Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 18 décembre 2019
Sur la visite en Fédération de Russie de Toshimitsu Motegi, Ministre des Affaires étrangères du Japon
Du 17 au 20 décembre, le Ministre japonais des Affaires étrangères Toshimitsu Motegi se trouvera en visite en Russie. Le 18 décembre est prévue la 15e réunion de la Commission intergouvernementale russo-japonaise pour les affaires commerciales et économiques sous la coprésidence du Ministre du Développement économique Maxime Orechkine et du Ministre japonais des Affaires étrangères Toshimitsu Motegi, durant laquelle seront évoquées en détail les questions relatives à la coopération commerciale et économique.
Le 19 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le Ministre japonais des Affaires étrangères Toshimitsu Motegi.
Ils aborderont toutes les questions relatives aux relations bilatérales, notamment le traité de paix, l'établissement de l'activité économique commune avec le Japon sur les îles Kouriles du Sud et la coopération dans les affaires internationales. Cette rencontre sera également l'occasion d'évoquer l'ordre du jour régional et mondial.
Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Ivica Dacic, Premier vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères de la Serbie, et Andrej Danko, Président du Conseil national de la République slovaque
Vendredi 20 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec le Premier vice-Premier ministre et Ministre des Affaires étrangères de la Serbie, Ivica Dacic, et le Président du Conseil national de la République slovaque Andrej Danko.
Il est prévu d'aborder les questions relatives aux relations bilatérales et l'ordre du jour international.
Sur l'entretien de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, avec Walid al-Mouallem, vice-Président du Conseil des ministres, Ministre des Affaires étrangères et des Expatriés de la République arabe syrienne
Lundi 23 décembre, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec le vice-Président du Conseil des ministres et Ministre des Affaires étrangères et des Expatriés de la République arabe syrienne Walid al-Mouallem, qui se rendra à Moscou pour participer à la 12e réunion de la Commission russo-syrienne permanente pour la coopération commerciale, économique, scientifique et technique à titre de président de la partie syrienne de la Commission.
On prévoit un échange de points de vue sur un large éventail de problèmes d'actualité régionaux et internationaux, notamment la situation en Syrie et autour - et en particulier le travail du Comité constitutionnel à Genève, le rétablissement post-conflit du pays et la contribution au retour des réfugiés syriens. Une attention particulière sera accordée au renforcement des relations bilatérales entre nos deux pays, notamment dans le secteur économique, commercial et humanitaire.
Sur le 30e anniversaire de l'établissement des relations officielles entre la Russie et l'UE
Il y a 30 ans a été signé l'Accord sur le commerce et la coopération commerciale et économique entre l'URSS et les Communautés européennes. Cet événement a marqué le point de départ dans l'établissement des relations officielles entre la Russie et l'Union européenne.
Actuellement, ces relations traversent une période extrêmement difficile. Mais nous sommes optimistes et envisageons ainsi l'avenir de ces relations. Nous espérons que dans la coopération Russie-UE prévaudront le bon sens et le pragmatisme inhérents aux Européens, la compréhension de l'absence d'alternative à une coopération mutuellement avantageuse dans le monde actuel multipolaire, très concurrentiel et instable.
Je voudrais attirer votre attention sur l'article du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov paru aujourd'hui dans le quotidien Rossiïskaïa gazeta, intitulé "Voisins européens. Russie-UE: trente ans de relations", qui est consacré à une analyse des relations au cours des périodes complexes, ainsi qu'aux perspectives de développement des liens entre la Russie et l'Union européenne. Nous espérons que cet article sera utile pour tous, y compris nos collègues de l'UE, pour ceux qui souhaitent sincèrement que notre continent eurasiatique de Lisbonne à Vladivostok reste pacifique, sûr et prospère.
Sur la conclusion de la Commission de Venise du Conseil de l'Europe concernant la loi ukrainienne "Sur la garantie du fonctionnement de la langue ukrainienne en tant que langue d'État"
Du 6 au 7 décembre, la session plénière de la Commission européenne pour la démocratie par le droit du Conseil de l'Europe (Commission de Venise) a adopté un projet de conclusion concernant la loi ukrainienne "Sur la garantie du fonctionnement de la langue ukrainienne en tant que langue d'État".
Ce texte présente une estimation critique de l'acte législatif en question. Les experts de la Commission indiquent que beaucoup de clauses de la loi contredisent les engagements de l'Ukraine en matière de droit international.
Ils ont notamment critiqué les clauses prévoyant une "discrimination double" de la langue russe (dans le contexte du régime préférentiel accordé aux langues officielles de l'Union européenne) dans le domaine social, politique, éducatif et culturel. Selon la Commission, l'exigence de présenter les publications scientifiques uniquement en anglais, en ukrainien et dans d'autres langues officielles de l'UE est infondée, et constitue une violation de la liberté d'expression. L'interdiction d'organiser des événements culturels et de divertissement en russe est placée dans la même catégorie.
