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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 29 septembre 2022

2012-29-09-2022

 Sur la situation dans le Donbass et en Ukraine

 

Le 27 septembre, les référendums sur l'intégration à la Russie ont pris fin dans la République populaire de Donetsk, la République populaire de Lougansk et les régions de Kherson et de Zaporojié. La haute participation des électeurs ainsi que les résultats du vote de la population de ces régions parlent d'eux-mêmes: les gens ne veulent plus revenir à leur vie d'avant. Ils ont souffert pour leur avenir, ils ont prouvé qu'ils avaient le droit à la paix. Ces gens se sont révoltés contre la terreur et la guerre de longue date déclenchée par le régime néonazi de Kiev contre son propre peuple. Comme ce fut le cas d'abord dans le Donbass, puis dans les régions de Zaporojié et de Kherson.

Je tiens à souligner une fois de plus ce qui est évident pour toute personne qui s'intéresse véritablement à l'évolution de la situation plutôt que de se contenter des "nouvelles" du mainstream mondial. Les gens ont fait un choix conscient et libre. Ils ont proclamé haut et fort au monde entier leur désir d'être désormais avec la Russie, de lier pour toujours leur destin futur à notre pays, qui était et sera pour eux leur patrie historique.

Ils leur ont laissé une chance d'être traités comme des citoyens ukrainiens, mais le régime de Kiev, les hommes politiques qui ont perdu leur indépendance et ont délégué leurs pouvoirs à des superviseurs étrangers, n'ont pas su réaliser ce grand honneur. Peut-être que les témoins bien nourris et pompeux du totalitarisme libéral, dont beaucoup font la queue aux ambassades étrangères dans notre pays également, ne sont pas en mesure de le comprendre. Par le mot "bien-être", ces personnes n'entendent qu'une seule chose: la préservation de leur petite et étroite zone de confort. Ils ne peuvent pas du tout comprendre ce que signifie penser aux autres. Ils ne savent pas ce que veulent dire compassion, capacité et possibilité de se sacrifier pour un proche, pour quelqu'un qui demande de l'aide ou qui en appelle. Cela arrive parfois.

Je dis cela à ceux qui professent depuis de nombreuses années la logique de la dictature libérale. L'esprit est plus puissant que les circonstances, les menaces et les tentations. Je m'adresse aux pays occidentaux. Nous sommes d'une "fierté" différente avec vous. Vous avez misé sur des partenaires "dans la chair", tandis que nous avons misé sur des partenaires dans l'esprit.

Je voudrais souligner que les référendums dans la RPD et la RPL, dans les régions de Kherson et de Zaporojié ont été organisés (même si cela ne plaît pas à certaines personnes) dans le plein respect des normes et des principes du droit international, qu'ils n'ont pas contredit la pratique internationale et qu'ils étaient légitimes. Nombreux sont ceux qui demanderont: où sont ces normes? Elles sont là. Dans le corps fondamental du droit international, y compris la Charte des Nations unies et de nombreux autres documents adoptés par l'Organisation mondiale. Nous devrions nous permettre d'être objectifs. Voir non seulement ce que l'on veut ou ce qui est imposé, mais analyser de manière réfléchie, en se référant aux réalités historiques et aux réalités d'aujourd'hui, et évaluer ce qui se passe dans le plein respect du droit international.

