Extrait de la conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 27 septembre 2023
Sur la crise ukrainienne
Le régime néonazi de Kiev continue de bombarder les régions russes en utilisant des projectiles et des munitions fournis par des pays de l'Otan. Le 22 septembre, Sébastopol a été attaquée de nouveau. Sachant qu'il ne fait aucun doute qu'il s'agissait d'une attaque planifiée à l'avance en utilisant des moyens de renseignement occidentaux, des satellites et des avions de connaissance, à l'initiative et en coordination étroite avec les renseignements américains et britanniques.
Les 23 et 24 septembre, les néonazis ukrainiens ont attaqué à l'artillerie la ville de Tokmak dans la région de Zaporojié. Le 25 septembre, ils ont tiré sur des communes de la région de Belgorod et la ville de Krasnodon en République populaire de Lougansk (RPL). Il y a des morts et des blessés. Des maisons et des sites d'infrastructure civile ont été endommagés.
L'objectif évident de tels actes terroristes consiste à détourner l'attention des tentatives ratées de contre-offensive des forces armées ukrainiennes, d'intimider les gens, de semer la panique au sein de notre société et, au final, déstabiliser la situation politique en Russie.
Quelles que soient les tentatives de Kiev ou ailleurs d'obtenir les résultats voulus, ils n'y arriveront pas. Nous sommes résolus à mettre fin à toute manifestation du néonazisme et des pratiques de la haine en Ukraine.
Les tribunaux russes, sur la base des preuves recueillies par le Comité d'enquête de Russie, continuent de prononcer des verdicts contre les néonazis ukrainiens qui ont commis des crimes graves contre la population civile.
La semaine dernière, une peine à perpétuité dans une colonie à régime spécial a été prononcée contre le combattant des forces armées ukrainiennes D. Gangale, qui avait tiré sur des voitures avec des résidents locaux en mars 2022 à Marioupol. En conséquence, trois civils ont été tués et un autre blessé.
Pour le meurtre au printemps 2022 à Marioupol de civils, les combattants ukrainiens Ia. Boutchkovski, S. Gritsiv, S. Doliaguine, A. Kamenev, A. Kachirine, Iou. Koutcheriavenko, A. Livertchouk, A. Perets et S. Pilipovitch ont été condamnés à des peines allant de 25 à 28 ans, et des peines de 22 et 24 ans ont été prononcées contre A. Kachirine et D. Moskva. Tous dans des colonies à régime strict.
V. Katranitch, un criminel de guerre ukrainien, a été condamné à 24 ans de prison dans une colonie à régime strict pour avoir abattu un résident de Marioupol en février 2022 pour avoir visité la Crimée.
Les néonazis ukrainiens ne pourront pas échapper à la responsabilité de leurs actes monstrueux. Ils répondront certainement devant la loi. Nous vous en informerons régulièrement.
Les crimes barbares du régime de Kiev n'empêchent pas les pays de l'Otan de fournir des armes à l'Ukraine. Le 21 septembre dernier, les États-Unis ont annoncé un nouveau paquet d'aide militaire aux forces armées ukrainiennes d'un montant de 325 millions de dollars. Il comprend des moyens de défense aérienne, des munitions d'artillerie et des armes à sous-munitions. Selon le New York Times, la première livraison de chars américains Abrams a été effectuée en Ukraine le 23 septembre.
La Commission européenne a fait état de l'envoi au régime de Kiev le 22 septembre de 1,5 milliard d'euros dans le cadre d'un paquet d'aide macrofinancière pour 2023. En tenant compte de cette nouvelle tranche, 13,5 milliards d'euros sur les 18 milliards promis pour cette année ont déjà été versés au gouvernement de Vladimir Zelenski.
Un nouveau paquet d'aide militaire de 400 millions d'euros au régime de Vladimir Zelenski a été annoncé à Berlin. Kiev recevra des systèmes antiaériens autopropulsés Gepard, des véhicules blindés MRAP, des obus de 155 mm, des missiles à moyenne portée Iris-T, 50 drones de surface, etc.
Les États-Unis et leurs alliés de l'Otan continuent de miser sur l'escalade du conflit en Ukraine sans tenir compte de toutes les conséquences. Cela est d'autant plus vrai maintenant, sur fond de discussions sur la "paix" et de négociations auxquelles la Russie "refuse" de participer. Ils sont parfaitement conscients que ce sont des civils qui sont mis en danger.
Kiev ne cache pas que les partisans de Bandera rêvent de frapper en profondeur le territoire de la Russie, ciblant les grandes villes, les hubs de transport et les infrastructures civiles. Le pont de Crimée pourrait de nouveau être une cible, comme l'a récemment promis le chef du service de renseignement militaire ukrainien Kirill Boudanov. Aucune organisation non gouvernementale en Occident ni aucune structure internationale ayant pour but la défense des droits de l'homme et des valeurs humanitaires n'a remarqué une telle idéologie de haine.
On note que l'Occident fait taire ceux qui s'opposent à l'armement massif de l'Ukraine. Le ton est donné par le régime de Vladimir Zelenski, dont les représentants n'hésitent pas à menacer directement les Américains qui s'opposent au soutien financier au régime de Kiev. Des informations sur ces personnes sont publiées sur le site tristement célèbre "Mirotvorets" (nous le mettons entre guillemets car ce nom est à l'opposé de la véritable nature de ce site) comme étant des "ennemis de l'Ukraine". Ils sont perçus par les bandéristes littéralement comme des criminels et sont condamnés. Des publications correspondantes sont déjà apparues dans les médias, mais en Europe et outre-Atlantique, cela n'intéresse personne. Les droits de l'homme ne sont pour eux qu'un outil politique pour exercer une pression sur d'autres pays.
La semaine dernière, Vladimir Zelenski a effectué un autre voyage en Amérique du Nord. Le prétexte officiel était sa participation à la 78e session de l'Assemblée générale de l'ONU. En réalité, ce voyage ressemblait davantage à une convocation chez les dirigeants du "bureau de Washington", bien qu'avec ses propres subtilités. Les espoirs des visiteurs ukrainiens de recevoir de gros investissements financiers et des livraisons garanties d'armes modernes, apparemment promis à l'époque, n'ont pas été réalisés. Les États-Unis se sont limités à allouer un autre paquet relativement petit d'aide militaire. Ces dépenses sont toutefois largement compensées par l'énorme bénéfice économique que les États-Unis tirent du conflit autour de l'Ukraine.
Un réconfort pour Vladimir Zelenski a été sa brève visite au Canada, où il a été accueilli avec des ovations. Cependant, ils se sont longtemps lavé les mains par la suite. Lors de son discours devant le parlement canadien, les parlementaires et le corps diplomatique canadiens (je ne parle pas de nos représentants, mais surtout des membres de l'Otan, car nous n'en avions pas) ont tous salué un ancien bourreau de la tristement célèbre division SS Galicie. Contrairement à toutes les histoires précédentes, celle-ci a vraiment "explosé". Tout cela a même provoqué un écho en Occident. Cette union d'anciens et de nouveaux partisans de l'idéologie fasciste confirme une fois de plus la nature néonazie du régime de Kiev. Je m'étendrai davantage sur ce sujet ultérieurement.
Le 30 septembre, nous célébrerons le premier anniversaire de l'entrée de nouvelles entités de la Fédération au sein de la Russie – les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que les régions de Zaporojié et de Kherson. Il y a un an, leurs habitants ont exercé leur droit légal à l'autodétermination conformément à la Charte des Nations unies, aux Pactes internationaux relatifs aux droits de l'homme de 1966, à l'Acte final d'Helsinki de l'OSCE de 1975, et également à la décision de la Cour internationale de justice des Nations unies sur le Kosovo du 22 juillet 2010, confirmant que la proclamation unilatérale d'indépendance par une partie d'un État n'enfreint aucune norme du droit international.
Les résultats des référendums tenus du 23 au 27 septembre 2022 parlent d'eux-mêmes: les habitants du Donbass, de Kherson et de Zaporojié ne voulaient pas revenir à la vie que leur réservait le régime néonazi. Ils ont défendu leur droit de parler en russe, de respecter l'histoire et la culture de leurs ancêtres, faisant un choix conscient et libre en faveur de la Russie.
Le Président russe Vladimir Poutine, a proposé de célébrer le 30 septembre comme le Jour de la réunification de la Fédération de Russie avec les nouveaux territoires, en soumettant un projet de modification correspondant à la loi sur les jours de gloire militaire et les dates commémoratives de la Russie. La RPD, la RPL, la région de Zaporojié et la région de Kherson sont une partie intégrante de notre pays qui doit être complètement libérée des forces armées ukrainiennes.
Il est très symbolique que le 30 septembre marque une autre date importante – le 80e anniversaire de la fin de l'opération offensive stratégique de Tchernigov-Poltava des forces soviétiques. Elle a eu lieu immédiatement après la fin de la bataille de Koursk et a été la première étape de la bataille pour le Dniepr. Elle impliquait les principales forces de trois fronts: le front central (sous le commandement de Konstantin Rokossovski), le front de Voronej (sous le commandement de Nikolaï Vatoutine) et le front de la steppe (sous le commandement d'Ivan Konev). Ils étaient opposés à un groupe de 700.000 hommes des armées hitlériennes Centre et Sud.
Sous la pression de l'Armée rouge, le 15 septembre 1943, le commandement allemand a ordonné à ses troupes de se retirer rapidement derrière le Dniepr pour empêcher toute nouvelle avancée de nos forces. Les évènements ultérieurs dans la littérature historique sont souvent appelés "la fuite vers le Dniepr". Cependant, cela n'a pas aidé les envahisseurs allemands fascistes. Du 21 au 25 septembre, les unités avancées des trois fronts soviétiques ont atteint le Dniepr à différents endroits, l'ont franchi et ont créé des têtes de pont pour poursuivre l'offensive. Le 23 septembre, l'ennemi a été chassé de Poltava, et le 29 septembre de Krementchoug. L'achèvement réussi de l'opération a rapproché la défaite de la Wehrmacht près de Kiev et la libération de la ville. Les actuels adeptes de Bandera et Choukhevitch à Kiev et leurs superviseurs occidentaux ne devraient pas oublier ces évènements.