La Commission a également critiqué la formation en Ukraine d'une institution mandatée pour la protection de la langue d'État, ainsi que d'un mécanisme de plaintes et d'amendes administratives. Les experts ont souligné le flou entourant les fondements juridiques de l'introduction de sanctions éventuelles par cette institution mandatée.
Ils mettent l'accent sur le fait que la politique linguistique de l'Ukraine constitue une source de tensions constantes qui empêche la paix et la concorde sociale. Dans ce contexte, ils recommandent à Kiev de revoir la loi sur la langue d'État du point de vue de sa conformité avec les engagements internationaux de l'Ukraine, ainsi que d'annuler les différences de situation entre les langues des minorités nationales qui sont ou ne sont pas des langues officielles de l'UE, d'examiner l'annulation du mécanisme punitif des plaintes (ou au moins limiter son utilisation), et de rédiger une loi sur les minorités nationales qui respecte les intérêts de tous les groupes de la population.
Nous constatons le caractère objectif de la conclusion des experts de la Commission de Venise et espérons que les autorités ukrainiennes feront attention à l'opinion de cet organe international européen respecté.
Sur les récents incidents autour des journalistes russes en Ukraine
Nous constatons ces derniers temps l'augmentation du nombre des cas de déni d'accès des journalistes russes en Ukraine.
Ainsi, les autorités ukrainiennes ont refusé trois fois en dix jours d'octroyer le droit d'entrée sur le territoire du pays aux journalistes de la chaîne NTV. Deux journalistes n'auraient pas prétendument confirmé l'objectif de leur déplacement, et le troisième a fait face à une interdiction d'accès à cause de sa visite en Crimée en 2016.
Qui plus est, une équipe de tournage de la chaîne Zvezda a été arrêtée alors qu'elle envisageait de quitter Kiev par avion. Les journalistes ont écopé d'une amende pour un tournage prétendument illégal lors du contrôle des papiers le 11 décembre. Trois jours après, on leur a tout simplement interdit l'entrée sur le territoire ukrainien pour trois ans.
Tous ces incidents se sont déroulés après les propos du Président ukrainien Vladimir Zelenski, tenus lors de la conférence de presse finale du sommet du Format Normandie organisé le 9 décembre à Paris. Il a notamment invité les journalistes russes à se rendre en Ukraine pour observer et couvrir objectivement les processus dans le pays. Nous avons également entendu beaucoup d'autres choses intéressantes de Kiev depuis des mois, avant cette conférence de presse. Nous avons entendu le Président ukrainien Vladimir Zelenski persuader tout le monde (devant les caméras) qu'il n'était pas un "lokh". Nous avons précisé le sens de ce mot dans un dictionnaire. On peut l'interpréter comme "raté", "amateur", "victime d'un crime", etc. On veut croire que ce n'est pas en effet le cas et que le Président du pays - dont la situation actuelle prévoit beaucoup d'engagements - tiendra sa parole et assurera l'accès sur le territoire ukrainien promis aux journalistes, d'autant plus qu'il s'agit de sa propre initiative. En ce qui concerne la conférence de presse du 9 décembre, on a constaté davantage de reproches à l'encontre des journalistes russes que de questions de leur part. Selon lui, ils savent parler dans un studio et analyser l'Ukraine de l'extérieur, mais il leur faut venir pour regarder eux-mêmes ce qui se passe en réalité. Après ces propos, les journalistes russes ont décidé d'accepter cette invitation et cette proposition. Mais vous connaissez la suite, je viens de tout dire.
Nous comprenons qu'il est difficile pour le Président ukrainien Vladimir Zelenski de tenir sa parole à cause de la situation dans le pays. C'est pourquoi nous appelons les structures internationales spécialisées et les ONG, notamment le Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias Harles Désir, et d'autres organisations internationales concernées, à lui venir en aide.
Sur la situation au Venezuela et autour
En parlant de la situation au Venezuela, nous avons pointé à plusieurs reprises le caractère contreproductif et inhumain des sanctions unilatérales qui ont été décrétées contre ce pays. Nous avons souligné que de telles restrictions impactaient négativement la situation sociale et humanitaire, créaient sur le marché intérieur une pénurie artificielle de nourriture et de médicaments. C'est un fait, qui ne peut pas être contesté en faisant le rapprochement avec les objectifs et les fins politiques fixés par les États décrétant ces restrictions.