Kiev et l'Occident en sont parfaitement au courant. Ils font semblant de ne pas comprendre. Ils ne veulent pas permettre au public de leurs propres pays de comprendre et d'évaluer la situation du point de vue du droit international. Les habitants du Donbass et du sud de l'Ukraine ont exercé leur droit à l'autodétermination. Que quelqu'un dise qu'ils n'ont pas ce droit. Ils l'ont fait conformément à la Charte de l'ONU et aux pratiques et normes qui n'ont jamais été contestées par l'Occident, et même parfois appliquées. Cependant, le régime de Vladimir Zelenski et ses superviseurs américains ne veulent pas accepter la véritable réalité, voir cette facette du droit international. Au contraire, ils remettent cyniquement en question la procédure du vote et ses résultats, les considérant comme non valides et n'ayant rien à voir avec la démocratie. Qu'est-ce qu'il disait Vladimir Zelenski? "Non-humains", "spécimens". Est-ce pour cela que leur volonté ne vaut rien? Non. Tout est remis en question: le fond et la forme. Ils leur attribuent des noms, des étiquettes. Ils font tout pour montrer leur importance et qu'ils ont raison. Ils recourent à l'image "sacrée" de la démocratie. Cela serait logique s'ils ne s'étaient pas eux-mêmes éloignés de cette image depuis longtemps. C'est ce que disent ceux qui, durant des années, violaient de manière flagrante les droits de l'homme partout – en Ukraine, dans les pays occidentaux, sur le territoire des États occupés par ces derniers dans de nombreuses régions du monde. Ils ont contribué à la transformation du jeune État ukrainien en un État totalitaire, agressif, néonazi, qui est encouragé par l'argent et les approvisionnements en armes et qui tire sur la population civile des villes avec de l'artillerie. Je comprends: le référendum ne représente rien pour ces personnes. Ils n'entendent que la voix des armes. La voix du peuple ne veut rien dire pour eux. Ainsi que la vie de chacun des habitants des régions mentionnées.

Dès que des référendums ont été annoncés dans la RPD, la RPL, dans les régions de Zaporojié et de Kherson, Kiev a considérablement intensifié les bombardements de ces régions dans une colère impuissante. La même chose ne s'est-elle pas produite en février 2022 lorsque la Russie a reconnu leur souveraineté? Ce n'est pas comme ça que tout a commencé? N'était-ce pas la même chose que nous avons vue après la signature de tous les participants des Accords de Minsk? La Russie, de bonne foi, a proposé de suivre la voie de la paix, des négociations et des efforts politiques et a élaboré les Accords de Minsk. Que s'est-il passé quelques mois plus tard quand tout le monde a quitté Minsk? Nous avons vu le sourire bestial du régime de Kiev et la façon dont il a commencé à "mettre en œuvre" ces accords de paix. S'ils avaient eu la possibilité de le faire, ils auraient tout détruit sur leur passage. C'est tout simplement qu'on les a empêchés de le faire. Et on les en empêchera.

Les foules étaient délibérément ciblées pour empêcher les gens de voter. Écoutez ce que disent les habitants de ces régions. Ils cherchaient une occasion de sortir de chez eux pour pouvoir courir jusqu'au bureau de vote. C'était le XXIe siècle. Les démocraties développées exterminaient les gens qui voulaient voter à un référendum. Combien d'infrastructures civiles ont été détruites au fil de ces années? Rien qu'en 24 heures, un gazoduc, des écoles, des jardins d'enfants, des hôpitaux, des centres culturels et des marchés ont été frappés à Kherson. Vous ne le remarquez pas, vous qui défendez tant la liberté? Ou est-ce encore parce que ces gens ne sont pas "bons"? Ou, du point de vue de l'Occident, ne sont pas des êtres humains du tout?

Dans ce contexte, le régime de Kiev a également utilisé des lance-roquettes multiples Himars que les Etats-Unis ont fournis à l'Ukraine dont le choix des cibles des forces armées ukrainiennes doit faire l'objet d'un accord définitif avec le commandement militaire américain, dont les représentants ont, semble-t-il, pris le contrôle effectif. Le but de ces attaques terroristes est évident: intimider la population, la faire renoncer à ses choix, pousser tout le monde "dans ses retranchements" et lui faire croire qu'il n'y a pas de justice dans ce monde et qu'il n'y en aura jamais et qu'il n'y aura que le droit du plus fort. Mais ce n'est pas le cas. Car ce sont les gens du Donbass. Leur vie les a endurcis. Ils ont l'esprit et la liberté dans son sens véritable. Ils ne sont pas arrivés à briser le peuple du Donbass, de Kherson et de Zaporojié. Une fois de plus Washington a montré à quel point il a perdu le contact avec la réalité en devenant une partie au conflit.

