégales avaient été utilisées contre eux.
Des poursuites pénales injustifiées ont été engagées contre des citoyens russes arrivant en Ukraine de Crimée. Des poursuites pénales ont été ouvertes contre eux pour « haute trahison », « atteinte à l'intégrité et à l'inviolabilité territoriales », « création de formations paramilitaires et armées », « assistance aux terroristes et séparatistes », etc. En janvier 2020, I. Antonov a été arrêté, qui est un malentendant du groupe III des handicapés : il revenait d'un voyage de pèlerinage à la laure de Kiev-Pechersk. Début novembre 2020, le chef du département de l'entreprise d'État de Crimée Chernomorneftegaz, N. Fedoryan, ancien chef adjoint de la direction principale du ministère ukrainien des Affaires intérieures en Crimée, a été arrêté, les autorités ukrainiennes l'ont accusé d'avoir « aidé les autorités d'occupation dans la conduite de perquisitions et de détentions illégales de citoyens ». Il existe de nombreux matériaux de ce type. Nous publierons tout cela.
Je ne parlerai pas des violations des droits procéduraux. Elles ont été omniprésentes. En décembre 2018, des agents du SBU ont mené des perquisitions à Poltava dans les locaux des membres de la communauté russophone. La médaille Pouchkine a été confisquée au coordinateur du Conseil panukrainien de coordination des organisations de compatriotes russes (VKSORS), S. Provatorov (qui dirige également l'association de la Confraternité russe).
En outre, des mesures d'enquête ont été menées contre l'historien You. Pogoda (un chercheur bien connu qui s’occupe de la période de la guerre du Nord), le poète et journaliste V. Chestakov (chef de la Communauté russe de la région de Poltava). Des poursuites pénales ont été engagées contre eux en vertu de l'art. 110 du Code pénal ukrainien (« atteinte à l'intégrité territoriale »).
En mai 2019, le SBU a mené une perquisition chez le chef de la société régionale de Transcarpathie « Rus », V. Saltykov. Du matériel de communication mobile et du matériel informatique personnel ont été confisqués. Ce sont des citoyens qui étaient seulement des militants sociaux ; ils n’ont pas participé à des combats, ils n'ont lancé aucun appel. Ils se permettaient seulement d’avoir une position civile. Et ils ont été tourmentés toutes ces années.
Un large retentissement public a été provoqué par la détention par le SBU en août 2020, pour cause de soupçon de haute trahison, d'une enseignante de langue et littérature russes, la chef de l'organisation publique Communauté nationale russe « Roussitch », une enseignante émérite ayant de nombreuses années d'expérience, T. Kouzmitch connue pour son travail actif dans la vulgarisation de la langue russe en Ukraine. Nous en avons parlé, nous avons constamment cité ces faits. Les services spéciaux ukrainiens l'ont accusée d'être impliquée dans une d'activité d'espionnage et d'avoir transmis des documents pendant son séjour en Crimée. Tout cela était par surcroît rendu public, pour persécuter les gens, et je passe sous silence le site Mirotvorets (artisan de la paix). Depuis des années nous cherchons une réaction ne serait-ce minimale des institutions internationales, des États-Unis d'Amérique, qui n'ont pas pu voter en faveur de la résolution de l'Assemblée générale condamnant la propagation des formes de racisme, de fascisme et de xénophobie sous prétexte d’une prétendue violation possible de la liberté d'expression, et en même temps le site Mirotvorets (artisan de la paix), qui existait à l'époque, n'a pas été condamné par eux pour ces mêmes raisons. C'est absolument inimaginable. Il est impossible d’ignorer l'évidence, à savoir que des données personnelles publiées sur ce site ont servi de prétexte à la persécution de personnes qui ne lançaient aucun appel répréhensible mais qui avaient seulement une position civile : parmi eux figuraient des journalistes, des activistes sociaux et des scientifiques.
Une partie intégrante de la politique officielle de Kiev, du régime de Kiev vis-à-vis des minorités ethniques a été l'ukrainisation forcée, la discrimination d'une partie importante de la population sur la base de la langue, y compris une violation flagrante des droits de la communauté russophone.
Depuis 2017, la législation nationale avait toujours visé à interdire l'utilisation de toute langue autre que l'ukrainien dans le secteur public, dans le processus éducatif et dans les médias. À la suite d'un certain nombre de lois adoptées, notamment les lois « sur l'éducation », « sur la garantie du fonctionnement de la langue ukrainienne en tant que langue d'État », la langue russe a été placée dans une position discriminatoire à la fois par rapport à l'ukrainien et par rapport aux langues officielles de l'UE et aux langues des peuples autochtones. De surcroît, des lois ont été adoptées visant à ukrainiser la vie publique, la presse et la télévision, et le secteur des services.
Les radicaux ukrainiens organisent régulièrement diverses actions agressives contre les enseignants qui ont continué à enseigner la langue russe. En mars 2020, les nationalistes ont organisé une persécution des professeurs d’un lycée à Lvov. Les enseignants ont été accusés de « faire la propagande du monde russe » et de « russifier des enfants ukrainiens ». Une accusation similaire a été lancée contre le professeur honoré d'Ukraine P. Viktor. En avril 2020, une campagne agressive a été instiguée contre lui par des nationalistes en raison de la création de cours vidéo de physique en russe.
En novembre 2020, le professeur de l'Université technique nationale « Dnipro Polytechnic » (ville de Dnepropetrovsk) V. Gromov a été contraint de démissionner, sous la pression de la direction de l'université, après une plainte officielle déposée contre lui par une étudiante indignée que le professeur donne son cours en russe.
E. Biltchenko, enseignante au Département d'études culturelles et d'anthropologie philosophique de l'Université pédagogique nationale M.P. Dragomanov (Kiev), qui avait auparavant soutenu le Maïdan pour ensuite réviser ses idées, a été licenciée en janvier 2021 après son message publié sur des réseaux sociaux et contenant une critique de la Loi « sur la garantie du fonctionnement de la langue ukrainienne en tant que langue d'État ».
Sur l'activité biologique militaire des Etats-Unis en Ukraine
Aujourd’hui, un grand nombre de documents sont apparus sur l'activité militaire et biologique des États-Unis en Ukraine. Le 2 mars 2022, la ressource de droite Natural News, dédiée aux questions bioéthiques, a publié une enquête journalistique sur l'activité du Pentagone qui va à l'encontre des obligations de Washington en vertu de la Convention sur l'interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques (biologiques) ou à toxines et sur leur destruction. Selon Natural News, diverses installations créées sous les auspices du Département américain de la Défense (Agence fédérale de prévention des menaces), dont le Centre ukrainien des sciences et technologies (STCU, Science and Technology Center in Ukraine), ont récemment reçu un financement d'un montant de centaines de millions de dollars américains pour des recherches scientifiques et appliquées. Par ailleurs, l'auteur E. Huff n'exclut pas que l'émergence d'épidémies de diverses maladies dans la région (grippe, choléra, virus Zika et autres) puisse être causée, entre autres, par l'activité biologique militaire du États-Unis en Ukraine. Il suffit de lire cette recherche.
À leur tour, les experts ont mis l’accent sur un autre aspect. Fin février, l'ambassade des Etats-Unis en Ukraine a subitement retiré de l'accès public tous les documents sur la coopération militaro-biologique entre Washington et Kiev. Les documents publiés précédemment ont été supprimés.
Imaginez simplement qu'au centre de l'Europe, directement aux frontières russes, où se trouvent des citoyens de notre pays et un grand nombre de personnes qui, par la volonté du destin, se sont retrouvées sur ces territoires, une quantité énorme et injustifiée d'armes offensives de divers types a été fourni par le bloc de l'OTAN. Parallèlement, la coopération biologique entre les États-Unis et l'Ukraine se développe intensément dans ce domaine, y compris des expériences, etc. Qui plus est, tout cela s'accompagne régulièrement d'exercices militaires de l'OTAN et de l'Ukraine, où notre pays est un ennemi conditionnel, une fois tous les mois et demi. Pour couronner le tout, dans le contexte d’une frénésie nationaliste débordante dans les forces armées ukrainiennes, qui considèrent tous les Russes comme leurs seuls ennemis, le président du pays se met à déclarer que désormais il est prêt à examiner la possession des armes nucléaires par son pays. Le moment est venu, disent-ils, non pas chez eux ou sur leurs chaînes de télévision, mais devant toute la communauté internationale (celle-là même qui fait aujourd’hui semblant d'être choquée) à la Conférence de Munich. Pourquoi, alors, cette communauté internationale n'a-t-elle pas été choquée à l’idée qu'un pays avec tant de problèmes, saturé d’armes occidentales, puisse encore s’emparer d’armes nucléaires (il a le potentiel, les capacités et, bien sûr, le soutien des États-Unis pour cela) ? Et peut-être de facto, a-t-il une technologie nucléaire sale (à fortes retombées radioactives). Eh bien, devrions-nous attendre encore ? Attendre quoi ? De hauts représentants des États-Unis d'Amérique ont déclaré qu'ils n'avaient aucune intention de discuter avec l'Ukraine du déploiement d'armes nucléaires. Ces plans n’existeraient pas. Devrions-nous leur faire confiance ? Ce sont des gens qui ont systématiquement menti pendant des décennies et mené des opérations militaires dans le monde entier sous la couverture leurs mensonges, faisant des millions de victimes. Il y a une nuance importante qui rend cette histoire encore plus dramatique. Le fait est que les États-Unis d'Amérique, qui possèdent officiellement des armes nucléaires, ne les déploient pas seulement sur le territoire des États-Unis. Peu de gens le savent dans notre pays, et encore moins dans le monde. Qui serait intéressé par ces informations ? Les États-Unis ont déployé leurs armes nucléaires dans plusieurs pays européens. Pratiquement devant nos frontières. Or, les pays d'Europe, leurs forces armées, leurs services spéciaux sont privés de toute possibilité de contrôler ces armes nucléaires. Est-ce normal ?
Étant donné que le régime de Kiev subit le « joug » de Washington depuis de nombreuses années, ou pour être plus précise depuis des décennies, il aurait pu s’appuyer sur la volonté du peuple pour organiser un sondage d'opinion, un référendum qui aurait réellement évalué l'attitude des citoyens ukrainiens envers la possession d'armes nucléaires. Mais nous ne pouvons pas l'espérer. Tous les résultats de l’« expression de la volonté du peuple » auraient été falsifiés « comme il se doit ». Les représentants de l'OTAN savent comment s'y prendre. La décision aurait été prise. Et ensuite, lorsque ces armes se seraient retrouvées sur le territoire d'un État mal gouverné, alors la situation aurait été différente. Or il s’agit d’un État, dont les forces nationalistes sont infectées par le bacille nationaliste et qui n’est pas en mesure de contrôler et de résoudre sa propre crise interne sanglante pendant de nombreuses années, et dont les hommes politiques ont deux ou trois citoyennetés et n'ont généralement aucune idée des intérêts nationaux. Depuis de nombreuses années, ils défendent exclusivement les intérêts des pays de l'OTAN. La situation sur notre continent européen et directement devant nos frontières aurait alors été complètement différente.
Je vois l’appréhension avec laquelle les États-Unis et leurs partenaires de l'OTAN, ainsi que le reste du monde, observent les tirs de missiles effectués par la Corée du Nord qui s'est retirée du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Ce pays mène sa politique et la justifie. Lorsque nous avons des griefs, nous les exprimons certainement. Mais l'Occident est unanime pour dire que cet État n'a pas le droit de posséder des armes nucléaires ou de procéder à des lancements de missiles.
Et l'Ukraine alors ? Vous pouvez parler autant que vous voulez du bon ou du mauvais système politique, des avantages et des inconvénients, mais en Ukraine, il n'y avait pas d'autre système politique qu’une gestion externe. Et les bataillons à orientation nationaliste qui ne faisaient partie des forces armées ukrainiennes qu'en apparence, mais qui n'étaient en réalité que des escadrons de militants qui suivaient leur formation dans les pays voisins.
Quant à l'activité biologique des Etats-Unis en Ukraine, les Américains ont clairement essayé de brouiller leurs traces en faisant semblant que rien de tout cela ne s’était produit. Ce sujet est également un élément de préoccupation pour nous.
Sur l'adoption de la résolution de l'Assemblée générale des Nations Unies « Agression contre l'Ukraine »
La réaction internationale à cette situation a été détaillée aujourd'hui par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Je ne le répéterai pas. Une transcription sera bientôt disponible. Une vidéo est déjà disponible. Elle fournit une analyse très claire du vote du 2 mars 2022 à l'Assemblée générale des Nations Unies. Une résolution a été adoptée. Les pays occidentaux, dirigés par les États-Unis, avaient déployé des efforts gigantesques pour obtenir une large approbation du document. Toutes les méthodes avaient été mise en œuvre pour influencer les délégations, tant à New York que dans les capitales. Il y a eu un chantage flagrant, des tentatives de corruption et des menaces de sanctions. Et ne me dites pas que c'était une voix unie de l'Assemblée générale. C'est le genre de « voix » unie que l’on obtient lorsqu'un « canon de sanctions » est appuyé contre la « tête » d'un État qui est en principe incapable d'y résister et qui n'a pas d'autre choix. C'est tellement similaire à ce qui se passe depuis des années en Ukraine. Aimez votre patrie en langue ukrainienne, mais si vous l'aimez en russe, c'est fini pour vous : « vous n'êtes pas un être humain, vous êtes une créature ». C'est ce que le président Vladimir Zelensky a dit à propos de ceux qui n'étaient pas d'accord avec le régime de Kiev sur certaines questions. Dans le même temps, le document n'a pas reçu un soutien inconditionnel. Des dizaines de pays ont refusé de voter en sa faveur. Certes, personne ne dit qu'il n'a pas été adopté. Bien sûr qu’il a été adopté. Il n'est pas nécessaire de déformer le sens [de nos paroles]. C'est évident. La méthodologie est également claire. Les médias occidentaux jouent un rôle énorme dans tout cela. Ces correspondants pleurnichards qui n'ont jamais vu de problèmes de leur vie, qui n'ont jamais demandé des comptes à leurs gouvernements. Il ne fait aucun doute que l'adoption de la résolution est contraire aux objectifs du moment. Ce document ne fera qu'enhardir les radicaux de Kiev, les nationalistes, et les incitera à poursuivre leurs actions criminelles. Ils prennent la population civile en otage.