De notre côté, nous essayons de soutenir par tous les moyens le peuple vénézuélien ami en cette période très difficile pour lui. A cet égard, nous avons de bonnes nouvelles constructives. La semaine dernière, le Venezuela a reçu un premier lot de 200.000 boîtes de produits contenant de l'insuline de la compagnie russe Geropharm. Il ne s'agit pas d'une livraison unique. En 2019-2020 il est prévu d'envoyer plus de 5 millions de boîtes de ce médicament, ce qui permettra de fournir ce médicament vital à plus de 400.000 Vénézuéliens qui souffrent du diabète. Les fournitures seront mensuelles, et à terme la liste des médicaments sera élargie.
De plus, la compagnie russe a l'intention non seulement de fournir des produits finis au Venezuela, mais également de contribuer à la formation de cadres compétents pour le secteur vénézuélien de la santé, ainsi que de transférer des technologies d'emballage des produits à base d'insuline. Nous le considérons comme un exemple concret de coopération bilatérale constructive afin d'améliorer la situation humanitaire au Venezuela.
Malheureusement, ces bonnes nouvelles ne sont pas toujours remarquées dans le contexte des menaces de Washington de recourir à la force contre le gouvernement légitime du Venezuela. Récemment, le représentant spécial du Département d’État américain Elliott Abrams a déclaré une nouvelle fois que l'administration américaine n'écartait pas la possibilité d'une intervention au Venezuela et d'un recours à d'autres options de force. Cela donne l'impression que Washington ne peut rien inventer de foncièrement nouveau. Une crise de genre, comme on dit. Il existe une bonne solution: commencez à aider à reconstruire ce que vous avez activement tenté de détruire il y a deux ans.
Nous sommes convaincus que ceux qui utiliseront de tels leviers de pression se poussent dans une impasse de laquelle il sera difficile de sortir sans perdre la face. Les événements des derniers mois ont mis en lumière le véritable échec du "projet Juan Guaido", qui s'est enlisé dans les grands scandales de corruption, mais poursuit aussi sa politique de provocations. Récemment ont été dévoilés les plans des membres de son parti d'attaquer deux garnisons militaires de l’État de Sucre afin de s'emparer des arsenaux et de provoquer des affrontements armés. Des questions pourraient être posées à Washington: est-ce une opposition démocratique? Peut-on considérer une telle opposition démocratique? Les experts occidentaux ont introduit l'expression de "proportionnalité des actions". Dans quelle mesure est-ce proportionnel? Dans quelle mesure cela correspond aux hautes exigences de démocratie?
Nous pensons qu'il est temps pour les adversaires de Caracas de reconnaître une réalité objective: il n'existe qu'un seul chef d’État au Venezuela, le Président Nicolas Maduro, et il n'est possible de trouver des solutions de compromis que par le biais d'un dialogue national, qui commence à apporter des résultats concrets.
De notre côté, nous réaffirmons la disposition à apporter une contribution aux négociations intervénézuéliennes sous la forme et dans le format qui sera exigé par les parties. Nous prônons immuablement la protection des normes du droit international, des objectifs et des principes de la Charte de l'Onu, y compris la non-ingérence dans les affaires intérieures des États souverains.
Sur la thèse avancée aux États-Unis concernant le rôle "négatif" de la Russie dans le processus de paix libyen
Nous continuons de suivre de près la situation en Libye. Elle a été évoquée à Washington par le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo. La position de la Russie reste inchangée: nous prônons la cessation de toutes les activités militaires et un dialogue politique interlibyen inclusif en tant que seule solution possible pour régler ce conflit. Dans ce contexte, la Russie est prête à apporter une grande contribution parce qu'elle entretient des contacts avec toutes les forces politiques libyennes actives.
Ceci étant dit, pratiquement en même temps, des signaux contradictoires proviennent de nouveau de Washington. Le Secrétaire d’État américain Mike Pompeo a déclaré que les États-Unis étaient prêts à travailler avec notre pays sur le processus de paix en Libye. Sachant qu'une grande confusion (même si ce terme concernant les États-Unis ne retranscrit plus vraiment le fond des événements) a été suscitée par l'information du Capitole concernant l'élaboration active d'un nouveau projet de loi intitulé "Acte pour la stabilisation de la Libye", qui prévoit des sanctions contre Moscou pour une prétendue présence militaire russe en Libye. A en juger par ce document, on cherche à accuser la Russie, tenez-vous bien, d'une "intervention militaire" qui serait devenue le principal facteur de déstabilisation dans ce pays. Il serait très intéressant de savoir comment les législateurs américains qualifient, dans les contacts avec leurs électeurs, la présence illégitime des forces armées américaines sur le territoire syrien ou, en principe, les aventures de l'administration précédente, notamment en Libye.