Peu importe combien l'Occident arme le régime de Kiev, ignore ou tolère ses crimes monstrueux, essayant de nuire à la Russie, rien ne fonctionne et ne fonctionnera pour eux. Tous les objectifs et les missions de l'opération militaire spéciale seront atteints, comme l'ont déclaré les autorités russes.
Sur un rapport de la Commission d'enquête internationale indépendante sur les événements en Ukraine
Le 25 septembre 2023, lors de la 54e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, la "Commission d'enquête internationale indépendante sur les événements en Ukraine" a présenté son nouveau rapport sur le bilan de son activité.
Les accusations exprimées par son président Erik Mose (Norvège), que l'on ne peut qualifier que d'infondées contre les autorités russes, visant entre autres à discréditer les militaires russes, ne tiennent pas debout. Les conclusions théoriques de la Commission s'appuient sur des récits infondés d'individus sélectionnés au hasard se présentant comme des "victimes" et des "témoins oculaires" de crimes présumés commis par les forces armées russes. Je voudrais vous rappeler combien d'années nous avons insisté pour que les représentants, en particulier de Crimée, du Donbass et des organisations non gouvernementales travaillant dans la région, aient la possibilité de partager, en particulier, à l'ONU, au Conseil de sécurité et dans d'autres structures et organes de cette structure internationale les résultats de leurs travaux. On nous le refusait toujours. De plus, nous et les représentants de ces organisations non gouvernementales et de la société civile avons été directement menacés et inscrits sur la liste du site Mirotvorets pour nos tentatives de dire la vérité au sein de l’ONU.
Le représentant de la Norvège n'avait aucune restriction à cet égard. L’algorithme lui-même permettant de "traiter" ces informations semble problématique. Il n'y a aucune garantie que les "témoignages" reçus par le représentant norvégien ne soit le résultat de réponses à des questions suggestives et d'un questionnaire correctement rédigé par l'ONU.
Il est révélateur que la Commission, ainsi que d'autres mécanismes des droits de l'homme du système des Nations unies, ignorent constamment les faits de violations massives et flagrantes des droits de l'homme et du droit international humanitaire par le régime de Kiev, préférant ne pas remarquer les crimes des forces armées ukrainiennes, malgré le fait qu'il existe de nombreux documents officiellement transférés par la partie russe. Ils ne voient pas les groupes armés des néonazis ukrainiens et leurs crimes contre la population civile, ni les tentatives visant à intégrer pleinement l'idéologie nazie dans l'idéologie politique et étatique de l'Ukraine contemporaine. Ils n’ont pas vu l’outrage et les tortures subis par les militaires russes capturés par les forces armées ukrainiennes.
Ceci malgré le fait que nous transférons constamment au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme et autres structures compétentes des Nations unies chargées des droits de l'homme des documents pertinents, y compris ceux collectés par le Tribunal public international pour les crimes des néonazis ukrainiens et de leurs complices, qui contiennent des enregistrements vidéo de plus de 400 entretiens avec des victimes des actions des forces armées ukrainiennes.
Ainsi, le prochain rapport de la Commission ne fait que confirmer le caractère commandité, partial et corrompu de ses activités, initialement inscris dans la résolution antirusse 49/1 du CDH, qui a créé ce mécanisme en mars 2022. C'est pour ces raisons que la Russie a immédiatement refusé toute forme d'interaction avec cette structure.
De tels événements mis en scène et orchestrés à Boutcha étaient nécessaires pour avoir un argument en faveur de la rédaction de telles résolutions et structures, et pour soutenir leurs activités, faire constamment référence à Boutcha pour prouver le "crime" de la Russie. Alors, où sont les listes des personnes tuées dans cette ville? Où sont les histoires de ces gens? Où sont leurs proches? Nous avons vu les photographies que la partie ukrainienne nous a présentées. Il y avait pas mal de personnes sur ces photographies et vidéos. Qu'est-ce qui empêche depuis un an et demi le régime de Kiev de fournir ce qui fait partie de ses accusations: des informations sur les victimes? Il n'y a pas eu de victimes. Une mise en scène classique selon les modèles nazis, car c'est exactement ce que pratiquaient les nazis et les fascistes pendant la Seconde Guerre mondiale. Exactement. Les agences de renseignement britanniques et les Britanniques connaissent bien cette technologie.
Sur la célébration au parlement du Canada d'un punisseur de la division nazie Galicie
C'est l'apothéose de l'immoralité du gouvernement canadien. Cela ne veut pas dire que la situation a été ou sera pire, mais c’est l’exemple le plus marquant de ce dont nous parlons depuis de nombreuses années.
L'hommage rendu au parlement du Canada le 22 septembre 2023 à Jaroslav Gunko, membre de la division SS Galicie âgé de 98 ans, accompagné par les applaudissements du Premier ministre Justin Trudeau, du président et des députés de la Chambre des communes, du corps diplomatique, y compris l'ambassadeur d'Allemagne, continue de susciter l'indignation et la condamnation même parmi les alliés les plus proches du Canada. Les libéraux au pouvoir au Canada ne s’attendaient pas à cela. Je vois que tout cela les a pris au dépourvu.
Justin Trudeau lui-même se justifie en disant qu'il n'était pas au courant de l'initiative du président de parlement, qui s'est immédiatement repenti. Désormais, il n'est plus président de parlement. L’équipe du Premier ministre a commencé à "nettoyer" l’Internet pour cacher les images compromettantes. Drôles de gens.
L'ignorance du chef du gouvernement et de son bras droit, la vice-Première ministre Chrystia Freeland, petite-fille du banderite Mikhaïl Khomiak, n'est en principe pas crédible. Autrement dit, ils ne savaient même pas qui ils applaudissaient? Alors, comment gèrent-ils le pays?
L’essentiel est que non seulement ils le savaient, mais qu’ils étaient les idéologues de cette même société de soutien aux partisans de Bandera, les représentants de l’OUN-UPA, la division SS Galicie, à la fois les participants directs à ces structures criminelles et leurs partisans. Ils parrainent toutes ces structures sous leur forme moderne en Ukraine, y envoient une aide financière et fournissent des informations et un soutien politique. Il s’avère maintenant qu’ils ne le "savaient" pas. Comme c'est pratique. Ils savaient ce qu’ils faisaient et le faisaient depuis de nombreuses années. C’est juste que cette fois, ils sont allés trop loin dans la russophobie, insultant non seulement nous, ce qu’ils font régulièrement, mais aussi la mémoire des victimes de l’Holocauste et de la terreur de masse anti-polonaise. Bien que je ne comprenne pas pourquoi, lorsque la célébration des membres de la division nazie Galicie et des banderites a lieu sur le territoire de l'Ukraine, la mémoire des victimes de l'Holocauste n'est pas insultée? Ou est-ce une question de géographie? Si en Ukraine il y a des marches aux flambeaux et qu'ils marchent sous les portraits de Stepan Bandera et Roman Choukhevitch, et que les membres de l'OUN-UPA sont appelés héros et reçoivent des allocations - c'est normal du point de vue de la logique occidentale. Et si la même chose se produit, par exemple, au Canada et avec la participation directe des dirigeants canadiens, ce n’est "pas très bien". Quel est le critère? Où est la norme?
Justin Trudeau et son entourage tentent de renverser la situation, affirmant que ce qui s’est passé était le résultat de "la propagande et de la désinformation russes". Les Russes ont-ils invité Gunko et rédigé des documents de référence pour Justin Trudeau afin qu'il décide de participer à cette bacchanale nazie? Les journaux russes glorifiaient-ils Vladimir Zelenski au Canada depuis de nombreuses années en écrivant des éloges sur la position canadienne à l'égard du régime de Kiev?
Que se permet Justin Trudeau? De quoi parle-t-il? Cela semble tellement ridicule et maladroit qu'au Canada même, certains journalistes (certainement pas russophiles) appellent à ne pas nier la réalité et à donner une évaluation juste de ce que fait le gouvernement canadien actuel.
Dans le cadre des éloges honteux de Gunko circulant sur Internet en tant que "héros ukrainien et canadien", "un vétéran de la Seconde Guerre mondiale qui s'est battu pour l'indépendance de l'Ukraine face aux Russes" (comme l'écrivent de nombreux médias) et maintenant il "inspire" les forces armées ukrainiennes. Basons-nous sur des faits bien connus sur la façon dont les bourreaux et les punisseurs de la division SS Galicie étaient réchauffés et soignés au Canada. Ces faits sont nombreux, notamment parce que nous les avons publiés.
Le ministère russe des Affaires étrangères et l'Ambassade de Russie à Ottawa ont parlé à plusieurs reprises des crimes de cette division nazie et de l'histoire de sa "relocalisation" au Canada après la défaite du Troisième Reich, du rôle des descendants des partisans de Bandera, qui ont été hébergés, mais en fait nourris, engraissés et réorientés par les Anglo-Saxons, y compris au Canada. Ces documents portent sur la formation du régime ultranationaliste à Kiev.
La 14e division de volontaires SS Galicie a été créée en 1943 parmi les ultranationalistes ukrainiens de l'OUN-UPA, engagés dans l'extermination de la population civile. C'était leur objectif. Ils ont non seulement combattu, mais également exterminé des Russes, des Biélorusses, des Ukrainiens, des Polonais et des Juifs. L'unité est entrée en combat direct avec l'Armée rouge en été 1944, lorsque les choses allaient très mal pour les nazis.
En particulier, la Galicie a été lancée dans la bataille près de Brodi, où la majeure partie de la division est tombée dans un "chaudron". Ses pertes en tués et blessés s'élevaient à environ 60% de son effectif. Les restes se sont retirés avec la Wehrmacht et ont ensuite participé à la répression des soulèvements de Varsovie et slovaque, combattus contre les partisans yougoslaves en janvier 1945. C'est-à-dire la vie de première ligne de cette unité, pour laquelle des monuments ont été érigés au Canada, et non seulement les applaudissements ont été entendus, s’est s révélée très courte et honteuse. Et les punisseurs ont commis des atrocités et des représailles contre des civils, pour dont il existe de nombreuses preuves historiques (1,2).
