Conférence de presse de Maria Zakharova, porte-parole du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Moscou, 9 février 2022
Sur la Journée du diplomate
Demain, le 10 février, notre pays célèbre une fête professionnelle: la Journée du diplomate. Elle a été instaurée par le Décret du Président de la Fédération de Russie du 31 octobre 2002.
Je voudrais rappeler (cela a déjà été dit et nous en parlons chaque année, mais il vaut mieux le faire et perpétuer la tradition) que la date de la fête est liée à la première mention documentaire (10 février 1549) du Bureau des Ambassadeurs, premier organe public de l'histoire de notre pays chargé des affaires étrangères.
Nous avons parlé pendant la précédente conférence de presse des activités prévues avec la participation de la direction du Ministère. Il s'agit de l'allocution solennelle du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov aux collaborateurs du Ministère (de l'Appareil central et de nos établissements diplomatiques à l'étranger) ainsi que d'autres activités consacrées à cette fête.
Suivez notre site et nos comptes sur les réseaux sociaux - la rubrique Journée du diplomate et les hashtags dontå nous avons parlé. Nous vous tiendrons informés.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Liz Truss, Ministre des Affaires étrangères du Royaume-Uni
Vendredi 10 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra avec la Ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, qui se rendra à Moscou en visite de travail.
Il est prévu d'évoquer l'état et les perspectives des relations bilatérales, et d'échanger les avis sur l'ordre du jour régional et international en mettant l'accent sur la sécurité européenne et l'élaboration de garanties de sécurité juridiques à long terme pour notre pays.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Zbigniew Rau, Président en exercice de l'OSCE et Ministre des Affaires étrangères de la Pologne
Une rencontre entre le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et Zbigniew Rau, Président en exercice de l'OSCE et Ministre polonais des Affaires étrangères, est prévue le 15 février.
Un large éventail de questions relatives à l'activité de l'OSCE et les plans de travail de l'Organisation pour 2022 seront à l'ordre du jour.
La Russie plaide systématiquement pour une hausse de l'efficacité de l'OSCE et la renaissance de "l'esprit d'Helsinki" - le rétablissement de la confiance entre les États membres et de la culture de recherche de compromis ainsi que d'autres excellentes traditions lancées à l'époque. Il est primordial pour la Russie que les États membres de cette Organisation comprennent de la même manière le principe de la sécurité indivisible, fixé dans les documents des sommets de l'OSCE (la Charte de la sécurité européenne de 1999 et la Déclaration d'Astana de 2010), et tiennent dûment l'engagement de ne pas renforcer leur propre sécurité au détriment de celle d'autres États.
Il est prévu d'analyser le rôle de l'OSCE dans la contribution au règlement des conflits dans l'Est de l'Ukraine, au Haut-Karabakh et en Transnistrie, ainsi que sa participation en tant que coprésident aux Discussions de Genève sur la sécurité et la stabilité en Transcaucasie. Le Ministre russe attirera également l'attention sur les problèmes dans le travail de la Mission spéciale d'observation de l'OSCE en Ukraine et du Groupe de contact, où les représentants de la Russie et de l'OSCE aident les parties au conflit, Kiev, Donetsk et Lougansk, à mettre en œuvre les Accords de Minsk.
De plus, après plusieurs années d'interruption, une discussion aura lieu sur plusieurs questions de l'ordre du jour russo-polonais bilatéral.
Je mentionnerai ultérieurement un autre sujet lié à l'activité du secrétariat de l'OSCE et à la mise en œuvre des objectifs fixés pour cette structure par les États membres.
Sur la rencontre russo-brésilienne à venir au format "2+2"
Mercredi 16 février à Moscou se tiendra la première rencontre russo-brésilienne au format "2+2" avec la participation, côté russe, du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et du Ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, et côté brésilien du Ministre des Affaires étrangères Carlos Alberto França et du Ministre de la Défense Walter Braga Netto.
Ces consultations permettront un échange d'avis en profondeur sur un large éventail de questions de l'ordre du jour régional et international, sur la coopération entre les deux pays à l'Onu et au niveau de son Conseil de sécurité, dont le Brésil est membre non permanent en 2022-2023, ainsi que sur notre collaboration au sein des Brics et d'autres associations internationales.
Les ministres examineront certains aspects du partenariat stratégique russo-brésilien, notamment le renforcement de la coopération bilatérale dans le domaine militaire et technique.
Sur la rencontre à venir entre Sergueï Lavrov et les membres du Comité de Moscou de l'ANASE
Jeudi 17 février aura lieu une réunion de travail du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avec les ambassadeurs membres du Comité de Moscou de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE).
Cet événement sera focalisé sur la mise en œuvre des décisions du dernier sommet anniversaire Russie-ANASE, qui a eu lieu en octobre 2021 à l'occasion des 30 ans des relations Russie- ANASE. Il est prévu d'évoquer les démarches pour renforcer le partenariat stratégique avec l'Association dans les domaines politique, commercial, économique, culturel et social. Une attention particulière sera accordée à la réaction conjointe aux risques et défis contemporains, notamment dans le secteur épidémique. Un échange de points de vues est prévu sur plusieurs thèmes de l'ordre du jour régional et international, y compris le renforcement du rôle des structures anaso-centrées dans la région Asie-Pacifique.
Sur l'entretien à venir entre Sergueï Lavrov et Nikos Dendias, Ministre des Affaires étrangères de la Grèce
Vendredi 18 février, le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'entretiendra à Moscou avec le Ministre grec des Affaires étrangères Nikos Dendias, qui sera présent en Russie pour une visite de travail.
Les deux ministres parleront de la mise en œuvre des accords conclus lors des pourparlers du Président russe Vladimir Poutine et du Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis (Sotchi, 8 décembre 2021) et de l'entretien téléphonique du 22 décembre 2021 entre le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine et le chef du gouvernement grec. Parmi les secteurs prioritaires: le commerce, les investissements, l'énergie, le transport, le tourisme et la garantie de la sécurité épidémiologique des citoyens des deux pays.
Un échange d'avis en profondeur est prévu sur l'agenda régional et international avec un accent sur les propositions russes concernant la sécurité indivisible. Les approches de notre pays ont été exprimées en détail dans la lettre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov adressée le 28 janvier 2022 aux ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays, dont la Grèce,. Nous attendons une réaction des partenaires grecs.
Parmi d'autres thèmes, une attention sera accordée au processus de paix à Chypre, à la situation en Méditerranée orientale, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, dans les Balkans et en Transcaucasie, ainsi qu'aux différents aspects de l'interaction dans le cadre de structures multilatérales.
Sur la participation à venir de Sergueï Lavrov à la Conférence annuelle sur le Moyen-Orient du Club de discussion international Valdaï
Lundi 21 février, la 11e Conférence annuelle sur le Moyen-Orient sur le thème "Russie et Moyen-Orient: le rapprochement stratégique et l'enchevêtrement des intérêts" se tiendra à Moscou dans le cadre du Club de discussion international Valdaï.
La participation du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov est attendue à cet événement.
Sur la cérémonie d'ouverture de l'Année de la coopération scientifique et technique entre la Russie et l'ANASE
La cérémonie d'ouverture de l'Année de la coopération scientifique et technique entre la Fédération de Russie et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) se tiendra lundi 14 février en visioconférence avec la participation de hauts responsables du Ministère russe de l'Éducation et de la Science et des autorités compétentes des Dix de l'ANASE.
La décision d'organiser une année croisée a été prise au sommet anniversaire Russie- ANASE en 2021 à l'initiative de la Russie. Cette année, la Russie et les États de l'Association organiseront plusieurs conférences, séminaires, tables rondes et dialogues d'affaires sur la médecine, le nucléaire civil, l'énergie, la numérisation, l'éducation et l'écologie. Ces projets viseront à développer la coopération Russie-ANASE dans les domaines de l'innovation, des hautes technologies et des technologies de pointe. La mise en œuvre de ce programme très chargé permettra non seulement de renforcer les liens sectoriels actuels, mais également de faire passer le partenariat stratégique avec l'ANASE au niveau supérieur.
Sur la situation en Ukraine
Le 12 février 2022 marquera le 7e anniversaire de la signature par Kiev, Donetsk et Lougansk - avec la médiation et de la Russie et de l'OSCE et l'aide du Format Normandie - des Accords de Minsk, devenus la seule base possible du règlement du conflit intérieur en Ukraine. Suite à son approbation par la résolution 2202 du Conseil de sécurité de l'Onu, ce texte constitue un élément contraignant du droit international.
Je voudrais rappeler que les belligérants sont convenus de respecter le cessez-le-feu, de retirer les forces de la ligne de contact, d'octroyer un statut spécial au Donbass au sein de l'Ukraine et l'amnistie à la population de la région, de mettre en œuvre une réforme constitutionnelle mettant l'accent sur la décentralisation et le rétablissement des liens socioéconomiques, d'organiser des échanges de détenus. Aucune clause n'a malheureusement été mise en œuvre. Kiev continue de torpiller ses engagements, et le fait souvent de manière ostensible, avec la complaisance de ses tuteurs occidentaux.
Le Ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmitri Kouleba a récemment tenu plusieurs propos retentissants. Il a affirmé qu'il n'y aurait "aucun statut spécial, aucun droit de veto comme se l'imagine la Russie". Et d'ajouter que le dialogue avec Donetsk et Lougansk n'était prétendument pas prévu par les Accords de Minsk. On pourrait poser la question en des termes peu diplomatiques, mais je vais la formuler autrement: savez-vous lire? Car il ne s'agit pas d'engagements oraux mais d'un texte parfaitement accessible, dont on peut prendre connaissance. Il vaudrait mieux que les Ukrainiens relisent les Accords de Minsk avant de tenir des propos de ce genre.
Je voudrais également réagir à la phrase: "Il n'y aura rien de ce que la Russie s'imagine". La Russie se représente tout cela exactement comme cela a été écrit, et il serait merveilleux que les autres signataires des ententes et participants au processus se laissent guider par le texte au lieu de leur propre vision. Il s'agit en effet d'une bonne pratique pour tous ceux qui promeuvent le droit: il faut s'appuyer sur la lettre et l'esprit de la loi, au lieu de multiplier des interprétations qui font revenir à une époque où la loi pouvait être interprétée en fonction de ses désirs. Non! Il ne s'agit pas d'un texté hérité des générations avec lesquels les liens ont été rompus depuis des siècles, mais d'un produit des participants actuels et actifs au processus politique. Tout a été fait devant les caméras et a été expliqué après la signature, y compris par des responsables ukrainiens. Je voudrais notamment montrer à Dmitri Kouleba des vidéos de l'ancien président Piotr Porochenko et de son Ministre des Affaires étrangères Pavel Klimkine évoquant la "percée" diplomatique obtenue par l'Ukraine grâce à la signature de ces textes. Ils ont également clairement commenté leur interprétation, littérale, de ces textes. Voulez-vous que nous recherchions ces vidéos de Piotr Porochenko et de Pavel Klimkine ou êtes-vous en mesure de les trouver vous-mêmes? Nous pouvons facilement les partager si nécessaire. En ce qui concerne les accords de Minsk, ces textes évoquent clairement la nécessité d'évoquer et de concerter l'avenir du Donbass avec ce dernier.
Cette attitude méprisante de l'Ukraine envers les Accords de Minsk est malheureusement encouragée par ceux qui se trouvent derrière Kiev et agissent très activement ces derniers temps. Je parle évidemment des tuteurs américains. Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a récemment déclaré qu'il ne serait possible de mettre en œuvre les clauses des Accords de Minsk qu'après avoir trouvé le "déroulement approprié" de ces derniers. Il est étrange que les États-Unis tentent d'établir une "priorité" dans un texte qui stipule clairement la séquence nécessaire des mesures de toutes les parties. Il n'y a donc rien à rechercher. Il faut tout simplement lire le texte qui explique tout: quoi, pourquoi et comment. Des propos de ce genre, et notamment leur caractère synchronisé, ne témoignent que d'une chose: les États-Unis veulent une révision des Accords de Minsk, ce qui pourrait torpiller tout le processus de paix. Tout cela encourage le régime de Kiev à de futurs "exploits" par rapport à sa population, au droit international, au bon sens etc. Nous ne constatons malheureusement pas de réaction appropriée aux propos des dirigeants ukrainiens et du département d'État américain de la part de nos collègues du format Normandie: l'Allemagne et la France.
