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Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 22 novembre 2023

2374-22-11-2023

 

Sur la crise ukrainienne

 

Le 21 novembre a marqué 10 ans depuis le début des manifestations antigouvernementales sur la place dite de l'Indépendance à Kiev. Tout cela est vraiment un grotesque terrifiant. À l'époque, ces événements ont déclenché un enchaînement tragique qui a conduit à la catastrophe actuelle en Ukraine.

Récemment, un commentaire détaillé a été publié sur le site du Ministère russe des Affaires étrangères à l'occasion de cette date. Nous avons essayé de répondre aux questions sur la façon dont l'Euromaïdan a émergé, qui était en coulisse de cette tragicomédie à l'époque, aujourd'hui devenue une véritable tragédie, et comment tout cela s'est retourné contre le peuple ukrainien.

Aujourd'hui, nous aimerions aborder un aspect important, la perception par les citoyens ukrainiens de ce qui s'est passé à cette époque. Vous vous souvenez, alors, les gens sont descendus dans la rue parce qu'ils voulaient un changement pour le mieux. C'était un désir naturel, compte tenu du chemin difficile du développement du jeune État. Rappelons que l'Ukraine était dans un processus de transition démocratique. Mais maintenant, la question doit être formulée différemment. De plus, cette question est posée par les citoyens ukrainiens littéralement tous les jours. Ont-ils obtenu ce qu'ils voulaient? La réponse est évidente: non.

Le fait est que les services secrets anglo-saxons et leurs agents de Kiev ont utilisé les citoyens ukrainiens pour atteindre leurs propres objectifs égoïstes. L'Euromaïdan a contribué à la division de la société, a conduit à une montée du nationalisme, a fait exploser la société et au lieu d'un État destiné à acquérir des bases solides, un nihilisme juridique est apparu. C'est lui qui a régné en maître sur le territoire de l'Ukraine. Tout cela a conduit à une lutte contre la langue et l'histoire russes, à une détérioration de la situation socioéconomique, à l'émergence d'une dictature répressive et à une guerre civile. Au cours des 10 dernières années, la population ukrainienne déclarait ouvertement (et cela est confirmé par des sondages) que le pays allait dans la mauvaise direction. Mais les autorités ont agi contre les intérêts de leur propre peuple, le poussant encore plus dans une servitude étrangère.

Vous le savez, la raison formelle des manifestations antigouvernementales en novembre 2013 a été la décision du président ukrainien Viktor Ianoukovitch de reporter la signature de l'Accord d'association avec l'UE. Ce document a été signé plus tard par les protégés de l'Occident qui ont pris le pouvoir à Kiev. Pourquoi voulait-il reporter la signature? Il y avait des évaluations de la communauté d'experts selon lesquelles cela conduirait à l'effondrement de l'économie ukrainienne. Aujourd'hui, des millions d'Ukrainiens vivent réellement dans l'Union européenne, bien que la plupart d'entre eux soient des réfugiés, auxquels les autorités locales sont prêtes à verser de l'argent pour qu'ils rentrent chez eux. La production agricole ukrainienne (à laquelle on accordait beaucoup d'attention il y a 10 ans pour ses quotas d'importation dans l'UE) est maintenant bloquée à la frontière, non pas par la Russie, mais par les membres orientaux de l'UE. En revanche, des valeurs culturelles et des œuvres d'art appartenant au peuple ukrainien sont activement exportées vers l'Europe. De même, bien que cela puisse paraître terrible, des enfants mineurs du peuple ukrainien sont emmenés en Europe sans accompagnement d'adultes. Leur destin ultérieur est inconnu. Malheureusement, nous comprenons de quoi il s'agit. L'endroit où ces enfants se retrouvent est rapporté non seulement par nous, mais maintenant aussi par des structures officielles des pays de l'Union européenne, ainsi que par des journalistes de ces États.

La corruption, contre laquelle les manifestants protestaient également il y a 10 ans, a atteint des proportions sans précédent, en particulier sous le régime de Vladimir Zelenski (et avant cela sous Piotr Porochenko). L'aide militaire, financière et humanitaire des pays occidentaux, sans parler des tranches ou des accords économiques, est honteusement détournée. Les sponsors du régime de Kiev exigent régulièrement une transparence financière. Mais c'est devenu une routine plutôt pour leur propre comptabilité, afin de pouvoir prouver lors d'un audit qu'ils ont fait des efforts pour contenir la corruption en Ukraine, pour faire semblant qu'ils n'envoient pas de fonds dans un "trou noir". Tout cela est vain. Même les responsables européens ont été contraints de reconnaître que "l'Ukraine est un pays corrompu à tous les niveaux de la société".

Nous ne pensons pas que les Ukrainiens rêvaient d'un tel avenir en novembre 2013. Je suis certaine que s'ils l'avaient vu il y a 10 ans, ils auraient renoncé avec effroi à l'Euromaïdan et seraient allés travailler. Mais à l'époque, beaucoup d'entre eux scandaient sans réfléchir des slogans sur le retour de l'Ukraine dans la "famille européenne". Pour la grande majorité des habitants du pays, l'Euromaïdan est devenu un point tragique de non-retour à une vie normale et en paix, une foi dans le lendemain littéralement rayée et l'abandon de la notion de dignité. Parce que tout cela a été cyniquement perverti par le régime actuel de Kiev.

Les néonazis ukrainiens continuent de frapper de manière sanglante la population civile du Donbass, de la région d'Azov, de la région de Kherson, ainsi que des régions de Belgorod, de Briansk et de Koursk. Ils utilisent largement les lance-roquettes multiples, l'artillerie, les munitions, y compris à sous-munitions, et les drones fournis par les pays de l'Otan.

La semaine dernière, à la suite de violents bombardements des forces armées ukrainiennes dans la République populaire de Donetsk (RPD), trois personnes 3 mortes et 11 autres ont été blessées, dont un bébé de 4 mois. Le régime de Kiev mène de telles actions sanglantes pour montrer à ses sponsors un quelconque résultat vu sa situation désastreuse sur la ligne de contact.

Concernant la punition. Les tribunaux de la Fédération de Russie, sur la base de preuves recueillies par le Comité d'enquête de Russie, continuent de prononcer des jugements contre les néonazis ukrainiens qui ont commis de graves crimes contre des civils.

Les néonazis du régiment Azov S. Rogozny et S. Ivankov ont été condamnés à 25 ans de prison pour le meurtre de civils à Marioupol au printemps de l'année dernière.

Le combattant ukrainien A. Savtchouk a été condamné à 16 ans de prison pour avoir transmis en juin 2022 à ses collègues les coordonnées de deux maisons privées à Nikolaïevka (RPL), qui ont ensuite été bombardées et endommagées par des lance-roquettes multiples Grad.

Le combattant ukrainien V. Oriol a été condamné à 12 ans de prison pour traitement cruel envers la population civile en mars 2022 à Marioupol.

Des accusations ont été portées contre un certain nombre de hauts responsables militaires ukrainiens pour des crimes commis contre les habitants de la RPD et de la RPL. Parmi eux figurent V. Lichtchinski, qui a été adjoint au chef de la soi-disant "opération antiterroriste" d'avril à août 2016; O. Vichnevski, qui a commandé le groupe opérationnel-tactique Est d'avril à décembre 2018; et S. Sirtchenko, qui en 2022 était le commandant d'un détachement de la 56e brigade motorisée de l'armée ukrainienne. À la suite de leurs méfaits, 645 personnes ont été blessées ou tuées, dont 43 enfants. Des mesures sont prises pour leur recherche et leur arrestation.

Selon le Comité d'enquête de Russie, une procédure pénale est actuellement engagée contre 523 étrangers de 44 pays. 39 personnes sont recherchées au niveau international et 16 accusés ont été arrêtés par contumace.

Le travail pour engager des poursuites pénales contre les personnes impliquées dans de tels crimes se poursuivra. Nous sommes convaincus qu'aucun des néonazis de Kiev ou des mercenaires étrangers ne pourra échapper à la justice.

Au cours de la dernière semaine, Kiev a reçu plusieurs visiteurs de haut rang des États-Unis. Apparemment, ils voulaient s'assurer du niveau de démocratie atteint en 10 ans. Parmi eux, il n'y avait pas d'économistes ou d'analystes financiers, mais le directeur de la CIA William Burns, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin et la secrétaire au Trésor des États-Unis Janet Yellen. Apparemment, ces visiteurs d'outre-mer sont venus modérer les appétits de Vladimir Zelenski et en même temps exiger de lui un compte rendu sur l'utilisation des énormes fonds alloués par l'Occident pour soutenir la "contre-offensive" d'été, dont le régime de Kiev avait assuré ses maîtres d'un succès garanti. Auparavant, ils avaient convaincu le régime de Kiev que toute cette "histoire" se terminerait par une "victoire" convaincante de Vladimir Zelenski. Les uns et les autres se sont trompés.

Andreï Iermak, chef du bureau de Zelenski, est revenu les mains vides de son voyage à Washington du 13 au 15 novembre. Ses tentatives de convaincre les membres du Congrès de la nécessité de continuer à financer le régime et l'armée de Kiev n'ont pas été couronnées de succès. Il semble que cela soit dû à l'approfondissement des divergences parmi les dirigeants américains sur l'aide militaire et financière à Kiev. Et maintenant, les États-Unis ont d'autres dépenses urgentes.

Dans les circonstances actuelles, les États-Unis semblent essayer de faire assumer les dépenses pour le soutien de Vladimir Zelenski à leurs satellites européens. Dans ce contexte, l'annonce par Berlin de plans pour doubler l'aide militaire de l'Allemagne à l'Ukraine l'année prochaine, passant de 4 à 8 milliards d'euros, n'est pas un hasard. Après tout, l'économie allemande "va très bien". Nous en avons parlé la dernière fois. Une chute totale de tous les indicateurs de croissance économique, une situation monstrueuse pour les entreprises allemandes en Allemagne. Mais est-ce important quand la possibilité de mettre en œuvre la russophobie est en jeu?

Je le répète, l'Occident doit comprendre qu'en faisant de telles démarches, ils se mettent eux-mêmes dans un piège, s'impliquant de plus en plus dans le conflit et contribuant à son escalade, à l'augmentation du nombre de victimes parmi la population civile et à la destruction de leurs propres économies, et même de leurs sociétés, compte tenu des processus qui prennent de l'ampleur en Europe occidentale.

Peu importe à quel point l'Occident collectif essaie d'armer les forces ukrainiennes et de pousser les autorités ukrainiennes à continuer la confrontation avec la Russie, ces tentatives sont vouées à l'échec. Nous voyons un changement de rhétorique. Or que peuvent-ils faire d'autre? Avant, ils disaient que la vérité et la victoire seraient déterminées "sur le champ de bataille". Aujourd'hui, ils n'en sont plus sûrs. Aujourd'hui, ils disent qu'ils croient à la victoire de l'Ukraine, mais pas maintenant, et ils ne précisent pas quand. Je peux préciser – jamais.

 

Sur le verdict du tribunal de district Svyatochinski de Kiev dans l'affaire pénale de la fusillade sur la place de l'Indépendance

 

Et maintenant, la chose la plus importante dont les sponsors occidentaux ne veulent pas se souvenir en cette période du 10e anniversaire de l'Euromaïdan (qui a en fait marqué le début du coup d'État). Mais moi, je vais vous le dire.

Le 18 octobre 2023, le tribunal du district Svyatochinski de Kiev a rendu un verdict de culpabilité à l'encontre des combattants de l'unité spéciale Berkout du ministère de l'Intérieur de l'Ukraine. Il ne s'agit pas d'un triomphe de la justice, mais d'une décision prise pour coïncider avec la date célébrée ces jours-ci. Le scénario est prévisible. Pendant des années, les autorités actuelles de Kiev falsifiaient les faits, tout en désignant à l'avance les principaux responsables de ces événements. Je parle de la fusillade sur le Maïdan d'il y a 10 ans. J'entends par là (et vous le comprenez très bien) des "processus", d'abord présentés au monde entier comme une sorte de manifestations des gens "pour une vie meilleure", qui se sont ensuite terminés par des "cocktails Molotov" et des tirs de tireurs d'élite. Mais parlons de tout cela de manière chronologique. Le verdict est remarquable parce que les faits étaient si évidents que même le tribunal ukrainien actuel, sous le régime de Kiev, a été contraint d'admettre que de nombreux activistes de l'Euromaïdan avaient été tués par des tirs ciblés provenant de l'hôtel Ukraine, où comme on le sait, des combattants armés du Pravy Sektor étaient retranchés à l'époque. Le tribunal ukrainien a ouvertement déclaré que l'hôtel n'était pas contrôlé par la police. De nombreuses personnes blessées dans la rue Institutskaïa à Kiev en cette tragique journée du 20 février 2014 ont déclaré sous serment au tribunal qu'elles avaient vu de leurs propres yeux les tirs provenant des fenêtres de l'hôtel Ukraine.