Aujourd’hui, le Canada est à l’avant-garde de ceux qui, en Occident, falsifient activement l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Un chapitre important est consacré à la glorification des criminels nazis dans ce pays dans le rapport du ministère russe des Affaires étrangères "Sur la situation de la glorification du nazisme, du néonazisme et d’autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance qui y est associée", publié en août 2022. Lisez-le. Je recommande à Justin Trudeau qui accuse la Russie de désinformation à cet égard et dit que tout ce qui lui est arrivé est le résultat de la propagande russe, de lire également notre rapport, qui se trouve sur le site du ministère russe des Affaires étrangères depuis un an. Laissez Chrystia Freeland l'imprimer pour lui. Il trouvera beaucoup de choses intéressantes sur ce sujet et comprendra au moins de quoi est désormais accusé le gouvernement canadien. Même si je suis sûre qu'il le sait, il fait semblant de ne pas le savoir.
La russophobie a atteint un stade si clinique que même les formations SS sont prêtes à être déclarées alliées actuelles dans la lutte contre la Russie. De plus, le Canada finance et forme les héritiers idéologiques de Galicie au sein des forces armées ukrainiennes. C'est aussi un fait, et personne ne le cache. Les parlementaires canadiens ont chaleureusement applaudi le punisseur, qui a prêté allégeance à Hitler, qui a combattu les Russes. Il n’y avait pas un seul député antifasciste à la Chambre des communes qui aurait quitté la salle pour protester contre la trahison de sa propre histoire et de la mémoire des dizaines de milliers de Canadiens morts dans la guerre contre le nazisme allemand. Après tout, ces parlementaires connaissaient à l’avance l’ordre du jour de l’événement.
Il n’y a qu’une seule conclusion: la russophobie et le fascisme libéral, allant de pair, ont été élevés au rang d’idéologie d’État au Canada. L'ovation d’un nazi, niée rétroactivement par le premier ministre Justin Trudeau comme étant de la "propagande russe", en est une preuve évidente. L’approche de l’Occident collectif est standard: si vous ne savez pas comment et qui accuser, accusez immédiatement la Russie, et tout sera annulé, tout est permis. Ce n'est plus drôle. C’est la tragédie de la société occidentale contemporaine et de tous ceux qui lui prêtent allégeance.
Il est très symptomatique que la russophobie soit héritée de l’élite dirigeante canadienne. Chrystia Freeland susmentionnée, glorifie (sans avoir honte ni chercher à se distancier) le souvenir de ses racines héroïques. Qui est son grand-père? Mikhaïl Khomiak (comme cela a été écrit à plusieurs reprises) pendant l'occupation nazie de la Pologne publiait à Vienne le journal Krakivs'ki Visti (Les nouvelles de Cracovie). De quel genre de journal s'agit-il? Il ne servait pas simplement le régime nazi d'occupation, mais a été retiré à l'éditeur juif polonais Moishe Kafner. Que lui ont-ils fait en lui prenant ce journal? Correct. Il a été exterminé avec toute sa famille dans le camp de concentration de Belzec. Le journal a commencé à paraître sous le régime nazi, car il était supervisé par les services secrets nazis. Il servait de porte-voix de la propagande du Reich. Tout cela a été fait par le grand-père de Chrystia Freeland, aujourd'hui vice-première ministre du gouvernement canadien. Croyez-vous toujours qu’ils ne savaient pas qui ils invitaient au parlement canadien? Croyez-vous que c'était uniquement le président du parlement canadien qui a "commis une erreur"? Il s’agit d’une politique délibérée à long terme de l’establishment canadien.
Je me demande si désormais certains des petits-enfants, arrière-petits-enfants du Canada et ceux qui ont combattu la machine de la mort d’Hitler pourront dire quelque chose? La voix de quelqu'un sera-t-elle un jour entendue, quelqu'un écrira-t-il un article ou prendra-t-il la parole au parlement canadien? Le matin, le parlement canadien a commencé à se justifier de toute urgence, à élaborer quelque chose sur le plan législatif et à adopter certaines déclarations.
Pensent-ils vraiment qu’un bout de papier pourra dissimuler les nombreuses années de parrainage politique et matériel du collaborationnisme hitlérien? Non, cela doit être un travail profond et systématique: transférer la plateforme des collaborateurs et de tous ceux qui ont prêté allégeance au fascisme aux antifascistes. Il s’agit d’un soutien matériel et politique aux mouvements antifascistes au Canada. Il s’agit d’un repentir total pour ce qu’ils ont fait et d’un rejet de cette idéologie nazie qui imprègne l’establishment canadien.
Le plus fantastique dans cette histoire, c'est la réaction des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. Ces pays sont membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies n’ayant obtenu leur siège que parce que leurs troupes et leurs soldats avaient arraché à l’époque le monde au nazisme au prix de leur vie. Or, pas un seul mot, aucune phrase ou un petit commentaire sur les médias sociaux.
Savez-vous ce qu'a dit le porte-parole du département d'État américain ? Il a dit qu'il n'était pas au courant et qu'il était occupé à travailler à l'Assemblée générale des Nations Unies. Le croyez-vous ? Non. Parce que l'Assemblée générale se tient sur le territoire des États-Unis, à New York, où les journaux, les sites web et les télévisions sont tous en anglais. De plus, l'Internet fonctionne bien à l'intérieur du siège. Croyez-vous que le département d'État américain ait pu ne pas s'en apercevoir ? Après tout, il s'agit de leur plus proche allié et voisin, le Canada ? Croyez-vous que les Américains puissent ne pas remarquer ce qui se passe sous leur nez lorsqu'ils s'en prennent à des pays qui se trouvent à des milliers de kilomètres des États-Unis et qui ne sont pas leurs alliés. Ces pays ne font pas partie des mêmes blocs militaires et politiques qu'eux et ne veulent rien savoir des États-Unis, qui se mêlent constamment de leurs affaires et s'immiscent dans leur politique intérieure, condamnant sans cesse les violations des droits de l'homme. Et le Canada alors ? C'est la porte à côté. Tout y est en anglais et n'a même pas besoin d'être traduit. Peu importe la langue dans laquelle le discours a été prononcé. C'était des applaudissements pour un nazi.
Non, nous n'avons rien entendu et nous n'entendrons jamais rien de Downing Street, de la Maison Blanche ou des Champs Elysées à ce sujet. Car ce n’est pas du tout pareil à la répression des journalistes russes. Il s'agit d'un nazi au sein du parlement canadien. Et cela, comme vous le savez, est "sacré" pour eux.
Il est scandaleux que la communauté occidentale et les membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies n'aient réagi en aucune manière à ce soutien flagrant au néonazisme. Le refus de condamner officiellement l'hommage rendu par les grandes puissances à un vétéran de la division SS "Galicie" est honteux. C’est une trahison de la mémoire des simples soldats américains, français et britanniques qui ont perdu leur vie dans la lutte contre le nazisme. Cela semble particulièrement cynique dans le contexte de l'attention portée par l'administration américaine aux droits de l'homme et à la lutte contre l'antisémitisme. Or, ce ne sont que des paroles, et elles ne sont prononcées que lorsque c'est profitable et utile. Ensuite, c'est fini : la page est tournée et tout est oublié. Tant de discours sont prononcés sur l'Holocauste, tant d'événements sont organisés et d'argent est dépensé, même des lois sont adoptées sur l'impossibilité de nier ou sur les poursuites du déni de l'Holocauste au niveau législatif. Eh bien, voici un fait flagrant qui "est passé inaperçu", qui "n'a pas été remarqué" et qui n'a fait l'objet d'aucun commentaire.
Le fait même de cette sélectivité dans les évaluations et les jugements démontre une fois de plus le calcul cynique et l'approche systématique de l'organisation de ce type d’événements au Canada. Il ne fait aucun doute qu'ils se poursuivront, tout comme le soutien total de ce pays (qui devance les États-Unis) aux néonazis de Kiev. Il serait temps que les Amis du Centre Simon Wiesenthal et les autres gardiens de la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale (des victimes de l'Holocauste, comme ils disent) se rendent compte : les nazis sont d'abord venus chercher les Russes, ensuite c’est vous qu’ils viendront chercher. Pensez-vous que vous ayez des garanties ? Non, bien sûr.
Je tiens à souligner que le flirt d'Ottawa avec les nazis et les manifestations systématiques d'hostilité ne resteront pas sans conséquences. Cela ne se limitera pas à des protestations, mais aura inévitablement un impact sur les relations russo-canadiennes, qui traversent une crise particulièrement profonde en raison de la position d'Ottawa.
Nous considérons le Canada comme un Etat extrêmement inamical dont les autorités se sont rendues complices du nazisme en trahissant leur propre histoire et nous structurerons notre politique en conséquence.
Sur les audiences à la Cour internationale de justice dans le cadre de la procédure russo-ukrainienne relative à la Convention sur le génocide de 1948
Le 25 septembre dernier, la Cour internationale de justice des Nations Unies à La Haye a poursuivi les audiences dans le cadre de la procédure russo-ukrainienne relative à la Convention des Nations Unies pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948. Nous avons déjà commenté le début des audiences. Cette semaine, la partie russe a réagi aux déclarations de l'Ukraine et des 32 États qui la soutiennent et que la Cour a admis dans l'affaire en tant que tierces parties.
La représentante russe, Maria Zabolotskaïa, a attiré l'attention de la Cour sur la Déclaration politique du Groupe des amis pour la défense de la Charte des Nations Unies, adoptée le 23 septembre dernier. Le Groupe met en garde contre l'atteinte à l'autorité et à l'indépendance de la Cour internationale de justice, y compris en abusant du droit d'intervention en tant que tierce partie. D'ailleurs, les pays admis dans l'affaire (principalement des membres de l'Otan) non seulement font pression sur la Cour, mais trompent les juges en mettant en avant des positions qui contredisent ce que ces mêmes Etats ont déclaré lorsque la Cour examinait des affaires les concernant dans le cadre du bombardement de la Yougoslavie.
Contrairement à l'Otan, la Russie n'a pas utilisé les accusations de génocide comme base juridique de ses actions. En ce qui concerne les motifs de l'opération militaire spéciale et de la reconnaissance de la RPD et de la RPL, nous nous appuyons sur le droit à l'autodéfense individuelle et collective et sur le droit des peuples à l'autodétermination inscrits dans la Charte des Nations Unies.