Nous avons constaté cette semaine de nouvelles manifestations des "doubles standards" de nos collègues européens qui évoquaient leur volonté de contribuer au règlement, appelaient à la désescalade et à d'autres choses, mais soutenaient en réalité Kiev, lui fournissaient des armes, ignoraient les souffrances des habitants du Donbass. Les ministres des Affaires étrangères de l'Allemagne, de l'Autriche, de la Slovaquie et de la République tchèque se sont rendus sur la ligne de contact les 7 et 8 février. A première vue, il s'agit d'une mission honorable, du début du processus que nous avons toujours promu. Nous répétons sans cesse: allez là-bas pour tout voir vous-mêmes, parler aux gens, former votre propre opinion de la situation au lieu de vous appuyer sur vos médias qui travaillent en fonction de vos consignes rédactionnelles et de propos formulés en avance. Ainsi, des diplomates occidentaux, en casques et en gilets pare-balles, se sont rapprochés de la ligne de contact. Mais il y a néanmoins un problème, une nuance: ils n'ont visité qu'un côté, celui contrôlé par Kiev. Ils ont refusé d'aller plus loin. Mais c'est là-bas qu'on peut voir les choses les plus intéressantes, les plus tragiques. Malgré le travail d'un grand nombre d'experts internationaux et notamment des observateurs de l'OSCE dans la région, les Occidentaux ignorent sciemment, ne veulent pas voir ni s'interroger sur la situation dans le Donbass. Ils refusent de se rendre à Donetsk et à Lougansk. Mais si vous vous trouvez déjà dans la région, pourquoi rejetez-vous la possibilité d'entrer en contact avec les habitants? J'ai récemment parlé aux journalistes occidentaux et je leur ai posé la question que formule souvent le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans le cadre de ses contacts, ses interviews et ses conférences de presse réunissant des journalistes occidentaux qui l'interrogent sur la crise intérieure en Ukraine: pourquoi refusez-vous de vous rendre dans le Donbass? Pourquoi adressez-vous vos questions à des tiers et décrivez la situation sans comprendre le fond du problème? Nous avons entendu beaucoup de réponses. L'une des plus surprenantes, mais plus répandus est la suivante: vous savez, c'est dangereux là-bas. Très bien, je m'en souviens. Nos collègues britanniques ont notamment comparé l'escalade - comme il le disent - actuelle à frontière entre la Russie et l'Ukraine à la situation dans le Caucase du Nord dans les années 1990. Ils se sont permis de tirer des parallèles avec ces événements. Dans ce cas-là, nous pouvons leur rappeler le nombre de journalistes, de politiciens et de militants d'Europe occidentale et des États-Unis qui s'étaient rendus à l'époque dans la zone de l'opération antiterroriste. Ce qui n'était pas dangereux hypothétiquement, mais tout à fait réellement car ces journalistes et militants étaient kidnappés et rançonnés par des terroristes et des combattants. Il ne s'agissait pas d'un cas isolé, mais d'un grand nombre d'incidents de ce genre. Il s'agissait de sommes colossales. Quant aux épreuves subies par les journalistes kidnappés, vous pouvez en prendre connaissance dans leurs livres. Je les ai lus, ils sont très impressionnants. Si les Britanniques se permettent des analogies de ce genre, pourquoi ne pas en faire dans d'autres domaines? Il faut s'interroger: pourquoi la communauté occidentale refuse-t-elle de parler aux représentants du Donbass, d'évoquer les droits de l'homme, de publier à la une des articles sur la catastrophe humanitaire dans le Donbass? Il est grand temps, à mon avis. Ils s'intéressent à toutes les régions du monde qui ne font pas partie de leur "zone d'accréditation". C'est évidemment très noble de couvrir la situation dans tous les coins de notre planète. De se soucier des Ouïghours depuis le Royaume-Uni, de s'interroger sur la Birmanie depuis les États-Unis. Mais il y a de nouveau une nuance: le Royaume-Uni et l'Ukraine se trouvent sur le même continent européen. Ils ne sont pas voisins d'un point de vue géographique, mais dans le cadre de l'espace européen uni. Pourquoi donc les Britanniques sont-ils tellement préoccupés par la situation des droits de l'homme dans un endroit situé à des milliers voire des dizaines de milliers de kilomètres de leur pays et commencent-ils leurs reportages par des sujets droit-de-l'hommistes, mais oublient immédiatement ces derniers quand il s'agit d'un voisin direct sur le continent européen? Est-ce que la même chose ne concerne pas l'Allemagne, la République tchèque et les autres pays? N'ayez pas peur. Il faut traverser la ligne, qui n'est pas rouge pour vous - je parle de la ligne de contact - pour rendre visite, octroyer votre attention aux gens qui souffrent depuis des années parce que vous avez encouragé des politiciens ukrainiens à lancer un coup d'État anticonstitutionnel.
L'Occident poursuit ses livraisons d'armes et de matériel à un belligérant - Kiev. La Suède et les Pays-Bas ont rejoint cette semaine la liste des pays soutenant l'attitude militariste agressive et les principes du régime de Kiev. Comme vous le savez, qui veut la paix livre des armes. L'Ukraine a lancé le 8 février sur tout le territoire du pays les exercices militaires de grande envergure "Metel 2022", prévoyant notamment l'utilisation des missiles antichars NLAW et Javelin livrés par le Royaume-Uni et les États-Unis, ainsi que des drones turcs Bayraktar.
Nous sommes convaincus qu'il est possible d'obtenir très rapidement la désescalade de la situation autour de l'Ukraine, évoquée si souvent pas nos partenaires occidentaux. À ces fins, il faut cesser toutes les livraisons d'armes en Ukraine, rappeler les consultants et instructeurs militaires du territoire du pays, cesser les manœuvres conjointes entre l'armée ukrainienne et les forces de l'Otan et évacuer toutes les armes déjà livrées à Kiev depuis le territoire ukrainien. Et commencer à mettre en œuvre les Accords de Minsk, si le monde occidental met actuellement le sujet de l'Ukraine au centre de l'agenda international.
Si l'on parle du renforcement de la sécurité régionale dans un contexte plus large, l'Otan doit annoncer son renoncement à la politique de "portes ouvertes", tandis que Kiev doit revenir au statut de pays neutre et non-aligné, proclamé dans la Déclaration sur la souveraineté de l'État d'Ukraine du 16 juillet 1990. L'Acte de proclamation de l'indépendance d'Ukraine du 24 août 1991 a confirmé la nécessité de mettre en œuvre la Déclaration. La Constitution actuelle du pays, adoptée en 1996, stipule que le parlement se laisse guider par l'Acte susmentionné.
Nous appelons à mettre fin à l'escalade artificielle des tensions autour de l'Ukraine et à adopter des mesures pratiques visant une désescalade réelle et le règlement du conflit du Donbass sur le seul fondement possible, celui des Accords de Minsk. Nous espérons que la réunion d'aujourd'hui du Groupe de contact - en ligne - et les futurs contacts des conseillers politiques des dirigeants du Format Normandie se solderont par des avancées positives dans le règlement pacifique du conflit intérieur ukrainien.
Sur les déclarations de Sergueï Kislitsa, représentant permanent de l'Ukraine auprès des Nations unies
Nous avons déjà fourni beaucoup de commentaires au sujet de ce personnage, mais ce qu'il a dit au cours des dernières 24 heures pose la question de son adéquation, et met en doute son aptitude à ce poste. En particulier, le représentant permanent de l'Ukraine auprès de l'Onu Sergueï Kislitsa a donné une longue interview intitulée: "La Russie aurait-elle falsifié son adhésion à l'Onu et au Conseil de sécurité?" Ces réflexions s'appuient sur une sorte de base juridique historique, sur le fait que nous n'aurions prétendument pas suivi, en tant que pays, la procédure que tous les nouveaux membres des Nations unies seraient censés avoir suivie, qu'il n'y aurait prétendument aucun document à ce sujet. Sergueï Kislitsa déclare: "Je peux seulement affirmer que je n'ai pas vu la décision selon laquelle quelqu'un aurait voté en principe pour l'adhésion de la Russie, que ce soit au Conseil de sécurité ou à l'Assemblée générale des Nations unies". Il y a un grand nombre de déclarations absurdes de ce type. Qu'est-ce que je peux dire? Tout d'abord, il est vrai que depuis le processus qui a balayé l'Europe de l'Est (je parle de la fin de la Guerre froide), de nombreux États ont changé, changé leurs frontières, changé leurs systèmes politiques. De nombreux nouveaux pays sont apparus sur la carte. Tous ces pays sont devenus membres des Nations unies. Pourquoi? Parce que ces Etats étaient complètement nouveaux. La grande majorité d'entre eux n'étaient liés par aucune obligation envers les pays qu'ils quittaient ou qu'ils formaient.
Mais cela ne s'applique pas à la Russie. Le fait est que notre pays est le successeur de l'Union soviétique. Il existe de nombreux documents à ce sujet. Par exemple, l'article 67.1 de la Constitution de notre pays. Je voudrais citer trois documents. Le premier est la Décision du Conseil des chefs d'État de la CEI du 21 décembre 1991, auquel il fait d'ailleurs référence dans son interview mais sans mentionner que les États de la CEI ont soutenu la Russie pour que l'URSS reste membre des Nations unies, y compris en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et d'autres organisations internationales. Cela aurait pu être un document étranger à l'Ukraine, mais non. L'Ukraine est membre de la CEI. Nous parlerons de manière plus détaillée de ce document. Sergueï Kislitsa raconte une certaine histoire hypothétique selon laquelle le représentant de l'URSS, Yuli Vorontsov, aurait annoncé lors de la réunion du Conseil de sécurité de l'Onu à la fin du mois de décembre 1991 qu'il avait été chargé de lire la lettre du Président de la Fédération de Russie, Boris Eltsine, et qu'il avait simplement déclaré en paroles qu'il serait désormais représentant non pas de l'Union soviétique, mais de la Russie, point final. Peut-être que du point de vue de l'actuel représentant permanent de l'Ukraine auprès de l'Onu, c'était tout, mais en fait il y a eu des documents: la Note datée du 26 décembre 1991 dans laquelle le Ministère russe des Affaires étrangères notifie au Secrétaire général des Nations unies que la Russie reste pleinement responsable de tous les droits et obligations de l'URSS aux Nations unies. Naturellement, ce document notifiait l'Onu de la décision qui avait été prise par le Conseil des chefs d'Etat de la CEI le 21 décembre 1991, cinq jours avant l'envoi de cette note. Les chefs d'État de la CEI prennent d'abord une décision, puis le Secrétaire général des Nations unies est informé par une note des décisions en question. Troisième document : la Circulaire du 13 janvier 1992, soit moins d'un mois plus tard, par laquelle le Ministère russe des Affaires étrangères a notifié les chefs des missions diplomatiques à Moscou que "la Fédération de Russie [continuait] d'exercer les droits et à remplir les obligations découlant des traités internationaux conclus par l'Union des républiques socialistes soviétiques". Le Ministère des affaires étrangères a donc bien demandé que la Fédération de Russie soit considérée comme une partie à tous les traités internationaux existants, à la place de l'Union soviétique. Comme d'habitude, la diplomatie ukrainienne n'a rien reçu? Vous pouvez fouiller dans les archives, n'est-ce pas?
Je voudrais maintenant lire dans son intégralité le document auquel j'ai fait référence, à savoir la décision du Conseil des chefs d'État de la CEI du 21 décembre 1991. Cela vaut la peine d'être entendu. "Décision du Conseil des chefs d'État de la Communauté des États indépendants: les États membres de la Communauté, se référant à l'article 12 de l'Accord portant création de la Communauté des États indépendants, partant de l'intention de chaque État de remplir les obligations qui lui incombent en vertu de la Charte des Nations unies et de participer aux travaux de cette organisation en tant que membre à part entière, considérant que la Biélorussie, l'URSS et l'Ukraine sont des membres originels de l'Onu, en nous félicitant que la République de Biélorussie et l'Ukraine continuent de participer aux Nations unies en tant qu'États souverains et indépendants déterminés à promouvoir la paix et la sécurité internationales sur la base de la Charte des Nations unies et dans l'intérêt de leurs peuples et de l'ensemble de la communauté internationale, ont décidé:
1. Les Etats de la Communauté soutiennent la Russie pour qu'elle reprenne le statut de membre de l'URSS au sein des Nations unies, y compris en tant que membre permanent du Conseil de sécurité et d'autres organisations internationales;
2. La République du Belarus, la RSFSR et l'Ukraine soutiennent les autres États de la Communauté dans leur adhésion à part entière aux Nations unies et aux autres organisations internationales.
Fait à Alma-Ata (Almaty) le 21 décembre 1991 en un seul exemplaire en arménien, azéri, biélorusse, kazakh, kirghize, moldave, russe, tadjik, turkmène, ouzbek et ukrainien."
Le représentant ukrainien peut garder l'esprit tranquille: il peut lire ce document en ukrainien, dans la langue ukrainienne. Il ne trahira pas sa patrie.
"Tous les textes ont la même force et l'exemplaire original est conservé dans les archives de la République de Biélorussie, qui transmettra une copie certifiée conforme de ce protocole aux hautes parties contractantes". Puis viennent les signatures des chefs d'État de la CEI. Attention, question: quel est le rapport avec l'Ukraine? Dans la mesure où la signature sous ce document est la suivante: "Pour l'Ukraine: Leonid Kravtchouk".
Je pense que cette figure est familière au représentant de l'Ukraine, tout comme l'est l'attitude des fonctionnaires ukrainiens qui ne respectent pas leurs obligations (nous venons de parler des Accords de Minsk).
La même trajectoire, la même écriture: d'abord apposer leur signature, puis courir et prétendre que premièrement, ils n'ont rien lu nulle part, deuxièmement, qu'ils n'ont rien entendu, et troisièmement, qu'ils ne sentent aucune obligation peser sur eux. Mais ce n'est pas vrai, c'est un mensonge. Vous êtes obligés de faire et d'observer tout ce qui a été signé par des personnes qui, selon la Constitution, les lois de votre pays, l'Ukraine, ont pris sur elles les obligations correspondantes au nom du peuple du pays.
Nous allons, je vous le promets, publier des documents supplémentaires sur la base juridique de la présence de notre pays au sein des Nations unies et de son Conseil de sécurité. Nous ferons référence à tous les documents pertinents afin que pas un seul représentant permanent ukrainien n'ose mentir de la sorte.
Sur le déroulement de la présidence russe du Conseil de l'Arctique en 2021-2023
Lors de la réunion ministérielle du Conseil de l'Arctique qui s'est tenue à Reykjavik le 20 mai 2021, la Fédération de Russie en a repris la présidence pour deux ans. À ce jour, 32 événements - sur plus d'une centaine prévus - ont eu lieu dans les domaines de coopération prioritaires de la présidence russe dans les hautes latitudes:
- l'amélioration du bien-être des habitants de la région, y compris des populations autochtones du Nord;
- la protection de l'environnement et l'adaptation des écosystèmes arctiques au changement climatique;
- la stimulation du développement socio-économique;
- le renforcement du Conseil et de son rôle en tant que mécanisme international clé de gestion au-delà du cercle polaire.
Une priorité transversale de la présidence russe est d'assurer une gestion responsable pour un développement durable de l'Arctique, ce qui implique de renforcer le leadership collectif des États membres du Conseil au-delà du cercle polaire, tout en promouvant les dimensions sociales, économiques et environnementales de manière équilibrée.
Dans le cadre du volet social du programme de la Présidence se sont déroulées la Conférence sur l'attractivité de l'Arctique pour les cadres et une table ronde sur la Réalisation du projet international "Enfants de l'Arctique". Le premier forum des jeunes dirigeants a été organisé et la première expédition de volontaires dans la toundra de Yamal, "Explore Yamal", a été menée.
Les possibilités de développer la coopération environnementale dans les hautes latitudes et d'introduire des technologies respectueuses de l'environnement ont été discutées lors de la Conférence sur la bioremédiation de la côte arctique, de la Conférence sur l'énergie verte en Arctique et du programme d'activités dans le cadre des exercices interdépartementaux sur la protection des territoires arctiques face à d'éventuelles situations d'urgence.
Le rôle du développement socio-économique durable de l'Arctique en tant que facteur clé de l'amélioration du bien-être des habitants des hautes latitudes, y compris des peuples autochtones, était un thème transversal du 3e Forum septentrional sur le développement durable. Pour la première fois, sous l'égide de la présidence du Conseil de l'Arctique, la question de la garantie des droits à la propriété intellectuelle des peuples autochtones sur les connaissances, la culture et les langues à l'ère de la numérisation a été discutée.