Une autre preuve en est l'entente préalable conclue l'autre jour au Congrès des États-Unis visant à accorder un nouveau train de d'aide au régime de Kiev pour un montant de presque 12 milliards de dollars. À quoi va-t-il servir? Pour les écoles, les hôpitaux, un pipeline, un gazoduc, un oléoduc? Pour acheter des manuels scolaires, pour soutenir les pauvres, pour lutter contre la pandémie? Non, bien sûr que non. La majeure partie de cette somme servira à acheter des armes pour Kiev et se "dissoudra" dans les poches de ceux qui l'attribuent. Bientôt, le montant du soutien financier américain au régime de Vladimir Zelenski atteindra la somme astronomique de 26 milliards de dollars (depuis l'inauguration de Joe Biden, Washington a dépensé rien que pour les besoins militaires de l'Ukraine plus de 14 milliards de dollars). Ils ne lésinent pas. Pour eux, ce ne sont pas des gens qui sont tués, mais des "spécimens". Alors raison de plus pour ne pas lésiner. De l'argent sans garantie est imprimé aux États-Unis.

Nous constatons qu'aucune somme d'argent n'aidera le régime de Kiev à reprendre sous son contrôle des gens qui ont choisi la liberté plutôt que la coercition. Qu'est-ce qui a été promis à ces gens! Ils n'ont pas seulement été intimidés – à un certain moment, on a essayé de les "acheter". On leur a promis la "manne du ciel", toutes sortes de prospérité, des déplacements sans visa vers l'Union européenne (ce qui a été refusé à notre pays pour des raisons inconnues). Il y a plusieurs années, ils ont tout simplement déclaré qu'ils ne pouvaient pas se mettre d'accord sur certains aspects techniques et ont arrêté le processus de négociation. Tous ceux qui ont prêté serment d'allégeance au totalitarisme libéral ont bénéficié d'un régime sans visa, on leur a permis de "jouer avec". Ces gens ont reçu beaucoup de promesses. Il est étonnant, au XXIe siècle, de voir des gens sincèrement choisir la liberté de conscience, de mémoire historique. La liberté sans laquelle l'avenir est impossible. Ils ont refusé un esclavage doux, dont le prix aurait été le renoncement à eux-mêmes.

Le régime de Kiev ne doit pas compter sur une quelconque assistance extérieure dans ses tentatives de déstabiliser la situation à l'intérieur de la Russie. Cela n'a pas fonctionné et cela ne fonctionnera pas. Nous défendrons la liberté et l'indépendance de notre pays. Notre peuple reste fidèle à l'héritage historique de ses ancêtres, qui, dans des moments de grandes épreuves, se sont unis et se sont levés ensemble pour défendre leur patrie, sans se distinguer selon la nationalité, la classe sociale ou la classe politique. Ils voyaient qu'on avait besoin d'eux, et ils se levaient. Tout comme aujourd'hui. Pour ceux qui en doutent, nous conseillons de relire les pages de l'histoire, notamment celles de la Grande Guerre patriotique. Avant de relire le livre, vérifiez l'éditeur qui l'a publié, de peur de tomber sur une version publiée avec la bénédiction du régime de Kiev ou d'un institut de recherche historique américain (ou britannique, dieu nous en préserve), avec de nombreuses falsifications et corrections de nature conjecturale. Lisez des documents réels qui témoignent de manière convaincante de l'héroïsme du peuple soviétique dans sa lutte contre l'ennemi et la défaite du fascisme. À cette époque, eux-mêmes ne comprenaient pas tout à fait ce à quoi ils étaient confrontés. En regardant dans le passé, nous avons été les seuls à réaliser l'ampleur de ce qu'ils voulaient nous faire. On a promis à nos ancêtres (à peu près comme aujourd'hui, avec des menaces) une vie douce, un avenir beau et luxueux. D'une main qui dispersait des tracts "Ivan russe, rends-toi" ils leur promettaient une vie meilleure, et de l'autre, ils les exterminaient, conduisant les gens dans des chambres à gaz. Les projets de ce qu'ils voulaient nous faire étaient signés bien avant 1941.