Nous avons une nouvelle fois rappelé à la Cour les atrocités commises par l'Ukraine dans le Donbass et la nature néonazie du régime de Kiev, avec la pleine connivence de l'Occident. Nous avons évoqué le récent scandale au Parlement canadien, où un criminel nazi a été honteusement honoré, ce dont nous avons déjà parlé aujourd'hui.
Une équipe d'avocats russes, comprenant des représentants des principales écoles juridiques du monde, a présenté une argumentation juridique détaillée sur l'irrecevabilité de la requête ukrainienne et sur l'incompétence de la Cour à connaître de l'affaire. Nous sommes convaincus que la Cour acceptera ces arguments et maintiendra son indépendance face à la pression politique sans précédent qu’elle subit.
Sur la situation en Moldavie
Les autorités moldaves continuent d'intensifier la rhétorique antirusse, accusant la Russie de tentatives d'"ingérence hybride" dans les affaires intérieures de la république. Le 25 septembre dernier, la présidente Maia Sandu a même déclaré que les "valeurs européennes" étaient incompatibles avec la coopération avec la Russie.
Il fallait y penser. Sur le fond, rien de nouveau n'a été dit, mais la forme est impressionnante. Les dirigeants moldaves s'inscrivent dans la campagne antirusse de l'Occident et vivent dans le paradigme vicieux du "soit l’un soit l’autre". C'est ce qui a déclenché la phase active des événements en Ukraine. Nous considérons que cette approche est fondamentalement erronée et extrêmement dangereuse. Elle ne répond pas aux intérêts du peuple moldave, qui a traditionnellement une attitude amicale à l'égard de notre pays, et se répercute sur la situation interne de la Moldavie. La Russie n'a absolument rien à voir avec cela. Cette formulation revient à faire chanter les citoyens de Moldavie, à prendre les citoyens de ce pays en otage des ambitions politiques malsaines de Mme Sandu, qui s'appuie sur les subventions, le soutien politique et informationnel de l'Occident.
Quant aux accusations infondées de "tentatives d'ingérence" dans les affaires intérieures de la Moldavie, nous les entendons tout le temps. Le gouvernement moldave a déjà annoncé que, lors des prochaines élections, la Russie "tenterait de saper" la capacité des citoyens à faire un choix démocratique par le biais de la "propagande", de "l'argent sale", de "groupes criminels", etc. Mme Sandu connaît mieux que personne le sujet de la "propagande", de l'"argent sale" et des "groupes criminels". Seulement, cela n'a rien à voir avec la Russie. Pourquoi les dirigeants moldaves mentent-ils de la sorte ? La réponse est évidente.
Malgré un soutien important, y compris financier, de l'"Occident collectif", un mois avant les élections, la cote du gouvernement est au plus bas. C'est vrai. Et ce n'est pas une surprise. Il y a une explication, que Mme Sandu passe sous silence :
- la situation socio-économique de la Moldavie reste négative en raison des erreurs de gestion de la présidente et de son équipe. Ce n'est la faute de personne d'autre que la sienne ;
- les principes de la démocratie et de la liberté d'expression ne sont pas respectés par les autorités. Ils ont été bafoués. Les forces d'opposition sont persécutées, les médias indésirables sont fermés et leurs représentants sont expulsés. Le 13 septembre dernier cela est arrivé au directeur de Sputnik Moldova, Vitali Denissov. Les exemples sont nombreux ;
- l'opinion des citoyens du pays n'est pas prise en compte et leurs droits légaux sont bafoués. L'histoire du changement de nom de la langue moldave en roumain l'a clairement démontré. Était-il si difficile de prévoir les réactions ? Il est inutile d’attribuer à la Russie les raisons du mécontentement des citoyens moldaves à l'égard de la politique de Maia Sandu. Notre pays n'y est pour rien. L'Occident a développé cette thèse non seulement pour la Moldavie. Un autre exemple est le manque de respect des autorités de Chisinau pour l’expression de la volonté des résidents gagaouzes lors de l’élection du chef de cette région en avril et mai dernier, lorsque les représentants de l'opposition, qui ne soutiennent pas la politique antirusse du gouvernement central, ont gagné. Vous souvenez-vous de ce que le régime de Maia Sandu leur a fait subir ?
Les dirigeants moldaves se voient donc obliger de s’appuyer sur les slogans de lutte contre la "propagande russe" inventée, etc. pour justifier de nouvelles mesures répressives à l'encontre des dissidents. En particulier, le 25 septembre dernier, sur l'antenne de l'une des chaînes de télévision locales, la présidente moldave Maia Sandu a mis en garde : "Là où, pour une raison quelconque, les gens élisent des représentants de groupes criminels (qu’elle-même définira comme tels), il n'y aura pas d'argent européen pour le développement des villages et des villes". Voilà en quoi consistent les "valeurs européennes" si chères à Mme Sandu et aux politiciens de son espèce : la diabolisation injustifiée d'opposants et leur suppression par des moyens illégaux – sanctions économiques et financières ou actions armées et agressives (rappelez-vous le sort des pays détruits par l'Otan : la Yougoslavie, l'Irak et la Libye).
Et maintenant, venons-en à la phrase "si les gens élisent des représentants de groupes criminels". Le gouvernement de Mme Sandu où a-t-il été pendant tout ce temps ? Pourquoi les groupes criminels sont-ils en liberté ? Est-ce la faute du peuple s'ils sont en liberté ? C'est la faute du gouvernement moldave si les criminels sont en liberté. Maintenant, ils inventent des histoires selon lesquelles certains "groupes criminels" pourraient être élus par les citoyens moldaves. C'est ridicule. Où sont vos forces de maintien de l’ordre ? Où sont les organismes d'application de la loi, Madame Sandu ?
Parlons maintenant des "valeurs" auxquelles Mme Sandu aspire en affirmant que les "valeurs européennes" seraient incompatibles avec la coopération avec la Russie. Parlons des "valeurs européennes". Pouvez-vous les énumérer ? Quelles sont ces "valeurs" et comment sont-elles mises en pratique, en contradiction avec la coopération de la Moldavie avec la Russie ? Je voudrais juste les entendre, lire une liste avec des exemples concrets. Mais ne parlez surtout pas de démocratie et de liberté d'expression. Citez des exemples concrets. J'ai des exemples concrets pour vous, Mme Sandu, de la façon dont les valeurs "européennes" sont prétendument mises en œuvre dans votre pays.
Sur les résultats de la 45ème session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO
Le 25 septembre dernier, à Riyad (Arabie Saoudite), la 45e session du Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO, composé de 21 États, dont la Fédération de Russie, a achevé ses travaux.
Nous estimons que ses résultats sont très positifs. Le Comité a décidé à l'unanimité d'inscrire le 32e site russe "Observatoires astronomiques de l'université fédérale de Kazan" sur la Liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
Il s'agit du deuxième observatoire russe à figurer sur cette liste prestigieuse, et également du deuxième site russe du patrimoine mondial dont la fonction est exclusivement scientifique, et non religieuse ou culturelle. Le premier est l'arc géodésique de Struve, qui traverse le territoire de dix pays européens, dont notre pays.
La valeur particulière de l'Observatoire de Kazan, construit au XIXe siècle, réside dans le fait qu'il est toujours utilisé conformément à sa vocation et qu'il apporte une contribution significative au développement de la science astronomique mondiale.
Le Comité a également examiné l’état de préservation des 11 sites russes du patrimoine mondial. Toutes les décisions prises sont équilibrées et objectives. En particulier, les États membres se sont ralliés à nos arguments concernant le site des "Volcans du Kamchatka", dont le transfert sur la Liste du patrimoine mondial en péril avait été proposé avant la session. Le Comité a salué les efforts de la Fédération de Russie pour améliorer le statut de protection du site, y compris la création d'une aire naturelle spécialement protégée d'importance fédérale sur la base des parcs naturels Klioutchevskoï et du Kamtchatka du Sud. Ce travail a déjà commencé et est actuellement poursuivi activement par le ministère russe des Ressources naturelles et de l'Environnement.
La traduction simultanée en russe des réunions du Comité a contribué dans une large mesure à l'accomplissement de toutes les tâches fixées. Cela a permis à nos experts de participer pleinement à la discussion de toutes les questions importantes pour notre pays. Il convient de noter que les discussions ont été menées de manière purement professionnelle, constructive et dépolitisée.
L'examen des sites ukrainiens du patrimoine mondial s'est déroulé de manière routinière et sans "sensations". Dans ce contexte, le communiqué de presse du Secrétariat de l'UNESCO, qui non seulement ne reflète pas l'atmosphère des réunions, mais ne correspond pas non plus à l'essence des décisions prises, est surprenant. Cette démarche va à l'encontre du statut de neutralité des fonctionnaires internationaux et dépasse généralement l'autorité du secrétariat de l'organisation intergouvernementale. Nous regrettons de constater la partialité du personnel du Secrétariat de l'UNESCO qui, contrairement à la réalité, a fait preuve d'un manque de professionnalisme dans sa couverture des résultats de la session.
Sur le 65e anniversaire de la proclamation de l'indépendance de la République de Guinée et le 65e anniversaire de l'établissement des relations russo-guinéennes
Le 2 octobre 1958, l'indépendance de la République de Guinée a été proclamée. Seulement Deux jours plus tard à peine, le 4 octobre 1958, notre pays a établi des relations diplomatiques avec la Guinée.
Depuis 65 ans déjà, les relations russo-guinéennes sont amicales, caractérisées par le respect mutuel et la prise en compte des intérêts nationaux. Un dialogue politique régulier de haut niveau est maintenu. Une délégation représentative de la République de Guinée, conduite par le ministre des Affaires étrangères, de l'Intégration africaine et des Guinéens établis à l'étranger, M. Morissanda Kouyaté, et comprenant également le président du Conseil national de transition du pays, M. Dansa Kourouma, a pris part aux événements du deuxième sommet Russie-Afrique qui s'est tenu à Saint-Pétersbourg en juillet dernier. En mars dernier, M. Kourouma s'est entretenu avec le président de la Douma d'État de la Fédération de Russie, Viatcheslav Volodine, à Moscou, en marge de la deuxième Conférence parlementaire internationale Russie-Afrique. La participation des dirigeants guinéens à ces événements a confirmé l'intention mutuelle de développer l'ensemble des relations bilatérales.