La résolution encouragera de nouveaux abus à l'encontre de la population russophone, un déploiement d'équipements militaires dans des zones densément peuplées des quartiers résidentiels des villes ukrainiennes (en violation du droit international) et une distribution arbitraire d'armes, y compris à des prisonniers libérés des lieux de détention. Le régime qui mène des combats sur son propre territoire, distribue des armes à des civils tout en libérant des personnes détenues en vertu de dispositions pénales. Permettez-moi de vous rappeler que nous parlons d'un État qui a choisi la démocratie, qui parle de démocratie dans son pays depuis tant d'années, qui aurait pratiquement triomphé. Ce ne sont pas des prisonniers politiques qui ont reçu des armes, mais des criminels indiscutables. Qui plus est, ils ont également insisté pour que ce soient « ceux qui ont participé à des combats », qui ont « de l'expérience ». Qui a participé à quelles batailles ? Non seulement ils se sont battus contre leurs propres citoyens, mais si vous leur donnez des armes, ils commenceront à tirer non seulement sur leurs concitoyens, mais ils s’en serviront aussi pour le pillage, la mise à sac et la violence.
Le résultat des votes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies souligne une fois de plus l'incapacité de la communauté internationale à prendre des mesures efficaces pour contraindre les autorités de Kiev à remplir leurs obligations au titre des Accords de Minsk.
Pour notre part, nous sommes prêts à poursuivre les négociations avec la partie ukrainienne afin d'éviter toute nouvelle effusion de sang, comme l'ont déclaré à plusieurs reprises les dirigeants russes.
Sur les violations massives des droits des médias russes dans les pays occidentaux
Ces derniers jours, il est apparu clairement quel est l’importance réelle, et non déclarative, des « valeurs occidentales ». Ce qui se passe actuellement dans l'espace mondial de l'information peut être décrit comme la spoliation de la Russie de toute possibilité de faire connaître son point de vue sur les événements mondiaux. Le pire, c'est que la communauté mondiale soit privée de la possibilité de comprendre le point de vue de l'autre partie, d'avoir des documents authentiques et pertinents. Ils [les Occidentaux] ont eux-mêmes créé l'hystérie autour des événements ukrainiens, et voilà que maintenant ils privent de voix les médias qui fournissent des informations en provenance directe de la région.
La décision du Conseil de l'UE du 27 février 2022 a interdit à Russia Today et à Sputnik d'émettre dans toute l'UE, et les États membres se sont immédiatement empressés d'appliquer cette décision. Les plateformes numériques américaines telles que Google et Meta leur ont immédiatement prêté allégeance. Ils ont lancé un vaste mouvement de blocage des comptes de médias dans le monde entier. Apple, Android, Microsoft suppriment les applications de Russia Today et de Sputnik etc. de leurs services. Depuis combien d'années en parlons-nous, y compris sur les plateformes internationales ? Or cela n'intéressait personne. Ils viennent de terminer ce qu’ils faisaient déjà.
Dans un esprit de pseudo-solidarité avec le prétendu monde démocratique libéral, les autorités d'Australie, du Canada et d'Uruguay n'ont pas hésité à recourir à la censure non camouflée. Douze enquêtes sur Russia Today ont été ouvertes par le régulateur britannique Offcom. Pas aujourd’hui, certes, un peu plus tôt, mais au bon moment. C'est une sorte d’hypocrisie particulière que de connaître les tenants et les aboutissants bien à l’avance – et de préparer le terrain juridique également à l'avance, juste au cas où.
Le fait que les journalistes russes puissent, au moins d'une manière ou d'une autre, y travailler est lié aux craintes de Londres de mettre en péril la position de la BBC en Russie, puisque celle-ci s'est vu attribuer un rôle important dans l'atteinte à la stabilité politique et à la sécurité intérieure de notre pays. C'est ce qui ressort des récentes déclarations publiques du ministre britannique des Affaires étrangères, E. Truss. De nombreux pays sont allés encore plus loin. Ils ont décidé d'éliminer toute diffusion en langue russe sur leur territoire, comme le permet la version antirusse de la culture de l'effacement. Elle est mise en œuvre sous nos yeux à une échelle croissante, touchant tous les domaines de la vie sans exception, jusqu'à la culture, l'éducation, le sport et la médecine dans la vie de tous les jours.
Les États baltes sont particulièrement zélés à cet égard. La simple énumération des chaînes de télévision interdites là-bas occuperait probablement la moitié de notre exposé. En Estonie, ils ont eu l’idée de « balayer » les magazines et journaux russes des rayons des magasins. En catimini, la Moldavie a décidé d’éliminer une fois pour toutes Sputnik en bloquant le site web de l'opérateur médiatique et en arrêtant ses émissions de radio. L'Alliance des associations professionnelles européennes cherche à obtenir l'expulsion des journalistes russes de l'association internationale des journalistes et la stigmatisation de toute la communauté des médias, uniquement parce qu'elle est russe, russophone.
L'Occident a déclaré une guerre aux médias russes et cette guerre n'est pas encore terminée. La liste des médias lésés et bloqués s'allonge presque toutes les heures. Dans tous ces cas de censure flagrante, dignes d'un homme des cavernes, qui se sont généralisés, les « lumières de la démocratie » ont, sans prendre la peine d'argumenter, déclaré que les médias russes étaient des colporteurs de propagande et une menace pour leur propre sécurité, ce qui leur sert de prétexte pour détruire la radiodiffusion russe en Occident et priver des millions de leurs citoyens de sources d'information alternatives populaires.
Bien entendu, le fait que les médias des pays membres de l'OTAN et de l'Union européenne, des États-Unis et du Canada, y compris leurs correspondants russes, n'hésitent pas à diffuser une désinformation généralisée et des faux, montés à la hâte, travaillent sans l'ombre d'un doute ni d'une hésitation à déstabiliser la situation dans notre pays et publient des appels à commettre des actes réprimés par la loi, ne gêne personne. C'est différent. La rapidité et l'efficacité de la mise en œuvre de ces mesures, qui violent tous les principes fondamentaux de la liberté d'expression et du pluralisme d'opinion, indiquent clairement que ce scénario était en préparation depuis plus d'un an. Nos partenaires occidentaux ont depuis longtemps le désir et le projet d'exclure purement et simplement la Russie de l'espace médiatique mondial. Dès que nous y étions apparus, ils ont immédiatement eu ce désir. Aux premiers succès des médias russes, qui depuis de nombreuses années travaillaient et prouvaient leur objectivité, tout a commencé immédiatement. Nos partenaires occidentaux ont lancé tout un programme pour nous expulser méthodiquement de l'espace médiatique. Naturellement, aucun fait n'a jamais été démontré, mais la méthodologie était claire. Voici une chose intéressante : l'Occident a travaillé dur et activement pour promouvoir une convention visant à aider les journalistes et à protéger leur sécurité pendant la couverture des conflits armés. Dans les conflits armés, il y a toujours au moins deux parties et parfois plus. Ces parties ont leurs propres médias.
L’Occident aurait dû déclarer alors d’entrée de jeu qu’il ne préconisait pas la protection du travail des journalistes dans les zones de conflit, mais que l'une des parties en conflit devrait être privée des moyens de communication et de diffusion des informations. En effet, à bien des égards, l'Occident a été le pionnier de toutes ces dispositions et de tous ces projets de loi, tant au sein des États qu'au niveau du droit international, qui visent à protéger les journalistes lorsqu'ils couvrent la phase chaude d'un conflit. Maintenant, sous ce prétexte, il débranche ces mêmes médias dont les journalistes travaillent maintenant dans les zones de conflit. Comment est-ce seulement possible ? Il est clair pour nous depuis longtemps qu'il est inutile et vain de faire appel aux organismes internationaux de défense des droits de l'homme qui ont proliféré ces dernières années. Cela inclut la responsabilité de l'institution compétente de l'OSCE, qui a donné le feu vert au harcèlement des journalistes russes et des médias russophones avec son consentement tacite, et n'a pas protégé les journalistes qui commentaient à haute voix ce qui se passait en Ukraine, dans le Donbass, etc. C'est votre complicité silencieuse dans la création et la provocation de cette crise internationale. Toutes ces institutions, instances et ONG travaillent depuis longtemps, avec plus ou moins de loyauté, à ne servir que les intérêts occidentaux. Ils ne se souviennent de la liberté d'expression et de tous les autres droits et libertés que lorsqu'ils obtiennent un signe d'approbation de Washington et des capitales clés de ses alliés. On peut avoir des points de vue différents sur tout. Mais c'est un fait avéré qu'une seule position a prévalu pendant toutes ces années, qu'un seul média a pu être entendu, et cela a conduit à un échec, à un effondrement colossal du système juridique international, qui devrait être objectif et équitable et dans lequel il devrait y avoir un espace pour différents points de vue. Lorsque ce n'est pas le cas, les conflits s'intensifient.
Je voudrais lancer un appel aux auteurs de cette atteinte à la liberté d'expression : vous avez sournoisement et perfidement attaqué le journalisme russe et vos propres citoyens qui ont le droit garanti de recevoir des informations qui ne correspondent pas à vos modèles. Il était particulièrement important d'offrir cette opportunité en période de crise. Vous avez fait tomber vos masques de partisans fidèles de la démocratie, révélant la fausse essence de votre propre démagogie sur les droits de l'homme. Allez-vous tirer une leçon de la situation actuelle ou allez-vous faire comme d'habitude, selon le principe que « c'est différent »?
Sur les sanctions illégales de l'Occident à l'encontre de la coopération humanitaire internationale
L'extension par le monde occidental de restrictions illégales à la sphère humanitaire internationale va non seulement au-delà de la paix internationale, mais vise aussi directement à discriminer les gens ordinaires dont les droits sont si activement protégés par les défenseurs occidentaux de la démocratie sur toutes les plateformes internationales. Les sanctions qui affectent les droits à la liberté de mouvement, à la liberté d'expression, à l'accès aux réalisations de la culture et de l'information, qui restreignent le développement de la coopération culturelle et sportive et les contacts entre les personnes sont totalement inacceptables. Il s'agit d'une violation flagrante de l'Acte final d'Helsinki de 1975 de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe.
Dans le cadre de cette campagne de discrimination antirusse, des spectacles culturels et artistiques à l'étranger ont été annulés, des étudiants ont été expulsés d'universités occidentales et des athlètes n'ont pas été autorisés à participer à diverses compétitions internationales individuelles ou par équipe, simplement parce qu'ils étaient russes. J'ai entendu récemment une nouvelle version selon laquelle les équipes et les athlètes individuels ne veulent pas participer aux compétitions où il y a des Russes. Eh bien, qu'ils s’en abstiennent alors. Faites ce qu’ils désirent. Ils ont également le droit d'être entendus. S'ils ne veulent pas participer, qu'ils ne le fassent pas. Nos concitoyens veulent y participer, ils s'y préparent et, à mon avis, depuis de nombreuses années maintenant, sous diverses sanctions, pressions et toutes sortes de discriminations, ou d'injustices, comme on le dit en russe, ils prouvent dans la pratique que le sport devrait être au-dessus de la politique. En serrant les dents, sous la pression des tribunes et des responsables sportifs internationaux, voyant leurs symboles nationaux et leur culture bafoués, ils vont de l'avant et font leur part. Ils ont tendu les bras à leurs collègues jusqu'au bout, même s'ils comprenaient ce que cela signifiait pour les athlètes venant notamment de l’Ukraine, dont beaucoup les ont ensuite houspillés. Nos athlètes étaient au-dessus de tout ça. Ils ont tout enduré : des humiliations, de véritables humiliations, des discriminations, toutes sortes de pression et de harcèlement. Aujourd'hui, cette campagne antihumaine et discriminatoire a atteint un apogée sans précédent vers lequel elle se dirige pourtant depuis longtemps. Tout est en train d'être aboli.
Parmi les cas les plus flagrants qui ont eu un retentissement mondial figure l'annulation des concerts de Valeri Guerguiev, Denis Matsouev et Anna Netrebko à la Scala de Milan. Ce qui est inédit, ce sont les demandes faites par la ville de Munich et la direction du Teatro alla Scala de Milan pour que Valeri Guerguiev se dissocie de la politique russe. Ne voudrait-ils pas une salutation nazie tant qu’ils y sont ? Ne voudraient-ils pas une déclaration sur fond de croix gammées qui sont maintenant à la mode en Ukraine ? S'agit-il d'un incident isolé ? C'est vrai que Guerguiev est une vedette d’une telle importance que la nouvelle à son sujet n'aurait pas pu passer inaperçue. Mais combien d'universités étrangères, d'enseignants et de médecins dans des hôpitaux occidentaux qui ont soigné leurs citoyens, leurs familles, reçoivent les mêmes menaces, exigences, brimades et insultes ? Pour quelle raison ? Pour le fait que vos gouvernements ont soutenu la guerre en Ukraine pendant huit ans, qu'ils ne « l'ont pas vue », qu'ils ne vous ont donné aucune chance de réagir en tant que démocraties ? Maintenant les Russes sont à blâmer ? Eh bien, non. Pour les mêmes raisons, l'Opéra d'État de Bavière a jugé possible de mettre fin aux contrats avec la célèbre Anna Netrebko. Et maintenant parlons de Guerguiev. Vous comprenez pourquoi il ne pouvait pas le faire ? Vous comprenez qu'il a traversé, au point que son cœur en a saigné, plus d'un conflit aussi sanglant. Il a donné des concerts en Syrie, sous les bombardements des « militants modérés » soutenus par l'Occident. Guerguiev a ramené la vie aux gens en Syrie et dans le monde entier. Il a donné de l'espoir à ceux qui défendaient leur État en Syrie, alors que tout, des malédictions aux obus, était projeté dans notre dos. Qui essayiez-vous de briser ? L'homme qui a vu l'Ossétie du Sud après les « ébats » de Saakachvili ? Vous lui avez proposé ça ? Peut-être l'avez-vous offert à quelqu'un d'autre aussi ? Eh bien, essayez.