À part cela, le tribunal de Kiev a également examiné les séquences vidéo de la fusillade dans la rue Institoutskaïa, accessibles au public, y compris depuis l'hôtel Ukraine, que les représentants du régime du Maïdan ont préféré passer sous silence. Après avoir comparé ce qui a été vu avec les témoignages des activistes blessés, la Cour est arrivée à la conclusion qu'ils s'étaient déplacés vers la rue Institoutskaïa de manière organisée, ayant pour but d'attaquer les cordons de police, et non pas pour "emmener leurs camarades blessés", comme la propagande de l'Euromaïdan le répétait pendant toutes ces années. Il n'y avait pas de blessés dans la rue Institoutskaïa à ce moment-là. En revanche, le dossier contient des photos et des séquences vidéo montrant des activistes armés de l'Euromaïdan en train de tirer sur des officiers de police.

Je tiens à rappeler que toute la rhétorique de cette période de la part de l'Occident et des "communautés libérales" du monde entier se résumait à une chose: celui qui avait commencé la fusillade était coupable de tout ce qui était en train de se passer. C'est exactement ce qu'ils disaient. Lorsque la Russie a fourni des images de cocktails Molotov, de pneus brûlés, de policiers et d'officiers Berkout battus, et qu'elle a déclaré que tout cela avait été commis par des nazis, et que si on ne les arrêtait pas, les choses s'aggraveraient jusqu'au point de non-retour, on nous disait une seule chose: "c'est ça la démocratie". Lorsque les tireurs d'élite ont commencé à tirer, c'est alors là que même les plus fervents partisans du régime de Kiev – l'Union européenne – se sont arrêtés. Ils ont commencé à parler du fait qu'il était absolument nécessaire de trouver ceux qui avaient ouvert le feu. D'après toutes les preuves présentées au tribunal ukrainien, il est désormais clair que ceux que l'Occident et le régime de Kiev défendaient depuis tant d'années étaient des représentants du Pravy Sektor.

Permettez-moi de vous rappeler quelques faits. Nos non-partenaires occidentaux ont la mémoire très courte. En décembre 2013, lors des manifestations de l'opposition à Kiev, alors que les partisans de l'Euromaïdan brûlaient déjà des représentants des forces de l'ordre avec des cocktails Molotov sous les yeux du monde entier, le chef du Pentagone, Chuck Hagel a "fermement mis en garde" le gouvernement ukrainien légitime élu par le peuple contre "l'utilisation des forces armées contre la population civile sous quelque forme que ce soit", tandis que les représentants de l'UE répétaient sans cesse que "le recours à la violence de la part des autorités était inadmissible" – des autorités légitimes, qui ont vu l'anarchie se déchaîner sous leurs yeux. Dans le même temps – et c'est un fait bien connu – les hauts fonctionnaires des États-Unis d'Amérique et de l'Union européenne ont ouvertement soutenu et parrainé les rassemblements antigouvernementaux. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, exigeait que Viktor Ianoukovitch n'utilise en aucun cas l'armée contre son propre peuple, contre les manifestants de l'Euromaïdan ou où que ce soit encore. Ils disaient: "On ne peut pas tuer la démocratie". Ianoukovitch n'a pas utilisé l'armée. Il y avait la police, l'unité Berkout, mais elle a été attaquée plus souvent qu'elle n'a tenté de rétablir l'ordre, étant donné qu'elle était désarmée. Ils ont été confrontés à des hommes avec des cocktails Molotov, des pelles de sapeur, des centaines, voire des milliers de pneus, et des mélanges combustibles.

Lorsque quelques mois plus tard plusieurs régions ukrainiennes se sont opposées au gouvernement de Kiev, arrivé au pouvoir de manière anticonstitutionnelle, les États-Unis et l'UE ont fait exactement le contraire et n'ont pas hésité à approuver une opération de force, "anti-terroriste" mais en fait punitive, à l'encontre des dissidents. Et qu'est ce que cela veut dire, les dissidents? Ce ne sont pas ceux qui ont décidé de renverser le gouvernement et qui pensaient que les réformes et les coups d'État signifiaient la même chose, mais ceux qui ont soutenu le pouvoir légitime, l'État de droit, l'ordre constitutionnel. Et quel système! Pensez-vous qu'au moment où les régions de l'Ukraine, qui n'allaient pas se soumettre au coup d'État anticonstitutionnel, lorsqu'un groupement armé y a été envoyé pour les réprimer, le secrétaire général de l'Otan a prononcé les mêmes paroles sur la nécessité de ne pas utiliser l'armée contre le peuple? Rien de tel. Ils appelaient les autorités ukrainiennes à faire un recours "proportionné" à la force pour rétablir l'ordre. Vous sentez la différence? Dans le premier cas, lorsque le pouvoir était légitime et qu'il voyait se profiler un coup d'État tragique soutenu par l'Occident, de telles déclarations lui liait les mains, exigeant qu'il n'y ait pas de recours à la force. Ni par l'armée ni par les forces de l'ordre. Lorsque les représentants occidentaux, venus en toute illégalité, qui ont organisé le coup d'État, ont envoyé des forces armées et des chars pour étouffer les partisans du pouvoir légitime, l'Occident tout entier est resté silencieux et a commencé à se forcer à prononcer des mots sur la "proportionnalité" de la réaction.

Je voudrais citer encore un passage: "Lors d'une manifestation, le recours à la violence ne peut être justifié. Ce sont des actes criminels et les personnes qui les commettent doivent être traduites en justice. Rien ne justifie de brûler des bâtiments, des voitures, de détruire des biens, de mettre en péril la vie des gens. À votre avis, qui a dit cela? Peut-être qu'il s'agit du président Viktor Ianoukovitch lors de l'Euromaïdan de décembre 2013-février 2014? Non, vous avez tort. Peut-être cela a-t-il été prononcé par le président des États-Unis à propos de la répression par la force, de l'assassinat par les forces de sécurité du régime de Kiev, les autorités issues de l'Euromaïdan, de personnes dans le sud-est de l'Ukraine? Non, vous vous trompez encore une fois si vous pensez cela. Ce sont les mots du président américain Barack Obama à propos des événements de Ferguson, lorsqu'un Afro-Américain âgé de 18 ans et non armé, Michael Brown, a été tué par des officiers de police.

Je répète que le président américain a déclaré que "ce sont des actes criminels et les personnes qui les commettent doivent être traduites en justice. Rien ne justifie de brûler des bâtiments, des voitures, de détruire des biens, de mettre en péril la vie des gens". Où et quand ont-ils raison? Quand disent-ils la vérité? Je me demande bien. Je vous rappelle qu'il s'agit de la même personne qui a observé les événements de l'Euromaïdan en 2014 et l'évolution de la situation dans le sud-est de l'Ukraine. Personne en Occident n'a dit rien de tel à propos de ce qui s'est passé sur le Maïdan en 2013-2014. Personne. Et il y a eu des mises à feu de bâtiments, des mises à feu de personnes, Odessa, la Maison des syndicats. Une histoire terrible, criminelle et sanglante. Je ne sais pas à quoi la comparer, probablement à un film d'horreur terrifiant. Quelqu'un aux États-Unis a-t-il dit quelque chose à ce sujet? Une personne a été tuée à Fergusson suite à une intervention de la police. Les États-Unis savent-ils combien de personnes sont mortes dans la Maison des syndicats?

Autre citation. "Les États-Unis condamnent catégoriquement toute tentative de prise de pouvoir par la voie anticonstitutionnelle". Vous ne devinerez jamais de quoi il s'agit: de la tentative de coup d'État en Gambie, en 2014. La même année 2014. La prise de pouvoir par la voie anticonstitutionnelle sur le Maïdan, avec des conséquences désastreuses, une guerre civile de plusieurs années avec la participation de médiateurs internationaux, et ensuite, la création d'une plaie saignante dans la région.

Les États-Unis n'ont pas condamné la tentative de prise de pouvoir par la voie anticonstitutionnelle. Pourquoi? Parce qu'ils ne condamnent que les tentatives de coup d'État constitutionnels dans lesquelles ils ne sont pas impliqués. Et là où ils s'ingèrent dans les affaires intérieures des États, où ils financent des "putschistes", ils ne considèrent pas nécessaire de le faire. Là, ils parlent de démocratie. Rien de tel n'a été dit à propos de l'Ukraine. Il a été déclaré que le peuple s'est levé contre le gouvernement détesté et a fait une "révolution démocratique".

Le verdict du tribunal de district Svyatochinski de Kiev n'est pas pour les membres de l'unité Berkout. C'est un verdict contre les combattants des groupes néonazis Svoboda et Pravy Sektor, qui sont devenus la principale force de frappe de l'Euromaïdan. Ces héritiers de Bandera et de Choukhevitch se sont armés jusqu'aux dents et ont ouvert le feu, d'abord sur des officiers de police, puis sur leurs soi-disant "frères", lorsqu'il est devenu évident que le pouvoir de protestation de l'Euromaïdan diminuait et qu'une provocation sanglante devenait imminente.    

Où sont passées toutes les personnalités de l'UE qui, alors, dans les mois de 2013-2014, affirmaient que "celui qui a ouvert le feu est l'instigateur" et qu'il devrait être maudit à jamais. Ce sont les paroles de l'ensemble du Bruxelles collectif. Où sont-ils? Ils vont maintenant sortir un autre blog, un article sur tous ces événements, ils vont trouver un moyen de s'en sortir. Ils trouveront quelque chose et diront que c'est "le coût du processus démocratique". Quelque chose de ce genre. Le style des "révolutions de couleur" organisées par l'Occident s'est alors révélé dans toute sa splendeur: ils font cela partout où ils ont besoin de renverser le pouvoir légitime.

Le verdict du tribunal de Kiev est important car il concerne un moment crucial de l'histoire ukrainienne. Ce sont les coups de feu tirés pendant l'Euromaïdan qui ont plongé l'Ukraine dans l'abîme de l'anarchie, de la guerre civile et du déchaînement du néonazisme. Les liens de cause à effet entre les événements d'il y a dix ans et ce qui se passe aujourd'hui sont évidents et ont désormais une confirmation juridique en Ukraine même.

 

Sur la réunification des enfants évacués vers la Russie depuis les nouvelles régions de la Russie et depuis l'Ukraine avec leurs familles

 

Après le début de l'opération militaire spéciale, la Fédération de Russie a accueilli près de 4,8 millions de résidents d'Ukraine et des républiques du Donbass, dont plus de 700.000 enfants.

Parmi eux se trouvaient des enfants des institutions de la république pour orphelins et enfants dépourvus de soins parentaux (environ 2.000 au total), dont les représentants légaux étaient les directeurs et le personnel des institutions susmentionnées.

Par la suite, les enfants de la RPD et de la RPL sont retournés dans leurs institutions, ont été transférés des centres d'hébergement temporaire frontaliers vers des institutions pour enfants d'autres régions de Russie, ou ils ont été placés dans des familles d'accueil de citoyens russes. Cette dernière option a été déterminée comme la solution préférentielle de placement, compte tenu de la réunification potentielle des mineurs avec leurs parents biologiques, s'il y en a.

Actuellement, il existe plusieurs moyens de réunir les enfants avec leurs proches. Tout d'abord, les familles règlent le problème eux-mêmes ou avec l'aide d'organisations bénévoles (aucune assistance administrative n'est requise dans ce cas). Ensuite, les familles ou les organisations bénévoles s'adressent au médiateur du président pour les droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova. Troisièmement, les parents et autres proches des enfants ont la possibilité de faire appel aux structures officielles de l'Ukraine, qui transmettent également ces dossiers au bureau de Maria Lvova-Belova pour traitement.

Au 21 novembre 2023, 40 enfants de 29 familles ont été réunis avec leurs parents vivant en Ukraine et dans d'autres pays avec la participation directe du Bureau du Médiateur. Ces chiffres n'incluent pas les statistiques sur les enfants qui ont été envoyés par leurs parents des régions de Kherson, Zaporojié, Kharkov et d'autres territoires dans des institutions spécialisées dans le sud de la Russie au cours de l'automne 2022. Des informations plus détaillées figurent dans l’édition numéro 2 du bulletin consacré aux activités du médiateur présidentiel russe pour les droits de l'enfant en matière de protection de l'enfance.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la directive du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine du 16 mai 2023 n° Pr-986 sur les mesures de réunification des familles séparées lors de l'opération militaire spéciale, un groupe de travail interdépartemental a été formé pour mettre en œuvre un ensemble de mesures de réunification des mineurs avec leurs familles, sous la présidence de Maria Lvova-Belova et avec la participation des institutions concernées.