La coopération entre les départements de politique étrangère des deux pays se développe avec succès. La Russie et la Guinée ont des positions largement identiques ou proches sur les principaux problèmes internationaux et régionaux. Le vote impartial des représentants guinéens sur la question ukrainienne et sur d'autres initiatives antirusses à l'Assemblée générale des Nations Unies et dans d'autres forums multilatéraux montre que les dirigeants de la République ont une compréhension claire des véritables causes de ce qui se passe.
Les relations commerciales et économiques bilatérales continuent de se développer activement. RUSAL, l'une des principales entreprises russes, opère avec succès dans le secteur minier guinéen depuis plus de vingt ans. En tant qu'investisseur majeur, elle accorde une attention particulière aux questions sociales des employés guinéens, notamment en leur offrant la possibilité de suivre un enseignement supérieur gratuit dans les universités russes. L'entreprise Nordgold, fondée par la société russe Severstal, qui exploite des mines d'or, poursuit également ses activités en Guinée. Ces entreprises russes fournissent des emplois à plus de cinq mille citoyens guinéens.
Les liens avec les partenaires guinéens se développent dans le secteur de la santé. Des spécialistes de Rospotrebnadzor (Service fédéral de surveillance de la protection des droits des consommateurs et du bien-être humain) travaillent en permanence en Guinée et le personnel médical guinéen assiste régulièrement à des conférences thématiques en Russie. Ces dernières années, trois centres médicaux ont été ouverts dans plusieurs localités de la République de Guinée grâce aux efforts de notre pays. Au cours de l'année 2021 marquée par la Covid, 400 000 doses du vaccin Spoutnik V ont été livrées à la Guinée pour un coût de 4 millions de dollars.
Depuis 1996, l'octroi annuel de bourses d'État russes à la Guinée a repris. Plus de deux mille Guinéens ont suivi des études dans des universités civiles russes. Pour 2023/2024, le quota de bourses pour la Guinée a fortement augmenté.
Nous sommes prêts à développer et à approfondir une coopération mutuellement bénéfique dans d'autres domaines, dans l'intérêt des peuples de nos pays et au profit de la paix et de la stabilité sur le continent africain. Nous saisissons cette occasion pour souhaiter à tous les citoyens de ce pays succès, prospérité et bien-être.
À l'occasion du 85e anniversaire du pacte de Munich
Le 30 septembre est une date charnière de l’histoire : c'est le 85e anniversaire du pacte de Munich, l'un des événements les plus tragiques et les plus honteux de l'histoire de la politique européenne, qui a servi de prologue au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. C'était l'événement le plus honteux. Or, tout ce que font la communauté occidentale, l'Otan et l'Union européenne aujourd'hui dépasse même le pacte de Munich en termes de degré de déchéance, de bassesse et d'immoralité. Mais c’est là que se situent les racines.
Permettez-moi de vous rappeler que dans la nuit du 29 au 30 septembre 1938, à Munich, les premiers ministres britannique et français Neville Chamberlain et Edouard Daladier, avec la médiation du chef du gouvernement fasciste italien Benito Mussolini, ont signé un accord avec Adolf Hitler sur le transfert des Sudètes de la Tchécoslovaquie à l'Allemagne.
La Pologne et la Hongrie ont participé à ce dépècement criminel d'un État européen souverain. Des ajouts au texte principal de l'accord prévoyaient de "résoudre dans les trois mois" le problème des minorités polonaises et hongroises dans le pays voisin. Plus tard, Varsovie et Budapest s'emparent de "morceaux de choix" de la Tchécoslovaquie : la région de Český Těšín, l'Ukraine transcarpatique et une partie de la Slovaquie. L'impatience du gouvernement polonais est telle qu'elle suscite la consternation jusque dans les milieux occidentaux. Comme l'a noté Winston Churchill, Varsovie "a participé au vol et à la destruction de l'État tchécoslovaque avec la cupidité d'une hyène".
En choisissant la tactique de l'apaisement de l'agresseur aux dépens de l'État souverain tchécoslovaque, les dirigeants des pays d'Europe occidentale pensaient pouvoir non seulement écarter la menace, mais aussi diriger toute la puissance de la machine de guerre allemande vers l'Est, contre l'Union soviétique. Le même jour, le 30 septembre 1938, la Grande-Bretagne a signé une déclaration de non-agression avec Hitler, et trois mois plus tard, le 6 décembre 1938, la France a signé un accord similaire avec l'Allemagne.
Je tiens à souligner que la Grande-Bretagne et la France étaient à l'époque liées à la Tchécoslovaquie par des traités d'alliance. Elles portent la responsabilité morale de la violation de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Tchécoslovaquie. Il s'agit d'un exemple classique des conséquences désastreuses du mépris des pays occidentaux pour le droit international et de leur croyance en leur propre exceptionnalisme.
Le 30 septembre 1938 est une date dont l'Occident préfère ne pas se souvenir. Ni Londres ni Paris n'ont encore présenté d'excuses officielles aux Tchèques ou aux Slovaques pour le crime commis contre leur État.
Les historiens russes ont depuis longtemps évalué sans équivoque le rôle des pays d'Europe occidentale dans la collusion de Munich. Des documents pertinents ont été publiés, notamment sur le site web du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie. En 2008, à l'occasion du 70e anniversaire de la signature des "accords" de Munich, des données d'archives ont été déclassifiées, selon lesquelles il est possible de retracer en détail les motifs qui avaient poussé Londres et Paris à s'associer à Hitler. En 2018, sur la base des documents de l’Agence fédérale des archives de la Fédération de Russie et de la Société historique russe, une exposition documentaire à grande échelle intitulée "Munich - 38. Au seuil de la catastrophe" (actuellement disponible sur le site des archives d'État de la Fédération de Russie) a été organisée.
La communauté scientifique nationale poursuit ses efforts pour faire connaître au grand public la vérité historique sur la collusion de Munich. Aujourd'hui, le Centre international de presse multimédia Rossia Segonia organisera une conférence de presse avec la participation d'éminents spécialistes de l'histoire à l'occasion du 85e anniversaire de la collusion de Munich.
Nous pensons que Londres et Paris devraient reconnaître leur responsabilité dans les événements survenus il y a 85 ans. Aujourd'hui, alors que "l'Occident collectif" soutient le régime criminel de Kiev, la collusion de Munich du 30 septembre 1938 devrait servir d'avertissement sur la façon dont les tentatives de flirt avec le nazisme peuvent tourner.
Si les réalités historiques des XIXe, XVIIIe et XVIIe siècles sont sujettes à révision, Londres et Paris sont tout à fait prêts à reconnaître l'évidence : la criminalité de la conspiration de Munich à laquelle ils ont participé.
Journée internationale de la traduction
Le 30 septembre, la Journée internationale de la traduction, instituée par la résolution no 71/288 de l'Assemblée générale des Nations Unies du 24 mai 2017, marque la commémoration de saint Jérôme, créateur du texte latin canonique de la Bible et considéré comme le saint patron des traducteurs.
Dans l'environnement international actuel, l'importance de la traduction et la responsabilité qui incombe aux traducteurs ne cessent de croître. Ce sont eux qui côtoient les personnalités politiques et traduisent leurs déclarations au monde entier lors des négociations et des sommets internationaux, au cours desquels sont prises les décisions les plus importantes qui déterminent le sort de l'humanité pour de nombreuses années. Le travail compétent et bien coordonné des traducteurs, leur capacité à s'orienter rapidement dans des situations complexes, déterminent en grande partie le maintien de la paix et du bien-être dans le monde, le rapprochement des peuples, le développement du dialogue mondial, la compréhension mutuelle et la coopération, ainsi que l'instauration et le renforcement de la sécurité internationale.
Les activités de traduction sont si variées qu'aucune intelligence artificielle ne peut rivaliser avec l'homme dans la réalisation de traductions artistiques, techniques, politiques et autres. C'est pourquoi nous nous opposons aux initiatives visant à introduire de manière accélérée et pas toujours justifiée les technologies de traduction automatique dans le travail des services linguistiques de diverses organisations internationales et, en particulier, de l'ONU. La bonne façon d’introduire les changements est de le faire avec modération et au fur et à mesure de l'évolution. Tout doit être combiné harmonieusement, en se basant sur l'essentiel : l'efficacité et l'efficience.
Le ministère russe des Affaires étrangères a toujours accordé une grande attention à l'étude des langues étrangères et à l'amélioration des compétences en matière de traduction. Le Département de soutien linguistique, issu du bureau de traduction du MAE de l'URSS créé en 1955, rassemble des spécialistes hautement qualifiés qui, depuis de nombreuses années, assurent avec succès la traduction des activités des principaux dirigeants du pays.
D'après les réponses aux questions :
Question : Que pensez-vous du refus des autorités américaines d'inviter la Russie au sommet de l'APEC ?
Réponse : Nous avons pris connaissance de la décision de Washington. Elle s'inscrit parfaitement dans le schéma général du comportement des Etats-Unis qui abusent régulièrement de leurs obligations internationales en tant que pays hôte.
Il suffit de rappeler que cette pratique pernicieuse a cours depuis de nombreuses années aux Nations Unies, où les États-Unis violent systématiquement et sans vergogne l'accord fondamental relatif au siège de l'Organisation signé en 1947 en refusant de délivrer des visas aux représentants officiels de la Russie et d'autres pays. Au cours de la semaine de haut niveau de la 78e session de l'Assemblée générale des Nations Unies qui vient de s'achever, le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Serguei Lavrov, a été contraint une fois de plus de demander au Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, de lancer dès que possible une procédure d'arbitrage contre les États-Unis à ce sujet. Il est regrettable que la direction du Secrétariat évite de prendre cette mesure qui aurait dû être prise depuis longtemps, encourageant ainsi les actions irresponsables des Américains. Ce n'est qu'un exemple pour nous rappeler que les États-Unis se comportent de la sorte depuis longtemps et avec beaucoup de monde.
Quant à l'APEC. Nous ne sommes pas les seules économies du forum à être confrontées à ce problème. La confrontation alimentée par les Américains, comme nous l'imaginons tous, ne se limite pas à la Russie. Le sentiment de son propre exceptionnalisme fleurit à Washington et, s'étant pris pour un arbitre international, Washington cherche constamment à utiliser les leviers du diktat et le langage des ultimatums à l'égard des partenaires internationaux les plus divers. Aujourd'hui, ils "s'entraînent" avec l'APEC.
