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Principaux résultats de la politique étrangère pour 2022

2665-29-12-2022

L'année écoulée a été riche en événements d'une ampleur véritablement historique et elle a constitué, sans exagération, un tournant pour la politique étrangère russe, marqué par l'émergence d'une nouvelle réalité internationale.

Au début de l'année, la militarisation des frontières occidentales de la Russie, inspirée par l'OTAN, a atteint un stade dangereux. Après le refus de l'"Occident collectif" d'examiner sérieusement les propositions russes de garanties de sécurité, il est finalement devenu évident que les efforts politiques et diplomatiques visant à assurer la sécurité de la Russie et du peuple russe continueraient d'être rejetés avec arrogance. Tout comme précédemment, les pays occidentaux, menés par les États-Unis, ont évité un véritable engagement sur la mise en œuvre du paquet de mesures de Minsk et ont fermé les yeux sur la terreur exercée par le régime de Kiev contre les civils du Donbass qui n'ont pas accepté le coup d'État sanglant du Maïdan.

Afin de neutraliser les menaces pour la sécurité qui avaient atteint des niveaux inacceptables, les dirigeants de la Fédération de Russie ont pris des mesures difficiles mais nécessaires. La reconnaissance de l'indépendance des républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, le lancement de l'opération militaire spéciale (OMS) conformément à l'article 51 de la Charte des Nations unies, la tenue de référendums en RPD et en RPL, ainsi que dans les territoires libérés des régions de Zaporojie et de Kherson, avec leur admission ultérieure dans la Fédération de Russie – ces événements, tout comme le retour "au port d’attache" de la Crimée en 2014, resteront à jamais des jalons de l'histoire nationale. En même temps, ils ont tiré un trait sur une période de 30 ans de tentatives honnêtes de la part de la Russie pour établir une interaction égale avec l'"Occident collectif".

Les actions décisives de la Russie ont révélé les véritables intentions et approches des pays occidentaux à l'égard de notre pays. Après s'être abaissés au niveau d'une rhétorique ouvertement russophobe et avoir reconnu publiquement que le paquet de mesures de Minsk n'avait été qu'un moyen de donner un répit au régime de Kiev et de le gaver d'armes de l'OTAN, les dirigeants occidentaux ont commencé à exprimer leur intention d'infliger une "défaite stratégique" à notre pays et de l'éliminer de la scène mondiale en tant qu'acteur géopolitique.

En réaction aux provocations antirusses débridées, notre pays s'est retiré du Conseil de l'Europe et a mis fin prématurément à son statut de membre du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, passant au statut d'observateur. Malgré la pression, la Russie n'a pas renoncé à ses objectifs de principe en matière de politique étrangère et a continué à promouvoir un programme international constructif. La diplomatie russe a fermement défendu ses intérêts nationaux sur la base des objectifs et des principes de la Charte des Nations unies et du droit international.

Les développements ultérieurs ont confirmé que la plupart de la communauté internationale voyait d'un œil positif les approches russes, y compris en termes d'efforts conjoints pour combattre les pratiques néocoloniales de l'Occident.

Dans le cadre du Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations unies formé à New York, nous avons, avec nos associés, approuvé une déclaration politique en faveur de l'inviolabilité de la Charte des Nations unies (le 5 novembre à Téhéran). À l'Assemblée générale des Nations unies, la résolution annuelle russe visant à lutter contre la glorification du nazisme a été adoptée à une écrasante majorité par les États membres et coparrainée par plus de 30 États (mais pour la première fois, l'Allemagne, l'Italie et le Japon ont voté "contre", oubliant clairement les crimes des nazis allemands, des fascistes italiens et des militaristes japonais pendant la Seconde Guerre mondiale). Un certain nombre d'autres résolutions thématiques de l'AGNU, ainsi que des déclarations politiques et des déclarations conjointes dans les commissions compétentes et en séances plénières de l'Assemblée générale, ont été adoptées à notre instigation.

Nous n'avons pas non plus dévié de nos engagements pour renforcer la sécurité internationale et la stabilité stratégique. Nous avons lancé la Déclaration conjointe des chefs d'État et de Gouvernement des cinq États dotés d'armes nucléaires pour prévenir la guerre nucléaire et éviter les courses aux armements en janvier.

Une attention particulière a été accordée à l'activité opaque des États-Unis dans le domaine de la mise au point des armes biologiques, qui a pris une ampleur mondiale. Nous avons veillé à ce que la déclaration conjointe de septembre de la réunion consultative des États parties à la Convention sur l'interdiction des armes biologiques ou à toxines fasse état de la préoccupation que suscitent les activités militaro-biologiques des États-Unis dans le contexte des laboratoires biologiques opérant sur le territoire ukrainien.