En outre, la première réunion plénière du Conseil de l'Arctique sous la présidence russe a eu lieu à Salekhard, à laquelle des délégations des huit pays membres du Conseil, six "participants permanents" des organisations des peuples autochtones de l'Arctique, tous les organes de travail du Conseil et plus de trente États et organisations observateurs ont pu participer en personne et à distance. En plus des projets actuels et nouveaux du Conseil de l'Arctique, l'accent a été mis sur la coopération entre les régions arctiques, le renforcement de l'interaction entre les jeunes de l'Arctique et la recherche de solutions communes à des questions d'actualité telles que la lutte contre les feux de forêt et l'analyse de l'impact de la nouvelle pandémie de coronavirus sur la santé des peuples autochtones et des autres habitants de la région polaire. La prochaine session plénière aura lieu en mai 2022 à Arkhangelsk.
Pour la première fois également, la présidence du Conseil de l'Arctique envisage un vaste programme culturel destiné à faire la lumière sur les traditions uniques des peuples de la région et sur son potentiel touristique. Se sont déjà déroulés le Festival arctique de Teriberka, le cinquième Festival international du film arctique "Corbeau d'or", le Festival gastronomique de la cuisine du Nord et le Festival culturel "Oiseau de Barents".
Les bilans des événements et les actualités sur l'Arctique sont disponibles sur les comptes officiels de la présidence russe du Conseil de l'Arctique sous la dénomination "ArcticON". Tout cela est présenté sur les sept réseaux sociaux en russe, en anglais et en chinois.
Du 11 au 13 avril, Saint-Pétersbourg accueillera le sixième Forum arctique international "L'Arctique - Territoire de dialogue", qui se tiendra cette année dans le cadre du programme de la présidence russe du Conseil de l'Arctique. Le programme d'activités se décomposera en six blocs thématiques: le développement économique, les conditions de vie confortables, le développement logistique, l'écologie et le climat, la science et l'éducation, et la coopération internationale dans les hautes latitudes. Le programme jeunesse du Forum inclura de nouveau le Forum arctique des jeunes à Arkhangelsk. Nous en avons déjà parlé.
Vous pouvez retrouver toutes les informations détaillées sur le site forumarctica.ru.
Sur la Journée internationale pour un internet plus sûr (Safer Internet Day)
Le 8 février était célébrée le Safer Internet Day (Journée internationale pour un internet plus sûr). Je rappelle qu'il a été créé en 2004 pour attirer l'attention sur la nécessité d'une utilisation responsable des dernières technologies numériques, en particulier parmi les enfants et les jeunes. Depuis 2007, elle est également célébrée dans notre pays. Elle est rattachée à la Semaine de la sécurité de l'internet russe, organisée sous l'égide de la Chambre publique de la Fédération de Russie et avec le soutien du Front populaire panrusse, et dont l'événement central est le Forum international sur la sécurité numérique.
Nous nous félicitons des événements organisés sur tous les plans dans le cadre de la Journée internationale, qui visent à accroître la culture numérique de la population et la capacité à contrer efficacement les menaces à la sécurité publique émanant de l'espace internet. Malheureusement, leur nombre augmente d'année en année. Aujourd'hui, les experts de la Chambre publique dénombrent au moins 22 types de "défis" numériques qui entraînent de graves conséquences sociales. Il est important de noter que cette année, une attention particulière a été accordée au rôle joué par les plateformes internet, notamment les réseaux sociaux et les sites d'hébergement de vidéos, dans la diffusion de contenus dangereux et interdits pour leur influence sur le grand public. Nous partageons pleinement l'avis exprimé au cours des discussions selon lequel il est important que les grands opérateurs et les monopoles informatiques, les géants de ce segment du marché, assument la responsabilité de ce qui se passe sur leurs plateformes. Nous partons du principe qu'il n'y a pas d'alternative à un strict respect de leur part de la législation nationale des pays où ils opèrent, indépendamment des juridictions dans lesquelles leur siège social est situé. Cela tout en respectant les principes fondamentaux de la liberté d'expression. Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de le répéter, même si, pour beaucoup, il est bon de le rappeler.
Dans le même temps, nous sommes convaincus qu'une réponse véritablement efficace aux nombreux défis de la société numérique d'aujourd'hui ne pourra être trouvée que grâce aux efforts conjoints de tous les États. Nous pensons qu'il est important de travailler sérieusement à la définition d'un cadre juridique international universel pour réglementer les activités des plateformes internet. Notre objectif est précisément de créer un système équilibré de coopération multilatérale dans ce domaine qui établirait une répartition équitable des responsabilités entre toutes les parties concernées pour façonner un environnement en ligne sécurisé dans une coexistence naturellement harmonieuse basée sur les principes fondamentaux de la liberté d'expression.
A l'occasion de la Journée mondiale de la radio
Le 13 février marquera la Journée mondiale de la radio, proclamée par la Conférence générale de l'Unesco en 2011 pour marquer la première émission de la Radio des Nations unies en 1946.
En 2022, le thème commun des événements qui se dérouleront dans différents pays du monde est "Radio et confiance". Il est prévu d'accorder une attention particulière à des questions d'actualité pour le secteur telles que le respect des normes de l'éthique journalistique, le journalisme radio, la préservation de la confiance du public à l'ère de la numérisation de l'espace de l'information, la disponibilité du contenu des programmes radiophoniques répondant aux intérêts de tous les auditeurs, les stratégies optimales pour la survie économique des stations de radio dans un contexte de concurrence avec les plateformes en ligne, etc.
Depuis le moment où l'éminent scientifique et inventeur russe Alexandre Popov a fait la démonstration en 1895 du premier "dispositif de signalisation des vibrations rapides de l'électricité atmosphérique" au monde, c'est-à-dire du récepteur radio, ce moyen de transmission d'informations à distance est devenu partie intégrante de notre vie quotidienne et, de plus, a acquis des formes modernes, des formes hybrides coexistant avec les nouvelles technologies.
Aujourd'hui, ce domaine est confronté aux mêmes défis que la presse écrite traditionnelle. Il s'agit notamment de la nécessité de s'adapter aux nouvelles réalités technologiques, de stimuler l'intérêt du public pour leurs programmes, de respecter des standards élevés de qualité journalistique, de lutter contre la désinformation et de satisfaire à tous les critères et réglementations juridiques, qui changent et évoluent rapidement avec le développement de nouvelles possibilités technologiques. La vérification et le recoupement des informations font l'objet d'exigences accrues, surtout en cette période d'"infopandémie". Après tout, l'effet puissant que la radio peut avoir sur les masses est connu depuis longtemps par tout le monde. Il suffit de rappeler la panique qui avait saisi les centaines de milliers d'auditeurs non préparés de l'adaptation radiophonique de "La guerre des mondes" de Herbert George Wells par Orson Welles en 1938, qui avaient cru que la Terre était réellement attaquée par les Martiens. L'exemple pourrait paraître ancien, mais il est pourtant d'actualité aujourd'hui. Avec tout ce que nous avons vu, et comment des informations non vérifiées ou délibérément mises en ligne peuvent changer la vie de centaines de milliers et parfois de millions de personnes en une seconde. En ce qui concerne les fakes entourant la situation en Ukraine, il y a aussi beaucoup de choses qui se passent, qui affectent la vie des gens, les réalités financières et économiques.
En ce jour du 13 février, il nous semble important de rappeler que, malheureusement, les radiodiffuseurs, tout comme les autres médias et professionnels des médias, font souvent l'objet de pressions et de restrictions de la part des autorités de certains États, qui cherchent à dicter leurs règles, à établir un contrôle strict de l'espace d'information et à faire taire les voix jugées indésirables. Nous avons parlé de beaucoup de choses lors des conférences de presse hebdomadaires, de conférences spéciales et d'événements médiatiques réguliers. L'arrêt de la diffusion, sous un prétexte fallacieux, de l'une des plus anciennes stations de radio russophones de Lettonie, Radio Pik, en juillet 2021, est un exemple parlant. De très nombreux auditeurs ont été privés d'accès à ce média. Les dirigeants actuels de l'Ukraine ont appliqué de manière similaire leur politique d'information à l'égard des médias russes et russophones, y compris des opérateurs radio. À la suite de l'adoption de la Loi sur la langue d'État en mai 2019, les autorités de Kiev ont introduit des quotas linguistiques à la télévision et à la radio, et déterminé que les médias nationaux et régionaux devaient diffuser au moins à 90 % en ukrainien.
A l'approche de la Journée mondiale de la radio, de nombreux vœux sont préparés dans toutes les langues du monde. Nous sommes heureux de nous y joindre. Bien entendu, ce jour-là, nous féliciterons également toutes les personnes concernées. Je ne vais donc pas formuler mes félicitations à l'avance. Je pense qu'il était important d'annoncer à l'avance non seulement la Journée du Diplomate mais aussi cette fête professionnelle.
Sur les déclarations de la Représentante de l'OSCE pour la liberté des médias concernant les mesures que la partie russe a été amenée à prendre contre le holding médiatique public allemand Deutsche Welle
Je ne peux pas passer à côté de la situation avec l'OSCE, comme je l'ai dit en annonçant la réunion à Moscou avec le Président polonais en exercice de l'organisation. Ce qui se passe avec le bureau du Représentant de l'OSCE pour la liberté d'expression est étonnant. Cette institution, autrefois efficace pour réagir aux événements qui démontrent clairement la violation des droits et libertés des journalistes, est aujourd'hui tout simplement tombée en désuétude. Il me semble que de l'herbe a poussé partout dans ce "bureau".
Le 4 février 2022, la Représentante de l'OSCE pour la liberté des médias, Teresa Ribeiro, s'est insurgée contre les mesures que la partie russe a été amenée à prendre contre le holding médiatique public allemand Deutsche Welle en réponse à l'interdiction, par les autorités allemandes, de la chaîne de télévision russe RT DE en Allemagne. Cela même alors que le titre du communiqué publié sur le portail de l'OSCE indiquait que ces mesures étaient une "réponse". Quant à la déclaration en question, apparemment tout a été fait pour que pas un seul mot ne soit dit sur les raisons qui ont poussé la Russie à prendre des mesures décisives, pleinement justifiées dans la situation actuelle et provoquées par la partie allemande. Teresa Ribeiro a ignoré tout le déroulé des événements, les problèmes auxquels RT est confrontée. C'est un classique. Où que soit RT, l'esprit de Mme Ribeiro est ailleurs. Elle ne suit pas la situation, elle ne dit rien. Dans le même temps, la partie russe explique tout. Elle ne dit pas qu'elle ne s'intéressera pas à ce sujet par principe. Elle dit s'engager dans une "diplomatie silencieuse". Dans ce cas précis, cela ne s'est pas passé ainsi, c'est le contraire qui s'est produit. Il n'y a pas eu de diplomatie silencieuse ou de diplomatie bruyante avec RT, mais il y a eu toute une déclaration sur Deutsche Welle. Teresa Ribeiro a ignoré tout ce qui a été fait en Allemagne concernant les journalistes et la compagnie elle-même. Elle n'a réagi qu'aux conséquences inévitables que la partie russe avait annoncé plus d'une fois, y compris publiquement.
Etonnamment, nous n'avons pas pu trouver une seule déclaration publique de la Représentante de l'OSCE pour la liberté des médias en rapport avec le harcèlement flagrant de RT DE en Allemagne et dans d'autres pays occidentaux, qui dure depuis plusieurs années. Nous n'avons pas entendu et n'entendons pas les appels de Teresa Ribeiro à mettre fin à la campagne de dénigrement menée contre les médias russes, dans le cadre de laquelle des accusations et des insultes absolument infondées sont proférées. Celles-ci ont été réfutées par les tribunaux allemands. Mme Ribeiro, vérifiez ce qui se passe avec vos conseillers là-bas. Il est impossible d'être aussi peu professionnel (avant je disais "insouciant"). Nous n'avons pas entendu d'expression d'inquiétude au sujet des tentatives inspirées par le centre de bloquer, par exemple, les services bancaires de RT DE, ou encore de l'opposition du gouvernement allemand à l'octroi de licences à la chaîne dans les États de l'Union européenne. On nous a dit à Berlin qu'ils n'étaient aucunement concernés par la situation des licences en Allemagne. Mais nous savons qu'au Luxembourg, ils ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour empêcher l'octroi d'une licence à RT. Mme Ribeiro ne s'est pas souciée de la liberté des médias quand, en septembre 2021, la plateforme d'hébergement de vidéos "Youtube" a supprimé les comptes de "RT DE", auxquels des centaines de milliers de personnes étaient abonnées, sans avertissement ni droit de récupération. Le commentaire de Teresa Ribeiro à l'époque s'est limité à quelques phrases générales. Elle l'a fait uniquement parce que les journalistes de TASS ne lui avaient pas donné la possibilité de garder le silence. Comment est-ce possible ? Мme Ribeiro ne semblait pas non plus disposée à exercer ses fonctions directes quand les autorités allemandes ont effectivement obligé une société privée française à couper la retransmission à la moitié de l'Europe du signal du bureau moscovite de RT DE, qui était en totale conformité avec la Convention européenne sur la télévision transfrontière. Combien de pays de l'OSCE sont membres de cette convention? Plus de 30, je pense 33. L'Allemagne est également partie de cette Convention. Mais ils ne sont sûrement pas au courant.Mme Ribeiro n'a également rien vu de répréhensible ou qui constituerait une "restriction de la liberté des médias" dans la décision du 2 février 2022 de la Commission allemande pour l'octroi des licences et la supervision, qui a interdit complètement RT DE en Allemagne, y compris la diffusion linéaire sur les réseaux de télévision et sur internet.
Teresa Ribeiro a fait semblant de ne pas être au courant des innombrables avertissements publics et en coulisses de la partie russe selon lesquels si le harcèlement de RT DE en Allemagne, le véritable harcèlement déployé par les journalistes, les personnalités publiques et les hommes politiques allemands ne cessait pas, Moscou serait contraint de prendre des mesures drastiques mais strictement de réponse.