Le comportement du Comité exécutif de l'Union mathématique internationale, qui n'a pas autorisé un membre russe du Comité exécutif à sa réunion, ne peut être qualifié d'autre qu'immoral. En conséquence, en son absence, il a été décidé d'annuler le Congrès international de mathématiques à Saint-Pétersbourg en juillet 2022. Les démarches d'un certain nombre d'universités occidentales sont scandaleuses, dont la direction tente de rejeter sa colère et son refus de la politique de notre pays sur des étudiants russes.
Par ailleurs, il convient de mentionner dans cette série la recommandation du CIO adressée aux fédérations sportives internationales de ne pas inviter les athlètes russes à participer aux compétitions. Est-ce bien le Comité International Olympique ? Peut-être, n'a-t-il pas vu ou n'a-t-il pas conscience de la pression exercée sur nos athlètes depuis de nombreuses années ? Nous ne pouvons pas interpréter ces démarches autrement que comme une tentative de nuire à nos athlètes, d'éliminer de puissants rivaux. Vous ne pouvez pas mener un combat loyal, alors agissez-vous avec des moyens douteux ? Cela ne vous mènera pas à votre objectif. Cela détruira votre monde. En fait, ces appels de la direction du CIO, qui vont au-delà du bon sens, violent les principes olympiques, portent atteinte à l'idée même du mouvement olympique et du sport mondial.
Nous sommes convaincus que la coopération dans les domaines de l'éducation, de la science, du sport et de la culture a toujours été et doit rester en dehors de la politique. Maintenant, ce n'est pas un appel à changer d’idées, mais un appel à comprendre que ces actions condamnent les processus mondiaux à une autodestruction. Un mécanisme a été lancé, dont le renversement n'est plus visible.
Nous avions déclaré exactement la même chose lorsque l'Occident avait enlevé le Kosovo à la Serbie. Nous avions prévenu de ce qui se passerait. Nous avons parlé du terrorisme international et de l'Afghanistan,. Il est impossible de se taire, de s'y complaire et de faire comme si de rien n'était. C'est notre planète commune. Il n’y en a qu’une. Malgré toutes les réalisations de l'industrie spatiale de chaque pays, nous ne sommes pas encore en mesure de la quitter. Nous devons vivre ici, tous ensemble. Après la fermeture du ciel aux avions russes sans avoir donné aucune information, j'ai compris que le monde avait déjà franchi une limite et que les hommes politiques qui dirigent le monde aujourd'hui avaient également franchi le point de non-retour. J'ai compris cela depuis la pandémie.
La bacchanale déclenchée contre la Russie, les tentatives d'isoler et même d'exclure notre pays de l'espace humanitaire ne font pas seulement partie de la campagne russophobe. Faire dépendre la participation à la vie culturelle, scientifique et sportive de l’« allégeance politique » des artistes, des scientifiques et des athlètes est une voie directe vers une crise civilisationnelle. Même à l'époque soviétique, où deux idéologies étaient globalement opposées, des musiciens, danseurs, acteurs, artistes et scientifiques célèbres ont pu donner des concerts, participer à des expositions et à des réunions à l'étranger, et des athlètes ont pu prendre part à des compétitions internationales.
On ne peut que plaindre l'Occident, dont les « hautes valeurs morales » ne l'ont pas empêché de faire du patrimoine humanitaire de l'humanité tout entière une monnaie d'échange politique.
Sur la situation concernant l'évacuation des citoyens russes de l'étranger
Actuellement, compte tenu de la fermeture de l'espace aérien d'un certain nombre de pays pour les compagnies aériennes russes, il est recommandé de se concerter avec les tour-opérateurs et les transporteurs aériens pour trouver des vols alternatifs pour rentrer en Russie, y compris via les aéroports de pays tiers et les passages de frontières terrestres, ainsi que par des itinéraires combinés (par avion/route ou par train).
Les citoyens russes peuvent fournir des informations sur eux-mêmes et sur le lieu où ils se trouvent en remplissant un formulaire de contact spécial sur le portail web du ministère russe des Affaires étrangères, help.mid.ru.
Nous vous conseillons également de suivre les messages de Rostourism, de Rosaviatsia, du ministère russe des Affaires étrangères et les missions diplomatiques russes les plus proches dans les médias et les réseaux sociaux.
Sur les déclarations du directeur général du département du ministère japonais des Affaires étrangères
Il a été noté que Hideki Uyama, directeur général du Bureau Europe du ministère japonais des Affaires étrangères, a établi un parallèle direct entre l'opération militaire spéciale [russe] en Ukraine et l’incorporation des Kouriles du Sud à la Russie lors d'une audience parlementaire le 28 février 2022. En laissant de côté le fait bien connu que ces îles ont été cédées à notre pays dans le plein respect du droit international à la suite de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle le Japon a subi une défaite écrasante, nous voudrions souligner les implications revanchardes évidentes des déclarations du diplomate japonais. Nous y voyons la preuve que certaines forces de l'establishment politique japonais gardent à l'esprit la possibilité de mettre en œuvre leurs revendications territoriales envers la Russie. Nous recommandons que cette « option » soit à jamais oubliée.
Déclaration de l'Association internationale des amis de la Crimée sur la situation en Ukraine
Nous, représentants de l'Association internationale des amis de la Crimée, en relation avec la décision de la Russie de mener une opération militaire spéciale pour démilitariser et de dénazifier l'Ukraine, conformément aux Traités d'amitié et d'assistance mutuelle entre la Russie et les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, notons ce qui suit.
Il est clair pour tous les hommes raisonnables de la planète que la Russie ne peut pas se sentir en sécurité dans le contexte des actions antirusses du régime nationaliste de Kiev, du déploiement des installations militaires de l'OTAN en Ukraine, du chantage exercé par les dirigeants ukrainiens visant à se doter d'armes nucléaires et du refus des États-Unis et du bloc de l'OTAN de fournir des garanties de non-expansion de l'alliance. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase de la patience russe a été le bombardement croissant des villes du Donbass et la mort de ses habitants, même après la reconnaissance par Moscou de la RPD et de la RPL, ainsi que le refus de Kiev d'abandonner les plans de « nettoyage » militaire des territoires de ces républiques.
Depuis 2017, date de création de notre association, nous avons à plusieurs reprises alerté le public sur la nécessité de mettre fin au blocus de la Crimée et à la violation flagrante des droits de ses habitants, de prendre en compte la position de la Russie, sur l'importance de reprendre un dialogue constructif entre les pays occidentaux et la Fédération de Russie, sur la mise en œuvre des principes de sécurité indivisible et égale pour les deux parties.
Nous partageons l'avis exprimé par les dirigeants russes selon lequel les nationalistes ukrainiens ne pardonneront jamais au peuple de Crimée le libre choix qu'il a fait en 2014 et selon lequel le régime actuel de Kiev est prêt à des provocations armées contre la péninsule. C'est tout naturellement que le projet aventureux de l'Ukraine soutenu par les pays occidentaux en 2021 sous le titre de « Plateforme internationale pour mettre fin à l’occupation de la Crimée, « la Plateforme Crimée », formalisé sous la forme d'un document officiel qu’ils ont signé et dont le but est de remettre en cause et de menacer l'intégrité territoriale de la Russie, a inévitablement conduit à une forte détérioration de la situation non seulement autour de la péninsule, mais aussi dans toute la région de la mer Noire. Tous les clubs d'amis de Crimée dans leur pays ont exigé que les autorités ne prennent pas part à ce projet provocateur. Malheureusement, notre appel à arrêter le glissement évident du monde vers un conflit militaire n'a été entendu ni aux États-Unis ni en Europe.
À cet égard, avec tous les partisans de la paix de la planète, nous prônons l'élimination du foyer du néonazisme en Europe, sur le territoire de l'Ukraine, et nous appelons les cercles dirigeants des États-Unis et des pays de l'OTAN à mettre fin aux actions insensées et dangereuses contre le peuple de Crimée et à entamer un dialogue constructif avec la Russie pour garantir une sécurité mutuelle égale.
Nous sommes pour la paix en Europe et dans le monde entier et pour des relations de bon voisinage et d'égalité entre tous les peuples.
À l’occasion de l'anniversaire du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires
Le 5 mars marque le 52e anniversaire de l'entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Ce document est le fondement du régime de non-prolifération nucléaire et l'un des piliers de l'ordre mondial actuel en matière de sécurité.
Éprouvé depuis des décennies, le TNP continue de servir les intérêts de tous les États, nucléaires et non nucléaires, en assurant la stabilité et la prévisibilité internationales et en garantissant à tous les pays l'accès aux avantages de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire.
La Fédération de Russie a toujours été et reste pleinement attachée au traité, et a déployé des efforts considérables pour progresser vers un monde exempt d'armes nucléaires. Nous avons l'intention de continuer à poursuivre ce noble objectif.
Nous ne pouvons que constater que dans les circonstances géopolitiques actuelles extrêmement difficiles, des menaces directes pèsent sur le fonctionnement du TNP. Dans ce contexte, les jeux dangereux initiés par le régime actuel de Kiev en vue d'acquérir ses propres armes nucléaires sont une source de grave préoccupation. Cela doit cesser.
À l'occasion du 25e anniversaire de l'IORA
Le 7 mars marque le 25e anniversaire de la fondation de l’Association des Etats Riverains de l'Océan Indien (IORA). Nous tenons à saluer notre organisation – la Russie l'a rejointe en novembre 2021 en tant que partenaire de dialogue – à l’occasion de cet événement important.
En un quart de siècle, l'Association s'est transformée en une plateforme multilatérale efficace de coopération dans la zone de l'océan Indien, et elle est devenue un élément important de l'architecture régionale de sécurité et de développement durable.
Notre pays aspire à une coopération pratique étroite dans divers domaines de travail de l'IORA, notamment la lutte contre la pandémie de COVID-19 et l'entrée dans une trajectoire sûre de réhabilitation socio-économique.
Nous sommes intéressés par une coopération fructueuse et pragmatique basée sur les principes d'égalité et de respect des intérêts légitimes de chaque Etat. Nous sommes convaincus qu'une coopération constructive et inclusive est une condition indispensable à la poursuite d'un développement positif et dynamique des pays de la zone de l'océan Indien et une réponse aux défis transfrontaliers.
Nous souhaitons à l'Association succès et prospérité, de nouvelles réalisations créatives !
Des réponses aux questions :
Question: Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré mardi qu'il était favorable à des pourparlers entre la Russie et l'Ukraine. Comment évaluez-vous la probabilité de résoudre la crise autour de l'Ukraine par des négociations ? Selon la partie russe, quelle est la clé pour résoudre cette crise ?
Réponse: Si nous parlons de négociations, il devrait y avoir un désir de la part de la partie concernée d'y participer au moins. Vous pouvez voir à quel point ils sont incohérents dans leurs déclarations : ils ne veulent pas participer, il leur est difficile de se rendre sur place, ils se sont perdus en route, ils sont fatigués, etc. Nous sommes bien conscients qu'il s'agit d’un effort pour retarder ce processus de négociation. Par conséquent, s'ils ont le désir de parler, de négocier, nous y sommes prêts et ouverts dès le début.
Une fois encore, je voudrais attirer votre attention sur le fait qu'aujourd'hui, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a donné une réponse détaillée à cette question.
Question: Le porte-parole officiel du ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que la Chine et la Russie poursuivraient leur coopération commerciale normale. Comment commentez-vous cela ?
Réponse: Nous partageons le point de vue du ministère chinois des Affaires étrangères sur cette question. Les relations entre la Russie et la Chine sont un exemple de coopération de bon voisinage et mutuellement avantageuse. Nos relations commerciales et économiques sont de nature stratégique à long terme et ne sont pas soumises à des fluctuations à court terme.
La dynamique du commerce bilatéral montre qu'il existe un potentiel considérable pour sa croissance future. L'année dernière, les échanges ont augmenté de plus d'un tiers, atteignant un nouveau sommet de 140 milliards de dollars américains. Les chefs d'État se sont fixé pour objectif de l'augmenter sensiblement.
Nous avons l'intention de continuer à approfondir la coopération stratégique dans le secteur de l'énergie, qui revêt une grande importance pour la sécurité économique et un développement positif des deux pays. Lors de la visite du président russe Vladimir Poutine en Chine, le 4 février 2022, Gazprom et China National Petroleum Corporation (Société nationale du pétrole de Chine) ont signé un contrat pour la fourniture du gaz [russe] depuis l'Extrême-Orient. Des plans sont en cours pour augmenter les exportations d'énergie russe vers la Chine. Il existe de larges perspectives de coopération dans l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, domaine dans lequel nous avons acquis une très vaste expérience de coopération réussie avec nos partenaires chinois.
Une attention particulière continuera d'être accordée aux projets majeurs communs dans divers domaines, notamment dans l'Extrême-Orient russe. La commission intergouvernementale compétente a dressé une liste de plusieurs dizaines de projets d'investissement prometteurs. Toutes ces mesures seront soutenues et mises en œuvre de manière planifiée.
Des accords ont été conclus pour étendre et approfondir la coopération dans les domaines de l'espace, de la science et de l'innovation, de l'information et de la communication et dans d'autres industries de haute technologie, ainsi que dans les transports. Nous voyons un grand potentiel dans l'agriculture, principalement en termes d'approvisionnement croissant de la Chine en produits agricoles russes.
