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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 30 mars 2023

595-30-03-2023

Sur la crise ukrainienne

 

Le 29 mars a marqué un an depuis la tenue du troisième tour des pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul, à la suite desquels il a été possible de trouver un certain consensus sur les paramètres des accords possibles.

Je rappelle que Kiev a demandé presque immédiatement des pourparlers après le début de l'opération militaire spéciale et que la Russie a répondu à cette demande. Lorsqu'il est apparu qu'il y avait une perspective de parvenir à des accords mutuellement acceptables, le régime de Kiev a interrompu le processus de négociation, laissant sans réponse nos dernières propositions du 15 avril 2022 concernant le projet d'accord sur le règlement de la situation en Ukraine. Il est clair que la perspective d'un règlement pacifique de la crise a effrayé les Occidentaux, et ils ont interdit à Vladimir Zelenski de poursuivre le processus de négociation. Après cela, la rhétorique du régime de Kiev et de ses maîtres occidentaux n'a fait que se durcir. Ils étaient obsédés par l'idée fixe de "vaincre la Russie sur le champ de bataille". La possibilité même d'un dialogue avec Moscou était catégoriquement rejetée. Cinq mois et demi plus tard, cette position a été légalement consolidée lorsque, le 30 septembre 2022, Vladimir Zelenski a signé un décret sur "l'impossibilité" de négociations avec les autorités russes.

Juste après la réunion mentionnée à Istanbul, afin de créer des conditions favorables pour de futurs accords de paix, la Russie a mis en œuvre des mesures appropriées sur le terrain en tant que possibilité de règlement. En réponse, les autorités ukrainiennes ont organisé une provocation grossière et cynique à Boutcha.

Je tiens à rappeler cela pour une raison précise. Le fait est que l'histoire de Boutcha persiste sur les pages de la presse occidentale lorsqu'il s'agit de la situation en Ukraine. C'est l'exemple principal auquel tout le monde fait référence - les personnalités publiques, les journalistes, les politologues, tout le monde, lorsqu'il faut souligner d'une manière ou d'une autre le caractère prétendument illégal des actions de notre pays. Boutcha est mentionnée à chaque fois. Rappelons-leur et continuons à leur rappeler ce qui s'est réellement passé là-bas.

Lorsque les forces armées russes étaient dans la ville, les habitants pouvaient se déplacer librement dans les rues et utiliser les téléphones portables, ce qui, à mon avis, est facile à vérifier pour ceux qui mènent de véritables investigations journalistiques. Nous avons souligné à plusieurs reprises: étant donné que la communication mobile n'a pas été coupée et que les capacités technologiques de son utilisation n'ont pas été compromises, il était tout à fait possible de laisser un message, de se plaindre, d'appeler des proches, des membres de famille ou des médias, d'envoyer des photos et des vidéos. Même les mentions textuelles de ce qui se passait auraient pu être transmises, s'il y avait vraiment eu quelque chose de similaire aux photos et vidéos qui ont été diffusées sur Internet, à la télévision et sur toutes les chaînes mondiales lorsque les forces ukrainiennes sont entrées dans la ville. Rien de tel ne s'est produit. Donc, il n'y avait rien à envoyer. Il n'y avait aucune preuve de ce dont l'Occident essaie de nous convaincre depuis un an. Ils se sont convaincus eux-mêmes. Ils considèrent vraiment cette histoire comme un fait. En réalité, il ne s'est rien passé. Il y a eu des falsifications, des canulars, des manipulations de la conscience publique. Mais une enquête sur ce qui s'est réellement passé est nécessaire.

Les routes de Boutcha vers le nord, y compris vers la Biélorussie, n'étaient pas bloquées. Les forces armées russes ont livré et distribué 452 tonnes d'aide humanitaire aux habitants des localités de la région de Kiev. Pendant ce temps, les forces armées ukrainiennes bombardaient constamment les banlieues sud de la ville, y compris les quartiers résidentiels, avec de l'artillerie lourde, des chars et des lance-roquettes multiples.

Le 30 mars, le lendemain, il y a exactement un an, après les pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul, les unités des forces armées russes se sont complètement retirées de Boutcha. Le 31 mars 2022, le maire de la ville Anatoli Fedorouk a publiquement confirmé qu'il n'y avait plus de militaires russes dans la ville. Cependant, il n'a pas du tout mentionné des habitants locaux qui auraient été abattus dans la rue. Quatre jours se sont écoulés. Qu'est-il arrivé pendant ce temps? Au cours de ces quatre jours, une provocation cynique et horrible a été organisée dans le style des troupes fascistes nazies de la Seconde Guerre mondiale. C'est généralement ce qu'ils faisaient. Les agents du SBU et les "journalistes" ukrainiens ont commencé à y travailler. C'est à ce moment-là que les corps de personnes prétendument tuées sont apparus dans les rues. Il a été immédiatement dit qu'elles avaient été tuées par les forces armées russes.

Depuis ce moment, le régime de Zelenski et ses parrains occidentaux ont lancé et continuent de diffuser l'infox sur les prétendus massacres de civils par l'armée russe. Je vous rappelle ce qui s'est passé ensuite. Un pèlerinage politique de visiteurs étrangers a été organisé à Boutcha. Des actions de propagande résonantes y ont été organisées. Un "débarquement" de journalistes y a été organisé. Cependant, le régime de Kiev n'a pas réussi à faire de Boutcha une Srebrenica ukrainienne. Il est évident que cette provocation visait à déclencher un paquet de sanctions antirusses préparées à l'avance, à faire échouer les pourparlers russo-ukrainiens et à inculquer dans la conscience publique certaines thèses soutenues avec des noms géographiques à l'appui avec de tels photomontages.

Nous répétons qu'une enquête honnête, impartiale et indépendante est nécessaire pour établir la vérité, qui doit se concentrer sur la recherche de réponses à quatre questions: identification des corps, heure et cause du décès, traces de déplacement éventuel des corps. Je tiens à rappeler que notre demande au Secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres demeure d'actualité, à laquelle nous n'avons toujours pas reçu de réponse: fournir une liste complète des noms des résidents de Boutcha décédés pendant cette période. J'ai entendu différents représentants du Secrétariat de l'ONU dire que tout cela se trouvait sur Internet et sur les réseaux sociaux. Tout cela a été publié quelque part, à un moment donné. Si nous parlons de Boutcha et des faits, nous aimerions nous baser sur des documents officiels. Il y a tant d'infox sur Internet et, malheureusement, dans les médias (y compris traditionnels, avec une certaine histoire de leur existence) qu'il semble qu'il n'y en a jamais eu autant. Le nombre d'infox et la vitesse de leur propagation sont sans précédent. La possibilité de manipuler la conscience publique à une telle vitesse et avec une telle portée est sans précédent dans l'histoire. Fouiller sur le net, chercher et comparer des listes est inutile. Elles doivent être fournies officiellement par le régime de Kiev au Secrétariat de l'ONU. Si ce sujet continue d'être présenté comme une "base de preuve".

Il est intéressant de noter que fin avril 2022, un article est paru dans le journal britannique The Guardian, qui indiquait que l'examen médico-légal avait retrouvé des fléchettes métalliques dans les corps des citoyens décédés, utilisées pour remplir les obus de 122 mm. Le journal a clairement indiqué que des frappes d'artillerie avaient été menées contre Boutcha alors qu'elle était sous contrôle russe. Les conclusions sont évidentes. Les forces armées russes ne pouvaient pas se tirer dessus elles-mêmes.

Nous avons vu cette thèse à plusieurs reprises. Rappelez-vous l'histoire de la centrale nucléaire de Zaporojié. Lorsqu'on nous demandait qui la bombardait, on nous répondait, en quelque sorte, que c'était nous-mêmes. En d'autres termes, nous sommes dans la centrale nucléaire et nous nous bombardons nous-mêmes. Une logique intéressante. Malheureusement, ce n'est pas la première ni la dernière fois que l'on a recours à cette vision et présentation déformées de l'information.

Il n'est pas surprenant qu'après presque un an après les évènements, malgré nos appels, les listes officielles des personnes dont les corps ont été montrés dans les rues et les résultats des expertises médico-légales n'ont toujours pas été publiées. Le régime de Zelenski a quelque chose à cacher. C'est un exemple parmi d'autres. Il n'y a toujours pas de progrès dans l'enquête sur l'affaire des tireurs d'élite du Maïdan en 2014. Je me souviens bien de l'opinion publique de l'époque, y compris en Ukraine elle-même, sans parler de l'international. Tout le monde disait: celui qui a commencé à tirer, à qui appartenaient ces tireurs d'élite et qui les contrôlait est le coupable, endosse la responsabilité, est le "mal incarné". Nous nous en souvenons bien. Alors, où sont les coupables et où est l'enquête sur ce qui a conduit la situation en Ukraine à son état actuel? Il n'y en a tout simplement pas. Ils n'ont pas été recherchés. Tout a été "enterré" encore plus profondément pour que la vérité ne voie pas le jour. Mais ces idéologues se trompent grandement en "enterrant" ainsi les faits, car l'histoire prouve le contraire. Les secrets les plus terribles et complexes, qui ont été "sûrement" préservés, finissent toujours par éclater au grand jour.

Dans le même temps, nous voyons un processus inverse. Tout ce qui concerne les documents et les faits est caché par le régime de Kiev, tandis que la "centaine céleste" est activement mythifiée. Ils en ont pratiquement fait un culte. Dans ses rangs, s'évère-t-il, se trouvaient des personnes décédées de mort naturelle et n'ayant aucun rapport avec les évènements du Maïdan. Qui s'en souvient, qui cela intéresse-t-il ? Il y a un mythe après tout. Ils ont réalisé des films, produit une immense quantité de contenu photo et vidéo, écrit des livres. Sans parler de la créativité rapide sous forme d'infographies, de slogans, de mèmes, etc.

Je voudrais également rappeler la provocation sanglante des forces armées ukrainiennes à Kramatorsk le 8 avril 2022, lorsqu'une attaque de missile Tochka-U a été lancée sur la gare de la ville, tuant des dizaines de civils. Kiev et les pays occidentaux, fidèles à leurs habitudes, ont essayé d'accuser de nouveau la Russie. De nombreux politologues et journalistes le mentionnent encore. Cependant, la grande majorité l'a rapidement oublié. Après la présentation de preuves irréfutables de la non-implication des forces armées russes, le bouton "taire" a été rapidement activé concernant ce sujet. Un tel verbe est apparu aujourd'hui, au XXIe siècle. Apparemment, il est possible de faire taire des sujets de manière globale et à grande échelle, ce qui a précisément été fait avec Kramatorsk.

Le 26 mars a marqué les cinq ans depuis la première session du "Tribunal populaire" sur les crimes ukrainiens en RPD et en RPL, qui a eu lieu en 2018. Actuellement, les organes d'enquête russes mènent un travail minutieux pour documenter les crimes du régime de Kiev. Il ne fait aucun doute que les responsables subiront une punition juste.

 Le régime de Kiev poursuit en ce moment même son attaque contre l'orthodoxie canonique. Vladimir Zelenski et les autres rebelles ukrainiens contre Dieu ne s'intéressent pas aux aspects de la foi, de la morale, de la moralité et de la réalité. Ils ne sont guidés que par l'intérêt personnel, le désir d'enrichissement personnel et la préservation de tout ce qui a été volé et pris. Ils sont prêts à entreprendre n'importe quelle démarche, y compris le recours à la force. Dans plusieurs régions d'Ukraine, des croyants et des ecclésiastiques sont expulsés des temples de l'Église orthodoxe ukrainienne et des infrastructures religieuses sont incendiées. Ils utilisent tout ce qui est possible - bombes fumigènes, pulvérisation de gaz chimiques et utilisation de produits spéciaux, tabassage des gens, moqueries, intimidation, notent leurs noms, exigent des documents pour entrer dans les églises, non pas pour des raisons de sécurité, mais uniquement pour se venger, les intimider et les éliminer par la suite.