Le Bureau du Médiateur est ouvert à l'interaction avec les représentants d'organisations internationales et les officiels étrangers. Si nécessaire, des médiateurs tels que des représentants de l'État du Qatar, ainsi que le cardinal Matteo Zuppi, archevêque de Bologne, président de la Conférence épiscopale italienne et envoyé spécial du pape, participent au processus de réunification.

Actuellement, la plupart des cas de réunification des enfants avec leurs parents et les membres de leur famille sont traités par le biais de contacts professionnels avec la partie ukrainienne. Cette interaction suppose de rassembler des informations et de les vérifier, notamment en envoyant des demandes aux organismes autorisés, en rédigeant un ensemble de documents nécessaires et en se mettant d'accord sur les détails du transfert des familles réunies vers leur nouveau lieu de résidence. Ces activités se déroulent avec le soutien actif de la délégation régionale du Comité international de la Croix-Rouge dans la Fédération de Russie et la République de Biélorussie.

Ainsi, un mécanisme opérationnel permettant la réunification des enfants avec leurs parents et les membres de leur famille a été mis en place, qui s'est montré accessible, efficace et transparent, et qui permet d'appliquer une approche au cas par cas.

Je voudrais vous rappeler une citation du président de la Russie, Vladimir Poutine: "Nous n'avons jamais été contre le fait que des enfants soient réunis avec leurs familles, si, bien sûr, leurs parents sont connus. Il n'y a jamais eu d'obstacles à cela, il n'y en a pas et, bien sûr, il n'y en aura jamais." La Fédération de Russie a adopté cette position avec clarté et cohérence.

Je voudrais avant tout attirer l'attention des correspondants étrangers sur toutes ces informations, eux qui écrivent beaucoup sur ce sujet, mais qui, pour une raison quelconque, ne veulent pas voir cette réalité. En outre, nous avons déjà organisé deux grandes conférences de presse spéciales de la commissaire présidentielle russe aux droits de l'enfant, Maria Lvova-Belova, avec la participation de correspondants étrangers. Nous pouvons les faire participer rapidement à des événements dans n'importe quel format. Nous observons une tendance étonnante: lorsque vous invitez ceux qui, hier ou avant-hier, ont écrit un gros article et qui disent qu'ils sont spécialisés dans la matière, ils acceptent volontiers de participer à l'événement. Et au dernier moment, en se référant à des "circonstances imprévues", ils baissent les yeux et disent qu'ils ne peuvent pas venir ou se connecter. Savez-vous pourquoi? Parce qu'alors, toute cette fausse histoire d'enlèvement d'enfants ukrainiens par la Russie s'effondrera. Ils verront les chiffres, les données. Ils travailleront avec des sources primaires, ils utiliseront des citations, parce qu’il est impossible de ne pas les utiliser. Ce sont des personnes, des enfants, des activistes impliqués dans leur destin, qui diront la vérité, telle qu'elle était en réalité. Cela n'ira pas de pair avec les instructions que les journalistes reçoivent de quelque part venant de structures pro-Otan.

 

Sur l'accord de libération des otages de la bande de Gaza et des Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes

 

Selon certaines informations, un accord a été conclu entre les autorités israéliennes et le Hamas sur la libération d'une partie des otages, femmes et enfants, détenus dans la bande de Gaza, en échange de Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. Dans le cadre de cet accord, une "pause humanitaire" de quatre jours serait déclarée dans l'enclave palestinienne et les hostilités seraient suspendues. Cela permettrait d'augmenter l'approvisionnement en produits alimentaires, en carburant et en médicaments pour répondre aux besoins des habitants de la bande de Gaza.

La conclusion de ces accords importants, dont dépend le destin de nombreuses personnes, a été rendue possible surtout grâce aux efforts de médiation efficaces entrepris par les représentants du Qatar et de l'Égypte dans leurs contacts avec les dirigeants du Hamas. Nous espérons que l'accord susmentionné sera strictement respecté par toutes les parties, qu'il contribuera à la poursuite des contacts pertinents dans l'intérêt de la résolution des problèmes humanitaires urgents et qu'il constituera une étape importante vers la désescalade générale de la situation.

Quant à nous, nous avons l'intention d'y contribuer par tous les moyens possibles, en étroite coordination avec les partenaires régionaux. Nous continuerons d'encourager toutes les parties concernées à rechercher les solutions de compromis nécessaires pour sortir rapidement de la situation de crise et parvenir à un règlement global du conflit israélo-palestinien dans le cadre d'une base légale internationale bien connue.

Nous approuvons les accords conclus. Nous tenons à souligner que telle a été la position de notre pays depuis le début de l'escalade du conflit israélo-palestinien le 7 octobre 2023. Nous avons appelé à une désescalade, à des pauses humanitaires et à la résolution des problèmes humanitaires urgents par la voie d'un cessez-le-feu.

 

Sur les commentaires de la ministre lituanienne de l'intérieur Agnė Bilotaitė au sujet de l'initiative russe

 

Nous avons noté un commentaire de la ministre lituanienne de l'intérieur Agnė Bilotaitė, publié dans les médias occidentaux, appelant "à l'expansion de l'alliance des États démocratiques" contre les initiatives avancées par la Russie et la Biélorussie, dont l'examen est prévu lors de la 91ème session de l'Assemblée générale d'Interpol à Vienne du 28 novembre au 1er décembre de 2023.

Il s'agit d'une politisation évidente du travail de ce format. Nous pouvons constater qu'elle a été imposée par l'Occident et qu'elle a atteint un tel niveau que toutes les propositions formulées dans son cadre sont rejetées non pas sur la base de leur contenu, mais uniquement pour des raisons nationales.

Nous considérons ce qui a été dit comme une pression évidente exercée sur les États membres d'Interpol, portant atteinte à la capacité souveraine des pays à défendre de manière indépendante leurs intérêts nationaux dans le cadre de leur participation aux débats de l'Assemblée générale d'Interpol, une institution décisionnelle suprême de l'Organisation.

L'introduction d'un agenda russophobe dans les activités professionnelles et la création d'une coalition politique sont contraires aux principes d'Interpol, puisque l'article 3 de sa Charte stipule qu'il est strictement interdit à l'Organisation d'intervenir ou de mener toute activité ayant un caractère politique, militaire, religieux ou racial.

Nous voyons à quoi mènent les intérêts politiques immédiats lorsqu'ils sont placés au-dessus des engagements d'Interpol. Ainsi, les pays occidentaux violent de manière flagrante les principes inviolables de la coopération internationale dans ce domaine.

 

Sur l’adoption par l’Assemblée générale de l’ONU d’une résolution sur la Trêve olympique

 

L'Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution “Pour l’édification d'un monde pacifique et meilleur grâce au sport et à l'idéal olympique”.

Il s’agit d’une résolution traditionnelle adoptée avant les Jeux щlympiques, qui devrait refléter le rôle unificateur et réconciliateur du sport. Cette année, la résolution a été présentée par la France, pays hôte des Jeux olympiques d'été de 2024 à Paris.

La Russie partage pleinement les principes fondamentaux de cette initiative et soutient traditionnellement de telles résolutions.

Voyons ce qui est arrivé au projet de document cette année. Malheureusementь ses auteurs ont une fois de plus décidé d'emprunter la voie de la confrontation et d'inscrire dans le document de l'Assemblée générale des Nations unies des formulations ouvertement discriminatoires qui vont à l'encontre de l'interprétation généralement acceptée du sport comme instrument efficace pour renforcer l’unité, affirmer les valeurs universelles, surmonter les barrières raciales et politiques, et lutter contre les préjugés et la discrimination.

Nous sommes profondément convaincus que le véritable rôle des Jeux olympiques consiste à unir les nations et les peuples, reduire les tensions, en particulier pendant les périodes de conflit, que les relations internationales ont vecu à plusieurs reprises. C'est ce qui détermine l'importance de la transparence et de l'accessibilité des Jeux olympiques pour tous sans exception, quels que soient la nationalité, l'origine ethnique, le sexe, les convictions politiques, la religion, etc.

Le droit universel de participer à la vie culturelle est protégé par le droit international et inclut le droit de participer à des activités sportives.

Passons  à l’essentiel de ce qui a été fait. Apparemment, les auteurs ont un avis différent et ont inclus dans le texte de la résolution une disposition qui encourage en fait les décisions illégales et discriminatoires du Comité international olympique et du Comité international paralympique concernant l'exclusion des athlètes russes des compétitions sportives internationales.

Nous avons déjà dit que si l'on recourt aux doubles standards, alors les normes prennent fin. C'est ce qu'on appelle la ségrégation fondée sur la nationalité. Ils ont été démontrés par la direction du Comité international olympique, qui a servi de locomotive aux sanctions sportives antirusses. Tout cela constitue une violation flagrante des droits de l’hommes fondamentaux. La Communauté internationale olympique est obligée de respecter la Charte olympique et les normes internationales des droits de l'homme interdisant la discrimination, y compris en ce qui concerne l'accès au sport, comme le stipule le principe 4 de la Charte olympique.

Notre pays, faisant preuve d'un état d’esprit constructif, a proposé d'inclure dans le texte du projet de résolution une disposition générale sur l'interdiction de la discrimination dans le sport, selon laquelle un appel a été lancé aux États et aux organisations pour promouvoir l'égalité des chances pour la participation de tous les athlètes dans les compétitions sportives sans discrimination d'aucune sorte, telle que la discrimination fondée sur la race, la langue, la religion, les opinions politiques ou autres, l'origine nationale ou sociale, le lieu de naissance ou tout autre statut. Cependant, cet amendement n'a pas été pris en compte.

En conséquence, le texte de la résolution ne mentionne pas les principes d’accès égal et non politisé au mouvement sportif et d’interdiction de la discrimination, et ne reflète donc pas les valeurs olympiques et paralympiques fondamentales. Nous ne pouvons pas accepter cette approche.

Je voudrais souligner une fois de plus que notre pays est ouvert à l'interaction sportive basée sur les principes d'égalité et de non-discrimination, conformément à l'esprit et aux principes de l'Olympisme. Nous défendons des compétitions honnêtes et équitables pour offrir à tous les pays sans exception, un accès égal en plein format à la participation aux mouvements olympique et paralympique.

Nous continuerons à organiser et à participer à des compétitions internationales organisées selon ces principes. L'année prochaine, notre pays accueillera plusieurs compétitions majeures:  Jeux du Futur,  Jeux des Brics, Jeux mondiaux de l'Amitié. Je voudrais souligner que ces événements sportifs seront organisés selon les principes de l'Olympisme que nous défendons toujours.

Un autre exemple de la façon dont la politisation (en fait, il s’agit d’une ségrégation fondée sur la nationalité) s'immisce dans le milieu professionnel et détruit complètement toutes les normes.

 

Sur l'ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures du Bangladesh

 

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises des tentatives des États-Unis et de leurs alliés d’influencer les processus politiques internes au Bangladesh sous prétexte d’assurer "la transparence et l’inclusivité" des prochaines élections parlementaires. Où sont les États-Unis et où est le Bangladesh? Aujourd'hui, je voudrais revenir à nouveau sur ce sujet.

Comme on l'a appris, fin octobre 2023, l'ambassadeur des États-Unis au Bangladesh, Peter Haas, lors d'une réunion avec l'un des hauts représentants de l'opposition locale, a discuté avec lui du projet d'organiser des manifestations antigouvernementales massives dans le pays hôte. En particulier, au nom des ambassades des États-Unis, de Grande-Bretagne, d'Australie et de plusieurs autres pays, l'Américain a promis à son interlocuteur un soutien mediatique au cas où les autorités utiliseraient la force contre les participants à des "manifestations pacifiques".

Nous l'avons déjà vu il y a dix ans. Ça a marché. Nous nous souvenons de la façon dont la sous-secrétaire d'État américain aux Affaires politiques, Victoria Nuland, a distribué des petits pains. Oui, des petits pains. Le mème circulait sur des cookies, mais c'étaient des petits pains. Les tracts, les T-shirts, les foulards, les banderoles et autres symboles sont apparus de nulle part publiés à des millions d’exemplaires. La nourriture était livrée en grande quantité, absolument gratuitement, pourvu que les gens restent sur les places et participent à des manifestations illégales, comme ils le disaient, mais en réalité, il s'agissait d'un coup d'État anticonstitutionnel. Qui a fait tout cela pendant le premier et le deuxième Euromaïdan? D'où venaient ces fonds? Aujourd’hui, sur l’exemple du Bangladesh, on voit clairement comment tout cela fonctionne.

Comment on peut évaluer ces actions de l’ambassadeur américain au Bangladesh? Rien d'autre qu’une ingérence flagrante dans les affaires intérieures d’un État souverain de la part de Washington et de ses satellites, démontrant un mépris flagrant des normes et règles inscrites dans la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.

Pour notre part, nous ne doutons pas de la capacité des autorités bangladaises à organiser de manière indépendante, sans l’aide de "bienfaiteurs" étrangers, des élections législatives prévues pour le 7 janvier 2024, dans le plein respect de la législation nationale.