Nous sommes convaincus que dans la situation difficile actuelle, avec la Chine, qui prône également l'inadmissibilité des mesures restrictives unilatérales, nous serons en mesure d'assurer le développement stable et progressif de la coopération économique bilatérale.
Je voudrais également souligner tout spécialement que l'Occident (il est, bien sûr, à multiples facettes, beaucoup de ses parties ne sont pas indépendantes), que ce monde anglo-saxon ne s'arrêtera jamais. Il a besoin de ressources dans tous les sens du terme : énergétiques, financières, humaines, idéologiques, toutes sortes de ressources. Il est un monstre insatiable qui dévore tout sur son passage pour sa propre satisfaction et simplement pour survivre. Ils ne s'arrêteront pas devant nous ou devant la Chine, contre laquelle, bien que Pékin ait fidèlement rempli ses contrats et obligations économiques, une véritable guerre de sanctions a été déclenchée. Cela avait commencé plutôt localement, mais il était clair que ces sanctions s'intensifiaient. Aujourd'hui, ils ont cessé de cacher leurs véritables objectifs. Leur but est de nous détruire de l'intérieur : notre économie, nos finances, notre vie sociale et ainsi de suite. Ils ne s'arrêteront pas là, ils iront plus loin dans le monde, détruisant tout sur leur passage. En fait, ils le font toujours.
Question (traduite de l'anglais): Pour autant que je sache, aujourd’hui, malgré toute la propagande, personne au monde ne peut soutenir cette guerre sanglante en Ukraine. Depuis l'effondrement de l'empire soviétique, cette propagande n'a pas cessé de progresser.
Réponse: Nous avons publié un document sur les réseaux sociaux à ce sujet. Ne l’avez-vous pas vu ?
Question (traduite de l'anglais): Si, je l'ai vu, mais j'aimerais avoir une réponse directe.
Réponse: Vous auriez dû le citer, pour que m’éviter de le relire. Et savez-vous ce qui est aussi intéressant ? Vous souvenez-vous de l'époque où A.V.Kozyrev était ministre [russe] des Affaires étrangères ?
Question (traduite de l'anglais): Je m’en souviens vaguement. C'était il y a longtemps.
Réponse: Oui, il y a très longtemps. Or nous nous souvenons très bien de cette époque. Le fait est qu'il a été ministre des Affaires étrangères d'octobre 1990 au 5 janvier 1996. Comme vous vous en souvenez, à l'époque où il était ministre, une chose terrible s'est produite dans le Caucase du Nord. La tragédie qui s'est produite dans le Caucase du Nord a été présentée par vous, les journalistes britanniques, exactement comme vous venez de le citer maintenant. Vous avez parlé d'un « bain de sang », d'un « conflit », de « la lutte du Caucase pour la démocratie et la liberté ».
Que vous disait A.V.Kozyrev à ce moment-là ? Qu'a-t-il dit, lorsque vous, en Grande-Bretagne, accueilliez des terroristes nord-caucasiens, des extrémistes au ministère des Affaires étrangères, que Mme Thatcher buvait du thé avec eux, que Mme Redgrave les considérait comme les meilleurs amis de la Grande-Bretagne, y compris A. Zakayev ? Savez-vous qui est A. Zakayev ? C'est pour en revenir à la propagande. Cet homme avait construit une machine de propagande et d'informations pour blanchir l'extrémisme et le terrorisme dans le Caucase dans les années 1990, lorsque M. Kozyrev était ministre des Affaires étrangères. Et il est devenu un ami proche de toute la haute société britannique. C’est pour reprendre la question de savoir si vous êtes cohérent dans vos principes.
Je pense que vous êtes effectivement cohérent, seulement vous n'avez pas de principes. Étudiez l'histoire et lisez A.V.Kozyrev non seulement sur Twitter. Lisez ses déclarations de ces années-là, lisez les demandes de Moscou à Londres et à Washington de cesser de soutenir les terroristes dans le Caucase du Nord. Lisez les appels de Moscou aux pays de l'OTAN, notamment à la Grande-Bretagne, pour qu'ils cessent de soutenir l'extrémisme et le carnage dans les années 1990. Lorsque vous aurez lu ceci et compris l'histoire de notre pays, peut-être qu'alors vous n'opérerez pas avec des slogans et des thèses de propagande, mais vous comprendrez le sens de ce que nous faisons.
Question (traduite de l'anglais): Et la propagande alors ? Je ne fais qu'utiliser les mots utilisés par votre ancien ministre. Quand mettrons-nous fin à ce carnage ?
Réponse: J'ai répondu à cette question, ainsi qu'à celle de notre attitude envers A.V.Kozyrev, en postant sur mes réseaux sociaux la position prise par notre équipe. Vous dites que vous n'utilisez pas de thèses de propagande. Avez-vous remarqué que le tweet de M. Kozyrev avait été écrit en partie en anglais et en partie en russe ? A quels collègues s'est-il adressé en anglais ? Pensez-vous que nous avons des personnes travaillant au ministère des Affaires étrangères qui ne comprennent pas le russe ? C'est de la propagande. Lorsqu'une personne écrit la moitié d'un tweet en anglais, elle veut attirer l'attention non pas des personnes auxquelles elle s'adresse, mais de vous – les grands médias occidentaux – pour promouvoir sa thèse. C'est ça, la propagande. Vous parlez maintenant en prenant exactement la même position. Et nous vous retrouverons au prochain briefing, j'ai de grands projets sur la façon dont je vais répondre à votre désinformation et à vos faux.
Question (traduite de l'anglais): Vous dites que vous protégez les civils, mais nous voyons de plus en plus de frappes sur les bâtiments gouvernementaux et les bâtiments résidentiels, de plus en plus de victimes civiles. Vous n'effectuez vraiment pas de frappes sur des civils ou vous mentez tout simplement ?
Réponse: Si vous continuez à poser la question de cette manière, je ne vous parlerai plus du tout. Vous pouvez adresser votre propagande à vos hommes politiques britanniques. Contrôlez-vous ici. Si vous ne le pouvez pas, ne faites pas semblant d'être un journaliste.
J'ai étudié le journalisme international, je sais très bien ce que c'est que de poser des questions tout en y encastrant sa position. Je voudrais attirer votre attention sur le fait que le ministère de la Défense avait déclaré dès le départ qu'il menait une campagne visant les infrastructures militaires. Comme l'a dit aujourd'hui le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, il y a malheureusement des victimes parmi les membres des forces armées et la population civile. Cela arrive, malheureusement. Il est surprenant que vous posiez cette question, vous, le représentant d'un pays qui, pendant de nombreuses années, pendant des décennies, a perpétré des carnages sanglants dans des pays qui ne partagent pas de frontières avec vous et on ne sait pas du tout ce que vous faisiez là-bas.
Quant à la question de savoir qui ment. Le gouvernement britannique a menti lorsqu'il a soutenu la campagne d'invasion de l'Irak. Certes, par la suite, il a reconnu son mensonge mais il n’a pas présenté ses excuses et n'a pas assumé de responsabilité.
Question (traduite de l'anglais): Mais vous vous rendez compte qu'une frappe sur la place de la Liberté à Kharkov n'est pas une frappe sur des cibles militaires. Nous voyons des obus frapper des villes, des villages. S'agit-il d'un échec du ciblage ou n'êtes-vous pas assez honnête sur vos cibles ?
Réponse: Il y a une troisième option, vous dites « soit...soit », mais il y a aussi une troisième option – et si c’étaient des faux ? Peut-être que ce que vous voyez et ce qui est déclaré par des militants ukrainiens comme étant une destruction infligée par les forces armées de la Fédération de Russie, est en fait le résultat de ce que font les militants ukrainiens ?
Vous voudrez bien me fournir des matériaux précis. Nous les examinerons, les enverrons au ministère de la Défense qui fera des commentaires. Alors t la conversation, telle que vous la construisez, n'est qu'une sorte de propagande.
Question (traduite de l'anglais): Mais pourquoi les militaires tireraient-ils sur un bâtiment à Kharkov ? Pourquoi les Ukrainiens tireraient-ils eux-mêmes sur des bâtiments résidentiels ?
Réponse: Je vous l'ai dit – donnez-nous des documents, s'il vous plaît, et nous ferons des commentaires sur le cas spécifique.
Question (traduite de l'anglais): Tout le monde a vu la vidéo, vous n'avez pas vu la vidéo ?
Réponse: Je ne sais pas ce que vous avez vu exactement. Donnez-nous les documents, nous les commenterons. Je ne suis pas un expert militaire et je ne commente pas les enjeux et les procédés de la campagne en question.
Je suis prête, si vous n'en avez pas l'occasion, à vous fournir un lien vers la section « Antifake ». Vous pourriez y trouver cette vidéo déjà désavouée. Dans tous les cas, envoyez-nous les documents. Nous sommes prêts à travailler avec eux.
Question: Le diplomate en chef de l'UE, J. Borrell, a regretté que les sanctions occidentales n'aient pas atteint toutes les réserves en devises de la Russie. Comment les relations entre Moscou et Bruxelles pourraient-elles se développer désormais?
Réponse: Elles ont été conduites dans une impasse par Bruxelles, cela ne s'est pas produit maintenant, mais en 2014. Toute l'architecture de notre interaction avec Bruxelles s'est effondrée, à partir des sommets jusqu’aux dialogues industriels. Ils ont commencé à imposer des sanctions dirigées contre notre pays. La tactique choisie a été de mener une véritable campagne antirusse sur tous les fronts derrière la façade de la « communication stratégique ». Par exemple, en forçant les pays candidats et les partenaires de l'UE à adhérer à des déclarations et à des sanctions antirusses. En fait, tout ce que nous avons vu dans le cas de l'Ukraine est à l’unisson. C'est la politique de Bruxelles de « celui qui n’est pas avec nous est contre nous ». Non pas une harmonisation des approches mais au contraire, une désunion.
Et des ultimatums. Où le Maïdan de 2013-2014 a-t-il réellement commencé ? En 2013, le président Ianoukovitch était le meilleur ami de l'Union européenne, le plus prometteur, le plus capable de négocier. Il était accueilli dans les sommets, il était applaudi par tout le monde. Personne n'a jamais quitté la salle où il était assis. Il était le meilleur ami de l'Union européenne.
Tout a changé du jour au lendemain. Ce fut un « réveil » des amis de l'Union européenne lorsqu'il avait décidé de ne pas céder au chantage concernant l’accord d'association avec l'Union européenne. V.F.Ianoukovitch avait décidé de faire une pause jusqu'à la prochaine année, 2014 pour mieux calculer tous les cas de figures, toutes les interconnexions, toutes les intégrations dans la voie vers l'Union européenne avec les processus d'intégration post-soviétiques eurasiens. Le lendemain, lorsqu'il a annoncé qu'il ne signerait pas, mais qu'il ne le refusait pas définitivement, reportant seulement la date de signature à l'année prochaine – ce jour-là exactement, tout s'est écroulé autour de lui.
C’est exactement ce qui arrive à notre pays en ce moment. C'était la même chose – il a été hué, on l'a traité de toutes sortes de noms, de toutes sortes de mots. L'Union européenne a fait tout cela. Ils ont arrêté de négocier avec lui, ils ont fermé toutes les portes et ont commencé le « Maïdan » - une pression par la force pour transformer cet ultimatum de l'UE en un accord signé qui n'impliquerait pas une interconnexion de processus mais un choix exclusif en faveur de l'Union européenne.
Le « Maïdan » a commencé exactement de cette façon – avec ces militants à l'idéologie nazie. Aucun média britannique ne s'y est intéressé à l'époque. Ils n'ont pas demandé combien d’installations civiles avaient été détruites par ces militants, combien d'infrastructures civiles avaient été endommagées. Des journalistes britanniques et américains se sont promenés parmi des pneus en flammes et des bouteilles avec des « cocktails Molotov » comme s'ils traversaient un jardin de roses et ils ont pris des photos de la « colère du peuple ». Quelle était la raison de cette « colère du peuple » ? Il n’y en avait qu’une : un coup d'État anticonstitutionnel se préparait désormais à Bruxelles et à Washington. C'est là que tout a commencé.
Bruxelles a utilisé des prétextes farfelus et des provocations flagrantes pour s'immiscer dans nos affaires intérieures et dans celles de nos partenaires économiques, financiers, culturels, politiques et de sécurité.
Pendant toutes les années qui ont suivi, l'UE a continué à ignorer les intérêts légitimes de la Russie et à renforcer la pression politique et économique sur notre pays, et nous nous sommes heurtés à un mur de silence face à nos appels persistants à user de l'influence de l'UE sur Kiev pour l'encourager à mettre en œuvre le « paquet de mesures » de Minsk et à cesser de porter atteinte aux droits de la population russophone d'Ukraine.
Les « principes de Mogherini » adoptés en 2016 constituent toujours le fondement de la politique de l'UE à l'égard de la Russie. Ils étaient antirusses dès le départ. C'était en 2016, c'est-à-dire six ans avant février 2022. Lisez-les. Ils ont été rédigés dans le langage de la guerre froide, et le même langage a été utilisé pour écrire la nouvelle triade idéologique de Bruxelles (juin 2021) – « repousser, endiguer et engager sélectivement ». C'est ainsi que J.Borrell a suggéré d'établir des relations avec notre pays. Bien sûr, cet « engagement sélectif » n'a jamais fonctionné. Personne n'allait l’accepter. Tout cela a été remplacé par une obstruction totale, ce qui n'a pas aidé à construire des relations stables et de bon voisinage en Europe.
Nos propositions sur les garanties de sécurité et les appels personnels de Sergueï Lavrov à ses interlocuteurs dans 37 pays, y compris les États membres de l'UE, sur la manière dont ils entendent mettre en œuvre le principe de l'indivisibilité de la sécurité ont eu pour réponse une « échappatoire » rédigée sous la dictée des États-Unis. De plus, elle a été fournie par J.Borrell et J.Stoltenberg, bien qu'elle ne leur ait pas été adressée.