Les néonazis ukrainiens ont désormais l'intention de retirer à l'Église orthodoxe ukrainienne non seulement la laure des Grottes de Kiev, mais aussi celles de la laure de Potchaïev, la deuxième plus grande de ces grottes. Cet acte arbitraire est soutenu par les États-Unis et Constantinople. De telles actions poussent de plus en plus l'Ukraine vers le Moyen-Âge pour lequel l'Église catholique s'excusait, se repentait et demandait des excuses pour les erreurs commises. Tout ce qui se passe actuellement est incroyable, honteux et sanctionné par des personnes à qui le peuple a délégué le droit de gouverner le pays pour le bien de l'État et de ce même peuple.

Ce à quoi nous assistons aujourd'hui est un crime commis par le régime de Kiev à l'encontre de son propre peuple. Nous parlons souvent de ce qu'ils font à notre pays et à nos citoyens. Ce que le régime de Kiev dirigé par Zelenski a fait subir aux citoyens ukrainiens est, à mon avis, le pire des crimes, parce que les gens lui ont cru et lui ont confié leurs votes. Ils lui ont délégué le pouvoir. En d'autres termes, ils lui ont "offert" la possibilité de décider de leur sort à leur place. Il n'y a rien de plus terrible en termes de droit, de morale ou de conscience que d'être trompé par celui à qui vous avez fait confiance.

Il est révélateur que le rapport du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme sur la discrimination à l'encontre de l'Église orthodoxe ukrainienne, publié le 24 mars, ait provoqué une réaction extrêmement nerveuse à Kiev. Zelenski et son équipe n'apprécient pas que qui que ce soit leur dise quoi que ce soit. Ils ne demandent qu'une chose: de l'argent, des armes, de la permissivité et de l'indulgence a priori. Sans oublier que le régime de Kiev doit également être payé pour cela. Selon les normes occidentales (philosophie, religion, catholicisme), cette indulgence est achetée par ceux qui ont commis un péché, quelque chose de peu flatteur, pour lequel le repentir est requis. C'est ainsi que le concept d'indulgence est apparu dans la culture occidentale comme une justification sans repentir. Vladimir Zelenski est allé encore plus loin. Il exige que tout ce qu'il fait bénéficie de cette même indulgence et qu'il soit généreusement payé pour cela. C'est une époque étonnante que nous vivons aujourd'hui et qui nous permet de voir de telles choses.

Une fois de plus, nous appelons les structures internationales compétentes et la communauté internationale, le monde orthodoxe, à évaluer sur la base de principes les actions du régime de Kiev à l'égard de l'Église orthodoxe ukrainienne et à exiger qu'il mette fin à cet arbitraire antihumain et sans état d'âme, à ces actes criminels.

Nous avons remarqué des informations selon lesquelles une pétition serait apparue sur le site web du président ukrainien, demandant l'interdiction de l'utilisation de munitions à l'uranium appauvri par les forces armées ukrainiennes. C'est logique. Après tout, le régime de Kiev cache à ses citoyens ce qui leur adviendra s'ils se trouvent sur le territoire où ces munitions seront utilisées, peu importe à qui elles sont destinées et qui elles touchent. Vladimir Zelenski a besoin de 25.000 signatures pour que sa pétition soit prise en considération. Nous comprenons parfaitement que même dans ce cas, il n'y a aucune garantie qu'elle soit acceptée. Il y a déjà eu des cas où les autorités renvoyaient aux calendes grecques des appels publics demandant de cesser de lutter contre la langue russe ou de persécuter les médias. Beaucoup de choses se sont produites et beaucoup de choses ont été ignorées, en dépit des lois ukrainiennes.

Le chef de la faction Serviteur du peuple à la Rada (parlement ukrainien), David Arakhamia, a annoncé le renforcement des mesures de mobilisation. Selon les médias, Kiev envisagerait de faire revenir presque de force les citoyens partis dans les pays européens pour les mettre "sous les armes", et préparerait un cadre juridique à cet effet. Un ancien conseiller du bureau de Zelenski a déclaré que l'offensive ukrainienne se transformerait en un bain de sang et en pertes énormes si l'Occident ne donnait pas à l'armée ukrainienne des missiles à longue portée et des avions. Et si c'est le cas, en quoi cela se transformera-t-il pour l'armée ukrainienne? Il s'agit là d'une logique absurde. Je ne comprends pas s'ils ont tellement zombifié leur propre population qu'ils se rendent compte que n'importe quelle absurdité est possible et qu'ils le disent sans penser aux conséquences. Il n'y a pas d'autre explication. Réfléchissez-y. Si l'Occident ne livre pas d'armes au régime de Kiev, cela entraînera de nouvelles victimes. Et si c'est le cas, à quoi cela mènera-t-il? À la paix, au calme et à la prospérité? Tout cela prouve que les autorités de Kiev ne reculent devant rien et sont prêtes à sacrifier la vie et le destin de leurs concitoyens au nom de leurs intentions criminelles. Elles ne se sont pas souciées, ne se soucient pas et ne se soucieront pas de la souffrance de ceux au nom de qui elles s'expriment, parce qu'elles ont été choisies par eux.

Les manipulateurs occidentaux les empêchent également de revenir en arrière, car il s'agit d'une seule et même logique criminelle. Ils exigent de la détermination de la part de Kiev et veulent s'assurer que tout ce qui a déjà été dépensé pour le régime de Kiev ne l'a pas été pour rien, que de nombreuses personnes sont déjà mortes, que de nombreux citoyens ukrainiens sont déjà devenus des victimes de cette aventure criminelle de l'Occident et de Zelenski. Toute idée d'une éventuelle trêve est interdite. Il me semble qu'ils ne tarderont pas à fusiller des gens en Ukraine pour cela. Je ne serais pas surprise qu'une "peine cruelle" spéciale soit introduite pour ceux (à Washington également) qui osent penser à arrêter ce bain de sang. Il s'agit de la destruction du peuple ukrainien par les forces de l'Occident et celles de Zelenski. N'est-ce pas évident? C'est une chose évidente. Le 28 mars dernier, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a carrément déclaré que les appels au cessez-le-feu pouvaient être un "piège cynique". Les livraisons d'armes et l'allocation de milliards de dollars pour la poursuite des hostilités ne constituent pas un piège cynique, mais plutôt efficace du point de vue de Washington. En fait, l'armée ukrainienne est poussée à l'abattoir par ses manipulateurs à Washington. Toute l'histoire se poursuit jusqu'au dernier soldat ukrainien.

Toutes ces démarches des autorités ukrainiennes et de leurs protecteurs occidentaux montrent que tous les buts et objectifs énoncés ont été formulés dans le contexte de la réalité et qu'ils doivent être accomplis.

 

Sur la livraison de produits alimentaires à l'UE

 

Dans le contexte des nombreux commentaires occidentaux sur l'importance vitale de l'approvisionnement des marchés mondiaux en produits alimentaires ukrainiens, j'aimerais rappeler quelques faits.

Selon les statistiques du Centre de coordination conjointe d'Istanbul, au 22 mars de cette année, plus de 25 millions de tonnes de produits agricoles avaient été exportés d’Ukraine. Qui sont les principaux destinataires de ces produits agricoles? Les pays dans le besoin? Après tout, c'est pour les pays en développement et les pays touchés par la famine que toute cette histoire d'accord sur les céréales a été mise en scène. Toute cette campagne en Occident, qui exigeait que la communauté internationale garantisse l'approvisionnement en produits agricoles ukrainiens. Ce n'est pas du tout le cas. Le principal destinataire est l'Union européenne (41% du volume total exporté). En 2022, les livraisons de blé ukrainien sur le marché européen ont été multipliées par dix (jusqu'à 2,8 millions de tonnes), et celles de maïs ont presque doublé (jusqu'à 12 millions de tonnes). Aujourd'hui, les céréales ukrainiennes, dont le coût de production est beaucoup moins élevé qu'en Europe, inondent les marchés d'Europe de l'Est. Pourtant tout était destiné aux pays en développement. Peut-être Bruxelles et Washington considèrent-ils l'Europe de l'Est comme un territoire en développement? Je me demande comment ça se fait qu'ils aient intégré l'UE mais soient toujours en développement. Le "jardin fleuri" ne semblait pas avoir besoin d'être développé. Toutes ces céréales ont inondé les marchés d'Europe de l'Est et ont mis les agriculteurs locaux en situation de survie (certains ont d'ailleurs déjà fait faillite), qui ont demandé il y a deux mois à la Commission européenne de mettre fin à la bacchanale incontrôlée d'approvisionnement en céréales en provenance d'Ukraine. Mais personne en Occident ne s'intéresse à ces producteurs agricoles d'Europe de l'Est, tout comme aux citoyens ukrainiens et aux soldats des forces armées ukrainiennes. Ce n'est pas qu'ils n'ont pas besoin d'eux, c'est qu'ils ne s'intéressent pas à eux. Les pétitions, les demandes, les supplications – tout part à la "poubelle". Tout cela n'est pas pris en considération. Le but du jeu est complètement différent.

Bruxelles a choisi de verser des millions d'euros de dédommagement aux agriculteurs européens touchés. Naturellement, ils l'ont fait de manière sélective, pas pour tout le monde, mais pour ceux qui en avaient besoin selon la décision de Bruxelles. Dans le même temps, ils continuent de fermer les yeux sur la mauvaise qualité des céréales importées d’Ukraine. Jusqu'à 70 % de leur volume est constitué de fourrage et de maïs fourrager, qui sont toutefois destinés à l'industrie agroalimentaire pour la production de farine.

Au passage, nous recevons des signaux de nos partenaires africains, selon lesquels l'UE a l'intention d'exporter des matières premières agricoles locales et bon marché pour les traiter sur leur territoire et "renvoyer" ensuite des produits alimentaires finis à plus forte valeur ajoutée vers les marchés africains.

Pensez-y. Toute cette "histoire" et cette hystérie ont commencé autour de la sécurité alimentaire il y a un an, sous les slogans occidentaux qui prétendaient vouloir sauver l'Asie et l'Afrique, qui mouraient de faim. Il s'agissait d'un "élan de générosité sans précédent" de la part des pays occidentaux qui ont l'habitude d'arnaquer tout le monde (en particulier l'Asie et l'Afrique). Mais là, cela a été présenté avec tant de zèle et d'hystérie que quelqu'un aurait pu y croire. Une année s'est écoulée. Que des choses négatives ont été dévoilées sur leurs véritables intentions et sur la manière dont elles ont été mises en œuvre.  

Vous vous demandez peut-être comment cela est possible. Même si vous imaginez qu'ils exportent tous ces produits agricoles du territoire ukrainien vers l'Europe pour eux-mêmes, "remplissant les poches" de l'Occident, tout d'abord des fournisseurs, des entrepreneurs et des entreprises américains. Mais à quoi sert-il d'exporter des produits agricoles du territoire africain? D'abord, pour revendre ensuite des produits finis à cette partie du monde et en tirer des bénéfices. Ils dissimulent cela sous une thèse étonnante selon laquelle "il sera plus facile de respecter les normes environnementales". Vous le savez, dès que l'on aborde un sujet qui nécessite des explications, des faits, des statistiques de la part de l'Occident, on passe immédiatement au "dossier" écologique. Et cette fois-ci, c'est bien le cas.