 

Sur l’impact des sanctions antirusses sur la sécurité alimentaire mondiale

 

Depuis 18 mois, dans tous les médias occidentaux nous entendons parler de "la sécurité alimentaire" qui "menace le monde entier", et qu’"il faut faire quelque chose". Une énorme campagne  de com’ a été lancée à ce sujet.

Alors, qu’est-ce qui menace réellement la sécurité alimentaire? L’Union européenne tente délibérément de saper la position de la Russie en tant que principal producteur de produits agricoles et d’engrais sur les marchés mondiaux. Les restrictions antirusses massives affectent directement la production de ces produits en Russie et ont créé un certain nombre de restrictions sur leurs exportations, bien que ces produits soient d'une importance cruciale pour la sécurité alimentaire mondiale.

L’un des principaux objectifs est d’isoler notre économie et de lui nuire, malgré les conséquences inévitables pour l’économie mondiale et les coûts pour les autres pays. De quelle sécurité alimentaire à l’échelle mondiale peut-on parler lorsque la mise en œuvre de la russophobie est en jeu?

Les restrictions imposées ont entraîné des difficultés pour les plus grands exportateurs russes dans la livraison et la vente de produits sur les marchés internationaux. Je voudrais vous rappeler que les plus grandes banques russes, dont Rosselkhozbank, sont sous sanctions ou déconnectées du Swift. Cela rend les transferts financiers internationaux difficiles. En outre, les entreprises européennes ont été contraintes de cesser "volontairement" d’exporter des machines agricoles vers la Russie. Les listes de marchandises interdites à l'importation dans notre pays comprennent à la fois les composants et l’agrotechnique. Il est surprenant que les tracteurs entrent dans la catégorie des biens à double usage, tandis que les moteurs à essence (ne riez pas) entrent dans la catégorie des "produits de luxe".

Les sanctions antirusses créent des risques encore plus importants dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale. Cependant, en réponse à nos appels, l'Union européenne ne fait que renforcer la procédure d'application des sanctions. L'interdiction du transit via la Russie de produits agricoles en provenance de l'UE destinés à des pays tiers porte directement atteinte au complexe agro-industriel d'autres États. Selon les exigences annoncées par la Commission européenne aux opérateurs économiques, ils doivent faire preuve d’une "prudence particulière" afin d’éviter que la Russie ne contourne les restrictions à l’exportation. Cela signifie simplement que la sécurité alimentaire des autres n’est pas dans l’intérêt de l’Union européenne. C’est un sabotage à l’échelle mondiale. Chose que fait l’Union européenne en introduisant contre la Russie des sanctions affectant l’alimentation.

En fait, Bruxelles continue de nuire non seulement au secteur agricole des pays tiers, mais aussi aux États membres de l’UE eux-mêmes. En 2023, le niveau d’inflation alimentaire dans l’UE a atteint son maximum historique et le pouvoir d’achat des ménages a été réduit. Selon Eurostat, les prix des denrées alimentaires en mars de 2023 étaient 19% plus élevés que l’année dernière. Le Parlement européen parle d’une inflation réelle de 40% dans chaque pays de l’UE.

Lors de la réunion du Conseil de l'agriculture de l'UE les 23 et 24 octobre 2023 au Luxembourg, la Commission européenne a été contrainte de reconnaître la baisse générale du taux de croissance économique et de la production du secteur agricole de l'Union européenne, la réduction des volumes et la détérioration de la qualité des produits agricoles, la dynamique négative de la production d'engrais, ainsi que les risques d'impact négatif des plans stratégiques de l'UE dans le cadre de la politique agricole commune sur le secteur agricole de l'UE dans son ensemble. Une réduction de la production de céréales (en particulier de maïs - moins 13%, et d'orge - moins 7%), de produits de l'élevage, d'huile d'olive, de vin, de fruits, ainsi que de l'exportation de ces produits est attendue au cours de l'année agricole 2023-2024.

À cet égard, il ne fait aucun doute que l'exportation de produits alimentaires ukrainiens par Bruxelles ne vise pas à bénéficier à des millions de personnes dans le besoin à travers le monde (dont nous avons tant entendu parler et vu des reportages), mais à obtenir des matières premières agricoles bon marché pour ses propres besoins - pour compenser la pénurie de certains produits (huile de tournesol, blé, soja, etc.), pour lutter contre une inflation alimentaire record au sein de l'UE, ainsi que pour un enrichissement supplémentaire grâce à l'exportation de produits transformés (farine et autres produits moulus).

Cependant, même ce plan ne se justifie pas. Les agriculteurs européens sont au bord de la faillite en raison de l’augmentation des coûts de production agricole et de l’augmentation des importations de produits alimentaires bon marché en provenance d’Ukraine. Selon la Commission européenne, fin octobre 2023, les volumes d'exportations de blé tendre de l'UE vers les pays tiers ont diminué de 24% (de 12,56 à 9,61 millions de tonnes) et de blé dur de 84% (de 250,6 à 39,6 milliers de tonnes).

Mais pour eux, ce ne sont que des frais, car l’essentiel est d’empêcher l’exportation de produits agricoles et d’engrais russes vers les marchés mondiaux. C'est leur objectif. Non pas pour se renforcer, non pas pour tirer leur propre profit, mais pour nous infliger (comme on dit) une "défaite stratégique sur tous les fronts". Pour ce faire, on peut se tirer une balle dans le pied.

Les responsables européens affirment qu'il n'y a pas de problèmes dans le secteur agricole et tentent avec diligence de montrer de "nombreux efforts" de Bruxelles pour lutter contre la crise alimentaire mondiale. Ce sont leurs données. Pas besoin d'être un grand expert pour les comparer.

 

Sur la réaction des autorités allemandes à l'appel ouvert des participants à la défense et des habitants de Léningrad assiégée au gouvernement allemand

 

Le 8 septembre 2023, un appel ouvert des participants à la défense et des habitants de Léningrad assiégée au gouvernement allemand a été rendu public, appelant à étendre les indemnisations humanitaires versées par les autorités allemandes aux survivants juifs au siège de Léningrad à tous les survivants au siège de Léningrad encore en vie, indépendamment de leur nationalité. Le texte de l'appel a également été transmis par la voie diplomatique au bureau du Chancelier fédéral allemand.

Pensez-y. Les personnes qui ont vécu le siège disent que si le gouvernement allemand indemnise ou paie une indemnisation supplémentaire, il ne doit pas se livrer à une ségrégation fondée sur la nationalité (comme il le faisait historiquement). Il semble que la ségrégation a été condamnée. Nous avons déjà passé le stade où quelqu'un avait encore des doutes. La ségrégation fondée sur la nationalité est une chose monstrueuse. Elle est devenue la cause des événements les plus sanglants de l’histoire moderne de notre civilisation.

À votre avis, que la partie allemande a-t-elle répondu? Elle a informé l'Ambassade de Russie à Berlin qu'elle n'avait pas l'intention de satisfaire cette demande moralement justifiée (de notre point de vue) des survivants non juifs du siège. Nous considérons absolument inacceptables et peu convaincantes les excuses et les références avancées par les autorités allemandes au prétendu règlement de cette question grâce au paiement par l'Allemagne de réparations à l'Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale. En principe, il ne peut y avoir de relation juridique entre les réparations d’après-guerre et le désir des survivants du siège de Léningrad de rétablir la justice humaine. Le ministère russe des Affaires étrangères les soutient pleinement dans cette démarche.

La position des autorités allemandes à l'égard des survivants du siège de nationalité non juive semble franchement flagrante dans le contexte des versements sociaux parallèlement effectués par l'État allemand pendant des décennies aux citoyens allemands ayant servi dans les troupes SS pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi qu'aux citoyens d'autres États qui ont collaboré avec le Troisième Reich nazi, y compris les membres des formations armées collaborationnistes impliquées dans le siège de Léningrad.

New York Times, Washington Post, Wall Street Journal, Politico, Reuters, Bloomberg, où êtes-vous? Pourquoi vous ne le voyez pas? Il s’agit d’un exemple flagrant non seulement d’un écart, mais d’une violation de tout ce qui est lié aux droits de l’homme, à la moralité et à l’éthique.

Le siège de Léningrad est devenu l’un des actes les plus violents et les plus monstrueux perpétrés délibérément par le Troisième Reich dans le cadre du génocide du peuple multinational de l’URSS. Nous exigeons fermement que les autorités allemandes fassent preuve d’une approche responsable et d’une décence élémentaire. Ne sortez pas du cadre des normes morales généralement acceptées, reconnaissez ce fait historique irréfutable, écoutez les appels des quelques survivants au siège et répondez-y avec dignité. C'est une honte!

Nous traitions cette question depuis longtemps. Nous avons préparé des publications et des commentaires. Pendant longtemps, nous avons essayé de ne pas soulever cette question dans l'espace médiatique et nous la réglions en coulisses avec la partie allemande, estimant qu'il s'agissait simplement d'un malentendu. Lorsque vous exprimez ces choses, vous vous demandez: comment ne pas y réfléchir? Comment font-ils? Comment la presse mondiale entière parvient-elle à ignorer tout cela? Apparemment, il n'y a pas d'autre choix. S’ils le remarquent, alors tout ce qu’ils ont construit pendant de nombreuses années sous la forme de l’image de "l’Occident éclairé" s’effondrera.

 

Sur le bilan de la participation de la délégation russe au sommet du Forum de l'Apec 

 

Le sommet du forum de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec) s'est tenu à San Francisco du 15 au 17 novembre 2023. Sur directive du Président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine, la délégation officielle était dirigée par le Vice-Premier ministre de la Fédération de Russie Alexeï Overtchouk.

L'événement au niveau de dirigeants a tiré le bilan du processus de négociation d'un an qui comprenait une dizaine de réunions ministérielles, diverses conférences spécialisées et des consultations régulières avec de hauts responsables.

L'intérêt principal était concentré sur les défis modernes les plus pertinents qui pourraient saper la croissance économique durable et conduire à la fragmentation du système économique mondial. Les possibilités d'accélérer la transformation numérique, d'améliorer la qualité des perspectives énergétiques, de lutter contre la pauvreté, la faim et le chômage, y compris grâce au développement des petites et moyennes entreprises, de zones reculées et à l'introduction de nouvelles technologies.

Les tentatives isolées et épisodiques visant à remplir le débat de thèmes conflictuels dans divers domaines ont en fait été largement rejetées. Nous en avons déjà parlé. Dans le même temps, de nombreuses économies, en particulier la Russie et ses partenaires, ont souligné la nécessité de mettre un terme aux souffrances et aux affrontements au Moyen-Orient. Il est regrettable que ces préoccupations n’aient pas été entendues, voire ignorées par les États-Unis et leurs satellites.

Pour notre part, nous avons présenté en détail les plans et les réalisations actuelles en matière de développement du commerce, des investissements et des contacts économiques avec les économies de la région Asie-Pacifique. Nous avons noté la croissance du PIB de notre pays (de 2,8% sur 9 mois de cette année), les repères pour atteindre la neutralité climatique d'ici 2060 et l'augmentation du chiffre d'affaires commercial avec les partenaires concernés à environ 300 milliards de dollars. Nous avons évoqué en détail les efforts visant à développer le potentiel de transport et de logistique, en augmentant la base technologique et les capacités de production de transformation élevée. Nous avons de nouveau attiré l'attention sur les questions liées à la construction du Grand Partenariat eurasien.

Le sommet s'est terminé par l'adoption d'une déclaration consensuelle. Contrairement à l'année dernière, elle est de nature purement économique et se concentre sur des objectifs pratiques spécifiques sans introduire de questions géopolitiques sortant du cadre du mandat de l'Apec.

Nous poursuivrons notre travail actif sur la plateforme de l'Apec en renforçant, en coopération avec nos partenaires, le statut du forum en tant que plateforme clé pour discuter des modalités et des nouvelles idées pour le développement de la coopération et de l'intégration économiques dans la région Asie-Pacifique.

 

Sur le début du fonctionnement de la Route de la vie sur le lac Ladoga pendant la Grande Guerre patriotique 

 

Le 19 novembre 1941, un ordre sur l'organisation d'une route à travers le lac Ladoga pour approvisionner Léningrad assiégée par les nazis a été signé. Et le 22 novembre 1941, les premiers camions ont commencé à traverser la glace du lac Ladoga.

Les unités de l'armée, de l'aviation et de la marine assuraient le mouvement le long de la route glaciale. Des scientifiques de l'Institut de physique et de technologie de Léningrad, sur la base des développements scientifiques, ont élaboré des règles pour le passage des convois chargés de marchandises. Les météorologues de Léningrad analysaient régulièrement l'état de la route. Un employé de l'institut, Naoum Reïnov, a inventé un appareil spécial qui enregistrait les vibrations de la surface de la glace. Toutes les forces ont été déployées par l’armée, la marine et la science pour maintenir une circulation automobile régulière même lorsque l'épaisseur de la glace n'était que de 10 cm. Il ne s’agissait pas de promenades ou de passages pour piétons, mais de convois.