La limite suivante a été franchie par l'Union européenne le 27 février 2022 : la décision a été prise de commencer les livraisons d'armes létales à l'Ukraine. Décision prise par la même UE se positionne comme une « alliance diplomatique », tout en envoyant des armes pour prolonger l'agonie du régime de Kiev et la souffrance de la population civile. Cela soulève un grand point d'interrogation concernant la logique et l’authenticité des objectifs, l'adéquation des politiques qu'ils poursuivent. Tout cela se passe sous l'égide de la « Fondation européenne pour la paix ». De quel genre de « paix » pouvons-nous parler dans ce cas ?
L'Union européenne a montré ce que vaut réellement l'État de droit dans l'Union européenne. Ils ont ignoré les huit critères de la propre « position commune » du Conseil de l'UE – « définissant des règles communes régissant le contrôle des exportations de technologie et d’équipements militaires ». Ce document a été adopté en 2008. Nous avons détaillé ces violations dans la déclaration du ministère des Affaires étrangères sur le rôle de l'UE dans les événements en Ukraine le 28 février 2022.
Cette politique, que l'on pourrait qualifier de politique consistant à jeter de l'huile sur le feu, ne restera pas sans conséquences. Quant au blocage des réserves russes en or et en devises et aux autres restrictions imposées par l'UE, nous savons que l'hypocrisie des pays occidentaux s'accompagne toujours de la soif de profit. Un classique du genre. Il suffit d'un mauvais régime, d'une mauvaise façon de se comporter, d'un mauvais parti élu, d'un mauvais dirigeant soutenu n'importe où dans le monde, pour que le blocage des comptes, des dépôts, des réserves, de tout ce que vous voulez s’opère en un clin d’œil, jusqu'à la détention des personnes qui ont accès aux informations sur ces comptes et ainsi de suite. Est-ce bien la première fois ? Est-ce que cela vient juste de commencer ? Ça a toujours été comme ça.
De quel conflit militaire était-il question au Venezuela ? Le pays vivait sa propre vie politique. Mais les comptes ont été bloqués, et ils ne veulent pas rendre l'argent aux Vénézuéliens. Ces derniers n'ont fait de mal à personne en principe. Or, vous ne pouvez même pas imaginer ce que l’on peut leur reprocher : mauvais régime, mauvaise façon de vendre le pétrole, mauvais prix, mauvaises routes, mauvaises poches pour encaisser cet argent, bref, une hégémonie complète de cette machine coloniale n'a pas été assurée. Beaucoup de choses sont contrôlées [par les Occidentaux], mais là ils ne les ont pas contrôlées jusqu’au bout. Leur botte coloniale a parcouru toute l'Amérique latine et les Caraïbes. Mais certains pays n'ont pas cédé : Cuba, le Venezuela, etc. Ils ont encore des ressources, et ils ont leur propre politique étrangère et intérieure. Le monde a vu tout cela plusieurs fois. Montrez-moi d'autres exemples où ils auraient fourni une aide désintéressée. Même si de l'argent était transféré en Ukraine, il était immédiatement, en l'espace d'une semaine, retransféré sur des comptes dans des banques occidentales ou d'individus précis, ou il était utilisé comme prêt pour financer les achats d’armes auprès de ces mêmes pays. C'est un jeu criminel qui dure depuis des décennies, des siècles.
Les marchés mondiaux ont déjà réagi par une hausse des prix de l'énergie et une baisse des actions des entreprises occidentales qui souffrent de la rupture des liens commerciaux avec la Russie. Le prix sera malheureusement payé par les citoyens ordinaires des pays de l'UE qui ont été trompés et escroqués pendant toutes ces années. Les fonctionnaires des institutions européennes basées à Bruxelles ne souffriront d'aucune manière, sauf, certainement, de sanctions de rétorsion. Cela leur arrivera. Je vous le promets du fond du cœur et du fond de l’âme.
Je voudrais également noter que nos relations avec l'Union européenne évolueront en fonction de la mesure dans laquelle l'UE fera preuve de compréhension à l'égard de ses véritables intérêts dans la stabilisation de la situation en Europe et le redressement des déséquilibres de sécurité créés par l'expansion de l'OTAN vers l'est, se rendra compte de la nécessité de faire preuve d'indépendance géopolitique et s'orientera vers un dialogue respectueux avec la Russie. En conséquence, nous en tiendrons compte pour élaborer nos politiques. Ils devront reconnaître la nécessité de démilitariser et de dénazifier l'Ukraine, les nouvelles réalités de la région. Nous procèderons à partir de là.
Question: Les droits de la Russie au sein du Conseil de l'Europe ont été suspendus. Le chef de l'APCE, T.Cox, a déclaré que la Russie est tenue d'honorer ses engagements financiers envers le Conseil de l'Europe. Est-ce seulement une question d'argent ? Pouvez-vous faire des commentaires à ce sujet ?
Réponse: Nous avons déjà commenté la décision du Comité des ministres du Conseil de l'Europe de suspendre la représentation de la Russie. Il s'agit à la fois de deux poids et deux mesures et d'une absence d'indépendance de la part de l'organisation basée à Strasbourg.
Priver un Etat membre du Conseil de l'Europe de la possibilité de participer aux organes statutaires du CdE du fait de mener une opération militaire n'a pas de précédent historique. Ni l'agression des pays de l'OTAN contre la Yougoslavie, ni leurs invasions de l'Irak et de la Libye, ni l'aventure militaire de M.N. Saakachvili en Ossétie du Sud, ni le génocide de huit ans perpétré par le régime de Kiev contre les civils du Donbass, n'ont jamais donné lieu à des mesures aussi radicales de la part de Strasbourg. La raison en est claire. Qui n'affectent pas, comme je l'ai dit, l'odorat de leurs propriétaires. Dans cette « capitale des droits de l'homme », ils ont essayé de ne pas remarquer les crimes des nationalistes ukrainiens. Or, lorsque notre pays a décidé de mettre un terme aux atrocités, le Conseil de l'Europe s'est empressé de nous « punir » de cette manière étrange et absurde. En même temps, nous sommes tenus (et c'est la chose la plus fantastique de cette histoire) de remplir toutes nos obligations, y compris les obligations financières.
C'est inacceptable. Nous espérons qu'il y aura un processus de réflexion à Strasbourg. Ils se rendront compte à quel point cette décision est désastreuse pour le Conseil de l'Europe. Je ne vais pas annoncer la décision finale tout de suite. Nous attendrons leur réaction. Mais nous envisageons différentes manières de répondre à de telles mesures.
Nous connaissons également les déclarations du président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), M. Cox. Je ne vais pas entrer dans une discussion in absentia avec lui car je n’ai pas cette intention. Je voudrais seulement rappeler aux dirigeants de l'APCE que l'un des slogans qui avait précédé la guerre d'indépendance des États-Unis était « pas de taxation sans représentation ». C'est juste une référence historique.
Dans l'histoire des relations entre la Russie et le Conseil de l'Europe, il y a déjà eu des situations similaires à celle d'aujourd'hui. L'année 2014 en est un exemple récent. Après la réunification de la Crimée avec la Russie, l'Assemblée parlementaire de cette organisation a piqué une crise d'hystérie, sous la forme d'une suspension du droit de vote de notre délégation et d'une interdiction d'occuper des postes dans les organes directeurs et de participer à l'observation des élections. Notre pays a réagi en suspendant le paiement des cotisations. Étant donné que la Russie est l'un des principaux contributeurs au budget de l'organisation qui verse environ 10 % de son montant total, cette décision a été très importante pour le Conseil de l'Europe. Dans l'année qui a suivi, l'organisation est revenue sur sa position et a réintégré la délégation parlementaire russe dans ses droits.
Nous sommes fermement convaincus que l'obligation d'un Etat de contribuer au budget du Conseil de l'Europe découle de sa capacité à participer pleinement à ses activités. Le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe, en décidant de suspendre les droits de la Russie, doit être conscient des conséquences. Nous avons eu exactement toutes ces conversations en 2014 sur l'argent, sur les paiements, sur la combinaison de la possibilité d'une pleine participation avec des contributions. Nos représentants ont passé des heures, des jours et même des mois à discuter de tout cela en détail avec des représentants du Conseil de l'Europe. Par conséquent, lorsqu'il décide de suspendre les droits de la Russie, le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe doit être conscient des conséquences – financières, organisationnelles et juridiques – de cette décision.
Question: Y a-t-il des organisations internationales dont la Russie risque d'être suspendue ou expulsée ?
Réponse: Je l’ignore. Je ne peux pas le dire pour l'instant. Nous n'avons pas eu ces projets. Vous voyez, tout cela a été inventé il y a longtemps : sur le Conseil de sécurité de l'ONU, sur d'autres organisations. Sur le fait que nous n'ayons pas notre place dans une organisation parce que nous sommes trop important, dans une autre parce que notre économie est trop petite, et ainsi de suite. C'est la même histoire depuis des décennies. Au lieu de résoudre des problèmes ensemble, de travailler, de construire des relations, il y a toujours une confrontation : une chose ou une autre ou encore une troisième. [Ils sont] toujours mécontents de quelque chose. C'est un classique.
Il n'y a jamais eu d’autre cas de figure. C’est seulement sous M. Kozyrev que tout allait bien. Quand il a dit qu'il n'y avait pas d'intérêts nationaux en Russie, tout le monde l'a applaudi, tout le monde s’est mis d'accord avec lui. Mais il y a un choix à faire : soit nous avons des intérêts nationaux et tout le monde ne l'applaudira pas, soit nous n'en avons pas. Dès que nous l’aurons déclaré, dès que nous aurons dit que nous sommes d'accord avec tout ce qui nous est imposé et qui contredit fondamentalement l'essence de notre histoire, de notre État et de notre culture, les salles seront immédiatement remplies d'applaudissements. On nous chantera des louanges. Nous serons exaltés. Nous recevrons des médailles, non pas pour quelque chose, mais pour rien. Nous sommes passés par là. Nous avons essayé de faire confiance et nous nous sommes rendus compte que nous ne pouvions pas le faire. Cela s’est fait plusieurs fois. Nous avons essayé de défendre notre droit d'exister dans des négociations de toutes sortes. Nous voyons ce qu'il en est advenu : l'arrêt des négociations sur tous les fronts. Apparemment, les négociations sur notre existence n'ont jamais fait partie des plans de l'Occident. Est-ce que cela a commencé à l'époque où il n'y avait pas de guerre froide ni de confrontation entre blocs ? Non, je ne pense pas. Cela dure depuis des siècles. Lisez les lettres d'Ivan le Terrible à ses partenaires britanniques de l'époque. Il a également déclaré, comme nous le faisons maintenant, qu'ils n'avaient respecté aucun de leurs engagements commerciaux, qu'ils n'avaient tenu aucune de leurs promesses. Chaque fois, la situation évolue selon le même scénario. Nous faisons de notre mieux, nous patientons, nous persuadons, nous les invitons à la table des négociations, nous négocions, nous trouvons des compromis, nous alignons nos positions quelque part, nous faisons des concessions quelque part, nous offrons des échanges quelque part. Et ensuite, soit une nouvelle provocation, soit la formulation de conditions qui ne nous laissent pas le choix, étant donné qu'elles constituent pour nous une menace existentielle.
Les garanties de sécurité, que signifient-elles ? C'est une question de notre existence. Nous voulons, comme la Grande-Bretagne, une frappe préventive, une intervention dans les affaires intérieures des États qui ne vont pas dans le sens des intérêts économiques britanniques. Des personnes « disparaissent » tout simplement, que ce soit en Grande-Bretagne ou dans d'autres pays, elles s'évaporent tout simplement, c'est comme si elles n'avaient pas existé. Qu'en est-il du porte-parole des Casques blancs, James Le Mesurier, qui avait exécuté des ordres. Et les Skripal ? Les a-t-on retrouvés ? Non. Sont-ils vivants ? Où sont-ils ? Qui les a vus ? Personne ne les a vus. Personne ne sait rien. Ils ont fait leur part du travail et ils ont « disparu » de la surface de la terre. Scotland Yard enquête sur cette affaire depuis des années mais cela n'a aucune importance : pas de cadavre, pas de dossier [criminel] du point de vue de la logique britannique. Des millions de personnes sont mortes en Irak. Ils ne s'en soucient pas du tout. Pas un seul institut international n'a réagi. Tout est bloqué. Tout le monde est silencieux. Ils disent seulement qu'ils ont essayé très fort d'apporter la démocratie dans la région. Mais la région est mauvaise, donc la démocratie n'y a pas pris racine. Ils ont martyrisé le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient. L'ensemble de l'Afrique a été redessiné en traçant les frontières « avec une règle » lorsque les colonies avaient dû être abandonnées, sinon ils n’en seraient jamais partis.
Question: Politico a cité un haut responsable du Pentagone qui avait déclaré que le ministère américain de la Défense avait exprimé le souhait d'établir un canal de communication avec la Russie dans le contexte de la situation en Ukraine. Il pourrait être organisé à l’instar de celui que les deux parties avaient établi en 2015 pour résoudre la situation en Syrie. Moscou a-t-il reçu une proposition à ce sujet de Washington ? Cela permettrait-il d'établir un dialogue constructif entre les parties ?
Réponse: Et quel est votre intérêt dans ce domaine ? Y a-t-il une volonté de votre part de vous connecter à ces canaux ? Ce ne sont pas des questions de départements de politique étrangère. Tout cela a pris la forme d'une « fuite » de l’autre côté [américain], c'est pourquoi vous devriez les interroger eux. Nous n'avons jamais refusé les contacts. Surtout lorsqu'ils ont été demandés par le biais d'autres pays.