En fait, le continent africain sera utilisé par les Occidentaux comme l'Ukraine aujourd'hui, en tant que source de matières premières bon marché pour assurer la rentabilité de l'industrie agro-alimentaire européenne. Il s'agit là d'une autre forme de réédition de la dépendance coloniale. Mais pour nous tous, voir en une année le cycle complet de tromperie que l'Occident est en train de réaliser, je pense que c'est du jamais vu dans l'histoire. En général, ils dissimulent d'une manière ou d'une autre ce qu'ils font. Au moins, ils créent des occasions supplémentaires de montrer leur côté humain quelque part et, d'une manière ou d'une autre, n'offrent pas l'opportunité à leurs entreprises de voler directement, mais de trouver un moyen de compenser par le biais d'intermédiaires ou d'une autre manière. En un an, il n'y a pas eu une seule tentative de la part de l'Occident de ramener cette situation à la norme de la moralité, de la légalité et du droit.

À l'origine, ils avaient prévu de s'enrichir et d'enrichir leurs entreprises, d'emporter les produits alimentaires. Leur objectif était de prendre au maximum le meilleur et de donner ce dont ils n'avaient pas besoin, tout en faisant des bénéfices. C'est le chemin qu'ils ont parcouru cette année, nous l'avons vu. Des hauts standards, des mots et des thèses sur la prise en charge des nécessiteux et des affamés, les pays et les entreprises occidentaux sont passés directement au vol. Il s'agit d'une logique dans le style de l'attitude des impérialistes envers leurs colonies. Cela peut même paraître encore plus cynique. Il n'existait pas auparavant autant de normes en matière de droits de l'homme, de mots de protection, de hauts standards moraux. Aujourd'hui, tout cela s'est construit au fil des décennies et fait désormais partie de la législation interne des pays occidentaux ainsi que du droit international.

 

Sur les décisions de la Cour pénale internationale

 

Compte tenu des questions que nous continuons à recevoir concernant les activités de la Cour pénale internationale (CPI), nous confirmons les évaluations précédemment exprimées de son activité illégitime qui n'a rien à voir avec la justice.

Je voudrais répéter que nous ne reconnaissons pas les décisions absurdes de la CPI récemment promulguées. Il est important de comprendre que même le processus de leur adoption s’accompagnait de machinations internes. D'après le communiqué de presse de la Cour pénale internationale, il est devenu clair que le Procureur de la CPI avait envoyé une demande de délivrance de mandats à la Chambre préliminaire le 22 février 2023. Dans le même temps, la veille, le 21 février, on a remplacé un juge à la Chambre (un Costaricien est apparu inopinément à la place d'un représentant de la République démocratique du Congo). À noter que selon les informations circulant dans les médias britanniques, ce n'était pas la chose la plus indécente qui se soit produite autour de l'adoption de telles décisions. Comme vous le savez, des informations ont été rendues publiques sans être réfutées que le frère du procureur Karim Khan a été libéré plus tôt de la prison où il purgeait une peine pour pédophilie. De plus, il a été libéré juste à la veille de l'appel du Procureur à la Chambre avec une demande de délivrance de mandats d'arrêt. Quelles peuvent être les conclusions? Il est évident que toute l'histoire était inventée d'avance. Toute la combinaison et tout le mécanisme ont été construits pour réaliser cette histoire par tous les moyens.

En tout cas, il est clair que la CPI, son Procureur et ses juges suivent docilement la ligne des sponsors occidentaux. Cet organe n'enquêtera jamais sur des crimes réels. Ce sera une manipulation infinie de l'opinion publique qui sera utilisée comme un outil politique d'information entre les mains de ceux qui paieront généreusement tout cela et parraineront ou fourniront les services pertinents aux participants de tout ce "rassemblement" que j'ai déjà évoqué aujourd'hui. Il n'y aura pas d'enquêtes sur les crimes en Irak, en Afghanistan, où des centaines de milliers de civils sont morts (je parle de l'Irak), et en Afghanistan un grand nombre de civils sont morts, que personne n'a même comptés, bien qu'un contingent de l’Otan y fût officiellement déployé. Ils ont utilisé la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU comme prétexte sans jamais rendre compte à la communauté internationale et à cette structure de ce qu'ils y faisaient depuis vingt ans.

Ainsi, le Royaume-Uni, qui participe au Statut de Rome afin de donner à la CPI un motif formel de restreindre les activités contre son personnel militaire, a choisi de mener une enquête nationale fictive à la suite de laquelle les auteurs n'ont jamais été identifiés et personne n'a été tenu pour responsable. Dans le même temps, le procureur qui est lui-même britannique conclut que la justice a été rendue et que la CPI ne doit rien faire d'autre. Il a clos le problème. En russe cela s'appelle "une main lave l'autre".

Washington a une attitude particulière envers la CPI. Il faut également le savoir. Elle dépend uniquement de la situation politique.

Ainsi, par exemple, Mike Pompeo, lorsqu'il était secrétaire d'État en 2018, a qualifié la CPI de "tribunal voyou" pour avoir tenté de lancer une grande enquête sur les événements en Afghanistan. Il a également été dit que les États-Unis allaient "prendre toutes les mesures nécessaires pour que les citoyens américains ne soient pas traduits devant cet organe politique pour régler le problème de vengeance politique". On connaît aussi les déclarations de John Bolton que la CPI était "déjà morte" pour les États-Unis. C’est noté?

Les responsables américains disaient depuis des années que la CPI était un outil politique de vengeance politique et, après tout, qu’elle était "déjà morte". J'ai une question pour Joe Biden et toute cette équipe. La CPI est-elle revenue à la vie? Il fallait la ressusciter pendant un certain moment pour utiliser contre notre pays? Et puis vous la tuerez à nouveau? C'est tellement américain. La rhétorique agressive a été renforcée par des sanctions contre le Procureur et d'autres employés de la Cour. Dès que l'Assemblée des États parties au Statut de Rome en 2021 avait choisi un nouveau procureur pour la CPI le Britannique Karim Khan (au lieu de la Gambienne Fatou Bensouda), la nouvelle administration américaine a levé les sanctions. Il y a eu une " ranimation" de la CPI. Comment cela se fait-il? Il s’agit d’une structure, pas d’une personne qui peut plaire ou non, pour qui on peut avoir des sympathies ou des antipathies personnelles. C'est une "structure". Au début, on la diabolisait puis délégalisait. Ensuite, après avoir changé quelques personnes là-bas, il s'est avéré qu'il était tout à fait possible de "l'utiliser". Mais pas contre eux, contre les autres.

Ainsi, la CPI commence à avoir de la valeur pour les États-Unis lorsqu' un certain intérêt géopolitique apparaît. Je dirais un objectif spécifique. Ainsi, maintenant, par exemple, le président Joe Biden déclare que la récente décision de la Chambre préliminaire (sur la délivrance d'un mandat d'arrêt) est justifiée. En même temps, eux-mêmes ils ne font pas partie de la CPI jusqu'à présent. En conséquence, ils ne reconnaissent pas son travail. Si nous parlions d'une personne, et non d'un pays ou d'un régime qui une fois par an, changeait d'avis et l'aurait argumenté, alors tout le monde dirait qu'il mentait ou qu'il n'était pas tout à fait en bonne santé. Et comment caractériser les actions d'un pays? D’un pays aussi grand et puissant que les États-Unis, qui manipule l'opinion des autres et sa propre opinion, manipule les faits, change régulièrement (une fois par an, deux, trois) son attitude en diamétralement contraire?

Pour conclure, je voudrais dire que la Russie ne coopère pas et ne coopérera pas avec la CPI. Ses actions contre les citoyens de notre pays sont légalement nulles.

  

Sur la Journée de l'unité des peuples de Russie et de Biélorussie 

 

Le 2 avril marque la Journée de l'unité des peuples de Russie et de Biélorussie. En ce jour, en 1996, le Traité sur la formation de la Communauté de la Russie et de la Biélorussie a été signé, ce qui a ouvert une nouvelle page de notre histoire contemporaine - la construction de l'intégration. Les étapes suivantes ont été la signature le 2 avril 1997 du Traité sur l'Union de la Biélorussie et de la Russie et, enfin, le 8 décembre 1999, le Traité sur l'établissement de l'État de l'Union. Ces documents ont consolidé légalement la volonté de nos pays de développer des relations bilatérales mutuellement bénéfiques, fixé des buts et des objectifs ambitieux pour construire une coopération globale dans l'intérêt de l'amélioration du bien-être socio-économique et de la sécurité de nos concitoyens.

Une étape importante sur la voie de l'intégration de la Russie et de la Biélorussie a été l'approbation le 4 novembre 2021 par le Conseil d'État suprême de l'État de l'Union d'un nouvel ensemble de documents d'intégration, comprenant 28 programmes sectoriels fédérés. Ils visent à unifier la législation russe et biélorusse dans divers domaines et à jeter les bases d'une politique macroéconomique et monétaire unifiée et de former les marchés communs.

Moscou et Minsk mettent effectivement en œuvre d'importants projets communs dans les domaines commercial, économique, scientifique, technique, culturel et social et approfondissent constamment la coopération industrielle. Les citoyens des deux pays jouissent de droits égaux dans le domaine de la liberté de circulation et de l'emploi, de l'éducation, de la sécurité sociale et des pensions. Un haut niveau de coordination a été établi entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays, ce qui nous permet ensemble de faire face aux défis et menaces communs sur la scène mondiale. Une attention particulière est accordée au renforcement de la défense et de la sécurité de l'État de l'Union, à l'approfondissement de la coopération militaire et militaro-technique. Une telle interaction alliée revêt une importance particulière dans le contexte d'une situation internationale fortement aggravée, de pressions de sanctions sans précédent sur la Russie et la Biélorussie de la part de pays hostiles.

Les Russes et les Biélorusses sont aujourd'hui, comme de tout temps, deux peuples proches, fraternels et amis, liés par une histoire commune, des valeurs spirituelles et morales communes, des liens amicaux et familiaux étroits. Nous sommes unis non seulement par un grand passé, mais aussi par des plans communs pour l'avenir. Ensemble nous sommes capables de résoudre tous les problèmes, d'accroître le patrimoine de nos ancêtres, de créer une base solide pour le développement durable des nouvelles générations de l'État de l'Union.

Je sais qu'il ne faut pas se féliciter d'avance. Mais je pense que c'est le cas lorsque les félicitations sont appropriées. Je pense qu'à la date même, le 2 avril, nous reviendrons sur ce sujet.

Je comprends qu'on ne se félicite pas d'avance, mais je pense que c'est le cas lorsque les félicitations sont opportunes. Je pense qu'à la date en question, le 2 avril, nous reviendrons sur ce sujet.

 

Sur le bilan de la réunion du Comité exécutif du Comité international olympique

 

Il y a littéralement deux jours, une réunion du Comité exécutif du Comité international olympique a eu lieu. L'admission des athlètes russes et biélorusses aux compétitions internationales a été évoquée.

Je pense que vous avez tous vu les résultats de la discussion, annoncés par le président du CIO, Thomas Bach. Bien sûr, ils soulèvent de sérieuses questions.

Les aptitudes, les critères et les modifications correspondantes déclarés par le Comité olympique qu'il a apportés sont inacceptables et excluent la possibilité d'un retour à part entière de la Russie aux compétitions internationales.

Le format, qui n'autorise que les athlètes à participer aux épreuves individuelles est un exemple typique de ségrégation dans la pire tradition des exemples historiques infâmes. Le CIO et d'autres institutions internationales, où malheureusement les satellites américains et autres responsables contrôlés par Washington se sont installés, n'hésitent pas se cachant derrière la soi-disant volonté d'assurer le caractère pacifique des Jeux Olympiques en 2024 à mettre en œuvre une politique de division des athlètes sur la base de la loyauté politique.

Est-ce acceptable pour tout ce que la communauté internationale semble avoir accepté de considérer comme la norme? La démocratie et la tolérance pour les différents points de vue, le rejet de la possibilité de diviser les gens selon la nationalité, positions politiques, en particulier dans les domaines social et sportif.