La Représentant de l'OSCE pour la liberté des médias, Teresa Ribeiro, n'a pas fait une seule tentative pour agir en tant que médiateur international faisant autorité et encourager l'Allemagne à trouver une solution constructive au problème créé non pas par nous mais par Berlin. Les obstacles artificiels auxquels RT DE a commencé à se heurter en Allemagne avant même son lancement, Mme Ribeiro, j'attire votre attention sur ce point - sont le résultat des actions des autorités allemandes, qui violent directement la liberté d'expression et de la presse. Cette situation relève depuis le début de la responsabilité professionnelle directe de Teresa Ribeiro. Nous aimerions comprendre le mécanisme par lequel le bureau du Représentant décide des situations auxquelles il faut répondre et de celles auxquelles il ne faut pas répondre. Est-ce le fait d'un parti pris, y a-t-il un effet de levier ou des facteurs collatéraux, ou un intérêt personnel dans cette affaire? Il est impossible que nous ayons lancé un appel officiel après que nos journalistes n'aient reçu aucune réponse de l'OSCE, que nous ayons lancé des appels officiels à plusieurs reprises, et que tout ait été ignoré. Mais les mesures prises par la partie russe en réponse provoquent une vague d'indignation de la part de Teresa Ribeiro. Il n'y avait pas d'autres options. Il y a donc une certaine influence sur ce bureau. De la part de qui?
Sa déclaration sur les mesures de réponse prises à l'encontre du holding médiatique public allemand Deutsche Welle est comme un flash d'information au milieu de réactions tièdes aux violations flagrantes des droits des journalistes dans les pays baltes, en Ukraine et dans les démocraties dites avancées de l'Ouest. On nous dit que c'est le style de la Représentante de l'OSCE pour la liberté des médias Mme Ribeiro. Il s'est manifesté de manière éclatante en janvier 2022, quand des centaines de manifestants "pacifiques", comme on nous l'a dit en Occident, ont saccagé les bureaux d'opérateurs médiatiques kazakhs et internationaux à Almaty et pris en otage des collaborateurs de la presse, pendant que les ressources d'information du bureau spécialisé de l'OSCE restaient sereines. "La diplomatie silencieuse" en action.
C'est cette approche spécifique et douteuse du point de vue de l'impartialité que Teresa Ribeiro appelle la "diplomatie silencieuse". Nous voulons simplement comprendre si la diplomatie de Mme Ribeiro est endormie et si quelque chose doit être fait pour la réveiller. Peut-être que c'est ce qui la rend silencieuse? Espérons que cette "diplomatie silencieuse" est toujours en vie. Cependant, on ne voit pas comment la publication de déclarations unilatérales et totalement opportunistes s'articule avec cela.
Nous demandons à l'institution de l'OSCE chargée de la liberté des médias d'adopter la position d'un honnête courtier (bien que je ne sois pas sûr que "courtier" soit le meilleur mot dans ce cas), d'un véritable gestionnaire nommé par les membres de cette Organisation pour contrôler la situation. Ils ont un mandat, il doit être rempli, des efforts doivent être entrepris pour résoudre la situation autour de l'interdiction de RT DE, ils doivent aider à résoudre la situation.
Je pourrais comprendre si la "diplomatie silencieuse" impliquait une sorte de processus de négociation - mais non. On ne nous demande même pas de matériel. Nous avançons tout nous-mêmes. Parce que quand nos journalistes les envoient, tout va, apparemment, à la poubelle. Personne ne reçoit de réponse. L'Union des journalistes a transmis tout un message à la Ministre allemande des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse, et quoi ? Rien. L'OSCE n'a même pas sourcillé, "de quels problèmes parlez-vous?". J'aimerais qu'ils se réveillent, ou qu'ils reviennent à eux.
Sur le reportage que la chaîne Redfish se prépare à diffuser sur la situation au Cachemire
Je voudrais réaffirmer la position inchangée de notre pays sur l'attachement au principe de non-ingérence dans le litige territorial entre l'Inde et le Pakistan. Nous partons du principe que tous les différends entre New Delhi et Islamabad doivent être réglés par des moyens politiques et diplomatique au niveau bilatéral conformément aux termes de l'accord de Simla de 1972 et de la déclaration de Lahore de 1999.
Sur les activités au Japon dans le cadre de la "Journée des territoires du Nord"
Les 6 et 7 février, le Japon a organisé des activités à l'occasion de la "Journée des territoires du Nord". Cette année, elles se sont caractérisées par un désordre sans précédent. Tout ce qui s'est passé a été soutenu par les autorités pratiquement par une aide aux casseurs qui cherchaient, par leurs actions agressives et cris au mégaphone, à perturber le travail de l'Ambassade de Russie à Tokyo. À un moment donné, avec une complaisance flagrante de la police, un groupe d'extrémistes a même tenté de pénétrer sur le territoire de la représentation diplomatique russe, créant une menace réelle pour la sécurité de nos collaborateurs. Une protestation ferme a été exprimée à cet égard au Ministère des Affaires étrangères du Japon.
Ce qui soulève une question logique: Comment une violation aussi grossière des normes diplomatiques et la négligence de ses propres engagements juridiques internationaux de garantir le fonctionnement des missions diplomatiques étrangères déclarés par le Japon, notamment au sein des organisations internationales faisant autorité, concordent-elles avec les revendications de "position de leader" dans les processus mondiaux?
Nous exigeons que Tokyo tire les conclusions nécessaires et prenne des mesures exhaustives pour empêcher que de tels incidents se reproduisent à l'avenir.
Sur les 60 ans de l'établissement du blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba
Le 3 février 2022 a marqué les 60 ans d'un phénomène odieux dans l'histoire contemporaine qui, malheureusement, s'est décuplé ces dernières années. Il est question de l'établissement par les États-Unis d'un blocus commercial, économique et financier contre Cuba. Si, par le passé, il s'agissait seulement de Cuba, aujourd'hui les sanctions, les restrictions, les mesures unilatérales sont utilisées partout, contre plusieurs États, par les États-Unis et leurs partenaires, satellites. Je voudrais parler aujourd'hui de Cuba. Cela fait 60 ans qu'elle vit dans ces conditions. C'est ainsi que la grande puissance mondiale, l'un des piliers de l'ordre mondial, a réglé ses comptes avec un petit État parce qu'il a souhaité se libérer des chaînes coloniales de son voisin du Nord et s'engager sur une voie de développement autonome. Une vengeance. Nous voyons exactement la même chose envers les habitants de la Crimée pour le choix fait par les Criméens. Notre pays ne les a pas rejetés et a accepté ce choix avec respect. Et ils se vengent par des sanctions. Rien de nouveau.
Le monde entier considère le caractère inhumain et illégal de la politique anticubaine de Washington. Imaginez-vous - 60 ans de sanctions. Ensuite, ouvrez une carte et comparez la taille des États-Unis à l'île de Cuba. Il y a des résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies, des appels d'associations internationales, de milieux d'affaires, simplement de personnes sensées, de nombreux calculs des milieux d'affaires sur le préjudice infligé à soi-même. Il semblait même y avoir des signes de bon sens et que rien n'empêchait de s'engager enfin sur la voie du réalisme. Mais non. Pratiquement toutes les administrations américaines, à l'exception d'une certaine période de "détente" à l'époque de Barack Obama, poursuivent avec une obstination incroyable qui pourrait trouver un meilleur usage (pas dans le sens où les sanctions doivent être appliquées dans d'autres points géographiques, mais où elles ne peuvent pas être utilisées, car il est illégal de les élaborer et de les imposer en contournant le Conseil de sécurité), après des décennies, la même ligne discriminatoire. Et elles le font à l'encontre du bon sens, sans appel et hypocritement, subordonnant tout à la conjoncture politique et aux intérêts égoïstes de leurs "faucons politiques".
Sachant que personne aux États-Unis n'est intéressé par le fait qu'une telle politique ne frappe pas le gouvernement cubain, mais les Cubains ordinaires, étouffe les secteurs économiques vitaux, cause des problèmes sociaux et prive la population des fameux droits de l'homme qui préoccupent tant en paroles les défenseurs américains des destinées de la démocratie mondiale. Et le plus intéressant est qu'à titre d'inefficacité prétendue du système cubain on se réfère aux résultats de l'activité économique. Écoutez, depuis 60 ans Cuba survit, mais aussi vit et se développe dans le cadre des sanctions. Je dis souvent qu'il serait intéressant d'observer ce qui serait arrivé aux États-Unis si les mêmes sanctions étaient imposées aux États-Unis (au moins pendant un an, ou même deux mois). Ce serait intéressant. Ils n'auraient pas simplement oublié la démocratie, il n'en resterait rien si au moins un dixième de ces mesures était appliqué. Nous assisterions alors à une compétition des systèmes. Après tout, Washington ne risquerait pas de faire une telle expérience? Vous savez, tout arrive dans l'histoire: des rancunes, des vengeances des décisions reportées, des représailles. Mais le bon sens doit tout de même prendre le dessus dans les situations humanitaires telles qu'une pandémie. Précisément ce que le monde vit depuis plus de deux ans.
Au lieu d'unir les efforts dans la lutte contre ce défi commun, sachant que de nombreux Cubains qui vivent aux États-Unis et dans d'autres pays de la région ont des proches qui souffrent avant tout non pas des sanctions, mais de l'embargo qui existe dans le cadre de la pandémie, qui s'en inquiète aux États-Unis? Ce sont d'autres "hommes", pas dont il faut prendre soin. Au lieu d'une certaine synergie, d'établir des "corridors verts", les autorités américaines ont fait le contraire: ils ont "serré les boulons" en décrétant de nouvelles sanctions contre l'industrie pharmaceutique cubaine. Contre Cuba qui aide toute le monde dans la région à surmonter les conséquences de cette pandémie, qui est la première à réagir non seulement aux requêtes mais également à tout ce qui se passe dans les pays voisins et lointains à cause des situations d'urgence, des catastrophes anthropiques, etc. Les médecins cubains sont toujours les premiers à venir en aide. Des sanctions ont été imposées contre eux, une campagne absurde a été déclenchée pour discréditer l'aide apportée par les Cubains avec leurs médecins spécialistes à d'autres pays. On a même osé le qualifier de "traite d'êtres humains". Mais si les États-Unis ne savent pas ce que c'est la traite d'êtres humains, nous pouvons expliquer. Cela n'a rien à voir avec Cuba, c'est une insulte directe.
Cuba fait preuve d'une résistance et d'un courage étonnants. Elle avance et fait tout résolument, en suivant une ligne indépendante, surmontant les problèmes et les difficultés. Elle réforme l'économie, optimise les systèmes de production et de gestion, augmente l'efficacité de la régulation publique. Elle promeut les élaborations scientifiques fondamentales et appliquées atteignant un niveau mondial en médecine, en pharmacologie. Sachant qu'elle mène une politique active sur la scène internationale en défendant ses intérêts et trouvant la possibilité d'aider les autres, comme je l'ai dit, en restant un symbole de la lutte contre de tels vestiges de l'ordre mondial postcolonial, simplement en prônant cœur et âme la liberté et l'indépendance.
Cette histoire de 60 ans de l'embargo contre Cuba est l'histoire de l'exploit dévoué du peuple cubain, l'expression flagrante de l'identité nationale, de la fierté et de la dignité portées avec honneur à travers les générations. Nous rendons hommage à la force d'esprit des amis cubains. Nous leur souhaitons des forces, de la patience, de la réussite, de la santé et de trouver la possibilité de régler les graves et complexes problèmes que la vie nous pose à tous aujourd'hui.
Votre cause est juste, d'où la conclusion évidente: la victoire sera à vous. Je voudrais rappeler les propos de Fidel Castro: "Il faut lutter fermement contre le blocus parce ce blocus est le principal obstacle à notre développement, car ce blocus ne représente pas seulement une interdiction du commerce avec Cuba, mais c'est également un symbole de la pression exercée par les États-Unis sur le monde entier."
Sur l'acte de vandalisme contre une sépulture soviétique dans la ville polonaise de Rawicz
Nous sommes obligés d'attirer encore une fois l'attention sur une nouvelle profanation d'une sépulture militaire soviétique en Pologne. Cet acte de vandalisme survenu dans le cimetière de soldats soviétiques dans la ville de Rawicz (voïvodie de Grande-Pologne), où reposent les restes de plus de 1 500 militaires soviétiques morts dans les combats dans la ville et dans ses alentours en janvier 1945, semble particulièrement cynique. Des inconnus ont brisé le fondement du monument central pour extraire une plaque en marbre contenant les noms des morts. L'incident a eu lieu dans la nuit du 21 au 22 janvier 2022, la veille des 77 ans de la libération de la ville par l'Armée rouge.
Il ne s'agit pas du premier acte de vandalisme sur ce site mémoriel. Ainsi, le monument avait été couvert de graffitis en juin 2021. Selon les médias, les enquêteurs ont clos l'affaire sans avoir trouvé les coupables. Il est absolument évident que les cas de profanation des lieux de mémoire en Pologne continueront de se multiplier tant que les autorités polonaises feront preuve de complaisance vis-à-vis d'actions de ce genre. Tout cela porte préjudice à la réputation de Varsovie.
Nous appelons encore une fois les autorités de la ville de Rawicz à réagir de manière appropriée à ces actes de vandalisme dont la fréquence est absolument scandaleuse. Nous demandons également de trouver et de punir les coupables, de prévenir la répétition de ces incidents à l'avenir. Cela concerne non seulement les autorités locales, mais aussi centrales.
L'administration de la ville promet de mener des travaux de réparation dans le cimetière. Mais il faut établir les coupables pour les trouver et les punir. Dans ce cas-là, nous ne serons plus obligés de tenir ces propos, les Polonais éviteront cette honte, tandis que les autorités locales n'auront plus besoin de dépenser des fonds sur les réparations. Tout est évident.
Nous suivrons attentivement les travaux de réparation et vérifierons bientôt l'état de ce site mémoriel soviétique.
Sur l'anniversaire de l'aboutissement de l'offensive de Budapest des forces soviétiques
Le 13 février marque l'anniversaire de la libération de Budapest, capitale hongroise, des troupes allemandes par l'Armée rouge en 1945. L'objectif stratégique de l'opération était de faire sortir le dernier allié de l'Allemagne de la Seconde Guerre mondiale.
Les gouvernements de l'URSS, du Royaume-Uni et des États-Unis avaient publié le 13 mai 1944 une déclaration commune appelant les autorités de Hongrie, de Roumanie, de Bulgarie et de Finlande à limiter leurs pertes et à favoriser la victoire des alliés "en quittant la guerre et en mettant fin à leur coopération néfaste avec l'Allemagne".
Une offensive rapide des unités du 2e Front ukrainien de l'Armée rouge a obligé les autorités hongroises à adopter les conditions préliminaires de l'armistice avec Moscou. Les dirigeants du IIIe Reich accordaient une importance stratégique énorme à la Hongrie. Ils étaient parvenus à mettre au pouvoir le régime profasciste de Ferenc Szálasi. Le pays abritait un groupe très important de forces allemandes - Sud - comprenant 35 divisions, ainsi que les restes de l'armée hongroise (190.000 hommes).