La coopération internationale dans le cadre de l'Union économique eurasienne (UEE), de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et du groupement des BRICS a largement progressé, dans le but d'établir un programme multilatéral positif.

Plus de 150 événements ont été organisés dans le cadre des BRICS, dont le 14e sommet des BRICS (les 23 et 24 juin). Le Centre de développement et de recherche sur les vaccins a été lancé en format virtuel, l'Accord de coopération sur la constellation de satellites de télédétection a été mis en pratique et l'Alliance BRICS pour l'enseignement et la formation professionnels techniques a été créée. Le texte de l'accord de coopération et d'assistance administrative mutuelle en matière douanière et du mémorandum sur la réglementation des produits médicaux a été finalisé. La première réunion des chefs des agences de lutte contre la corruption a eu lieu et une initiative visant à éliminer les refuges pour les fonctionnaires corrompus et les avoirs criminels a été adoptée.

Les efforts systémiques visant à promouvoir la coopération politique, sécuritaire, économique et humanitaire dans le cadre de l'OCS ont contribué à renforcer le rôle de cette association dans les affaires internationales. La décision prise lors du sommet de Samarkand le 15 septembre d'améliorer les activités de l'OCS à la lumière des réalités géopolitiques contemporaines, visant à développer progressivement l'organisation en tant que facteur efficace dans la formation d'un nouvel ordre mondial multipolaire, revêt une importance particulière. Au cours du sommet de Samarkand, un mémorandum sur l'engagement de l'Iran à demander le statut de membre de l'OCS a été signé, ce qui constitue une étape importante dans le développement de l'Organisation.

Lors de la réunion du Conseil économique suprême eurasien (CESE) au niveau des chefs d'État le 9 décembre à Bichkek, la préservation de la stabilité macroéconomique dans les pays de l'Union économique eurasiatique (UEE) a été notée, et la croissance du commerce mutuel (dans les neuf premiers mois 2022, de 12 % par rapport à la même période l'année dernière), des investissements (de 6,6 %), de la production agricole (de 5,4 %), et de l'industrie (de 0,3 %) a été enregistrée. De nouvelles lignes directrices pour l'activité internationale de l'UEE en 2023 ont été approuvées, envisageant l'intensification de l'interaction avec les partenaires commerciaux et économiques traditionnels de l'Union, ainsi que dans de nouveaux domaines prometteurs. Les propositions d'organiser un sommet conjoint de l'UEE, de l'OCS et des BRICS dans un avenir proche, ainsi que de créer une crypto-monnaie de l'Union ont également été discutées.

Les relations commerciales et économiques de l'UEE avec ses partenaires étrangers ont reçu une impulsion significative. Au cours de l'année, huit traités internationaux ont été signés, y compris avec des pays tiers, sur des questions liées au fonctionnement et au développement de l'Union, ainsi que pour relever les défis auxquels elle est confrontée. Par l'intermédiaire de la Commission économique eurasienne (CEE), des protocoles d'accord/de coopération ont été signés avec le Marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), le Secrétariat de la Conférence pour l'interaction et les mesures de confiance en Asie (CICA) et les Émirats arabes unis (EAU). Les négociations relatives à des accords de libre-échange à part entière avec l'Égypte et l'Iran en sont au stade final. Les chefs des États membres de l'UEE ont décidé de lancer des négociations officielles visant à libéraliser les échanges avec l'Indonésie et les Émirats arabes unis.

Les relations d’alliance avec la République du Bélarus ont continué à se renforcer. Minsk s'est montré compréhensif à l'égard des raisons, des objectifs et des tâches de l’OMS et a fourni une plate-forme pour trois cycles de pourparlers russo-ukrainiens en février et mars. Dans le contexte des menaces émanant du territoire de l'Ukraine et des contingents militaires de l'OTAN dans les pays voisins, des contingents supplémentaires du Groupement régional de forces conjoint ont été déployés dans la république pour assurer la sécurité des frontières occidentales de l'État de l'Union. Une assistance diplomatique a été fournie aux agences concernées pour mener à bien environ 60 % des activités relevant de 28 programmes de l'Union dont l'achèvement est prévu pour la fin de 2023, y compris la conclusion d'importants traités bilatéraux. Le Concept de sécurité de l'information de l'État de l'Union a été adopté.