Les actions du CIO, prétendument visant à permettre aux athlètes russes de participer aux Jeux olympiques, ne peuvent malheureusement être considérées que comme allant à l'encontre des objectifs dont nous étions convaincus, de l'engagement envers lesquels on nous assurait depuis de nombreuses années. Nous sommes convaincus que les recommandations sur l'admission des athlètes russes aux compétitions dans un statut neutre sans drapeau ni hymne sont dictées, tout d'abord, par la volonté d'appliquer à nouveau la logique étrange et sauvage imposée par l'Occident pour nous exclure du sport mondial, de faire pression, une politique d'endiguement à l'égard de notre pays.

Vous savez, les documents directifs selon lesquels le sport mondial, en particulier le CIO, agissait, développait et réaliser sa politique, n'ont pas été annulés. De même n'ont pas été annulées les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU concernant le sport mondial, le mouvement olympique, qui stipulent clairement l'inadmissibilité de la ségrégation. Si tout le monde l’avait accepté, si pendant de nombreuses années nous entendions des représentants du CIO assurer le respect de ces documents, alors que se passe-t-il maintenant? Nous observons d'année en année quelle politique on mène à l'égard de nos athlètes, y compris, malheureusement, des responsables du sport mondial. Oui, sous pression, parfois après des chantages directs et des menaces (ça en vient même là), pour bien d'autres raisons personnelles, et ainsi de suite. Mais ils le font, ils ne trouvent pas la force de dire "non", ils ne cherchent pas la possibilité de ne pas faire ce qui va à l'encontre des principes de l'olympisme mondial.

Nous sommes contre de telles formes de discrimination et toute autre forme de discrimination. De plus, elles sont inacceptables lorsqu'elles sont déguisées en une protection imaginaire des droits de l'homme. En même temps les principes de l'olympisme sont déformés au point d'être méconnaissables. Il s'agit de substitution de concepts.

Je voudrais souligner une fois de plus: la persécution à long terme, pendant des décennies des athlètes russes, de nos équipes et du personnel d'entraîneurs tue les principes d'un mouvement olympique honnête. Il suppose l'inadmissibilité de la politisation, offrant à tous les pays sans exception un accès égal à une participation aux mouvements olympique et paralympique.

Nous reviendrons plus d'une fois sur la question des doubles standards aujourd'hui. Nous nous y confrontons littéralement tous les jours. Nous y réagissons.

 

Sur la présidence russe au Conseil de sécurité de l'ONU en avril 2023

 

En avril, la Russie présidera le Conseil de sécurité de l'ONU. Cet organe conformément à la Charte de l'Organisation mondiale assume la responsabilité principale de maintien de la paix et de la sécurité internationales.

Notre délégation prévoit, parmi les événements centraux de cette période, de tenir une réunion du Conseil de sécurité le 10 avril sur le thème "Risques découlant de la violation des accords sur la réglementation de l'exportation de produits militaires". Dans les conditions actuelles, nous sommes convaincus de la nécessité d'une analyse approfondie des conséquences du non-respect des obligations contractuelles de "l'utilisateur final" lors de la fourniture de produits militaires, ainsi que de discuter des moyens pour contrer de telles mesures destructrices.

Un autre événement clé de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil sur le thème "Multilatéralisme efficace par la défense des principes de la Charte des Nations unies". Cette réunion sera présidée par le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Sergueï Lavrov.

Ce sujet devient de plus en plus pertinent dans le contexte des tentatives de plus en plus actives d'un certain nombre de pays de soumettre l'ONU exclusivement à leurs propres intérêts et à l'avenir saper complètement le système des relations internationales de l'ONU, en le remplaçant par le concept odieux d'un "ordre mondial fondé sur des règles". Je voudrais vous rappeler que personne n'a jamais vu ces "règles". Bien que ces derniers temps, il s'avère (j'écoute les explications des représentants américains) que ces "règles" sur lesquelles repose l'ordre mondial sont précisément le droit international. Si tel est le cas, alors il faut appeler un chat un chat, y appeler et dire "un ordre mondial fondé sur le droit international". Personne n'aura de questions. Sauf une: "Quand vous allez le respecter vous-même?"

Je voudrais souligner encore une fois: personne n'a vu ces règles. Elles ne sont inscrites nulle part. Tout ça, ce sont des paroles qui cachent "l'exclusivité" tout d'abord des États-Unis, sans normes, règles ni lois contraignantes.

Dans ce contexte, l’objectif du débat public organisé par la Russie est de réaffirmer un ferme attachement à la Charte des Nations unies en mettant l'accent sur le principe de l'égalité souveraine des États, ainsi que d'examiner en détail les possibilités de renforcer les fondements d'un véritable multilatéralisme, basés sur la prise en compte de points de vue et des préoccupations de tous les États.

Par ailleurs, un certain nombre d'événements aura lieu dans le cadre du mandat d'avril et du cycle de rapports du Conseil de sécurité. En particulier, des débats trimestriels ouverts au niveau ministériel sur le règlement au Moyen-Orient sont prévus le 25 avril, sous la présidence de Sergueï Lavrov. Nous partons de la nécessité de souligner une fois de plus la nécessité d'un règlement équitable et à long terme des problèmes de longue date de la région sur une base juridique internationale bien connue.

Nous avons l'intention d'organiser une réunion informelle des membres du Conseil en "formule Arria" sur le thème de l'évacuation des enfants de la zone de l'opération militaire spéciale russe. Nous entendons informer nos collègues en détail des mesures prises par notre pays pour protéger les mineurs des frappes des forces armées ukrainiennes, prévenir d'autres violations contre les enfants et les placer dans des zones sûres.

Parmi les autres sujets importants à l'ordre du jour du Conseil de sécurité de l'ONU en avril, nous mettrons l'accent sur les aspects politiques et sociales de la situation en Syrie, la situation au Yémen, en Libye, au Mali et dans la région des Grands Lacs, en Haïti et en Colombie, et le processus de paix au Sahara Occidental.

La conférence de presse semestrielle sur la situation dans la zone d'activité de la Mission d'administration intérimaire des Nations unies au Kosovo mérite une attention particulière.

La Russie, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et membre responsable de la communauté internationale fera tout son possible pour assurer un travail efficace de cet organe dans l'intérêt du règlement politique et diplomatique des crises les plus graves et du maintien de la stabilité mondiale.

 

À propos du Salon international de l'éducation de Moscou

 

Les 23 et 24 mars s'est tenu à Moscou le 10e Salon international de l'éducation. Dans le cadre de cet événement marquant s'est déroulée la plus grande exposition des principales organisations éducatives et d'experts de Russie. Le Salon a été visité par plus de 20 000 personnes ; plus de 100 000 spectateurs ont suivi les événements du Salon en ligne, dont 15 000 participants de 82 pays étrangers.

Le programme d'affaires était placé sous la devise "Mondialisation - une nouvelle réalité", ce qui implique la possibilité de prendre en compte les tendances mondiales dans l'éducation tout en conservant les spécificités régionales. Les experts de nombreuses sections ont utilisé des exemples pratiques pour démontrer la compétitivité du système éducatif national dans l'environnement mondial et ont discuté des moyens de développer davantage une coopération internationale mutuellement bénéfique.

Nous notons l'intérêt croissant du public étranger pour les réalisations, solutions et approches nationales modernes dans le domaine de l'éducation, ainsi que pour les équipements éducatifs produits dans notre pays. Cela démontre la demande d'expérience russe avancée dans le domaine de l'enseignement général, supérieur et professionnel complémentaire.

 

Achèvement de la cinquième phase des opérations de déminage humanitaire au Laos par des spécialistes russes

 

Le 25 mars dernier, un détachement du Centre international de déminage des forces armées de la Fédération de Russie a achevé la cinquième phase des opérations de déminage en République démocratique populaire lao, dans la province de Khammouane, afin d'éliminer les munitions non explosées datant de l'époque de l'agression des États-Unis et de leurs satellites en Indochine, dans les années 1960-1970. La cérémonie officielle organisée à cette occasion s'est déroulée en présence du général de division Khamliang Outhakaysone, vice-ministre de la Défense de la République démocratique populaire lao et chef d'état-major général de l'Armée populaire lao, ainsi que des autorités provinciales et locales. L'ambassadeur de Russie à Vientiane et l'attaché militaire russe ont également été présents.

Au cours de la cinquième phase de déminage, qui vient de s’achever, 124 engins explosifs ont été retirés du territoire de la province laotienne de Khammouane. Parallèlement, des spécialistes russes ont contribué à la formation de 120 militaires laotiens des troupes de génie de l'armée populaire laotienne. Je voudrais citer des statistiques : entre 2018 et 2022, les sapeurs russes et laotiens ont déminé plus de 1 680 hectares et ont détecté et détruit 2 342 objets explosifs, y compris des bombes aériennes, des mines et des obus d'artillerie.

Dans leurs déclarations, les représentants laotiens ont exprimé leur profonde gratitude à la partie russe pour son aide au déminage et à la formation des démineurs locaux, ainsi que pour le don d'équipements spéciaux. Il a été souligné que l'élimination de la menace des mines était une tâche prioritaire au Laos, car elle a permis à des milliers de citoyens laotiens de retrouver une vie sûre dans des territoires débarrassés des engins explosifs. La contribution inestimable à cette noble cause des spécialistes russes, qui risquent leur vie pour déminer la zone et transmettre leur expérience à leurs collègues laotiens, a été soulignée.

L'événement, qui s'est déroulé dans une atmosphère amicale et respectueuse, a démontré la forte demande de participation active et directe de notre pays à l'élimination du dangereux "héritage occidental" laissé par les pays (principalement les États-Unis) non seulement au Laos, mais aussi dans d'autres États d'Indochine. Il convient de rappeler que Washington et ses alliés régionaux ont mené une guerre non déclarée contre eux au milieu du siècle dernier. Cette agression brutale et non provoquée a entraîné la mort de millions de personnes dès cette époque et continue encore aujourd'hui à prélever (malheureusement, il n'y a pas d'autre moyen de le dire) un "tribut sanglant" par l'utilisation d'armes aveugles contre les civils.

La Fédération de Russie continuera à mener sa mission humanitaire sur le territoire laotien, contribuant ainsi à la création de conditions propices au développement socio-économique du pays, avec lequel nous sommes liés par un partenariat stratégique.

  

Des réponses aux questions :

Question : Que pensez-vous de l'information parue dans les médias selon laquelle, le 22 mars dernier, la ministre suisse de la Défense, Viola Amherd, a rencontré le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, au siège de l'Otan à Bruxelles, devenant ainsi le premier membre de l’histoire du gouvernement de la Suisse "neutre" à assister à la réunion des représentants permanents des pays membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord ?

Réponse : Nous sommes obligés de constater (malheureusement, nous le faisons souvent ces derniers temps) que la Suisse s'éloigne des principes de neutralité. On constate en effet que les aspirations de Berne à l'égard de Bruxelles, siège de l'Otan, sont de plus en plus marquées.

Alors que la ministre suisse de la Défense, Viola Amherd, avait "balisé le terrain" en rencontrant le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, en marge du Forum économique mondial de Davos en janvier dernier, elle a effectué une visite de travail à part entière au siège de l'alliance à Bruxelles la semaine dernière. Selon les informations publiées, au cours de cet événement, les deux parties ont discuté de la possibilité de passer à un modèle qualitativement nouveau de coopération entre la Suisse et l'Otan, qui ne se limiterait pas au Partenariat pour la paix mais qui irait jusqu'à une éventuelle participation à un exercice conjoint de défense collective dans le cadre du scénario de l'article 5 du traité de Washington. De quelle neutralité s'agit-il alors ?

Tous les États souverains ont le droit de mettre en œuvre leur politique intérieure et étrangère. C'est un principe auquel nous sommes attachés. Mais pourquoi la Suisse elle-même, les fonctionnaires de ce pays ne diraient-ils pas que c'est la voie qu’ils ont choisie ? Il s'agira de communiquer avec l'opinion publique.