Le 26 décembre 1944, les troupes soviétiques ont traversé le Danube pour encercler Budapest et présenter une demande de capitulation, rejetée par les autorités allemandes de la Hongrie. En même temps, des représentants des puissances alliées et du gouvernement hongrois provisoire qui contrôlait la partie du pays libérée des nazis, ont signé l'Accord sur l'armistice à Moscou le 20 janvier 1945, malgré la poursuite des combats pour Budapest.
Le 18 janvier 1945, les forces soviétiques ont pris la ville de Pest malgré une résistance acharnée de l'ennemi. Les Allemands sont retirés après avoir fait exploser les ponts sur le Danube, alors que la ville a été pratiquement détruite. Le 13 février 1945, l'Armée rouge à libéré Buda, la dernière partie de la ville. À l'occasion de cette victoire, la Présidence du Conseil suprême de l'URSS a établi le 9 juin 1945 la médaille "pour la prise de Budapest", remise à 362 000 personnes.
Extrait du décret du Comité d'État de la défense de l'URSS du 27 octobre 1944: "L'Armée rouge n'est pas entrée en Hongrie comme une conquérante, mais comme une libératrice de l'oppression du fascisme allemand. Son objectif unique est d'écraser les armées allemandes et de détruire la domination de l'Allemagne hitlérienne dans les pays asservis par cette dernière."
La libération de Budapest a marqué une étape importante des activités militaires de l'Armée rouge en Europe du Sud-Est. Les troupes soviétiques ont obtenu l'opportunité de préparer et de mener leurs opérations finales sur le territoire de la Tchécoslovaquie, de la Hongrie et de l'Autriche.
Réponses aux questions:
Question: Il y a quelques jours, le Japon et la République de Corée ont récemment vécu une nouvelle escalade dans leurs relations en raison de l'initiative de Tokyo d'inscrire les mines d'or de l'île de Sado sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. Que pensez-vous de cette situation?
Réponse: Ce sujet a retenu notre attention. Nous comprenons la réaction de la partie sud-coréenne. Le Japon semble prendre des mesures successives (pas seulement à l'égard de la République de Corée) pour effacer de la mémoire de l'humanité entière les actes criminels commis par les dirigeants de ce pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Difficile d'imaginer comment on peut nier le fait historique (surtout quand il s'agit des atrocités commises par les militaristes japonais au cours de ces années) du travail forcé et dur de très nombreuses personnes dans les mines d'or d'un territoire dont le Japon militariste avait fait sa colonie par la force. Nous sommes cohérents dans nos efforts pour dépolitiser l'Unesco et le Comité du patrimoine mondial. Nous croyons en la nécessité de retirer de l'ordre du jour de l'Organisation les questions politisées qui ne relèvent pas de son mandat.
Question: Que pensez-vous de l'éventuel partenariat entre l'UE et les États-Unis pour assurer la sécurité énergétique de l'Europe, dont a parlé la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen?
Réponse: Ce n'est pas une bonne chose quand une personne dirige un organisme international qui regroupe des États souverains ou des acteurs indépendants, mais agit dans l'intérêt de son pays, à titre national. Mais ce n'est même pas ça. C'est encore plus paradoxal: cette personne, qui représente l'union des plus grands Etats, ne défend pas les intérêts de son propre pays mais d'un autre qui ne fait pas partie de cette union et qui n'a aucune relation avec le continent. Voilà ce que fait Ursula von der Leyen.
L'activation soudaine des contacts entre les États-Unis et l'UE sur le volet énergétique, à laquelle nous avons assisté récemment, porte à croire que certains cercles politiques de Bruxelles sont prêts à céder à Washington non seulement la sécurité militaire mais aussi la sécurité énergétique de l'UE dans son ensemble et de ses pays séparément.
Tout cela est fait sans tenir compte des intérêts nationaux. Je ne parle pas des peuples et des pays. Personne ne leur demande. Des gens comme Ursula von der Leyen ont déjà tout dit pour eux. Surtout, ils n'ont rien décidé. Ce ne sont pas non plus les membres de l'Union européenne qui ont "décidé" pour elle. Elle a juste transmis le message. Il est clair que les États-Unis ne peuvent même pas couvrir partiellement le volume d'énergie que la Fédération de Russie livre aux États membres de l'UE. Un spécialiste un tant soit peu compétent, même s'il n'a pas beaucoup d'expérience, peut écrire cela. Mais cela n'intéresse personne ici. Une fois de plus, le sort de la démocratie ou des droits de l'homme est en jeu. Ou peut-être, de la liberté d'expression? Nous parlons d'une tentative élémentaire, utilisant la situation politique créée artificiellement par les Américains eux-mêmes, par des méthodes malhonnêtes qui ne reflètent pas les réalités, d'occuper une partie du marché énergétique de l'UE à des conditions qui leur sont favorables mais peu favorable aux Européens, et d'obtenir les leviers d'influence maximum sur la politique énergétique de l'Union européenne. Dans le même temps, ils montreront une fois de plus leur attitude agressive envers la Russie. Il n'y a vraiment aucune préoccupation pour la sécurité énergétique de l'UE ici.
Le pays qui assure réellement la sécurité énergétique de l'UE, et même de l'Europe dans son ensemble, est précisément notre pays. Nous le faisons de manière responsable et avec une grande qualité depuis des décennies. En plus d'un demi-siècle de coopération dans le secteur de l'énergie, ni l'URSS ni la Russie (en tant qu'État successeur et indépendant) n'ont failli à leurs partenaires européens, remplissant strictement toutes leurs obligations contractuelles, ce qui leur a valu une solide réputation de fournisseurs fiables de ressources énergétiques. Nous continuons de le faire maintenant, malgré toutes les déclarations abusives faites à notre encontre, les menaces de chantage, les accusations sans fin de choses que nous n'avons pas faites. Nous continuons de travailler. Nous le faisons de manière efficace et mutuellement bénéfique. Nous essayons de faire comprendre à nos partenaires sur quelle voie dangereuse ils s'engagent quand ils écoutent les "discours" des sirènes américaines sur certains projets énergétiques. Nous le faisons malgré l'hystérie déclenchée à l'Ouest autour du Nord Stream 2, qui lie artificiellement la coopération énergétique à la géopolitique et crée des prémisses géopolitiques pour lancer une nouvelle "attaque" contre les contrats énergétiques entre la Russie et les pays européens.
Il convient de conseiller à nos partenaires occidentaux, qui se considèrent traditionnellement comme des partisans du libre-échange, de se laisser guider par les lois du marché non seulement là où c'est rentable pour eux, mais aussi dans le secteur énergétique. Par exemple, par le fait que la demande engendre l'offre ou qu'il est inconvenant et peu constructif de changer les règles des grands projets d'infrastructure en cours de route. La politisation et l'introduction constante d'éléments de confrontation pseudo-idéologiques par Bruxelles et un certain nombre de pays de l'UE est une thèse qui n'a rien à voir avec la réalité. Il y a eu une confrontation idéologique pendant la Guerre froide. Il y a eu une bataille de "systèmes", une compétition, dans l'ensemble, non pas pour la vie mais pour la mort. Malgré cela, les ressources énergétiques russes parvenaient aux consommateurs de l'UE "en temps et en heure". Les Européens doivent penser par eux-mêmes. Pensez aux réalités, pas aux fantasmes. Ils doivent se préoccuper de la sécurité énergétique de leurs pays, en se fondant sur la combinaison de l'expérience historique et des réalités actuelles. Les choses en seront plus faciles.
Question (traduite de l'anglais): Quels efforts la Russie déploie-t-elle pour faire en sorte que la crise intérieure ukrainienne ne dégénère pas en conflit militaire? Des familles vivent actuellement en Russie et en Ukraine. La frontière les sépare. Quel serait le coût d'un éventuel conflit en termes humains?
Réponse: Pour de nombreux journalistes qui n'étaient pas impliqués dans cette histoire, la "situation autour de l'Ukraine" a commencé "maintenant". Cette situation perdure depuis de nombreuses années. Les personnes vivant dans les régions voisines de Russie et d'Ukraine sont dans cette situation depuis beaucoup plus qu'un mois ou deux. Ils vivent dans un état de conflit "en phase chaude" à nos frontières depuis 2014.
Il est important de comprendre que quand les événements liés à la crise intérieure ukrainienne (2014) ont commencé, la Russie a accueilli d'énormes flux de réfugiés. Je pense que l'Inde sait de quoi il retourne. Plus d'un million de personnes sont "venues" dans notre pays depuis le territoire de l'Ukraine. Même si notre population n'est pas aussi importante que celle de l'Inde, c'est un chiffre énorme. Environ 1,2 million de personnes sont "venues" en raison du déclenchement des hostilités dans le Sud-Est de l'Ukraine. Certaines sont restées, ont obtenu la citoyenneté et des permis de séjour. D'autres sont rentrées chez elles ou ont rejoint d'autres pays.
Pour nous, cette situation n'a pas commencé aujourd'hui, ni il y a un mois. Elle n'a pas commencé à cause d'articles dans les médias occidentaux, décrivant pour la plupart une situation inexistante. Pour nous, cette histoire se déroule chaque jour depuis sept ans. A chaque conférence de presse, nous parlons du volume de l'aide humanitaire que nous fournissons. Cette dernière part dans le Donbass à la fois de la part des habitants de nos régions limitrophes de l'Ukraine et de la Russie dans son ensemble. Même à Moscou (qui se trouve à une distance considérable de la frontière avec l'Ukraine), il existe des points de collecte pour l'aide humanitaire aux habitants du Donbass (argent, médicaments, livres, papeterie et appareils de chauffage). En plus des dons des personnes, l'aide est centralisée. La Russie transfère l'aide humanitaire par l'intermédiaire des ONG et de la communauté d'affaires.
Le Donbass est pratiquement sous blocus. Il est coupé du reste de l'Ukraine par l'Ukraine elle-même. Pour qu'un habitant du Donbass puisse recevoir les prestations sociales auxquelles il a droit, il doit franchir la ligne de contact - le long de laquelle même les diplomates marchent en gilet pare-balles et en casque. Même si l'armée ukrainienne comprend qu'il est nécessaire d'arrêter de tirer à ces moments-là. Malgré cela, les délégations internationales ne s'y rendent qu'avec un équipement sûr. Les personnes ordinaires ne peuvent pas s'équiper pour aller chercher les prestations sociales auxquelles elles ont droit. Elles ne reçoivent pas les paiements, qui sont bloqués d'un point de vue logistique. La seule possibilité pour elles de survivre depuis sept ans est l'aide humanitaire de la Russie. Pas seulement de notre pays - mais nous avons fourni une énorme partie. Il y a des données en tonnes, et dans la nomenclature des marchandises livrées nous mentionnons les indicateurs financiers. Ne pensez pas que les gens de cette région frontalière commencent tout juste à sentir quelque chose de particulier.
Malheureusement, la presse mondiale ne vient pas dans le Donbass - c'est dangereux. Il faudrait pourtant filmer ce qui se passe là-bas. C'est dans les régions russes qu'il y avait des camps de tentes qui accueillaient les réfugiés du territoire de l'Ukraine, du Donbass. Toutes les entités de la Fédération de Russie ont alloué des quotas spéciaux dans les écoles, les hôpitaux et ont fourni des emplois aux personnes originaires du Donbass. Il s'agit d'un problème de longue haleine.
Les médias occidentaux sont pris d'hystérie. Au lieu de prêter attention à deux points principaux. Le premier est de savoir pourquoi le régime de Kiev n'applique pas les Accords de Minsk qu'il a officiellement signés pour résoudre la crise. Le deuxième est la question humanitaire, celle des droits de l'homme. Des gens sont tués là-bas, des enfants. Les cimetières d'enfants sont malheureusement devenus une réalité pour le continent européen au XXIe siècle. Il faut écrire là-dessus. Mais non, ils écrivent sur la possibilité hypothétique d'une attaque russe, sur une sorte de plan. C'est totalement absurde. Nous le désavouons, nous disons que ce n'est pas vrai. Nous continuons à fournir une aide humanitaire, nous appelons les médiateurs du Format Normandie et tous ceux qui veulent devenir médiateurs à influencer Kiev pour qu'il applique les Accords de Minsk.
Vous avez demandé ce que faisait la Russie pour éviter que le conflit ne se transforme en un conflit militaire. Il s'agit d'un conflit intérieur ukrainien, entre deux parties de l'Ukraine. Un "paquet de mesures" a été élaboré à cet effet avec la participation de la Russie, car nous sommes voisins et que nous formions autrefois un seul pays. Nous comprenons ce qui aurait menacé les habitants de cette région (Donbass) si le régime de Kiev avait mis à exécution ses intentions. Ils auraient été détruits. Cela a été confirmé par Vladimir Zelenski. Il a déclaré récemment que ceux qui n'aimaient pas vivre dans le Donbas, y compris selon les règles de Kiev, devaient partir. Ils n'ont pas besoin d'habitants vivant dans un État ukrainien unifié. Ils veulent un territoire vide avec des ressources, libre de citoyens ne se laissant pas mettre la bride.
Nos efforts se résument à ce que la Russie remplisse de bonne foi ses fonctions de co-médiatrice, tant au sein du groupe de contact (avec l'OSCE), en contribuant à l'établissement d'un dialogue direct entre les parties au conflit - Kiev, Donetsk et Lougansk - qu'au sein du Format Normandie (avec Berlin et Paris), en élaborant des recommandations pour le groupe de contact et en contrôlant leur mise en œuvre. Nous parlons constamment de la nécessité de mettre en œuvre les Accords de Minsk.
Je voudrais attirer l'attention sur une chose importante. Washington et Londres sont ceux qui crient le plus fort sur la façon dont la Russie "est susceptible" d'attaquer l'Ukraine. Ils en parlent tous les jours, et leurs médias aussi par conséquent. Le président Vladimir Zelenski, le Ministre des Affaires étrangères Dmitri Kouleba, le Secrétaire du Conseil national de sécurité Alexeï. Danilov ont fait plus d'une déclaration pour demander au public occidental, tout en le remerciant, de cesser d'attiser cette hystérie. Vous imaginez le miroir déformé dans lequel nous vivons? Le fait que la guerre entre deux États soit "inévitable" est affirmé par des pays tiers, qui n'appartiennent formellement pas à la région. Les journaux américains nous apprennent que nous devons soi-disant "attaquer" l'Ukraine. Et pourtant, nous partageons une histoire commune avec ce pays. Nous avons vécu les années 2014-2015, des millions de réfugiés et de personnes déplacées, des personnes qui ont été nourries, auxquelles on a fourni des emplois, des logements, des allocations, etc. Pour nous, ce n'est pas un son vide. C'est la vie de régions adjacentes à notre territoire. Nous avons une attitude responsable envers la situation.