Question: La semaine dernière, le Premier ministre pakistanais Imran Khan a effectué une visite de deux jours à Moscou, au cours de laquelle il a rencontré le président russe Vladimir Poutine. Au cours de cette réunion, ils ont évoqué le projet Pakistan Stream ainsi que de la croissance du chiffre d'affaires commercial. Comment la Russie évalue-t-elle les relations de travail avec le Pakistan après cette visite ? Qu'est-ce qui a été convenu ?
Réponse: La visite dont vous parlez a eu lieu les 23 et 24 février 2022. Cette visite est la première visite bilatérale d'un chef du gouvernement pakistanais en Russie depuis 23 ans. Un bon élan a été donné aux relations russo-pakistanaises, qui se développent de manière dynamique. La détermination de Moscou et d'Islamabad à construire une coopération multiforme, même dans une situation internationale difficile, a été démontrée.
Les discussions sur la situation en Ukraine ont pris une place importante au cours des entretiens. Le Premier ministre pakistanais s'est montré compréhensif à l'égard de notre argument sur les circonstances qui avaient contraint la Russie à soulever la question dans cette formulation auprès des partenaires occidentaux concernant la situation en Ukraine, les garanties de sécurité, le génocide par le régime de Kiev contre des millions de personnes vivant dans le Donbass, ainsi que les questions d'idéologie néo-nazie et etc.
Les dirigeants ont convenu de développer la coopération commerciale et économique, en mettant l'accent sur l'énergie. Une volonté mutuelle de signer les documents commerciaux relatifs au projet phare, la construction du gazoduc Pakistan Stream, dans un avenir proche a été exprimée, ce qui permettra de commencer sa mise en œuvre pratique. Les parties sont d'avis qu'il existe de bonnes perspectives dans le domaine de la fourniture de GNL au Pakistan et de la modernisation des chemins de fer pakistanais.
Les deux parties ont également convenu de renforcer la coopération dans la lutte contre le terrorisme et la menace de la drogue, compte tenu d'une activité croissante d'un certain nombre d'organisations terroristes, principalement ISIS et Al-Qaïda en Asie du Sud. Il a été décidé de poursuivre les exercices réguliers tels que l'exercice « Friendship », l'exercice naval « Arabian Monsoon » et les contacts dans le cadre du groupe de travail bilatéral sur le contre-terrorisme.
Les dirigeants des deux pays ont convenu de la nécessité de stabiliser la situation en Afghanistan en formant un gouvernement inclusif tenant compte des intérêts de toutes les forces ethniques et politiques, et en fournissant une assistance au pays pour éviter une catastrophe humanitaire. Ils ont convenu de maintenir une interaction au niveau des plateformes internationales et régionales pertinentes.
Question: Le président ukrainien Vladimir Zelensky a signé un décret introduisant un régime temporaire sans visa pour les étrangers qui se rendent en Ukraine pour combattre l'armée russe. Les pays occidentaux soutiennent les Ukrainiens par tous les moyens en leur disant qu'ils doivent défendre leur souveraineté, alors qu'au même moment, lorsque des jeunes du Cachemire élèvent la voix pour défendre leurs droits et leur liberté, l'Europe les déclare terroristes. Que pensez-vous du système de deux poids et deux mesures appliqué par l'Europe ?
Réponse: En ce qui concerne la question du Cachemire, vous connaissez notre position. C'est une position immuable. Nous avons toujours été favorables à la résolution des différends existants entre Islamabad et New Delhi par des moyens politiques et diplomatiques sur une base bilatérale, conformément aux dispositions de l'accord de Simla de 1972 et de la déclaration de Lahore de 1999.
En ce qui concerne la duplicité de l'Occident, ce n'est pas nouveau. Cette duplicité est évidente dans absolument tous les domaines. La participation de combattants en provenance d'autres pays à un conflit armé est inacceptable pour eux, mais nous avons vu de nombreux exemples où l’on bramait que des citoyens russes, et peut-être pas seulement eux, auraient été impliqués dans un conflit. On prétendait que c'était inacceptable. Aujourd'hui, le régime de Kiev a déclaré que l'Europe, ces structures euro-atlantiques, avaient promis d'envoyer 16 000 personnes en Ukraine. En les qualifiant précisément de « volontaires ». Naturellement, avec des armes. Vous comprenez ce à quoi cela pourrait mener. Vous êtes le représentant d’une région qui a été l'otage de cette logique coloniale. Lorsque la couronne britannique est partie, elle a façonné la situation de telle manière que les pays soient restés otages de cette mentalité impériale. Je peux le prédire : si les pays membres de l'OTAN, l'Union européenne et les États-Unis y envoient des mercenaires, ces mercenaires leur reviendront dans un délai très court. Seulement, il s'agira de personnes très différentes. Elles auront connu le goût du sang. Je vais à nouveau revenir aux années 1990, aux mêmes années auxquelles mon collègue britannique m'a ramené aujourd'hui avec sa question. Ils amenaient des combattants et des terroristes dans le Caucase du Nord à la fois via le Moyen-Orient et l'Asie centrale, et directement via l'Europe, les pays de l'OTAN et la Méditerranée. Nous savons tout. Combien de combattants ont été acheminés là-bas, comment ils ont été approvisionnés en armes, ce qu'il y avait d'autre encore : les drogues comme moyen de contrôler ces gens. Alors que s'est-il passé ? Lorsque la Russie éliminait les terroristes sur son territoire alors que l'Occident la houspillait, ce dernier ne pensait qu'à une chose : garder les terroristes en vie. On nous serinait constamment que nous n’avions pas le droit de faire ça. On nous expliquait que « c'était une catastrophe humanitaire ». Notre région était en flammes, et il y avait des attaques terroristes dans tout le pays, mais pour eux, c'était une catastrophe humanitaire. Evidemment que c’était le cas pour eux car on avait osé toucher aux cellules terroristes parrainées par l'Occident dans le Caucase du Nord. Lorsque notre opération antiterroriste interne a commencé à donner des résultats efficaces, toute cette racaille terroriste s’est vue clouée sur des collines et des montagnes, et elle a commencé à fuir vers ces mêmes pays, principalement l'Europe du Nord, la Grande-Bretagne, les pays scandinaves. Que s’est-il passé ensuite ? Quelques années plus tard, au milieu des années 2010, ces mêmes pays qui avaient accueilli les terroristes du Caucase du Nord ont commencé à nous approcher officiellement avec la question : que devons-nous faire ? « Vous connaissez mieux leur mentalité, conseillez-nous, aidez-nous avec vos experts, nous sommes prêts à mener des opérations conjointes ». Il y a eu aussi cette initiative : récupérez-les, nous ne savons pas quoi en faire. Tous ces radicaux qu’ils avaient « recrutés » sous formes de réfugiés, les répartissant de manière compacte, dans des districts. Puis, 5 ou 6 ans plus tard, ils ont été horrifiés par ce qui s'y passait et sont venus nous demander de l'aide. Et nous les avons aidés et nous les avons sauvés.
Ce sera la même chose. Regardez, 3 000 émigrés irakiens, des gens qui ont de l'argent, qui ont pu acheter un billet d'avion, qui ont un métier, qui ont des économies, sont venus à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne à la recherche d'une meilleure opportunité pour s’accomplir. Ce ne sont pas des fondamentalistes, ce ne sont pas des terroristes. Ils ont tous des documents. Ils ont obtenu des documents d'entrée officiels, ils ont acheté des billets et se sont rendus à l'« appel » de l'Union européenne (qui tente de les stimuler à une vie meilleure depuis des années), ils ont participé à une marche vers Berlin. Avez-vous vu comment ça s'est terminé ? Ils ont eu peur de ces trois pauvres mille. Qui ont été gazés, aveuglés, assommés par le son, et on a veillé à ce que les enfants, les femmes et les civils ne pénètrent pas sur le territoire de l'UE. Pourquoi ? Parce que l'Europe croule déjà sous le problème des émigrés en provenance du Moyen-Orient.
Les Irakiens arrivés aux frontières de l'UE en Biélorussie et les réfugiés qui ont « marché » depuis le Moyen-Orient pendant des décennies à travers la mer Méditerranée, l'Italie et la Grèce sont tous les résultats de l'expérience de l'Occident (les États-Unis, la Grande-Bretagne et les pays de l'OTAN) dans ces régions.
La prochaine « expérience » qu'ils s'apprêtent à mener se terminera de manière sanglante pour eux. La distribution d'armes à des militants et à des personnes qui n'ont jamais combattu sous le slogan de la soi-disant résistance à l'agression, de la défense, tout cela est distribué par le régime de Kiev, qui a littéralement formé une idéologie d'agression dans tout le pays. Cette expérience ne se terminera pas sans conséquences. L'Europe, qui fournira désormais à la fois des armes et des combattants armés, les récupérera, tout comme ces mêmes Casques blancs. Rappelez-vous qu’elles étaient dirigées depuis Londres. Rappelez-vous l'Observatoire des droits de l'homme, où se trouve-t-il ? A Londres. C'est depuis l’Observatoire que le mouvement des Casques Blancs était géré. Les Casques blancs y ont été instruits par Londres, par Bruxelles et par les États-Unis pour combattre en Syrie. Et c’est par le biais de l’Observatoire qu’elles recevaient de l'argent, c'est un fait.
Ils ont fait n’importe quoi là-bas sous le couvert d'organisations humanitaires. Une fois ce gâchis terminé (également grâce aux efforts des forces armées russes), les Casques blancs ont demandé à leurs sponsors (qui avaient promis de les reprendre) de les récupérer, car personne ne voulait d'eux en Syrie. Elles comprenaient qu'elles y seraient tuées, tout comme J. Le Mezurier qui a péri « accidentellement ». Et voilà. Qu'en a fait l'Occident ? Ils ont commencé à les « adapter » à la Jordanie ou à un autre pays. Pourquoi ? Parce qu'ils savent avec quel genre de personnes ils ont à faire. Seulement le Moyen-Orient est géographiquement séparé de l'Europe. Ce sont des continents différents.
Dans le cas présent, il n'y a qu'un seul continent. Grâce à la politique de ces pays, les frontières avec l'Ukraine sont ouvertes. Qu'ils ne disent pas ensuite que ces combattants armés qui retourneront (et ils le feront) dans ces pays, sont une « surprise » désagréable pour eux. Nous les avons avertis à ce sujet.
Question: Quel contrepoids la Russie peut-elle ou a-t-elle fourni dans la guerre de l'information qui est activement menée contre elle ?
Réponse: Il existe des catastrophes naturelles contre lesquelles on peut se défendre et que l'on peut prévoir. Et il y a des catastrophes auxquelles il faut faire face et survivre. Le problème n'est pas en nous et il n'est pas dans notre position. La guerre de l'information déclarée par l'Occident est désastreuse pour lui. Ils tuent leurs médias, la pensée critique de leurs propres pays et de leurs populations. Ils tuent la démocratie, car si elle est basée sur des médias de propagande et ne prend pas en compte les points de vue, ce n'est pas une démocratie et elle ne peut pas durer.
C'est le type d'arrangement (sans alternative) que le monde occidental a choisi comme priorité. Ils n'ont pas donné la possibilité d'ajuster la démocratie, de la placer dans le cadre d’une nouvelle vision. C'est de la pure démocratie. S'ils « débranchent » les médias, bloquent les plates-formes internet, se livrent au traitement des informations et donnent de l'argent pour maintenir leurs médias préférés dans d'autres pays, alors nous devrions oublier la démocratie. S'il n'y a pas d'alternative à leur système politique (les gens ont été habitués pendant des décennies à « donner leur vie » pour la démocratie), alors tout est perdu.
Ces constatations ne me font pas plaisir mais nous voyons ces manifestations. Nous donnerons des informations, réfuterons des faux, répondrons, si nous le pouvons, par des mesures de rétorsion pour nous défendre et défendre nos médias. Faisons un autre point. Tout va se passer. Mais cette bacchanale qui se déroule actuellement devrait effrayer ceux qui la déclenchent.
Question: Comment la détérioration des relations entre la Russie, les États-Unis et un certain nombre d'États européens pourrait-elle affecter l'interaction visant à normaliser la situation en Afghanistan ?
Réponse: Nous partons du principe que les formats d'interaction bilatéraux et multilatéraux établis ont fait leurs preuves. Par exemple, la « troïka » élargie (Russie, RPC, États-Unis et Pakistan). Un certain nombre d’acteurs européens ont exprimé leur intérêt à le rejoindre. Le prochain tour de ce format est prévu pour le mois de mars 2022. Les questions en jeu comprennent la sécurité régionale. Compte tenu de la diffusion de l'information et de la rapidité de tous les processus, le mot « région » a désormais un sens plus large.
Il a été enregistré que les États-Unis pourraient manquer certaines réunions de la « troïka » élargie sous divers prétextes, comme ce fut le cas l'année dernière à Kaboul et à Moscou. Mais cela n'affecte pas de manière significative le fonctionnement du mécanisme.
Compte tenu de la situation humanitaire difficile en Afghanistan, le travail de la « troïka » élargie est désormais recentré et vise à faciliter la reconstruction post-conflit dans ce pays. Cela prouve une fois de plus la nécessité et la pertinence de ce format.
À la lumière des récents événements, nous sommes prêts à tous les cas de figure concernant l'interaction avec l'Occident sur la question afghane. Dans le même temps, quelles que soient les décisions prises par les Américains et les Européens sur les travaux futurs, ils ne devraient pas être autorisés à s'exonérer de leur responsabilité pour l'état déplorable de l’Afghanistan, qui est le résultat de la campagne militaire menée pendant 20 ans par les États-Unis et leurs alliés.
Question: L'Islande a fermé son espace aérien à la Russie. Les Russes ne reçoivent pas de visas pour entrer dans le pays. Il y a une menace d'attaque contre l'ambassade de Russie à Reykjavik. À la demande du gouvernement islandais, un avion d'Atlantic Cargo a été fourni pour transporter des armes létales en Ukraine. L'Islande peut-elle s'attendre à des conséquences de la part de la Russie pour ces démarches ?