Ce n'est pourtant pas cela qui est inquiétant. La neutralité déclarée de ce pays est constamment réaffirmée en paroles, mais elle ne l'est pas au niveau pratique. La Suisse devrait se ressaisir et faire en sorte que les déclarations correspondent à des actes réels. Il faut "classer" le "dossier" de neutralité, compte tenu de ce que nous voyons.

L'engagement ferme de la Confédération en faveur d'un rapprochement avec l'Alliance de l'Atlantique Nord a jeté un nouveau discrédit sur sa neutralité. L'histoire de la neutralité suisse est longue. Le pays est neutre depuis près de 200 ans.

Nombreux sont ceux qui se posent la question suivante : qu'est-ce que la neutralité ? La non-participation aux affaires internationales ? Non, c'est tout à fait autre chose. La neutralité de la Suisse a plus d'une fois joué un rôle clé dans la préservation du rôle pacifique de ce pays, dans son développement et sa prospérité. C'est un format qui a fourni de nombreux "bonus" à Berne et qui a apporté des résultats constructifs et efficaces au profit des pays, des peuples de la région et du monde.

Je tiens à souligner que nous n'imposons à personne les moyens de garantir la sécurité nationale. Je le répète une fois de plus : chaque pays a le droit souverain de définir les contours de sa sécurité sur le plan conceptuel et pratique.

Mais si le modèle susmentionné est mis en pratique, Berne perdra définitivement sa neutralité à nos yeux ainsi que son statut particulier d'"honnête courtier" et de potentiel de médiation dans le règlement des conflits internationaux.

La Russie en tiendra certainement compte dans le cadre de ses relations bilatérales et en tirera les conclusions qui s'imposent en ce qui concerne le rôle de Genève en tant que plate-forme diplomatique internationale.

Question : Les récentes négociations entre Belgrade et Pristina à Ohrid, sous les auspices de l'Union européenne, sont sujettes à différentes interprétations. Comment Moscou commente-t-il les résultats des pourparlers d'Ohrid ? Après l'adoption verbale de l'annexe relative à la mise en œuvre de l'accord en vue de la normalisation entre le Kosovo et la Serbie, la position juridique internationale du Kosovo a-t-elle changé ? Comment la Russie réagirait-elle si Pristina demandait à adhérer à l'une des organisations internationales, telles qu'Interpol ou l'UNESCO, qu'elle a tenté de rejoindre avec l'appui de l'Occident, mais sans obtenir suffisamment de voix ?

Réponse : Lors du point de presse du 23 mars dernier nous avons déjà commenté les résultats des pourparlers d'Ohrid.

La position juridique internationale du Kosovo reste inchangée. Le Conseil de sécurité des Nations unies est le seul organe compétent pour examiner le statut de la province autonome serbe. Aucune nouvelle décision n'a été prise à ce sujet. Le Kosovo fait toujours partie intégrante de la République de Serbie.

Nous travaillons en étroite collaboration avec nos partenaires serbes pour défendre les droits et les intérêts légitimes de Belgrade dans les structures multilatérales. La résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies ne prévoit pas l'adhésion de Pristina à des organisations internationales. La province ne peut s'engager que dans des formats régionaux, avec une référence obligatoire aux documents des Nations unies, y compris la résolution du Conseil de sécurité susmentionnée, approuvée par les parties.

Question : La déclaration commune de la Russie et de la Chine suite à la visite de Xi Jinping à Moscou parle, entre autres, de plusieurs régions du monde, de l'Asie du Nord-Est à l'Arctique, en passant par le Moyen-Orient, l'Amérique latine et l'Afrique, sans mentionner la péninsule balkanique. Néanmoins, le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping ont-ils évoqué cette question au cours de leur conversation, sachant que la Russie et la Chine, en tant que membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, défendent l'intégrité territoriale et la souveraineté de la Serbie au Kosovo et en Métochie, conformément à la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies dans le contexte des pressions occidentales exercées sur la Serbie pour qu'elle reconnaisse l'indépendance autoproclamée de sa province méridionale ?

Réponse : Je ne dispose pas d'informations détaillées sur votre question (dans le cadre de contacts au sommet). Il existe une position de principe de notre pays. La position de principe de la RPC sur le respect du droit international et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies est également connue.

La Russie et la Chine se coordonnent étroitement sur toutes les questions actuelles de politique étrangère dans le cadre de consultations régulières sur la politique étrangère et dans le travail quotidien des ministères des Affaires étrangères des deux pays.

En ce qui concerne la situation dans la péninsule balkanique, je voudrais souligner que la seule base juridique internationale pour résoudre le statut du Kosovo est la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui ne prévoit pas la sécession de la province et reste en vigueur jusqu'à ce que le Conseil de sécurité des Nations unies adopte une autre décision à ce sujet. Le respect de la souveraineté de la Serbie et de l'inviolabilité de ses frontières est juridiquement contraignant pour tous les États membres des Nations unies.

Je ne répéterai pas notre position de principe sur le Kosovo – je viens de l'énoncer.

Question : Dans un entretien accordé au journal allemand Deutsche Welle, le chef de la mission de l'UE en Arménie, Markus Ritter, a déclaré : "L'Arménie déclare que l'Azerbaïdjan se prépare à l’attaquer au printemps" et "s'il n'y a pas d'attaque, ce sera un succès pour la mission de l'UE". Que pensez-vous de ces déclarations ?

Réponse : Je répondrai à votre question en deux temps. Il est important d'entendre non pas ceux qui n'ont jamais servi de médiateurs pour un règlement, qui n'ont jamais apporté de valeur ajoutée ou qui n'ont jamais obtenu de résultats concrets, mais il est important d'entendre Bakou et Erevan. C'est la clé du problème. Nous devons écouter, entendre et agir dans l'intérêt des deux pays.

Nous comprenons que les deux pays ont des points de vue différents, parfois diamétralement opposés. Il y a des périodes de complications et d'aggravation. Mais en même temps, nous savons que les parties peuvent parvenir à un accord. L'essentiel est de créer et de promouvoir une atmosphère propice, une base pour de tels accords et pour une compréhension mutuelle. Et non l'inverse.

À propos de "l'inverse". Ces déclarations ne font que confirmer la validité de nos conclusions antérieures sur les intentions et les actions destructrices de l'UE dans la région. Bruxelles n'est pas intéressée par la confiance et le rapprochement des positions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Ses activités ineptes, débordantes, non professionnelles, mal conçues et malhonnêtes fomentent la discorde entre Bakou et Erevan. Il est impossible de le cacher.

On nous a demandé ce que nous pensions des "efforts laborieux" de médiation de l'Union européenne. Nous avons répondu que nous les reconnaitrions à leurs actes. Voici les "actes". Cela a déjà commencé. Rien de nouveau. Cela nous rappelle bien leurs méthodes que nous n’avons pas oubliées de toute façon. Ils les appliquent ici aussi. L'Occident et l'UE en particulier n'ont aucun exemple de médiation réussie à leur palmarès, non seulement dans des conflits complexes et difficiles, mais aussi dans des situations relativement "calmes". Ils ne peuvent pas faire preuve d'une éthique professionnelle équilibrée. Par conséquent, il ne vaut pas la peine de parler du vieux problème difficile dont nous discutons aujourd'hui.

Il est regrettable que l'UE n'ait absolument pas réfléchi aux conséquences imprévisibles qu'une politique aussi irresponsable pourrait avoir sur la paix et la stabilité dans le Caucase du Sud. Nous l’appelons à abandonner ces scénarios de confrontation.

Nous rappelons que ce sont les efforts de la Russie qui ont permis de mettre fin aux affrontements armés entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie à l'automne 2020 et en septembre 2022. La base absolue de l'amélioration des relations entre Bakou et Erevan est la pleine mise en œuvre des accords trilatéraux des dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie du 9 novembre 2020, du 11 janvier et du 26 novembre 2021 et du 31 octobre 2022.

Question : La récente visite d'État du président chinois Xi Jinping en Russie a été décrite en Occident comme la création de la "Légion du malheur" (Legion of Doom). Que pensez-vous de cette affirmation ? Est-il possible que, dans le contexte du rapprochement entre Moscou et l'Iran, une coalition anti-occidentale soit créée ?

Réponse : Les pseudo-analystes politiques occidentaux et les personnes qui se font appeler "hommes politiques" nous écœurent avec leur désir incessant de querelles, d'intrigues et d'incitation aux conflits. Je me suis déjà exprimée sur un sujet similaire. En l’occurrence, ils ont seulement changé de région – je peux répéter la même chose cette fois-ci.

Ils ont qualifié le sommet Russie-Chine de toutes les manières possibles et imaginables y collant toutes les étiquettes, le traitant de tous les noms, "traînant dans la boue" les pourparlers constructifs qui viennent de se tenir à Moscou et qui visent non seulement le bien-être des participants, mais aussi la stabilité, la sécurité et le bien-être de la région et du monde entier.

La Russie et la Chine sont unies par un large recoupement et un respect mutuel des intérêts fondamentaux, et non par une amitié contre qui que ce soit. Cela a toujours été souligné et démontré. Vous remarquerez que, d'une part, les "interpétologues" occidentaux (il existe une telle "spécialité") veulent montrer qu'une nouvelle menace politico-militaire (la Russie et la Chine) est en train de se former. Ensuite, ils ont également essayé de montrer les "failles" dans les politiques et les positions de la Russie et de la Chine, assurant que tout n'est pas si "menaçant" dans cette menace. Il s'agit d'abord de créer un mythe, puis de commencer à le combattre. C'est le cas à chaque fois, tout le temps. Ceux qui se livrent à ce genre d'"obsession conspirationniste" doivent "fournir" au public un résultat différent. Ils ne veulent pas montrer à leur public l'essentiel : la Russie et la Chine n'ont jamais été amies contre qui que ce soit.

Compte tenu de la proximité de leurs approches de la plupart des processus qui se déroulent dans le monde, Moscou et Pékin se coordonnent étroitement sur la scène mondiale et prônent conjointement la formation d'un système multicentrique de relations internationales plus ouvert, plus démocratique et plus équitable. Nous sommes opposés à l'hégémonisme et à l'entrave au développement des pays qui mènent une politique étrangère indépendante.

Les relations entre la Russie et la Chine ne sont pas une alliance militaro-politique, mais elles sont supérieures en qualité à cette forme d'interaction interétatique. Contrairement à l'Occident collectif, nous n'avons pas pour objectif de créer des blocs de confrontation et notre coopération n'est pas dirigée contre des pays tiers.

Ces principes qui sous-tendent nos relations sont inscrits dans le Traité de bon voisinage, d'amitié et de coopération du 16 juillet 2001, qui est fondamental pour les relations russo-chinoises. Au cours de cette période - deux décennies - ce document aurait pu être lu en Occident pour expliquer à son public ce qu'il contient. Des références à ce document sont constamment incorporées dans les déclarations conjointes et les déclarations. Une fois de plus, ces fondements ont été confirmés lors des récents entretiens à Moscou entre le président russe Vladimir Poutine et le président chinois Xi Jinping.

Le renforcement des relations russo-iraniennes n'est pas non plus une démarche visant à créer des coalitions contre qui que ce soit. Je ressens le besoin de le répéter en réponse à votre question. Il y a toujours des thèmes qui surgissent à cause de fausses publications, d'insinuations et du désir de manipuler ce qui se passe dans la voie russo-iranienne. Pour nous, le renforcement des relations bilatérales est un processus naturel en raison des liens historiques de longue date et de la proximité géographique de nos États.

Contrairement aux Occidentaux, nous cherchons à construire une coopération avec des partenaires extérieurs uniquement sur la base des principes d'égalité et de prise en compte mutuelle des intérêts, plutôt qu'en échafaudant des coalitions et des clubs exclusifs avec le préfixe "anti".