Je voudrais que vous compreniez. Nous sommes un pays survivant de la Seconde Guerre mondiale. Mais pas de la manière dont les États-Unis y ont survécu - il n'y avait pas de troupes nazies sur leur territoire. Elles ont occupé une partie considérable de notre pays, des zones d'habitation ont été incendiées, des personnes ont été pratiquement soumises en esclavage, des villes ont été détruites, des femmes, des enfants et des civils ont été tués. Nous avons perdu des dizaines de millions de personnes. Pour nous, l'état de paix n'a pas de prix. Tout ce que nous faisons, nous le faisons pour maintenir la paix. On nous attribue des actions agressives à l'encontre d'un pays dont de nombreux citoyens éprouvent de l'empathie pour notre histoire commune et sont critiqués par le régime de Kiev et le Président de l'Ukraine pour cela. Comment la Russie peut-elle nourrir des projets d'actions agressives, d'actions militaires à part entière? C'est absurde.
Est-ce la première fois que nous assistons à des déclarations absurdes dans la presse occidentale? Au début des années 2000, ils persuadaient tout le monde que Saddam Hussein possédait des armes de destruction massive en Irak. De la même manière, des dizaines de reportages sortaient chaque jour, c'était l'hystérie à la télévision, les journalistes ne trouvaient pas d'autres sujets. Que s'est-il avéré ? Qu'attaquer l'Irak était le projet initial des Etats-Unis. Ils avaient besoin d'un prétexte. L'environnement informationnel leur a fourni sous forme de propagande. Aujourd'hui, le monde entier connaît la vérité - les États-Unis ont menti. L'ancien secrétaire d'État américain Colin Powell a apporté non pas des preuves mais un faux au Conseil de sécurité de l'Onu. C'était une opération planifiée. Ce qu'ils ont fait au début des années 2000 à propos de l'Irak est très similaire à la même histoire aujourd'hui concernant l'Ukraine et les prétendus plans agressifs de la Russie. Nous n'avons pas de tels projets. Mais on a le sentiment que les États-Unis en ont.
Question: Le Secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a déclaré précédemment que l'Alliance envisageait la possibilité d'augmenter ses forces en Europe de l'Est sur le long terme. Comment le Ministère des Affaires étrangères évalue-t-il ces déclarations dans la mesure où, de facto, l'Otan a profité de la crise à la frontière russo-ukrainienne pour entreprendre justement les démarches que la Russie essayait d'empêcher avec ses propositions sur les garanties de sécurité? Que compte faire Moscou à la lumière de ces déclarations? Reste-t-il une base pour négocier?
Réponse: L'intention de l'Otan d'étendre ses frontières et d'accumuler ses forces militaires sur son "flanc oriental" n'est pas une nouveauté. De tels plans sont mis en œuvre depuis des décennies. Ils s'inscrivent dans la continuité de la ligne que l'Alliance choisie il y a bien longtemps. Le mythe de la "menace russe" est activement exploité. Tout cela est étayé de données inexistantes. Dans le même temps, le bloc de l'Atlantique Nord ne cesse de déployer son infrastructure militaire, d'étendre l'ampleur de ses exercices et de renforcer ses contingents dans les pays d'Europe de l'Est. Ce sont justement ces actions qui ont posé la question (en réalité, nous l'avons posée à l'Otan) des garanties de sécurité. Les tendances sont claires, les faits sont clairs. Ce que nous entendons en paroles ne correspond pas aux actes "sur le terrain". Le budget consacré à l'expansion des infrastructures et au renforcement des forces armées de l'Otan près de nos frontières se chiffre en milliards de dollars. Cela est aussi lié à la course aux armements, et s'empare des domaines de la géopolitique, des relations internationales, qui étaient assez stables. Les développements de ces dernières semaines montrent que soulever cette question était justifié et juste de la part de la Russie. Le sujet des pourparlers devrait précisément être que l'Otan cesse de créer des risques pour les autres États. C'est l'un des éléments clés de nos propositions sur les garanties de sécurité.
Ce n'est pas la Russie qui s'étend vers l'Ouest, le Sud, le Nord ou l'Est avec ses forces armées, qui implante des bases, qui met en place des systèmes hybrides. C'est l'Otan qui utilise ses schémas traditionnels pour étendre et multiplier ses forces armées, pratiquement concentrées autour du périmètre de notre pays. Ceci étant, son appétit n'a pas diminué.
Dans ce contexte, je voudrais souligner que quand ils élaborent des plans de renforcement en Europe de l'Est, les membres de l'Otan ne devraient pas oublier les dispositions de l'Acte fondateur relatives aux relations entre la Russie et l'Alliance. Nous n'avons pas entendu dire qu'ils retiraient ou abandonnaient ce document. Il fixe (par écrit) l'engagement des pays de l'Otan "à assurer leur défense collective et d'autres objectifs par la garantie de la compatibilité, de l'intégration et du potentiel de renforcement nécessaires, et non par le déploiement permanent supplémentaire de forces de combat substantielles sur le territoire des nouveaux États membres". Comment cela peut-il être interprété différemment? C'est écrit noir sur blanc. Il n'y a qu'une seule conclusion possible: pas par le déploiement permanent supplémentaire de forces de combat substantielles sur le territoire des nouveaux Etats membres. Ainsi, sans aller au-delà de la configuration de 1997, l'Acte fondateur est pratiquement le seul instrument "survivant" de maîtrise militaire en Europe à l'heure actuelle. Peut-être subira-t-il le sort des autres accords qu'ils ne considèrent plus comme contraignants. Il vaudrait mieux leur demander à eux.
Question: Dans le dernier rapport du Groupe de soutien analytique et de surveillance des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, ce dernier présente ses conclusions sur l'augmentation des activités des groupes terroristes en Afghanistan. La Russie partage-t-elle ce point de vue?
Réponse: L'évolution de la situation militaire et politique en Afghanistan, notamment le changement de pouvoir et le retrait de la présence militaire étrangère, a des répercussions sur la situation en matière de sécurité dans le pays. Nous partageons l'inquiétude de la communauté internationale face aux risques d'activation de groupes terroristes en Afghanistan et de propagation de leur influence au-delà des frontières du pays.
Dans le même temps, nous constatons que les nouvelles autorités afghanes affichent leur volonté de lutter contre la menace terroriste. Les représentants du mouvement taliban ont indiqué à plusieurs reprises que la sécurité des pays tiers ne serait pas menacée par l'Afghanistan. Kaboul prend désormais des mesures actives pour combattre Daech et d'autres groupes terroristes sur le territoire afghan. Par exemple, le mois dernier, les talibans ont éliminé l'ancien chef de la cellule terroriste afghane de Daech, Asif Farooqi, et arrêté un certain nombre de combattants de l'organisation terroriste Hizb ut-Tahrir. Le 6 février de cette année, au moins 50 combattants de Daech se sont rendus aux talibans dans l'Est du pays.
Nous appelons les autorités afghanes à rester concentrées sur la question de la menace terroriste et à intensifier encore leurs efforts de lutte contre le terrorisme.
Question: Le Président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec le Président russe Vladimir Poutine, puis avec le Président ukrainien Vladimir Zelenski. En cela, son déplacement diffère de celui de la Ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock, qui s'était d'abord rendue à Kiev et seulement le lendemain à Moscou. Compte tenu de l'ordre dans lequel les rencontres ont eu lieu, le Ministère des Affaires étrangères voit-il dans les actions d'Emmanuel Macron et la position de la France des tentatives réelles de normaliser les relations avec la Russie?
Réponse: Il ne faut pas observer cette question sous cet angle et analyser l'ordre des déplacements. Avant cela, le Secrétaire d'Etat américain Antony Blinken s'est rendu dans la région en visitant un pays mais pas un autre. En revanche, il a rencontré le Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Genève. Il s'agit de la troisième configuration du processus de négociations.
Nous n'allons pas analyser la situation sous cet angle. Par ailleurs, je pense que chaque pays a le droit de répondre à une telle question de son propre point de vue. Peut-être qu'ils y ont accordé un certain sens. Mais nous n'analysons pas ce genre de choses à partir d'une telle position, s'il n'y a pas d'informations véridiques sous la forme de déclarations de la partie concernée. Il ne faut pas jouer aux devinettes. En ce qui concerne la position de la France et du Président Emmanuel Macron concernant la nécessité et l'attachement de son pays et gouvernement à la normalisation des relations avec la Russie, il ne faut pas en douter. Suffisamment de déclarations orales ont été faites.
Je voudrais noter autre chose. Nous assistons à de nouvelles tentatives de l'Élysée, sous la présidence d'Emmanuel Macron, de faire en sorte que le dialogue entre la Russie et la France se poursuive. Les tentatives du dirigeant français de trouver des points de convergence dans les affaires internationales et la coopération bilatérale sont flagrantes. L'an dernier, nos présidents ont eu neuf entretiens téléphoniques, et déjà trois cette année, qui ont notamment débouché sur la récente visite d'Emmanuel Macron à Moscou.
À noter que cette visite a eu lieu le 7 février, comme l'ont mentionné les deux présidents, le jour des 30 ans de la signature du Traité entre la Russie et la France. Ce document a posé pour des décennies d'avance des fondations solides à une coopération en partenariat et dans le respect mutuel entre les deux pays au profit des populations des États.
Il existe de profondes divergences dans la perception de nombreux problèmes internationaux, notamment de la crise dans les relations entre la Russie et "l'Occident collectif", tout comme des solutions pour la surmonter. Il y a par endroits des éléments de compréhension, mais dans certains domaines les différends sont importants. Nos appréciations ne coïncident pas vis-à-vis de plusieurs conflits régionaux. On relèvera que lors des périodes difficiles de l'histoire internationale, c'est grâce au dialogue entre Paris et Moscou qu'il est souvent devenu possible de régler les différends les plus graves et de déterminer le cadre des solutions éventuelles dans l'intérêt des deux pays et de la stabilité en Europe et dans le monde. Nous partons du principe que cette fois également les relations entre la Russie et la France pourraient jouer un rôle de stabilisation.
Voici un exemple historique récent. La position de la France concernant l'agression des États-Unis contre l'Irak est très révélatrice. Elle a été en grande partie un facteur de stabilisation, notamment pour le continent européen. La France était extrêmement active sur ce dossier, d'autant qu'elle est membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies. C'était important, car les Américains ont tenté à plusieurs reprises d'imposer via le Conseil de sécurité la décision d'envoyer des contingents en Irak. Paris avait adopté une ligne non seulement constructive, mais également à long terme. De sorte qu'elle ne permette pas de pointer l'inaction de Paris, la présence d'un point de vue alternatif, qui était basé précisément sur les faits et non sur les fakes, de sauver la face aux futures générations de politiciens français sur la scène internationale. À ce moment, nous étions unanimes dans nos approches. Nous comprenions tout le danger de la fausse diplomatie internationale dont faisaient preuve les Anglo-Saxons une fois de plus.
Certains disent actuellement que la position de la Russie "divise" la cohésion occidentale. C'est faux. Nous n'essayons de diviser personne. Nous n'en avons pas besoin. Premièrement, ils sont divisés déjà sans nous. Deuxièmement, nous plaidons précisément la consolidation des efforts non pas "juste comme ça" (inutile de gaspiller des forces "juste comme ça"), mais pour régler les problèmes primordiaux - le terrorisme international, le trafic de stupéfiants, le crime organisé, la cybercriminalité. La sécurité biologique a touché tous les foyers dans la pratique (pas en théorie, malheureusement). Nous voyons et constatons que la "machine" occidentale est divisée depuis longtemps sur plusieurs notions de principe.
Nous voudrions nous unir autour de cela. Il existe des exemples quand nous avons fait cela et que cela a fonctionné. À l'époque, les positions de Moscou et de Paris n'étaient pas dirigées contre les États-Unis. C'est un point fondamental. On cherche tout le temps à dire que dans ces circonstances Moscou est contre "les premiers", Washington est contre "les autres", etc. Partons de ce cas précis. Moscou, Paris, Berlin et bien d'autres n'étaient pas contre Washington ni contre le peuple américain. Nous étions opposés à une décision concrète qui était illégitime, s'appuyait sur des spéculations, était dangereuse aussi bien pour le sort d'une région concrète (sans parler de l'Irak en soi) que pour le monde dans l'ensemble. Elle a engendré le chaos en Irak. À cela s'est ajouté le terrorisme international, provoquant l'apparition de Daech, ainsi que les crises régionales pendant le Printemps arabe. Puis, le monde a été confronté à un autre mal, d'une ampleur bien différente.
C'est un exemple d'une excellente interaction. Malheureusement, ces projets n'ont pas pu être empêchés à l'époque. Mais il a été possible de montrer que le monde était capable de conserver son bon sens.
Question: Après les pourparlers, le Président russe Vladimir Poutine a déclaré que plusieurs idées d'Emmanuel Macron pourraient constituer la base des démarches à venir sur l'Ukraine et la sécurité en Europe. Cela signifie-t-il que la Russie et l'Occident sont prêts à faire des compromis dans leurs relations?
Réponse: Je trouve que la question n'est pas très bien formulée.
D'après les propos du Président russe Vladimir Poutine, certaines idées du Président français Emmanuel Macron pourraient être utiles dans le cadre des démarches visant à stabiliser la situation militaro-politique en Europe, y compris les garanties de sécurité de la Fédération de Russie et la cessation du conflit ukrainien.
Nous voyons avant tout que les politiciens rationnels occidentaux comprennent progressivement la nécessité de tenir compte des "lignes rouges" russes, de mettre en place un dialogue avec nous sur les questions non seulement qui les préoccupent eux, mais également qui nous préoccupent nous, de régler les problèmes dans le cadre des négociations par différents moyens diplomatiques, et non par le "bâton politique" qui, comme un couteau suisse, possède différentes lames: les sanctions (quand c'est nécessaire), les menaces, les listes noires, le kidnapping de citoyens, la persécution d'entreprises russes. Il faut régler les problèmes par la voie légale et par le dialogue. Pour le moment, les politiciens européens ne font que leurs premiers pas dans ce sens. Nous entendrons les paroles, mais nous nous référerons aux faits.