Malheureusement, de telles démarches agressives, infondées et illogiques sont pratiquées depuis longtemps par les représentants officiels américains. C'est ce qu'a expliqué en détail le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en conférence de presse et en interview. Le chef de la diplomatie russe a déclaré que nous y étions habitués et savions comment y réagir. Essayons de comprendre, sur cet exemple concret, ce qui pousse les législateurs américains, hormis la russophobie progressive, ce qui influence leur façon de penser sur les thèmes au sujet desquels, par définition, ils ne peuvent avoir une image complète de la situation faute de connaissances et d'expertises nécessaires. En l'occurrence, comme d'habitude aux États-Unis, ce qu'on appelle la communauté d'experts leur vient en aide. En général, on attend d'elle des avis objectifs parce que ces individus sont subventionnés, sont spécialisés sur un sujet, ont une expérience de travail en la matière. Voyons qui influence l'opinion des législateurs américains, notamment sur le dossier libyen.
En association avec le projet de loi mentionné, on entend très logiquement le récent appel de "mettre un terme à l'aventurisme" de la Russie en Libye, à faire face à son "rôle négatif". C'est le leitmotiv du rapport d'un certain Ben Fishman, qui est présenté par les médias comme un expert "autoritaire" du Moyen-Orient. Nous avons pris connaissance de sa biographie. En effet, c'est un homme très impliqué dans ces processus. Il suffit de lire son portrait pour comprendre son niveau d'engagement. Selon sa biographie officielle sur le site de l'Institut de Washington pour améliorer la qualité de la politique américaine au Moyen-Orient, pendant le second mandat présidentiel de Barack Obama, il occupait le poste de directeur pour la Libye au Conseil de sécurité nationale de États-Unis, où il a textuellement "soutenu la révolution libyenne". Autrement dit, la réflexion sur l'aventurisme de la Russie est rapportée par un homme qui a directement participé à la formation et à la réalisation de la politique franchement agressive, complètement sans vergogne et pseudo-scientifique de Washington visant à renverser les régimes politiques indésirables pendant le Printemps arabe. Et il le faisait directement en Libye. Tout ce qui se passe actuellement dans la région, qui inclut directement la Libye et les pays voisins, et dont les conséquences se sont étendues notamment sur le continent européen - ce que savent bien les Italiens -, tout cela est l'œuvre de l'homme qui justifiait et réalisait à l'époque ce concept, et aujourd'hui, en utilisant ses capacités en tant qu'expert, influence l'opinion publique aux États-Unis pour trouver des responsables. Une logique fantastique.
La crise libyenne a été en grande partie un catalyseur de la vague migratoire sans précédent dont parle chaque année la Conférence de Rome consacrée à ce problème régional. Il a provoqué un sursaut de l'activité terroriste en Afrique du Nord. Voilà ce qui est une aventure. Nous savons parfaitement qui était derrière. C'est une liste non seulement de pays, mais également d'individus.
La véritable aventure, ce sont ces déclarations qui induisent en erreur aussi bien le public national que la société dans l'ensemble dans le but de détourner l'attention de ses propres erreurs fondamentales. Malheureusement, c'est loin d'être un exemple, un cas isolé. Nous pouvons en citer des dizaines. Nous sommes confrontés aux mêmes signaux aux États-Unis dans le contexte de discussions sur d'autres thèmes internationaux. D'où la profonde incompréhension qui empêche de surmonter les difficultés actuelles dans nos relations bilatérales. Nous avons souligné plusieurs fois notre disposition à rétablir les différents formats de dialogue aussi bien via les canaux officiels qu'entre les experts concernés, mais nous n'avons toujours pas vu de retour du côté américain. Nous espérons que cette situation évoluera.
Sur les propos provocateurs de Wesley Clark, ancien commandant du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) de l'Otan, concernant le rôle de la Russie dans les Balkans
Notre attention a été attirée par les propos de Weslay Clark, ancien commandant du Grand Quartier général des puissances alliées en Europe (SHAPE) de l'Otan, dans une interview accordée à un média américain. Les pays des Balkans connaissent bien cet homme. Selon lui, la Russie utiliserait les Balkans dans ses propres intérêts et tenterait de protéger ses positions en recourant à la "corruption des politiciens locaux". Sérieusement? Qui l'a dit? Messieurs, il ne faut pas nous accuser de ce que vous pratiquez vous-mêmes.