Dans le cadre de la Communauté des États indépendants (CEI), un certain nombre d'initiatives majeures visant à renforcer les liens d'intégration dans tous les domaines d'activité de l'organisation ont été mises en œuvre. Une décision a été adoptée par le Conseil des chefs d'État de la Communauté pour lancer la Commission des droits de l'homme de la CEI, ce qui permettra à cet organe statutaire de commencer son travail pratique en tant que mécanisme régional de protection des droits de l'homme. Le XVe Forum des intellectuels créatifs et scientifiques des États membres de la CEI s'est tenu avec succès en décembre.

Les mécanismes de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), qui a célébré son 30e anniversaire l'année dernière, ont fonctionné avec succès. Cinq sommets de l'OTSC ont eu lieu au cours de l'année, dont trois sessions extraordinaires du Conseil de sécurité collective pour traiter des questions de sécurité urgentes, notamment la situation en République du Kazakhstan (10 janvier). Compte tenu des défis croissants en matière de biosécurité au sein de l'OTSC, un nouveau domaine de coopération a été lancé et un organe subsidiaire spécialisé, le Conseil de coordination de la biosécurité, a été créé. Les déclarations des ministères des Affaires étrangères pays membres de l'OTSC du 10 juin et du 23 novembre ont réaffirmé les positions sur la défense et le strict respect du principe fondamental de sécurité égale et indivisible.

Les initiatives visant à renforcer et à donner une signification pratique aux liens entre l'OTSC, la CEI et l'OCS ont été vigoureusement encouragées. Lors du sommet de l'OTSC qui s'est tenu à Erevan le 23 novembre, une liste de mesures pratiques et de domaines spécifiques pour développer la coopération entre ces trois organisations a été approuvée.

Le format "Cinq pays d'Asie centrale plus la Russie" a fonctionné efficacement. Lors du premier sommet Russie-Asie centrale, qui s'est tenu à Astana le 14 octobre à l'initiative du président russe Vladimir Poutine, l'expérience de 30 ans d'interaction entre la Russie et les États de la région a été hautement appréciée, et un soutien unanime a été apporté au renforcement de l'efficacité de l'interaction dans le cadre de l'alliance et du partenariat stratégique. Un résultat important a été le lancement du Forum interparlementaire Russie-Asie centrale, ainsi que le Dialogue des femmes des États d’Asie centrale et de Russie.

Le sixième sommet des chefs d'Etat des pays riverains de la mer Caspienne, auquel a participé le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine (le 29 juin à Achgabat), a lancé le format des réunions régulières des ministres des Affaires étrangères des États riverains de la Caspienne.

Les plateformes de l'ANASE, de l’EAS et de l'APEC ont soulevé les questions du renforcement d'un ordre mondial multipolaire, de l'établissement d'une coopération pratique entre les pays de la région Asie-Pacifique et de la lutte contre les menaces croissantes pour le développement stable de la région. Au Moyen-Orient, la coopération s'est développée dans le cadre du dialogue stratégique Russie-Conseil de coopération du Golfe (CCG) et du forum Russie-Ligue des États arabes (LEA).

Des efforts considérables de la diplomatie russe ont visé à un règlement pacifique des conflits internationaux. La Russie a contribué activement à la stabilisation de la situation en Afghanistan. Elle a assuré la promotion d'une approche globale du dossier syrien, y compris dans le cadre du format d'Astana. Elle a encouragé la normalisation complète des relations entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, le déblocage des communications de transport entre les deux pays, la délimitation de la frontière, l'accord sur un traité de paix et la résolution des problèmes humanitaires. Les actions des soldats de la paix russes, qui restent les garants de la sécurité dans la région, ont été hautement saluées.

Pour éviter une escalade lourde de conséquences pour la sécurité régionale et internationale, les participants au Plan d'action global conjoint sur le programme nucléaire iranien ont été amenés à accepter qu'il n'y avait pas d'autre solution que de revenir aux termes de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Dans le contexte du développement constant de la coopération commerciale avec un large éventail de partenaires étrangers, la futilité des tentatives des pays hostiles d'"isoler" économiquement la Russie a été mise en évidence. Le ministère russe des Affaires étrangères a soutenu un certain nombre d'événements internationaux majeurs tels que le Forum économique international de Saint-Pétersbourg, la Semaine russe de l'énergie avec la participation du président russe Vladimir Poutine, et le Forum économique de la Caspienne, où le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine a pris la parole.

Un engagement constructif avec les pays exportateurs de pétrole dans le cadre de l'OPEP Plus a été poursuivi. Lors de la 33e réunion ministérielle qui s'est tenue le 5 octobre, des accords ont été conclus pour prolonger la durée de la Déclaration de coopération entre les pays producteurs de l’OPEP et les pays non membres du cartel jusqu'au 31 décembre 2023. Des décisions ont été prises pour réduire la production de pétrole de 2 millions de barils par jour, à partir de novembre.