 

Sur les dernières insinuations des médias occidentaux sur la ville d'Izioum

 

En commentant l'opération militaire spéciale en Ukraine, nous avons attiré à plusieurs reprises l'attention du public sur les actions absolument inacceptables violant toutes les normes et les principes du droit international humanitaire par l'armée ukrainienne et les unités nationalistes. Guidés par la méthodologie de l'Otan et appliquant les tactiques de Daech, ils installent des positions de tir et des dépôts de munitions dans les écoles, les hôpitaux et les immeubles résidentiels, utilisent les civils comme boucliers humains et tirent sur les réfugiés. Tout cela fait de nombreuses victimes civiles. Sans parler des infrastructures, qui sont attaquées justement pour que la population civile ne puisse plus exister et survivre.

Dans ce contexte, nous nous étonnons que les médias occidentaux (j'espère qu'il y reste des personnes plus ou moins raisonnables), y compris les principales agences de presse occidentales, restent sourds à la mort quotidienne de dizaines de personnes dans le Donbass, suite aux bombardements inhumains avec des armes lourdes fournies à l'Ukraine par les États-Unis et leurs alliés. En particulier, avec des lance-roquettes multiples Himars, dont l'utilisation sur chaque cible précise est à convenir avec la partie américaine, comme le prétend Kiev. Pourquoi cela ne les intéresse-t-il pas? Pourquoi il n'y a pas d'enquête? Je le sais. Comme nous le disent de nombreux experts américains, toute personne qui ose poser cette question (sans parler d'écrire un article) est exclue de l'espace d'information, n'est plus invitée à des conférences et des évènements, n'est plus publiée, privée de toute possibilité de prendre des interviews. Sur les réseaux sociaux, c'est simple: ils ont appris à "annuler". On appuie sur un bouton et il n'y a plus de compte, plus de médias, plus de journalistes. Concernant Izioum, je tiens à souligner la chose suivante. Après le regroupement des forces alliées dans la région de Kharkov, le régime de Vladimir Zelenski tente par tous les moyens de reproduire dans cette ville le scénario de la ville de Boutcha (qu'ils ont essayé d'écrire eux-mêmes) en fabriquant artificiellement des témoignages des "crimes" de militaires russes.

Les mêmes méthodes sont employées. La police ukrainienne aurait découvert pas moins de 10 prisons de torture ainsi que des fosses communes. Ils citent des chiffres terrifiants – environ 450 sépultures. Nous avons envoyé aux capitales des pays occidentaux des dossiers entiers sur les fosses communes, avec des photos et des vidéos authentiques. Cela a également été rapporté dans les médias. Il n'y a eu aucune réaction. Mais ce sont les mêmes personnes (comme l'a dit Vladimir Zelenski, des "non-humains", des "spécimens") qu'ils appellent officiellement citoyens ukrainiens. Où étaient-ils cachés à Kiev? Ne se sont-ils pas interrogés sur le fait que, pendant des années, des gens ont été enterrés, y compris enterrés vivants? Ils ont "appris" maintenant, soudainement, comme dans les scénarios d'Hollywood. Pour éviter les "dérapages", comme cela a été le cas pour le régime de Kiev à Boutcha, les dépouilles sont en cours d'exhumation.

Mais ils n'arrivent pas à reproduire la même chose. Il y a tellement d'incohérences qu'il n'est plus possible de promouvoir ce sujet. De nombreuses pierres tombales sont datées du 9 mars de cette année, tandis que des unités des forces alliées ont commencé à entrer dans la ville d'Izioum le 15 mars et l'ont prise sous leur contrôle vers le début du mois d'avril. Si ces personnes sont mortes de violence et de torture, il semblerait que ce soit aux mains des punisseurs du régime de Kiev.