Bien entendu, dans les conditions géopolitiques actuelles, Moscou et Téhéran sont contraints de prendre des mesures qui s’imposent pour protéger l'héritage positif de l'interaction multiforme accumulé au fil des ans contre les effets néfastes des sanctions unilatérales illégales.

Question : Les contacts entre les États-Unis et Taïwan se sont récemment multipliés jusqu'à un niveau politique élevé. On a appris récemment que la chef de l'administration taïwanaise, Tsai Ing-wen, se rendrait en visite aux États-Unis. Pourriez-vous nous faire part de votre point de vue à ce sujet ?

Réponse : Il a été remarqué que fin mars ou début avril de cette année, la chef de l'administration taïwanaise Tsai Ing-wen devrait transiter par le territoire américain au cours de son voyage en Amérique centrale. Elle aurait l'intention d'organiser une série de réunions avec de hauts responsables politiques américains.

Nous considérons qu'il s'agit d'une nouvelle provocation dans l'esprit de la ligne politique américaine d'endiguement global de la Chine, qui va à l'encontre des engagements pris par Washington dans le cadre des communiqués conjoints sino-américains et viole de manière flagrante le principe d'une seule Chine.

Nous avons constamment souligné notre position. Je pense qu'elle est bien connue. Je profiterai de votre question pour la développer à nouveau. Nous partons du principe qu'il n'y a qu'une seule Chine, que le gouvernement de la RPC est le seul gouvernement légitime représentant l'ensemble de la Chine et que Taïwan fait partie intégrante de la Chine.

Nous pensons que les relations entre les deux parties du détroit de Taiwan sont une question strictement interne à la Chine. La partie chinoise a le droit de prendre les mesures nécessaires pour protéger sa souveraineté et son intégrité territoriale dans la question de Taïwan.

Toutefois, je voudrais souligner qu'il s'agit là d'un nouvel exemple de la provocation des États-Unis dans les affaires mondiales. Ils ne connaissent pas d'autre moyen que de provoquer, d'enflammer et d'aggraver sans cesse la situation internationale et d'inventer des prétextes pour s'ingérer dans les affaires intérieures. Je ne me souviens pas d'une expérience positive des États-Unis pour ce qui est d'aider les parties à surmonter des problèmes difficiles.

Question : Les médias occidentaux ont rapporté qu'un certain nombre d'États européens utilisent la "Facilité européenne pour la paix" pour moderniser leurs propres stocks d'armes. C'est ce qu'a rapporté Politico, citant l'exemple de l'Estonie, qui fournit ses armes obsolètes à l'Ukraine et demande une compensation basée sur le prix des nouveaux modèles modernes. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Réponse : J'ai vu ces documents. Il n'y a rien de nouveau. Nous répétons sans cesse que cette fameuse "Facilité européenne pour la paix" ne fait qu’inciter à l'effusion de sang et qu'elle la porte à un niveau supérieur. Ses activités sont totalement contraires à son nom et à ses objectifs déclarés. Nous avons dit à maintes reprises que le bénéficiaire du conflit en Ukraine déclenché par l'Occident est une communauté centrée sur l'Otan. Nous avons également expliqué pourquoi l'Otan et l'UE font traîner ce conflit en longueur.

Bien entendu, le principal bénéficiaire de la crise ukrainienne est les États-Unis, qui enrichissent leurs sociétés militaires et renforcent leur contrôle militaire, financier, économique et politique sur l'Union européenne. En d'autres termes, ils agissent aux dépens de l'argent et de la sécurité des États européens. En effet, l'"îlot de stabilité" américain se trouve actuellement à des milliers de kilomètres de l'Europe. Washington résout ainsi simultanément plusieurs problèmes stratégiques internes et externes. Il oblige l'économie européenne à se mettre sur le pied de guerre pour acheter des armements et des produits de défense américains. Sous prétexte de solidarité transatlantique, il prive essentiellement l'Union européenne de subjectivité politique et du droit à une ligne de politique étrangère indépendante afin de contenir la Russie, la Chine et d'autres pays par Européens interposés. Car ils considèrent notre développement comme un instrument de dissuasion contre leur propre hégémonie.

Il n'est pas surprenant que les plus ardents défenseurs du régime de Kiev au sein de l'UE fassent partie de ceux qui n'hésitent pas à tirer profit du conflit en Ukraine, en monnayant leur implication dans celui-ci. Par exemple, l'Estonie a remis aux forces armées ukrainiennes les systèmes de défense aérienne portables Strela qu'elle avait retirés du service et a demandé à être indemnisée par le fonds de l'UE comme pour de nouveaux Stingers coûteux. C'est une logique monstrueuse. Tels sont les "magouilleurs" actuels de l’UE.

Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres. En fait, il y en a un très grand nombre : le retrait des fonds, la non-livraison des armes promises au régime de Kiev. Vladimir Zelenski lui-même en parle. Les produits fournis au régime de Kiev sous couvert de haute qualité ne répondent pas à la nomenclature.

Tout cela est couvert par des discours pleins de pathos sur l'avenir de l'Ukraine. En paroles, tout cela devrait profiter aux citoyens de ce pays, à la liberté et à la démocratie. Mais en réalité, il s'agit d'un lien sanglant et corrompu entre l'Occident et le régime de Kiev. Plus le temps passe, plus les documents sur ce sujet se multiplient.

Nous voyons déjà des enquêtes internes aux États-Unis, dans les pays de l'UE et en Ukraine même sur ce qui s'y passe.

Question : Une résolution russe et chinoise visant à enquêter sur le sabotage des gazoducs n'a pas été adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Le ministère russe des Affaires étrangères a déclaré que "la Russie continuera[it] à prendre toutes les mesures nécessaires pour identifier les responsables et les traduire en justice". Quelles sont les mesures concrètes prévues ? En particulier, pour attirer l'attention du Conseil de sécurité des Nations unies sur les questions de sécurité, par exemple, à la centrale nucléaire de Zaporojie ?

Réponse : Bien que notre projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies sur la création, par le secrétaire général des Nations unies, d'une commission internationale indépendante chargée d'enquêter sur les circonstances des explosions survenues sur les gazoducs Nord Stream n'ait pas recueilli un nombre suffisant de voix, personne ne peut réussir à étouffer cette question, à l'occulter, à la balayer sous le tapis.

Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 27 mars dernier, au cours de laquelle le document a été examiné, plusieurs États membres d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine ont demandé à l'Allemagne, au Danemark et à la Suède de soumettre les résultats de leurs enquêtes au Conseil dans les plus brefs délais. La nécessité de traduire en justice les responsables d'un acte de sabotage et de terrorisme sans précédent, aux conséquences environnementales et économiques graves, a été le refrain commun.

Tant que Berlin, Copenhague et Stockholm ne seront pas prêts à coopérer pleinement avec les États directement touchés, y compris la Russie, il n'y aura ni transparence ni ouverture. Nous devrions plutôt parler du contraire : leur volonté d'entraver le plus possible les enquêtes.

Nous continuerons à soulever ce sujet. Il est évident qu'il met l'Occident mal à l'aise. Nous continuerons à y revenir, à y faire revenir ces pays et leurs régimes et à exiger des rapports sur les enquêtes nationales. Pour éviter que de tels attentats ne se reproduisent à l'avenir et pour protéger l'infrastructure énergétique mondiale, il faut établir la vérité et punir ceux qui sont à l'origine de l'attaque terroriste et qui l'ont exécutée.

Question : Les journalistes sont sûrement soumis à une certaine forme de vérification avant de recevoir leur accréditation. Avait-il suscité des objections avant cela ?

Réponse : Les personnes sont soumises à un contrôle lorsqu'elles reçoivent un visa, comme dans n'importe quel autre pays. Une personne soumet des documents en temps voulu, qui sont examinés et vérifiés. Un visa est alors délivré. À son arrivée dans le pays, la personne est accréditée le plus rapidement possible. La vérification des documents a lieu après la demande de visa de journaliste. 

Si vous déclarez votre intention de visiter un pays et d'obtenir un visa, ou si vous franchissez simplement la frontière dans le cadre d'un régime d'exemption de visa, vos documents sont vérifiés à la douane et des questions vous sont posées. Cela fait partie intégrante du monde moderne. Tous les pays le font. C'est la norme aujourd'hui.

Il a présenté les documents sur la base desquels un visa lui a été délivré. Ses documents ont été vérifiés. Or, ses activités (à Ekaterinbourg) ne correspondaient pas à son statut déclaré de journaliste. Il s'agissait d'une activité qui ne peut être qualifiée de journalisme. Des plaintes ont été déposées auprès du FSB contre ces activités.

Question : J'ai remarqué que de nombreuses informations circulent sur les réseaux sociaux selon lesquelles il s'agit de la première affaire criminelle contre un journaliste accrédité depuis 1986. Après cela, les journalistes étrangers ne peuvent plus se sentir en sécurité en Russie. J'aimerais entendre votre commentaire.

Réponse : Je comprends qu'une campagne mondiale de relations publiques soit lancée. Cela vient de l'ignorance.

Comme je l'ai écrit et dit précédemment, il y a eu un certain nombre d'histoires où des journalistes, soit sous le couvert de leur accréditation, soit contrairement à leur statut déclaré, ont été engagés dans diverses activités. Il y a eu notamment des collectes de données qui n'étaient pas et ne pouvaient pas être considérées comme activités journalistiques, il était clair qu'il s'agissait de sujets sensibles liés à la sécurité du pays, et il y a eu aussi des cas de création et de gestion d'entreprises à grande échelle. Vous ne pouvez pas vous imaginer tout ce que nous avons vécu. Il ne s'agissait pas seulement de notre opinion et de notre point de vue sur la question. Il y a eu des affaires pénales et administratives. Il y a eu des décisions de justice, des accréditations et des visas ont été annulés, des personnes ont reçu l'ordre de quitter le pays et l'interdiction d'entrer en Russie. Toutes ces affaires ont eu lieu. Un certain nombre d'entre elles ont été douloureusement perçues. En particulier par la communauté des journalistes qui déclarait d'abord qu'il s'agissait d'une attitude "partiale". Pour ensuite "oublier" le sujet.

Sur le sujet de la sécurité, nous constatons une approche "intéressante". Tous ces journalistes ne veulent-ils pas tourner les yeux vers les vrais cas de "sécurité" concernant les journalistes ? En Ukraine, des journalistes occidentaux ont été assassinés, dynamités et abattus pendant des années, entre autres. Pourquoi la communauté journalistique, y compris ceux accrédités en Russie, qui se rendent régulièrement en Ukraine et couvrent la situation sur place, est-elle restée silencieuse ?

Personne ne s'interroge sur la sécurité des journalistes aux États-Unis et au Royaume-Uni. Personne ne se soucie de la sécurité de Julian Assange. Ont-ils beaucoup écrit sur la tragédie qui avait frappé la chroniqueuse politique, journaliste et militante des médias russe Daria Dougina ? Ont-ils pensé à elle ? Tout cela n'est qu'hypocrisie. D'un côté, il pourrait s'agir d'un ordre, d'une occasion de "faire du bruit", ou encore d'une affectation directe à la composition d'une "brigade de propagande".

Si ces personnes défendaient tous les journalistes, on pourrait considérer leurs déclarations actuelles comme une véritable prise de position, une préoccupation sincère pour un collègue et le journalisme en général. Mais ce n'est pas le cas. Il s'agit d'une approche sélective. Ce n’est plus une question de faits, mais de clientélisme, qui vient de quel pays, qui représente quel média. C'est tout.

Lorsque notre journaliste Leonid Sviridov a été harcelé sur le territoire de la Pologne (un pays de l'UE, soit dit en passant), accusé presque d'espionnage, où était tout le monde ? Au contraire, les journalistes occidentaux ont soutenu le harcèlement. Ils ont expliqué que cet homme serait presque un employé de certains services. Il ne l'a jamais été. Il a été victime de l'arbitraire occidental à l'égard de nos journalistes.