Réponse: Il y a tellement d’éléments dans votre question que je peux composer une réponse à partir des mêmes mots.
Cela contredit en effet les engagements pris, tant par les États individuels que collectivement. Cela est incompatible avec les objectifs déclarés par la communauté occidentale, en particulier l'Islande, de parvenir à la paix en Ukraine. Ces démarches contribueront à des morts supplémentaires sur le territoire de l'Ukraine et constitueront une menace pour le continent européen, car des armes tomberont entre les mains de militants néo-nazis.
Comment allons-nous réagir ? Les dirigeants russes l'ont déjà dit. Je ne représente pas le ministère de la Défense. Je ne peux pas faire de commentaires. Ce n'est pas ma compétence. Je ne suis pas impliquée dans ces questions. Je peux aborder des sujets qui représentent mon domaine d'expertise, celui de notre département. Nous avons prévenu. Une réponse sera formulée.
Tout cela procède d'une profonde ignorance de la situation « sur le terrain ». Depuis le début du conflit armé dans le Donbass en 2014, nous n’avons jamais enregistré une préoccupation islandaise concernant le harcèlement, les meurtres, les hostilités contre la population locale – tout ce que le régime de Kiev perpétrait. Mais comment pouvez-vous vous soucier d'une partie de l'Ukraine et ignorer l'autre ? Il s'agit d'une mauvaise compréhension des processus.
Pourquoi chaque pays doit-il tout savoir ? Il est possible de ne pas tout savoir. Il est normal qu'un pays qui n'est pas membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU (ou qui ne fait pas partie d'une grande association internationale jouant un rôle décisif), se laisse distancer dans son évaluation publique de ce qui se passe et l'observe de l'extérieur, même s'il s'agit de choses cruciales pour la sécurité de la région de son continent. Il est étrange de ne pas s'en rendre compte, mais de tels pays existent. Pour certaines raisons, ils ne se sont pas impliqués, ils n'ont pas cherché à comprendre le problème. Peut-être n'y avait-il pas d'experts chez eux. Ils n'ont même pas essayé de l'examiner. Alors cette position devrait être préservée.
Si pendant huit ans, les Islandais n'ont pas pensé qu'il était important de se demander pourquoi des gens mouraient là-bas, alors ils n’auraient pas dû se réveiller. Rendormez-vous. Or, si vous vous êtes réveillés, mettez des documents devant vous. Il y en a beaucoup. Étudiez-les. On ne peut pas suivre aveuglément la trajectoire de quelqu'un d'autre et créer un sentiment de condamnation collective sur la base des données d'un pays sur une question sur laquelle on ne possède aucune idée et envers laquelle on est resté indifférent.
Question : Pourriez-vous être plus précis sur ce que la Russie entend exactement par le terme « dénazification » ? Vous avez à plusieurs reprises qualifié les dirigeants ukrainiens de « nazis » et de « régime nationaliste ». Que signifie la « dénazification » dans ce contexte – un changement de gouvernement, un abandon d'une certaine rhétorique ?
Réponse: Lorsqu'on qualifie les personnes qui professent la logique néo-nazie, on peut entrer dans la théorie ou partir de la pratique. La théorie a fait couler beaucoup d'encre.
En pratique : participation à des groupes de combat qui se distinguent par les symboles des bataillons de la Seconde Guerre mondiale, pour nous c’est de la Grande Guerre patriotique ; transformation en héros nationaux des personnes qui ont collaboré et aidé le Troisième Reich, y compris dans les territoires occupés ; création pour des groupes de population d'une atmosphère d'impossibilité d'exister selon des critères ethniques, religieux ou nationaux (persécution des personnes selon ces critères). Beaucoup d’éléments peuvent fonctionner de manière isolée. Le problème est apparu lorsque tous les éléments s’étaient « mis en place ». Il n'a même pas été qualifié d’une « normalité », ni du « laxisme », mais de la politique nationale de l'État. C'est du quotidien.
Dans toute société et tout État, il peut y avoir des gens à la logique barbare, des vandales qui profanent des monuments (certains par stupidité, d'autres par opinion personnelle). Ils sont condamnés, punis, persécutés. La société condamne ce qu'ils font, tant au niveau de la moralité publique que de l'État, en termes juridiques. Il y a des lois qui ne le permettent pas, l'opinion publique qui est extrêmement négative à l’égard de ces actions, les différentes institutions de l'État, l'exécutif et le législatif, et la société civile. Ce sujet est réglementé. Toute manifestation individuelle ou collective de néonazisme est combattue. Lorsqu'un monument est profané, les communautés locales, la municipalité, les députés y réagissent attentivement, le monument est restauré, les forces de l'ordre trouvent les coupables, les punissent, on dit aux enfants que ce n’est pas bien, les journaux écrivent que c'est un exemple isolé qui déshonore la société.
En Ukraine, c'est l'inverse qui se passe. Les exemples ne sont pas isolés, ils sont légion. Ils ne sont pas condamnés dans l'espace public, ou bien cela se fait au niveau d'une attitude conjointe et conciliante vis-à-vis de l'histoire. On dit qu'il faudrait mettre tout le monde ensemble (les anciens combattants qui ont combattu le fascisme, et ceux qui étaient du côté des divisions [SS] comme la Galicie) et se réconcilier. Ils veulent soit tout interdire (l’étoile rouge et les symboles nazis), soit tout autoriser. C'est comme réconcilier Hannibal [Lecter] avec sa victime. Mettez-les dans la même pièce. Ils sont tous les deux des homo sapiens après tout, ils vont s'entendre. On s’en va et on vérifie ensuite si l'un a mangé l'autre ou non. C'est la même logique. Il s’agit de créer le terrain au niveau de l'État, afin de ne pas empêcher tout cela. Il y avait un outil pratique sous la forme de mouvements nationalistes pour la résolution des problèmes politiques.
La façon de surmonter cette situation a été expliquée par le président russe Vladimir Poutine le 24 février 2022. La signification de la dénazification comme l'un des objectifs de l'opération militaire spéciale en Ukraine a été démontrée en détail par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et par d'autres responsables russes. Son essence réside dans l'éradication du nazisme et du fascisme qui, plus de sept décennies après la Seconde Guerre mondiale, sont réapparus en Ukraine. Ils étaient là. Nous sommes au courant. Regardez le film Le fascisme ordinaire. Autrefois, si cela existait, il était chassé, éradiqué de partout. Tout ce qui était dans les têtes était enfoui au plus profond, de façon à n’avoir aucune chance de sortir au grand jour. C'était la politique soviétique envers le fascisme. Tolérance zéro, comme on dit de nos jours. Intolérance à l'égard de toute manifestation néonazie. C'était impossible d'y penser.
Mais ils ont récupéré tous les collaborateurs, tous les suppôts. Comme le grand-père de C. Freeland, qui avait publié un magazine nazi en Pologne. On lui a donné un travail, de la nourriture, un logement. On l’a utilisé périodiquement pour des besoins internes, puis dans la lutte antisoviétique et antirusse.
Malgré nos explications détaillées, certains médias occidentaux tentent de déformer le sens de la dénazification. Avant-hier, dans une émission d'une chaîne de télévision française, la dénazification était présentée comme l'intention de désintégrer, de désunir et de détruire la nation ukrainienne. Ils ont pris le mot « nazisme » et l'ont disséqué en termes de nationalité, de nation. C'est le niveau de la propagande occidentale. Une perversion sophistiquée. Cette substitution des concepts de « nation » et de « nazisme » est très révélatrice des propagandistes occidentaux qui, depuis huit ans, ferment les yeux ou encouragent ouvertement les tendances nazies en Ukraine, en les qualifiant de « mouvement de libération » ou de manifestation de « l'identité culturelle ». Il est vrai que c'est pendant la Seconde Guerre mondiale que l'« identité culturelle » y a émergé à une telle échelle et dans un tel volume. Avant, s'il y en avait, il y avait des affrontements civils, des conflits internes, y compris une intolérance politique. Il n'y avait jamais eu de logique misanthropique. Les gens s’étaient battus, il y avait eu une guerre civile en termes de [lutte de] classe et de position sociale, mais sans faire le lien entre la priorité et l'avancement d'un peuple sur les autres et l'impossibilité de conférer aux peuples des droits égaux.
Nous tenons à rappeler que depuis 2014, lorsque le pouvoir dans le pays est tombé entre les mains de radicaux nationalistes à la suite d'un coup d'État anticonstitutionnel, la glorification des membres de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et de l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) ayant collaboré avec l'Allemagne nazie a commencé au niveau de l'État. Or, pendant la Seconde Guerre mondiale ces personnes ont ouvertement assassiné des Russes, des Polonais, des Juifs, des Roms, des membres d'autres groupes ethniques ainsi que des « mauvais » Ukrainiens.
Au cours des huit dernières années, les atrocités des combattants de l'OUN-UPA, qui avaient massacré des milliers de civils, ont été présentées comme une « lutte pour la liberté ». Des rues et des stades se sont vu attribuer les noms des complices d'Hitler, à savoir Bandera et Choukhevitch. Nous parlions de ce sujet presque tous les jours. Des formations nazies telles que Secteur droit, S14, Trident, Azov, Donbass, Aïdar et autres opéraient ouvertement dans le pays, et des cortèges aux flambeaux étaient organisés. Ce n'est pourtant pas un carnaval avec des lampes de poche, mais une procession orientée vers le nazisme avec ses symboles, ses salutations et son style. Mais cela n'est pas perçu par tout le monde en Europe. Certaines des formations citées ont été incorporées dans les forces armées ukrainiennes et ont formé une cellule de combat à laquelle le Donbass a été donné en pâture. Ils ont pillé, violé et tué. Le sang des civils couvre leurs mains.
La dénazification est un terme historique. Nous ne l'avons pas inventé. Je vais donner des exemples pour vous faire comprendre que le monde l'a déjà rencontré et pour que les journalistes occidentaux ne puissent pas dire que c'était la première fois qu'ils en entendent parler. Il ne faut rien confondre. Par exemple, la dénazification de l'Allemagne et de l'Autriche après la Seconde Guerre mondiale. L'un des objectifs de l'occupation de l'Allemagne par les puissances alliées victorieuses, qui devait se laisser guider par le Conseil de contrôle allié mis en place par ces puissances, était la destruction du « Parti national-socialiste et de ses branches et organisations contrôlées », la dissolution de « toutes les institutions nazies », en veillant à ce qu'elles ne soient pas réanimées sous quelque forme que ce soit, la « prévention de toutes les activités ou propagandes nazies et militaristes » (Communication de la Conférence de Berlin des trois puissances (Conférence de Potsdam), le 2 août 1945, paragraphe 3 de la sous-section A « Principes politiques » de la section III « A propos de l’Allemagne »). En conséquence, en 1946, ledit Conseil a adopté les lois n° 10 et n° 4, qui définissaient l’inventaire des personnes susceptibles d'être dénazifiées et qui prévoyaient la formation de corps judiciaires spéciaux pour examiner leurs dossiers. La directive n° 38 « Arrestation et punition des criminels de guerre, nazis et militaristes ; internement, contrôle et surveillance des Allemands potentiellement dangereux » a été publiée.
L'article 139 de la Loi fondamentale de la République fédérale d'Allemagne prévoit le maintien des dispositions légales en matière de dénazification.
L'Autriche dispose également d'un cadre juridique correspondant. L'article 12 du Traité d'État portant rétablissement d'une Autriche indépendante et démocratique du 15 mai 1955 interdit aux anciens membres des organisations nazies de servir dans les forces armées autrichiennes. En outre, les dispositions relatives à la restitution aux citoyens autrichiens des biens déplacés de force en Allemagne après 1938 ne s'appliquent pas aux « criminels de guerre et aux personnes punies dans le cadre de mesures de dénazification » (article 23).
Ce n'est qu’un exposé très bref. Des exemples historiques. Tout doit être inscrit dans la loi.
Question: À la lumière des sanctions et de l'isolement sans précédent de la Russie, qui ont notamment empêché le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov de participer aux événements de l'ONU à Genève, Moscou envisage-t-il de retirer ou de suspendre sa participation à certaines structures internationales ? La question des activités de la Russie au sein de l'OSCE revêt un intérêt particulier, que vous avez critiquée à plusieurs reprises au cours des semaines et des mois précédents.
Réponse: Je l'ai déjà dit. Nous partons du principe que ce travail est effectué depuis longtemps par certains idéologues occidentaux. Nous l'observons.
La Russie n'envisage pas encore de retirer ou de suspendre sa participation à l'OSCE. Nous pourrons toujours le faire. Mais notre patience n'est pas non plus infinie.
Comme vous le savez, dans les années 1970, Moscou était à l'origine de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe, le prédécesseur de cette organisation régionale principale destinée à devenir une plate-forme de discussion et d'adoption de décisions collectives consensuelles sur les questions de sécurité dans la région euro-atlantique. Il est douloureux de voir ce que l'OSCE est devenue. Je me souviens avoir appris à l'université ce qu'était l'OSCE et quels étaient ses principes. Ce que j'ai rencontré dans la pratique, surtout ces dernières années, c'est le jour et la nuit. La perversion des principes allant jusqu'à la moelle. Il est incroyable d'imaginer que l'Organisation ait été fondée sur des principes qui sont aujourd'hui si pervertis.
L'Occident a usurpé le contrôle des institutions de l'OSCE depuis les années 1990 pour s'immiscer dans les affaires intérieures d'États souverains et imposer des concepts et des valeurs ultra-libéraux étrangers à de nombreux pays. Les pays occidentaux ont signé les engagements de l'OSCE, en sachant à l’avance, comme nous le réalisons aujourd’hui, qu'ils n'avaient pas l'intention de les mettre en œuvre. Dans le fameux « ordre mondial fondé sur des règles », les engagements n'existent que pour les anciens pays du camp socialiste, alors que les « démocraties développées » sont au-dessus des lois. C'est-à-dire que le premier groupe doit tout à tout le monde, alors que le second n'a que des droits et peut faire ce qu'il veut.