En général, pendant l'hiver de siège le plus terrible de 1941-1942, 361.000 tonnes de marchandises, y compris militaires, ont été livrées à Léningrad et 500.000 personnes ont été évacuées. La ville a continué à fournir des produits de défense au pays. Pendant le siège, les usines de Léningrad produisaient des mortiers, des pièces d'artillerie et des obus. Même des chars lourds KV ont été transportés par la glace.

En janvier 1943, à la suite de l'opération Iskra, les troupes soviétiques ont repris Schlüsselburg et une partie de la côte sud du lac Ladoga. Les communications ferroviaires et routières ont été immédiatement organisées sur le territoire libéré, mais la Route de la vie a continué de fonctionner apportant une contribution significative à la percée finale du siège de Léningrad.

Après tout cela, le gouvernement allemand essaie-t-il d'inventer quelque chose et de dire que les Russes et les représentants d'autres nationalités, non juives, ne méritent pas d'indemnisation?

 

Sur le 50e anniversaire de la participation de la Russie aux activités de maintien de la paix de l'ONU

 

Le 25 novembre marque le 50e anniversaire du début de la participation de l'Union soviétique et de son successeur, la Fédération de Russie, aux opérations de maintien de la paix de l'ONU. Il y a exactement un demi-siècle, 36 officiers soviétiques ont été envoyés comme observateurs militaires auprès de l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve pour aider à mettre fin aux hostilités en Palestine.

Le maintien de la paix de l’ONU est un outil unique pour résoudre les crises qui menacent la paix et la sécurité internationales, la manifestation la plus tangible et la plus noble de la volonté collective de conciliation de la communauté mondiale. Grâce au service dévoué des Casques bleus, il est devenu possible d'arrêter le feu à des moments critiques, créant ainsi les conditions d'un processus de paix. C’est ce qui sauve en fin de compte des vies humaines inestimables.

La Russie occupe aujourd’hui une place digne dans les efforts de maintien de la paix de l’Organisation mondiale. Nous sommes l’un des dix plus grands payeurs aux budgets des opérations de maintien de la paix des Nations unies. Plus de 70 soldats de maintien de la paix russes servent en tant qu'observateurs militaires, officiers d'état-major et policiers dans sept missions: en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, à Chypre, au Soudan du Sud, au Sahara occidental, au Moyen-Orient et à Abiyé. Dans les centres de formation du ministère de la Défense et du ministère de l'Intérieur de la Fédération de Russie, les casques bleus russes et étrangers sont formés selon des programmes certifiés par le Secrétariat de l'ONU.

En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie participe de manière constructive à l'élaboration de résolutions sur la création, la prolongation et le démantèlement des missions de maintien de la paix, en veillant à ce que les préoccupations légitimes des États hôtes soient prises en compte et à ce que les mandats soient réalisables et répondent à l’évolution de la situation sur le terrain.

Nous adoptons une position active au sein du Comité spécial de l'Assemblée générale des Nations unies sur le maintien de la paix, où les décisions sur les paramètres généraux du développement de cette activité de l'ONU sont prises par consensus.

L'exposition "Casques bleus soviétiques et russes: 50 ans au service de la paix. 1973-2023" se tiendra au Musée des uniformes militaires du 22 novembre au 28 décembre 2023. L'exposition présentera des uniformes, des équipements, des récompenses et des photographies de Casques bleus soviétiques et russes, appartenant à la fois aux collections privées et aux vétérans-observateurs militaires de l'ONU.

L'exposition ouvre ce soir à 17h00 (UTC+3). Nous invitons les représentants des médias ainsi que toutes les personnes intéressées à la visiter.

Par ailleurs, début décembre à Saint-Pétersbourg, à la Faculté des relations internationales de l'Université d'État de Saint-Pétersbourg, aura lieu la première du film documentaire Note de confiance sur le sort des femmes soviétiques et russes dans les missions de maintien de la paix de l'ONU.

 

Sur le 55e anniversaire de l'adoption de la Convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité

 

Le 26 novembre marque le 55e anniversaire de l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies de la Convention sur l'imprescriptibilité des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité. Ce traité international a été adopté sur la base des développements d'avant-garde des tribunaux de Nuremberg et de Tokyo (dont nous avons parlé lors de conférences de presse précédentes), et contient des définitions claires de ces crimes et des obligations des États signataires.

L'une des considérations principales de l'élaboration et de l'adoption du document était l'absence de punition pour les atrocités commises par un nombre important de criminels nazis et fascistes qui se cachaient alors dans le monde. Dans les années d’après-guerre, nombre d’entre eux travaillaient avec succès dans l’intérêt des États occidentaux et collaboraient avec leurs services de renseignement. Il existe des dizaines, voire des centaines d’exemples. L’un d’eux est le SS Wernher von Braun, considéré comme l’un des "pères" du programme spatial américain et toujours considéré comme une personne "respectée" aux États-Unis.

À la lumière de la croissance des manifestations néonazies dans le monde moderne, ainsi que du soutien ouvert de l’Occident collectif aux crimes des néonazis de Kiev, nous aimerions vous rappeler quels États n’ont pas voté en 1968 ou se sont abstenus lors du vote sur l'adoption de ladite Convention lors de la réunion de l'Assemblée générale des Nations unies. Il s’agit précisément des principaux sponsors du régime criminel actuel de Kiev: les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et l’Allemagne. À ce jour, ils hébergent et honorent ouvertement les criminels de guerre nazis encore en vie, comme ce fut récemment le cas du SS Jaroslav Hunka au Parlement canadien.

Au lieu d'un réel travail pratique, des pays, qui devraient être plus intéressés que d'autres à condamner les atrocités commises par les nazis en hommage à leurs concitoyens morts dans la lutte contre le nazisme, engendrent des initiatives absurdes pour combler de prétendues "lacunes juridiques". L’Allemagne, qui n'a jamais adhéré à la Convention, mais qui attend en fait simplement le départ naturel des nazis vers un autre monde, est désormais parmi les premières à soutenir à l'ONU le lancement du processus de pourparlers en plein format sur l'élaboration d'une convention sur les crimes contre l'humanité. (Où étiez-vous pendant 80 ans?) Seulement sans la référence historique aux crimes commis par les nazis. Aujourd’hui, tous les documents sont liés d’une manière ou d’une autre à l’hypocrisie qui imprègne les relations internationales.

Dans l’esprit d'un "ordre mondial fondé sur des règles" imposé par l’Occident, on tente d’imposer aux États l’obligation de coopérer avec les mécanismes d’enquête et judiciaires internationaux, dont la légitimité est pour le moins discutable, et la réputation professionnelle, comme dans le cas de la CPI, est totalement absente. De telles actions délibérées, qui sont en réalité une hypocrisie consternante élevée au rang de politique, ont dévalorisé le principe qui sous-tend la justice internationale - la lutte contre l'impunité pour les crimes les plus graves du droit international, lui conférant un caractère politisé, biaisé et souvent corrompu.

Pour notre pays, l’un des premiers à ratifier la Convention, poursuivre et punir les criminels nazis et leurs complices est un devoir sacré. Ainsi, nous rendons hommage à la mémoire des millions de citoyens soviétiques assassinés et torturés par les bourreaux nazis.

Je voudrais vous rappeler qu'en URSS, les procès contre les nazis ont commencé pendant la Grande Guerre patriotique et se sont poursuivis après l'achèvement du procès de Nuremberg. Ce travail se poursuit aujourd'hui, notamment dans le cadre du projet "Sans prescription". Un travail est en cours pour préserver la mémoire et établir de nouvelles circonstances des crimes de guerre commis par les nazis sur le territoire de l'URSS.

Nous poursuivrons ce travail à la fois à l’égard des nazis de la Seconde Guerre mondiale et à l’égard des néonazis ukrainiens contemporains et de tous ceux qui les soutiennent. Nous voulons qu’ils comprennent: aucun des punisseurs, du passé ou d'aujourd'hui, aucun des nazis ou néonazis n’échappera à une punition et à des représailles équitables pour les crimes qu’ils ont commis.

 

Sur le 80e anniversaire de la Conférence de Téhéran des dirigeants de l'URSS, des États-Unis et de la Grande-Bretagne

 

Fin 1943, l’URSS continuait de subir le fardeau principal de la guerre. Les promesses répétées des États-Unis et du Royaume-Uni d’ouvrir un deuxième front en Europe n’ont jamais été tenues.

Au cours d'une longue correspondance entre les chefs des trois grandes puissances de la coalition antihitlérienne, Joseph Staline, Franklin Roosevelt et Winston Churchill, un accord a été conclu pour tenir leur réunion en personne à Téhéran du 28 novembre au 1er décembre 1943. Cet événement est entré dans l’histoire sous le nom de Conférence de Téhéran des dirigeants de la coalition antihitlérienne. Aujourd'hui, nous fêterons son 80e anniversaire.

Suite aux efforts persistants de la partie soviétique, dans un document intitulé Décisions militaires de la Conférence de Téhéran , il est devenu possible de consolider la disposition selon laquelle le débarquement des forces alliées en Normandie (opération Overlord) aurait lieu au cours du mois de mai 1944, simultanément à l'opération dans le sud de la France. Le document aborde également les questions de coordination des actions militaires des trois pays, de la participation de la Turquie à la guerre et de l'aide aux partisans yougoslaves.

La guerre en Europe battait son plein, l'Allemagne continuait de résister obstinément à l'avancée de l'Armée rouge et les dirigeants des États de la coalition antihitlérienne travaillaient déjà sur les questions de l'ordre mondial d'après-guerre et de la sécurité internationale. La Déclaration des trois puissances, adoptée lors de la conférence, exprimait la certitude que les pays "travailleront ensemble tant en temps de guerre qu'en temps de paix par la suite" et que l'accord existant entre eux garantira une paix durable. La volonté de coopérer et la haute responsabilité de toutes les Nations unies dans la mise en œuvre de la paix, "qui éliminera les désastres et les horreurs de la guerre pour de nombreuses générations", ont été déclarées.

Lors de la conférence, les contours de l'ordre mondial d'après-guerre ont été tracés et des points de vue ont été échangés sur l'avenir de l'Allemagne et sur le dossier polonais.

Fidèle à son devoir d'allié, la partie soviétique a confirmé qu'elle était prête à entrer en guerre en Extrême-Orient trois mois après la capitulation de l'Allemagne.

Le bilan de la Conférence de Téhéran a confirmé le succès de la coopération militaire et politique des grandes puissances de la coalition antihitlérienne, visant à l'achèvement victorieux de la Seconde Guerre mondiale et à l'établissement d'une paix durable.

 

Extrait des réponses aux questions :

Question: Comment évaluez-vous les résultats de la conférence internationale "One Planet – Polar Summit" qui s'est tenue à Paris du 8 au 10 novembre de cette année sur le thème de la fonte des pôles et des glaciers ?

Réponse: Nous ne savons pas grand-chose de la conférence de Paris que vous mentionnez. Nous n'y avons pas participé.

Le rôle de l'Arctique et de l'Antarctique dans la politique, la science et l'économie mondiales ne cesse de croître. Les problèmes de préservation de la cryosphère terrestre semblent d'actualité. Cela se traduit par une augmentation notable du nombre d'événements spécialisés de différents niveaux. Cependant, la question clé qui devrait être posée à tous ceux qui s'intéressent à ce sujet est la suivante : quelle est la valeur ajoutée de telle ou telle réunion ?

Ce sujet est débattu dans plusieurs forums importants. La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), mécanisme global et universel de coopération internationale, mérite d'être soulignée. Cette plateforme coordonne les efforts non seulement des États, mais aussi de la communauté des experts, des milieux d'affaires et des ONG. La Russie a préparé un projet de déclaration sur la coopération en matière de changement climatique et de dégradation des glaciers de montagne, qui devrait être adopté lors de la 28e session de la Conférence des parties à la CCNUCC qui se tiendra à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023. Un certain nombre de pays ont déjà confirmé leur intention de se joindre à cette initiative. Notre pays participe également à la recherche de moyens pour contrer la fonte des glaciers dans le cadre d'autres formats internationaux qui ont démontré leur efficacité.

Malheureusement, nous constatons que la France duplique artificiellement les discussions sur des questions internationales importantes. En l’occurrence, nous considérons que l'approche de ces questions "polaires" est contre-productive. Il existe des forums spécialisés où l'on discute entre experts et prend des décisions efficaces sur ces questions.