Les contacts avec de nombreux partenaires internationaux intéressés par un dialogue constructif avec la Russie ont progressé. Le président russe Vladimir Poutine a tenu plus de 70 réunions avec les chefs d'autres États et organisations internationales au cours de l'année, il a participé à quelque 300 événements de politique étrangère et a mené plus de 220 conversations téléphoniques avec des dirigeants étrangers.

L'ensemble des relations russo-chinoises s'est développé de manière dynamique. Leur niveau élevé, leur durabilité et leur stabilité sans précédent, fondés sur de profondes traditions historiques, sur le respect et le soutien mutuels, ont été reflétés dans l'ambitieuse Déclaration conjointe de la Fédération de Russie et de la République populaire de Chine sur les relations internationales entrant dans une nouvelle ère et le développement durable mondial, adoptée à l'issue des entretiens entre les deux chefs d'État à Pékin (4 février).

Le 22 février, lors de la visite officielle du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev à Moscou, une déclaration sur "l'Interaction d'alliance entre la Fédération de Russie et la République d'Azerbaïdjan" a été signée, ce qui a porté les relations bilatérales à un niveau qualitativement nouveau. Le 19 avril, lors de la première visite officielle du Premier ministre arménien Nikol Pachinian en Russie à l'occasion du 30e anniversaire des relations diplomatiques, une Déclaration conjointe des dirigeants russe et arménien sur la totalité des questions à l'ordre du jour bilatéral a été adoptée, confirmant l'orientation stratégique et la nature privilégiée de l'alliance entre Moscou et Erevan. Un large éventail d'autres documents sur la coopération dans divers domaines a été signé entre les deux pays.

Les contacts sur un large éventail de questions avec l'Inde, l'Iran, l'Égypte, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, la Turquie et de nombreux autres États amis ont été fructueux. Nous nous sommes engagés dans un processus de développement global de l'interaction avec les pays en développement et les groupements régionaux africains, en premier lieu l'Union africaine. Nous avons approfondi la coopération avec le Groupe des États d'Amérique latine et des Caraïbes (ALC). Le 16 février, les tous premiers pourparlers entre les ministres des Affaires étrangères et de la Défense de la Russie et du Brésil dans le format "2+2" ont eu lieu à Moscou. Un accord russo-vénézuélien sur l'utilisation pacifique de l'espace est entré en vigueur, un accord avec Antigua-et-Barbuda sur le cadre des relations a été ratifié, un accord avec Cuba sur la coopération en matière d'éducation a été signé ainsi qu’un accord intergouvernemental avec le Nicaragua sur la coopération et l'assistance mutuelle en matière douanière.

Les initiatives de la politique étrangère russe dans le domaine humanitaire ont été mises en œuvre avec succès. Le 5 septembre, le Décret présidentiel (n° 611) a approuvé le Concept de politique humanitaire de la Fédération de Russie élaboré par le ministère des Affaires étrangères de Russie en coordination avec d'autres autorités exécutives fédérales. Un événement important de l'année a été le lancement d'un vaste programme d'État intitulé "Soutien et promotion de la langue russe à l'étranger".

En décembre, à Saint-Pétersbourg et à Kazan, la Russie a organisé avec succès le Forum international pour le 50e anniversaire de la Convention pour la protection du patrimoine mondial culturel et naturel, qui est devenu l'événement le plus représentatif de la célébration de l'année anniversaire en termes de nombre et de statut des participants étrangers.

Plus de 40 conférences nationales et 4 conférences régionales ont été organisées sous les auspices de la Commission gouvernementale des compatriotes à l'étranger. Elles ont adopté des résolutions et des déclarations condamnant les manifestations de russophobie et les tentatives d'"abolir" la culture russe et de semer la division au sein du monde russe. Des conférences régionales de jeunes ont été organisées et un Forum régional de femmes compatriotes appartenant à des communautés russophones de la CEI, du Moyen-Orient et de l'Asie s'est tenu. La Fédération mondiale des femmes russophones a été créée sous les auspices du Forum des femmes eurasiennes.

Un facteur important dans la consolidation de la diaspora réside toujours dans la lutte pour la préservation de la mémoire historique, principalement au sujet de la Grande Guerre Patriotique. Des événements dédiés au Jour de la Victoire, le 9 mai, ont été organisés dans plus de 120 pays. L'événement final de l'année a été la Conférence thématique mondiale "Coopération économique : compatriotes et régions russes. Répondre aux défis de l'époque" (les 1er et 2 novembre), à laquelle ont participé 140 délégués de 80 pays.


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