Le changement mental ne s'est pas opéré aujourd’hui. Vous avez fait remarquer à juste titre que nous en avons aussi beaucoup parlé ces derniers temps. Si quelqu'un peut s’armer de patience et rembobiner tout cela, il se rendra compte que nous parlons de ces sujets depuis longtemps. En 1999, l'OTAN a bombardé la Yougoslavie, en violant toutes les normes du droit international et les principes de l'OSCE, et a tenté d'en arracher le Kosovo. Ils l'ont arraché pendant des années. Lorsque les normes universelles doivent être foulées aux pieds, l'Occident dispose toujours d'un outil éprouvé, que nous avons d'abord qualifié de « deux poids et deux mesures », mais qu'ils ont eux-mêmes appelé « incertitude constructive ». Lorsqu'une formulation claire peut être transformée en un passage vague qui ne conduit (de leur point de vue) à aucune obligation, il s'agit, apparemment, d'une incertitude « constructive » pour eux. Bien que tout soit couché sur le papier et que tous les principes soient clairement formulés.
Les médias russes piétinés par les membres de l'OSCE ont été confrontés à tous les « bienfaits » d'une vision occidentale du « libéralisme » ces dernières années, et surtout ces derniers mois. Beaucoup avaient dans leurs équipes des citoyens de pays occidentaux qui y travaillaient sur un pied d'égalité et exprimaient leur position non pas en tant que citoyens de l'OTAN, mais en tant que journalistes. Ils n’ont même pas exactement exprimé leur position, mais ils ont simplement fait leur travail de manière professionnelle.
De ce fait, une chance historique pour l'OSCE de renforcer sa crédibilité internationale en facilitant la résolution de la crise interne ukrainienne a été gaspillée. Au lieu de cela, les États membres occidentaux ont utilisé l'organisation basée à Vienne pour couvrir et justifier le manque de volonté de Kiev de mettre fin au génocide dans le Donbass en respectant ses engagements au titre du « paquet de mesures » de Minsk dans le cadre du dialogue avec Donetsk et Lougansk. La Mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine, en près de huit ans de travail dans ce pays, n'a jamais réussi à fournir à la communauté mondiale des informations véridiques et impartiales sur les victimes et les destructions causées par l'opération punitive des forces armées ukrainiennes et des bataillons nationaux contre la population civile des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk. Je ne parle même pas du silence qui entoure les violations flagrantes des droits de l'homme en Ukraine. Ce qu'ils parvenaient à articuler aurait toutefois été suffisant pour prendre des décisions efficaces afin de débloquer le processus de négociation entre Kiev, Donetsk et Lougansk. Mais ils ne l'ont pas fait. Ils n'ont utilisé aucune opportunité. Ils ne cessaient de bramer, de clamer et de hululer lorsque les représentants russes tentaient de leur faire comprendre la gravité de la situation. Par conséquent, les Occidentaux ont préféré une rhétorique hostile et la promotion d'approches de blocs conflictuels à ces discussions bien fondées et approfondies sur les problèmes de sécurité européenne.
Cette coopération paneuropéenne unilatérale tombe dans l'oubli. Il ne s'agit pourtant pas d'enterrer l'OSCE. Nous avons besoin d'un forum pour un dialogue et une coopération équitables et mutuellement respectueux. Lorsque l’« Occident réuni » aura cessé de piquer des crises d'hystérie russophobes, nous serons prêts à reprendre ensemble le travail au sein de l'Organisation. Mais cela ne devra pas se faire sur la base des anciens principes discriminatoires envers la Russie et les autres États « à l'est de Vienne ». Il y a beaucoup à faire pour raviver le véritable « esprit d'Helsinki » afin que l'OSCE puisse travailler dans l'intérêt de tous les États membres sans exception.
Cela sera possible lorsque tous les pays dont les dirigeants ont signé les documents des sommets de l'OSCE à Istanbul en 1999 et à Astana en 2010 seront guidés, non pas en paroles mais en actes, par le principe de sécurité égale et indivisible qui y est inscrit et mettront en œuvre de manière inconditionnelle leur engagement à ne pas renforcer leur propre sécurité au détriment des autres. Attendons que l'Occident se dégrise de son brouillard antirusse.
Question: Un citoyen indien a été tué à Kharkov. L'Inde veut des couloirs sûrs pour ses étudiants. La Russie les fournira-t-elle ?
Réponse: L'organisation de couloirs sûrs pour évacuer des ressortissants indiens se trouvant en Ukraine a été confiée par les dirigeants du pays aux agences russes compétentes, qui s'occupent de cette question. La question des citoyens indiens a été abordée lors du contact entre les dirigeants des deux pays. Toutes les informations sur cette question sont contenues dans le commentaire publié sur le site web du Kremlin.
Question: Comment évaluez-vous la position de l'Inde sur la situation actuelle ? Le Premier ministre indien a-t-il appelé au dialogue ?
Réponse: Sur toute une série de questions, l'Inde et ses dirigeants ont adopté une position équilibrée, intelligente et clairvoyante. Cela concerne toute une série de problèmes mondiaux, de thèmes régionaux. C'est un classique pour les dirigeants indiens. Cette méthode est utilisée (j'entends par là une approche pondérée et objective) pour l'ensemble de l'agenda international. Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas de problèmes et de désaccords avec d'autres pays. Mais si nous parlons en général, il s'agit d'une position équilibrée, intelligente et clairvoyante, y compris sur la situation en Ukraine.
Les dirigeants indiens ont souligné à la partie russe l'importance d'un dialogue honnête permettant de trouver un compromis dans cette situation. À notre tour, nous essayons d'obtenir l'intégrité dans le processus de négociation sur tous les fronts, non seulement en ce qui concerne l'Ukraine, mais nous exigeons également la même attitude de la part de l'OTAN.
Question: On dit qu'à présent, en Ukraine, les partisans des prétendues « valeurs européennes », à savoir les femmes transgenres ukrainiennes qui ont changé leurs documents pour devenir des hommes et qui voudraient partir, ne sont pas autorisés aujourd’hui à quitter l'Ukraine, parce que les hommes ne sont pas autorisés à partir. Au contraire, le départ est possible pour les personnes transgenres masculines.
Veuillez accepter les sincères félicitations de nos compatriotes à l'approche de la première fête du printemps – la Journée internationale de la femme. Nous sommes ravis et heureux d'avoir parmi nous des femmes intelligentes, gentilles et belles, comme celles qui travaillent au ministère des Affaires étrangères, dans des institutions étrangères. Vous êtes les meilleures.
Réponse: Merci beaucoup. Avec un tel soutien et une véritable passion pour les questions internationales, je me sens en confiance. Je suis toujours en faveur de l'objectivité et du professionnalisme. Je crois qu'ils sont, bien sûr, avec un engagement envers la vérité, la clé immuable qui permet de surmonter les situations les plus difficiles de la vie. La vie ne peut jamais nous offrir un ciel clair et sans nuages tous les jours. Nous sommes confrontés à des défis différents en tant que personnes, en tant que nations, en tant que pays. C'est la règle de la vie. Ils se produisent de différentes manières, ils s’en vont, mais la manière dont chacun se comporte dans cette situation, la dignité dont il fait preuve, la mesure dans laquelle il ne pense pas à ses propres émotions personnelles, la mesure dans laquelle il s'autorise à penser aux autres et à travailler, à agir et à vivre pour le bien des autres, c'est l'un des principaux secrets, et peut-être le but de la vie, qui consiste à traverser des obstacles et à obtenir des résultats pertinents au niveau où l’on peut le faire de la manière la plus efficace.
Question: Comment la Russie évalue-t-elle le refus de la Turquie et de la Géorgie de participer aux sanctions antirusses occidentales ?
Réponse: Les sanctions antirusses de l'Occident sont illégitimes, les instances compétentes se sont prononcées là-dessus. Mais ce n'est même pas tellement une question de procédure. Tout cela fait partie d'un plus grand plan et ils ne l'ont pas caché. Ce sont des sanctions illégales. Parfois un principe est plus important que les dommages que vous subissez du fait de sa mise en œuvre. Cela se produit lorsque vous défendez la vérité, lorsque vous défendez et travaillez pour les principes les plus importants de l'existence humaine. Mais lorsque ces sanctions sont illégitimes en droit et hypocrites par nature, lorsque la raison et le but de leur imposition sont de détruire l'une des parties plutôt que de sauver l'autre, comment pouvez-vous tolérer qu'elles nuisent même à ceux qui les adoptent. C'est absurde, stupide, une politique à courte vue. Je ne parle pas de décence. Malheureusement, nombreux sont ceux pour qui ce terme n’a plus aucun sens dans les affaires internationales. Mais il devrait au moins y avoir une certaine logique dans les actions.
Question: La Chine doit choisir son parti dans la situation autour de l'Ukraine. Cette opinion a été exprimée lundi par Jacob Lew, président du conseil d'administration du Comité national des relations américano-chinoises et ancien ministre américain des finances. Comment évaluez-vous cet appel et le niveau actuel des contacts avec la Chine?
Réponse: La République populaire de Chine, l'une des principales puissances mondiales, mène une politique étrangère indépendante et équilibrée, sans l'aide arrogante des Américains. Nous remarquons que Pékin s'approche du problème ukrainien avec des positions équilibrées. La Chine a demandé à plusieurs reprises de respecter le principe d'indivisibilité de la sécurité, a en même temps souligné que la sécurité régionale par l'expansion des blocs militaires est inadmissible et que les préoccupations de la Russie sur ces questions sont tout à fait rationnelles. La Chine n’hésite d’ailleurs pas à dire la vérité sur le véritable rôle des États-Unis dans cette crise ukrainienne, dont les actions ont provoqué une forte détérioration de la situation. Les représentants de la Chine ne cessent d’ailleurs de promouvoir ces approches sur le site de l'ONU.
Les appels lancés par les hauts responsables américains à leurs homologues chinois pour qu'ils "prennent parti" dans des conflits attisés et activement parrainés par Washington elle-même, sont une technique usée de la diplomatie anglo-saxonne, qui a été guidée par le principe "diviser pour mieux régner" pendant des siècles. Nous pouvons observer de telles tactiques sans scrupules non seulement dans la politique américaine orientée vers l’Europe, mais aussi dans toutes les questions internationales, sans exception, impliquant un élément de désaccord entre les parties. De toute évidence, la Chine ne se laisse pas prendre à ces pièges.
Dans nos relations avec nos amis chinois, nous procédons avant tout par respect mutuel, confiance réciproque et prise en compte des intérêts clés des partenaires. Nous apprécions la volonté de Pékin d'adopter une vision objective et impartiale de la question ukrainienne. Dans l'esprit d'un partenariat stratégique, nous continuerons à entretenir des liens étroits dans tous les domaines de l’agenda international et régional.
Question: Quand seront annoncées les mesures de représailles pour l'expulsion des 12 diplomates, représentant permanemment la Russie auprès de l'ONU à New York? Ces mesures, seront-t-elles symétriques?
Réponse: Je voudrais attirer votre attention sur le fait que le site officiel du ministère russe des affaires étrangères a publié hier un commentaire pertinent sur ce sujet.
Je pourrais seulement mentionner le fait que les États-Unis, en violation de tous leurs accords et de leurs obligations au titre de la Charte des Nations unies et de l'accord avec le pays hôte, continuent à évincer littéralement les représentants russes des structures des Nations unies.
Après avoir expulsé 12 diplomates de la représentation permanente russe auprès des Nations unies, les Américains ont expulsé notre dernier officier légalement affecté au bureau des affaires militaires du département des opérations de maintien de la paix. Entre temps, ils ne délivrent pas de visas aux autres candidats du ministère russe de la défense, qui ont été approuvés depuis longtemps pour occuper les postes concernés.
Tout cela se passe sur fond de connivence apparente du Secrétaire général des Nations unies lui-même, et du Secrétariat des Nations unies, qui a joué consciencieusement le rôle de figurant face à cette anarchie. Nous n'allons pas accepter cela et nous disons d'emblée que nous répondrons de manière bilatérale, par exemple, au quota de présence diplomatique américaine à Moscou, qui est toujours calculé en tenant compte de l’ampleur de notre mission à New York.
Nous pourrions également aller jusqu’à expulser les diplomates américains de notre territoire, bien que nous ne souhaitions pas recourir à nouveau à cette mesure. Mais l'insolence démontrée par Washington, sa réticence ou son incapacité à négocier ne nous laissent tout simplement pas d'autre choix.
Nous appelons la partie américaine à être plus raisonnable et à ne pas envenimer d’avantage la situation.
Question: Comment évaluez-vous la décision de Sofia d'expulser deux diplomates russes de leur pays? Quand pouvons-nous espérer des mesures réciproques? Pourquoi, à votre avis, la décision a-t-elle été prise hier?
Réponse: Le 2 mars dernier, les autorités bulgares ont déclaré deux diplomates de l'ambassade de Russie à Sofia persona non grata. Comme par le passé dans des cas similaires, aucune justification ou preuve intelligible d'une activité "indécente" de nos employés n'a été fournie. Une énorme campagne médiatique autour de cette affaire a déjà été lancée dans les médias locaux.
Si l'on en juge par le fait que les derniers débordements à l'encontre des diplomates russes en Bulgarie ont été synchronisés avec des démarches hostiles similaires dans d'autres pays, cela fait partie d'une campagne effrontée et sans précédent menée par l'Occident pour dénigrer la Russie.
Nous considérons que cette démarche de la Sofia officielle, entreprise par elle-même à la veille d'une date sacrée pour notre histoire commune - l'anniversaire de la libération de la Bulgarie du joug ottoman à la suite de la guerre russo-turque de 1877-1878 le 3 mars de cette année - comme une pure provocation.
La Russie se réserve le droit de riposter.
J'espère avoir répondu à toutes vos questions.