Il est intéressant de noter que juste après la reprise de la ville d'Izioum par les forces armées ukrainiennes, le 9 septembre de cette année, des journalistes britanniques du Daily Telegraph ont visité le lieu de sépulture. Ils n'ont trouvé aucune trace de massacres et ont cité des résidents locaux déclarant qu'"il n'y avait pas eu de détentions, de tortures ou de fusillades".

Mais le 20 septembre de cette année, le commissaire aux droits de l'homme de la Rada (parlement ukrainien), Dmitri Loubinets, a refusé d'autoriser les correspondants occidentaux (et non les correspondants russes, qui ne sont pas autorisés à entrer où que ce soit depuis presque 10 ans, sont retenus à la frontière, sont privés de leurs accréditations, sont renvoyés et ajoutés à la liste du site Mirotvorets) sous prétexte d'une "menace de minage". Apparemment, ils ne se souciaient pas des correspondants du Daily Telegraph. Qu'ils se fassent exploser ou je ne sais pas quoi. Telle était la logique? Et tout de suite après, une vague d'humanisme. Et c'est toujours comme ça. Que des mises en scène.

 

Sur les provocations visant les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2

 

Le 27 septembre, un accident s'est produit sur trois tronçons des gazoducs sous-marins du système Nord Stream. La veille, il y a eu une fuite de gaz près de l'île de Bornholm. Suite à l'apparition d'un trou dans le tuyau (détails à préciser), la pression a chuté de 105 à 7 bars. L'opérateur Nord Stream AG qualifie les dégâts de "sans précédent". Les experts ne peuvent même pas estimer combien de temps il faudra pour restaurer l'infrastructure.

Immédiatement, comme sur commande, des "opinions" ("fuites" se référant à des "sources anonymes", à certains "fonctionnaires européens") ont commencé à apparaître dans les médias occidentaux. Le mainstream occidental a martelé que c'était la Russie elle-même qui avait intérêt à endommager les pipelines et qu'elle-même l'a fait. Puisqu'elle ne veut pas fournir de gaz. On a le sentiment que pour l'Europe, à un niveau existentiel, l'idée même que ceux qu'ils appellent "alliés" pourraient être responsables de cet incident, de cette provocation, de ce sabotage, est inacceptable. L'idée est tellement monstrueuse pour eux et constitue un point de non-retour qu'ils ne peuvent se permettre aucun autre raisonnement que celui, banal, du "facteur" russe. Ils ont peur de se détacher de l'"écrit", car toute l'idéologie s'effondrerait alors en un instant, la terrible vérité serait dévoilée. Mais il faut bien commencer à un moment donné. Bruxelles devra s'expliquer à ses citoyens sur ce qu'ils ont fait à leur continent. À notre continent. C'est aussi notre continent. Vous ne nous laissez pas vivre normalement et en paix. De nombreux "experts" et "politologues" des pays de l'Union européenne, auxquels se sont joints les Américains, dressent le tableau d'une "implication russe" directe ou indirecte (également appelée "sabotage", un mot plus dur aujourd'hui). L'idée principale est que la Russie a fait cela parce qu'elle ne veut plus fournir de gaz à l'UE.

De telles déclarations sont également faites par des hommes politiques "au pouvoir" en Occident. Le vice-Premier ministre espagnol et ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera, a déclaré que "la Russie est l'auteur de ce sabotage". Juste comme ça, droit au but, un représentant officiel. Je pense que la prochaine vague de "révélations" ne va pas tarder. Je comprends que le ministre de la Transition écologique soit au courant de tout. Elle a toutes les cartes en main.