Nous suivrons attentivement l'évolution des approches ukrainiennes pour régler le conflit dans le Donbass. "Mot clé": le début d'un véritable dialogue constructif de Kiev avec Donetsk et Lougansk. Nous attendons également une réponse écrite de la France et d'autres pays occidentaux à la lettre du Ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sur les éventuelles réalisations pratiques de l'indivisibilité de la sécurité dans les affaires internationales. Nous allons continuer le travail pratique.
Question: Le porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson, en prévision de la visite de la Ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss, a déclaré que Londres avant l'intention de fournir à Moscou des assurances que l'Otan ne représentait pas une menace pour la Russie, car c'est une alliance défensive. Que pense le Ministère russe des Affaires étrangères de ces propos et quelle pourrait être la réponse de Moscou si Londres affichait une telle position?
Réponse: Il me semble préférable de commenter les résultats des pourparlers quand ces derniers ont eu lieu. C'est demain. Attendons.
En ce qui concerne les propos que nous avons entendus, ce sont des choses étonnantes. Les politiciens occidentaux, les hommes politiques en exercice, anciens, les journalistes et leurs experts ont commencé à dire en chœur que, premièrement, il n'y avait aucun engagement écrit concernant la sécurité du non-élargissement de l'Otan vers l'Est. Deuxièmement, quand nous avons commencé à montrer les pourparlers, les transcriptions, les mémoires, les souvenirs qui sont des témoignages historiques - parce que tout ce qui se dit aux négociations n'est pas déclaré à titre privé mais au nom d'un pays et est une position officielle - ils ont commencé à dire qu'ils avaient été "mal compris", qu'ils voulaient dire "autre chose". Et ensuite? Comment pouvons-nous nous référer maintenant uniquement aux affirmations orales? Cette étape a été franchie. D'autant qu'on y a déjà renoncé. Ils ont rétracté leurs propres paroles. Puis, ils ont commencé à dire qu'il fallait écouter leurs affirmations. C'est terminé. Par écrit, sur le papier, point par point, clairement pour qu'on puisse comprendre s'ils enfreignent quelque chose ou non. Entre autres, il faut tirer au clair les définitions. Nous avons déjà assisté à un jeu intéressant quand ils ont commencé à dire que chacun comprenait l'indivisibilité de la sécurité à sa manière. Comment ça? Tout le monde a signé le même document, mais chacun le comprend à sa manière? Ce n'est pas possible. L'UE dit avoir une politique étrangère unie. Chaque pays de l'UE dit avoir sa propre lecture des documents signés à titre national. Il faut également tirer cela au clair. De plus, même les représentants des pays que vous avez mentionnés ont déclaré qu'ils partaient de la définition de l'indivisibilité de la sécurité non pas dans les documents récents, mais de la "sécurité mentionnée dans les documents initiaux de l'OSCE". Quand on s'assoit pour jouer aux cartes, on doit comprendre à quel jeu on joue. Et le nombre de cartes dans le jeu. Chaque jeu prévoit son propre nombre de cartes et part du principe qu'elles ne sont pas marquées. Il est important qu'à la fin du jeu les partenaires ne disent pas qu'ils jouaient à un jeu complètement différent de celui qui a été annoncé au début.
Question: Le président de la Conférence de Munich sur la sécurité, Wolfgang Ischinger, appelle l'Occident à contenir la Russie. Je cite: "Le renforcement de l'armée ukrainienne peut être un élément de prévention de la guerre". Il semblerait que Wolfgang Ischinger soit médiateur de l'OSCE dans le conflit ukrainien. Un médiateur peut-il appeler à contenir quelqu'un, à renforcer une armée? La conférence se déroulera du 18 au 20 février. Y aura-t-il des représentants de la Russie à cette conférence?
Réponse: A ce jour, les formats centraux dans le cadre desquels se déroulent les consultations multilatérales sur le règlement de la crise intérieure ukrainienne dans le Donbass sont les suivants: le "Quartet Normandie" et le Groupe de contact trilatéral. Les travaux sur ces voies interconnectées sont au point mort en raison du sabotage flagrant de la part du régime officiel de Kiev. Il réside dans le fait qu'ils ne mettent pas en œuvre les engagements qu'ils ont pris dans le cadre du paquet de mesures découlant des Accords de Minsk.
Je n'ai pas connaissance que le président de la Conférence de Munich sur la politique de sécurité, Wolfgang Ischinger, ait quelque chose à voir avec les activités des mécanismes susmentionnés de quelque manière que ce soit. S'il le dit en sa qualité d'expert, qu'il donne alors une expertise ou une évaluation des forums qui donneraient une image réelle et non formulée par le "premier rang" de la conférence de Munich, qui se contente de rester assis et de sourire. C'est ainsi que le travail de cette "institution" autrefois respectée s'est construit ces dernières années. Les commentaires publics de Wolfgang Ischinger sur la crise dans l'Est de l'Ukraine ne correspondent en rien à la pratique et à la situation réelle du processus de négociation actuel visant à trouver une solution diplomatique.
Au sujet de la qualité de l'expertise. Je voudrais m'arrêter un instant pour vous rappeler la conférence de Munich sur la politique de sécurité qui a eu lieu en février 2020. Nous y sommes tous allés. Il était déjà clair qu'un nouveau virus faisait rage en Chine, l'Organisation mondiale de la santé en parlait partout. L'épidémie de ce virus se propageait à une vitesse folle sur le continent européen, juste autour de l'Allemagne, où se trouve Munich qui accueillait la conférence. J'étais certaine que, d'une manière ou d'une autre, tout dans ces discussions porterait sur l'avenir de notre planète dans cette nouvelle réalité montante. Si vous pensez que j'invente tout cela, ce n'est pas le cas. En marge de ce forum, j'ai donné une interview en direct, je crois que c'était à la chaîne Rossiya. J'ai souligné que la Chine combattait un nouveau type de virus. Je me souviens d'avoir regardé les écrans de retransmission et d'avoir vu passer sur le bandeau d'information que des touristes à Paris avaient été retrouvés dans un état extrêmement grave, soupçonnés d'une nouvelle infection. L'Italie était touchée, en "cendres". Et rien dans la salle ou sur la scène, où toutes les infrastructures de discussion étaient déployées, n'indiquait que quelqu'un s'en souciait. Comme d'habitude: l'expansion économique de la Chine devait être stoppée, la Russie devait être contenue. Classique. Comme si le monde n'avait pas commencé à s'écrouler devant vos yeux, comme si la vie de laquelle vous étiez familiers ne vous disait pas adieu. Où est l'expertise? Où est l'analyse? Où sont les gens? Il ne s'agit pas seulement d'une politique de sécurité dans le contexte de l'armement et de la coopération militaro-technique. C'est un conglomérat, une synergie de deux choses. La sécurité biologique. Un sujet qui faisait l'objet d'une attention constante. Lors de mes conférences, je parlais sans cesse des laboratoires biologiques américains dans le monde, non contrôlés et non maîtrisés. Combien de fois ai-je, depuis cette tribune - pendant trois ans je pense, en fonction de la saisonnalité - lancé des avertissements sur la rougeole qui sévissait en Europe? Nous avons averti nos touristes. Nous avons constaté le flux et avons attiré l'attention là-dessus. Et voilà que se réunissent des centaines d'experts en uniforme, tous portant des ordres et des médailles de "provenance locale". Ils parlent tous de tout sauf de l'essentiel. C'est pourquoi le niveau d'expertise est ce qu'il est. Ensuite, il y a eu plusieurs cas où la "commande" a été clairement modifiée. Ce n'est un secret pour personne que de nombreuses sections thématiques ont été préparées "sur commande" par les forces politiques de différents pays afin de s'assurer certains "bonus" politiques intérieurs. D'un coup, le thème est l'écologie, le thème du réchauffement. L'année suivante, plus de thème sur le réchauffement et l'écologie. Cette carte a déjà été jouée. Tantôt c'est l'Ukraine, tantôt Piotr Porochenko avec des briques, tantôt des morceaux de trolleybus... Voilà pour la question de l'expertise. Après tout, il ne s'agit pas de simples fonctionnaires qui travaillent par inertie, mais d'experts unis par leur intérêt et la connaissance approfondie d'un domaine. Au début de l'année 2020, la Conférence de Munich n'a pas sourcillé à propos de la nouvelle infection à coronavirus. Voilà pour l'analyse et la prévision.
Selon les informations du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, pour diverses raisons, aucun représentant russe officiel ne participera à la prochaine Conférence de Munich sur les questions de politique de sécurité, qui se tiendra du 18 au 20 février. Force est de constater avec regret qu'au cours des dernières années, la Conférence de Munich s'est de plus en plus transformée en forum purement transatlantique, perdant son caractère inclusif, son objectivité (ce qui vient d'être démontré par un exemple concret) et l'équidistance des rapporteurs qui s'expriment à sa tribune. L'intérêt de Moscou pour cet événement chute. Nous savons que la même chose se produit dans d'autres capitales non occidentales. S'il le souhaitait, le comité d'organisation de la Conférence pourrait corriger ce biais rapidement, mais cette question s'adresse à lui.
Question: Le Haut représentant de l'Union européenne Josep Borrell a déclaré qu'il coordonnait la réponse des États membres de l'UE à la lettre du Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, sur les questions de sécurité. Une telle lettre a-t-elle été adressée à l'UE? Ou bien Wolfgang Ischinger et Josep Borrell font une démonstration de "diplomatie populaire"?
Réponse: Ce n'est pas bien de lire les lettres des autres. La suite de cette phrase est qu'aucune lettre de ce type ne leur a été envoyée.
Le 26 janvier de cette année, le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a envoyé des messages à ses homologues des pays de l'Otan et de l'UE, ainsi qu'à la Suisse (37 au total). Il y demande des éclaircissements sur la manière dont ces États entendent mettre en pratique leur engagement pris au sein de l'OSCE à haut niveau concernant l'indivisibilité de la sécurité, le non-renforcement de sa sécurité au détriment de celle des autres, ou d'expliquer pourquoi ils n'ont pas l'intention de le faire.
Aucune lettre de ce type n'a été adressée au Haut Représentant de l'UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell. Il n'y a rien de surprenant à cela. Nous avons déjà clarifié notre position. Ces engagements ont été pris par les pays concernés à titre national, et non en tant que membres de blocs militaires, d'alliances d'intégration ou de forums de discussion (concernant les déclarations de Wolfgang Ischinger, qui n'a pas non plus reçu cette lettre). Si vous voulez savoir pourquoi ils ont pris la peine de commenter tout cela maintenant, il vaut mieux leur demander.
Quant à la "diplomatie populaire", je ne veux pas associer ces personnes à une cause si bonne et si juste, prendre les devants. Nous avons certainement de l'expérience dans l'observation du comportement de l'Union européenne. Et cette expérience démontre qu'à chaque fois que Bruxelles tente de rassembler les positions des États membres de l'UE concernant la Russie "sous un même toit", cela se termine par le triomphe des approches de la minorité antirusse de l'UE, derrière laquelle se tient apparemment le "grand frère" qui lui-même ne fait pas partie de l'institution d'intégration qu'est l'UE. Toute cette minorité triomphe parce que les États-Unis et le Royaume-Uni la soutiennent. Aujourd'hui le Royaume-Uni n'est plus membre de l'UE, mais l'influence qu'il exerce sur les pays baltes n'est un secret pour personne. On peut rappeler la tentative des dirigeants de l'UE, sous le slogan de la "révision stratégique", des attitudes destructrices de 2014 dans leur politique vis-à-vis de la Russie, incarnées par les fameux "cinq principes de Federica Mogherini". L'affaire s'est terminée par la publication en juin 2021 d'un rapport de Josep Borrell dans lequel ces "principes" ont été solennellement réaffirmés (au lieu d'être révisés, ils ont même été renforcés). En substance, toute la politique de l'UE à l'égard de la Russie a été réduite à une "triade" de confrontation: "repousser", "contraindre" et "interagir". Il va sans dire que ces "exercices d'euro-solidarité" n'ajoutent rien de positif aux relations déjà troublées entre l'UE et la Russie, qui constituaient autrefois l'un des piliers importants du système de sécurité et de coopération non seulement en Europe, mais aussi dans le monde. Quant à la solidarité, elle ne peut être que volontaire. Et quand elle est involontaire, c'est de l'asservissement, de la violence, du chantage. Mais ce n'est pas de la solidarité. La solidarité est quelque chose qui se manifeste sans pression, sans force. La solidarité est quelque chose qui se manifeste de manière proactive, même sans faire preuve de conviction. Nous sommes solidaires, nous aidons, nous accueillons. Quel genre de solidarité est-ce là? Déjà, un certain nombre de membres "crient" qu'ils ne sont pas satisfaits de cette attitude, qu'elle leur est préjudiciable à titre national, car elle "met fin" à une coopération mutuellement bénéfique avec notre pays. On leur dit que puisque 3-4 pays insistent, vous devez suivre. Voilà toute la démocratie de couloir de l'UE. Tout est aussi beau que dans une vitrine: magnifique, miraculeux, à la mode, moderne, attrayant. Seulement, ils ne portent pas eux-mêmes ce qu'ils mettent en vitrine. C'est là le problème.
C'est pourquoi, à notre avis, il est dans l'intérêt des Européens eux-mêmes de répondre de manière responsable et indépendante, sur la base des intérêts nationaux de leurs pays, afin qu'ils n'aient pas à dire qu'ils ont "été pressés", "poussés", que tout cela s'est fait "sous la menace du bâton", que c'était une "discipline du bâton". Nous entendons souvent cela pendant les négociations, quand les représentants de l'UE et de l'Otan commencent à "pleurnicher" en disant qu'ils ont été "forcés" et "contraints". Il existe un beau dicton: "Moscou ne croit pas aux larmes". Dans le contexte des relations internationales, je mettrais un point maintenant, avant d'ajouter: "Plus". Ils doivent comprendre que l'enjeu est de réduire les risques militaires et de prévenir une éventuelle dégradation de l'environnement de sécurité européen. Ce n'est pas un jeu à qui répondra de manière plus cinglante et qui pourra tromper qui. Ce sont des questions urgentes de désescalade, de garanties de sécurité, de coexistence pacifique, de confiance. Combien de fois avez-vous entendu des partenaires occidentaux parler de perte de confiance? Beaucoup. Nous le confirmons. C'est pourquoi ces réponses visent à construire un système qui repose sur la confiance mais, désormais, avec des garanties écrites approuvées.