Wesley Clark aurait plutôt dû mentionner la rémunération qu'il a reçu des Kosovars pour la séparation de cette région serbe. Cela aurait été beaucoup plus intéressant. Ainsi, cet ancien militaire américain fait partie de la direction de l'entreprise énergétique canadienne Enviditi qui a reçu de Pristina le droit d'extraire des ressources naturelles pratiquement sur un tiers du territoire du Kosovo (il s'agit notamment de réserves énormes de lignite). Il est également lié à la société Geominerali, qui s'occupe de l'évacuation de ferraille de la région. En ce qui concerne ses primes, ses salaires et ses revenus, vous devriez vous occuper de cette question. Il s'agit d'un sujet intéressant pour une enquête. Cela concerne les réseaux et le formatage de l'opinion publique par les personnes qui sont directement liées aux intérêts financiers et économiques dans la région.
N'a-t-on pas ordonné à l'époque de bombarder la région pour y obtenir ensuite des contrats lucratifs? La question est pertinente. Je pense qu'elle mérite la recherche d'une réponse. C'est pourquoi, quand on parle des intérêts égoïstes, il faut les rechercher premièrement chez les personnes que je viens de mentionner. On trouve ensuite des prétextes pour justifier une ingérence agressive dans les affaires intérieures de la Yougoslavie souveraine, accuser les autres de jeux sales, d'actions illégales, etc. Il s'agit donc d'un exemple concret. D'un fait.
Sur la situation actuelle en Inde
On constate ces derniers temps dans les États indiens d'Assam, du Bengale occidental, de Tripura, d'Aranuchal Pradesh, de Meghalaya et de Mirozam, des troubles et des contestations contre les amendements à la loi "Sur la citoyenneté". Les manifestations se sont malheureusement soldées par des morts et des blessés parmi les civils, ont perturbé le fonctionnement du transport terrestre et aérien, des communications et d'internet.
Les citoyens russes qui séjournent en Inde ou envisagent de se rendre prochainement dans ce pays doivent faire preuve de vigilance et de prudence, éviter les grands rassemblements et les régions touchées par les contestations. Nous recommandons de suivre les informations à ce sujet présentées sur les ressources médiatiques du Ministère russe des Affaires étrangères, ainsi qu'à l'aide de l'application mobile "Assistant à l'étranger".
Réponses aux questions:
Question: Les autorités azerbaïdjanaises ont récemment déclaré que l'Arménie refusait, malheureusement, un échange de prisonniers selon le principe "tous contre tous". Il y a quelques mois, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait noté que Moscou prônait un tel format d'échange. Selon vous, à quoi sont dus les problèmes en la matière? Est-ce que Moscou reste attaché à ce principe d'échange?
Réponse: Nous nous sommes exprimés à ce sujet à plusieurs reprises. Le thème de l'échange des prisonniers reste constamment à l'ordre du jour. En particulier, c'est à ce thème qu'était consacrée la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et de la Russie avec la participation des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE à Moscou en avril 2019, pendant laquelle les parties sont convenues de prendre chacune des mesures pour autoriser les proches des prisonniers à rendre visite aux personnes détenues sur le territoire des parties. Vous le savez, en juin 2019, avec la contribution de la Croix-Rouge, l'Azerbaïdjanais Elvin Arif Oglu et l'Arménien Zaven Karapetian sont rentrés chez eux. Nous saluons cette action importante. Nous le considérons comme un premier pas pour faciliter le sort des personnes en détention. Je peux dire que le travail est également mené concernant d'autres détenus. Si une entente était trouvée, nous la soutiendrions, évidemment.
Question: Des informations contradictoires sont rapportées. D'un côté, le gouvernement russe attribue des fonds du budget fédéral pour mettre en œuvre les programmes de l'Onu pour aider les provinces syriennes les plus touchées. De l'autre, des médias étrangers se référant aux sources de l'UE rapportent que le Représentant permanent russe auprès de l'Onu menace de bloquer cette semaine l'adoption du budget 2020 pour protester contre les méthodes que l'Onu s'apprête à appliquer pour enquêter sur les crimes de guerre en Syrie. Pouvez-vous expliquer la position de votre pays à ce sujet?
Réponse: Nous apportons une aide humanitaire à la Syrie directement et via les mécanismes spécialisés de l'Onu, mais tout en sachant que nous avons une position sur le sujet, que vous avez mentionnée. Je ne vois pas de contradiction.
Question: La semaine dernière, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a proposé de reconnaître le génocide des Amérindiens aux États-Unis. Que pensez-vous de cette initiative? Allez-vous y adhérer?
Réponse: Quand vous citez une déclaration, elle doit être intégrale. Il s'agissait de la réaction turque aux actions des législateurs américains. Je pense que tout État a le droit d'avoir sa propre politique étrangère, mener des processus de négociations pour la prise en compte de ses intérêts. Cela concerne tous les États. Si vous voulez rappeler ce que les migrants ont fait aux Amérindiens quand ils sont arrivés sur le territoire des futurs États-Unis, je suis prête à vous fournir des informations, à partager avec le public. Nous le ferons.