Je peux vous poser une question? Quand exactement la Russie a-t-elle voulu arrêter l'approvisionnement énergétique de l'Europe? Selon cette logique, cela devait arriver à un moment donné. Il devait y avoir un tournant. Quand avons-nous décidé de ne plus "vouloir" fournir des ressources énergétiques à nos "partenaires occidentaux"? Était-ce dans les années 1960, lorsque l'oléoduc Droujba a été construit? Je vous rappelle qu'à l'époque, la guerre froide prenait de l'ampleur, il y avait le rideau de fer, des murs de séparation, un manque de communication entre les gens, une absence de contact entre les sociétés civiles. Il ne restait plus rien de l'alliance de la Seconde Guerre mondiale. Est-ce à ce moment-là que nous avons décidé de ne plus fournir de ressources énergétiques aux "partenaires occidentaux"? Ou bien pendant la crise des Caraïbes? Quand on a commencé à nous entourer de systèmes d'armes de l'Otan. C'est à ce moment-là que l'idée est venue? Pour tout ce que l'Otan nous a fait subir à l'époque. Non? Ou bien quand l'URSS était en train de s'effondrer? Peut-être en 2014, lorsque des sanctions ont été adoptées contre nous à grande échelle, pour la première fois? Est-ce en réponse à ces dernères que nous avons décidé ainsi? Après tout, c'était la première fois que des sanctions étaient adoptées à l'encontre de notre pays d'une manière aussi radicale et débridée. Peut-être quand nous avons lancé la construction du Nord Stream 1 ou Nord Stream 2? Les avons-nous construits, avons-nous investi de l'argent, avons-nous assisté et soutenu politiquement le projet uniquement pour ne pas fournir de l'énergie en Europe? Telle est notre logique?

Au cours de toutes ces décennies, malgré la guerre froide, des élans de haine à notre encontre, la pression de sanctions, la guerre hybride et autres méchancetés qui visaient notre pays, personne à aucun niveau n'a jamais déclaré que nous ne fournirions pas nos ressources énergétiques aux citoyens européens. Cela n'est jamais arrivé. Nous sommes toujours restés un fournisseur fiable de ressources énergétiques pour l'Europe. Et qui a vraiment décidé de détruire l'approvisionnement en ressources énergétiques russes et la possibilité même d'approvisionner les Européens? Je vais le dire.

Depuis le lancement du projet Nord Stream 2, tous ses participants – de Russie comme des pays tiers – ont été soumis à une pression économique et politique sans précédent de la part de Washington. Cela sera-t-il une révélation pour quiconque? Y a-t-il quelqu'un qui puisse citer des faits qui ne laisseraient rien au hasard dans mon argumentation? Dans leur obsession de nuire au gazoduc par tous les moyens possibles et de ralentir sa mise en service en 2020, les États-Unis sont allés jusqu'à adopter des sanctions au niveau législatif pour la participation à la construction ou la prestation de services pour le gazoduc. Ces menaces ciblées de sanctions unilatérales, créées autour d'un projet purement commercial dont la construction était censée renforcer la sécurité énergétique de l'Europe, ont toujours servi d'exemple clair que les véritables intérêts économiques européens sont totalement étrangers à Washington. La Russie a lancé sa propre enquête nationale. C'est ce qui a été annoncé hier par nos organismes chargés de l'application de la loi et de la sécurité.

Nous aimerions croire que l'enquête internationale sur ce qui s'est passé sur les gazoducs en mer Baltique sera objective. Une clarification détaillée (plutôt qu'une clarification d'un porte-parole de la Maison Blanche) des États-Unis concernant les remarques du président Joe Biden lors de la conférence de presse du 7 février de cette année pourrait jouer un rôle majeur dans la clarification des raisons de cette situation: "Si la Russie envahit, je veux dire, si ses chars et ses troupes franchissent la frontière de l'Ukraine, là encore, il n'y aura plus de Nord Stream 2, nous y mettrons fin." Choqués par cette phrase, les journalistes américains, haletants et bégayants, ont tenté de poser une question de clarification – comment? Ce à quoi le président américain a donné une réponse claire et nette: "Je vous promets que nous sommes en mesure de le faire."