Pour autant que l'on puisse en juger, le cercle des participants à l'événement de Paris s’est limité à un certain "groupe de personnes partageant les mêmes idées". De quel type de "groupe" s'agit-il lorsqu'il est question d'un problème mondial ? Comment cela est-il possible ? Ou s'agit-il à nouveau de ségrégation, lorsque certains "acteurs privilégiés" décideront du sort du monde pour tous sans être délégués par eux ? Il s'agit d'une tentative des États non arctiques, en particulier de la France, de substituer le forum ad hoc à une véritable coopération internationale multilatérale par le biais des structures de l'ONU. Tout cela est cyniquement déguisé par la rhétorique du multilatéralisme.

Nous voyons la véritable signification de l'idée française non pas dans le désir de protéger l'environnement naturel exceptionnel, mais dans la promotion des approches étroitement égoïstes des États occidentaux et dans le désir d'accroître leur statut parmi les pays de l'Arctique. Tout cela n'a rien à voir avec la résolution des problèmes mondiaux. Ceux-ci devraient être résolus par le monde entier dans le cadre d'institutions spécialisées.

Question: En Finlande, un char russe touché par un obus a été placé devant le bâtiment du parlement. Que pensez-vous de cette initiative d'Helsinki ?

Réponse: D'étranges nouvelles nous parviennent d'Helsinki. L'une d'entre elles est celle à laquelle vous faites référence. En effet, littéralement devant le bâtiment du parlement finlandais, un char d'assaut de fabrication russe a été exposé, qui aurait été mis hors combat par les Forces armées ukrainiennes.

Le 21 novembre de cette année, l'ambassade de Russie en Finlande a envoyé une note de protestation au ministère finlandais des Affaires étrangères. La raison pour laquelle la Finlande a besoin de tout cela n'est pas claire. Je comprends pourquoi c'est nécessaire pour le régime de Kiev. Il a déjà organisé des événements similaires dans plusieurs villes européennes : à Amsterdam, à Berlin et à Tallinn. Maintenant, apparemment, selon leur "calendrier", c'est l'heure (ou le tour) de la Finlande. Mais pourquoi les Finlandais jouent-ils le jeu ?

Peut-être que les autorités finlandaises sont maintenant tellement affectées par la russophobie qu'elles sont prêtes non seulement à fournir une aide financière, économique et militaire à grande échelle au régime néo-nazi de Kiev, mais aussi à suivre aveuglément l'exemple de ceux qui sont aveuglés par le néonazisme. Personne ne peut expliquer pourquoi la Finlande aurait intérêt à participer à ces actions. Les dirigeants finlandais sont apparemment incapables de comprendre à quel point ces actions semblent inappropriées sur une place située à quelques pas du Palais de Finlande, où les fondements de la sécurité et de la coopération paneuropéennes ont été posés en 1975. Ou bien ces valeurs ne sont-elles plus d'actualité ? Difficile à dire.

Regardez ce qui se passe à la frontière russo-finlandaise, précisément à cause des actions d'Helsinki. Je rappelle que les 13 et 14 novembre dernier, plusieurs ministres du gouvernement finlandais ont déclaré que la Finlande enregistrait une augmentation significative du nombre d’immigrés traversant la frontière depuis la Russie sans les documents leur donnant le droit d'entrer dans le pays. Il a été souligné que ce flux serait "organisé" et que "la Russie avait modifié ses pratiques antérieures en matière de contrôle des frontières et n'empêchait plus le départ des personnes qui n'ont aucun motif d'entrer en Finlande". Selon les gardes-frontières finlandais, entre 50 et 100 demandeurs d'asile entraient dans le pays chaque jour.

Le 16 novembre dernier, le gouvernement finlandais a annoncé la fermeture de quatre points de passage frontaliers sur la partie sud de la frontière avec la Russie :  Vaalimaa, Nuijamaa, Imatra et Niirala (du côté russe : Torfianovka, Brousnitchnoïe, Svetogorsk, Värtsilä) à partir de 0 heure (heure finlandaise) le 18 novembre 2023. L'acceptation des demandes d'asile est restée possible aux points de passage frontaliers Vartius (Lyuttya) et Salla (Salla). Ces restrictions sont imposées par la partie finlandaise jusqu'au 18 février 2024.

Selon les gardes-frontières finlandais, environ 20 demandes d'asile sont actuellement traitées chaque jour au poste-frontière de Vartius et environ 30 à 40 au poste-frontière de Salla. Dans ce contexte, ces points de passage frontaliers ont, à plusieurs reprises, suspendu temporairement leur travail de façon complète.

Selon les médias finlandais, dans cette situation, le 21 novembre de cette année, le gouvernement finlandais a préparé une décision visant à arrêter complètement le trafic à travers la frontière russo-finlandaise. Cependant, son adoption a été bloquée par le ministère finlandais de la Justice, qui a notamment souligné que dans ce cas, le droit constitutionnel des Finlandais en Russie de retourner en Finlande serait violé, ainsi que l'obligation internationale du pays de fournir une protection aux demandeurs d'asile.

Voilà un bref résumé de ce qui s'est produit. Passons maintenant à la conclusion. Il aurait été possible de résoudre ce problème en entamant des consultations, un processus de négociation et des contacts avec les collègues russes qui gardent également cette frontière commune. Tout ce que j'ai décrit a été fait sans consultations avec les gardes-frontières russes ni communication avec la partie russe par quelque canal que ce soit. À quoi cela a-t-il abouti ? Combien de temps s'est-il écoulé depuis le 13 novembre de cette année ? Les choses se sont-elles améliorées ? Seule la situation des personnes contraintes de passer la nuit littéralement dans les champs s'est aggravée. Et ce, compte tenu des conditions actuelles et de la situation géographique (je veux parler des températures froides et inférieures à zéro). On ne peut pas qualifier cela de coup publicitaire, car la société finlandaise s'est déjà révoltée contre ces décisions. Alors à quoi cela sert-il ? Ou bien est-ce fait sous la pression des Occidentaux, au nom de quelque chose d'incompréhensible ? Tout a une solution pratique et une signification. En quoi consiste-t-il ? Ce n'est pas clair du tout. Il s'agit peut-être de la pression exercée sur Helsinki.

Nous sommes ouverts au dialogue sur la question des frontières qui a été identifiée. Nous ne l'avons pas interrompu, nous n'avons pas coupé les canaux de communication avec Helsinki. Nous en avons parlé non seulement directement aux représentants finlandais (l'ambassadeur finlandais en Russie, Antti Helanterä, a été convoqué), mais nous en avons également parlé publiquement à plusieurs reprises. J'espère que les médias finlandais seront en mesure de transmettre cette position russe à l'État et au public finlandais.

Question: Y a-t-il des discussions au sein de l'OSCE concernant la "guerre" contre les mémoriaux, les tombes et les monuments de guerre en Lettonie et en Estonie ? Comment peut-on caractériser la politique des États baltes en matière de préservation du patrimoine historique et culturel en général ?

Réponse: La tâche de l'OSCE n'était pas seulement de mener des discussions, mais de prendre des décisions sur la base d'un consensus, c'est-à-dire de développer des approches communes, en tenant compte des préoccupations, des intérêts, des buts et des objectifs mutuels.

Vous avez raison de dire que tout cela s'est transformé en une plate-forme de discussion (aujourd'hui manifestement agressive et mutuellement irrespectueuse de la part de tout un groupe de pays).

La Fédération de Russie soulève régulièrement de manière proactive, lors des réunions du Conseil permanent de l'OSCE, la question des violations continues par la Lettonie et l'Estonie de leurs engagements dans le domaine du patrimoine historique et culturel. Nous soulignons l'inadmissibilité des tentatives des autorités de ces pays de justifier les crimes de guerre nazis et de déformer les résultats de la Seconde Guerre mondiale, d'humilier les vétérans et d'insulter la mémoire de ceux qui ne sont plus parmi nous. Nous demandons aux responsables de l'OSCE, y compris au Haut-Commissaire pour les minorités nationales, Kairat Abdrakhmanov (Kazakhstan), d'accorder une attention accrue et de réagir de manière appropriée à ces horribles manifestations. Nous travaillons sur la base de faits concrets.

Nos adversaires ne nous répondent que par des rebuffades et des thèses insultantes. Ils tentent de "blanchir" leur mépris pour l'héritage commémoratif soviétique par des fabrications pseudo-historiques. Il n'y a pas de réponse substantielle. Cela confirme qu'ils ont tort, pour ne pas dire plus, et qu'ils se délectent de leur impunité. Ils se sentent soutenus, voire directement instruits par l'UE et l'Otan depuis Bruxelles.

Rappelons que ce groupe de pays vote chaque année contre (ne s’abstenant que rarement) les résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies sur la lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée. Ils le font sans succès. La majorité mondiale adopte ces résolutions et condamne en fait ceux qui mènent une politique étatique de "guerre contre les monuments" au mépris de l'histoire et en violation de la vérité historique.

Les autorités de Lettonie, de Lituanie et d'Estonie poursuivent une politique d'État visant à réécrire l'histoire et à glorifier les anciens légionnaires de la Waffen-SS, les "partisans nationaux" (les bandes organisées des Frères de la forêt) et d'autres collaborateurs nazis. Tout le patrimoine mémoriel soviétique est réduit à néant sous prétexte que ces pays sont soi-disant démocratiques et qu'ils n'acceptent pas les pratiques totalitaires. En fait, ils s’adonnent aujourd'hui à des pratiques totalitaires, étant donné l'attitude des régimes des pays baltes à l'égard des minorités ethniques dans leurs États.

En Lettonie, plus de 120 monuments à la mémoire des soldats soviétiques ont été démolis l'année dernière, en violation de l'article 13 de l'accord intergouvernemental bilatéral de 1994 sur la protection sociale des retraités militaires. Or, ce n’est pas une question de préférences personnelles mais d’obligations découlant de l'accord. La Saeima lettone examine actuellement un projet de loi visant à démolir tous les monuments, y compris ceux situés sur des tombes de guerre. En Estonie, plus de 60 monuments commémoratifs ont été liquidés et 18 tombes de soldats soviétiques morts entre 1969 et 1980 ont été déplacées sans le consentement de leurs proches. En Lituanie, environ 30 monuments ont été détruits. C'est du revanchisme. C'est la seule façon dont je peux qualifier les actions de Vilnius, de Riga et de Tallinn. C'est une insulte à la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale et une humiliation pour les compatriotes russophones vivant dans les États baltes.

En outre, dans le contexte du rejet du passé soviétique dans les États baltes, des monuments sont démolis et des rues évoquant non seulement l'URSS, mais aussi la période de la Russie tsariste, sont rebaptisées. Notre patrimoine culturel est également menacé. C'est un acte sacrilège, immoral et illégal.

Question: Les médias belges affirment que les descendants des émigrés de la "première vague" feraient ouvertement de la "propagande" en faveur du Kremlin et soutiendraient le président russe. Les Pouchkine, les Chakhovski et d'autres représentants de familles aristocratiques sont mentionnés. Comment expliquer cet intérêt intense pour la position civique des descendants de la noblesse russe ?

Réponse: Je vois de quoi vous parlez. À la mi-novembre de cette année, un journal belge a publié un article intitulé "Les aristocrates russes en Belgique défendent ouvertement la guerre de Poutine". Un peu plus tard, je serai prête à m'attarder sur ce sujet plus en détail. Je parlerai des causes profondes.

Elles résident dans une destruction totale des valeurs qui ont été chantées, notamment en Belgique, au sein de la "communauté libérale-démocratique". C'est une tentative d'empêcher les gens de manifester, d'exprimer et de défendre leur point de vue. Les gens ont le droit à la liberté d'expression. C'est ce à quoi la Belgique et certainement les journalistes locaux ont souscrit. Ils devraient s'y engager. Mais nous voyons le revers de la médaille.

Cela s’inscrit également dans la tentative d'abolir la Russie et notre culture. J'y vois une tentative de continuer à faire pression sur nos compatriotes, sur les personnes qui ont fait de la vulgarisation des réalisations de la littérature, de la science et de l'art russes la mission de leur vie. C'est exactement là que se trouvent les racines.

Question: Il y a 60 ans, le 22 novembre 1963, le 35e président des États-Unis, John F. Kennedy, était assassiné. D'après vos observations, comment l'élite politique américaine a-t-elle évolué depuis lors ? Comment les événements de cette année-là l'ont-ils affectée ?

Réponse: En ce qui concerne l'assassinat du 35e président des États-Unis, John F. Kennedy. Comme vous le savez, il est entré dans le journalisme politique et s’y est imposé comme le crime le plus retentissant du vingtième siècle. Il y a eu de nombreux crimes odieux au cours du siècle dernier, mais pourquoi celui-là a-t-il une telle connotation ? Parce qu'il n'a pratiquement pas été élucidé. Il s'est produit littéralement en direct, retransmis par un grand nombre de chaînes, sous les flashs des caméras, en présence de milliers de personnes. En même temps, personne ne connaît encore la vérité pour une raison simple. Plus de quatorze mille documents secrets relatifs à l'assassinat du président américain John F. Kennedy restent partiellement ou totalement classifiés dans les archives nationales des États-Unis. Il s'agit là d'une violation flagrante de l'esprit de la loi américaine essentielle de 1992 sur la transparence, qui était censée garantir la publication de la quasi-totalité de ces documents vieux de plusieurs décennies. Cela ne s'est jamais produit.