Question: Notre question est liée à la remise à l'Arménie de huit militaires libérés par l'Azerbaïdjan et l'accord pour la publication par l'Arménie des données sur les citoyens azerbaïdjanais disparus et les fosses communes où ils sont enterrés. Comment la Russie évalue-t-elle cette poursuite du processus de transfert des militaires arméniens? La Russie est-elle prête à fournir une assistance éventuelle pour établir le sort des personnes disparues au cours des premières années de la guerre du Karabakh?
Réponse: Nous saluons le transfert de huit militaires à l'Arménie par l'Azerbaïdjan le 7 février dernier. Il est important que cet élément irritant dans les relations arméno-azerbaïdjanaises soit retiré dès que possible et que l'échange de détenus selon la formule "tous contre tous" soit achevé.
Au total, 146 personnes ont été transférées depuis le 2 décembre 2020, avec la médiation des casques bleus russes: 127 à l'Arménie et 19 à l'Azerbaïdjan.
Parallèlement, nous pensons qu'il est important de déployer des efforts pour clarifier le sort de ceux qui ont disparu pendant le conflit. Nous interagirons à la fois en notre qualité nationale et en tant que coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE.
Question: Le 7 février, l'Azerbaïdjan a déclaré qu'en réponse au retour de huit prisonniers de guerre, la partie arménienne devrait fournir à Bakou des informations sur les militaires et les civils tués pendant la première guerre du Karabakh et vraisemblablement enterrés dans des fosses communes, ainsi que des informations sur l'emplacement de ces fosses. Que pense la Russie du fait qu'au lieu de restituer tous les prisonniers de guerre, comme le stipule l'accord tripartite du 9 novembre 2020, Bakou continue de poser des conditions préalables non prévues dans cet accord ? Et qu'est-ce qui est fait pour que tous les prisonniers de guerre arméniens détenus en Azerbaïdjan soient rapatriés le plus rapidement possible?
Réponse: Je viens de répondre à cette question, je n'ai rien à ajouter.
J'ai parlé de nos efforts, des actions des parties et de la nécessité de mener à bien ce processus selon la formule "tous contre tous". Je peux dire que, pour ma part, nous avons fait, faisons et continuerons de faire tout ce qui est en notre pouvoir dans ce domaine, comme dans tous les autres. Il s'agit d'une question prioritaire. Nous comprenons quel est le sort des personnes dont les proches ne sont pas au courant de leur état, et qui sont emprisonnées. Ce sujet est une priorité pour nous. Nous le traitons en tant que tel.
Question: Le 3 février, le ministre azerbaïdjanais de la culture, Anar Kerimov, a annoncé la création d'un groupe de travail chargé de modifier l'identité des monuments religieux et historico-culturels arméniens sous contrôle azerbaïdjanais, de les "albaniser" en détruisant les inscriptions arméniennes sur les églises arméniennes. Quelle est l'attitude de la Russie vis-à-vis de ces inscriptions et que compte-t-elle faire pour empêcher ce génocide culturel? Je voudrais vous rappeler qu'après la signature de la déclaration trilatérale en novembre 2020, le président russe Vladimir Poutine avait évoqué la nécessité de préserver et de protéger les sanctuaires historiques et religieux arméniens dans la zone de conflit du Karabakh.
Réponse: Le thème de la préservation du patrimoine culturel et historique est régulièrement abordé dans nos contacts avec les autorités de Bakou et d'Erevan. Nous sommes favorables à l'organisation d'une mission de l'Unesco dans la région dès que possible. Nous travaillons également au niveau des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE. Une déclaration commune adoptée le 7 décembre 2021 par les Ministres des Affaires étrangères russe, américain et français appelle l'Arménie et l'Azerbaïdjan à continuer de travailler sous l'égide des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE pour réaliser des progrès réels sur les questions humanitaires, y compris la protection des sites historiques et culturels.
Question: Le président Alexandre Loukachenko a déclaré dans une interview avec Vladimir Soloviev que l'Arménie rejoindrait inévitablement l'État de l'Union de la Russie et de la Biélorussie. Comment reçoit-on de telles déclarations en Russie? Des négociations sont-elles en cours avec Erevan sur la possibilité de signer un accord de création d'un État de l'Union de l'Arménie et de la Russie?
Réponse: Ce passage ne figure pas dans l'interview. Alexandre Loukachenko n'a pas parlé d'un nouvel État de l'Union, il a parlé des processus d'intégration et des unions possibles dans les sphères de la sécurité et de l'économie. Il s'agit de la formulation de sa vision en tant que président du Belarus et représentant politique sur la situation du développement des processus d'intégration. Par conséquent, on ne peut pas répondre à la question comme vous l'avez formulée. Alexandre Loukachenko n'a rien dit de tel.
Pour répondre non pas à votre formulation en particulier, mais évoquer simplement l'État de l'Union en dehors du contexte de la déclaration, l'État de l'Union n'est pas une entité fermée et prévoit que d'autres pays membres puissent s'y joindre. Cette information est connue depuis longtemps. Il n'y a pas de secrets. J'attire une nouvelle fois votre attention sur le fait que beaucoup de choses ont été dites dans cette interview sur l'état actuel des processus d'intégration. Dans le même temps, le Président de la Biélorussie a partagé sa vision de la manière dont le nouvel espace de ces associations d'intégration serait, devrait et pourrait être organisé, en se basant sur la situation géopolitique et le développement des processus mondiaux.
Question: Les médias russes ont rapporté aujourd'hui que le directeur général de la Deutsche Welle, Peter Limbourg, souhaitait discuter d'une éventuelle reprise des activités de sa compagnie en Russie. Nous aimerions connaître votre opinion sur la situation actuelle de la Deutsche Welle en Russie à la lumière de cette récente interview.
Réponse: Nous sommes toujours heureux d'aider. Vous savez pertinemment que nous sommes en contact avec tous les journalistes sans exception, que nous les écoutons. Nous ne savons pas comment protéger les journalistes russes qui subissent une véritable persécution en Allemagne. Combien de fois en avons-nous parlé publiquement? Tout est dans les conférences de presse, les vidéos et les transcriptions écrites. Combien de fois avons-nous demandé la fin de la campagne de harcèlement contre les journalistes et Russia Today en Allemagne? Personne ne veut nous écouter. Quand nous voulons en discuter, ils ne le font pas, ils semblent même nous ignorer, ils ne nous entendent pas. Quand quelque chose d'aussi inconfortable se produit avec les représentants de l'Occident (je parle de tout le monde maintenant, pas seulement des journalistes, mais aussi du niveau officiel), la panique commence immédiatement. Attendez. Nous sommes tous des gens, et vous êtes tous des journalistes. Vous travaillez d'une manière ou d'une autre avec la même éthique professionnelle. Vous comprenez ce qu'est une accréditation, ce qu'est l'obtention d'un visa, ce qu'est l'ouverture d'un bureau à l'étranger, ce que sont les conditions de confinement, les pandémies, la difficulté de travailler en ce moment. Pourquoi vous divisez-vous en bons et mauvais journalistes? Pourquoi vous divisez-vous entre ceux qui seraient dignes d'un traitement normal et les autres? Souvenez-vous de la manière dont nous avons répondu après avoir demandé aux Britanniques pendant trois ans de résoudre la question de l'accréditation des correspondants de TASS. Deux ou trois correspondants ont été proposés. Chaque fois, ils ont été refusés. Nous avons répondu. Et puis ça a commencé. Cette situation était désagréable, mais il en sera toujours ainsi. Je vous assure. Si les nôtres sont traités de manière discriminatoire et injustifiée, pas seulement une fois, mais sur une longue période, quand nous nous rendons compte que nous avons épuisé toutes les possibilités de résoudre les situations parce qu'on nous refuse toute discussion, nous ripostons. Côté allemand, que ce soit la Deutsche Welle, l'Union des journalistes allemands (qui se comporte de manière scandaleuse, ce n'est pas l'Union des journalistes allemands mais une sorte de bureau de propagande), le Ministère allemand des Affaires étrangères, les organisations de la société civile ou encore des volontaires qui veulent faire de la médiation afin de trouver une issue, alors nous sommes toujours prêts au dialogue. Je trouverai toujours le temps (24 heures sur 24, si vous voulez) de m'asseoir et de parler, non seulement pour discuter des problèmes, mais aussi pour trouver un moyen de les résoudre. Mais il doit s'agir d'une issue, d'une route à double sens, et non d'un ton de mentor à notre égard sur ce que nous devrions faire, sur le mode "écoutez ce que nous allons faire de vous" et c'est tout. Je serais donc ravie de m'entretenir avec le directeur général de la Deutsche Welle, avec n'importe quel représentant, ainsi qu'avec l'ambassade d'Allemagne et avec des diplomates allemands très respectés, dans n'importe quel format, forme ou contexte. Venez. Nous discuterons. J'espère qu'ils seront prêts à venir, non pas les mains vides, mais avec des propositions concrètes.
Il est intéressant de revenir sur l'étymologie du mot "miroir". C'est comme un miroir. Tu souris dedans: tu vois un sourire. Tu fais des grimaces - tu vois des grimaces. Comme si on expliquait ça à des enfants. Peut-être devriez-vous agir, pour une fois, de manière plus humaine, dans le cadre de l'éthique professionnelle et des lois existantes? Peut-être serez-vous traités de la même façon en retour? Nous ne vous tromperons certainement pas. Les journalistes qui travaillent à Moscou, y compris ceux de la Deutsche Welle, savent très bien que nous faisons toujours tout notre possible pour les aider. Même les restrictions d'entrée liées au coronavirus, qui ont été imposées par notre Centre opérationnel, en sont un exemple. Dans les situations humanitaires, nous avons aidé les journalistes à faire face aux problèmes logistiques, comprenant qu'ils devaient faire des reportages non seulement dans notre pays, où ils sont accrédités, mais aussi dans les pays voisins. De nombreux bureaux, y compris des médias allemands, sont ouverts à Moscou mais travaillent également dans tout l'espace post-soviétique. Nous avons fait preuve de compréhension et ont résolu un grand nombre de questions et de problèmes. Et je suis même gênée de parler de transparence de l'information. Je pense que vous la constatez vous-mêmes. Et voilà comment nous sommes traités en retour.
Question: Dans ce cas concret, à quoi pourrait ressembler l'ouverture de telles négociations?
Réponse: Il faut venir avec une proposition, ou au moins faire quelque chose. S'ils ne sont pas satisfaits de quelque chose, s'ils veulent changer cela, ils doivent l'exprimer. Nous écouterons, et partagerons notre vision. Nous avons dit: si vous n'aimez pas cette situation, si vous voulez rétablir une attitude normale et respectueuse, alors faisons-le des deux côtés, cherchons un dénouement. Nous en avons parlé. Comment de telles choses sont-elles possibles?
S'il n'y avait eu que la situation avec la licence, alors on aurait pu dire que, probablement pour certaines raisons subjectives, le régulateur allemand n'a pas délivré de licence. Qu'il n'y a pas de cohésion dans les rangs.
Mais il y a les cartes bancaires. Les comptes ont simplement été clôturés.
Il y a aussi des dizaines d'articles chaque mois sur Russia Today, soulignant à quel point ils sont mauvais, des matériaux médiatiques, le blocage sur les plateformes d'hébergement de vidéos, des déclarations ahurissantes, d'une laideur extraordinaire de l'Union des journalistes allemands demandant que les journalistes de Russia Today soient jetés dehors et expulsés d'Allemagne, comme si, voyant les audiences de la chaîne russe augmenter, elle craignait une concurrence directe.
Il y a un manque de volonté flagrant du gouvernement allemand d'aborder le sujet. Pourquoi pas, je suis d'accord. Dans certains royaumes, dans certains États, les médias sont en effet séparés de l'État en principe, il n'y a pas de financement public, pas de licence, rien. En Allemagne, il y a un financement public des chaînes de télévision et des médias. Il existe également des engagements internationaux en matière de libre diffusion de l'information, auxquels ils ont souscrit. Ici aussi, il faudrait réfléchir à la manière dont il s'avère que nous parlons de structures internationales comme l'OSCE, que nous entendons des déclarations allemandes selon lesquelles tout devrait être ouvert, libre. Personne ne doit empêcher quiconque de diffuser des informations. Dès qu'il s'agit de la situation "à la maison": pas d'obligations internationales. Mais ce n'est pas l'Union des journalistes allemands, ou le régulateur médiatique qui délivre les licences, qui s'expriment à l'OSCE. Il s'agit du gouvernement allemand - le chancelier de la République fédérale d'Allemagne et le Ministre des affaires étrangères de la République fédérale d'Allemagne. Et au sein d'autres structures, d'autres membres du gouvernement prennent la parole. Ils réaffirment officiellement au nom de l'Allemagne leur engagement en faveur de la liberté d'expression et de la libre diffusion de l'information. Ils sont donc impliqués dans tout cela et ont des obligations nationales. Mais quand ils rentrent chez eux, ils oublient tout, ce n'est plus l'affaire de personne. Nous remarquons bien le caractère systématique de cette approche.
Question: Kiev a demandé à Washington de déployer des systèmes THAAD près de Kharkov. Le porte-parole du Président russe, Dmitri Peskov, a déclaré qu'une telle démarche constituerait un nouveau pas vers la déstabilisation de la situation dans la région et que la Russie ne ne saluait pas. Comment le Ministère des Affaires étrangères évalue-t-il cette perspective? Y a-t-il des informations supplémentaires?
Réponse: Je pense que cette question devrait avant tout être adressée aux Etats-Unis et à l'Ukraine. Qu'ils donnent leurs versions officielles de ce qui se passe, puis nous les commenterons.
Quant au fait de "fourrer" l'Ukraine de toutes sortes d'instructeurs, de combattants, de livrer des armes, d'équiper d'autres types d'équipements, nous qualifions sans équivoque cela de "pompage" d'armes qui déstabilise la situation à l'intérieur de l'Ukraine, ne contribue pas à résoudre la crise ukrainienne, et crée des tensions sur le continent européen.
Question: Quelques mots de compatriotes russes. Nous vous adressons nos plus chaleureuses félicitations à l'occasion de votre fête professionnelle. En cette période difficile, nous constatons le rôle actif que joue la Russie dans la défense des intérêts du pays et la protection de ses peuples sur le front diplomatique qui est le vôtre. Nous sommes fiers de vous. Chaque jour, nous essayons nous aussi d'expliquer là où nous vivons et sur les réseaux la politique pacifique et honnête de la Russie, de dire la vérité sur notre Russie. Merci!
Réponse: Un grand merci à vous!