La secrétaire d'État adjointe américaine Victoria Nuland s'est distinguée en faisant des déclarations similaires officiellement, le 27 janvier dernier: "Si la Russie envahit l'Ukraine, alors d'une manière ou d'une autre, Nord Stream 2 n'avancera pas. Actuellement, c'est un morceau de métal au fond de l'océan." C'était donc il y a plus de six mois. Mais ce "morceau de métal au fond de l'océan" les préoccupait. Ils étaient préoccupés par le sujet des turbines, revenant sans cesse sur l'intimidation du consommateur européen, obsédés par l'idée de proposer une fois de plus leurs services de substitution. Non. Ce n'était pas un "morceau de métal" ou un "projet gelé". Les pays d'Europe faisaient beaucoup de travail autour de lui. Ils comprenaient à quel point ils en avaient besoin. Tout comme la Fédération de Russie a toujours été un exécutant consciencieux de tous les contrats et engagements. Les États-Unis, par l'intermédiaire d'un porte-parole du Pentagone, ont déjà déclaré qu'ils n'avaient rien à voir avec cet incident. Mais nous connaissons leur façon d'agir. Nous nous souvenons qu'ils n'avaient rien à voir avec un grand nombre de sabotages, de manigances extrémistes dans le monde entier, de meurtres et d'enlèvements. Puis il s'est avéré que c'était différent. Donc, il se trouve que le Pentagone réfute les promesses de son président?

En tout cas, Washington doit s'expliquer et passer aux aveux. Pourquoi ils confient cette tâche à Radoslaw Sikorski? En tant que député européen, il a remercié les États-Unis du fond du cœur pour l'incident sur les gazoducs russes. C'est ainsi qu'il a tweeté: "Merci, États-Unis." Il a ajouté qu'il s'agissait de ses "hypothèses sur les personnes qui avaient des motivations et des opportunités pour faire ceci". Les motivations ne sont pas à deviner. Depuis des années, Washington l'a exprimé par le biais des démocrates et des républicains. Les deux administrations n'ont exprimé qu'une seule chose: il est nécessaire de supprimer le Nord Stream 2 en tant que facteur de coopération énergétique mondiale. Tout doit être fait pour qu'il ne se réalise pas. Trouver des moyens, des stratagèmes et des méthodes pour ne plus jamais aborder le sujet. De quelles autres motivations a-t-on besoin? Passons aux opportunités maintenant. Qu'est-ce qui est sous-entendu? N'est-ce pas la zone de responsabilité de l'Otan? Ses membres n'ont-ils pas effectué des manœuvres dans la région? Des soldats américains n'ont-ils pas été cantonnés sur le territoire des pays voisins? N'y a-t-il rien de tout cela?

Radoslaw Sikorski (américanophile absolu, mais toujours citoyen polonais) a déclaré que c'était la Pologne qui était motivée depuis des années pour saboter les tronçons des gazoducs. L'ancien ministre des Affaires étrangères, aujourd'hui député européen, a déclaré: "Je suis heureux que le Nord Stream, que tous les gouvernements polonais ont combattu pendant 20 ans, soit paralysé de trois quarts. C'est une bonne chose pour la Pologne." En même temps, il pose la question sur les motivations. Qui en avait? En effet.

Nous ne pouvons pas ignorer le fait qu'en juillet de cette année, dans la région de l'île de Bornholm (appartenant au Danemark), des exercices utilisant des équipements de haute mer ont été organisés par l'Otan. Du point de vue de la logique des hommes politiques occidentaux, c'est une possibilité intéressante. D'une manière générale, la région est bourrée d'infrastructures militaires de l'Otan. N'est-ce pas également un facteur? Ou bien personne n'y prêtera attention? Peut-être que des forces navales russes y étaient déployées? Les manœuvres ont-elles été effectuées dans le cadre de la marine russe ou d'une autre organisation? Peut-être qu'il y a quelque chose. Nos partenaires occidentaux, partagez ces informations! Personne n'a vu qui que ce soit là-bas, à part vous. Vous êtes toujours engagés dans des provocations et des mises en scène. Seulement ce n'est pas inoffensif, pas au niveau de l'intrigue, mais désormais au niveau du sabotage et de tout ce qui y est lié.