Question: Je me permets de poser une question théorico-futuriste. Dans les récents événements en Amérique latine, notamment en Bolivie, l'ingérence étrangère est de plus en plus visible. Des tentatives ratées ont été entreprises au Venezuela. Est-il possible que cette ingérence fasse l'objet d'un débat à l'Assemblée générale des Nations unies pour que des mesures soient prises contre ces pays? Parce que cela devient une pratique bien huilée.
Réponse: Je pense que votre question est pertinente, notamment pour la politique étrangère et la position des États de la région. Vous connaissez notre position en défense des principes de non-ingérence, de protection des principes de la Charte de l'Onu. Nous la réaffirmons, notamment dans nos approches en élaborant les résolutions générales et spécialisées de l'Assemblée générale des Nations unies par ces approches précises. Mais si les pays de la région adoptaient une approche ou une position pour soumettre à l'Assemblée générale une résolution qui protégerait réellement, comme vous l'avez dit, la région contre les tentatives interminables d'ingérence extérieure, de réincarnation des concepts de contrôle de la région de l'extérieur, d'exploitation des ressources de la région par des méthodes illégales sans tenir compte de la souveraineté et des intérêts nationaux de cet État, c'est-à-dire le retour à l'époque du colonialisme d'une manière ou d'une autre - un néocolonialisme modernisé, si les États de la région songeaient à l'élaboration d'une telle initiative dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations unies, je pense que beaucoup seraient intéressés et pourraient participer à ce travail. Puisque votre question est, vous l'avez dit, théorico-futuriste, je me suis permis de vous donner une réponse dans le même registre.
Question: Concernant les informations en provenance de l'Extrême-Orient sur la saisie de bateaux de pêche japonais dans la ville d'Ioujno-Kourilsk. Pourriez-vous préciser quelles accusations sont avancées contre les Japonais, quelle est la situation des marins japonais, quelles sont les conditions de leur détention et quand ils pourront revenir au Japon?
Réponse: Les faits que vous venez de mentionner ont bien eu lieu. Selon les informations présentées par le Service des garde-frontières du Service fédéral de sécurité, ainsi que selon les données du représentant du Ministère russe des Affaires étrangères à Ioujno-Sakhalinsk, l'inspection effectuée le 17 décembre par les gardes-frontière russes à bord des navires japonais qui pêchaient des octopodes près des Kouriles du Sud sur la base de l'Accord sur certaines questions de coopération dans le domaine de l'exploitation des ressources vivantes de la mer de 1998, a révélé des inconsistances entre la pêche réelle et celle mentionnée dans les journaux. Compte tenu des conditions météorologiques, on a transporté ces navires dans le port d'Ioujno-Kourilsk afin de poursuivre l'investigation. Si vous voulez, je peux vous citer les noms de ces navires. Il s'agit des goélettes de pêche Harumi-maru № 53, Seise-maru № 62, Ootomo-maru № 38, Umitaka-maru № 55 et Fumi-maru № 53. J'espère que tous cela est correct, car tous les noms ont été présentés dans la transcription russe.
Selon les données préliminaires, je peux dire que le dépassement total du volume de pêche se chiffre à plusieurs tonnes.
Guidés par des raisons humanitaires, les gardes-frontière russes ont offert à tous les membres d'équipage des rations sèches pour trois jours. On examine également la possibilité de transférer aux pêcheurs des aliments, du combustible et des vêtements nécessaires depuis le Japon. Certains membres d'équipage de deux des navires susmentionnés souffrent de maladies graves. Je ne vais pas les énumérer, mais ce fait est également pris en considération. On envisage d'y livrer les médicaments nécessaires.
Nous voudrions souligner le fait que l'Accord existe déjà depuis 20 ans, mais que son application est ternie annuellement par des incidents de ce genre.
Nous appelons le Japon à adopter des mesures adéquates et efficaces afin d'assurer le respect des clauses de l'Accord et des ententes conclues.
Question: Suite à la victoire incontestable de Boris Johnson et de son parti aux élections anticipées au Royaume-Uni, le premier ministre réélu a approuvé la publication d'un rapport sur la prétendue "ingérence russe". Selon le quotidien britannique The Sunday Times, le rapport mentionnerait neuf hommes d'affaires d'origine russe, sponsors des conservateurs britanniques. Que pensez-vous de ces actions de la partie britannique? Quelles sont les attentes de la Russie concernant ses relations diplomatiques avec le Royaume-Uni après les dernières élections?