Ces derniers, ainsi que ceux qui travaillent pour les médias russes, sont détenus et emprisonnés. Et rien ne se passe. Où est le souci de sécurité ? Il n'y en a pas. Que fait-on à nos journalistes dans les pays baltes ? En Lettonie et en Lituanie il y a nos journalistes, nos compatriotes travaillant pour nos médias ; cela intéresse-t-il quelqu'un ? Non, bien sûr. Je parle de ceux qui se montrent aujourd'hui "attentifs". S’il y a une norme unifiée (je suis en faveur de cette solution) et une attitude unifiée à l'égard de la profession et de ses représentants, alors je ferai confiance. Sinon, c'est de l'hypocrisie.

Question : Le ministère russe des Affaires étrangères a-t-il été en contact avec l'ambassade des États-Unis à Moscou au sujet de l'arrestation d'Evan Gershkovich, qui est un citoyen américain ? Y a-t-il eu des contacts au niveau diplomatique concernant son arrestation ?

Réponse : Avant ce briefing, je n'avais aucune information sur un quelconque contact. Soyons clairs. Cela fait deux heures que nous vous parlons. Peut-être que les choses ont changé et que des contacts ont eu lieu.

Mais est-ce que le fait d'appartenir à une profession ou à une autre signifie une absolution automatique pour un délit commis ? Je n'ai jamais entendu et je n'ai jamais vu une telle chose. Je sais qu'il existe une immunité diplomatique. Et elle fonctionne. Une personne bénéficie de ce "sauf-conduit". Je ne connais rien de tel dans d'autres professions. S'il y a un délit, donc, les mécanismes appropriés sont activés : la suppression, la mise en examen, etc. A mon avis, c'est le cas partout dans le monde.

J'ai déjà tout dit sur la réaction de la communauté professionnelle. Il peut y avoir des réactions de soutien et de défense, mais elles doivent provenir d'une position unifiée. Elle ne doit pas être basée sur la ségrégation, sur une approche sélective. Sinon, on est déjà à la limite de la xénophobie.

Une réponse unifiée - je la comprends, j’y crois, je la soutiens toujours. Nous l'avons confirmé à maintes reprises. Mais pas une approche sélective, une "dissociation" des problèmes des journalistes dans d'autres pays, une participation à un harcèlement. Combien de fois nos correspondants en Allemagne et en France ont-ils été harcelés ? Personne ne les a soutenus. Que n’ont-ils pas enduré aux États-Unis ? Or, cela est considéré comme la norme de comportement parce qu'il s'agit de journalistes russes, de Russes. C'est inacceptable.

Question : Le 29 mars, Washington a annoncé que la Russie avait refusé de fournir aux États-Unis des informations sur ses armes nucléaires dans le cadre de START III. Les États-Unis ont réagi en déclarant qu'ils cesseraient également d'échanger des données sur les armes nucléaires "... jusqu'à ce que Moscou change de position". Cela signifie-t-il que START III n'est plus pertinent ? La Russie s'attend-elle à une nouvelle "course aux armements" avec les États-Unis ? La Russie est-elle prête à l'affronter ?

Réponse : Du point de vue de la mise en œuvre pratique du traité START et de son avenir, l'information selon laquelle l'échange de données quantitatives semestrielles sur START n'a pas eu lieu n'est pas nouvelle. Comme vous le savez, compte tenu des circonstances provoquées par Washington, nous avons suspendu le traité START, ce qui incluait la fin de la participation de la Russie à l'échange d'informations dans le cadre du traité. Quant au refus réciproque de Washington de fournir les données en question, il s'agit d'un choix des États-Unis qui n'a aucune incidence sur les décisions que nous avons prises.

En ce qui concerne la course aux armements, nous tenons à souligner que la politique visant à obtenir une supériorité militaire décisive est depuis longtemps une constante de la politique américaine déclarée publiquement. En même temps, Washington rejette facilement et sans hésitation les cadres conventionnels qui compliquent un tant soit peu la réalisation de ses ambitions. Les exemples ne manquent pas. Dans le domaine militaro-technique, on part invariablement de l'importance de parvenir à une combinaison organique des critères de stricte suffisance, d'opportunité de défense et de faisabilité économique.

Question : L'administration Biden a invité les dirigeants de plus d'une centaine de pays à participer au deuxième sommet sur la démocratie. Cette fois, un grand nombre de pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine y participent. Le Pakistan a décliné l'invitation, la Turquie et la Hongrie n'ont une fois de plus pas été invitées au forum. Le 27 mars, le soi-disant groupe de réflexion américain Quincy Institute for Responsible Statecraft (Institut Quincy pour une gouvernance responsable) a déclaré dans un article : "Il est peu probable que le sommet aboutisse à quoi que ce soit d'utile. La meilleure chose que les États-Unis puissent faire pour "renforcer" la cause de la démocratie dans le monde serait d'améliorer notre propre pratique de la démocratie ici." Selon vous, quels sont les objectifs de ce sommet ? Les États-Unis seront-ils en mesure d'atteindre leurs objectifs ?

Réponse : Nous avons fait part à plusieurs reprises de notre attitude négative à l'égard de cette initiative toxique de l'administration Joe Biden. Je recommande à tous ceux qui veulent en savoir plus sur la position de la Russie sur cette question de lire notre commentaire du 28 mars dernier, ainsi qu'un récent entretien du secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nikolaï Patrouchev, accordé à Rossiyskaya Gazeta.

La réunion organisée par les Américains se termine aujourd'hui. Ce que l'on a vu jusqu'à présent laisse une impression désolante de rigidité et d'inanité bureaucratique. L'artificialité est omniprésente. Nos estimations se confirment : l'objectif principal du soi-disant "sommet" est de tracer des lignes de démarcation, de consolider artificiellement la communauté occidentale pour qu'elle s'oppose aux "régimes autocratiques", d'attirer d'autres partisans possibles. Il s'agit d'inventer une nouvelle division du monde entre "le bien" et "le mal". Il y avait autrefois un "axe du mal". Ensuite, il y a eu deux côtés différents de l'histoire : le "bon" et le "mauvais". Aujourd'hui, il existe des regroupements sous la forme de "démocraties authentiques", qui sont également "compartimentées", et de "régimes autocratiques". C'est une nouveauté. Un nouveau stratagème.

Tous les cinq ans environ, une nouvelle "idée" conceptuelle voit le jour aux États-Unis. Pas même une idée, pas une philosophie. Un mème qu'ils essaient de "lancer". Elle a été introduite dans les sciences politiques, mais elle commence déjà à s’en "détacher". Je parle de l'histoire de l'"ordre mondial fondé sur des règles". Récemment, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que ces "règles" constituaient le droit international. Vous voyez comment cette histoire commence se métamorphoser. Il s'agit d’un nouveau mème, d’une nouvelle tentative de planter un idéologème derrière lequel il n'y a rien.

Si les États-Unis n'organisent pas ce "sommet" l'année prochaine, rien ne changera. Et s'ils l'organisent, rien ne changera non plus. Cet événement n’est qu’un geste symbolique. Ensuite, ils discuteront sans fin du sujet dans les médias qu’il faut, publieront des rapports, des comptes rendus, des infographies, des photos, des vidéos. Rien ne changera dans le monde pour autant. Le problème de la lutte contre les maladies ne disparaîtra pas. Il n'y aura pas non plus davantage de nourriture dans les pays qui en ont besoin. Dans les régions du monde où les conflits se sont enflammés, ils ne s'éteindront pas et ne deviendront pas plus prévisibles. Globalement, la situation des gens ne sera ni pire ni meilleure. Rien ne changera.

Il s'agit d'une "histoire" qui consiste à inscrire quelque chose à son actif, trouver au moins une base de consolidation qui n'inclurait pas le mot "anti", parce que tout le monde est déjà fatigué de ces tentatives sans fin d'impliquer l'Otan dans la domination au sein d'un "ordre mondial fondé sur des règles". Personne ne réagit plus. Tout le monde en est fatigué. Ce n'est pas une réalisation, il n'y a que des anti-réalisations. C'est une tentative de changer d'une manière ou d'une autre le cours du débat dans le cadre des sciences politiques. Si c'est juste pour parler, pour "faire du bruit", pour proposer un nouveau jouet théorique à discuter dans les forums de science politique, alors je suppose que nous devrions dire qu'ils mènent une nouvelle campagne de relations publiques. En ce qui concerne la réalité, j'ai déjà tout dit. Cela n'a rien à voir avec le fait de façonner ou de refléter la réalité. Il s'agit uniquement de slogans qui défendent et promeuvent la démocratie. Or, en coulisses, comme on le sait, il y a des promesses financières, du chantage et du diktat. Les Américains sont peut-être les meilleurs dans ce domaine.

Mais, pour autant que l'on puisse en juger, cette fois-ci, cela ne se passe pas bien. Parce que l'idée elle-même était un échec dès le départ, sans aucune valeur. Si quelqu'un dans l'équipe de Biden était capable de regarder la vérité en face, il devrait admettre que de telles initiatives de division sont condamnées d'avance dans cette ère multipolaire.

Les États-Unis ne sont toujours pas prêts à travailler avec la multipolarité en tant qu'idiologie. Le monde entier a déjà reconnu que le monde est multipolaire, polycentrique. Que ces "centres" n'ont pas été prévus par l'Occident auparavant, mais qu'ils existent aujourd'hui. Mais pour dire cela, Washington devrait soit étouffer son orgueil, soit trouver un stratagème pour savoir qui ils sont dans ce monde multipolaire. S'ils disent qu'ils sont le principal centre de la multipolarité, c'est ridicule. Ils proposent donc un nouveau schéma, une nouvelle division du monde, dans laquelle ils semblent pouvoir être le leader d'une partie et placer l'autre partie dans d'autres "tables". Il est clair que l'hégémonie d'un centre, que ce soit en théorie ou en pratique, n'est plus réalisable. Je dirais qu'il s'agit d'un deuxième pseudo-sommet inutile. S'ils poursuivent dans cette voie, le résultat sera le même. À savoir, zéro.

De telles assemblées confirment clairement que l'ère de la domination occidentale touche irrévocablement à sa fin. Elle est remplacée par un ordre mondial plus juste, fondé sur l'égalité souveraine des États, le droit à l'autodétermination et le droit de choisir sa propre voie de développement. Les "sommets de la démocratie" tomberont dans l'oubli en même temps que l'"ordre fondé sur des règles", de même que tous les forums civiques tonitruants qui se déroulaient dans le monde. Je me souviens de sommets civiques au cœur de Paris, de forums pour les libertés civiles. Ils discutaient de la liberté des médias. Regardez où en est aujourd'hui la liberté des médias au sein de l'UE elle-même, et où sont tous ceux qui ont pris la parole lors de ces sommets de Paris, à savoir les États-Unis, le Royaume-Uni, etc. Ils ont fermé tant de comptes et de médias au cours des deux ou trois années qui ont suivi leur participation à ces événements... Et combien de journalistes, de blogueurs et de médias font l'objet d'interdictions totales, sont "éliminés" du Net. Aujourd'hui, ce sont les plateformes qui sont persécutées. Rappelez-vous, il y a quelques années, Twitter était le gourou de la promotion de tout ce qui est beau, libéral, démocratique. Aujourd'hui, il est devenu un paria dans de nombreux pays. Tout le monde exige de "sortir" de son enceinte. Jusqu'à récemment, ils admiraient TikTok et le présentaient comme un "nouveau média", y diffusant des émissions, enregistrant des vidéos sur ces forums consacrés à la liberté et à la démocratie. Aujourd'hui, ils imposent à leurs fonctionnaires qui organisent ces forums de ne pas participer, de ne pas regarder, de ne pas s'inscrire sur la plateforme TikTok en particulier. Le temps passera et il ne restera de ce "sommet" qu'un rire amer.