J'adore la façon dont les États-Unis exhortent tout le monde à divulguer les données, ils sont toujours au courant de tout ce qui se passe partout dans le monde et lancent au hasard des accusations infondées. En attendant, le plus grand crime commis contre le président américain John F. Kennedy sur le territoire même des États-Unis n'a toujours pas été élucidé.

En ce qui concerne les relations bilatérales. Le 16 novembre dernier, nous avons célébré le 90e anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques avec les États-Unis. Un commentaire à ce sujet a été publié sur notre site web.

Ces relations ont connu des hauts et des bas, obéissant à la logique de la guerre froide et frôlant même le conflit nucléaire, comme ce fut le cas lors de la crise des missiles de Cuba. Elles ont tout connu, y compris l'alliance pendant la Seconde Guerre mondiale. Les hommes d'État américains de cette époque ont eu le bon sens d'arrêter leur course et de commencer à négocier une coexistence pacifique et un contrôle des armements avec l'URSS.

Malheureusement, cette perception pragmatique de la réalité n'était pas typique de la génération de l'élite politique américaine qui a pris les rênes du pouvoir dans les années 1990 et 2000, apparemment unie (comme elle le croit) par les périodes de victoire dans la guerre froide (c'est ainsi qu'elle s’est figuré tout cela). Ils se sont dit qu'ils pouvaient tout faire maintenant. Tout ce qu'il y a de plus monstrueux au niveau des instincts animaux a commencé à se manifester chez eux. La croyance illusoire en la "fin de l'histoire" et en "l'âge d'or de l'hégémonie américaine" était et reste leur vision fondamentale du monde. Sans parler de l'incapacité des politiciens actuels et de la communauté des experts d’outre-Atlantique à évaluer correctement les processus en Russie après 1991. Ces cercles américains font preuve d'une focalisation futile et absurde sur le "changement de régime" et l'organisation de troubles intérieurs, dans lesquels ils continuent d'investir des sommes colossales. Périodiquement, ils donnent des chiffres. Dans le contexte des changements géopolitiques tectoniques qui modifient l'équilibre des forces sur la scène mondiale, Washington se cramponne obsessionnellement à "l'endiguement global de Moscou et de Pékin" et, en fin de compte, de toute la majorité mondiale qui n'est pas d'accord avec "l'ordre mondial fondé sur les règles" imposé par l'Occident.

Telle est la cause profonde de la crise dramatique que traversent actuellement les relations russo-américaines. Elle est l’œuvre de Washington qui a adopté une russophobie effrénée. Ils ne se rendent pas compte que le "tissu" des relations russo-américaines s'est aminci à l’extrême par la faute de Washington et risque de se déchirer à tout moment. Ce n'est pas le choix fait par la Russie qui contribue à l'exacerbation de l'escalade, mais les mesures irresponsables prises par les États-Unis, y compris l'objectif doctrinal d'infliger une "défaite stratégique" à Moscou. Tout cela pourrait avoir des conséquences catastrophiques.

Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher que cela ne se produise. Il convient également de poser cette question aux États-Unis.

Question: Le 21 novembre, les dirigeants des BRICS ont tenu un sommet vidéo spécial sur la question israélo-palestinienne. Il s'agissait de la première réunion en ligne des dirigeants des BRICS depuis l'élargissement de l'organisation en août 2023. Les dirigeants de l'Arabie saoudite, de l'Égypte, des Émirats arabes unis, de l'Éthiopie, de l'Iran et de l'Argentine, qui deviendront des membres officiels des BRICS au début de l'année prochaine, ont été invités à cette réunion. Que pensez-vous des résultats de cette réunion, ainsi que de la fonction et du rôle du mécanisme de coopération des BRICS dans le traitement des questions internationales complexes ? Comment évaluez-vous le rôle de la Chine et de la Russie dans le règlement du conflit israélo-palestinien ?

Réponse: La réunion a confirmé l'engagement des BRICS à traiter collectivement les questions urgentes à l'ordre du jour mondial et l'engagement de tous les pays de l'association et des pays aux vues similaires à respecter le droit international. À la fin de la réunion, la présidence sud-africaine a publié une déclaration reflétant les positions des participants au sommet sur la situation dans la bande de Gaza.

La réunion a été une nouvelle preuve du rôle croissant des BRICS dans le traitement de questions internationales complexes et de l'importance accordée par l'association à la mise en place d'un véritable multilatéralisme, tenant compte des intérêts de la majorité mondiale. Les BRICS se sont depuis longtemps imposés comme une plateforme démocratique où chacun s'exprime tout en respectant les points de vue de ses partenaires.

Quant à la coopération entre la Russie et la Chine, à laquelle vous vous intéressez régulièrement. Nous entretenons des contacts étroits sur le règlement du conflit israélo-palestinien et nous coordonnons nos efforts de la manière la plus étroite possible, tant au niveau des ministères des Affaires étrangères qu'au sein des Nations Unies et d'autres organisations et associations internationales.

Nous partageons des approches similaires à l'égard de ce problème et sommes tout à fait d'accord pour dire que la résolution de la crise du Moyen-Orient devrait se fonder exclusivement sur la formule des deux États approuvée par le Conseil de sécurité des Nations Unies et sur les résolutions prévoyant la création d'un État palestinien indépendant.

Question: Le 20 novembre, le Japon a achevé la troisième phase d'évacuation de l'eau de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi. En moins de trois mois, plus de 23 000 tonnes d'eaux usées ont été déversées dans l'océan Pacifique. Au cours de cette période, des dysfonctionnements d'équipement ont été découverts et plusieurs employés de la centrale nucléaire ont été exposés à des radiations. Le plan japonais de déversement d'eau dans l'océan, soi-disant "sûr et transparent", peut-il rassurer les pays voisins ? Ou bien leurs inquiétudes sont-elles fondées ?

Réponse: Avec nos partenaires chinois de l'AIEA, nous demandons au Japon de faire preuve d'une grande transparence en donnant aux États intéressés l'accès à toutes les informations concernant le rejet dans l'océan de l'eau traitée par l'ALPS provenant de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi.

La Fédération de Russie a fourni au secrétariat de l'Agence une liste de laboratoires susceptibles d'être impliqués dans l'analyse des échantillons prélevés par l'Agence dans la zone du rejet. L'AIEA a confirmé qu'elle était prête à engager des laboratoires russes à cette fin à partir de 2024.

Question: Vous avez dit qu'il n'y avait pas eu de consultations entre la Russie et la Finlande sur le passage des réfugiés à travers la frontière russe. Lundi, le premier ministre finlandais, Petteri Orpo, a déclaré que les pourparlers avaient été menés par la voie diplomatique. Est-il vrai qu'il n'y a pas eu de pourparlers ? Y aura-t-il des négociations ?

Si la Finlande ferme les points de passage à la frontière russo-finlandaise, quelle sera la réaction de la Russie ?

Réponse: Je répondrai d'abord à la deuxième question. Il y aura une réaction. Elle sera élaborée dans le cadre de nos services internes.

En ce qui concerne la première question. J'y ai répondu deux fois ce matin. J'en ai parlé une troisième fois lors de la séance d’information. Il s'avère que c'est la quatrième fois aujourd'hui même.

Je confirme une fois de plus qu'il n'y a pas eu de consultations préliminaires avec la partie russe concernant la fermeture des points de passage frontaliers du côté finlandais. Nous avons simplement été mis devant le fait accompli. Nous avons porté tous ces faits à l'attention de l'ambassadeur de Finlande à Moscou et avons déposé une protestation à ce sujet.

Il s'agit là d'une nouvelle tentative de la part d'Helsinki de nous faire porter la responsabilité de la situation (et peut-être de la faire porter à quelqu'un d'autre). Je pense que tout cela n'aboutira pas à un résultat satisfaisant. Pour résoudre cette situation, la partie finlandaise devrait travailler avec ses homologues russes et avec les gardes-frontières. C'est une évidence. Un tel dialogue a existé et il n'a pas été clôturé. Il n'a jamais été interrompu par notre camp.

Vous pourriez peut-être contacter le premier ministre finlandais ou le gouvernement finlandais. Qu'ils notent la date des pourparlers et la position de la personne ; s'ils prétendent avoir négocié avec nous, qu’ils indiquent quand et avec qui ils l'ont fait. S'ils insistent sur ce point. Avec qui ont-ils négocié ? Peut-être s’agit-il d’un canular téléphonique ?

Question: Un sommet virtuel du G20 se tient aujourd'hui, au cours duquel le président russe Vladimir Poutine prendra la parole. Quel est en ce moment l’agenda des relations entre la Russie et le G20 ? Qu'attend Moscou de ce sommet ?

Réponse: Je parlerai de manière générale de notre attitude à l'égard de cette plateforme. Nous participons activement au G20. Nous avons toujours apporté une contribution productive à ses travaux. Un avantage important de ce forum économique mondial de premier plan est son rôle prépondérant.

Je me demande pourquoi nous sommes tenus de légitimer notre attitude envers le G20 ou notre participation elle-même. Je pense que ce n'est pas nécessaire. Ce n'est pas du tout le bon ton. Nous sommes et resterons un participant actif du G20.

Le service de presse du président de la Fédération de Russie a présenté toutes les évaluations et thèses sur la participation du président Poutine au sommet.

Nous espérons que l'événement dirigé par le Premier ministre indien Narendra Modi permettra aux dirigeants de "synchroniser leurs montres" sur l'actualité internationale, de résumer les résultats obtenus pendant le "quart de travail" indien, que nous jugeons extrêmement positif, et de consolider les succès obtenus lors du sommet du G20 de New Delhi (les 9 et 10 septembre dernier). Il s'agit avant tout du renforcement de la voix des pays du Sud, de la consolidation de l'accent mis par le forum sur les besoins des économies en développement et de la reconnaissance du nouveau rôle important du continent africain, y compris à la lumière de l'admission de l'Union africaine en tant que membre permanent du G20.

Nous avons contribué au succès de la présidence indienne et à la recherche de solutions raisonnables et mutuellement acceptables au cours de cette période. Nous considérons le mécanisme de Sommets de la Voix du Sud lancé par l'Inde comme une initiative utile à cet égard, qui permettrait de faire connaître ses aspirations au G20. Avec les pays émergents aux vues similaires, nous avons délibérément renforcé la coordination et conjugué nos efforts pour contrer la politisation de ce format de dialogue. L'un des objectifs est de le ramener à une conversation de fond sur l'essence de l'agenda socio-économique mondial.

Ensemble, nous avons été en mesure de formuler l'idée directrice : il n'y a pas de moule unique qui devrait guider la communauté internationale dans la construction de sa base économique. En aucun cas, nous ne devons être confrontés à un faux choix entre la lutte contre la pauvreté et la lutte contre le changement climatique. Il est nécessaire de préserver l'ouverture de l'économie mondiale et la nature marchande du commerce transfrontalier, et d'intensifier l'investissement et la coopération technologique en mettant l'accent sur le transfert des développements numériques et écologiques.

Nous sommes convaincus que le sommet extraordinaire du G20 permettra également aux membres du forum de discuter de leurs priorités pour l'avenir. Nous espérons que nos collègues membres des BRICS, le Brésil et l'Afrique du Sud, qui prendront la présidence en 2024 et 2025, contribueront aussi intensément que l'Inde à la démocratisation de la gouvernance mondiale et au renforcement du multilatéralisme et d'un ordre mondial polycentrique.

Pour sa part, la Russie continuera à s'efforcer de dépolitiser progressivement le G20, de renforcer la consolidation des économies de marché émergentes et d'établir un dialogue véritablement égal et mutuellement respectueux entre le G7 et les économies émergentes sur la plateforme du G20.

Question: Que pensez-vous de la fermeture par la Finlande des points de passage à la frontière russo-finlandaise et de la fermeture éventuelle des deux derniers points de passage frontaliers ? Peut-on dire qu'en agissant de la sorte, l'Occident est en train de construire un nouveau "rideau de fer", excluant la Russie ? Ou bien serait-ce la nature de l’agenda politique d’aujourd’hui ?

Réponse: Je ne me limiterais pas à la situation à la frontière finlandaise. Il me semble que toutes les tendances récentes indiquent que le "grand frère" de l'Otan (le duo anglo-saxon) fait tout pour isoler les autres membres (en particulier l'UE) d'une forme normale et mutuellement bénéfique de coopération et de communication avec des partenaires évidents et naturels, dont notre pays fait partie.