Réponse: Le rapport a été rédigé par les structures étatiques. Il s'agit d'un État souverain. Ils ont absolument le droit de rédiger et de publier un rapport s'ils en ont envie. Cela relève de leurs compétences exclusives. Le fait est que le volume important des matériaux cités sans cesse par les médias britanniques, les "fuites", entraînent un torrent de spéculations. Quant à nous, nous avons toujours souligné que soit nous nous appuyions sur des sources et des faits confirmables, soit nous nous abstenions de nous prononcer, de citer des données incomplètes. Car ce comportement produit un torrent de ce que tout le monde affirme combattre aujourd'hui: les désinformations et les fake news. Qui plus est, tous cela ressemble à des campagnes d'information propagandistes. En même temps, nous avons toujours salué la publication des faits.
C'est un commentaire général. Il s'agit d'une décision qui sera prise par un État souverain.
Question: Quelles sont les attentes russes concernant l'affaire Alexandre Korchounov?
Réponse: Les attentes de Moscou sont évidentes. Elles résident dans un fait très simple: l'affaire et tous les événements liés à cette dernière doivent évoluer uniquement dans le cadre du droit. Nous avons déjà évoqué nos attentes, les avons annoncées publiquement, ainsi que via les canaux appropriés. Nous espérons grandement que l'examen de cette affaire ne dépassera pas les limites du champ juridique.
Question: La Russie est membre d'Interpol. Pourquoi n'étiez-vous pas au courant du fait que ce citoyen russe était recherché par Interpol?
Réponse: Je ne m'occupe pas des questions liées à Interpol. Je peux seulement préciser l'auteur et les raisons de la requête.
Question: Le Parlement européen a récemment adopté une résolution condamnant les "actions illégales de la Russie envers les juges, les enquêteurs et les procureurs lituaniens" qui avaient participé aux condamnations dans le cadre de l'affaire des "événements du 13 janvier 1991 à Vilnius", et a appelé les pays membres de l'UE et Interpol à ignorer toutes les requêtes de la Russie à ce sujet. Quelle est la position du Ministère russe des Affaires étrangères?
Réponse: Comme vous le savez, nous tentons de nous abstenir au maximum de commentaires concernant l'activité du Parlement européen. En ce qui concerne le sens de la question - et pas vraiment la participation extérieure - je peux exposer l'approche globale de la Russie.
Comme on le sait, le Comité d'enquête de la Fédération de Russie a ouvert en juillet 2018 une affaire pénale concernant des responsables du Parquet général et de la cour de la République de Lituanie en raison de la culpabilisation pénale de personnes manifestement innocentes dans le cadre de l'"affaire du 13 janvier 1991" montée de toutes pièces par Vilnius.
Les poursuites pénales contre Iouri Mel (nous commentions régulièrement son cas), Guennadi Ivanov et d'autres militaires soviétiques sont menées par Vilnius en violation des normes du droit international dans le domaine des droits de l'homme. Le fait est que les crimes dont ces personnes sont accusées étaient absents de la législation de l'URSS et de celle de la Lituanie avant 2010. Ce fait exact contredit le principe fondamental "il n'y a pas de punitions sans crime" et l'inadmissibilité de rendre une loi pénale rétroactive. Ces actions de l'État lituanien moderne contredisent malheureusement les fondements juridiques. Je voudrais rappeler que cet État n'existait pas encore lors des "événements de Vilnius" de janvier 1991. La Lituanie n'a été officiellement reconnue au niveau international qu'en septembre 1991, y compris par les États européens dont les parlementaires ont voté pour cette résolution du Parlement européen. Malheureusement, ce fait ne les a pas absolument gênés. Il est donc absurde de parler d'une ingérence dans les affaires intérieures de la Lituanie qui faisait encore partie de l'URSS en janvier 1991: tous les événements de Vilnius faisaient donc partie des affaires intérieures de l'URSS. Les accusations d'"agression" sont encore plus fantaisistes: c'est de la science-fiction. Selon cette logique, l'Union soviétique s'est attaquée elle-même.
Il est important de souligner que l'enquête russe n'affecte aucunement l'accomplissement de leurs fonctions par les figurants lituaniens, ni ne restreint leurs droits et leurs libertés. C'est ce que l'on pourrait précisément qualifier d'exception dans nos appréciations publiques des actions des députés européens. Sachant qu'ils devraient se focaliser sur la protection des valeurs européennes fondamentales comme les droits de l'homme et la primauté de la loi au lieu de s'impliquer dans la légalisation de persécutions politisées de citoyens russes en Lituanie, qui revient à essayer de faire pression sur la justice russe et à appeler leur État à enfreindre leurs engagements internationaux.
Question: Le 24 décembre, au Monténégro, le projet de loi sur la liberté de religion ou de convictions et la situation légale des communautés religieuses devrait être soumis à l'étude du Parlement. Ce texte a fait controverse dans le pays. Que pouvez-vous dire à ce sujet?