Que ferons-nous ? Nous continuerons à faire pression pour que les États-Unis respectent pleinement leurs obligations en tant qu’hôte de l'APEC, convaincus de l'importance fondamentale du maintien de l'APEC en tant que plateforme constructive pour un dialogue inclusif, qui ne peut être usurpée par une seule partie pour servir des intérêts personnels étroits. Nous travaillerons en étroite collaboration avec d'autres partenaires qui partagent notre position, en encourageant nos collègues à protester plus activement contre la ligne américaine préjudiciable. Nous réagirons au fur et à mesure de l'évolution des événements.
Question : Comment caractériseriez-vous la situation humanitaire actuelle dans le Haut-Karabakh ?
Réponse : Nous constatons que la situation au Haut-Karabakh reste pour le moins difficile. Tout d'abord, nous voudrions exprimer nos condoléances aux familles et aux amis des victimes de l'explosion du dépôt de carburant et de lubrifiants près de Stepanakert/Khankendi le 25 septembre dernier, et souhaiter un prompt rétablissement à tous les blessés. Les soldats de la paix russes ont pris une part très active à l'extinction de l'incendie et à la fourniture d'une assistance médicale d'urgence sur place. Les 165 résidents du Haut-Karabakh gravement blessés à la suite de cet incident tragique ont été évacués par des hélicoptères du Contingent russe de maintien de la paix vers le territoire arménien pour y être soignés dans un hôpital spécialisé.
Nous continuerons à faire tout notre possible pour assurer une vie normale à la population. Le principal mécanisme de stabilisation dans la région reste le Contingent russe de maintien de la paix, qui s'acquitte de sa tâche avec abnégation.
Question : La partie russe a déclaré à plusieurs reprises que le conflit en Ukraine prendrait fin demain si une décision à ce sujet était prise à Washington. Mais en même temps, nous reconnaissons que tout le monde est satisfait à Washington : les États-Unis donnent de l'argent à l'Ukraine, qui est émis par le département du Trésor américain en quantités requises. Qui plus est, les entreprises d'armement américaines tirent des bénéfices de ces livraisons. Pourquoi les États-Unis devraient-ils s’arrêter alors que la situation leur convient si bien ? Quels arguments supplémentaires Moscou pourrait-il avancer pour mettre fin à ce conflit ?
Réponse : Pourquoi me posez-vous la question de savoir pourquoi les États-Unis devraient s'arrêter ? Nous voyons qu'ils ne veulent pas s'arrêter, que toute le tour de prestidigitation qui s'est amorcé avec les mots "négociations", "paix", etc., n'est qu'une manœuvre de diversion. Leurs principaux efforts visent à inscrire ce conflit dans la durée, avec des phases soit lentes soit actives, mais en le prolongeant autant que possible. En d'autres termes, ils font tout pour que cette "blessure" ne guérisse jamais : livraisons d'armes, soutien politique, argent et implication directe sous forme d'instructeurs, de services et de mercenaires.
Plus tôt, en parlant de la crise en Ukraine, j'ai déjà abordé la question des livraisons d'armes. Nous avons répété à maintes reprises que rien, pas même les crimes barbares du régime de Kiev contre la population civile, n'empêche les États-Unis d'Amérique de fournir des armes à l'Ukraine. Aujourd'hui, j'ai fait part des données dont nous disposons sur l'ampleur de ces livraisons. Elles ont légèrement diminué, mais elles se poursuivent. Les États-Unis continuent d'"extorquer" à l'Union européenne le même soutien aux besoins du régime de Kiev. Non, ils ne vont pas s'arrêter.
J’en viens à la deuxième question qui est de savoir ce qu’il faut faire pour résoudre le conflit relatif à l'Ukraine. Il faut cesser d’injecter des armes dans les forces armées ukrainiennes et le régime de Kiev devrait cesser de se battre et il devrait retirer les forces armées ukrainiennes des territoires russes.
Il s'agit avant tout de cesser de soutenir les activités terroristes du régime de Kiev. Les États-Unis et d'autres pays occidentaux, centrés sur l'Otan, ont des dispositions juridiques complètes sur l'impossibilité et les poursuites en justice de ceux qui soutiennent le terrorisme et les régimes terroristes. Le régime de Kiev est un régime terroriste. Différents pays le qualifieront différemment. Certains parleront de terrorisme, d'autres de régime terroriste, d'autres encore de terroristes, peu importe. Tout le monde comprend déjà que les actes qu'ils commettent sont terroristes. Nous parlons d'intimidation systématique, d'actes commis contre des civils et des installations civiles. La nature terroriste des activités de Vladimir Zelenski et de sa "bande" est évidente. Les États-Unis soutiennent tout cela en violation de leur propre législation.
Question : Le ministère des Affaires étrangères peut-il commenter les livraisons prévues par les États-Unis de missiles longue portée ATACMS à l'Ukraine ? La Russie a souvent déclaré que ce type de missiles longue portée constituait une "ligne rouge".
Réponse : Je vous prie de ne plus parler de "lignes rouges". J’ai corrigé à plusieurs reprises les journalistes qui nuançaient tout cela. De quelles "lignes rouges" parlez-vous ? La qualification évidente est celle de soutien que les pays occidentaux, menés par les États-Unis, apportent aux activités terroristes du régime de Kiev. Cela s'applique également à votre question.
En ce qui concerne la fourniture de missiles longue portée ATACMS au régime de Kiev, il faut savoir (je suis sûre que Washington le comprend, mais pas l'électeur américain) que ce type d'armement sera utilisé par le régime criminel de Kiev principalement à des fins terroristes pour frapper les installations à vocation sociale et les zones résidentielles des villes du Donbass et de la Crimée. Cela a déjà été fait avec des munitions de lance-roquettes multiples américains HIMARS et des obus à fragmentation de 155 mm pour les systèmes d'artillerie de type Otan. Il en sera de même pour les missiles longue portée ATACMS.
Où cela mènera-t-il ? À l’aggravation des souffrances des civils innocents de Crimée et de Novorossia, qui sont victimes d'intimidations et de génocide depuis 2014, ce qui entraînera des mesures de rétorsion et la mort d’un nombre accru de citoyens ukrainiens ou de personnes associées aux forces armées ukrainiennes. Des qualifications juridiques et historiques seront données. Nous venons de parler de la Seconde Guerre mondiale – la situation n'avait pas été immédiatement comprise par tout le monde. Les mêmes pays avaient soutenu et parrainé le fascisme. Mais quelque chose a mal tourné ensuite : l'Union soviétique et l'Armée rouge ont repoussé l'hitlérisme. Tout cela est allé de pair avec la montée du mouvement antifasciste. Il en sera de même en l’occurrence. La tendance est déjà là.
Question : Lundi, le ministère russe des Affaires étrangères a publié une déclaration concernant le message du Premier ministre arménien Nikol Pachinian et la situation relative au Haut-Karabakh. Y a-t-il eu des contacts avec la partie arménienne depuis lors ? Erevan nous a-t-il entendus et quelles mesures constructives peuvent être prises pour normaliser les relations ?
Réponse : Il est probablement préférable d'interroger Erevan sur la réaction de la partie arménienne à la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères. Je pense que même un sourd entendrait ce qui se passe là-bas. Il ne s'agit pas seulement de la réaction de Moscou. La réaction s'est répandue dans le monde entier.
D'une manière générale, les contacts se poursuivent à différents niveaux. Nous sommes convaincus que nos signaux seront entendus et reçus comme il se doit. À bien des égards, notre réaction constitue une réponse. C'est ce que dit notre déclaration.
La Russie a toujours chéri ses relations d'alliance avec l'Arménie et n'a jamais été à l'origine de leur aggravation, faisant tout son possible pour soutenir le peuple arménien dans les situations les plus difficiles. Elle continuera à le faire. Nous partons du principe que tous les accords sur le développement de la coopération bilatérale seront respectés dans l'intérêt des peuples des deux pays.
Question : Que pensez-vous des mots suivants prononcés par le Président de l'Azerbaïdjan Ilham Aliyev lors de sa rencontre avec le Président de la Turquie Recep Erdogan à Nakhchivan le 25 septembre dernier : "Le pouvoir soviétique a séparé le Zangezur occidental de l'Azerbaïdjan, et ainsi la connexion géographique entre la partie principale de l'Azerbaïdjan et le Nakhchivan a été interrompue" ? Nous aimerions connaître votre opinion sur la déclaration de Recep Erdogan concernant la possibilité d'ouvrir prochainement le corridor du Zangezur.
Réponse : Nous voyons à quel point la situation évolue de manière dynamique "sur le terrain". Nous connaissons bien l'histoire de la situation dans son ensemble : dans la période actuelle, dans la période soviétique et avant. Je ne ferais pas de commentaires sur l'histoire actuelle pour deux raisons seulement. Premièrement, la situation évolue de manière dynamique et nécessite des commentaires plutôt opérationnels. Deuxièmement, commenter des faits historiques prend beaucoup de temps. Je pense qu'il existe des historiens et des experts compétents en la matière, à qui il est préférable d'adresser cette question.
Je passe maintenant au deuxième point relatif à la situation actuelle. L'Arménie et l'Azerbaïdjan ont réciproquement reconnu leur intégrité territoriale et seront guidés par ce principe dans leurs actions pratiques. La partie russe est intéressée par une situation stable en Transcaucasie. Elle préconise la résolution de tous les différends exclusivement par des moyens politiques et diplomatiques.
Dans le même temps, l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont nos États alliés. Nous avons des engagements de sécurité avec Erevan, tant au niveau bilatéral qu'au sein de l'OTSC. Avec Bakou, nous mettons en œuvre avec succès la déclaration sur la coopération entre alliés, signée au plus haut niveau à Moscou le 22 février 2022.
Quant au déblocage des communications de transport dans la région, cette question est examinée en profondeur par le groupe de travail trilatéral coprésidé par les vice-premiers ministres de Russie, d'Azerbaïdjan et d'Arménie. Nous sommes convaincus que c'est sous cette forme qu'une solution mutuellement acceptable peut et doit être trouvée, qui garantirait la souveraineté et la juridiction de chaque pays sur les routes traversant son territoire national. De tels accords fondés sur un équilibre des intérêts bénéficieront à la fois aux États de la région et à leurs voisins, y compris la Russie, la Turquie et l'Iran.