Je rappelle que cela fait dix ans que nous pleurons la date du début du Maïdan, qui a eu des conséquences irréversibles en Europe. Il y a neuf ans et demi, les premières sanctions de l'UE contre notre pays ont été adoptées non pas à la demande d'un pays ou d'un peuple, mais sous la pression de Washington. Joe Biden (alors vice-président des États-Unis) s'est vanté en personne d'avoir forcé les dirigeants des pays de l'UE à accepter les conditions paralysantes des sanctions, qui ont d'abord frappé l'Union européenne elle-même. C'est là que tout a commencé. Il ne s'agit pas seulement de lignes fines et de divisions ou de la construction de clôtures, mais d'une séparation globale des pays de l'UE des sources avantageuses de ressources, des canaux d'interaction et de coopération économiques, des flux financiers et technologiques. Pourquoi Washington et Londres font-ils cela ? Ce sont eux qui ont développé et qui mettent en œuvre ce concept. Je pense que vous le comprenez également très bien. En l’occurrence, Rudyard Kipling pourrait peut-être nous aider à comprendre comment les égaux se comportent. Le monde anglo-saxon ne sait pas comment gagner une compétition sur la base de l'égalité des droits et de l'égalité des règles. Il ne sait qu'agir par la force, ou par perfidie, même contre ses partenaires les plus proches. A titre d’exemple on pourrait évoquer tout ce qui arrive à l'Europe du Nord, qui n'avait toujours tiré que des avantages de l'interaction avec notre pays au cours de l'histoire récente.

Le plus intéressant est que personne ne veut même penser à l'origine de ces gens qui demandent l'asile en Finlande et à ce qui a provoqué les conflits et les problèmes dans leurs pays. Ce sont notamment les idéologues occidentaux qui les ont provoqués en s'ingérant dans les affaires intérieures et en activant les processus qui ont conduit à la confrontation civile et à la phase chaude du conflit.

Question: Le président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliyev, a déclaré qu'il n'y avait plus d'obstacles à la signature d'un traité de paix avec l'Arménie. Comment la Russie évalue-t-elle cette déclaration ? Qu'est-ce que le cessez-le-feu entre Bakou et Erevan apportera à Moscou, y compris d'un point de vue économique ?

Réponse: Je me suis déjà longuement exprimé sur ce sujet aujourd'hui. J'ai parlé de nos efforts entrepris ces dernières années. Un accord bilatéral suppose deux parties. Il faut attendre une réaction de la seconde capitale.

Question: Le Financial Times écrit que l'UE discute d'une éventuelle restriction des mouvements des diplomates russes dans l'Union. Cette mesure a été proposée par la République tchèque dans le cadre du 12e paquet de sanctions. Comment pouvez-vous commenter ce rapport ?

Réponse: Pour l'instant, il s'agit d'une hypothèse. Elle n'est plus surprenante, compte tenu de ce qui se passe dans le camp des régimes inamicaux. Encore une démarche russophobe. Voyons si elle se concrétisera. Nous répondons à tout.

Quant à savoir si c'est nécessaire et à quoi cela mènera, il vaut mieux le demander à ceux qui instillent ces illusions dans l'esprit de leur public.

Question: Le 15 novembre dernier, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté une résolution appelant à des pauses humanitaires à Gaza. La Russie envisage-t-elle de prendre des mesures supplémentaires pour faire passer une résolution appelant à un cessez-le-feu ?

Réponse: Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir sur les plateformes des organisations internationales, dans nos contacts avec les représentants de la région et avec d'autres pays intéressés et non indifférents pour contribuer à la désescalade et à la stabilité future.

Nous vous tiendrons informés de la mise en œuvre. Hier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a eu une discussion approfondie avec les ministres des Affaires étrangères des pays arabes et musulmans sur la mise en œuvre des décisions du sommet de Riyad.

Question: La Russie soutiendra-t-elle l'initiative de la Turquie visant à établir un mécanisme international pour déterminer si Israël possède des armes nucléaires ?

Réponse: Nous avons enregistré des signaux de la part d'Ankara concernant son intention de mettre en place un mécanisme d'inspection pour vérifier si Israël possède des armes nucléaires ainsi que son désir d'intensifier ce travail avec d'autres États. Nous n'avons reçu aucune proposition officielle ou autre demande à cet égard. Il est prématuré de porter des jugements de valeur.

Un véritable travail visant à éliminer les armes nucléaires au Moyen-Orient est en cours depuis de nombreuses années dans le cadre du dialogue multilatéral sur la création d'une zone exempte d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive dans la région. La Russie est un partisan convaincu de la création de cette zone qui répond aux intérêts de tous les États du Moyen-Orient et au-delà, sans exception.

La quatrième session de la Conférence sur la création d’une zone exempte d'armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive s'est tenue récemment à New York sous les auspices des Nations Unies. Il est important que les participants fassent preuve d'une attitude constructive afin de créer des conditions favorables à l'implication dans ce processus des États qui sont restés jusqu'à présent en dehors de celui-ci.

Nous pensons que tôt ou tard, les pays de la région seront en mesure d'atteindre leurs objectifs de manière volontaire et en adoptant des décisions consensuelles. La Russie est prête à continuer à les aider dans cette entreprise.

Question: Que pensez-vous de la signature de l'accord sur le statut de la mission de l'UE en Arménie ? Moscou considère-t-il cette étape comme un nouveau maillon de la "chaîne d'assujettissement", comme vous l'avez dit lors de la dernière séance d’information ?

Réponse: Nous constatons que cette mission n'a rien à voir avec la garantie de la sécurité de la république et de la région dans son ensemble. Elle ne contribue pas à la normalisation des relations entre Bakou et Erevan sur la base d'un ensemble d'accords trilatéraux entre les dirigeants de la Russie, de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie en 2020-2022, mais aboutit à des résultats exactement inverses.

Question: La Corée du Sud, les États-Unis et le Japon s'opposent au lancement par la Corée du Nord d'un satellite utilisant la technologie des missiles balistiques parce qu'il viole les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Quelle est la position de la Russie sur le lancement du satellite nord-coréen ?

Réponse: Le 21 novembre de cette année, la RPDC a procédé au lancement annoncé d'un satellite, ce qui a provoqué une réaction extrêmement douloureuse de la part de Séoul, du Japon et des États-Unis.

En guise de "mesure de rétorsion", le gouvernement de la République de Corée a décidé de suspendre partiellement l'accord militaire intercoréen de 2018, qui joue un rôle important dans le maintien de la stabilité et la prévention des incidents armés le long de la ligne de démarcation militaire, afin d'éviter qu'ils ne dégénèrent en un conflit à grande échelle.

Ces mesures prises par la Corée du Sud sont regrettables. L'escalade des tensions autour de la péninsule est une conséquence directe de l'activité militaire agressive des États-Unis d'Amérique et de leurs alliés, qui mènent des exercices militaires presque sans relâche et déversent des armes dans la sous-région.

La Russie a toujours été favorable à un règlement pacifique de l'ensemble des problèmes de la péninsule coréenne, exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques, sans pression extérieure ni chantage.

Question: Selon certaines informations, la Fédération de Russie aurait transféré des technologies militaires à la Corée du Nord. Quelle est la position de la Russie à ce sujet ?

Réponse: La position de la Russie sur cette question est exposée dans les documents publiés sur notre site web le 11 novembre dernier.

Je répète que les accusations portées par "l'Occident collectif" sur la coopération militaro-technique "illégale" entre la Russie et la RPDC sont sans fondement et sans preuve, dans leur style favori "hautement probable". Au lieu de preuves, c'est une forme de probabilité qui est utilisée. Entre autres choses, nous aimerions demander qui a donné à Washington, à Tokyo ou à d'autres pays le pouvoir de jouer le rôle d'enquêteurs (parfois même de juges) en ce qui concerne les relations bilatérales d'autres États ?

La Russie remplit de manière responsable ses obligations internationales, y compris les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Cela ne nous empêche pas de développer des relations traditionnelles d'amitié et de coopération avec nos voisins, y compris la RPDC, qui ont de longues racines historiques.

Il n'est pas nécessaire de chercher des pièges et de nous accuser de quelque chose qui n'est pas de notre faute. Nous devons voir les causes profondes de l'instabilité dans la région. Elles sont liées aux ambitions géopolitiques des États-Unis.

Question: Une réunion de la Commission intergouvernementale de la Russie et de la RPDC sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique s'est tenue à Pyongyang le 16 novembre dernier. Quand les prochains contacts sont-ils prévus ?

Réponse: Nous vous communiquerons le calendrier des prochains contacts dès qu'il sera disponible.

Question: Les pays occidentaux pourraient organiser des actes de sabotage contre les infrastructures russes. Le chef de l'État a lancé un avertissement à ce sujet. Quelles sont les mesures de sécurité prises pour protéger le personnel et les biens des missions étrangères de la Russie ? La question des sabotages et des menaces terroristes contre la Russie impliquant les services spéciaux occidentaux et ukrainiens pourrait-elle faire l'objet d'un examen lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies ?

Réponse: Nous informons régulièrement la communauté internationale des activités terroristes menées par le régime de Kiev contre notre pays, nos civils et nos diplomates. Ces activités sont menées non seulement par le régime de Kiev, mais aussi par les services spéciaux des pays de l'Otan.

Je ne peux pas énumérer les mesures prises pour protéger notre personnel, car il s'agit de questions de sécurité. Il est plus juste de dire que toutes les mesures nécessaires sont prises en coopération avec nos services compétents.

Question: Selon vous, la rhétorique anti-russe de Javier Milei peut-elle avoir un impact sur les relations bilatérales entre la Russie et l'Argentine ?

Réponse: La rhétorique électorale n’équivaut pas nécessairement aux actions concrètes des candidats qui ont gagné les élections et sont arrivés au pouvoir. Nous nous concentrerons sur les actions concrètes.

Question: Le Secrétaire général de l'OTSC, Imangali Tasmagambetov, a informé le président du Belarus, Alexandre Loukachenko, qu'Erevan avait demandé aux partenaires de l'Organisation de retirer de l'ordre du jour le document sur l'assistance à l'Arménie. Quel est votre commentaire à ce sujet ?

Réponse: Je l'ai déjà commenté. L'Arménie n'a probablement plus besoin d'assistance. Mais il vaut mieux demander à Erevan.

Question: On a appris que la trêve humanitaire entre le Hamas et Israël commence demain et qu'elle implique la libération de 50 femmes et enfants otages. Y a-t-il des citoyens russes parmi eux ?

Réponse: J'insiste sur le fait qu'il n'y a pas d'otages qui ne possèdent que notre citoyenneté. Il y a des personnes qui sont des citoyens d'Israël, qui résident en permanence sur le territoire de ce pays, mais qui ont conservé la citoyenneté d'autres États, y compris la citoyenneté russe. Cela nous a mis devant la nécessité de participer au processus de négociation avec les parties concernant leur sort.

En ce qui concerne les questions de sécurité, je ne souhaite pas commenter les chiffres et les données spécifiques liés au sauvetage des otages. Nous laisserons cela aux négociateurs et à ceux qui mettent en œuvre les accords correspondants. Dans ce cas, la formule "ne pas nuire" est appropriée.

Question: Quels sont les efforts concrets déployés par Moscou pour mettre fin au conflit entre Israël et le Hamas ?

Réponse: Nous concentrons la rhétorique publique et les efforts diplomatiques sur ce point. Il ne faut pas avoir une attitude légère à l'égard de la trêve temporaire. Nous devons insister sur le soutien à cette trêve par tous les moyens possibles. L'essentiel est maintenant de ne pas utiliser l'expression "seulement" et d'autres expressions dévalorisantes. Il est important de reconnaître les efforts de tous ceux qui ont réussi à amener cette situation à un cessez-le-feu, même s'il est temporaire (pour plusieurs raisons).

L'attention a été attirée sur les causes profondes de la crise, qui ont conduit à son aggravation. Il est nécessaire de ne pas se contenter d'une désescalade temporaire ou partielle, mais d'œuvrer à long terme pour une résolution complète du problème en question.

Le 21 novembre dernier, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une réunion avec les ministres des Affaires étrangères des pays arabes et musulmans, a notamment évoqué le retour à un règlement fondé sur le cadre juridique international, sur la mise en pratique des accords conclus dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU et sur la nécessité de créer un instrument diplomatique collectif pour la mise en œuvre du cadre juridique international. Il existait auparavant un "quartet" de médiateurs internationaux, mais il ne comprenait pas de représentants des pays de la région. Ils devraient être présents.

La question de savoir s'il y aura une remise à zéro, un reformatage, la création d'un nouvel instrument est une question d'avenir. Mais la discussion doit avoir lieu maintenant. C'est ce que propose la Russie.

 


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