Réponse: Il est question d'une loi d'un État souverain. C'est la prérogative du Monténégro, de sa population. Nous nous opposons à toute ingérence dans les affaires intérieures d'un pays.
Sur le fond de ce projet, à ce que l'on sache, cela pourrait sérieusement affecter les intérêts de l'évêché du Monténégro de l'Église orthodoxe monténégrine affiliée au Patriarcat de Serbie, notamment les droits de propriété sur les sites religieux. Sur cette partie précise du sujet, ce thème sort du cadre national et affecte l'unité et la cohésion du monde orthodoxe, le maintien de ses fondements séculaires.
Nous sommes convaincus de la nécessité de respecter rigoureusement les droits légitimes des églises orthodoxes canoniques. La négligence de cet avis, la création artificielle de conditions pour diviser les croyants, risquent d'entraîner de graves problèmes. Je voudrais souligner que nous commentons toujours ces thématiques avec beaucoup de précaution et de respect envers les principes fondamentaux et les normes du droit international, sachant qu'il est question de confessions, etc.
Ce thème est extrêmement politisé, ces dernières années, par certains représentants du pouvoir exécutif des pays occidentaux. Nous sommes forcés de le commenter non pas du point de vue de notre avis sur le thème de l'orthodoxie en soi ou de toute autre confession, mais du point de vue de l'ingérence (grossière) dans les affaires religieuses des représentants du pouvoir exécutif - et pas seulement exécutif mais aussi de différents représentants officiels de plusieurs États.
D'ailleurs, on peut dire la même chose sur les situations et les événements dans la vie religieuse en Ukraine, où des actions ont littéralement bouleversé la communauté orthodoxe mondiale, ont affecté la vie de la société dans l'ensemble et de citoyens concrets. Je trouve que c'est un exemple regrettable. Il est dans l'intérêt de tous d'en éviter la récidive.
Question: Que pense la Russie du projet de sanctions américaines contre la Turquie approuvé par le Comité international du Sénat pour l'achat de systèmes russes S-400?
Réponse: Nous sommes opposés à toutes les sanctions qui n'ont pas été approuvées et légalisées par les structures compétentes du Conseil de sécurité des Nations unies. De notre point de vue, les sanctions unilatérales sont illégitimes. La pression exercée sur différents pays en utilisant le mécanisme de sanctions est contraire aux normes des relations internationales fixées dans un grand nombre de documents juridiques internationaux bilatéraux et des bases qui servent de fondations aux structures internationales.
Nous sommes fermement opposés à toute pression par les sanctions, à l'usage d'instruments de sanctions - que ce soit le système financier, l'économie, le secteur social - dans le règlement de ses différends et problèmes avec d'autres États.
Question: Les premiers propos du Président ukrainien Vladimir Zelenski concernant les journalistes russes contrastent avec les actions. Faut-il s'attendre à ce que d'autres accords conclus à la réunion au "format Normandie" soient ignorés par les autorités ukrainiennes? Le Ministère russe des Affaires étrangères est-il prêt à contester la décision d'interdire l'entrée via les canaux diplomatiques?
Réponse: Les décisions ne sont pas contestées via les canaux diplomatiques - ces derniers servent à exprimer un point de vue, un avis sur le sujet, à transmettre des exigences, etc.
En l'occurrence, le fait est que ce secteur, à savoir l'autorisation ou le refus d'accès de journalistes sur le territoire ukrainien, n'est pas réglementé par un acte législatif en vigueur sur le territoire de ce pays. C'est paradoxal mais c'est le cas. Il est question des consignes du Conseil de sécurité ukrainien qui accorde la possibilité de refuser simplement de laisser entrer des gens sur le territoire national.
Tout État possède une procédure légale, validée, élaborée et fixée, basée sur un acte législatif pour l'activité des journalistes étrangers. Par exemple, il existe des pays où les journalistes peuvent venir sans visa, autorisation ni document - sans aucune formalité. D'ailleurs, je crois que l'Ukraine a toujours été un tel pays, mais ensuite quelque chose lui est arrivé sur son chemin vers les valeurs européennes, et elle a commencé à ségréguer les journalistes sans aucune base légale.
Comment peut-on contester ce qui se trouve hors du champ légal, quand de telles décisions sont prises par la force? Cela concerne le respect par l'Ukraine de ses engagements internationaux, c'est pourquoi nous agissons via les structures internationales qui, à leur tour, doivent - et il serait correct d'employer votre terme - contester et exiger tout ce que Kiev s'était engagé à faire depuis des années: respecter les termes des accords, des résolutions et des documents, et ce à titre national et étatique, et non particulier.