Il y avait une citation intéressante du secrétaire d'État américain Antony Blinken concernant le fait que cette situation n'est pas dans l'intérêt de qui que ce soit. Mais qu'est-ce que vous dites? Elle n'est pas dans l'intérêt des Européens, de l'Europe occidentale et centrale. Oui, cette même Europe qui relie l'Europe et l'Asie, formant ainsi un "arc" eurasien. Ce groupe de pays n'en tire aucun avantage. Elle n'est pas non plus bénéfique au niveau mondial. Parce qu'elle démontre la négligence et l'oubli total de la moralité et du droit qui règnent aujourd'hui dans de nombreux pays occidentaux. Mais il y avait un bénéficiaire absolu de cette situation – c'est Washington. Antony Blinken, relisez vous-même, vos présidents. Peut-être que vous ne considérez pas Donald Trump comme votre président. Relisez Joe Biden, vos prédécesseurs. Vous avez beaucoup parlé des raisons pour lesquelles Nord Stream devrait être détruit, fermé, supprimé de l'ordre du jour et pourquoi cela serait bénéfique pour les États-Unis. Vous avez beaucoup expliqué aux citoyens américains les raisons pour lesquelles Nord Stream n'est pas bénéfique pour l'Amérique. Relisez-le! Vous comprendrez alors à qui profite l'explosion de Nord Stream et de Nord Stream 2.

Si l'on résume ce que les responsables américains ont dit au cours des dernières années, le sabotage du gazoduc permettrait aux États-Unis d'augmenter leur approvisionnement en gaz naturel liquéfié vers l'UE. Ce n'est pas mon propre avis. Il s'agit de slogans, d'appels et de points de thèses diffusés par les partis américains (tant républicains que démocrates) qui ont été mis en œuvre par les responsables au cours des dernières années. Les États-Unis n'ont jamais caché que leur but principal était de "déconnecter" l'Europe des ressources énergétiques de la Russie. Et maintenant Antony Blinken ne sait pas qui pourrait en bénéficier? Vous! Simplement Washington n'avait pas réussi à le faire avant les 25, 26 et 27 septembre 2022. Ni par des menaces, ni par du chantage, ni par des promesses ou des affirmations – rien. Peut-être parce que parmi les bénéficiaires de subventions de l'UE, nombreux sont ceux qui ont appris à distinguer les mensonges et à les séparer de la vérité. Ils n'ont pas cru Washington. Ils ont décidé de mettre en œuvre ce projet malgré les provocations et les carnages que Washington a initiés dans la région. Ils s'occupaient de tout: de la réparation des turbines, du fonctionnement de l'approvisionnement en gaz de l'Europe. Ils n'ont pas réussi à geler le projet jusqu'à sa fin, à l'anéantir au niveau économique ou politique. Puis, il y a eu les 25, 26 et 27 septembre, lorsqu'une série d'explosions s’est produite sur les tronçons des gazoducs.

La Russie a demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, prévue pour demain, vendredi 30 septembre, dans le cadre des provocations sur les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Un fait intéressant. Nous l'avons demandé pour aujourd'hui, 29 septembre. Qui pensez-vous était peu enthousiaste? Qui a pris davantage de temps? Qui a décidé de gagner du temps et de retarder les choses? Bien sûr, ce sont les membres de l'Otan (parmi les membres du Conseil de sécurité) qui l'ont fait. Ils ont dit qu'ils ne pouvaient le faire que le 30 septembre. Nous exigerons qu'une enquête honnête et objective soit menée.

 

 

 


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