Question : La semaine dernière, vous avez rencontré la présidente en exercice du parti d'opposition moldave Renaissance, Natalia Parasca. Quelques jours plus tard, le bureau du procureur moldave l'a perquisitionnée, ainsi que d'autres membres du parti, dans le cadre d'une affaire de financement illégal de l'organisation politique. Certains membres du parti ont été placés en détention. Que pensez-vous de ce qui s'est passé ?
Réponse : C'est à la fois drôle et triste. Pourquoi est-ce triste ? Cela concerne de nombreux candidats, politiciens, personnalités publiques qui ont l’ambition d’exercer leur droit d'être entendus dans la Moldavie moderne. Ils sont fouillés, arrêtés, harcelés. C'est vraiment triste, déplorable et tragique.
Pourquoi est-ce drôle ? À l'approche des élections locales générales du 5 novembre en Moldavie, l'administration américaine s'est activement engagée à "réformer" les secteurs moldaves de la sécurité de l'information et de l'application de la loi. L'objectif est de neutraliser la présence russe dans le domaine de l'information et de créer une boîte à outils policière pour le régime pro-américain de Chisinau.
Je voudrais attirer l'attention sur un autre point. Deux délégations américaines se sont rendues en Moldavie pour mettre en œuvre ces plans : Les 18 et 19 septembre de cette année, avec à leur tête le représentant spécial du Département d'État américain et coordinateur du Global Engagement Centre, James Rubin, et la sous-secrétaire adjointe pour les programmes et les opérations du Bureau des affaires politico-militaires, Rachel Schiller. Question : les fouilles des hommes d'État politiques moldaves qui ont rencontré M. Rubin et Mme Schiller ont-elles déjà eu lieu ? Ou bien les perquisitions ne concernent-elles que les citoyens, les hommes politiques et les personnalités de Moldavie qui rencontrent des représentants et des journalistes russes ? Je pense qu'il est nécessaire de vérifier ce que faisaient les fonctionnaires du gouvernement moldave qui ont rencontré des représentants du Département d'État américain et du Bureau des affaires politico-militaires. Quelles ont été ces réunions, comment se sont-elles terminées, que se passe-t-il entre eux en général ? Nous nous inscrivons ainsi dans la logique du régime actuel de Chisinau.
À la suite de ces visites américaines et des négociations avec le gouvernement moldave, un mémorandum de coopération a été signé pour lutter contre la manipulation étrangère de l'information, et une réunion a eu lieu avec le chef de la police aux frontières moldave, Rosian Vasiloi, pour discuter de l'aide à apporter à la modernisation des institutions chargées de l'application de la loi dans le pays afin de les mettre en conformité avec les normes occidentales.
Est-ce que tout cela ne constitue pas une ingérence dans les affaires moldaves à la veille des élections ? Ne s'agit-il pas d'une influence américaine non seulement sur l'esprit de l'électorat moldave, mais aussi sur un instrument qui devrait être démocratique, mais qui est maintenant clairement engagé par les Occidentaux et qui travaille pour leurs intérêts ? Ceux qui veillent aux intérêts de la Moldavie ne devraient-ils pas vérifier avec qui et à quelle occasion les représentants du gouvernement moldave ont rencontré ces Américains ?
À la suite de ces contacts, un nouveau centre de formation pour les forces de l'ordre a été ouvert dans le pays le 21 septembre dernier dans le cadre du projet financé par les États-Unis du Programme des Nations Unies pour le développement afin de renforcer les capacités des officiers de police moldaves. C'est tout.
J'espère vraiment que cela n’a pas de lien direct avec ma rencontre avec Natalia Parasca et que les pressions exercées sur le parti de la Renaissance ne sont pas liées à la Russie, étant donné la longue histoire des relations entre nos deux pays. Mais je vois ce qui se passe. Il est impossible de ne pas remarquer ce débarquement américain avant les élections en Moldavie, directement lié aux sphères qui réglementent la situation électorale dans ce pays.
Je voudrais exprimer l'espoir que la situation ne deviendra pas le signe avant-coureur d'une crise politique et qu'elle sera résolue exclusivement dans le domaine juridique. Je parle de Mme Parasca et de nombreuses personnalités publiques et politiques moldaves, y compris des journalistes.
Question : Que pensez-vous de la déclaration faite hier par l'ancien ministre ukrainien des Affaires étrangères, Pavel Klimkin, selon laquelle l'Ukraine n'est plus le principal sujet à l'ordre du jour international ?
Réponse : Je pense que l'on peut répondre à cette question de deux manières. Tout dépend de ce que M. Klimkine a voulu dire exactement. Dieu merci, je ne connais pas son processus de pensée.
Si nous parlons de mentionner le sujet de l'Ukraine et de la crise ukrainienne en général, cela reste l'une des priorités. Les pays sont divisés en deux groupes conditionnels.
Les premiers soutiennent le régime de Kiev de toutes les manières possibles, se félicitent de le soutenir et de lui fournir des armes, et spéculent sur la manière dont ils "vont éliminer" la Russie. Ils ont ce genre de fantasmes malsains.
Le deuxième groupe de pays tente d’exprimer et d'articuler sa vision de la résolution de la crise. C'est une évidence pour de nombreux pays, même s'ils ne sont pas impliqués et ne sont pas proches de la situation. Ils se rendent compte qu'il s'agit de la question numéro un : beaucoup de choses en dépendent dans le monde, dans toutes les sphères des relations mondiales et internationales. De ce point de vue, le sujet préoccupe beaucoup de monde. Il y a eu plus de 20 (et il y en a maintenant beaucoup plus) projets de visions sur la façon dont le règlement pourrait commencer. Nous devrions rendre hommage aux pays qui sont largement en dehors de l'agenda régional sur cette question et qui n'ont jamais été liés à cette situation de quelque manière que ce soit, pour leurs efforts de contribution. Il s'agit d'États, de gouvernements, parfois d'individus, de politiciens et de personnalités publiques. On ne peut que s'en féliciter et constater l'esprit constructif qui les anime. En ce sens, le sujet est d’actualité.
Toutefois, Pavel Klimkine a peut-être voulu exprimer ce que de nombreuses personnes qui, jusqu'à récemment, s'associaient pleinement à Vladimir Zelenski et au régime de Kiev évoquent aujourd'hui en Ukraine ou autour de l'Ukraine. Peut-être a-t-il voulu dire qu'il n'y a plus cette attention et cet enthousiasme, cette pâmoison des cœurs que la vue de Vladimir Zelenski suscitait autrefois. Il y a une réaction opposée : irritation, dégoût, dérision. Cela se voit dans tout, des articles dans les médias américains aux cartes postales vidéo moqueuses de taille colossale dans les rues de New York avec l'expression "Glory to Urine" (Gloire à l'urine). Pardonnez-moi, mais cela a été vu par des millions de personnes non seulement dans les rues, mais aussi sur Internet, car la vidéo est devenue virale.
Ceux qui prétendent aujourd'hui avec dégoût qu'ils sont "fatigués de Vladimir Zelenski" sont devenus les otages d'eux-mêmes. Ils ont créé cette image de lui, inventé tout ce costume guérilla, des T-shirts sales et usés, des pantalons d'une couleur incompréhensible. Ils ont développé ces photos, mis en scène des reportages près des bunkers de la rue Bankova, dans des sacs de sable. Ce sont eux qui ont imaginé la séance de pose de Zelenski et de sa femme dans ces "conditions de champ de bataille". Ils récoltent aujourd'hui ce qu'ils ont eux-mêmes semé. Ils se sont retrouvés avec l'image d'un dictateur, dont ils ne peuvent se débarrasser, quels que soient les vêtements de Vladimir Zelenski, son apparence, ses efforts pour se mettre en ordre. Trop tard, cette image est déjà formée. L'image de ce même dictateur caricatural, que Hollywood avait développée en parlant des régimes de "l'axe du mal". Rappelez-vous, "Dr Evil" et bien d'autres ? Aujourd'hui, cette image a pris vie sous la forme du personnage de Vladimir Zelenski et de toutes les entreprises qui ont conçu ses vêtements, ses chaussures, ses expressions faciales, ses gestes et son discours. Ils ont obtenu ce qu'ils avaient voulu. Je suis d'accord avec Pavel Klimkine (c’est un cas rare) pour dire que l'intérêt sous forme de bravade, d'applaudissements et d'éloges s’est évaporé.
Chères "démocraties libérales occidentales", veuillez "accuser réception". C'est votre client, votre créature, votre création (j'aimerais plutôt dire "sous-produit"). Eh bien, dorlotez-le maintenant et ravaler votre dégoût. Vous lui avez donné naissance, maintenant c’est à vous de le... (ne citons pas les classiques et les paroles de Taras Boulba). Vous allez devoir vivre avec.
Question : Existe-t-il aujourd'hui des chances de rétablir les relations entre Moscou et Erevan à leur niveau antérieur et d'éliminer toutes les anicroches qui sont apparues récemment ? Qu'est-ce qui est nécessaire pour cela ? Les autorités d'Erevan continuent également d'insister sur l'envoi d'observateurs internationaux dans la région. La situation actuelle exige-t-elle cette solution, étant donné que Moscou reconnaît le Haut-Karabakh comme faisant partie de l'Azerbaïdjan ?
Réponse : J'ai déjà dit au début de la séance d’information que les contacts sont maintenus. Il ne faut pas prêter attention à ceux qui font aujourd'hui des déclarations extrémistes de toutes sortes, qui remettent en cause nos relations. Tout cela est passager. L'exemple d'autres États nous le démontre. Nous comprenons qui incite à de tels sentiments.
Croyez-moi, le peuple arménien a traversé de nombreuses épreuves dans la vie. Aucune autre nation n'a peut-être connu de telles tragédies. Il sait qui est un ennemi, qui est un ami, et qui n’est ni l’un ni l’autre. Le peuple arménien sait que l'aide, sous diverses formes, est toujours venue de la Russie. Que ce soit sur son territoire, qui a accueilli un grand nombre d'Arméniens à différents moments de l'histoire. Ou qu'il s'agisse de nos forces de maintien de la paix, de notre aide humanitaire ou de notre soutien économique. Il y a eu des scénarios différents. Le peuple arménien le sait et s'en souvient. Malgré le fait que des ressources colossales sont aujourd'hui consacrées au traitement de l'information dans l'espace médiatique de ce pays. Deux mille personnes sont employées par l'ambassade des États-Unis, qui s'occupent exactement de cela – le traitement de l'information dans l'espace médiatique arménien.