Question : Le 16 mars dernier, une réunion au niveau des vice-ministres des Affaires étrangères de l'Iran, de la Russie, de la Syrie et de la Turquie avait été prévue à Moscou, mais elle a été annulée, comme indiqué, pour des "raisons techniques". Une nouvelle date a-t-elle été convenue pour cette réunion ? Dans l'affirmative, pourriez-vous nous la communiquer ?

Réponse : Je peux vous dire que les préparatifs de cette  réunion sont en cours. Dès que les détails auront été finalisés, nous vous communiquerons tous les éléments logistiques.

Question : La population ukrainienne a rédigé une pétition demandant d’interdire l'utilisation de munitions à l'uranium appauvri, parce qu'elles produisent des poussières de radiation et contaminent le sol. Pensez-vous que Vladimir Zelenski prendra en compte les préoccupations de ses citoyens pour leur santé, ou continuera-t-il sa guerre avec la Russie jusqu'au dernier Ukrainien ?

Réponse : J'ai déjà répondu à cette question dans la partie introductive du point de presse. J’ai dit que toutes les pétitions, même celles qui avaient atteint les 25 000 signatures requises, n'étaient pas forcément parvenues à l'étape suivante. Nombre d'entre elles ont été retirées "du parcours" en dépit de leur pertinence. J'ai même donné des exemples.

Vladimir Zelenski n'est pas un acteur indépendant dans cette histoire. Il fait partie du "système". Il fera ce qu’on lui dira en Grande-Bretagne à propos des obus à l'uranium appauvri. Lui et son cercle restreint sont truffés de "conseillers" et de "formateurs" britanniques, qui sont dans l'ensemble les maîtres d'œuvre de toute cette aventure. L'argent vient également de Londres. Le soutien politique, militaro-politique et militaire est un élément important de ce projet. Ils agiront en fonction du "calcul" du montant des primes financières qu'ils obtiendront après avoir fourni les obus ; c'est ainsi que les choses se passeront.

Personne en Occident ou dans la rue Bankova ne pense à la santé, au sort et à la vie des citoyens ukrainiens ou des habitants des territoires où des obus à l'uranium appauvri pourraient être utilisés. Prenez toute l'histoire précédente à titre d’exemple. Ni le régime de Kiev ni ses protecteurs occidentaux ne se soucient du facteur humain et de la santé d'un représentant individuel du peuple et de la société dans son ensemble. Ce n'est pas leur affaire. Ils ne pensent pas non plus à la sécurité alimentaire, dont ils parlent tant. Nous avons déjà donné plusieurs exemples aujourd'hui. Un autre concerne l'utilisation d'obus à l'uranium appauvri. Je ne veux pas cataloguer les pays en fonction de quelque principe que ce soit. Je voudrais simplement attirer l'attention sur le fait que l'Ukraine est un pays agricole. Il en a toujours été ainsi. Elle a représenté (ou s’est réservé) une part importante de l'économie mondiale à ce titre, en fournissant ses produits agricoles.

La question est tellement évidente qu'elle n'appelle pas de réponse : quel type de produits agricoles l'Ukraine (que ce soit sous le régime actuel ou le prochain) fournira-t-elle aux marchés mondiaux pendant les décennies à venir, si de l'uranium appauvri est utilisé dans ce pays ? Ou cela fait-il partie du meurtre cynique de l'Ukraine par l'Occident ? Ils ont d'abord permis à un certain nombre de pays et de régimes, notamment la Pologne, d'enlever le sol fertile de l'Ukraine, et maintenant ils vont fixer avec de l'uranium appauvri "U-238" tout ce qu'ils ressentent à l'égard de l'Ukraine, pour de vrai, pas en paroles.

Question : La raison pourrait-elle être que l'élimination des déchets nucléaires stockés aux États-Unis coûte 3 milliards de dollars ? Il est probablement beaucoup moins cher de fournir à l'Ukraine et de ne pas recycler des produits qui sont stockés dans des entrepôts ? Ils ne pensent pas aux gens, nous le comprenons.

Réponse : Nous n'avons souvent pas la moindre idée de ce qu'ils font en Ukraine. Vous souvenez-vous du réseau de laboratoires biologiques, dont les buts et les objectifs n'ont été révélés qu'après le début de l’opération militaire spéciale ? Une trentaine de laboratoires fonctionnaient sous les auspices et avec l'argent du Pentagone et menaient des expériences avec tout ce qu'ils pouvaient. Tout cela n'a pas été fait dans l'intérêt du peuple ukrainien, mais secrètement et en cachette. Les États-Unis ont d'abord commencé à nier, puis ont accepté, puis ont nié à nouveau leur implication. Mais les faits sont là. Nos collègues du ministère russe de la Défense organisent régulièrement des réunions d'information. Ils parlent de cette activité biologique en s'appuyant sur des faits. Tout a été révélé. Des documents ont été trouvés, des données ont été corroborées. Qu'est-ce qui va encore émerger ? On peut faire autant de suppositions que l'on veut. Il est presque impossible d'exclure quoi que ce soit. Nous le voyons maintenant.

Question : Vladimir Zelenski intimide le monde entier en disant que si l'Ukraine tombe, la Russie attaquera les États européens. Récemment, le général tchèque Jiří Šedivý s'est dit convaincu qu'il n'y aurait pas de guerre mondiale si l'Ukraine perdait. Quelle est, selon vous, la perspective, du point de vue du ministère russe des Affaires étrangères ?

Réponse : S'il s'agissait d'une histoire liée à la Russie et à l'Ukraine, nous pourrions probablement spéculer sur ce qui se passerait en cas de défaite de l'Ukraine. Mais cette histoire est beaucoup plus large, plus compliquée.

L'Occident, par Ukraine interposée, est engagé dans des hostilités contre notre pays. Auparavant, la Russie faisait l'objet d'une politique d'endiguement : de mesures économiques, politiques et humanitaires visant à tout faire pour nous nuire. Puis ils sont passés à une phase active. En décembre 2021, le Sommet pour la démocratie a annoncé sa décision de faire de 2022 l'Année de l'action. Ce n'est pas nous qui avons pris cette décision, c'est eux qui l'ont annoncée. Nous pouvons voir maintenant quels types d'actions sont menées.

Cette histoire ne concerne pas tant l'Ukraine. Elle est l'une des premières et principales victimes de la logique criminelle de Washington et de Londres.

La deuxième victime est constituée par les pays de l'Union européenne eux-mêmes, qui ont subi toutes les expérimentations de leurs "grands frères". Il ne s'agit pas d'une histoire où le régime de Kiev affronte qui que ce soit ou à quoi que ce soit. Il est utilisé. Vladimir Zelenski ne peut admettre qu'il n'est qu'un outil. Il se considère comme une personnalité. Il a été endoctriné dans ce sens pendant de nombreuses années. Chaque mois, on lui montre une nouvelle couverture, un nouveau film, une vidéo, un journal, un article, une tribune, des concours de chant, des prix, où il va se produire.

Question : Selon un récent rapport de l'ONU, le financement de l'UE contribue à la maltraitance des migrants en Libye, qui sont systématiquement torturés et contraints à l'esclavage sexuel. Que pensez-vous de ce rapport ?

Réponse : La Convention de 1951 relative au statut des réfugiés et son protocole de 1967 consacrent le principe de non-refoulement, qui est essentiel et fondamental pour leur protection internationale. La pratique de l'Union européenne est à l'opposé.

A cet égard, nous partageons la préoccupation concernant les cas d'expulsion forcée de demandeurs d'asile aux frontières de l'Union européenne. Les décès de migrants sur le chemin de l'Europe en Méditerranée sont particulièrement inquiétants et préoccupants. Nous constatons ce phénomène depuis de nombreuses années. Nous avons vu comment l'UE elle-même cache et dissimule les faits à ce sujet. Ce n'est que par le biais d'enquêtes, menées par des organes de contrôle supranationaux, que la vérité et les faits réels sont révélés. Beaucoup de choses n'ont pas encore été dévoilées. Selon l'Organisation internationale pour les migrations, rien qu'en 2022, 2 400 personnes sont mortes ou ont disparu sur la route de la Méditerranée. En une seule année et sur une seule route.

Je tiens à répéter qu'il n'y a rien de nouveau ni de surprenant pour nous. L'Union européenne a une fois de plus fait preuve d'une duplicité absolue. Blâmant les pays tiers pour les violations des droits de l'homme, elle réprime brutalement les migrants à ses frontières. Il ne s'agit pas d'un accident, ni d'une erreur, ni d'une coïncidence, mais d'une politique délibérée qui entraîne la mort des gens.

Voici quelques exemples. En 2021, l'UE a violé les obligations juridiques internationales, les règlements sur la protection des migrants, la législation nationale et les principes moraux en faisant preuve d'un traitement inhumain à l'égard des personnes qui tentaient de franchir la frontière entre le Belarus et la Pologne et la Lituanie. Rappelez-vous, des gaz ont été pulvérisés en direction de ces personnes, simplement pour les empêcher de franchir la frontière. Et ce n'est pas tout. Les médias et l'internet relatent des faits selon lesquels des migrants ont été "poussés" dans la mer Méditerranée, ce qui a entraîné leur mort. Ces exemples sont très nombreux.

Selon les statistiques fournies par les Européens eux-mêmes, 13 pour cent des 12 000 km de frontières extérieures de l'Union européenne ont déjà été clôturés. Des sommes de plusieurs milliards sont allouées à cet effet. La construction d'un mur entre la Bulgarie et la Turquie est à l'étude. Souvenez-vous des ultimatums de la partie turque, qui s'était vu notifier le refus d’admettre les migrants transitant par son territoire ? Souvenez-vous des négociations difficiles d'Ankara avec l'Union européenne ? L'UE a même oublié l’"agenda vert" en construisant des clôtures à la frontière avec le Belarus et en séparant artificiellement la forêt de Białowieża. Qu'est-ce que cela signifie ? Il ne s'agit pas seulement d'abattre des arbres, mais d'une histoire bien plus effrayante. Il s'agit d'une perturbation de l'écosystème. Des scientifiques et des écologistes ont fait des déclarations à ce sujet. Mais qui s'intéresse à cette question au sein de l'UE ?

Question : Vladimir Zelenski a annoncé qu'il était prêt à rencontrer le président chinois Xi Jinping en Ukraine. Une source du Financial Times a déclaré qu'après son voyage à Moscou, Xi Jinping pourrait appeler Vladimir Zelenski car Pékin "voudrait s'affirmer comme un pacificateur potentiel". Comme on peut le constater, aucune négociation n'a eu lieu. Quelles sont les chances d'une rencontre ou d'un entretien téléphonique entre les dirigeants chinois et ukrainien ?

Réponse : Premièrement, cette question s'adresse soit à Pékin, soit à des personnes capables d’interpréter l’"état d’esprit" de Vladimir Zelenski. Deuxièmement, la Chine a elle-même fait connaître ses propres capacités de rétablissement de la paix et ses efforts de médiation en publiant une initiative en ce sens (qui peut être appelée, par exemple, "plan de paix").

Les médias occidentaux ont été pris d'hystérie et ont crié que tout était possible sauf la paix. Ils ont bramé que ce n'était pas le "bon moment" et qu'il fallait continuer à faire la guerre et à se battre.

Voilà la réponse à votre question. Personne ne doute que Pékin et Moscou s'en tiennent fermement au droit international, respectent la Charte des Nations unies et traitent la paix et la sécurité en conséquence. Ils se sont montrés à maintes reprises des modérateurs, des médiateurs, des amis et des partenaires fiables qui ont contribué à résoudre des situations difficiles. Pékin a démontré sa bonne volonté et son désir de médiation.

La Russie a remercié Pékin et a une fois de plus pris acte de son attitude. L'Occident a commencé à insulter, humilier, ridiculiser l'initiative chinoise et à se comporter de manière indécente.

L'évolution de l'histoire reflète directement cette attitude occidentale.

 

 


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