Encore une fois, nous le voyons. Comme tout le monde. Mais cela aussi est passager. Je souhaite à tout le monde que cela se soit passé avec un minimum de conséquences, bien que nous sachions que là où le "pied" américain se pose ou ce que la "main" américaine touche, malheureusement, il y a les crises les plus profondes. Aujourd'hui, malheureusement, nous en sommes témoins dans la région. En effet, depuis un an, le monde occidental – Washington, Bruxelles et Paris – s'est autoproclamé nouveau médiateur et garant. Vous voyez ce que cela a donné.
La Russie poursuit sa mission. Nos soldats de la paix sont déployés dans la région. C'est la meilleure confirmation de nos intentions et de notre attitude réelle et sincère. Nous avons toujours, je le répète, chéri nos relations d'alliance avec l'Arménie. Nous n'avons jamais été et ne serons jamais à l'origine de leur aggravation.
Nous partons du principe que tous les accords sur le développement de la coopération bilatérale continueront à être respectés dans l'intérêt des deux peuples.
Question : La Maison Blanche a déclaré que dans les semaines à venir, les États-Unis auront épuisé les fonds pour soutenir l'Ukraine. À quoi peut conduire le manque de financement des forces armées ukrainiennes par Washington ? Est-il possible que cela conduise à des pourparlers de paix ?
Réponse : je viens de le dire. L'aide des Etats-Unis se réduit. Mais il ne faut pas oublier qu'ils ont des cycles électoraux. Les électeurs américains commencent tout juste à poser des questions embarrassantes. Pourquoi l'administration de Joe Biden aide-t-elle davantage l'armée ukrainienne que ses propres citoyens ? Pourquoi aux États-Unis, qui traversent une crise économique évidente (ils rejettent le mot "récession", mais la crise est flagrante), ne reçoivent-ils pas le même type d'aide de la part de leur gouvernement, de la Maison Blanche, que le régime de Kiev, compte tenu de l'échec des plans de contre-offensive et de tout ce qui a été promis à Kiev par Washington ? Par conséquent, la politique est "ajustée" à l’improviste. Dans le même temps, l'aide matérielle, militaro-technique, financière, idéologique et politique est énorme. Cela inclut la pression exercée par Washington sur ses alliés de l'Otan.
Question : Avez-vous des informations sur l'entrée en Ukraine de nouvelles armes occidentales de haute technologie au cours de ces derniers jours ou des dernières semaines ? Y a-t-il des allégations selon lesquelles certains nouveaux missiles ont été utilisés contre la Crimée ? Si tel est le cas, la Russie imposera-t-elle des sanctions aux pays fournisseurs ? Pourriez-vous également commenter la déclaration du président ukrainien Zelenski selon laquelle le premier lot de chars américains Abrams est déjà arrivé en Ukraine ?
Réponse : J'ai déjà partiellement commenté ce sujet. J'ajouterai que, selon les informations disponibles, les États-Unis et leurs alliés de l'Otan ont déjà envoyé à l'Ukraine, dans le cadre de nouvelles livraisons d'armes, un nombre limité de chars Abrams d'anciennes modifications provenant des entrepôts de stockage des forces armées américaines. De l'avis d'un certain cercle d'experts, cela ne changera pas la situation dans la zone de contact entre les forces armées de la Fédération de Russie et les formations armées du régime de Kiev.
En ce qui concerne les récentes attaques de missiles sur la péninsule de Crimée et directement sur le quartier général de la flotte de la mer Noire à Sébastopol, des missiles air-sol franco-britanniques Storm Shadow fournis par Londres ont été utilisés. Les avions MiG-29 et Su-24 de l'aviation ukrainienne de première ligne ont été utilisés comme porteurs, qui avaient été rééquipés à cette fin.
Question : Quel commentaire feriez-vous sur la déclaration du président français Emmanuel Macron, qui a qualifié la Russie de "complice" de l'Azerbaïdjan et a laissé entendre que la Russie pourrait menacer l'intégrité territoriale de l'Arménie ?
Réponse : Un fantaisiste, c’est tout ce que je peux dire. Seule une personne très imaginative peut "pondre" une telle chose.
Je ne sait pas très bien de quoi il parle. Peut-être que le président français Macron sait quelque chose sur l'intégrité territoriale que personne d'autre ne sait. J'aimerais qu'il nous fasse part de son point de vue. J'aimerais comprendre ce qu'il veut dire. Peut-être, en effet, y a-t-il quelque chose que nous ne savons pas. Mais alors, je vous préviens tout de suite, personne ne le sait, sauf M. Macron ou ceux qui le lui ont écrit. Je pense qu'il s'agit là d'une nouvelle tentative hypocrite. Avec ces déclarations, il révèle la "mécanique" de ce qui se passe.
Il a été dit précédemment que les fonctionnaires d'Erevan tentaient de rejeter la responsabilité de leurs actions sur d'autres. Nous voyons maintenant qui les a poussés à le faire. Il s'agit du président français Macron qui, utilisant un langage étrange au sujet de la menace pour l'intégrité territoriale et sans définir ce qu'il voulait dire exactement, a réussi à rejeter la responsabilité sur la Russie. Apparemment, de la même manière, ils ont encouragé les autorités d'Erevan à prendre certaines mesures, en en rejetant la responsabilité sur la Russie ou sur n'importe qui d'autre.
Nous connaissons bien ces techniques des autorités françaises grâce à l'exemple du continent africain. Tant de pays africains ont dit que Paris s'y comportait de la même manière. Il promet d'abord, puis ne tient pas ses promesses. D'abord, il fait part de plans napoléoniens, puis, au moment critique, il les abandonne ou même quitte ces pays, jouant littéralement un sale tour à ses partenaires et rendant la situation dans ces régions explosive. Il s'agit là d'un langage incitatif et provocateur.
Dans les actions des représentants français, leur partialité dans le processus de normalisation arméno-azerbaïdjanais devient évidente, lorsqu'au lieu d’agir en tant que médiateurs visant à ramener la paix dans la région, ils ont uniquement servi leurs propres intérêts politiques.
J'ai aimé la phrase, je pense que la tournure est excellente. Il suffit de permuter les mots. Il a dit que "la Russie est un complice de l'Azerbaïdjan, qui peut menacer l'intégrité territoriale de l'Arménie". Je pense que la tournure est impeccable. Mettons les mots comme ils devraient l'être : "La France est complice du régime de Kiev, ce qui peut menacer l'intégrité territoriale de l'Ukraine". Une tournure brillante. Je recommande au palais de l'Élysée de l'utiliser activement. Un cadeau de ma part.
Question : Dans la déclaration de votre ministère des Affaires étrangères du 25 septembre dernier, l'Arménie a été qualifiée d'"otage des jeux géopolitiques de l'Occident". Comment évaluez-vous les objectifs de la politique des États-Unis et de l'Otan en Arménie ? A quoi devraient s’attendre la Russie et les autres alliés de l'Arménie au sein de l'OTSC ? En particulier, comment, à votre avis, la situation en Arménie peut-elle "déstabiliser l'espace eurasien commun", comme l'indique la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères ?
Réponse : La déclaration susmentionnée du ministère russe des Affaires étrangères répond à vos questions à bien des égards. Le texte souligne que les États-Unis et d'autres pays de l'Otan ont entrepris de déstabiliser notre espace eurasiatique commun. Les Occidentaux ont toujours considéré le territoire post-soviétique comme une arène de rivalité géopolitique avec la Russie. Avec en toile de fond les événements relatifs à l'Ukraine, ils ne cachent même plus que leur principal objectif est d'évincer Moscou du Caucase du Sud. Pour y parvenir, ils sont prêts à toutes les aventures et à tous les sacrifices, qu'il s'agisse d'une escalade militaire ou d'une atteinte à la stabilité dans l'un ou l'autre pays.
Nous pouvons voir avec quel fanatisme destructeur les Américains "endoctrinent" Erevan : la directrice de l'Agence américaine pour le développement international, connue pour sa russophobie, Samantha Power, le secrétaire d'État adjoint par intérim, Yuri Kim, qui a récemment admis lors d'une audition qu'ils avaient pour mission de détourner les pays de l’alliance, de l’interaction ou de la coopération avec la Russie, ainsi qu'une délégation du Congrès dirigée par le sénateur Gary Peters se sont précipités dans la république. Ce ne sont que les événements de ces derniers jours que personne ne le nie parce que c'est l’évidence.
Selon les informations qui nous parviennent, Washington et Bruxelles persuadent les dirigeants arméniens de se retirer de l'OTSC, de forcer la coopération avec l'Otan, de réorienter la coopération militaro-technique, de signer un traité de paix avec l'Azerbaïdjan sans tenir compte des droits et de la sécurité des Arméniens du Karabakh.
Nous pouvons également constater qu'en poursuivant ces objectifs et ces résultats, les Occidentaux ont oublié toute valeur en matière de droits de l'homme. Il s'agit d'une pseudo-démocratie de plus : ils ferment les yeux sur le harcèlement, le passage à tabac et les arrestations de manifestants en Arménie. Ils ont toujours dit que ce sont les affaires internes du pays, c'est le pays qui les réglera lui-même. Mais les États-Unis remarquent chaque manifestant, par exemple en Iran. Si, depuis la tribune du département d'État, 'ils ont été capable de voir ce qui se passe en Iran, ils peuvent probablement voir ce qui se passe à Erevan aussi. Je pense que cela devrait être le cas, mais non, ils restent silencieux. Ils ne voient pas et ne veulent pas commenter ce qui arrive à l'opposition, qui est menacée si elle n’arrête pas les rassemblements. Ce n'est plus du deux poids deux mesures. Il s'agit d'une absence de normes, d'une violation absolue de leurs propres valeurs démocratiques. En fait, il s'agit d'une ingérence dans les affaires intérieures d'États souverains.